Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
1. Objectifs du cours :
Apprendre la démarche de la méthodologie de l’évaluation & de l’intervention en langage oral en mobilisant
les connaissances théoriques pertinentes et en étant attentif aux limites de ces connaissances :
- Analyse de la demande.
- Choix des outils d’évaluation appropriés (évaluation du bilan de base et évaluation du bilan
approfondi) en fonction de l’anamnèse et de la plainte.
- Analyse quantitative et qualitative des résultats obtenus par l’enfant.
- Formulation d’hypothèses diagnostiques.
- Détermination d’un projet thérapeutique à l’aide de diverses techniques, choix des principes de
traitement pour un enfant donné (objectifs, cibles, progression et stratégie).
- Vérification de l’efficacité et de la spécificité de l’intervention.
2. Modalités d’évaluation :
Examen écrit sous forme des questions ouvertes (les erreurs d’orthographe sont pénalisées).
Nous serons mis face à des cas cliniques (de manière similaire aux TP) ; il faut répondre à des questions
relatives :
On reçoit une plainte en langage oral (souvent des parents, enseignants ou des autres donneurs de soins des
enfants). Ensuite on fait une évaluation en 2 temps (un bilan de base et un bilan approfondi). Cela va nous aider
à proposer un diagnostic ou une hypothèse de diagnostic. Grâce à cela, on peut faire une décision sur le
traitement (quel traitement l’enfant a besoin). Après on fait la prise en charge (donc l’intervention). Et on doit
finalement mesurer l’efficacité de l’intervention. C’est un peu notre responsabilité en tant que logopède, de
nous évaluer nous-même pour voir si la décision & l’intervention ont bien fonctionné pour ce cas spécifique.
Anamnèse :
Pour l’anamnèse, on va essayer de bien comprendre tout le dossier de l’enfant & tout ce qui peut avoir un
impact sur la partie évaluation ou des choses qui peuvent être intéressantes pour la partie intervention.
On va y retrouver :
Le contexte de la demande (qui fait la demande ? Pour quelles raisons ?) on communiquera les
résultats de manière différente, qu’on les communique à l’enseignant ou au parent. De plus, c’est
important de savoir le contexte de la demande afin de savoir s’il y a des plaintes dans toutes les
situations ou si c’est seulement à la maison ou à l’école.
La date de naissance
Le comportement
Les loisirs
Question d’examen : donne un cas clinique avec quelques informations et pose la Q si l’anamnèse est
complète ou s’il manque des infos. Dans ce cas, il faut bien réfléchir à la liste ci-dessus. !! Être bien complet et
regarder si tous les éléments de la liste s’y trouvent !!
Ensuite, si c’est nécessaire, on peut faire une évaluation plus approfondie et structurée.
C’est le bilan de dépistage ; on quantifie l’ampleur du retard via une évaluation des différentes composantes
du langage. On va observer/tester tous les domaines productifs & réceptifs pour objectiver si l’enfant a des
scores soit dans la norme (avec la variation interindividuelle normale, soit un niveau inférieur à la norme de
l’âge de l’enfant).
- Soit le score est dans la norme attention à coupler aux observations cliniques qu’on a faites par
rapport à l’anamnèse et à réfléchir à la sensibilité des épreuves.
Si on a un enfant pour qui les parents et les enseignants indiquent qu’il y a de très grands problèmes mais le
logopède ne l’observe pas du tout. Il faut alors vraiment réfléchir s’il y a un problème, si les résultats de
première ligne sont en lien avec la plainte ou non. Car de temps en temps, il y a des fragilités handicapantes
qui sont non-suffisantes pour mettre l’enfant en difficulté dans les épreuves (sous-estimation) ou des
surestimations des difficultés (plus rare). Donc, on va réfléchir sur la sensibilité des épreuves qu’on a utilisé.
Donc si l’enfant fait des performances dans la norme, il faut faire le lien entre l’anamnèse, la plainte & les
résultats.
On peut également réfléchir aux facteurs de risque et de protection. Ex : antécédents familiaux, est-ce qu’il y a
des choses dans l’anamnèse sur lesquelles on peut réfléchir …
Si on pense qu’il n’y a pas de problème, qu’il s’agit juste de la variation interindividuelle, il ne faut pas faire de
bilan de 2ème ligne.
- Soit le score est inférieur à la norme d’âge (il a des scores inférieurs à la norme sur les tests
standardisés de première ligne) une évaluation approfondie est nécessaire.
C’est une évaluation approfondie ; comprendre où sont exactement les difficultés et qu’est-ce qui explique le
retard.
Les tests de 1ère ligne sont souvent des tests plus généraux qui couvrent les différents domaines du langage oral
réceptif & productif.
Quand on fait des tests standardisés, on doit toujours faire la comparaison à la norme et interpréter ces
résultats.
Il y a différents types de normes et chaque test a des types de normes différents, donc c’est bien de savoir ce
tableau avec les différents types de normes. Qu’on parle en ET, percentile ou note standard, c’est toujours la
même chose.
-2 = PERFORMANCE DÉFICITAIRE !!
Pour l’interprétation, on ne regarde pas les chiffres spécifiques de l’écart-type mais seulement la colonne
interprétation !!
3. Rappels : normes
Ce graphique montre que malgré que ce soit des types de normes différentes, cela représente la même chose.
Il faut juste savoir comment faire le lien entre les différents types de normes.
Dans la population générale, les compétences en langage suivent une distribution normale. Entre -2 et +2, se
trouve 66,7% de la population. La plus grande partie de la population se trouve autour de la moyenne (mais pas
vraiment sur la moyenne).
Il y a la variation normale qui se distribue comme une distribution normale et c’est les cliniciens qui imposent
les différentes catégories et cela est stricte. Ce ne sont pas des catégories spécifiques dans la population. Ce
sont les cliniciens qui disent qu’à partir d’un ET de -2, c’est déficitaire ; puis c’est performances très faibles, puis
faibles, …. Les catégories sont arbitraires, ce sont les cliniciens qui les imposent.
Mais il faut être prudent, un enfant peut avoir un problème sans pour autant être déficitaire. Si ses
performances sont très faibles partout mais jamais déficitaires (ce n’est pas déficitaire d’un point, il est à la
limite de -2). Il faut bien réfléchir car cela ne veut pas dire que l’enfant n’est pas déficitaire (l’enfant peut être
très proche et ce sont les cliniciens qui ont mis les critères). Malgré cela, on n’adapte pas les critères !! Les
catégories sont strictes (important pour les remboursements, ….). Mais il faut faire attention qu’un enfant avec
des performances très faibles (mais non déficitaires) sur différentes échelles, cela ne veut pas dire que l’enfant
n’a pas de problèmes. Ce n’est juste pas assez pour avoir un remboursement de l’INAMI.
Donc l’enfant a des problèmes, mais ils ne sont pas assez sévères pour avoir un remboursement.
C’est vraiment nécessaire de se référer à des normes mais il faut être vraiment prudent par rapport à
l’interprétation.
5. Rappels : forme, contenu et utilisation du langage
Dans le bilan logopédique on interprète toujours avec le modèle de Bloom : forme, contenu et usage (qui a peu
voire pas de tests).
6. Rappels
Le bilan logopédique fait souvent partie d’une approche pluridisciplinaire : un enfant avec un trouble associé
(TSA, T21, TDAH, ...) peut être déjà diagnostiqué pour ce trouble ou (plus souvent) avoir une trajectoire
diagnostique en parallèle examens neuropsychologiques, médicaux, psychomoteurs et / ou relationnels. Il
faut bien réfléchir à l’anamnèse aussi, si c’est uniquement une plainte en LO ou bien s’il y a une plus grande
plainte/comme conséquence un autre diagnostic (ex : TSA).
Il faut faire un rapport très clair et précis des résultats aux tests :
- Calculer le résultat de l’enfant en fonction des normes pour situer son niveau.
Ø Attention à préciser la norme de comparaison.
- Faire une analyse qualitative des erreurs de l’enfant et donner des exemples de ces erreurs. Il faut
noter toutes les différentes erreurs qu’on observe chez l’enfant avec au minimum un exemple. Il ne
faut pas se concentrer sur 1 ou 2 erreurs et donner 5 exemples. C’est plus important dans notre bilan
de faire une liste d’erreurs que l’enfant a émis dans un certain test.
- Conclure par rapport au domaine investigué et ce que cela nous apprend dans l’évaluation de
l’enfant.
Tests sur la liste de l’INAMI, on peut les utiliser pour rédiger le bilan en logopédie afin d’avoir un
remboursement.
CCC = questionnaire à remplir par les parents.
9. Adaptation du bilan
Faire attention aux :
Enfants multilingues :
- Le test dépend de la population visée est-ce que les normes correspondent à mon patient ? (dans le
cas où il est multilingue et ne reçoit pas beaucoup d’input langagiers en français)
- Prudence et recul critique envers les outils d’évaluation ; outils d’évaluation validés dans la langue
d’intérêt adaptation (>< traduction).
- Définir le contexte du bilinguisme, se référer aux modèles actuels du bilinguisme.
Continuum entre le retard de langage (se résorbe) et la dysphasie (trouble spécifique, sévère et persistant).
- Troubles articulatoires : trouble ciblé sur l’articulation sans que la phonologie ne soit atteinte.
- Troubles phonologiques : trouble central qui impacte la représentation des sons et l’organisation des
sons en système phonologique. -...
Pour tous les troubles il y a des facteurs de risque et des facteurs de protection à prendre en compte. En
outre, y a-t-il des marqueurs de sévérité et de persistance ?
INAMI : « A.R 19.2.2008 » (en vigueur 1.4.2008) + « A.R. 6.6.2012 » (en vigueur 1.8.2012)
« Au bénéficiaire atteint de dysphasie, c’est-à-dire des troubles sévères du langage réceptif et / ou expressif, persistant
après le cinquième anniversaire et qui interfèrent gravement avec la communication sociale et / ou les activités
quotidiennes faisant appel au langage oral, en l’absence d’un trouble envahissant du développement, d’un trouble auditif
(perte auditive moyenne ne dépassant pas, à la meilleure oreille, 40 dB HL), d’un trouble d’intelligence (QUI de
performance ou non-verbal ou QD – quotient développemental –) de 86 ou plus, mesuré par un test individuel figurant
dans une liste de tests approuvée par la Commission de conventions avec les logopèdes ».
Pour avoir un remboursement, on ne peut pas avoir une perte auditive dépassant 40 dB HL, pas de
trouble de l’intelligence, …
« Ce trouble doit être démontré par des tests normés, effectués individuellement dont le score doit être inférieur ou égal à
2 ET en dessous de la moyenne dans au moins un versant (expressif ou réceptif) pour 3 domaines minimum (phonologie, y
compris la métaphonologie, lexique / sémantique, morphologie, syntaxe) ».
« A.R. 19.2.2008 » (en vigueur 1.4.2008) + « A.R. 6.6.2012 » (en vigueur 1.8.2012)
« Ces tests doivent figurer dans une liste limitative approuvée par la Commission de conventions avec les logopèdes ».
L’INAMI parle encore des critères d’exclusion. Or le projet catalise ne l’utilise plus.
Il y a une différence entre les idées du le projet catalise et les idées de l’INAMI pour donner un remboursement.
Projet CATALISE : Criteria And Terminology Applied to Language Impairments : Synthesizing the Evidence.
- Developmental Language Disorders (DLD ou TDL en français) terminologie commune plutôt
qu’un syndrome spécifique.
- Le DLD peut coexister avec des troubles neurodéveloppementaux plus légers qui n’ont pas
d’étiologie biomédicale clairement définie. L’enfant est capable de recevoir un diagnostic d’un TDL et
d’un TDAH ou d’une dyslexie par exemple, séparément sans qu’ils soient liés.
- Distinction entre Trouble du langage (TDL) et Trouble langagier associé à une condition de
différenciation (trouble langagier associé à X, X étant la condition de différenciation, associée à une
origine biomédicale connue ou probable).
1. Consultation ORL (audiogramme => pour tester l’audition) et test de QI (neuropsychologue => pour
être sûr que le QI non-verbal est dans les normes (>86)).
2. Prescription d’un bilan initial par un médecin spécialiste ou généraliste (pour le bilan logopédique en
langage oral).
3. Bilan logopédique initial/de base.
4. Remise du bilan au spécialiste et prescription du traitement (par un spécialiste).
5. Demande de remboursement des séances de logopédie – assurance obligatoire soins de santé. Il est
également possible d’avoir une assurance suppléémentaire.
Formulaire de demande d’accord de prise en charge (dossier à envoyer pour accord à la mutuelle).
Formulaire de demande d’accord de prise en charge (dossier à envoyer pour accord à la mutuelle).
- Des enfants avec troubles langagiers (en réception et / ou en production) et un QI < 86 ne peuvent
pas bénéficier du remboursement logopédique.
Ø Cette situation présuppose que l’enfant est en enseignement spécialisé et bénéficie de
logopédie à l’école.
Ø Dans ce cas-ci on pourrait penser à l’assurance supplémentaire.
- Prescription du bilan :
Ø Nom – prénom – N° INAMI – coordonnées du prescripteur – date antérieur à la date de
passation du bilan.
- Attention : bilan initial ; maximum 5 fois 30 minutes.
- Prescription de traitement :
Ø Nom – prénom – N° INAMI – coordonnées du prescripteur – durée du traitement – nombre
de séances – date après celle de la passation du bilan et avant le début de la rééducation (il
faut vraiment attendre d’avoir la prescription du traitement, faire la demande et avoir la
confirmation de remboursement et après seulement débuter la rééducation).
- Trouble du développement du langage oral (§ 2, b, 2°) : 190 séances.
- Interdiction de remettre des données brutes.
- L’interprétation des résultats aux tests doit être prudente ; il faut faire attention à la formulation
utilisée (« votre enfant est déficitaire pour tel domaine langagier » n’est pas facile à lire pour des parents).
1. Agrément.
2. Visa.
3. Numéro INAMI.
4. Enregistrement auprès de la Banque – Carrefour des Entreprises.
5. Affiliation à une caisse d’assurances sociales.
6. Comptabilité.
Attention : le bilan envoyé à l’INAMI n’est pas le même type de bilan que l’on fait aux TP. Car l’INAMI a des
conditions sur quel test utiliser pour avoir un remboursement.
Il y a plusieurs sources d’informations qu’on peut utiliser pour ajuster l’intervention en fonction des besoins
du patient :
- Plainte.
- Anamnèse.
- Caractéristiques du patient, de son entourage (ex : est-ce que les parents sont impliqués dans
l’intervention) et de son environnement.
- Analyse qualitative des erreurs aux tests.
- ...
Il faut vérifier que les décisions cliniques soient les bonnes vérifier l’efficacité de l’intervention. Ensuite il y a
3 cas possibles :
- Réajuster le plan.
- Arrêter le traitement.
- Changer d’objectif.
Il faut aussi avoir en tête ce qu’il se passe chez le tout-venant. Par exemple, en phonologie :
2. EBP
L’idée de l’EBP c’est de faire un lien entre l’expertise clinique, les caractéristiques du patient et les données de
la recherche. Pour faire une bonne décision clinique, il faut faire le lien entre ces 3 choses. On ne peut pas se
fier à une des 3 choses + que les autres.
Utilisation consciencieuse des meilleures preuves pour prendre une décision concernant la prise en
charge du patient.
Le modèle le plus cité pour construire des questions est le modèle PICO :
Ce n’est pas nécessaire d’avoir les 4 éléments pour être capable de construire cette question et de faire notre
recherche en ligne.
C’est un problème complexe. Le but est d’objectiver les progrès du patient. Il faut éviter les erreurs
d’interprétation :
3. Diagnostic différentiel
Diagnostic différentiel entre les troubles articulatoires et phonologiques :
Cas 1 :
On parle d’une antériorisation. Il y a une substitution des phonèmes de la langue. L’enfant
n’a pas encore acquis les phonèmes « ch » et « j » et en produit d’autres plus simples qui
sont présents dans son répertoire à la place. Ici, c’est un problème d’antériorisation, donc
c’est un PPS.
Cas 2 :
Il s’agit d’une antériorisation + un sigmatisme interdental. C’est pareil que le premier cas.
Mais en plus l’enfant fait un défaut du geste articulatoire de « s » et « z ».
On observe donc un PPS dans les deux cas mais uniquement le deuxième cas a un
sigmatisme interdental et donc un trouble articulatoire.
Évaluation :
On doit faire une analyse qualitative d’erreurs pour faire la différence entre les deux
(troubles articulatoires et phonologiques) car ce sont les mêmes tâches.