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1.

Introduction
1. Objectifs du cours :
Apprendre la démarche de la méthodologie de l’évaluation & de l’intervention en langage oral en mobilisant
les connaissances théoriques pertinentes et en étant attentif aux limites de ces connaissances :

- Analyse de la demande.
- Choix des outils d’évaluation appropriés (évaluation du bilan de base et évaluation du bilan
approfondi) en fonction de l’anamnèse et de la plainte.
- Analyse quantitative et qualitative des résultats obtenus par l’enfant.
- Formulation d’hypothèses diagnostiques.
- Détermination d’un projet thérapeutique à l’aide de diverses techniques, choix des principes de
traitement pour un enfant donné (objectifs, cibles, progression et stratégie).
- Vérification de l’efficacité et de la spécificité de l’intervention.

Apprendre à communiquer de l’information de manière précise et structurée en s’adaptant aux différents


interlocuteurs rencontrés dans la pratique clinique.

2. Modalités d’évaluation :
Examen écrit sous forme des questions ouvertes (les erreurs d’orthographe sont pénalisées).

Nous serons mis face à des cas cliniques (de manière similaire aux TP) ; il faut répondre à des questions
relatives :

- Au choix des outils d’évaluation.


- À l’analyse qualitative et quantitative des résultats.
- À la formulation d’hypothèses diagnostiques.
- À la détermination d’un projet thérapeutique.
- À la vérification de l’efficacité de l’intervention.

2. Bilan logopédique en langage oral


1. Rappel sur la démarche clinique logopédique :

On reçoit une plainte en langage oral (souvent des parents, enseignants ou des autres donneurs de soins des
enfants). Ensuite on fait une évaluation en 2 temps (un bilan de base et un bilan approfondi). Cela va nous aider
à proposer un diagnostic ou une hypothèse de diagnostic. Grâce à cela, on peut faire une décision sur le
traitement (quel traitement l’enfant a besoin). Après on fait la prise en charge (donc l’intervention). Et on doit
finalement mesurer l’efficacité de l’intervention. C’est un peu notre responsabilité en tant que logopède, de
nous évaluer nous-même pour voir si la décision & l’intervention ont bien fonctionné pour ce cas spécifique.

1.1. Plainte en langage oral


Premièrement, on reçoit la plainte en LO. Un parent, un enseignant ou un patient se présente et exprime des
plaintes. On va donc faire une anamnèse.

Anamnèse :

Pour l’anamnèse, on va essayer de bien comprendre tout le dossier de l’enfant & tout ce qui peut avoir un
impact sur la partie évaluation ou des choses qui peuvent être intéressantes pour la partie intervention.

On va y retrouver :

 Le contexte de la demande (qui fait la demande ? Pour quelles raisons ?)  on communiquera les
résultats de manière différente, qu’on les communique à l’enseignant ou au parent. De plus, c’est
important de savoir le contexte de la demande afin de savoir s’il y a des plaintes dans toutes les
situations ou si c’est seulement à la maison ou à l’école.

 La date de naissance

 La langue maternelle + unilingue ou multilingue

 La composition familiale et éventuels antécédents familiaux (troubles du langage O/E ? Troubles


d’apprentissage ?)

 Le développement du langage (= focus de l’anamnèse) mais aussi développement de la cognition, de


la motricité, développement social et affectif

 Le parcours scolaire (niveau scolaire actuel, type d’enseignement)

 L’histoire(para)médicale (audition, vision, épilepsie)

 Le comportement

 Les loisirs

 Connaître la liste par cœur !

Question d’examen : donne un cas clinique avec quelques informations et pose la Q si l’anamnèse est
complète ou s’il manque des infos. Dans ce cas, il faut bien réfléchir à la liste ci-dessus. !! Être bien complet et
regarder si tous les éléments de la liste s’y trouvent !!

1.2. Évaluation en 2 temps


On commence le bilan logopédique avec des tests standardisés pour objectiver les difficultés en lien avec la
plainte en LO. On va donc faire une évaluation primaire de tous les niveaux de langage en réception et en
production. Les informations du bilan sont un point de départ pour la planification du traitement. L’idée ici est
de savoir si l’enfant a des problèmes par rapport à la norme et dans quel champ (niveau réceptif et/ou
productif).

Ensuite, si c’est nécessaire, on peut faire une évaluation plus approfondie et structurée.

Les informations récoltées doivent être couplées à l’observation clinique :

- Communication verbale et non-verbale.


- Attitude face au bilan  certains enfants rejettent la participation face au bilan.
- Contact avec la logopède et avec les parents.

Il faut regarder, entre autres :

- Contact visuel (comment est le contact visuel de l’enfant)


- Hypo-spontanéité (est-ce qu’il y a une hypo spontanéité dans l’enfant)
- Opposant ? Collaborant ? Persévérant ? (est-ce que l’enfant est opposant/collaborant/persévérant)
- Initiation de la conversation ? (est-ce que l’enfant lui-même initie la conversation ou est-ce qu’il
répond seulement à des Q sans initier de conversation)
- Moyens de compensation (comment l’enfant compense-t-il, est-ce que l’enfant utilise des gestes 
de temps en temps c’est une manière de montrer qu’on veut communiquer mais qu’on n’a pas la
capacité en LO)
- Débit de parole (quel est le débit de parole de l’enfant lui-même)
- Qualité de la voix (quelle est la qualité de la voix)
- Temps de réponse (est-ce qu’il prend beaucoup de temps pour répondre ou est-ce qu’il répond
immédiatement)
- Concentration lors du bilan (quel est le temps de concentration lors du bilan)

I. Bilan de première ligne :

C’est le bilan de dépistage ; on quantifie l’ampleur du retard via une évaluation des différentes composantes
du langage. On va observer/tester tous les domaines productifs & réceptifs pour objectiver si l’enfant a des
scores soit dans la norme (avec la variation interindividuelle normale, soit un niveau inférieur à la norme de
l’âge de l’enfant).

- Soit le score est dans la norme  attention à coupler aux observations cliniques qu’on a faites par
rapport à l’anamnèse et à réfléchir à la sensibilité des épreuves.

Si on a un enfant pour qui les parents et les enseignants indiquent qu’il y a de très grands problèmes mais le
logopède ne l’observe pas du tout. Il faut alors vraiment réfléchir s’il y a un problème, si les résultats de
première ligne sont en lien avec la plainte ou non. Car de temps en temps, il y a des fragilités handicapantes
qui sont non-suffisantes pour mettre l’enfant en difficulté dans les épreuves (sous-estimation) ou des
surestimations des difficultés (plus rare). Donc, on va réfléchir sur la sensibilité des épreuves qu’on a utilisé.

 Donc si l’enfant fait des performances dans la norme, il faut faire le lien entre l’anamnèse, la plainte & les
résultats.

On peut également réfléchir aux facteurs de risque et de protection. Ex : antécédents familiaux, est-ce qu’il y a
des choses dans l’anamnèse sur lesquelles on peut réfléchir …

Il faut être prudent avec l’interprétation des résultats de première ligne.

Si on pense qu’il n’y a pas de problème, qu’il s’agit juste de la variation interindividuelle, il ne faut pas faire de
bilan de 2ème ligne.

- Soit le score est inférieur à la norme d’âge (il a des scores inférieurs à la norme sur les tests
standardisés de première ligne)  une évaluation approfondie est nécessaire.

II. Bilan de deuxième ligne :

C’est une évaluation approfondie ; comprendre où sont exactement les difficultés et qu’est-ce qui explique le
retard.
Les tests de 1ère ligne sont souvent des tests plus généraux qui couvrent les différents domaines du langage oral
réceptif & productif.

2. Rappels : comparaison à la norme et interprétation

!!! CONNAITRE LE TABLEAU PAR CŒUR

Quand on fait des tests standardisés, on doit toujours faire la comparaison à la norme et interpréter ces
résultats.

Attention à toujours bien préciser la norme de comparaison.

Il y a différents types de normes et chaque test a des types de normes différents, donc c’est bien de savoir ce
tableau avec les différents types de normes. Qu’on parle en ET, percentile ou note standard, c’est toujours la
même chose.

Si on a un enfant qui a un vocabulaire réceptif d’un ET de -2 (donc performance déficitaire) et un vocabulaire


expressif d’un ET de -2,5 (un peu plus sévère). L’interprétation est « performance déficitaire » pour les deux.
Donc si on a une interprétation « performance déficitaire » pour le lexique expressif et réceptif, il n’y a pas de
différence. Ce n’est pas plus sévère dans l’un que dans l’autre. !!!!! Erreur très typique.

-2 = PERFORMANCE DÉFICITAIRE !!

 Pour l’interprétation, on ne regarde pas les chiffres spécifiques de l’écart-type mais seulement la colonne
interprétation !!

3. Rappels : normes
Ce graphique montre que malgré que ce soit des types de normes différentes, cela représente la même chose.
Il faut juste savoir comment faire le lien entre les différents types de normes.

Dans la population générale, les compétences en langage suivent une distribution normale. Entre -2 et +2, se
trouve 66,7% de la population. La plus grande partie de la population se trouve autour de la moyenne (mais pas
vraiment sur la moyenne).

Il y a la variation normale qui se distribue comme une distribution normale et c’est les cliniciens qui imposent
les différentes catégories et cela est stricte. Ce ne sont pas des catégories spécifiques dans la population. Ce
sont les cliniciens qui disent qu’à partir d’un ET de -2, c’est déficitaire ; puis c’est performances très faibles, puis
faibles, …. Les catégories sont arbitraires, ce sont les cliniciens qui les imposent.
Mais il faut être prudent, un enfant peut avoir un problème sans pour autant être déficitaire. Si ses
performances sont très faibles partout mais jamais déficitaires (ce n’est pas déficitaire d’un point, il est à la
limite de -2). Il faut bien réfléchir car cela ne veut pas dire que l’enfant n’est pas déficitaire (l’enfant peut être
très proche et ce sont les cliniciens qui ont mis les critères). Malgré cela, on n’adapte pas les critères !! Les
catégories sont strictes (important pour les remboursements, ….). Mais il faut faire attention qu’un enfant avec
des performances très faibles (mais non déficitaires) sur différentes échelles, cela ne veut pas dire que l’enfant
n’a pas de problèmes. Ce n’est juste pas assez pour avoir un remboursement de l’INAMI.
 Donc l’enfant a des problèmes, mais ils ne sont pas assez sévères pour avoir un remboursement.

Rouge : performances déficitaires => 10% de la population.


Gris : personnes pour lesquelles il est plus difficile de dire qu’elle n’ont pas de problèmes mais ce n’est pas
assez pour avoir un remboursement INAMI.

4. Rappels : comparaison aux normes des tests


standardisés

C’est vraiment nécessaire de se référer à des normes mais il faut être vraiment prudent par rapport à
l’interprétation.
5. Rappels : forme, contenu et utilisation du langage

Dans le bilan logopédique on interprète toujours avec le modèle de Bloom : forme, contenu et usage (qui a peu
voire pas de tests).

6. Rappels
Le bilan logopédique fait souvent partie d’une approche pluridisciplinaire : un enfant avec un trouble associé
(TSA, T21, TDAH, ...) peut être déjà diagnostiqué pour ce trouble ou (plus souvent) avoir une trajectoire
diagnostique en parallèle  examens neuropsychologiques, médicaux, psychomoteurs et / ou relationnels. Il
faut bien réfléchir à l’anamnèse aussi, si c’est uniquement une plainte en LO ou bien s’il y a une plus grande
plainte/comme conséquence un autre diagnostic (ex : TSA).

Il faut faire un rapport très clair et précis des résultats aux tests :

- Calculer le résultat de l’enfant en fonction des normes pour situer son niveau.
Ø Attention à préciser la norme de comparaison.
- Faire une analyse qualitative des erreurs de l’enfant et donner des exemples de ces erreurs. Il faut
noter toutes les différentes erreurs qu’on observe chez l’enfant avec au minimum un exemple. Il ne
faut pas se concentrer sur 1 ou 2 erreurs et donner 5 exemples. C’est plus important dans notre bilan
de faire une liste d’erreurs que l’enfant a émis dans un certain test.
- Conclure par rapport au domaine investigué et ce que cela nous apprend dans l’évaluation de
l’enfant.

7. Tests utilisés dans le TP


Taille de l’échantillon => faire attention si elle est très petite car ce ne sont peut-être du coup pas des suer
bonnes normes.

Tests sur la liste de l’INAMI, on peut les utiliser pour rédiger le bilan en logopédie afin d’avoir un
remboursement.
CCC = questionnaire à remplir par les parents.

La taille d’échantillon pour les normes est très petite.


WIISC-IV = utilisé dans le TP de lexique.

8. Tests non-utilisés dans le TP


ISADYLE : épreuves => production morphosyntaxique, syntaxe compréhension, compréhension
morphosyntaxique.
PELEA 11-18 (A) => N = pas assez grand.

Pas connaitre les tests et échelles par cœur !!

9. Adaptation du bilan
Faire attention aux :

Enfants avec troubles de l’attention :

- Évaluer les composantes langagières sans pénaliser les enfants.


- Il faut faire attention à ne pas sur-attribuer les difficultés de l’enfant aux difficultés d’attention et faire
attention de ne pas avoir un trop gros impact des difficultés de l’attention sur notre LO.
- Adaptation du contexte (pas de distracteurs dans le cabinet, si c’est trop long pour l’enfant il faut
couper les évaluations et les faire en plusieurs séances, ...).

Enfants multilingues :

- Le test dépend de la population visée  est-ce que les normes correspondent à mon patient ? (dans le
cas où il est multilingue et ne reçoit pas beaucoup d’input langagiers en français)
- Prudence et recul critique envers les outils d’évaluation ; outils d’évaluation validés dans la langue
d’intérêt  adaptation (>< traduction).
- Définir le contexte du bilinguisme, se référer aux modèles actuels du bilinguisme.

10. Rappels sur le diagnostic


I. Dans l’ancienne classification :

On parlait de trouble spécifique du langage (TSL) :

- Critères d’exclusion : troubles sensoriels, affectifs et neurologiques, QI, ...


- Critères d’inclusion : performances langagières inférieures à ce qui est attendu par rapport aux
enfants du même âge.

Continuum entre le retard de langage (se résorbe) et la dysphasie (trouble spécifique, sévère et persistant).

- Troubles articulatoires : trouble ciblé sur l’articulation sans que la phonologie ne soit atteinte.
- Troubles phonologiques : trouble central qui impacte la représentation des sons et l’organisation des
sons en système phonologique. -...

Pour tous les troubles il y a des facteurs de risque et des facteurs de protection à prendre en compte. En
outre, y a-t-il des marqueurs de sévérité et de persistance ?

INAMI : « A.R 19.2.2008 » (en vigueur 1.4.2008) + « A.R. 6.6.2012 » (en vigueur 1.8.2012)

« Au bénéficiaire atteint de dysphasie, c’est-à-dire des troubles sévères du langage réceptif et / ou expressif, persistant
après le cinquième anniversaire et qui interfèrent gravement avec la communication sociale et / ou les activités
quotidiennes faisant appel au langage oral, en l’absence d’un trouble envahissant du développement, d’un trouble auditif
(perte auditive moyenne ne dépassant pas, à la meilleure oreille, 40 dB HL), d’un trouble d’intelligence (QUI de
performance ou non-verbal ou QD – quotient développemental –) de 86 ou plus, mesuré par un test individuel figurant
dans une liste de tests approuvée par la Commission de conventions avec les logopèdes ».

 Pour avoir un remboursement, on ne peut pas avoir une perte auditive dépassant 40 dB HL, pas de
trouble de l’intelligence, …

« A.R. 19/2/2008 » (en vigueur 1.4.2008)

« Ce trouble doit être démontré par des tests normés, effectués individuellement dont le score doit être inférieur ou égal à
2 ET en dessous de la moyenne dans au moins un versant (expressif ou réceptif) pour 3 domaines minimum (phonologie, y
compris la métaphonologie, lexique / sémantique, morphologie, syntaxe) ».

« A.R. 19.2.2008 » (en vigueur 1.4.2008) + « A.R. 6.6.2012 » (en vigueur 1.8.2012)
« Ces tests doivent figurer dans une liste limitative approuvée par la Commission de conventions avec les logopèdes ».

 L’INAMI parle encore des critères d’exclusion. Or le projet catalise ne l’utilise plus.

Il y a une différence entre les idées du le projet catalise et les idées de l’INAMI pour donner un remboursement.

II. Dans la nouvelle terminologie :

Projet CATALISE : Criteria And Terminology Applied to Language Impairments : Synthesizing the Evidence.
- Developmental Language Disorders (DLD ou TDL en français)  terminologie commune plutôt
qu’un syndrome spécifique.
- Le DLD peut coexister avec des troubles neurodéveloppementaux plus légers qui n’ont pas
d’étiologie biomédicale clairement définie. L’enfant est capable de recevoir un diagnostic d’un TDL et
d’un TDAH ou d’une dyslexie par exemple, séparément sans qu’ils soient liés.
- Distinction entre Trouble du langage (TDL) et Trouble langagier associé à une condition de
différenciation (trouble langagier associé à X, X étant la condition de différenciation, associée à une
origine biomédicale connue ou probable).

11. Procédure des parents en lien avec le bilan de


langage oral
Les parents doivent faire une vraie démarche pour avoir une opportunité d’avoir un remboursement par
rapport à l’INAMI. Ils doivent avoir :

1. Consultation ORL (audiogramme => pour tester l’audition) et test de QI (neuropsychologue => pour
être sûr que le QI non-verbal est dans les normes (>86)).
2. Prescription d’un bilan initial par un médecin spécialiste ou généraliste (pour le bilan logopédique en
langage oral).
3. Bilan logopédique initial/de base.
4. Remise du bilan au spécialiste et prescription du traitement (par un spécialiste).
5. Demande de remboursement des séances de logopédie – assurance obligatoire soins de santé. Il est
également possible d’avoir une assurance suppléémentaire.

Formulaire de demande d’accord de prise en charge (dossier à envoyer pour accord à la mutuelle).

6. Début du traitement chez la logopède.


7. Prescription d’un bilan d’évolution.
8. Bilan d’évolution.
9. Prolongement (ou non) du traitement.

Formulaire de demande d’accord de prise en charge (dossier à envoyer pour accord à la mutuelle).

10. Prolongation du traitement logopédique.


Liste de tous les prescripteurs autorisés pour la première demande de traitement. C’est défini par champ (quel
spécialiste peut prescrire quel traitement).

12. Points d’attention


Points d’attention par rapport au remboursement et aux prescriptions :

- Des enfants avec troubles langagiers (en réception et / ou en production) et un QI < 86 ne peuvent
pas bénéficier du remboursement logopédique.
Ø Cette situation présuppose que l’enfant est en enseignement spécialisé et bénéficie de
logopédie à l’école.
Ø Dans ce cas-ci on pourrait penser à l’assurance supplémentaire.
- Prescription du bilan :
Ø Nom – prénom – N° INAMI – coordonnées du prescripteur – date antérieur à la date de
passation du bilan.
- Attention : bilan initial ; maximum 5 fois 30 minutes.
- Prescription de traitement :
Ø Nom – prénom – N° INAMI – coordonnées du prescripteur – durée du traitement – nombre
de séances – date après celle de la passation du bilan et avant le début de la rééducation (il
faut vraiment attendre d’avoir la prescription du traitement, faire la demande et avoir la
confirmation de remboursement et après seulement débuter la rééducation).
- Trouble du développement du langage oral (§ 2, b, 2°) : 190 séances.
- Interdiction de remettre des données brutes.
- L’interprétation des résultats aux tests doit être prudente ; il faut faire attention à la formulation
utilisée (« votre enfant est déficitaire pour tel domaine langagier » n’est pas facile à lire pour des parents).

13. INAMI (Institut National d’Assurance Maladie-


Invalidité)
L’INAMI est une institution publique de sécurité sociale.
Elle fait une liste limitative des tests de logopédie qu’on peut utiliser pour demander un remboursement – «
langage oral et dysphasie ».

Conditions pour exercer en tant que logopède indépendante :

1. Agrément.
2. Visa.
3. Numéro INAMI.
4. Enregistrement auprès de la Banque – Carrefour des Entreprises.
5. Affiliation à une caisse d’assurances sociales.
6. Comptabilité.

Attention : le bilan envoyé à l’INAMI n’est pas le même type de bilan que l’on fait aux TP. Car l’INAMI a des
conditions sur quel test utiliser pour avoir un remboursement.

14. Conditions minimales du cabinet logopédique


Directives applicables depuis le 01-01-2014 pour le cabinet (« local de thérapie logopédique ») :

- Adresse différente de celle d’un PMS ou d’une école.


- Local fermé, qui permet le respect de la confidentialité.
- Usage professionnel.
- Salle d’attente et toilettes.
- Information claire sur l’adhésion ou non à la convention et honoraires affichés dans la salle d’attente.
- Matériel (pour bilan et rééducation) présent dans le cabinet.
- Dossier pour chaque patient.
- ...

3. Prise en charge logopédique en


langage oral
1. Décisions cliniques relatives au plan d’intervention
Après avoir fait le bilan de base et bilan approfondi, on doit faire des choix avant de faire la PEC.

Il y a plusieurs sources d’informations qu’on peut utiliser pour ajuster l’intervention en fonction des besoins
du patient :

- Plainte.
- Anamnèse.
- Caractéristiques du patient, de son entourage (ex : est-ce que les parents sont impliqués dans
l’intervention) et de son environnement.
- Analyse qualitative des erreurs aux tests.
- ...

Planification du traitement en quatre étapes :


1. Objectifs à court et long terme : enrichir le stock lexical, améliorer la compréhension
morphosyntaxique, améliorer la métaphonologie, améliorer la production de discours.
2. Choix des principes d’intervention :
- Cible : ce sur quoi porte l’intervention spécifique (PPS de substitution, morphologie nominale en
genre).
- Structure : la manière dont l’intervention va être organisée  verticale (on travaille les premiers
objectifs, si les résultats sont obtenus, on passe au 2 ème objectif, …), horizontale (dans la même séance,
on travaille sur l’objectif 1-2 et 3), cyclique (la première semaine, on travaille sur le premier objectif ;
la deuxième semaine on va travailler sur le deuxième objectif et la 3 ème semaine on va travailler sur le
3ème objectif. Ensuite, on refait le cycle), ... Pas assez de données dans la recherche pour savoir quelle
structure est meilleure que l’autre mais en général, l’approche cyclique est + efficace. L’approche
verticale peut être frustrante pour un enfant qui ne fait pas beaucoup de progressions.
- Stratégie : la manière dont on intervient (par contrastes, en explicitant la règle, mixte – réception et
production).
3. Choix des activités et du matériel :
- Activités : catégorisation, complétion d’énoncés à partir d’un modèle, PACE.
- Matériel : mots écrits, scènes, figurines.
4. Choix des mesures pour évaluer l’efficacité de l’intervention. On doit vérifier que les décisions
cliniques prises étaient les bonnes. Si nécessaire, on doit réajuster le plan et/ou arrêter ce traitement
ou changer d’objectifs. On va être critique par rapport à nous-même et vérifier que les décisions qu’on
a prise sont les bonnes  cela peut améliorer notre propre expertise clinique (très important pour
l’EBP).

Il faut vérifier que les décisions cliniques soient les bonnes  vérifier l’efficacité de l’intervention. Ensuite il y a
3 cas possibles :

- Réajuster le plan.
- Arrêter le traitement.
- Changer d’objectif.

Il faut aussi avoir en tête ce qu’il se passe chez le tout-venant. Par exemple, en phonologie :

- À partir de quel âge peut-on s’attendre à une disparition des PPS ?


- À quel âge les ajouts et omissions de consonnes doivent-ils avoir disparus ?
- Citer une épreuve qui impose une récupération précise de la représentation phonologique.
- Quels sont les facteurs qui affectent l’intelligibilité ?

2. EBP
L’idée de l’EBP c’est de faire un lien entre l’expertise clinique, les caractéristiques du patient et les données de
la recherche. Pour faire une bonne décision clinique, il faut faire le lien entre ces 3 choses. On ne peut pas se
fier à une des 3 choses + que les autres.

Se questionner est l’une des forces qui conduit l’EBP.

 Utilisation consciencieuse des meilleures preuves pour prendre une décision concernant la prise en
charge du patient.

L’EBP se déroule en 7 étapes :


I. Question PICO

Le modèle le plus cité pour construire des questions est le modèle PICO :

Ce n’est pas nécessaire d’avoir les 4 éléments pour être capable de construire cette question et de faire notre
recherche en ligne.

En plus des questions PICO, il existe des questions PESICO :

II. Évaluation de l’efficacité des traitements

C’est un problème complexe. Le but est d’objectiver les progrès du patient. Il faut éviter les erreurs
d’interprétation :

- Progrès dus à la maturation et à l’apprentissage ;


o Évolution spontanée.
 Clinique : technique de ligne de base.
o Apprentissage dans un autre contexte.
 Attention : effet test-retest. La deuxième application du test à quelqu’un peut
produire un score plus élevé ; l’enfant a appris des choses sur le fonctionnement du
test, les réponses attendues, ...
- Effet placebo  réactions subjectives du patient. Les patients pensent qu’ils ont reçu une intervention
qui peut améliorer les troubles et donc ils vont évaluer subjectivement qu’il y a eu un progrès alors
que ce n’est pas le cas. Important car par exemple, si on évalue l’efficacité du traitement avec un
questionnaire parental. On peut penser que si les parents sont persuadés que l’enfant a eu une
intervention qui soit bien pour l’enfant, qu’ils vont avoir un effet placebo dans leur propre
interprétation des effets de l’intervention.
- Attentes à l’égard des effets du traitement  parents, cliniciens, ...

3. Diagnostic différentiel
Diagnostic différentiel entre les troubles articulatoires et phonologiques :
Cas 1 :
On parle d’une antériorisation. Il y a une substitution des phonèmes de la langue. L’enfant
n’a pas encore acquis les phonèmes « ch » et « j » et en produit d’autres plus simples qui
sont présents dans son répertoire à la place. Ici, c’est un problème d’antériorisation, donc
c’est un PPS.

Cas 2 :
Il s’agit d’une antériorisation + un sigmatisme interdental. C’est pareil que le premier cas.
Mais en plus l’enfant fait un défaut du geste articulatoire de « s » et « z ».

On observe donc un PPS dans les deux cas mais uniquement le deuxième cas a un
sigmatisme interdental et donc un trouble articulatoire.
Évaluation :

On doit faire une analyse qualitative d’erreurs pour faire la différence entre les deux
(troubles articulatoires et phonologiques) car ce sont les mêmes tâches.

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