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Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics

Département des Infrastructures de Base

Calcul d’Ouvrages en Béton Armé


Chapitre Un

Etat Limite Ultime de Stabilité de Forme


Etat Limite Ultime de Stabilité de Forme

I. GÉNÉRALITÉS

Lorsqu’un ouvrage est sollicité par de différents types de chargement (Permanente,


Exploitation, Vent, Séisme, etc…), il est susceptible de provoquer plusieurs phénomènes
d’instabilités structurales globales et locales. Certains de ces phénomènes sont très
particuliers et nécessitent des études spécialisés car ils ne sont pas traités par les règles
classiques du BAEL, tels que le couplage entre torsion-flexion, compression-torsion,
cloquage (voiles), etc.

Parmi ces phénomènes, nous avons l’instabilité de forme « Flambement », connu

également sous le nom du « Buckling », qui se produit suite à l’influence


défavorable des déformations sur les sollicitations dans les ossatures sollicitées par le

couple de compression-flexion.

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Etat limite ultime de stabilité de Forme

I.1- Le phénomène de Flambement


En théorie, le flambement ne devrait pas se produire pour une pièce d’axe rectiligne chargée
axialement, car il n’y a aucune flexion initiale.

Mais dans la réalité :

➢ La ligne moyenne d’une pièce n’est jamais

parfaitement rectiligne ;

➢ Le matériau n’est jamais rigoureusement ni

homogène ni isotrope ;

➢ Les efforts ne sont jamais parfaitement

centrés, etc…

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Lorsqu’une déformation latérale existe sous un chargement « P », elle provoque un moment


du second ordre « 𝑴𝟐 », qui varie (augmente) avec la flèche.
Ce moment est l’effet de la déformation et non plus sa cause
Soit une potence de longueur ( lf / 2) chargée de q, H, C et P excentrée de e0 + ea ;

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Sous ces conditions de chargement, se développe un moment du premier ordre M1 :


M1 = C + P(e0 + ea) + H.x + (q.x²)/2
Au droit de la section x considérée, la flèche latérale y1 correspond à ce moment M1(x) ;
Cela entraine une augmentation de l’excentricité de y1 et donc un accroissement du moment M1 par un
DM1 = P.y1
Ce processus provoque un accroissement de la flèche y1 par Dy1 , ainsi de suite … Dyi
La flèche latérale totale est ainsi y(x) = y1 + SDyi , et le moment du 2ème ordre est :

M2(x) = P.y(x) = P(y1 + SDyi)

Ce processus peut provoquer deux cas :

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• Cas 01 :
Le processus d’accroissement de la flèche latérale s’arrête à un état d’équilibre atteint entre les forces
extérieures et les forces intérieures sur toutes les sections du poteau.
La section de base, à x = lf / 2 , est alors soumise à :
N=P
M = M1 + M2 = P(e1 + e2) = P(e1 + f) avec f : flèche totale en pied du poteau
Dans l’état d’équilibre, dans chaque section, la courbure (1/r) qui est due aux contraintes intérieures est
égale à la courbure due aux actions extérieures, c’est-à-dire, la courbure de la déformée.
• Cas 02 :
Le processus d’accroissement de la flèche latérale évolue vers la ruine du poteau ; c’est le cas où la
capacité portante du poteau est inférieure aux forces extérieures. L’équilibre est impossible.

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Il est a noté :

1- Malgré que le flambement d’un poteau se manifeste par une flexion latérale, le comportement
d’un poteau ainsi fléchi est très différent de celui d’une poutre simplement fléchie.

2- En outre, le fluage du béton accroît les déformations dans le temps et l’augmentation de la flèche
qui en résulte entraîne une diminution de la capacité portante du poteau.

3- L’étude du flambement est difficile à cause de la non linéarité du phénomène, à savoir :

➢ Comportement non-linéaire du béton / acier ;

➢ Sous les effets du second ordre → les sollicitations ne sont pas proportionnelles aux actions.

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I.2- Comportement sous charges de longue durée


Soumis à un chargement constant pour une longue durée, les flèches du poteau augmentent avec le temps du fait de
fluage, et, éventuellement, du retrait du béton.
Selon que la charge appliquée en permanence est plus ou moins élevée, les déformations lentes peuvent s’accentuer
jusqu’à provoquer la rupture ou bien se stabiliser, (sans rupture).
3 types de comportement peuvent être observés, à savoir :

(1) Flambement sous charge de courte durée : l’accroissement

de P est trop rapide pour que le fluage ait le temps de se

manifester ;

(2) Flambement par fluage ;

(3) « Capacité résiduelle » en courte durée

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1.3- Objet du présent chapitre


Ce chapitre concerne principalement la vérification des poteaux « isolés » c’est-à-dire soit des poteaux isostatiques (pile
de pont), soit des poteaux d’ossature (poteau d’un bâtiment) pour lesquels il peut être valablement supposé que la
position des points où le moment du 2ème ordre s’annule reste invariable au cours du chargement. (Effet de linéarité)

Poteaux isostatiques Poteaux d’ossature

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1.4- Paramètres influant sur l’ELU atteint par flambement


Les constatations expérimentales ont montrées que les paramètres importants à retenir sont :
A. l’élancement ‘’λ’’ du poteau qui dépend lui-même de « lf » ;
B. l’excentricité de la force extérieure y compris les imperfections géométriques : qui est la somme de 3 termes :
1) e0 : excentricité structurale : qui est due aux dispositions de la construction et résulte de l’ensemble des forces ou
couples appliqués ;
2) ea : excentricité additionnelle : (involontaire, inconnue et inévitable) qui provient des imperfections géométriques de
l’exécution et dont l’évaluation est arbitraire.
➢ Dans le cas d’un élément isolé
➢ Dans le cas d’une ossature ea est due à une inclinaison involontaire d’ensemble :
 = 0.01 rd (1 seul niveau) ;  = 0.005 rd (n étages) donnant lieu en tête à un déplacement = ϴ x l
3) La flèche y : due à la flexion latérale (flèche maximale f) ;
C. la durée d’application des actions (effets du fluage).

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II JUSTIFICATIONS VIS-A-VIS DE L’E.L.U DE STABILITE DE FORME


B.A.E.L (art. A-4.4 et annexe E7)
2-1 Principe de justification

2-2 Hypothèses de calcul


H-1) Le poteau étudié a un (ou plusieurs) plan(s) moyen(s), qui reste(nt) plan(s) lors de la déformation;
H-2) Les longueurs de flambement déterminées dans l’hypothèse de l’élasticité linéaire, donc à l’aide des
charges critiques d’Euler, peuvent être utilisées pour la vérification des E.L.U atteints par flambement
(art. A-4.3,5);
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H-3) Hypothèses H1/H2/H8 identiques au CH-IV du cours BA (sections planes ; absence de glissement acier-
béton ; résistance à la traction du béton négligée);
H-4) Les effets du retrait sont négligés;
H-5) Sous les actions de longue durée vis-à-vis du fluage, les effets de celui-ci sont pris en compte
globalement (sans suivre pas à pas l’évolution des contraintes et des déformations dans le temps) en
admettant que les contraintes dans l’état d’équilibre final n’ont pas varié pendant toute la durée considérée;
H-6) L’effet de la superposition d’actions permanentes ou quasi permanentes à des actions de courte durée
est prise en compte au moyen d’un « coefficient de fluage réduit  /  » (CHII cours BA)

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2-3 Procédés de calcul

A partir des principes cités en « 2-1 », on peut procéder de plusieurs manières :


2-3.1 Démontrer qu’il existe un état d’équilibre - sous une combinaison d’actions donnée -
(pas nécessairement à l’E.L.U), par un calcul itératif en tenant compte des effets du 2ème ordre;
2-3.2 Comparer les sollicitations agissantes de calcul du premier ordre aux sollicitations de l’E.L.U.S.F
obtenus par des tables, des abaques ou même des formules empiriques.
2-3.3 Démontrer directement qu’il existe un état d’équilibre en comparant les efforts extérieurs aux
sollicitations résistantes (méthodes dites de l’équilibre); et ce en utilisant les :
a) déformations internes ; ou
b) rigidités.

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2-4 Méthode simplifiée de vérification de l’ELU de stabilité d’un poteau isolé, selon BAEL
Cette méthode n’est applicable qu’à des poteaux de section constante (béton et acier). Dans le cas contraire
il existe une méthode plus rigoureuse dont le principe est dû à Théodore Von Karman.
2-4.1 Définition d’un poteau isolé
Il peut s’agir soit d’éléments comprimés :
✓ réellement isolés ; ✓ ou faisant partie d’une structure, mais considérés comme isolés pour les besoins de calcul

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2-4.2 Détermination de lf

lf est déterminée soit à l’aide du :


➢ CH VII du cours de BA ;
➢ L’abaque de Jackson et Moreland (EC2, version 1992).
lf reste difficile à connaitre avec précision et plus particulièrement pour les systèmes hyperstatiques.

2-4.3 Cas de base


La section du béton et d’armatures sont constantes le long

L’étude de tout de la hauteur du poteau.


poteau se ramène Le poteau fléchi dans son plan de plus faible rigidité, qui est
toujours à ces 02
un plan de symétrie commun au béton et aux armatures.
modèles ci-contre :
Les actions appliquées sont :
- Un effort normal N : constant le long du poteau
- Un moment du 1er ordre M1(x) de signe constant.
Si ces conditions ne sont pas remplies, des corrections
sont possibles.

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2-4.4 Hypothèses générales

En plus de ce qui a été citées précédemment, on complète par :


✓ le flambement est plan;
✓ les déformations dues à l’effort tranchant sont négligées;
✓ les déplacement sont de faible amplitude;
✓ le béton et l’acier sont représentés d’une manière convenable (la règle des 3 pivots n’a ici aucune raison d’être).
2-4.5 Hypothèse simplificatrice pour le calcul des moments du second ordre
L’hypothèse consiste à appliquer le principe cité en ‘2-1’ que dans une seule section, la plus sollicitée, qui doit
être fixe et connue à priori. Si cette section est en équilibre, tout le poteau est en équilibre.
La déformée du poteau est assimilée à :
i. Une demi-onde de sinusoïdale : cas d’un poteau bi-articulé ;
(poteaux de sections constantes fléchis en simple courbure symétrique
hypothèses géométriques
i. Un quart d’onde sinusoïde : cas d’un « mât »

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Cette simplification revient à ne faire dépendre le résultat du calcul que de la valeur maximale du moment du
1er ordre « M1max» et non de sa variation M1(x) le long du poteau.

e1 : excentricité totale du 1er ordre


e0 : excentricité structurale M/N
ea : excentricité additionnelle
(imperfection géométrique)

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2-4.6 Equations du problème


Soit un poteau « colonne-modèle » :
- encastré en pied et libre en tête;
- de même section (constante) que le poteau étudié;
- de hauteur égale à lf / 2 du poteau étudié ;
- fléchi en simple courbure;
- dont la déformée est 1/4 d’onde sinusoïde.
Dans la section la plus sollicitée (x= lf /2), il doit y avoir un
équilibre entre les sollicitations externes, se ramenant à la
charge Pu excentrée de (e1+ f), et les sollicitations internes
Ni, MiG0 :
e1= e0+ea Mu1 = Pu . e1
Nu = Pu = Ni
Mu2 = Pu .f
MuG0 = Pu (e1 + f) = MiG0

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2.4.6.1 Excentricité « externe »

Dans l’état déformé, l’excentricité « ee » de la force extérieure « Pu » dans la section la plus sollicitée est donc liée à la
courbure 1/r dans cette même section, par :

Relation d’ordre géométrique

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2.4.6.2 Excentricité « interne »


Dans la section la plus sollicitée, tout état de déformation défini par sa courbure 1/r quelconque et une
déformation relative  en un point particulier de la section, conduit aux équations de compatibilité et d’équilibre.

Ni : effort normal « interne »


MiG0 : moment résistant « interne », rapporté au C.D.G seul correspondant tous deux à l’état de déformation considéré.

L’excentricité interne :

Les contraintes scx et ss étant liées à bcmax et sj par les lois « s- » du béton et de
l’acier, elles ne dépendent que de deux paramètres bcmax et (1/r). Donc, on peut décrire :

En éliminant bcmax , on obtient une relation d’ordre « mécanique » entre Ni , ei et 1/r


:

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2.4.6.3 Critère d’instabilité

Un E.L.U est atteint par flambement sous une charge


P croissante lorsque pour ei = ee
L’effort normal Ni passe par un maximum à courbure
ou à flèche croissante.

L’ordonnée de ce maximum définit la charge critique de calcul Puc.

Des méthodes numériques permettent de déterminer par approximations


successives la valeur à partir des équations 2.1, 2.2, 2.3, et 2.4.

(système de 4 équations à 4 inconnues:


Ni ; ei ; 𝜀b,max et 1/r

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2.4.6.3 Etude de l’équilibre par la représentation graphique de P. Faessel


Soit le plan (e ;1/r) :
- La relation géométrique est représentée par une droite (D) ;
- La relation mécanique est représentée par un réseau de courbes
correspondant à un effort Nint = constant
En supposant Ni = Pu , si l’on fait croître la courbure :
- La relation géométrique impose à l’excentricité ee (Pu) de
demeurer liée à (1/r) par

D’où la droite D ;

- La relation mécanique impose à ei (Ni ) de la section la plus


sollicitée de demeurer liée à (1/r) par

a courbe Ni correspondant à Ni = Pu.

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De ces courbes on peut avoir 2 situations :


- Aucun point commun, donc il n’y a pas d’équilibre possible.
- Au moins un point commun, donc il y a une position d’équilibre qui peut être soit stable ou instable.
La condition nécessaire et suffisante pour qu’un groupe de 3 valeurs (Pu , 1/r , ee) satisfasse aux conditions
d’équilibre est d’avoir ei = ee ce qui définit les coordonnées d’une intersection de la droite D et de la
courbe Ni (= Pu).

Pour un poteau donné avec des valeurs e1 et lf fixés, les


points d’intersection correspondent à des états
d’équilibre E1 E2 ou E’2
e’e2 > e’i2 Le point E’2 est un état d’équilibre instable.

Nuc = Puc définit l’état limite de stabilité ⫲ de la charge critique réelle ou physique
Ec n’étant pas situé sur la frontière définissant l’E.L.U.R, on dit que :
le flambement a lieu par divergence d’équilibre
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2.5 METHODE DE L’EQUILIBRE BASEE SUR LES DEFORMATIONS INTERNES


2.5.1 Forme générale

La stabilité est assurée, si on peut trouver pour chaque section un état de déformation (compte tenu de la
déformée que l’on s’est donnée), tel que :

Next & Mext Effort normal & moment fléchissant dûs aux actions appliquées à la structure, (y compris effet du 2nd
ordre évalué à partir des déformations que l’on s’est donné à priori);
Nint et Mint Sollicitations internes développées par les déformations.

Remarque
La méthode de l’équilibre, malgré le fait qu’elle soit valable quelle que soit la forme de la section, nécessite un
long calcul (itératif), en particulier si l’effort normal de calcul est proche de l’effort normal ultime.

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2.5.2 Application de la méthode de l’équilibre à des sections rectangulaires (ou assimilables) à 2 nappes d’armatures
On opère par tâtonnements :
1/ On se donne dans la section la plus sollicitée : fed = fe / gs
2/ On en déduit : - La position de l’axe neutre :
σsc tirée du diagramme ‘σ - ℰ’ de calcul
3/ Dans l’hypothèse faite en 1/, la distribution des contraintes sur la
hauteur de béton comprimé est parabolique d’où :
(rappels mathématiques)

On a alors :

4/ Si Nint << Nu on réduit εs en gardant εbc et on recommence les calculs en 2/ et 3/ jusqu’à ce qu’on ait Nint > Nu (Nint  Nu )
5/ Si Nint >> Nu , on réduit εbc en gardant pour l’armature tendue εs = fed / Es et on recommence les calculs en 2/ et 3/ jusqu’à
ce qu’on ait Nint  Nu (Nint  Nu ), avec :

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6/ On calcul Mint des forces Fbc , Fsc et Fs par rapport au CDG du béton seul. D’où eint = Mint / Nint
avec :

7/ On cherche à réaliser Nint  Next : Si l’inégalité est l’équilibre du poteau


vérifiée est assuré

8/ Dans le cas contraire (eint < eext ) il faut explorer d’autres couples ( 1/r ; εbc) ou (1/r ; εs) :
8.1/ Si e1 est faible et lf élevée, on peut partir de :

8.2/ Si e1 est élevée et lf faible, on peut partir de :

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2.6 METHODES PRATIQUES

➢ logiciels de calcul, tels que le programme :

❑ Tige (colonne modèle) développé par J-P Boutin, Socotec en 1993 ;

❑ Stabos (ossatures planes y compris structures hyperstatiques) développé par Ch. Baloche, CSTB en 1994.

➢ Tables et Abaques (FAESSEL – ROBINSON – MORISSET – CAPRA) permettant de déterminer, soit :


- la charge critique de calcul d’un poteau
- les armatures d’un poteau de dimensions connues

Ces tables ou abaques ont été établis pour 2 valeurs de l’abscisse du « pic de contrainte » dans le diagramme de
calcul du béton, à savoir : 2.10-3 et 6.10-3 correspondant au cas où toutes les actions seraient respectivement de
courte durée (avec φ = 0) et de longue durée (avec φ = 2).
Toutefois, ils restent conditionnés par la précision de lf et la satisfaction des hypothèses.

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2.6.1 Tables de Faessel – Robinson - Morisset


Parues en 1971, ces tables sont dues à P. Faessel, épaulé par J.R. Robinson et A. Morisset (développés à l’aide de
programmes de calcul électronique).
A/ Hypothèses :
Les tables s’appliquent aux poteaux bi-articulés PP’ désigne le plan de
flambement.
ou aux mâts dont les sections sont de la forme :
B/ Les arguments d’entrée dans les tables sont :

Chaque table correspond à un couple de valeurs


E0 – ELG, avec toutes les combinaisons possibles
des valeurs ci-après :

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C/ Un extrait des Tables

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D/ Utilisation des tables


➢ Dimensionnement des armatures :
En fonction de « E0 ;ELG ;ALPHA ;EPSU ;SIGE ; 1000 u » on déduit PIMEC, puis on calcul
A = PIMEC (B.fbu) / fed
➢ Vérification au flambement :
En fonction de « E0 ;ELG ;ALPHA ;EPSU ;SIGE ;PIMEC » on déduit
✓ u = Nuc / (B.fbu) ⇒ Nuc = 1000 u (B.fbu) / 1000
✓ 100 fc / e1 ⇒ fc
E/ Interpolations
➢ Interpolation sur NU et PIMEC :
Lorsque les charges appliquées n’ont pas toutes la même durée
d’application, on doit interpoler entre les deux cas utilisés dans les
tables et abaques.
Le diagramme charge-raccourcissement du béton n’étant pas
linéaire, une interpolation linéaire va dans le sens de l’insécurité.

On interpolera paraboliquement pour les valeurs de NU (ou u) : Δε = K(Δ)²

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➢ Interpolation simultanée sur SIGE et PIMEC


Pour les poteaux assez élancés et chargés avec des excentricités modérées, la charge ultime est indépendante de fed tant que
celle-ci n’est pas trop faible.

Comparons les valeurs de u obtenus pour 2 valeurs fed1 et fed2 de SIGE et des valeurs de PIMEC valant respectivement 1 et

2 = 1 (fed2 / fed1)
E0 = 0.30 SIGE = 3000 ;
ELG = 30 PIMEC1 = 0.15 ⟹  = 0.217
ALPHA = 0.75 ⟹
EPSU = 0.002 SIGE = 4000
PIMEC2 = 0.15 ( 4000 / 3000) = 0.2 ⟹  = 0.219 écart 1%
Par conséquent, il est inutile dans ce cas de considérer la valeur vraie de la contrainte de l’acier, mais la valeur ronde la plus
proche.

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2.6.2 UTILISATION DES ABAQUES


Abaques de Capra (A. Capra et V. Davidovici, Guide d’utilisation des Règles BAEL, éd. Eyrolles).
Ces abaques sont en fait des diagrammes d’interaction tenant compte des effets du second ordre. Ils concernent les
sections rectangulaires ainsi que les sections carrées flambant dans un plan diagonal. Ils s’utilisent comme les
diagrammes d’interaction classiques, en prenant comme paramètres :

Dans ces abaques :


e0 est en réalité e1 (= l’excentricité du premier ordre +
excentricité additionnelle.
h = hauteur de la section dans le plan de flambement ;
lf / h = élancement géométrique

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➢ Dimensionnement :
Les données sont lf , b, h, e1 (e0 selon Capra), Nu, fed, fbu
La procédure est de :
1. Calculer : (e1 / h),  et mG
2. Détermine p (pourcentage mécanique d’armatures).

➢ Vérification :
Les données sont lf , b, h, e1 (e0 selon Capra), A, Nu, fed, fbu
La procédure est de :
1. Calculer : (e1 / h) et p
2. On détermine  et mG (c.à.d NU et MUG )
On doit s’assurer que NU ≤ NU

Note : On peut également utiliser les tables et les abaques du


Manuel flambement du CEB.
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2.7 CORRECTIONS DIVERSES


Pour des cas différents de celui du cas de base (poteau en console) on peut se rapporter à ce dernier et n’étudier
l’équilibre que dans une seule section en se conformant au principe suivant :
Les 2 sections les plus sollicitées (cas de base et cas réel) sont soumises à un :
1/ même effort normal N;
2/ même moment du 1er ordre M1;
3/ même moment du 2ème ordre M2 pour une même courbure, à condition que le poteau ait une section
constante (béton/armature).

A titre d’exemple étudiant le cas d’une pile de pont chargée en tête tout en considération son poids propre:

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Mât – Effet du poids propre


Sollicitations dans la section d’encastrement du Sollicitations dans la section d’encastrement
poteau réel du modèle

Par identification, le modèle est parfaitement défini par :

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