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CHAPITRE 5 Poutres mixtes acier-béton

CHAPITRE 5

POUTRES MIXTES ACIER-BETON

5.1 INTRODUCTION

D’une manière générale, un élément structural en construction peut être défini comme
mixte s’il associe deux matériaux de nature et de propriétés différentes avec l’objectif de tirer
le meilleur parti possible de cette association au plan mécanique. Les constructions mixtes
acier - béton sont conçues avec l’idée d’utiliser :
- le béton pour résister aux efforts de compression ;
- l’acier pour résister aux efforts de traction et aux efforts tranchants.
La même idée est exploitée en béton armé : mais il existe un autre aspect tout à fait
spécifique des constructions mixtes : c’est le rôle essentiel joué par la connexion. En général,
dans les constructions mixtes acier - béton, l’adhérence entre l’élément en acier et celui en
béton n’existe pas naturellement, la solidarisation des deux matériaux est obtenue au moyen
d’organes de liaison, dits « connecteurs », fixés sur l’élément métallique (par exemple, des
goujons soudés, des cornières soudées, etc) dont le rôle est d’empêcher le glissement pouvant
se produire le long de l’interface acier - béton

5.2 RETRAIT DU BETON

5.2.1 Généralités

Le retrait du béton est un phénomène complexe qui provient du processus


d’évaporation de l’eau vers l’extérieur.
On appellera l’état libre celui pour lequel le béton peut effectuer librement son retrait,
c’est-à-dire que la dalle, par exemple se raccourcit sans entrave donc sans création de
contrainte interne (fig.1). C’est le cas de dalle non participante.

Figure 1 – Retrait libre du béton

Or, dans les poutres mixtes les deux matériaux sont liés par des connecteurs et sont
astreints à subir la même déformation de leur contact (dans l’hypothèse d’une connexion
complète).
Le béton, lié à l’acier, ne peut se raccourcir librement, il effectue partiellement son
retrait empêcher en cela par les connecteurs et la rigidité de la poutre métallique et par

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conséquent il en résulte des contraintes de traction dans le béton. De ce fait, il entraîne


partiellement la poutre en acier connecté, qui se raccourcit et fléchit.
Dans l’étude de l’action de retrait, il convient de faire la différence entre les poutres
isostatiques et hyperstatiques.

5.2.2 Poutres mixtes isostatiques

Dans une poutre isostatique, librement déformable, l’action du retrait ne développe


aucune réaction d’appui. Les contraintes sont dues à des efforts extérieurs nuls et forment un
système d’efforts auto – équilibrés.

Figure 2 – Action du retrait sur une poutre isostatique

Pour calculer les contraintes et les déformations dues au retrait, il faut fixer les valeurs
à considérer pour le coefficient d’équivalence (n) défini par n = E a / Ec’ où :
Ea est le module d’élasticité de l’acier de construction
Ec’ est le module « équivalent » du béton égale à :
 Ecm/3 si cela est préciser pour un projet particulier et dans tous les cas pour les
bâtiments destinés principalement au stockage ;
 Ecm/2 dans les autres cas.
Ecm est le module sécant moyen du béton pour un chargement à court terme.

La flèche due au retrait se calcule comme si la poutre était sollicitée par deux moments
agissant aux extrémités de valeur Mret (fig. 3-b) :

M ret L2
 ret 
8E a I m
Im inertie de la section mixte homogénéisée.

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5.2.3 Poutres mixtes hyperstatiques

Dans les poutres hyperstatiques, les appuis intermédiaires s’opposent à la déformation


que la poutre prendrait librement si elle était isostatique. Il naît alors des réactions d’appuis
hyperstatiques de retrait, qui restituent les liaisons surabondantes imposées. Ces réactions
forment obligatoirement un système de réaction en équilibre de résultante nulle
Considérons une poutre isostatique de porté L, la flèche est égale à :

M ret L2
 ret 
8E a I m
Ajoutons un appui médian C. La poutre devient continue à deux travées de portée L/2. La
flèche en C devant nécessairement être nulle, l’appui doit exercer alors sur la poutre une
réaction Rc.

Figure 3 – Action du retrait sur une poutre hyperstatique

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On déduit Rc de l’égalité :

M ret L2 1 Rc  L3
 ret  
8E a I m 48 E a I m
d’où :
M ret
Rc  6
L
Pour que le système de réactions hyperstatiques dues au retrait soit équilibré et par
raison de symétrie, il faut que chacun des appuis extrêmes A et B exerce une réaction égale à
(-Rc/2).

5.3 EFFETS DES ETAIS

Dans le calcul des poutres mixtes, il faut considérer les actions appliquées à la poutre
après le développement de l’action mixte, ce qui veut dire que le poids propre de la charpente
et de la dalle produit seulement des contraintes et déformations dans le profilé métallique.
Il y a des situations où la poutre est étayée durant le bétonnage afin de diminuer les
déformations et les contraintes dans l’ossature métallique. Dans ce cas, il faut prendre en
compte dans la vérification de la poutre mixte les sollicitations dues à l’enlèvement des étais.
La figure 4 donne les réactions dues à la présence des étais pour certains cas de
configuration d’étaiement.

Figure 4 – Quelques valeurs relatives pour différentes configurations d’étaiement des poutres

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5.4 CALCUL DES POUTRES MIXTES A L’ELU

5.4.1 Définitions et différents types de poutres mixtes

Une poutre mixte est un élément structural mixte soumis principalement à la flexion.
La figure 5 montre des exemples types de sections transversales de poutres mixtes.

Figure 5 – Différentes sections de poutres mixtes

Le béton d’enrobage d’une âme de poutre (fig.5d) n’est pas pris en considération pour
le calcul de la résistance en flexion ou la résistance à l’effort tranchant de la section.
Toutefois, cet enrobage partiel de la poutre en acier peut améliorer notablement sa résistance à
l’incendie et contribue à la résistance au voilement local ainsi qu’à la résistance au
déversement.

5.4.2 Vérifications à l’ELU des poutres mixtes

Dans le cas d’une poutre mixte avec profilé normalisé, ces vérifications portent
essentiellement sur :
a) La résistance de sections transversales dites « critiques », définies comme celles où
le moment fléchissant passe par un maximum, celles où l’effort tranchant est
maximal, ou encore celles où la résistance combinée vis-à-vis du moment
fléchissant et de l’effort tranchant est susceptible d’être atteinte. On doit également
compter au nombre de sections critiques les sections présentant un brusque
changement de dimensions ou de propriétés mécaniques (autre qu’une
modification due à la fissuration du béton).
b) La résistance au déversement en zone de moments négatifs, avec déplacement
latéral de la semelle inférieure en acier.
c) La résistance de la connexion au cisaillement longitudinal.
d) La résistance au cisaillement longitudinal de la dalle et des armatures transversales

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5.4.3 Caractéristiques des sections transversales des poutres

Afin de pouvoir étudier le plancher comme un ensemble de poutre en T indépendantes,


il est pratique d’introduire le concept de largeur participante beff de dalle revenant à fixer la
largeur de celle-ci, pour chaque poutre métallique, qui contribue à la flexion générale du
plancher avec l’hypothèse d’une distribution uniforme des contraintes normales sur cette
largeur.

beff = be1 + be2


avec

bei = min ( l0 / 8 ; bi)


où bi est la largeur réelle de chaque partie, à la moitié de la dalle entre l’âme concernée et
l’âme adjacente à l’exception des bords libres où la largeur réelle est la distance entre l’âme et
le bord libre (fig.6).

Figure 6 – Largeur participante de dalle pour une poutre

Dans le cas d’une poutre continue, l0 peut être choisie selon les indications données à
la figure 7.

Figure 7 – Travées équivalentes pour la détermination de la largeur participante de dalle

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5.4.4 Résistances des sections transversales des poutres

5.4.4.1 Résistances des sections au moment fléchissant

La classification des sections transversales est importante car elle permet, entre autres,
de déterminer les critères de vérification de la résistance à la flexion d’une section mixte.
Ainsi :
- pour les sections mixtes de classe 1 ou 2, la résistance ultime est basée sur leur résistance
plastique ;
- pour les sections mixtes de classe 3, la résistance ultime est basée sur leur résistance
élastique ;
- pour les sections mixtes de classe 4, la résistance ultime est basée sur la résistance
élastique de la partie efficace de ces sections compte tenu du voilement local.

Une section transversale est classée en fonction de la classe la plus défavorable de ses
parois comprimées en acier. La classe d’une section mixte dépend logiquement du signe du
moment fléchissant au droit de cette section.
Toute semelle comprimée en acier, si elle est attachée à la dalle de béton par des
connecteurs présentant un espacement inférieur à 22t (pour une dalle pleine), dans la
direction longitudinale de la poutre, peut être considérée d’emblée comme relevant de la
classe 1.

a) Sections mixtes de classe 1 et 2

Pour les sections mixtes de classe 1 et 2, et dont la connexion est complète, de manière
que le profilé métallique, ou la dalle de béton, ou encore l’ensemble des armatures, puisse
atteindre sa résistance maximale, la résistance au moment fléchissant de ces sections peut être
déterminée par le calcul plastique en adoptant les hypothèses suivantes :
- la section efficace de l’élément en acier est soumise à une contrainte égale à sa limite
d’élasticité de calcul fy /a en traction ou en compression ;
- les aires participantes des barres longitudinales d’armature tendue sont soumises à des
contraintes égales à leur limites d’élasticité de calcul fsk /s. Il est admis de négliger
l’armature comprimée dans la dalle ;
- la section participante de béton comprimé résiste à une contrainte de 0,85 fck /c, constante
sur la totalité de la hauteur située entre l’axe neutre plastique et la fibre la plus comprimée
du béton ;
- la résistance en traction du béton est négligée.

1) Cas d’une section sous moment positif

L’expression du moment de résistance plastique dépendant de la position de l’axe


neutre plastique (a.n.p.), trois cas sont envisagés ci-après.

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1.1) Axe neutre situé dans la dalle

Désignant respectivement par Fa et Fc les résistances plastiques du profilé en traction


et de la dalle en compression :
Fa = Aa fy / a
Fc = hc beff (0,85 fck / c)
où Aa est l’aire de la section du profilé, le cas considéré se produit lorsque :
Fc > Fa

beff 0,85fck/c

Fc1
hc Dalle en béton Z a.n.p.
Compression

ha/2
Fa
ha Profilé métallique
Traction
ha/2

fy/a

Figure 8 – Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans la dalle (moment positif)

La cote z de l’axe neutre plastique (a.n.p.) par rapport à la face supérieure de la dalle
est donnée par :
z = Fa / (beff 0,85 fck / c)  hc

Calculant le moment résistant au niveau de la résultante du béton comprimé, on


obtient immédiatement :
Mpl.Rd = Fa {(ha / 2) + hc - (z / 2)}

1.2) Axe neutre situé dans la semelle en acier

Ce cas se produit lorsque Fc < Fa, si bien que la cote z de l’axe neutre plastique est
supérieure à l’épaisseur totale de dalle (hc) ; mais pour que l’axe neutre se situe dans la
semelle (d’épaisseur t f et de largeur bf), la condition supplémentaire à satisfaire est :

Fa – Fc  2 bf tf fy / a

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beff 0,85fck/c
Compression
Fc
hc Dalle en béton Z

a.n.p Fa1
.
Fa2
ha Profilé métallique
Traction

tf
bf fy/a fy/a
Figure 9 – Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans la semelle (moment positif)

La cote z se calcule sans difficulté en considérant que la contrainte dans l’acier


comprimé est égale à 2fy/a de sorte à obtenir Fa comme résultante des contraintes de traction
dans le profilé, au centre de gravité de celui-ci. On déduit alors la condition d’équilibre :
Fa = Fc + {2 bf (z – hc) fy / a}
Calculant le moment résistant au niveau de la résultante du béton comprimé, on
obtient :
ha hc (F  Fc ).z
M pl.Rd  Fa (  ) a
2 2 2
1.3) Axe neutre situé dans l’âme
Lorsque l’on a :
Fc < Fa et Fa – Fc > 2 bf tf fy / a
l’axe neutre plastique se situe dans l’âme.
beff 0,85fck/c
Compression
Fc
hc Dalle en béton

a.n.p
. Fa1
Zw
ha Profilé métallique
Fa2

tw
ha/2
Traction
tf

bf fy/a fy/a
Figure 10 – Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans l’âme (moment positif)

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On trouve facilement la hauteur d’âme en traction z w située au-dessus du centre de


gravité du profilé en considérant que la contrainte est égale à 2fy/a sur cette hauteur de sorte à
obtenir une distribution uniforme de contraintes de compression f y/a sur toute la demi-
hauteur supérieure ha/2 du profilé. Soit :
zw = Fc / (2 tw fy / a)
Le moment résistant se calcule alors au centre de gravité du profilé :
ha hc F .z
M pl.Rd  M apl.Rd  Fc (  ) c w
2 2 2
ou encore :

ha hc Fc2
M pl.Rd  M apl.Rd  Fc (  ) 
2 2 (4t w f y /γ a )
L’intérêt de cette expression est d’introduire le moment de résistance plastique M apl.Rd du seul
profilé en acier dont la valeur peut être tirée de tableaux de produits sidérurgiques lorsqu’un
profilé laminé est utilisé.

2) Cas d’une section sous moment négatif

L’axe neutre plastique se trouve dans le profilé. Deux cas sont envisagés, selon que
l’axe neutre se trouve dans la semelle ou dans l’âme. On désigne par As l’aire totale des
armatures participantes.

2.1) Axe neutre situé dans la semelle en acier

Désignant par Fs la résistance plastique des barres d’armature :


Fs = As fsk / s
le cas considéré ici se produit lorsque l’on a :
Fa > Fs et Fa – Fs  2 bf tf fy / a
beff
fsk/s
Fs Traction

hc hs
Dalle en béton

a.n.p. Zf Fa1

Fa2
ha Profilé métallique

Compression

tf

bf fy/a fy/a
Figure 11 – Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans la semelle (moment négatif)

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L’épaisseur zf de la semelle en traction est donnée par la condition d’équilibre :


Fa = Fs + (2 bf zf fy / a)
et le moment résistant, pris au niveau de la nappe d’armatures, par :
ha z
M pl.Rd  Fa (  h s )  (Fa  Fs ).( f  h s )
2 2

2.2) Axe neutre situé l’âme

Ce cas se produit lorsque :


Fa > Fs et Fa – Fs > 2 bf tf fy / a

beff
fsk/s
Fs

hc hs
Dalle en béton Traction
Fa1

a.n.p.

Zw
ha Profilé métallique
Fa2

ha/2
tw
Compression
tf

bf fy/a fy/a

Figure 12 – Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans l’âme (moment négatif)

La hauteur d’âme en compression z w située au-dessus du centre de gravité du profilé


est donnée par :
zw = Fs / (2 tw fy / a)
et le moment résistant, pris au centre de gravité du profilé, par :
ha Fs2
M pl.Rd  M apl.Rd  Fs (  hs ) 
2 (4t w f y /γ a )

b) Sections mixtes de classe 3 et 4

Dans le calcul de la résistance élastique en flexion dans le cas de construction étayée,


les contraintes limites de flexion doivent être prises égales à :
- 0,85 fck /c pour le béton comprimé ;
- fy /a pour l’acier de construction en traction ou en compression dans une section
transversale de classe 3 ;

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- fy /Rd pour l’acier de construction en compression ou en traction dans une section efficace
de classe 4, ou Rd = 1,10 ;
- fsk /s pour l’armature en traction. Il est permis de négliger l’armature en compression dans
la dalle.

5.4.4.2 Résistance des sections à l’effort tranchant

Certaines sections transversales peuvent être sollicitées à l’effort tranchant pur, entre
autres les sections des extrémités de poutres. Dans ce cas, on suppose que la résistance à
l’effort tranchant est celle du profilé en acier. La condition à satisfaire par l’effort tranchant de
calcul VSd, dans une section sollicitée essentiellement par ce type d’effort, est donc :
VSd  V pl .Rd

où Vpl . Rd est la résistance plastique de calcul à l’effort tranchant, donnée par :


fy 1
V pl .Rd  Av 
3 a

où Av est l’aire de cisaillement de l’élément en acier.


En fait, la vérification précédente n’est valable que si l’âme reste stable vis-à-vis du
voilement par cisaillement. Dans le cas où l’âme n’est pas prémunie contre le voilement par
cisaillement, la condition à satisfaire par l’effort tranchant de calcul V Sd, dans une section
sollicitée essentiellement par ce type d’effort, sera donc :
 ba
V Sd  Vba.Rd  d  t w 
 M1

5.4.4.3 Résistance des sections à la flexion et effort tranchant

Dans les poutres mixtes continues, au voisinage des appuis intermédiaires, les sections
transversales peuvent être sollicitées à la fois à l’effort tranchant VSd et au moment fléchissant
MSd. Lorsque l’effort tranchant VSd ne dépasse pas la moitié de la résistance plastique à
l’effort tranchant Vpl.Rd, il n’y a pas de réduction sensible du moment résistant. Dans le cas
contraire, il convient d’adopter le critère d’interaction ci-après :
   
2
2V
M Sd  M  ( M Rd  M f .Rd ) 1   Sd
 1 
f .Rd  V  
  pl .Rd  
où :
MRd est la résistance de calcul en flexion,
Mf . Rd est la résistance plastique de calcul en flexion d’une section transversale
ne comportant que les membrures, avec des sections efficaces
identiques à celles utilisées dans le calcul de MRd.
Dans le cas où l’âme n’est pas prémunie contre le voilement par cisaillement, on doit
remplacer, dans les critères de vérification précédents, V pl.Rd par Vba.Rd.

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5.5 CONNEXION DANS LES POUTRES DE BATIMENTS

5.5.1 Introduction

Des connecteurs doivent être prévus tout le long de la poutre afin de transmettre
l’effort de cisaillement longitudinal entre la dalle et la poutre en acier à l’état limite ultime, en
négligeant l’effet d’adhérence naturelle entre les deux.
Les connecteurs doivent être capables de présenter une résistance vis-à-vis du
soulèvement de la dalle. Il convient donc de concevoir et calculer les connecteurs pour un
effort de traction nominal, perpendiculaire au plan de la semelle en acier, d’au moins 0,1 fois
la résistance de calcul au cisaillement de ces connecteurs. Si nécessaire, il convient de
compléter les connecteurs par des dispositifs d’ancrage. On peut admettre que les connecteurs
de type goujon à tête confèrent une résistance suffisante au soulèvement.

5.5.2 Résistance de calcul des connecteurs

5.5.2.1 Goujons à tête soudés en présence d’une dalle pleine

La résistance de calcul d’un goujon à tête, soudé et présentant en pied un bourrelet de


soudure normal (fig. 13), est donnée par la plus petite valeur des deux formules suivantes
(correspondant à des ruines au niveau respectivement du goujon et du béton enrobant le
goujon) :

 d 2 1
PRd  0,8 f u
4 
ou
1
PRd  0,29    d 2 f ck E cm 


Figure 13 – Goujon soudé


où l’on désigne par :
d le diamètre du fût du goujon (d  22 mm) ;
fu la résistance ultime en traction spécifiée du matériau du goujon, sans dépasser
500 N/mm2 ;
fck la résistance caractéristique sur cylindre du béton à l’âge considéré ;
Ecm la valeur moyenne du module sécant du béton ;
 = 0,20 [(h/d) + 1] pour 3  h/d  4 ;
 =1 pour h/d > 4, et
h la hauteur hors-tout du goujon.
Le coefficient partiel de sécurité  est pris égal à 1,25 à l’état limite ultime.

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5.5.2.2 Connecteurs en cornières dans les dalles pleines

Il convient de déterminer la résistance de calcul d’une cornière soudée sur la poutre en


acier comme indiqué sur la figure 14 au moyen de la formule :

PRd  10bh 3 4 f ck2 3  


où :
PRd est en Newtons et où l’on désigne par :
b la longueur de la cornière en mm,
h la hauteur de l’aile verticale de la cornière en mm,
fck la résistance caractéristique du béton en N/mm2.
 le coefficient partiel de sécurité à l’état limite ultime égal à 1,25.

Figure 14 : Connecteur en cornière

Il convient de dimensionner l’armature utilisée pour s’opposer au soulèvement de


sorte que :
f sk
Ae  0,1PRd
s
en désignant par :
Ae l’aire de section transversale de la barre,  2/4,
fsk la limite d’élasticité caractéristique de l’armature,
s le coefficient partiel de sécurité pour une armature.

5.5.3 Effort de cisaillement longitudinal

Pour le cas des poutres pour lesquelles on utilise le calcul plastique, et dans
l’hypothèse d’une connexion complète, l’effort total de cisaillement longitudinal de calcul Vl
auquel sont tenus de résister les connecteurs espacés entre le point de moment fléchissant
positif maximal et un appui d’extrémité libre doit être calculé de la façon suivante :

 Aa f y

Vl  min 
a
 0,85 Ac f ck
 c

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5.5.4 Dispositions constructives concernant la connexion

1°)- Il convient que l’épaisseur d’enrobage d’un connecteur soit d’au moins 20 mm.
2°)- Pour l’entraxe longitudinal maximal des connecteurs, il convient de ne pas dépasser 6
fois l’épaisseur totale de la dalle, ni 800 mm.
3°)- Il convient d’avoir une distance d’au moins 20mm entre le bord d’un connecteur et le
bord de la semelle de la poutre sur laquelle il est soudé.
4°)- Il convient d’avoir une hauteur hors–tout de goujon d’au moins 2d, où d représente le
diamètre du fût.
5°)- L’espacement des goujons dans la direction de l’effort de cisaillement longitudinal
doit être supérieur ou égal à 5d et l’espacement dans la direction perpendiculaire de
l’effort de cisaillement longitudinal doit être supérieur ou égal à 2,5d pour les dalles
pleines.
6°)- A l’exception des cas où les goujons sont situés directement au-dessus de l’âme, il
convient d’adopter pour le diamètre d’un goujon soudé une valeur ne dépassant pas 2,5
fois l’épaisseur de la partie sur laquelle il est soudé.
7°)- Il convient de limiter la hauteur h de l’aile verticale d’une cornière à 10 fois
l’épaisseur, et à 150 mm, et il faut également limiter la longueur b d’une cornière à
300mm.
8°)- Le calcul des soudures fixant la cornière sur la poutre en acier doit être fait en
supposant un effort de 1,2 PRd , appliqué avec un excentrement égal à : e = (h/4).

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