Vous êtes sur la page 1sur 5

Avant de plonger dans le rapport AFA 2020, une précision et trois petits retours en arrière :

Une précision : je n’ai choisi d’illustrer que les points qui me semblait pertinents. D’autres
trouverons peut-être d’autres angles d’attaque importants, je vous encourage à prendre le
temps de lire ces documents.
Une des raisons pour laquelle ces documents sont importants c’est que j’ai toujours
considéré que l’AFA était un peu le compliance officer de la France. Cela veut dire que leurs
approches et leurs défis ne sont pas étrangers aux nôtres qui faisons de la compliance en
interne ou en externe, en soutien des entreprises.
1er retour en arrière = rapport AFA 2019 :

- Rôle AFA dans l’ évaluation de la France (par les Nations Unies dans le cadre de la
Convention Merida et par le GRECO et phase préparatoire de l’évaluation de l’OCDE
prévue en 2021.

- Sur le plan national, 36 nouveaux contrôles, 50 formations et près de 70


interventions de sensibilisation auprès d’acteurs publics et privés.

- Pour la première fois, l'Agence a également saisi la commission des sanctions

2ème retour en arrière = plan pluriannuel de lutte contre la corruption adopté en 2019 mais
qui a commencé à courir en 2020
- AXE 1= mieux connaître et détecter la corruption en optimisant l’exploitation des
données
- AXE 2 = Former et sensibiliser les agents publics
- AXE 3 = Agir
o Focus Ministères
o Focus grandes collectivités territoriales et leurs établissements
o Promotion de l’intégrité dans les évènements sportifs
o Soutenir les entreprises dans leur effort d’appropriation du standard
anticorruption français et les encourager à faire de la conformité
anticorruption un levier de compétitivité
o Mieux sanctionner les atteintes à la probité
- AXE 4 = Renforcer l’action int’le
Concernant les entreprises on note deux innovations dans le plan pluriannuel :
- Formation en lien avec les fédérations professionnelles, et
- Faciliter les conditions d’accès des entreprises françaises conformes au financement
et au crédit en promouvant le standard anticorruption français auprès des
investisseurs et des organismes de crédit publics et privés, nationaux comme
internationaux.
3ème retour en arrière : le diagnostic national sur la maturité des dispositifs anticorruption
dans les entreprises
Ok NOW le rapport annuel de l’AFA
1/ Overall
1. L’ensemble des activités de l’AFA a été affecté par le contexte sanitaire, qui l’a
amenée à adapter ses méthodes de travail et à aménager ses actions de contrôle,
tenant compte des répercussions de la crise sur les acteurs concernés.

2. Les activités de conseil se sont poursuivies à distance, par audio ou visioconférence.


L’année 2020 a été plus particulièrement celle de la révision des recommandations
de l’AFA.

3. Les activités de contrôle ont pour leur part évolué, afin d’appréhender des risques
plus conjoncturels ou plus sectoriels que ne l’avaient permis les contrôles menés
jusqu’alors (grands évènements sportifs auxquels l’AFA est associée).

4. Quant à l’activité internationale, elle est restée dense et s’est particulièrement


illustrée par la publication d’un rapport d’analyse de la cartographie mondiale des
autorités anticorruption, rassemblant 171 autorités de 114 pays, mené sous l’égide
du réseau des autorités nationales de lutte contre la corruption, que l’AFA a présidé
jusqu’à la fin de l’année.

2/ Allez on creuse
1. Dès le début, très intéressant de noter une évolution dans la façon dont l’AFA décrit
sa mission et ceci n’est pas neutre pour les entreprises et leurs compliance officers.
Dans le rapport de 2019, en ligne avec la décision officielle de création de l’AFA ,
l’AFA a pour mission d’aider les personnes de droit privé ou public à prévenir et
détecter les manquements au devoir de probité.

En 2020 : « L’AFA Contrôle la qualité et l’efficacité des dispositions anticorruptions ».


Ca change tout, pour l’AFA et pour les entreprises. Comment mesure-t-on l’efficacité
d’un programme. Il y a des tonnes de choses à dire à ce sujet mais ce n’est pas
l’objet de cette discussion aujourd’hui.

2. Coopération avec les autorités françaises / int’le – pdt réseau


AMF
Avec la direction centrale de la police judiciaire dont l’interlocuteur privilégié est
l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales
Etc.

3. Les chiffres de la corruption en France


Stats + TI

On retient des chiffres les éléments suivants :


o En 2019 les parquets ont traité 813 affaires de manquements à la probité
o +12% par rapport à 2014
o Taux de relaxe particulièrement élevé : 21% vs 7,4 % tous contentieux
confondus (infraction pas suffisamment caractérisée = difficile de faire la
preuve de la corruption – important car rappelez-vous : l’AFA c’est un peu le
compliance officer de la France donc leurs défis sont un peu nos défis. La
corruption est difficile à cerner pour eux comme pour nous [LEXTEGRITY –
NAPC].
o En revanche quand on se fait attraper, ça fait mal : l’emprisonnement est la
peine la plus prononcée (71%) et pour 14,1 mois en moyenne

4. Ce que vous attendez tous :


30 contrôles en 2020 dont 1 contrôle de mise en conformité suite à la CJIP avec
Airbus, 19 contrôles portant sur des entreprises privées et 10 sur des acteurs publics.
Si l’on zoome sur les acteurs privés, on note :
11 contrôles thématiques, qui ont porté sur les principales entreprises de deux
secteurs d’activité ;
Ces contrôles ont concerné des entreprises réalisant un chiffre d’affaires situé entre
1,4 Md€ à 200 Md€ et disposant d’un effectif de 2 700 à 179 000 collaborateurs. Ces
entreprises détenaient à la date de l’ouverture du contrôle entre 4 et 2 500 filiales,
dont en moyenne 69 % à l’étranger.
Dans le secteur public, on comprend que l’accent a été mis sur les collectivités
agissant comme maîtres d’ouvrage dans les Jeux Olympiques de Paris 2024.

5. Reste du rapport, enseignements-clés :


a. Signalements :
L’AFA a reçu 298 signalements et en a transmis 2 sur le fondement de l’article
40 du code de procédure pénale. Depuis 2017, le directeur de l’AFA a
transmis 14 signalements (7 sur des acteurs publics et 7 sur des acteurs
privés dont 4 qui sont d’origine externe et adressé à l’AFA en dehors de tout
contrôle.

b. Enseignements issus des contrôles des acteurs économiques


o Les manquements pour inexistence pure et simple de mesure ou procédure
obligatoire tendent à disparaître (le cas pour tous les contrôles à propos de
l’inexistence d’un dispositif d’alerte, d’un régime disciplinaire, d’une
cartographie des risques, d’un code de conduite, d’un dispositif de formation
destiné au cadres et aux personnels les plus exposés, d’un dispositif
d’évaluation des tiers).

o Mais constatations d’absence de mesure concernant les contrôles


comptables et le contrôle et l’évaluation du dispositif anticorruption

o Bien qu’en progrès, l’engagement des instances dirigeantes reste


imperceptible dans un certain nombre de cas, surtout en début de contrôle,
et se limite trop souvent à la signature de la préface des codes de conduite.

o Certaines mesures du dispositif anticorruption comme la cartographie des


risques, l’évaluation des tiers ou les contrôles comptables qui nécessitent
encore davantage de rigueur, pâtissent encore trop souvent
d’approximations méthodologiques.

o La dimension systémique du dispositif anticorruption, c’est-à dire


l’articulation nécessaire des différentes mesures entre elles, notamment des
mesures comme la formation, l’évaluation des tiers ou les contrôles
comptables avec la cartographie des risques de corruption, mérite d’être
davantage perçue et considérée dans la mise en oeuvre des dispositifs
Then

- Contôle de mise en conformité dans le cadre de CJIP


- Màj des recommandations
- Guides :
o Guide sur la maîtrise du risque de corruption dans le cycle de l’achat public
o Guide pratique sur les vérifications dans le cadres des opérations de fusions-acquisitions (màj en 2021)
o Guide pratique sur la politique cadeaux et invitations
- Esquisse d’un plaidoyer de la lutte contre la corruption comme levier de compétitivité

« L’assurance d’intégrité d’une entreprise constitue toujours un facteur de sécurisation pour ses partenaires commerciaux et
ne peut que les rassurer s’ils envisagent de contracter avec elle. À cet égard la conformité anticorruption est donc un acteur
de compétitivité et peut intéresser des entreprises qui, par leur taille, n’auraient aucune obligation de se conformer
à l’article 17 de la loi.

Dans cette perspective, le plan national pluriannuel de lutte contre la corruption consacre l’une de ses mesures aux
entreprises de toutes tailles pour les soutenir dans leur effort d’appropriation volontaire du référent iel français
anticorruption. Au-delà de la prévention et de la détection des risques de corruption, et à l’échelle d’une entreprise, les
mesures découlant de ces dispositifs peuvent également permettre des améliorations significatives des processus
internes et donc des gains d’efficience dans sa gouvernance et son organisation.

- Actions de sensibilisation des PME


- Orientations de la coopération internationale
o NCPA
o Datacros
o Coopération technique et opérationnelle

Vous aimerez peut-être aussi