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HGGSP 1 : DE NOUVEAUX ESPACES DE CONQUÊTE

INTRODUCTION : OCÉAN ET ESPACE, QUELLES SPÉCIFICITÉS ?

Introduction : être une grande puissance, c’est dominer et maîtriser un territoire, qu’il soit terrestre, maritime et
même extra-atmosphérique. Alors que l’époque moderne et le XIXe siècle ont vu les grandes puissances se partager
les mers, les océans et les territoires (colonies), le XXe siècle a marqué un déplacement des luttes entre grandes
puissances dans de nouveaux espaces de conquête : l’espace et les océans. Devenus des enjeux de puissance, fonds
sous-marins et espace ont été explorés, cartographiés, analysés. Ils sont aujourd’hui convoités et considérés par de
nombreux acteurs comme les derniers espaces à conquérir

Problématique : Comment les océans et l’espace sont-ils devenus les dernières frontières ?

I. Une connaissance et une maîtrise en constante évolution.


Les océans, premiers espaces d’exploration : l’exploration des mers et océans débute avec les premières civilisations
dès l’Antiquité (Athènes) et au Moyen Age. Mais l’exploration des océans s’accélère au XVIe siècle avec les grandes
découvertes, notamment la circumnavigation de Magellan entre 1519 et 1522. À l’époque moderne, les grandes
puissances sont avant tout des puissances maritimes : Portugal, Espagne, Provinces-Unies, puis Angleterre. Elles
assurent la libre circulation sur les mers et océans. Le XIXe siècle est marqué par la course aux colonies et la
cartographie de la terre et des littoraux. La connaissance des profondeurs sous-marines devient un enjeu. En 1872,
l’expédition du Challenger illustre les débuts de l’océanographie, c’est-à-dire l’étude des espaces sous la mer.
Courants marins, abysses, fonds sous-marins deviennent des enjeux scientifiques.

Les fonds sous-marins restent peu connus : le XXe siècle marque l’exploration et l’étude des fonds sous-marins, en
vue de leur exploitation. La découverte de ressources hydrocarbures offshore pousse les états à se partager les océans
lors de la conférence de Montego Bay en 1982 (création de ZEE, des eaux internationales, de la haute mer). Les états
créent aussi une Autorité Internationale des fonds marins pour la cartographie et l’exploitation des ressources sous-
marines, notamment des abysses c’est-à-dire des zones océaniques très profondes, au-delà de 4000 m de profondeur.
Malgré les progrès techniques, ces espaces restent relativement peu connus de l’homme : moins de cinq hommes ont
réussi à aller dans la fosse des îles Marianne à -10 900 mètres et L’ONU estime que moins de 20 % des fonds sous-
marins ont été cartographiés.

L’espace, de l’observation à l’exploration : si le ciel a toujours été étudié par l’homme (Stonehenge), la connaissance
de l’espace se limite à son observation. Les progrès scientifiques et techniques importants de l’époque moderne
permettent de mieux comprendre le fonctionnement de l’Univers. Copernic déduit de ses observations
l’héliocentrisme, c’est-à-dire le fait que la terre tourne autour du soleil. Au XVIIe siècle, le télescope de Newton
améliore l’observation des astres. Si le tout premier film de science-fiction raconte l’aventure de l’homme sur la Lune
en 1902 avec Méliès, il faut attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et la création du moteur des missiles
allemands V2, pour que les grandes puissances puissent envisager d’aller dans l’espace. Avec la guerre froide, l’espace
devient un enjeu majeur : si les soviétiques gagnent les premières batailles (Spoutnik, Youri Gagarine), les États-Unis
triomphent avec l’alunissage en 1969. Les explorations spatiales se poursuivent au moyen de sondes alors que la
conquête de Mars a relancé la course aux étoiles entre grandes puissances.

II. Les dernières frontières à explorer et à exploiter ?


Des ressources potentielles : éléments centraux de la mondialisation, les mers et océans sont au cœur de l’observation
extra-atmosphérique rendue possible par les satellites qui se sont multipliés. Depuis l’espace, on peut facilement
guider les bateaux, repérer les réserves halieutiques, les courants marins, prévoir la météo. Avec la croissance de la
population et surtout de la consommation, la course aux nouvelles ressources devient centrale. Les océans sont
considérés comme un réservoir potentiel de grande valeur. Pour l’ONU, le développement de l’économie bleue peut
permettre de nourrir l’ensemble de la population mondiale. Les fonds sous-marins renferment quant à eux des
ressources essentielles : sable, terres rares, minerais. L’espace est aussi considéré comme une réserve de ressources
en gaz (hélium) en ressources minières (platine) et surtout en ressources énergétiques grâce au soleil qui alimente
déjà l’ISS en énergie.

Conquérir ces espaces pour exprimer sa puissance : considérés comme les derniers espaces à explorer et donc à
conquérir, les fonds sous-marins et l’espace sont au cœur des enjeux de puissance. Dans l’espace, la puissance des
États-Unis reste largement dominante, même si l’expertise russe et européenne est indispensable (vaisseau Soyouz).
De nouvelles puissances spatiales se développent comme la Chine et l’Inde et un nouvel affrontement technologique
se dessine autour de la conquête de mars entre les États-Unis et la Chine. Sur les océans, on retrouve la même logique :
domination des États-Unis, présence européenne, émergence de nouvelles puissances dont la Chine. Concernant les
fonds sous-marins, la revendication du plateau continental pousse des pays comme la Russie et la Chine à contester
la délimitation des zones économiques exclusives.

De nouveaux acteurs pour leur exploitation : ces espaces deviennent des enjeux économiques qui poussent les firmes
transnationales à multiplier les investissements. La création du groupe Space X par Elon Musk en est la principale
illustration. Si Space X remplace progressivement la NASA dans le développement des fusées, cette collaboration
permet aussi au groupe d’Elon Musk d’envisager de développer le tourisme extra atmosphérique. Dans les océans, le
développement de l’éolien et l’exploitation des gisements de minerais poussent les plus grandes FTN à investir
massivement. L’installation et l’exploitation des câbles sous-marins par les FTN du numérique renforce l’intérêt
stratégique des espaces maritimes. Les O.N.G. comme Greenpeace ou Tara océan dénoncent de leur côté l’exploitation
et la destruction des espaces maritimes et sensibilisent les populations.

Conclusion : Les progrès scientifiques et technologiques ont donc permis de mieux connaître les espaces maritimes
et extra-atmosphériques. Considérés comme les derniers fronts pionniers, ces espaces ont été au centre de luttes
entre les grandes puissances, dans le cadre de la guerre froide, et aujourd’hui encore entre la Chine et les États-Unis.
L’exploitation de ces espaces devient aussi un enjeu majeur pour les états comme pour les FTN. Mais les océans et
l’espace sont surtout des milieux hostiles à l’homme, qui nécessitent des protections et des aménagements hors du
commun. Si grâce à Thomas Pesquet nous pouvons vivre un petit peu dans l’espace, seuls 12 hommes ont pu poser le
pied sur la Lune.

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