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De nouveaux espaces de conquêtes - hggsp

-> Espaces
-> Abysses
Approche géopolitique

⁃ La pénurie prévisible des ressources et l'exploration achevée de


toutes les terres émergées poussent les hommes à entreprendre la conquête de
nouvelles frontières où ils pourraient trouver d'abondantes ressources et affirmer
leur puissance.
⁃ > Puissance: « la capacité de faire, de faire faire, d'empêcher de
faire et de refuser de faire » (politologue Serge Sur)
• Frontière (au sens américain Frontier) : « territoires où par une
progression plus ou moins rapide on passe des espaces organisés à ceux qui le
deviennent » (géographe Pierre Monbeig).
• Conquête : processus d'appropriation effectué par un individu, une
société organisée, un État.

- Ces nouvelles frontières sont les océans et l'espace extra-atmosphérique.


> Océan : l'océan mondial désigne toute l'eau des mers et des océans formant autour
de la Terre un volume continu. Les étendues marines représentent 70,8% du globe,
soit 2,5 fois la surface des continents, et 97% de l'eau disponible sur la Terre.
Les océans sont au nombre de 5 à 7 selon le découpage (Atlantique, Pacifique,
Indien, Arctique, Austral)
⁃ > Espace : milieu situé entre l'atmosphère terrestre (+ de 100 km de
la Terre = ligne de Kármán) et les autres astres.
⁃ > Atmosphère : couche gazeuse qui entoure certains astres dont la
Terre

Ces espaces sont des réservoirs potentiels de ressources, de connaissances


scientifiques et de prestige pour qui parviendra à les découvrir, les explorer et
les maîtriser Leur appropriation est donc l'objet de rivalités entre les grandes
puissances, les puissances émergentes et les nouveaux acteurs privés. Il s'agit
d'un enjeu géopolitique majeur.

I. Une connaissance et une maîtrise en constante évolution

L'océan

⁃ La maîtrise des océans débute à l'époque modeme: les Européens et les


Chinois inaugurent la navigation en haute-mer qui permet les « Grandes découvertes
» et la mise au point de cartes maritimes toujours plus précises.
⁃ Au XIXe siècle, avec l'expédition du HMS Challenger (His/Her
Majesty's Ship) de la Royal Navy (1872-1876), débute l'océanographie (étude des
océans) moderne qui permet, entre autres, de cartographier progressivement les
fonds marins.
⁃ Aujourd'hui, l'océanographie est du ressort des États qui financent
des instituts de recherche. Ces derniers se concentrent sur l'exploration des
abysses, une exporation rendue possible à partir des années 1950 par les progrès
techniques.
⁃ Abysses (du grec abyssos, sans fond) : fonds océaniques composés des
plaines abyssales (entre 3 000 et 5 000 mètres
de profondeur), de dorsales (chaines de montagne sous-marines) et de fosses.
- Les espaces océaniques ont été progressivement maitrisés par les États par un
processus de territorialisation. Ce processus est encadré depuis 1982 par la
signature de la convention des Nations unies sur le droit de la mer signée à
Montego Bay en Jamaïque.
Elle fixe le droit international de la mer et permet de définir les diverses
frontières mantimes et les droits d'exploitation des ressources.
→ Territorialisation : processus d'appropriation d'un espace, juridique,
économique, symbolique, matériel. Elle peut passer
par la délimitation, le peuplement, l'exploitation, l'aménagement, la protection,
etc.
- Après une longue supériorité britannique, la hiérarchie des puissances maritimes
est aujourd'hui dominée par les EUA mais ceux-ci se heurtent à la Chine pour qui la
maîtrise des océans est devenue un enjeu majeur de puissance.

L'espace extra-atmosphérique

⁃ L'espace extra-atmosphérique présente des contraintes spécifiques qui


freinent son exploration :
⁃ > La distance : l'espace s'appréhende à l'aide d'une métrique
spécifique, l'année-lumière, c'est-à-dire la distance parcourue
par la lumière en une année, soit 9 460 milliards de kilomètres
L'absence de gravité et d'air, les températures extrêmes
- Si l'astronomie (science des astres) est apparue en Mésopotamie il y a environ 5
000 ans, la conquête spatiale est plus récente.
Elle débute au lendemain de la SGm, ce conflit ayant généré des avancées
technologiques majeures.
⁃ Les premiers lancements ont lieu dans le contexte de la Guerre froide
et de la rivalité géopolitique entre les deux Grands. La maîtrise spatiale a
d'abord été celle des Soviétiques (1957 : premier satellite artificiel Spoutnik,
1961: premier homme dans l'espace) puis des Américains (1969: premiers hommes sur
la Lune).
⁃ L'espace extra-atmosphérique proche est de plus en plus encombré de
satellites (ici engin artificiel placé en orbite):
⁃ Les 2/3 d'entre eux sont envoyés en orbite basse entre 500 et 2 000
km d'altitude avec des objectifs variés
(communication, imagerie terrestre ou météorologie).
-> L'orbite moyenne (entre 2 000 et 36 000 km) sert aux satellites de navigation
tels le GPS.
> Les autres satellites naviguent sur une orbite géostationnaire, à 36 000 km,
servent aux communications.
⁃ Aujourd'hui, les puissances établies dominent l'espace :
⁃ les EUA demeurent l'hyperpuissance spatiale
⁃ la Russie est la seule puissance capable d'acheminer les astronautes
vers la Station spatiale internationale
> l'UE possède un lanceur de satellites réputés (Ariane)
- la Chine est la première à faire alunir un engin spatial sur la face cachée de la
Lune en 2019.
Parallèlement, on observe une démocratisation de l'espace (60 pays ont une agence
spatiale), même si tous n'envoient pas d'engins au-delà de l'atmosphère.

Il. Les dernières frontières

- Les limites de la technologie expliquent notre incapacité à appréhender


globalement la totalité des espaces océanique et extraatmosphérique et à les
explorer réellement.
> 12 astronautes seulement ont aluni à 300 000 km de la Terre,
⁃ > Moins de 5 personnes ont exploré le point le plus profond des fosses
océaniques (-10 900 mètres). •
⁃ Les progrès technologiques réalisés depuis plusieurs décennies
permettent cependant de repousser l'horizon de nos connaissances et de notre
maîtrise de ces espaces spécifiques.

Les océans
⁃ Le développement technologique n'a permis qu'une connaissance récente
et incomplète des abysses, difficiles à explorer par des ondes électromagnétiques
(lumière, radio), qui ne se diffusent pas à travers l'eau. Seuls 5% des fonds
océaniques ont été cartographiés avec précision et 2% seulement ont été explorés
(essentiellement par des robots)
⁃ Les abysses sont convoités pour diverses raisons :
⁃ le prestige de l'exploration (soft power)
> les ressources : hydrocarbures, métaux rares, ressources halieutiques, etc.
⁃ > l'importance stratégique : 90% du commerce mondial transite par ces
espaces, câbles de communication sous-marins
⁃ > les progrès scientifiques (meilleure surveillance des tsunamis par
exemple)
Ils constituent un réservoir potentiel de ressources pour une humanité toujours
plus nombreuse, y compris dans le domaine énergétique (éoliennes, hydroliennes,
solaires)

L'espace
⁃ L'espace observable est un horizon à repousser, limité par la
capacité des télescopes et des capacités d'investissement. Il atteint aujourd'hui
environ 45 milliards d'années-lumière.
⁃ Avec l'espace observable, l'humanité a tracé un nouveau front
pionnier, qu'il faut sans cesse repousser : il s'agit d'explorer les portions dans
lesquelles l'Homme n'est jamais allé.
⁃ Tout comme les océans, l'espace est un réservoir potentiel de
ressources : gazières, minières, eau, énergies solaire + tourisme spatial.
Conclusion : Caractéristiques communes des océans et espaces: des espaces
lointains, en libre accès mais aux conditions extrêmes dont l'exploration et la
maîtrise exigent des coûts très élevés (qui supposent une coopération) et qui sont
en cours de territorialisation.

Océans Espace
Début de l’exploration et de l’exploitation à partir des années 1950 À
partir des années 1950
Niveau de connaissance Faible : quasiment pas cartographie ni exploré Extrêmement
partiel
Peuplement Nul Anecdotique : une dizaine d’astronautes dans la station spatiale
internationale (ISS)
Nature de l’exploitation Ressources (énergétiques, alimentaires, minérales),
utilisation stratégique (militaire), utilisation scientifique, télécommunications
(câbles internet) Télécommunications, navigation (gps), prestige (smart power),
recherche scientifique, utilisation stratégique (militaire)
Acteurs États, sociétés privées (FTN, tourisme), instituts de recherche États
avec agence spatiale, acteurs privés
Appropriation juridique États (par le biais des ZÉE), nulle sur la haute mer
(eaux internationales: 64% des océans) Aucune
Puissance dominante États Unis (1ere zée du monde, 1ere flotte militaire),
concurrence avec la chine États Unis et héritage historique de la Russie
Axe n°1 : conquêtes, affirmation de puissance et rivalités

Comment la puissance s’affirme-t-elle et évolue-t-elle dans les nouveaux espaces de


conquêtes ?

Jalon n°1 : les enjeux politiques d’une conquête : la course à l’espace des années
1950 à l’arrivée de nouveaux acteurs (Chine, Inde, entreprises privées)

1. la course à l’espace, un enjeu central dans la guerre froide

La course à l'espace désigne la transposition dans l'espace du rapport de force


géopolitique entre les deux grands de la guerre froide, EUA et URSS
Avec la détente, les enjeux spatiaux sont moins importants. La détente désigne la
phase des relations Est-Ouest qui commence au début de 1963, après la crise des
missiles de Cuba, et s'achève en 1979-1980 avec l'invasion soviétique en
Afghanistan et l'arrivée de Ronald Reagan à la présidence EUA. Elle se caractérise
comme un relâchement des tensions entre les deux blocs. Commence le temps de
l'exploration spatiale et d'une présence humaine plus longue grâce aux stations
spatiales (une installation en orbite habitée par un équipage humain pendant une
période prolongée).
Le retour de la guerre fraîche (1975-1985) avec l'élection de Ronald Reagan marque
un renouveau de la compétition spatiale. En 1983, il lance le programme
d'Initiative de défense stratégique (IDS) ou « guerre des étoiles ». Il s'agit
d'assurer pour les EUA leur suprématie géopolitique menacée par les progrès
soviétiques dans les années 1970.

2. les nouveaux acteurs spéciaux depuis les années 2000

Le terme de New Space désigne l'arrivée à partir des années 2000 de nouveaux
entrepreneurs privés, souvent issus de T'économie numenque, pour développer des
technologles spatiales. En opposition à l'Old space (États et institutions
publiques comme la NASA des grandes puissances mondiales). La domination spatiale
des EUA et de TURSS/Russie est également concurrencée par les Européens unis dans
TESA (Agence spatiale européenne) et les pays émergents (Chine, Inde ou Israël).

Correction de la dissertation + trace écrite du jalon

Introduction :
Contextualisation -> les origines de la conquête spatiale sont militaires.
L’Allemagne met au point la première fusée (véhicule autonome mû par un moteur à
réaction) durant la seconde guerre mondiale. Fusée rapidement dotée de charge
explosive (classique ou nucléaire = missile). Guerre terminée -> vainqueurs
s’approprient cette technologique.

Espace devient un moyen pour les états d’affirmer leur puissance. Il née un climat
de compétition et rivalité

Problematique: comment la course à l’espace des années 1950 à l’arrivée de nouveaux


acteurs dans les années 2000 est-elle le reflet des enjeux géopolitiques mondiaux ?

1. De l’avancée soviétique à la domination américaine durant la guerre


froide

A) les succès soviétiques


Ex : urss met en orbite le premier satellite (1957 : spoutnick 1. Spoutnick 2:
transporte une chienne, laïka, survit 7 jours)

Ex : urss est la première à réaliser un vol habité dans l’espace (1961 : Youri
garagine 1re homme de l’espace ; 1965 : Valentina terechkova)

Point vocabulaire :

Astronautes : américains (astre, terme récent)


Spationautes : européens (du latin espace)
Cosmonautes : soviétique (kosmos, grec)
Taikonautes : chinois
Vyomanaute: Inde

B) la revanche américaine
Ex : 1958 : création de la NASA (national aeronotics and Space administration).
Agence spatiale américaine. Programme apollo (1961-1975), mission : envoyer des
hommes sur la lune, 1969 : Niel amstrong, buzz Aldrin et Michael Collins réalisent
le prier alunissage.
Ex : années 1980 : Reagan relance la confrontation avec l’URSS après une période
d’accalmie (détente) avec la mise en place de l’initiative de défense stratégique
(IDS) ou « guerre des étoiles ». L’URSS n’est plus en mesure d’investir
suffisamment dans la recherche spatiale pour concurrencer les États Unis

Les rivalités sont mises en scène médiatiquement


-> radiodiffusion pendant 22 jours du bip bip de spoutnick en 1957
-> images de premier pas sur la lune en 1969 diffusés dans le monde entier

2. les nouveaux acteurs de la puissance spatiale à partir des années 2000

A) de nouveaux États à la conquête de l’espace


Ex : France débute une politique spatiale avec le retour du général De Gaulle au
pouvoir en 1958
1958.1961 : création du centre national d’études spatiales (CNES). 1965 : la France
lance le satellite Astérix qui fait de la France le troisième pays capable de
mettre un satellite en orbite

Ex : les pays européens tentent de suivre le rythme imposé par les deux grands,
1975 : création de l’ASE (agence spatiale européenne) permet de mutualismes les
moyens. 1978: création du lanceur Ariane. Cette agence a été fondée par 10 pays,
aujourd’hui au nombre de 22.

Ex : en Inde, la recherche spatiale est devenue un enjeu du développement.


Disposant de ses propres satellites, elle veut utiliser l’espace pour des
applications concrètes (télécommunications, observation de la terre pour aménager
du territoire, etc)
Programme spatial indien reste modeste. Échec d’alunissage d’un agent spatial en
2019

Ex : Chine crée en 1956 son agence spatial. 2003 : envoie d’un taikonaute dans
l’espace. Ambitionne un vol habité vers la lune en 2025. Chine a fait des missions
spatiales une priorité économique, montrant ainsi de nouveau que les pavé devient
un instrument de puissance

B) des acteurs privés qui progressivement prennent le relais des États


-> New Space : désigne l’arrivée de nouveaux entrepreneurs privés, souvent issu de
l’économie numérique pour développer des technologies spatiales
⁃ Virgin galactic de Richard Branson qui développe le tourisme spatial
⁃ SpaceX d’Elon Musk qui construit des lanceurs Falcon qui sont
réutilisable pour baisser les coûts

Les États Unis n’en demeurent la première puissance spatiale (budget de la nasa :
+20 milliards de dollars par an, budget chinois et européen : 8 milliard par an)

Conclusion

Conquête spatiale articule la puissance dure (hardpower) avec la recherche d’une


suprématie technologique et stratégique / la puissance douce (softpower) avec la
recherche du prestige (passe par la médiatisation). La conquête spatiale est donc
une composante centrale du smart power (combinaison).

⁃ Space power : désigne la capacité d’un état à se projeter dans l’espace


pour satisfaire ses besoins civils (satellites de communication) et/ou militaires
(géolocalisation, envoi de missile).

Jalon n°2 - Affirmer sa puissance à partir des mers et des océans : la dissuasion
nucléaire et les forces de projection maritimes
Problématique : Comment les mers et les océans permettent-ils aux puissances de
s’affirmer ?

L’océan, un espace stratégique historique


- Depuis l’Antiquité, la conquête des océans est essentiellement à but commercial.
Pour contrôler les circulations maritimes, des armées maritimes se développent
-> Ex : apogée de la thalassocratie athénienne au -Ve s. Thalassocratie est une
puissance reposant sur la domination des mers.
-> Ex : la Royal Navy britannique du XVIIe au début du XXe s. protège les échanges
entre ses colonies.
- La Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide ont renforcé les rivalités sur les
océans. Une partie de la SGm s’est jouée sur mer. Durant la Guerre froide, les
océans deviennent un espace stratégique. L’USS Nautilus, premier SNA, est inauguré
en 1954.
-> SNA : sous-marins d’attaque équipés d’un mode de propulsion nucléaire pour les
rendre indétectables.
- La doctrine du Sea Power est théorisée à la fin du XIXe s. par Alfred Thayer
Mahan, amiral et stratège américain. Selon lui, la puissance d’un État provient de
sa capacité à maîtriser l’espace maritime mondial. Aujourd’hui, le Sea Power se
renforce en lien avec la mondialisation et la maritimisation qui accompagnent les
nouveaux enjeux géopolitiques, comme en témoignent la multiplication des tensions.
-> Mondialisation : processus d’intégration et d’interdépendance des territoires et
des sociétés humaines à l’échelle de la planète. Il entraîne intensification des
flux de capitaux, d’informations, de marchandises et de populations.
-> Maritimisation : dépendance croissante de nos économies envers les mers et les
océans (ressource, transport, communication, alimentation, énergie, etc.)

Les forces de projection maritime


- On qualifie de projection la capacité à mener des actions au-delà des frontières
d’un État. Elle peut être terrestre, maritime et aérienne. Elle est révélatrice de
la puissance d’un État. Tout pays voulant s’imposer comme puissance se doit être
capable de projection maritime.
- La projection maritime d’un État repose sur plusieurs types de bâtiments :
-> Des porte-avions positionnés dans les eaux internationales (car ne nécessite pas
d’autorisation diplomatique). Les avions embarqués peuvent taper des objectifs à
plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur des terres. Un porte-avion est plus
souple d’utilisation qu’une base terrestre d’un allié et il permet de réduire les
délais d‘intervention.
-> Les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) sont armés pour s’attaquer à d’autres
navires ou à des cibles terrestres grâce à leur missile de croisière longue portée
(2500 km pour le Tomahawk américain). Ils sont coûteux et complexes à construire et
sont un véritable marqueur d’affirmation de la puissance maritime. Plus petits que
les SNLE, ils ne sont pas pourvus d’armes nucléaires mais leur propulsion nucléaire
leur permet une immersion longue et discrète.
-> Les sous-marin nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) sont des sous-marins à
propulsion nucléaire dotés de missiles à tête nucléaire (cf partie sur la
dissuasion nucléaire). Ils participent à la capacité de seconde frappe des États,
c’est-à-dire la capacité d’un pays à lancer des missiles nucléaires même après
avoir été détruit par une attaque.
- Un exemple de projection maritime d’un pays émergent : la Chine et son « collier
de perles ».
-> La stratégie du collier de perles désigne la succession de bases militaires et
d’appuis logistiques que Pékin commence à construire, à partir des années 1990, de
la mer de Chine au Moyen-Orient, afin d’assurer ses approvisionnements
énergétiques.
-> La stratégie complémentaire des nouvelles routes de la soie (Belt and Road
Initiative, BRI, en anglais) désigne un projet stratégique chinois initié en 2013
visant à relier économiquement la Chine à l’Europe par un réseau de routes
terrestres et maritimes.
- La militarisation croissante du monde passe par la multiplication des bases
navales dans le monde. Celles-ci constituent de véritables territoires militaires
et des postes avancés sur les espaces océaniques. Ainsi, par exemple, la flotte
américaine est présente de manière permanente sur tous les océans du globe. De
plus, de nouvelles menaces apparaissent comme la résurgence de la piraterie,
notamment en Asie du Sud-Est (détroit de Malacca), dans le golfe de Guinée et au
large de la Somalie et du Yémen.

La composante maritime de la dissuasion nucléaire.


On appelle dissuasion nucléaire la stratégie défensive fondée sur la peur suscitée
par la possession d’une arme nucléaire qui décourage l’adversaire à passer à
l’offensive. Or, toute grande puissance maritime se doit de disposer de la
composante maritime de la dissuasion nucléaire. Celle-ci repose sur deux
équipements :
-> Les porte-avions d’où peuvent être tirés des missiles nucléaires.
-> Les sous-marin nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), des sous-marins à propulsion
nucléaire dotés de missiles à tête nucléaire qui peuvent agir partout à travers le
globe sans être repérés. Aujourd’hui, 6 puissances en disposent : EUA, Russie, RU,
France, Chine et Inde. Les SNLE garantissent une puissance de frappe massive : les
têtes nucléaires actuellement en service sur les missiles Trident II à bord des
SNLE américains ont une puissance d’explosion de 450 KT, soit environ 20 fois celle
de Nagasaki. Les missiles balistiques embarqués sur les SNLE ont une très longue
portée d’action en suivant une trajectoire qui s’effectue en grande partie en
dehors de l’atmosphère, donc par l’espace (contrairement aux missiles de
croisière), ayant de redescende

Une hiérarchie des puissances maritimes dominée par les EUA


- En ce début du XXIe siècle, véritable course à l’armement naval.
- Les EUA sont la 1ère puissance militaire maritime. Ils disposent de 11 porte-
avions, 14 SNLE et 57 SNA. L’historien Pierre Royer utilise le terme de
thalassokrator (cf thalassocratie) pour qualifier la capacité des EUA à entretenir
une maîtrise permanente de tous les océans.
- Aujourd’hui, seuls les EUA, avec la France et le RU disposent d’une véritable
projection de forces maritimes à l’échelle mondiale. De nouvelles puissances
maritimes émergent mais elles ne peuvent pas encore rivaliser.
- La Chine développe son arsenal sous-marin depuis les années 1950 et a lancé son
premier SNLE dans les années 1980. La marine chinoise est aujourd’hui en plein
essor. + Cf « Collier de perles » chinois.
- La Russie tente aujourd’hui de restaurer sa puissance maritime perdue.
- L’Inde, longtemps été cantonnée à un rôle secondaire, s’affirme aujourd’hui en
étendant son contrôle sur l’océan indien. Cette démonstration est indissociable de
son émergence : en 2018, le pays est classé 5e puissance économique mondiale. En
2009, elle lance son premier SNLE, l’Arihant. Elle développe ses forces à l’échelle
régionale dans le but de sécuriser son territoire, lutter contre l’influence
chinoise et d’accentuer sa domination sur l’océan indien.

Des espaces stratégiques : l’exemple de l’Arctique


- En Arctique, les forces de projection maritimes sont très présentes.
- L’Arctique suscite l’intérêt de nombreux États attirés par l’ouverture de
nouvelles routes maritimes et par l’exploitation des ressources potentielles. 13%
du pétrole et 30% du gaz naturel mondial restant à découvrir sur Terre seraient en
Arctique.
- En 2007, la Russie plante son drapeau sous le pôle Nord à 4261 m de profondeur.
En 2013, elle fait passer la flamme olympique à bord d’un brise-glace à propulsion
nucléaire, le seul au monde.
- La Norvège développe un programme dans le cadre de l’OTAN, à partir de la base de
Tromso, dans l’objectif de contrer la puissance militaire russe dont les sous-
marins, basés dans la région de Moumansk, passent régulièrement le long des côtés
norvégiennes.
- En revanche, l’Antarctique est à l’écart de ces concurrences. Le traité
international de 1959 interdit sa militarisation et l’exploitation minière.

Synthèse axe 1 : conquêtes, affirmation de puissance et rivalités


Problématique : comment la puissance s’affirme-t-elle dans les nouveaux espaces de
conquêtes ?
1. les grandes étapes de conquêtes des océans et de l’espace
A) une exploration ancienne de la surface des océans (depuis l’antiquité) mais une
exploitation des fonds marins qui débute dans la seconde moitié du XXe siècle
B) une exploration de l’espace qui débute à la même période (seconde moitié du
XXeme siècle)
C) au XXIeme, une volonté de repousser les frontières.les abysses sont figure de
nouvelles frontières océaniques. Mars est la nouvelle frontière, après la lune.

2. l’affirmation des puissances dans les océans et dans l’espace


A) océans et espaces sont tous les deux des instruments de puissances : sea power/
Space power
B) une territorialisation de l’océan
C) vers une militarisation de l’espace

3. les rivalités de puissance dans les océans et dans l’espace


A) au XXe siècle, un enjeu des relations internationales (rôle des océans décisifs
durant la seconde guerre mondiale / espace, théâtre de l’affrontement de la guerre
froide)
B) au XXI ème siècle, ces deux espaces reflètent le basculement géopolitique
mondial: puissance émergentes, acteurs privés (espaces), puissances
« traditionnelles » (EAU, europe, Russie…) toujours dominantes.

Axe 2 : enjeux diplomatiques et coopérations


Problématique :

Jalon n°1 : coopérer pour développer la recherche : la station spatiale


internationale(ISS)
Problématique : quels défis techniques et économiques obligent à coopérer pour
développer et exploiter l’ISS ?

USA, acteur majeur


⁃ NASA à l’origine du projet
⁃ Impossible à financer, appel à la coalition
⁃ Grande majorité des financements, propriétaire de la majorité de l’ISS
⁃ Importantes recherches avec labo destiny

Canada
⁃ rôle moindre
⁃ Accès au laboratoires en échange de sa participation
⁃ Recherches scientifiques importantes

Europe
⁃ 18 états actuellement rejoint le projet en 1985
⁃ Financement de 8% à ses débuts
⁃ Laboratoire colombus français -> recherches biologique et physique

Japon
⁃ module japonais : plus grand module du segment américain avec un
laboratoire important
⁃ Financement de 13%

Russie :
⁃ apport de connaissances de l’URSS
⁃ Apaisement des relations mondiales. Arrivée dans le projet en 1993
⁃ 30% des financements
⁃ Rôle majeur : envoie des astronautes dans ISS, possède 1/3 de l’ISS

Jalon n*2
Rivalités et coopérations dans le partage, l'exploitation et la préservation des
ressources des mers et des océans : de la création des zones économiques exclusives
(Convention de Montego Bay) à la gestion commune de la biodiversité (conférence
intergouvernementale sur biodiversité marine, BBNJ : Biological Diversity beyond
National Juridiction).

La protection, l'exploitation et l'appropriation des mers et des océans sont à la


croisée des rivalités et des coopérations interétatiques qui se traduisent par des
accords internationaux. Jusqu'au XXe siècle, l'encadrement juridique de
l'exploitation des océans est coutumier. La distinction entre la haute mer et la
mer territoriale commence à être reconnue dans la première moitié du du XXe siècle
mais cette limite n'est pas une règle internationale homogène. Elle correspondait
traditionnellement à la portée de tir d'un canon, soit environ 3 milles, mais cette
règle se dégrade rapidement après 1945. En 1958 et 1960 ont lieu les deux premières
conférences des Nations unies sur le droit de la mer qui échouent à faire adopter
une convention. Elles se déroulent dans un contexte de rivalités et d'anarchie
internationale où chaque pays proclame sa souveraineté unilatéralement sur les eaux
adjacentes jusqu'à la 3º conférence des Nations Unies sur le droit de la mer en
1973 qui aboutit à l'adoption de la Convention de Montego Bay en 1982.

Problématique : Protection, exploitation et appropriation des mers et des océans:


quels sont les enjeux géopolitiques et les modalités de négociation ?

I. La Convention de Montego Bay (1982): un cadre commun à l'ensemble des mers et


des océans
⁃ En 1973 se déroule la 3º Conférence des Nations Unies sur le droit de
la mer qui aboutit à la signature en 1982 de la Convention des Nations unies sur le
droit de la mer (CNUDM) à Montego Bay en Jamaïque. 117 pays la signent.
⁃ Les négociations sont longues (1973-1982) et complexes (160 Etats
représentés).
⁃ La Convention est adoptée sur le principe du consensus, pour la 1ère
fois dans une conférence internationale. Cela implique que les Etats doivent
établir des compromis pour parvenir à l'adoption d'un accord et non passer par le
vote.
⁃ La CNUDM entre en vigueur en 1994 :
⁃ > Elle définit les relations entre les pays sur les questions
relatives aux océans.
>- Elle définit les droits et les responsabilités des États en ce qui concerne
l'utilisation des océans, des fonds marins et de
leurs ressources, ainsi que la protection de l'environnement océanique.
⁃ > Elle définit les parties de l'océan où les États côtiers détiennent
la souveraineté (notamment des ressources).
⁃ Elle définit les droits des pays dans les zones d'autres pays
(navigation, pose de câbles, recherches, etc.).
⁃ La réussite de la Convention repose sur l'équilibre entre les droits
des États côtiers à gérer leurs eaux souveraines et les droits des autres États
dans ces eaux, en particulier ceux liés à la navigation.

Activité n°1 : Extraits de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer
(CNUDM) à Montego Bay (1982)
Consigne : Identifiez les droits et les obligations associés à chaque espace et
présentez-les sous la forme d'un schéma synthétique.

FRISE. (Cahier brouillon 2)


La CNUDM fournit un cadre de référence des négociations
L'article 279 de la Convention oblige les États à résoudre leurs différends par des
moyens pacifiques. Tout un ensemble de techniques de conciliation, de consultation,
de médiation est proposé aux États signataires. La CNDUM ne résout pas tous les
problèmes mais fournit un cadre de référence et de négociations.

Extrait de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) à Montego
Bay (1982)

Partie XV. Règlement des différends


Section 1. Dispositions générales

Article 279 : Obligation de régler les différends par des moyens pacifiques
Les États parties règlent tout différend surgissant entre eux à propos de
l'interprétation ou de l'application de la Convention par des moyens pacifiques
conformément à l'Article 2, paragraphe 3, de la Charte des Nations Unies et, à
cette fin, doivent en rechercher la solution par les moyens indiqués à l'Article
33, paragraphe I, de la Charte.

Article 280 : Reglement des différends par tout moyen pacifique choisi par les
parties
Aucune disposition de la présente partie n'affecte le droit des États parties de
convenir à tout moment de régler par tout moyen pacifique de leur choix un
différend surgissant entre eux à propos de l'interprétation ou de l'application de
la Convention. [...]

Article 287 : Choix de la procédure


1. Lorsqu'il signe ou ratifie la Convention ou y adhère, ou à n'importe quel moment
par la suite, un État est libre de choisir, par voie de déclaration écrite, un ou
plusieurs des moyens suivants pour le règlement des différends relatifs à
l'interprétation ou à l'application de la Convention:
• le Tribunal international du droit de la mer constitué conformément
à l'annexe VI
• la Cour internationale de Justice
• un tribunal arbitral constitué conformément à l'annexe VII
• un tribunal arbitral spécial, constitué conformément à l'annexe
VIll, pour une ou plusieurs des categories de différends-
qui y sont spécifiés.

Institutions de règlement de litiges proposées par la Convention :


- Le Tribunal international du droit de la mer (TIDM) créé par la CNUDM, en service
depuis 1996. Entre 1996 et 2020, le
Tribunal a jugé 29 affaires.
⁃ > La Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye fondée en 1945,
l'organe judiciaire principal de l'ONU
⁃ > Deux autres tribunaux exceptionnels
⁃ Tous les pays n'ont pas ratifié la convention (ex: EUA), notamment
pour ne pas être soumis au TIDM. Néanmoins, les EUA s'appuient sur la CNUDM pour
faire respecter le principe de liberté de navigation ou pour protéger leurs
ressources.

III) des exemples d’appropriation concrète de la CNUDM par les états

EDC1 : mer de Chine méridionale


⁃ 7 états riverains
⁃ Ressources abondantes : hydrocarbure, halieutique (part importante dans
l’économie, notamment vietnamienne).
⁃ Tensions : superposition des ZEE
⁃ Chine/ pH : tension autour des hydrocarbures, ZEE superposées. Refus
d’appliquer la Convention qui prévoit dans le cas d’un chevauchement des ZEE une
délimitation équitable. base militaire États Unis en philippines -> Risque
d’escalade conflit
⁃ Chine / Vietnam : tension autour des ressources halieutique. + conflit
autour des îles paracels
⁃ Tension États Unis / chine: bases militaire nombreuses. EAU souhaitent
maintenir leur influence dans cette zone stratégique

EDC 2 : la manche, un des couloirs maritimes les plus fréquentés du monde

⁃ royaume uni/ France -> Cooperation importante basée sur un accord : le


manche plan (1978, réactualisé en 2013). Pour le sauvetage, lutte contre pollution,
gestion de la circulation,etc.
⁃ Un exemple de la coopération interétatique prévue dans le cadre de la
convention.
⁃ 1 des couloirs les plus fréquentés au monde : plus de 20% du trafic
mondial qui y transite chaque année. Espace stratégique
⁃ La convention forme le cadre général sur lequel se rajoute le manche
plan

EDC 3 : les ressources halieutiques de l’Afrique de l’Ouest, un facteur de tension

⁃ exemple de l’application de la convention : mise en place d’accords


interétatique pour l’exploitation des ressources halieutiques
⁃ Ressources halieutiques, source de tension interétatique car sources de
revenus et d’emplois
⁃ Accord avec l’UE => concurrence des flottes étrangères qui pèsent sur
les stocks de poisson (surpêche). En échange l’UE accorde son soutien technique et
financier.
⁃ Conflits entre pêcheur industriels et étrangers et pêcheurs locaux qui
perdent une partie de leurs revenus
⁃ Pêche illégal : manque de moyens des états africains pour protéger
l’espace

IV. Assurer une gestion au profit de tous et une préservation des ressources en
haute mer
La haute mer représente 64 % de l'océan mondial, soit 230 millions de km7 et 45 %
de la surface du globe.

La haute mer, « un patrimoine commun de l'humanité »


commun par la communauté internationale au titre de l'humanité.
⁃ La CNUDM désigne la haute mer comme un « patrimoine commun de
l'humanité », c'est-à-dire un espace destiné à être géré en
⁃ La haute mer ne peut être soumise à la souveraineté nationale
(Article 89 de la Convention: « Aucun État ne peut légitimement prétendre soumettre
une partie quelconque de la haute mer à sa souveraineté ».)
⁃ Créée par la Convention en 1982 et en activité depuis 1994,
l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM) gère les fonds matins de la haute
mer pour la communauté internationale. L'AIFM dispose des pouvoirs d'administrer,
d'organiser et de contrôler les activités qui y sont menées.
⁃ Néanmoins, une concurrence croissante se développe pour l'accès et
l'exploitation des ressources des fonds marins grâce aux progrès technologiques des
grandes puissances. Les autres pays, moins avancés technologiquement, moins riches
ou sans accès à la haute mer, redoutent que ces richesses soient exploitées sans
qu'ils en profitent.

Les menaces qui pèsent sur la haute-mer :


⁃ Changement climatique (acidification des océans, destruction des
récifs coralliens)
⁃ Pollution (déchets terrestres, déchets jetés dans les océans;
industrie extractive off-shore, marées noires)
⁃ Surpêche (30% des stocks de poissons surexploités)
⁃ Tourisme

Une prise de conscience internationale de l'urgence de préserver la biodiversité


marine
⁃ Depuis 2004, les Etats discutent des enjeux liés à la conservation et
à l'utilisation durable de la biodiversité marine située au-delà de la juridiction
nationale (BBNJ : Biodiversity Beyond National Juridiction).
⁃ L'ONU créée en 2017 la Conférence internationale sur la biodiversité
marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.
⁃ A l'issue de la 5° conférence, est signé en septembre 2023, au siège
de l'ONU, à New York, le Traité international pour la protection de la haute mer et
de la biodiversité marine par 82 Etats. Elle a pour objectif le conservation et
l'utilisation durable de la biodiversité marine en haute-mer grâce à une étroite
coopération entre États.
⁃ Il prévoit :
⁃ > la création d'aires marines protégées en haute mer
⁃ >des obligations pour les États d'évaluer l'impact environnemental
des activités en haute mer
⁃ > un partage juste et équitable des bénéfices de découvertes faites
dans les océans
⁃ > le renforcement des capacités des Etats en développement en matière
de recherche scientifique et d'aptitude à assurer
une bonne gouvernance des aires marines
- Néanmoins des divergences existent entre les grandes puissances halieutiques, les
puissances maritimes occidentales, les puissances maritimes émergentes, les États
enclavés, les pays en développement, les scientifiques et les ONG
environnementales.

Cours bilan sur l’axe 2 : enjeux diplomatiques et coopérations


Problématique : comment la coopération entre états peut elle réguler les rivalités
liées à la conquêtes de nouveaux espaces ?

I) océans et espaces, des enjeux majeurs et des espaces convoités par l’humanité
1. des ressources actuelles et futures indispensables
A) alimentaires ; énergétiques ; minérales
B) exploités grâce à l’avancée des technologique
C) une exploitation des ressources des océans encadrée mais un encadrement
juridique beaucoup plus flou dans l’espace

2. une place essentielle dans le fonctionnement de la mondialisation


A) océan : 90% des marchandises échangées transitent par la mer ; câbles sous
marins
B) espaces : transit des données (satellites de communication)

3. une forte dimension géopolitique


A) océans : leur maîtrise est un élément clé de la puissance depuis l’antiquité
: une conquête spguerre froide

II) des états qui balancent entre compétition et coopération


1. la définition du droit de le mer et de l’espace
A) traité de l’espace (1967)
B) convention de Montego Bay (1982) (CNUDM)

2. un encadrement juridique à nuancer


A) Space act de 2015 qui remet en cause le traité de l’espace/ développement de New
Space
B) nombreux litiges interetetique notamment sur la délimitation des ZEE sans
perspective de règlement

3. une coopération accru


A) espace : ISS
B) océans : conférence sur la BBNJ

III) l’émergence de nouveaux défis dans des espaces à l’appropriation incomplète


1. des frontières ouvertes
A) espaces : mars
B) abysses

2. l’émergence de conflits environnementaux


A) espace : déchets qui s’y accumulent
B) océans : continent de plastique par exemple

Objet conclusif de travail


La Chine : à la conquête de l’espace, des mers et des océans

Jusqu’au XVIIIeme siècle, la Chine est une puissance mondiale majeure. Elle réalise
1/3 du PIB.
Signes de déclin au XIXeme siècle (corruption, famine, domination de puissances
étrangères).
L’empire chinois disparaît en 1912, remplacé par la république. S’ouvre une période
marquée par la volonté de retrouver la puissance disparue.

Problématique : comment la Chine construit-elle sa stratégie d’affirmation de


puissance sur les nouveaux espaces de conquête ?

Jalon numéro 1 : une volonté politique d’affirmation des ambitions et spatiales et


maritimes développés au cours du XIX eme siècle

Document 1 : dirigeants chinois du XX eme siècle

A 20 eme siècle, la Chine est confronté à de profonds bouleversements politiques et


économiques.
⁃ Mao Zedong (1949-1976) débute une politique d’affirmation de la
puissance chinoise
⁃ Deng Xlaoping (1978-1993) met en place une politique de redressement
économique (4 modernisations + ouverture Chinoise mondialisation)
⁃ Xi Jinping (depuis 2013) : « nouvelles routes de la soi »// « rêve
chinois »

A) la politique d’affirmation en mer de Chine

Au cours de l’histoire, la Chine n’a jamais été une puissance maritime. Ne dispose
que d’une façade littorale mais d’une longueur de 15 000 km. Ce n’est qu’au
lendemain de la seconde guerre mondiale que la Chine commence à revendiquer la
souveraineté maritime d’une immense zone. Ces revendications s’affirment dans une
période marquée par l’esprit de Bandung.

1. la ligne des neufs traits (1947)

Document 2 : une puissance maritime dans un espace régional disputé

1947 : la république de chine, dirigée par Tchand Kaï-Chek, met en place cette
politique de la "ligne des 9 traits" qui proclame la souveraineté chinoise sur les
9 dixième de la mer de Chine méridionale
B) une place à conquérir dans l'espace
1. des débuts laborieux

⁃ La chine s'est lancée plus tardivement que les autres puissances dans
la conquête de l'espace
⁃ en 1956, est créée la "cinquième académie de recherche du ministère de
la Défense nationale" : c'est le début du programme spatial national. C'est le
moyen, un an après la conférence de Bandung, de déclarer son indépendance vis à vis
des deux Grands, en particulier l'URSS.
⁃ Ce n'est qu'en 1970 que la Chine lance un succès son 1er satellite
(Dong Fang Hong, "l'orient est rouge") et devient la 5ème puissance du monde

2. la stratégie "des petits pas" pur rattraper son retard

⁃ consciente de son retard, la Chine va investir et franchir les étapes


suivantes plus rapidement.
⁃ en 1986, le programme 863 (pour mard 1986) fixe pour objectifs les vols
habités et la construction d'une station spatiale :
-> 1999 : mission Shenzhou 1 effectur le premier vol spatial sans equipage
-> 2003 : mission Shenzhou 5 envoie les premiers taikonaute dans l'espace
-> 2011-2016 : première station spatiale chinoise Tiangong 1

II) Jalon n°2 : Des enjeux économiques et géopolitiques considérables pour la Chine
et le reste du monde

Instauré par Xi Jinping lors de son discours d'investiture en 2013, le "rêve


chinois" est un programme politique qui vise à faire de la chine LA grande
puissance mondiale.

document 4 : retour sur cinq années de "rêve chinois" par Xi Jinping en 2017

A) le projet Belt and Road Initiative (BRI) (2013)

⁃ en 2013, Xi Jinping lance le projet Belt and Road initiative (BRI),


sous le nom d'OBOR (One Belt, One Road) et surnommé "les nouvelles routes de la
soi". Ce projet vise à développer des axes de commerce (terrestres et maritimes)
reliant la chine à 64 Etats. Les objectifs sont économiqus (échanges facilités) et
géopolitiques (sécurisation des approvisionnements et des exportations/prestige
renforce)

document 5 : le projet Belt and Road Initiative

⁃ Dans le cadre de la BRI, la Chine mène la stratégie du "collier de


perles". La Chine crée des points d'appui ("perles") dans les pays riverain de
l'océan indien afin de sécuriser ses routes maritimes

activité : formez des groupes de 3. réalisez des synthèses de 200 mots sur trois
exemple d'appropriation ou d'investissements chinois dans le cadre des BRI.
synthèses précise et s'appuyer sur des "preuves"
1) la construction et la gestion d'infrastructure dans le port du pirée en grèce
2) la construction de la pemière base militaire chinoise outre-mer à Djibouti
3) la mise en tourisme : l'affirmation de la souveraineté chinoise sur les îles
qu'elle revendique par le biais du tourisme

La construction de la première base militaire chinoise outre-mer à Djibouti

L’ambitieux projet chinois Belt an Road Initiative comporte une dimension maritime.
Le projet s’est concrétisée en 2017 avec l’installation d’une base logistique
permanente de l’Armée populaire de libération à Djibouti. La base de Djibouti est
vu comme pouvant constituer le point de départ du développement d’un réseau de
bases navales sur les marges littorales des deux rives de l’océan Indien liant les
façades asiatiques et africaines.
L’ouverture de la première base militaire chinoise outre-mer à Djibouti le 1er août
2017 a suscité une grande attention. La base pourrait accueilir jusqu'à 10 000
soldats soulignent la logique miilitaire concernant cette installation.
L’intérêt maritime de disposer d’une base à Djibouti s’explique par une situation
géographique qui permet à la Chine de se positionner sur une route océanique
majeure gouvernant l’accès au canal de Suez via le golfe d’Aden et la mer Rouge.
Djibouti est ainsi devenu un avant-poste expérimental pour la politique étrangère
de la Chine dans laquelle diplomatie d’influence, politique commerciale et relation
militaire s’interpénètrent.

B) une puissance maritime suicitant la méfiance en Asie orientale


1) le rattrapage exceptionnel de la flote militaire chinoise

à partir des années 1980, la chine investit dans sa flotte militaire et devient, en
2016, la deuxième flotte de guerre mondiale. entre 2015 et 2018, la marine chinoise
a été augmentée de l'équivalent de la flotte française. néanmoins, la flotte
chinoise a encore des faiblesses dans les sous marins nucléaire.

2) de multiples point de tensions

⁃ malgreé le fait que la chine ait ratifiée la convention de montego bay,


elle n'en respect pas les termes. exemples : conflits autour des archipels.
⁃ l'inde lui conteste sa présence dans l'océan indien et craint la
multiplication des bases navales chinoises qui ont permis d'accroître la capacité
de projection de la chine
⁃ crainte de puissance "étrangères", en premier les états unis
-> les états unis ne veulent pas enoncer à leur présence et leur influence en asie
(alliés : japon, corée du sud, taïwan, philippines)
-> crainte suscitée par la mise en place des "routes de la soie polaire" en
arctique afin de diversifier ses sources d'approvisionnement en hydrocarbure. les
prêts que la chine a accordé à l'islande suite à la crise de 2005 lui permet
d'obtenir un appui maritime en islande, donc d'une présence dans ette région.
⁃ réaction des institutions internationales face à la politique
d'expansion de la chine : timide mais existante
exemple : arbitrage de la cours de justice internationale de la haye, qui a été
saisie en 2016 par les philippines, au sujet de la politique chinoise en mer de
chine

document 6 : arbitrage de la cour permanente de la haye (pays-bas)

C) l'enjeu économiue prime sur la volonté d'hégémonie chinoise dans le domaine


spatial
1) un programme spatial affirmé

il s'oriente dans plusieurs directions :


⁃ la mise en place de satellistes en orbite pour son propre compte
(missions : observation, géolocalisation, télécommunications) ou pour d'autres
etats qui ne disposent pas de lanceurs. les satelittes deviennent indispensables
pour suivre le développement économique de la chine
⁃ exploitation des ressources spatiales : les ressources minérales
potentielles de la lune (titane, hélium-3) dont l'exploitation est interdise par le
traité de l'espace en 1967 / l'énergie solaire avec des centrales solaires
orbitales (interceptant des rayons solaire 35 à 70% plus puissants que sur terre).
⁃ la force militaire (volonté d'accroître son hard power). en 2007, la
Chine réussit à détruire depuis son sol un de ses satellites en ordbite. son
programme spatial est entièrement par l'armée
⁃ l'objectif principal est d'occuper une place pionnière. l'exploration
de la face cachée de la Lune en 2019 par un engin spatial de la mission Chang'e 4
est une étape importante car la Chine devient pour la première fois pionnière. son
livre blanc de 2016 intitulé "les activités spatiales de la chine en 2016" précise
ses ambitions : création d'une base lunaire d'ici 2030 habitée par des robots dans
un premier temps puis des humains.

--> L'accélération des investissements chinois débouche désormais sur des logiques
d'occupation et d'appropriations (ressources)

2) la politique spatial chinoise a une dimension pacifique

⁃ la Chine promeut une collaboration scientifique internationale. par


exemple, sa station spatiale est ouverte aux astronautes étrangers, les taikonautes
s'entraînent à moscou, l'ESA prêtre des instruments de mesures à la chine, etc...
⁃ cette attitude relativement pacifique contrebalance l'impression
offensive donnée par sa politique maritime
⁃ néanmoins, une rivalité persiste avec les étas unis qui refusent de
collaborer depuis 2011. la position est cependant nuancée depuis l'alunissage d'un
enfin spatial chinois sur la face cachée de la lune en 2019.

Bilan :
Nouveau centre de gravité de la mondialisation, la Chine utilise ces deux espaces
comme des vecteurs de puissance qui déstabilisent le système géopolitique mondial,
tout en privilégian malgré tout ses conquêtes maritimes.

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