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CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

Table des matières


II.1 Introduction....................................................................................................................................... 3
II.2 Modélisation des éléments du réseau électrique ............................................................................... 3
II.2.1 Modélisation des Générateurs .................................................................................................... 4
II.2.2 Modélisations des transformateurs de puissance ....................................................................... 4
II.2.3 Modélisation des lignes de transport ......................................................................................... 5
II.2.4 Modélisation de la charge .......................................................................................................... 6
II.2.5 Modélisation des nœuds de production et des nœuds de consommation ................................... 7
II.2.6 Modélisation des éléments shunts.............................................................................................. 7
II.2.6.1 Modélisation des SVC ........................................................................................................ 8
II.3 Modélisation du système HVDC .................................................................................................... 10
II.4 Modélisation du système éolien ...................................................................................................... 13
II.4.1 Modèle de la turbine éolienne.................................................................................................. 14
II.4.1.1 Modèle aérodynamique..................................................................................................... 14
II.4.1.2 Modèle de la partie mécanique ......................................................................................... 15
II.4.2 Fonctionnement et modélisation de la MADA ........................................................................ 16
II.4.2.1 Fonctionnement de la MADA........................................................................................... 16
II.4.2.2 Modèle de la MADA dans le repère de Park .................................................................... 17
II.5 Conclusion ...................................................................................................................................... 19

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CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

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CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

II.1 Introduction

Le but de la modélisation est de trouver un modèle mathématique d’un système physique


en remplaçant tous ses composants par leurs schémas équivalents.
Une éolienne se voit de loin, et pour cause, c’est une machine de grandes dimensions,
perchée très haut. Cette haute taille est la conséquence des progrès techniques accomplis afin
d’améliorer la puissance électrique et la compétitivité des éoliennes. La présentation des
processus physique par les modèles mathématiques est une étape très importante dans
l’asservissement des systèmes. En effet, afin d’élaborer une structure de commande, il est
important de disposer d’un modèle mathématique représentant le plus fidèlement possible les
caractéristiques du processus. Ce modèle ne doit pas être trop simple pour ne pas s’éloigner de
la réalité physique, et ne doit pas être trop complexe non plus pour simplifier l’analyse et la
synthèse des structures de commande. Dans ce chapitre, il sera question de modélisation de
l’éolienne ainsi que les éléments du réseau électrique et les FACTS spécifiant SVC.
Pour un réseau électrique, on doit schématiser l’ensemble des éléments qui le constituent
(transformateurs, lignes, charges, etc…), après avoir remplacé chacun par son modèle
équivalent.

Pour modéliser un élément du réseau, on doit prendre en considération les hypothèses


suivantes :

• Le système triphasé des tensions est symétrique.

• Les courants forment un système équilibré.

• Les paramètres des éléments du réseau sont homogènes.

• Le régime de fonctionnement est permanent.

II.2 Modélisation des éléments du réseau électrique

Lorsqu’on veut calculer l’écoulement de puissance il n’est pas nécessaire de modéliser


tous les éléments qui constituent ce réseau, mais on ne modélise que les éléments qui
interviennent réellement, tels que les générateurs de puissance, les charges électriques, les
lignes de transport, les transformateurs de puissance et les compensateurs statiques. Le modèle
doit être suffisamment simple tout en traduisant principalement la réalité du comportement.

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II.2.1 Modélisation des Générateurs

Les générateurs sont des éléments du réseau capable de fournir de la puissance active au
système. Ils peuvent aussi produire, voire consommer, de la puissance réactive de manière à
maintenir un certain niveau de tension. Les limites de production des générateurs sont définies
par [30] :

𝑃𝐺𝑖,𝑚𝑖𝑛 ≤ 𝑃𝐺𝑖 ≤ 𝑃𝐺𝑖,𝑚𝑎𝑥

𝑄𝐺𝑖,𝑚𝑖𝑛 ≤ 𝑄𝐺𝑖 ≤ 𝑄𝐺𝑖,𝑚𝑎𝑥

Dans le calcul d’écoulement de puissance, un générateur est représenté par une source de
tension (figure II.1).

Figure II.1 Modèle du générateur

Avec :
|Vi| : Module de la tension (à l’accès i).
δi : Déphasage de la tension (à l’accès i).

La puissance apparente délivrée par le générateur est :

𝑆𝑖̅ = 𝑃𝑖 + 𝑗𝑄𝑖 (II.1)

La tension est exprimée en pu, sous la forme :

𝑉̅𝑖 = |𝑉𝑖 |𝑒 𝑗𝛿𝑖 (II.2)

Généralement, un générateur de tension est équipé d’un régulateur qui assure la régulation
de la tension à ses bornes de telle sorte qu’elle soit constante.

II.2.2 Modélisations des transformateurs de puissance

Il y a deux types de transformateur à modéliser: le transformateur régulateur de tension à


changeur de prises de charges et le transformateur déphaseur. Dans la modélisation des
systèmes électriques, les rapports de déviations et les décalages de phase sont typiquement
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représentés comme des modifications à la matrice admittance. La figure (II.2) présente le


schéma unifilaire équivalent d’un transformateur triphasé symétrique à changeur de prises de
charge et/déphaseur [30].

Figure II.2 Modèle du transformateur de puissance

𝑍 : représente les pertes par effet joule et les inductances de fuite de transformateur ramenées
au secondaire.

La modélisation retenue suppose que les pertes sont séparées pour moitié au primaire et
pour l’autre moitié au secondaire. Le paramètre 𝑡𝑖𝑗 symbolise la ration de régleur de tension en
charge. Le paramètre 𝛼𝑖𝑗 symbolise le déphasage introduit par le transformateur entre les jeux
de barres i et j. Il est important de noter que la matrice admittance du réseau électrique qui prend
en considération ces variables va être donc ajustée à chaque itération.
Y: c’est la matrice admittance du transformateur qui s’écrit comme suit:

−𝑗𝛼𝑖𝑗
𝑌𝑐𝑎𝑝 −𝑒
𝑦+ 𝑦
𝐼 2 𝑡𝑖𝑗 𝑉
𝐼 = 𝑌 ∗ 𝑉 ⇒ [ 1] = [ 1] (II.3)
𝐼2 −𝑒
+𝑗𝛼𝑖𝑗
1 𝑌𝑐𝑎𝑝 𝑉2
𝑦 2 𝑦+
[ 𝑡𝑖𝑗 𝑡𝑖𝑗 2 ]

II.2.3 Modélisation des lignes de transport

Une ligne électrique entre les jeux de barres i et j sera donc représentée par le schéma
équivalent en π, illustré dans la figure (II.3).

Les pertes longitudinales totales par effet joule dans l’ensemble des conducteurs de la
ligne sont représentée par la résistance 𝑅(Ω);

L’énergie magnétique emmagasinée dans l’ensemble de conducteurs de la ligne est


représentée par la réactance longitudinale total 𝑋(Ω);

La capacité totale de la ligne est répartie équitablement aux deux jeux de barres et les
pertes transversales par effet couronne dans le cas des lignes de transport sont négligeables.
Dans la plupart des cas la valeur de 𝐺 est si petite qu’on peut la négliger.

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Figure II.3 Modèle en 𝝅 de ligne de transport

II.2.4 Modélisation de la charge

Une charge sera simplement représentée par une consommation de puissance active Pci et
une fourniture ou consommation de puissance réactive Qci.

La puissance réactive peut être fournie ou consommée, selon la nature de la charge


capacitive ou inductive. Notons qu’une telle modélisation permet de représenter aussi bien des
charges connectées directement sur le réseau de transport (cas exceptionnel) que des points de
connexion au réseau de répartition ou de distribution, ou encore des éléments du réseau tels que
des moyens de compensation de la puissance réactive.

Figure II.4 Modélisation d’une charge

La puissance apparente aux bornes de la charge est donnée par :


̅ = 𝑃𝑖 + 𝑗𝑄𝑖
𝑆𝑖𝑐ℎ
Avec :
̅ : Puissance apparente complexe au nœud (i).
𝑆𝑖𝑐ℎ

𝑃𝑖 : Puissance active demandée par la charge.

𝑄𝑖 : Puissance réactive (elle peut être positive ou négative selon que la charge est de nature
inductive, respectivement, capacitive).

𝑈𝑐ℎ : Tension aux bornes de la charge.

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II.2.5 Modélisation des nœuds de production et des nœuds de consommation

Chaque nœud d’un réseau est caractérisé par quatre variables, Pi, Qi, Vi et 𝜹i. Si on
connaît deux des quatre variables on pourra déterminer les deux autres à partir des équations
principales de l'écoulement de puissance. En pratique, le problème se pose autrement. Pour
cela, il faut classifier les nœuds du système comme suit :

a. Nœud générateur (P, V) ou barre de régulation :


C’est un nœud connecté directement avec un générateur ou une source d’énergie réactive.
La puissance active et le module de la tension sont spécifiés et il reste à déterminer la puissance
réactive Q et l’angle de phase 𝜹. La production de l’énergie réactive est limitée par des valeurs
inférieures et supérieures 𝑄𝑔𝑚𝑖𝑛 et 𝑄𝑔𝑚𝑎𝑥 respectivement. Si l’une des deux limites est atteinte, la
valeur se fixe à cette limite et la tension se libère, le nœud devient alors un nœud charge
(P, Q).
b. Nœud consommateur (P, Q) ou barre de charge :
C’est un nœud connecté directement avec la charge, il ne possède aucune source
d’énergie. Les puissances active et réactive sont spécifiées et il reste à déterminer l’amplitude
de la tension |V| et l’angle de phase 𝜹 qui varient avec la demande en énergie électrique.
c. Nœud bilan (|V|, 𝜹) ou barre d’équilibre :
C’est un nœud connecté avec un générateur relativement puissant ; il est considéré dans
le calcul d’écoulement de puissance afin de compenser les pertes actives et assurer l’égalité
entre la demande et la génération de la puissance active. Dans un nœud bilan, l’amplitude de
la tension et l’angle de phase sont spécifiés et il reste à déterminer P et Q. Finalement, on doit
mesurer les angles de phases par rapport à une référence qui est l’accès bilan dont l’angle de
phase sera alors pris égal à zéro.

II.2.6 Modélisation des éléments shunts

Dans la plus part des cas, les éléments shunts sont des dispositifs destinés à la
compensation de l’énergie réactive et d’ajuster la tension à savoir : les moteurs synchrones, les
batteries de condensateur et inductances fixes et les compensateurs statiques (SVC). La
modélisation de ces éléments sera effectuée par une admittance équivalente ou par injection de
puissance.

Figure II.5 Modèle des éléments shunts


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II.2.6.1 Modélisation des SVC

 SVC installé dans un nœud du réseau


Lorsqu’ils sont connectés aux nœuds du réseau, les SVC sont généralement placés aux
endroits où se trouvent des charges importantes ou varient fortement. Ils peuvent également
être positionnés à des nœuds où le générateur n’arrive pas à fournir ou absorber suffisamment
de puissance réactive pour maintenir le niveau de tension désiré.

Lorsqu'un SVC est présent au nœud i seul l'élément de la matrice admittance nodale est
modifié, l'admittance du SVC lui étant additionnée.

𝑌𝑖𝑖′ = 𝑌𝑖𝑖 + 𝑦𝑆𝑉𝐶 (II.4)

La figure (II.6) illustre le cas d'un SVC placé en un nœud constituant une des extrémités d'une
ligne.

Figure II.6 SVC placé dans un nœud

Dans ce cas, la matrice d'admittance est modifiée de la manière suivante:


𝑦𝑖𝑘0
𝑦𝑖𝑘 + 2
+ 𝑦𝑠𝑣𝑐 −𝑦𝑖𝑘
𝑌=( 𝑦𝑖𝑘0 ) (II.5)
−𝑦𝑖𝑘 2
+ 𝑦𝑠𝑣𝑐

 SVC placé au milieu d’une ligne


Lorsque le SVC est inséré au milieu d'une ligne de transport, cette dernière est divisée en
deux tronçons identiques. Le SVC est relié au nœud médian additionnel, comme l’illustre la
figure (II.7)

Figure II.7 SVC placé au milieu d’une ligne

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Afin de prendre en compte ce nouveau nœud, une ligne et une colonne supplémentaires
devraient être ajoutées à la matrice d'admittance nodale. Pour éviter à changer le nombre de
nœuds du réseau et donc la taille de la matrice d'admittance, une transformation étoile-triangle
permet de réduire le système en supprimant le nœud m et en calculant les paramètres d'une ligne
équivalente. La figure (II.8) illustre les étapes pour obtenir cette ligne équivalente [31].

Tous les éléments de la matrice d'admittance d'une ligne avec un SVC en son milieu sont
modifiés:
𝑦
𝑦𝑖𝑘 + 𝑖𝑘0 −𝑦𝑖𝑘
2
𝑌𝑚𝑜𝑑 =( 𝑦𝑖𝑘 ) (II.6)
−𝑦𝑖𝑘 + 𝑦𝑖𝑘
2

Figure II.8 Transformation à une ligne équivalente avec SVC

Les valeurs effectives des éléments de la ligne équivalentes sont obtenues en posant:

𝑦𝑖𝑘0
𝑦𝑚0 = + 𝑦𝑆𝑉𝐶 (II.7)
2

Il vient alors pour l’impédance longitudinale:

4𝑦𝑖𝑘 +𝑦𝑚0 1 𝑦 2 1 𝑦𝑖𝑘0


𝑍𝑖𝑘 = 2 = 𝑦 + 4𝑦𝑚02 = 𝑍𝑖𝑘 + 4 𝑍𝑖𝑘 ( + 𝑦𝑆𝑉𝐶 ) (II.8)
4𝑦𝑖𝑘 𝑖𝑘 𝑖𝑘 2

′ 1 𝑏𝑖𝑘0
𝑟𝑖𝑘 = 𝑟𝑖𝑘 − 2 𝑟𝑖𝑘 . 𝑥𝑖𝑘 ( + 𝑏𝑠𝑣𝑐 ) (II.9)
2

′ 1 2 2 𝑏𝑖𝑘0
𝑥𝑖𝑘 = 𝑥𝑖𝑘 − 4 (𝑟𝑖𝑘 − 𝑥𝑖𝑘 )( + 𝑏𝑠𝑣𝑐 ) (II.10)
2

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Et pour les admittances transversales effectives :

𝑦𝑖𝑘0
′ +𝑦𝑆𝑉𝐶
𝑦𝑖𝑘0 𝑦𝑖𝑘0 2𝑦𝑖𝑘 .𝑦𝑚0 2
= + 4𝑦 = 1 𝑦𝑖𝑘0 (II.11)
2 4 𝑖𝑘 +𝑦𝑚0 2+ 𝑍𝑖𝑘 ( +𝑦𝑆𝑉𝐶 )
2 2

1 𝑏

𝑔𝑖𝑘0 .𝑟 ( 𝑖𝑘0 +𝑏𝑆𝑉𝐶 )²
2 𝑖𝑘 2
= 𝑏 1 2 2 )(𝑏𝑖𝑘0 +𝑏
(II.12)
2 4−2𝑥𝑖𝑘 ( 𝑖𝑘0 +𝑏𝑆𝑉𝐶 )+ (𝑟𝑖𝑘 +𝑥𝑖𝑘 𝑆𝑉𝐶 )²
2 4 2

𝑏 1 𝑏

𝑏𝑖𝑘0 ′
𝑏𝑖𝑘0 2( 𝑖𝑘0 +𝑏𝑆𝑉𝐶 )− .𝑥𝑖𝑘 ( 𝑖𝑘0 +𝑏𝑆𝑉𝐶 )²
2 2 2
= + 𝑏 1 2 2 )(𝑏𝑖𝑘0 +𝑏
(II.13)
2 4 4−2𝑥𝑖𝑘 ( 𝑖𝑘0 +𝑏𝑆𝑉𝐶 )+ (𝑟𝑖𝑘 +𝑥𝑖𝑘 𝑆𝑉𝐶 )²
2 4 2

II.3 Modélisation du système HVDC

Un système HVDC nécessite deux convertisseurs pour sa capacité de conversion


d'énergie électrique à courant alternatif-continu et vice versa. Il existe essentiellement deux
types de configuration des convertisseurs triphasés possible pour ce processus de conversion :
Convertisseur de source de courant (SCC), et Convertisseur de source de tension (VSC). A une
extrémité de la liaison HVDC, un redresseur convertit le courant alternatif en continu et un
onduleur convertit le courant continu en courant alternatif à l’autre extrémité. Le convertisseur
utilisé dans la transmission HVDC est représenté par pont de Graëtz. Bien qu'il y ait plusieurs
configurations possibles, le pont de Graëtz a été universellement utilisé pour le convertisseur
HVDC car il fournit une meilleure utilisation du transformateur du convertisseur et une tension
plus basse dans les interrupteurs quand il n'est pas conducteur. Celle-ci est connue par la tension
de crête inverse et est un facteur important qui détermine la côte des interrupteurs.

Généralement la transmission HVDC envisage l’utilisation de deux ponts en série


alimentés par deux transformateurs l’un connecté YY et l’autre ∆Y (figure (II.9). Les trois
tensions de phase sur le pont sont déplacées de 30 ° par rapport à celles fournies à l'autre pont.
Cette configuration permet d’éliminer les harmoniques d’ordre 5 et 7 sur le côté AC, ce qui
réduit le coût du filtre d’harmoniques de manière significative. En outre, avec le pont de 12
impulsions, l’ondulation de tension continue est réduite, la sixième et la dix-huitième
harmonique sont éliminées [32].

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Figure II.9 Schéma d'une liaison dodécaphasé

Afin de développer le modèle du système de transmission HVDC, les hypothèses suivantes sont
apportées:

 Le courant continu est constant Id (la réactance de lissage est très grande) ;
 Les thyristors sont idéaux ;
 Les réactances des transformateurs sont identiques pour les trois phases ;
 le système AC est de puissance infinie et représenté par une source de tension idéale
telle que les tensions du réseau alternatif constituent un système triphasé parfait.

Figure II.10 Circuit équivalent d’une liaison HVDC

En utilisant la loi d'Ohm, les grandeurs indiquées dans la figure (II.10) sont reliées par
l’expression suivante :

𝑉𝑑𝑟 = 𝑉𝑑𝑖 + 𝑅𝑑 𝐼𝑑 (II.14)


Avec:
Vdr : tension continue du redresseur ;
Vdi : tension continue de l’onduleur ;
Rd : résistance de la ligne à courant continu.

𝑃𝑑 = 𝑉𝑑 𝐼𝑑 (II.15)

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Les relations entre la tension, le courant et la puissance d’un système de transport à


courant continu sont données par les expressions suivantes [33]:
3√2 3
𝑉𝑑𝑟 = 𝑎𝑟 𝑉𝑡𝑒𝑟𝑚𝑟 𝑐𝑜𝑠 𝛼 − 𝜋 𝑋𝑐𝑟 𝐼𝑑 (II.16)
𝜋

3√2 3
𝑉𝑑𝑖 = 𝑎𝑟 𝑉𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖 𝑐𝑜𝑠 𝛽 − 𝜋 𝑋𝑐𝑖 𝐼𝑑 (II.17)
𝜋

𝑃𝑑𝑟 = 𝑉𝑑𝑟 𝐼𝑑 (II.18)

𝑃𝑑𝑖 = 𝑉𝑑𝑖 𝐼𝑑 (II.19)

𝑉𝑑𝑟 = 𝑉𝑑𝑖 + 𝑅𝑑 𝐼𝑑 (II.20)

𝑄𝑑𝑟 = 𝑃𝑑𝑟 𝑡𝑎𝑛 𝛼 (II.21)

𝑄𝑑𝑖 = 𝑃𝑑𝑖 𝑡𝑎𝑛 𝛽 (II.22)


√6
𝐼1 = 𝐼2 = 𝐼 = 0.78𝐼𝑑 (II.23)
𝜋 𝑑

3
𝑅𝑐𝑟 = 𝜋 𝑋𝑐𝑟 (II.24)
3
𝑅𝑐𝑖 = 𝜋 𝑋𝑐𝑖 (II.25)

Où :
Pdr : puissance débitée par le redresseur ;
Pdi : puissance fournie à l’onduleur ;
Vdr : tension continue du redresseur ;
Vdi : tension continue de l’onduleur ;
Id: courant continu circulant dans la ligne à courant continu;
I1,I2 : valeurs efficaces des courants dans les lignes des réseaux AC 1 et AC 2, respectivement;
Vtermi, Vtermr : valeurs efficaces des tensions alternatives ligne à ligne des réseaux 1 et 2 ;
Qdr, Qdi : puissances réactives absorbées par le redresseur et l’onduleur respectivement ;
α : angle de retard du redresseur ;
β : angle d'avance de l'onduleur.

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CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

Figure II.11 Circuit équivalent d’un système de transmission HVDC

II.4 Modélisation du système éolien

Le schéma de l’éolienne basée sur une MADA connectée au réseau, incluant les différentes
grandeurs mécaniques et électriques servant à la modélisation de la chaîne de conversion
électromécanique, est illustré à la figure (II.12).

Dans un premier temps, nous présentons le modèle aérodynamique de la turbine, puis le modèle
mécanique de l’éolienne. Ensuite, nous présentons la transformation de l’énergie mécanique en
énergie électrique. Le fonctionnement de la MADA sera alors succinctement décrit, puis la
MADA sera modélisée dans le repère de Park.

Figure II.12 Eolienne basée sur une MADA connectée au réseau.

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II.4.1 Modèle de la turbine éolienne

II.4.1.1 Modèle aérodynamique

Le vent de vitesse v, appliqué sur les pales de l’éolienne, entraine sa mise en rotation et
crée une puissance mécanique sur l’arbre de la turbine, notée Pt, s’exprimant par [34] :
1
𝑃𝑡 = 2 . 𝐶𝑝 (𝜆, 𝛽). 𝜌. 𝑆. 𝑣 3 (II.26)

Où λ est défini par :


Ω𝑡 .𝑅
𝜆= (II.27)
𝑣

Avec :

 λ : la vitesse relative représentant le rapport entre la vitesse linéaire à l’extrémité des


pales de l’éolienne et la vitesse du vent,
 ρ : la masse volumique de l’air (approximativement 1,225 kg/m3 à la pression
atmosphérique et à 15°C),
 S : la surface circulaire balayée par la turbine, le rayon du cercle décrit étant défini par
la longueur d’une pale,
 Ωt : la vitesse de rotation de la turbine,
 R : le rayon de l’aérogénérateur ou la longueur d’une pale.

Le coefficient de puissance Cp représente le rendement aérodynamique de la turbine


éolienne et dépend également de la caractéristique de la turbine. Ce coefficient présente une
limite théorique, appelée limite de Betz, égale à 0,593 et qui n’est jamais atteinte en pratique
[34].
Pour une éolienne de 1.5 MW, l’expression du coefficient de puissance est donnée par :
𝜋.(𝜆+0,1)
𝐶𝑝 (𝜆, 𝛽) = (0,5 − 0,167. (𝛽 − 2)). 𝑠𝑖𝑛 [ 10−0.3.𝛽 ] − 0,00184. (𝜆 − 3). (𝛽 − 2) (II.28)

Connaissant la vitesse de rotation de la turbine, le couple mécanique Ct disponible sur


l’arbre lent de la turbine peut donc s’exprimer par :
𝑃𝑡 𝜋
𝐶𝑡 = = 𝜌𝑅 3 . 𝑣 2 . 𝐶𝑝 (𝜆, 𝛽) (II.29)
Ω𝑡 2.𝜆

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II.4.1.2 Modèle de la partie mécanique

La partie mécanique de la turbine comprend trois pales orientables et de longueur R. Elles


sont fixées sur un arbre d’entrainement tournant à une vitesse de rotation Ωt, relié à un
multiplicateur de gain G. Ce multiplicateur entraîne la génératrice électrique. Les trois pales
sont considérées identiques. De plus, on considère une répartition uniforme de la vitesse du vent
sur toutes les pales et donc une égalité de toutes les forces de poussée. Ainsi, on peut modéliser
l’ensemble des trois pales comme un seul et même système mécanique caractérisé par la somme
de toutes les caractéristiques mécaniques. De par la conception aérodynamique des pales, nous
considérons que leur coefficient de frottement par rapport à l’air est très faible et peut être
négligé. De même, la vitesse de la turbine étant très faible, les pertes par frottement seront
négligeables devant les pertes par frottement du côté de la génératrice. Sur la base de ces
hypothèses, on obtient alors un modèle mécanique constitué de deux masses comme l’illustre
la figure (II.13) [35].

Figure II.13 Modèle mécanique de la turbine éolienne.

Avec :

 Jt : le moment d’inertie de la turbine équivalent aux inerties des trois pales de l’éolienne,
 Jm : le moment d’inertie de la MADA,
 fv : le coefficient dû aux frottements visqueux de la MADA,
 Cm : le couple mécanique sur l’arbre de la MADA,
 Ωm : la vitesse de rotation de la MADA.

Le multiplicateur adapte la vitesse de rotation de la turbine (arbre lent) à la vitesse de


rotation de la MADA (arbre rapide) (Figure II.13). En considérant que le multiplicateur est
idéal, c'est-à-dire que les pertes mécaniques sont négligeables, il est alors modélisé par les deux
équations suivantes :
𝐶𝑡
𝐶𝑚 = (II.30)
𝐺

Ω𝑚 = 𝐺. Ω𝑡 (II.31)

D’après la figure (II.13), nous pouvons écrire l’équation fondamentale de la dynamique


du système mécanique sur l’arbre mécanique de la MADA par :
𝐽 𝑑Ω𝑚
(𝐺𝑡2 + 𝐽𝑚 ) + 𝑓𝑣 . Ω𝑚 = 𝐶𝑚 − 𝐶𝑒𝑚 (II.32)
𝑑𝑡

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CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

Avec :

 Cem : le couple électromagnétique de la MADA.

II.4.2 Fonctionnement et modélisation de la MADA

II.4.2.1 Fonctionnement de la MADA

La MADA présente un stator triphasé identique à celui d’une machine asynchrone


classique dite à cage d’écureuil et un rotor constitué d’un bobinage triphasé accessible par trois
bagues munies de contacts glissants (balais). Sa robustesse est légèrement diminuée par rapport
à une machine asynchrone classique à cause de ce système bagues/balais.

Une fois le stator de la machine connecté au réseau électrique, un flux magnétique


apparaît au stator. Ce flux dépend de la réluctance du circuit magnétique, du nombre de spires
dans le bobinage et du courant statorique. Lors de la rotation, le flux magnétique généré par le
stator crée des forces électromotrices (fem) dans les enroulements rotoriques.
Le rapport entre les fems créées au rotor et au stator est défini par [36] :
𝐸𝑟 𝑁 𝜔𝑠 −𝑝.Ω𝑚 𝜔𝑠 −𝜔𝑒
= 𝑁𝑟 . = 𝑚. (II.33)
𝐸𝑠 𝑠 𝜔𝑠 𝜔𝑒

Avec :

 Nr et Ns : respectivement le nombre de spires des bobinages rotorique et statorique,


 p : le nombre de paires de pôles,
 m : le rapport de transformation rotor/stator équivalent au rapport des nombres de spires
rotoriques et statoriques,
 ωs et ωe : respectivement les pulsations statorique et électrique de la MADA.

En définissant le glissement par :


𝜔𝑠 −𝜔𝑒
𝑔= (II.34)
𝜔𝑒

L’équation (II.33) devient alors :


𝐸𝑟
= 𝑔. 𝑚 (II.35)
𝐸𝑠

Les courants au stator et au rotor sont alors liés comme dans un transformateur parfait :
𝑖𝑟 1
𝑖𝑠
=𝑚 (II.36)

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CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

Donc, le rapport entre les puissances apparentes rotorique Sr et statorique Ss s’exprime par :
𝑆𝑟 𝑖 𝐸
= 𝑖𝑟 = 𝐸𝑟 = 𝑔 (II.37)
𝑆𝑠 𝑠 𝑠

La pulsation au stator (imposée par le réseau) étant supposée constante, il est donc
possible de contrôler la vitesse de la MADA en agissant sur la puissance apparente rotorique
via le glissement g.

II.4.2.2 Modèle de la MADA dans le repère de Park

Pour l'étude de la génératrice asynchrone à double alimentation idéalisée, on


introduit les hypothèses simplificatrices suivantes :
o L'entrefer est d'épaisseur uniforme et l'effet d'encochage est négligeable.
o La saturation de circuit magnétique, l'hystérésis et les courants de Foucault sont
négligeables.
o Les résistances des enroulements ne varient pas avec la température et on néglige
l'effet de peau.
o On admet de plus que la f.m.m créée par chacune des armatures est à
répartition sinusoïdale.

Ces choix signifient entre autres que les flux sont additifs, que les inductances
propres sont constantes et qu’il y a une variation sinusoïdale des inductances mutuelles
entre les enroulements statoriques et rotoriques en fonction de l'angle électrique de leurs
axes magnétiques.
Les équations des tensions statoriques et rotoriques de la MADA dans le repère de
Park sont définies par [37] :
d
vsd = R s isd + ∅sd − 𝜃̇s ∅sq
dt
d
vsq = R s isq + dt ∅sq − 𝜃̇s ∅sd
d
(II.38)
vrd = R r ird + dt ∅rd − 𝜃̇r ∅rq
d
{ vrq = R r irq + dt ∅rq − 𝜃̇r ∅rd
Avec :

 vsd et vsq : les tensions statoriques dans le repère de Park,


 vrd et vrq : les tensions rotoriques dans le repère de Park,
 isd et isq : les courants statoriques dans le repère de Park,
 ird et irq : les courants rotoriques dans le repère de Park,
 ∅sd et ∅sq : les flux statoriques dans le repère de Park,
 ∅rd et ∅rq : les flux rotoriques dans le repère de Park,
 Rs et Rr : les résistances respectives des bobinages statorique et rotorique,
 θs et θr : les angles de Park respectifs des grandeurs statoriques et rotoriques.

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CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

Nous appliquons la transformation de Park aux équations de flux et de courants nous trouvons
les relations électromagnétiques de la machine généralisée:

∅sd = Ls isd + Mird


∅sq = Ls isq + Mirq
(II.39)
∅rd = Lr ird + Misd
{ ∅rq = Lr irq + Mirq


1 M
isd = ∅sd − ∅rd
σLs σLs Lr
1 M
isq = σL ∅sq − σL ∅rq
s s Lr
1 M (II.40)
ird = σL ∅rd − σL ∅sd
r s Lr
1 M
{irq = σLr ∅rq − σLs Lr ∅sq
Et
𝐿𝑠 = 𝐿𝑓𝑠 + 𝐿𝑚
{ (II.41)
𝐿𝑟 = 𝐿𝑓𝑟 + 𝑀2 . 𝐿𝑚

Avec :
 Ls : l’inductance cyclique statorique,
 Lr : l’inductance cyclique rotorique,
 Lm : l’inductance magnétisante,
 Lfs : l’inductance de fuite statorique,
 Lfr : l’inductance de fuite rotorique

Les angles de Park relatifs aux grandeurs statoriques et rotoriques sont liés par la relation :

θs = θe + θr (II.42)

Avec :

 θe : l’angle électrique entre les bobinages statorique et rotorique.

Figure II.14 Angles de Park des grandeurs statoriques et rotoriques.

18
CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

Les puissances actives et réactives statoriques et rotoriques s’expriment par :


𝑃𝑠 = 𝑣𝑠𝑑 . 𝑖𝑠𝑑 + 𝑣𝑠𝑞 . 𝑖𝑠𝑞
𝑄𝑠 = 𝑣𝑠𝑞 . 𝑖𝑠𝑑 + 𝑣𝑠𝑑 . 𝑖𝑠𝑞
(II.43)
𝑃𝑟 = 𝑣𝑟𝑑 . 𝑖𝑟𝑑 + 𝑣𝑟𝑞 . 𝑖𝑟𝑞
{𝑄𝑟 = 𝑣𝑟𝑞 . 𝑖𝑟𝑑 + 𝑣𝑟𝑑 . 𝑖𝑟𝑞

Le couple électromagnétique Cem peut être exprimé, à partir des flux et des courants
statoriques, par :

𝐶𝑒𝑚 = 𝑝(∅𝑠𝑑 . 𝑖𝑠𝑞 − ∅𝑠𝑞 . 𝑖𝑠𝑑 ) (II.44)

Il peut également s’exprimer en fonction des courants rotoriques et des flux statoriques par :
𝑀.𝐿𝑚
𝐶𝑒𝑚 = 𝑝. (∅𝑠𝑞 . 𝑖𝑟𝑑 − ∅𝑠𝑑 . 𝑖𝑟𝑞 ) (II.45)
𝐿𝑠

II.5 Conclusion

Danse ce chapitre, nous avons établis la modélisation des différents éléments du réseau
électrique, ainsi que le modèle mathématique des différents composants de la turbine éolienne,
ces modèles ont été établis à partir des hypothèses simplificatrices. Nous avons aussi donné le
modèle d’un dispositif FACTS qui est le SVC comme un élément essentiel pour la
compensation de l’énergie réactive lorsque le système subit un défaut, les liaisons HVDC ont
également fait l’objet d’une modélisation dans ce chapitre. A partir des modèles cités, on pourra
donc faire la simulation numérique du réseau

19
CHAPITRE 02 : MODELISATION DES ELEMENTS DU RESEAU ELECTRIQUE

[30] L.Slimani , "optimisation de l’écoulement de puissance par une méthode de colonie de


fourmis," Université de Sétif mémoire de Magister, 2006.

[31] R. HAIMOUR « Contrôle des puissances réactives et des tensions par les dispositifs
FACTS dans un réseau électrique » Mémoire de Magistère, Département de génie électrique,
Ecole Normale Supérieure de l’enseignement technologique d’ORAN 2009
[32] C.K. Kim, V.K. Sood, G.S. Jang, S.J. Lim, S.J. Lee, HVDC Transmission: Power
Conversion Applications in Power Systems, Wiley-IEEE Press, Singapore,2009.

[33] J. Arrillaga, C.P. Arnold, B.J. Harker , Computer Modelling of Electrical Power Systems,
John Wiley and Sons, 1983.

[34] S. Heier, “Grid Integration of Wind Energy Conversion Systems”, Publications John Wiley
& Sons, ISBN 0-471-97143-X, 1998.
[35] J. Usaola, P. Ledesma, J. M. Rodriguez, J. L. Fernadez, D. Beato, R. Iturbe, J. R. Wihelmi,
“Transient stability studies in grids with great windpower penetration. Modeling issues and
operation requirements”, Proceedings of the IEEE PES Transmission and Distribution
Conference and Exposition, September 7-12, 2003, Dallas (USA).

[36] J. Lesenne, F. Notelet, G. Séguier, “Introduction à l’électrotechnique approfondie”,


Technique et documentation, Paris, ISBN 2-85206-089-2, 1981.

[37] J. P. Caron, J. P. Hautier, “Modélisation et commande de la machine asynchrone”, Editions


Technip, ISBN 978-2-7108-0683-7, 1995.

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