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Syndicat des Enseignants du Cameroun pour

REPUBLIQUE DU CAMEROUN
l’Afrique - SECA

Cameroon Teachers Trade Union for Africa -


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REPUBLIC OF CAMEROON
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Email : info@seca-education.org
Numéro enregistrement : 1936 du 19/09/2011

COMMUNIQUE DE PRESSE
Réuni à Bafoussam en séance extraordinaire le 07 février 2024, le Bureau Exécutif
National du SECA a examiné entre autres, les effets de l’augmentation des prix du carburant
sur le vécu des enseignants et les lettres du Délégué des Enseignements Secondaires de l’Est
aux chefs d’établissements.
S’agissant de l’effet de l’augmentation des prix du carburant, le SECA constate qu’avec
ces deux hausses de prix en l’espace d’un an, les coûts de transport en zone rurale sont passés
du simple au double. L’enseignant dont le coût de transport a augmenté de 1.000FCFA par jour
doit débourser 20.000FCFA de plus par mois rien que pour le transport, sans compter les autres
charges. En milieu urbain, la situation n’est guère reluisante avec les charges familiales
multiformes toutes associées aux variations des prix du carburant. La revalorisation salariale de
5% des agents de l’Etat comme mesure d’accompagnement est insignifiante face à cette hausse
vertigineuse du coût de la vie. Comment expliquer que tout près de nous des Etats initient plutôt
les baisses des prix des produits pétroliers dans le même temps ? Il va sans dire que la vie sera
davantage intenable pour les enseignants. Leur évasion vers d’autres cieux risquent s’accélérer.
Selon les chiffres du MINESEC même, près de 4000 enseignants ont quitté le pays entre 2022
et 2023. C’est la preuve irréfutable que la profession n’a plus rien d’attrayant dans notre pays.
La note de service du Commissaire à l’l’aéroport international de Douala datant du 23 janvier
2023 parlant des cadres qui selon lui vont chercher fortune à l’étranger, vidant ainsi la fonction
publique fait particulièrement allusion aux enseignants. Le Cameroun est désormais une prison
à ciel ouvert pour les enseignants volontairement clochardisés.
Pour ce qui est des lettres du Délégué Régional des Enseignements secondaires de l’Est
à Bertoua aux chefs d’établissement. Elles sont deux, la lettre n°221-24/L/RE/DRES/SDAG
avec en objet : Liste des dossiers des personnels indélicats et la lettre n°223-
24/L/RE/DRES/SDAG avec en objet : Rattrapage des cours perdus au 1er trimestre.
Ces lettres sont en n’en point douter, le fruit de la concertation tenue le 31 janvier 2023
à Yaoundé, entre les services centraux du MINESEC et les Délégués régionaux, présidée par le
Ministre en personne.
S’agissant de la liste des personnels indélicats dont parle le Délégué régional, qui selon
lui, sont ceux qui continuent à observer les consignes du mouvement OTS ou qui sont absents
depuis ou avant la rentrée scolaire du 02 janvier 2024, le SECA tient à faire savoir à l’opinion
publique que les enseignants étaient en grève durant la période indiquée et les consignes de
grève, qui ont toujours été rendues publiques faisaient bien état du fait que les grévistes étaient
bel et bien à leur poste de travail selon le mot d’ordre CRAIE MORTE. Le Communiqué-radio

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qui dans la procédure d’absences irrégulière est sensé interpeller l’agent public absent n’est-il
pas incongru pour le cas d’espèce ? Il nous semble donc que cette lettre ne vise qu’à
l’intimidation des enseignants qui observent pourtant une trêve depuis le 08 janvier 2024. C’est
aussi les prémices que le Gouvernement ne respectera pas une fois de plus la volonté du Chef
de l’Etat.
Pour ce qui est du rattrapage des cours perdus au 1er trimestre, le SECA constate que le
Gouvernement reconnait enfin qu’il y avait grève au Cameroun. En effet, malgré les séances de
travail entre le Gouvernement et les syndicats d’enseignants qui montraient qu’il y avait un
problème, seul le discours du Chef de l’Etat du 31 décembre a laissé comprendre clairement
que le premier trimestre a été fortement perturbé par la grève des enseignants. Après la
prescription de l’ouverture d’un dialogue constructif entre le Gouvernement et les syndicats
d’enseignants, ces derniers ont saisi la main tendue du Chef de l’Etat. C’est ainsi qu’ils ont
décidé d’une trêve dès le 8 janvier 2024 qui tire à sa fin. Croyant toujours aux vertus du
dialogue, nous avons pensé que cette période va permettre au Gouvernement d’implémenter le
discours du 31 décembre. Mais la répression qui s’abat sur les enseignants actuellement est le
signe que pour le Gouvernement, il n’y aura pas de dialogue.
Les rattrapages des cours et le remplissage des bulletins du premier trimestre dont les
chefs d’établissements rabâchent les oreilles des enseignants en ce moment riment à quoi ?
Chacun a vu comment après des négociations fructueuses avec les syndicats d’enseignants en
décembre 2023, les premiers ministres du Tchad et du Maroc sont descendus vers les syndicats
d’enseignants pour négocier les cours de rattrapages. Au Cameroun, pays spécial, rien n’est dit
du Statut Spécial (SS) de l’enseignant, encore moins de la date du Forum National de
l’Education (FNE) et comme des marionnettes, des voix se lèvent pour exiger les rattrapages.
Le SECA tient à rappeler que le Statut Spécial –qui va revaloriser substantiellement les
revenus des enseignants- signé et appliqué n’est que l’une des revendications majeures. Le
paiement de la dette – qui présentement n’est qu’un saupoudrage-échelonné jusqu’en septembre
2024 n’est pas une faveur accordée aux enseignants. L’évasion massive des enseignants (cadres
A1 et A2) dans un pays où il y a un manque criant d’enseignants doit interpeler tous ceux qui
croient que les revendications des enseignants sont fantaisistes et fallacieuses.
Au regard de ce tableau qui s’assombrit davantage, le SECA pense que le discours du
Chef de l’Etat le 10 février prochain peut décanter la situation. Et si tel n’est pas le cas, il
demande aux enseignants de commencer à méditer sur les actions futures à entreprendre pour
la restauration de leur dignité.

Bafoussam, le 07 février 2024

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