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UNIVERSITE CADI AYYAD

Faculté des Sciences Semlalia


Département de Physique
Marrakech

Licence d'Excellence : Ingénierie et Conduite des Bâtiments


et Travaux Publics (ICBTP)

Cours:

THERMIQUE du BATIMENT (Partie 3/3)

Année Universitaire 2023-2024


CONFORT THERMIQUE

- L'objectif de la thermique du bâtiment, est de mettre en évidence les paramètres


influents sur le confort thermique d’un bâtiment et/ou sur la consommation d’énergie
du système de conditionnement d’air (chauffage, ventilation et climatisation).
- C’est l’état de satisfaction du corps vis-à-vis de l’environnement thermique. C’est donc
la situation où l'individu ne ressent ni chaleur ni froid.
- Pour un même environnement intérieur, cette notion dépend des individus (age, sexe,
état de santé, situation géographique..)
- L'homme assure le maintien de sa température corporelle autour de 36,7°C en
dégageant la chaleur générée par son métabolisme vers son environnement.
- La chaleur métabolique est évacuée surtout par rayonnement IR, convection et
évaporation.
- La sensation de confort dépend de ces échangent qui sont fonction :

* Des conditions internes :


- La température de l’air intérieur Ti (convection).
- La température des surfaces internes des parois dont la moyenne pondérée est la
température radiante Tr (rayonnement IR).
- La vitesse de l’air intérieur Va (évaporation et convection).
- L’humidité relative de l’air intérieur Hr (évaporation).
* De l’occupant:
- L’activité (repos, travail manuel, sport,…) (métabolisme, 1met=58W/m²).
- Habillement (léger, chaud…, 1clo=0,155 m²K/W) (échangent entre la peau et
l’environnement). 2
- C’est l’action combinée de tous ces éléments qui détermine le degré de confort ressenti.
- Lors d'activités sédentaires exécutées avec un habillement adéquat, les plages de
températures et de vitesse de l’air qui sont ressenties comme "confortables" sont
illustrées ci-dessous.

3
- La température ressentie par l’occupant dépend de celles des parois et de l’air
ambiant. C’est la température résultante :
TR= (Ti+Tr)/2
- Selon l’activité de la personne et son habillement, si l'environnement (TR ,Hr, Va) ne
permet pas le dégagement de la chaleur métabolique, le corps réagit en transpirant,
l'évaporation a lieu à la surface de la peau et elle est favorisée par la circulation d’air :
Métabolisme de repos (environ 100 W)
Métabolisme de travail (juqu’à 800W)
- L’air sec absorbe la vapeur d'eau plus rapidement qu'un air humide. Donc le
dégagement de la chaleur par évaporation est favorisé (l’air chaud et humide est
désagréable). L’humidité recommandée est :
Hr= 30 à 70%
- Le flux thermique humain se répartit pour
différentes températures ambiantes comme montré
sur la figure.
- Pour un travail de bureau (en moyenne 120
watts) et une température ambiante de 20°C, le
rayonnement en représente 72 W (a), la convection
25 W (b, ) et l'évaporation 22 W (c ).
- L'évaporation augmente fortement pour des
températures ambiantes élevées. A 37°C, c'est-à-dire
la température du corps humain, Le corps doit 4
évacuer toute la chaleur par évaporation.
- Diagramme de confort tenant compte de l’habillement et de l’activité pour une
vitesse de l'air de 0,1 m/s et une humidité relative normale de 30 à 70 % env.

Température opérative idéale en fonction de l'habillement et du métabolisme. Les valeurs notées dans les
ovales, et correspondant pour chacune à une zone du graphique (blanc ou hachuré) représentent l'écart de
température (par rapport à la température opérative idéale) pour laquelle le PPD=10% d’insatisfaits. Par
exemple pour 1 clo et 1met, la température opérative idéale est d'environ 23°C, et la zone usuellement
5
considérée comme confortable (PPD=10%) correspond à l'intervalle [21°C;25°C].
6
- on peut définir une plage de confort hygrothermique dans le diagramme (TR,Hr)
suivant:

1.Zone à éviter vis-à-vis des problèmes de sécheresse.


2.et 3 : Zones à éviter vis-à-vis des développements de bactéries et de micro-champignons.
3.Zone à éviter vis-à-vis des développements d'acariens. 7
4.Polygone de confort hygrothermique
- Le digramme donne la zone où la variation de sensation de confort thermique est
faible.
- Pour le climat semi-aride de Marrakech (sec), dans le domaine de l’habitat :
- L’humidité a peu d’impact sur la sensation de confort.
- Dans un soucis d’économie d’énergie, la température résultante sèche de confort
peut être prise dans l’intervalle :
Hiver→ 18°C < TR < 26°C ← Eté
- Selon l’utilisation du local, des valeurs en dehors de cet intervalle sont tolérées:
Chambre à coucher (16°C) (Salle de bain (>23°C))
Gymnases (15°C) Piscine (16°C)
Usine (→30°C) Etable (12°C)

8
COMPORTEMENT THERMIQUE D’UN LOCAL
- Il dépend :
- Conditions climatiques du lieu d’implantation (ensoleillement, Ta, vent et humidité);
- Plans d’architecture (orientations, détails de la structure interne,… );
- Bâtiments et arbres voisins produisant de l’ombre;
- Surfaces réfléchissantes voisines : eau, sable,… ;
- Dimensions du local : longueur, largeur, hauteur sous plafond;
- Matériaux de construction : nature des matériaux, compositions et épaisseurs des
murs, toits, plafonds, plancher et cloisons, et leurs emplacements;
- Couleurs des matériaux : couleurs des murs et du toit;
- Conditions extérieures au local : locaux adjacents conditionnés ou non, température
des locaux non conditionnés, plancher sur sol ou sur vide;
- Fenêtres : dimensions et emplacements, encadrement bois ou métal, type de vitrage,
type de store, dimensions des auvents et saillies;
- Portes : emplacement, type, dimension, fréquence des ouvertures;
- Occupants : activités et nombre, durée d’occupation du local;
- Eclairage : type, puissance et durée d’allumage;
- Appareils ménagers, moteurs : emplacement, puissance nominale, durée de
fonctionnement;
- Emplacement et type d’équipements (chauffage, climatisation et ventilation) et du
réseau de distribution des fluides caloporteurs;
- Conditions intérieures du local à maintenir (température et humidité relative) ;
- Destination des locaux : habitat, bureau, hôpital, magasin, atelier,… ;
9
10
DONNÉES CLIMATIQUES DE MARRAKECH

Evolution de la température ambiante moyenne

Température ( °C ) 40

30
Tmax

20

Tmin
10

0
J F M A M J J A S O N D
Mois

- En général, l’humidité relative (30%<Hr<70%) et la vitesse du vent (<4m/s) restent


dans des limites acceptables. Précipitation, en moyenne 250mm/an. 11
Evolution de l'irradiation journalière moyenne d'un plan
horizontal

8
7
Irradiation Journalière ( kWh/m² )

6
5
4
Global
3
2 Diffus
1
0
J F M A M J J A S O N D
Mois

12
- Effet de l’orientation de la paroi.

Evolution de l'irradiation globale quotidienne

10

8
Irradiation ( kWh/m² )

Sud
6 Ouest
Nord
4 Horiz
Est
2

0
J F M A M J J A S O N D
Mois

13
COEFFICIENT DE DEPERDITION MOYEN D’UN BATIMENT
- Il est calculé en régime stationnaire
- Il permet de calculer les flux qui seraient transférés si les températures intérieures et
extérieures étaient constantes et égales aux températures moyennes pendant la période
considérée.
- Cette approximation est assez bonne pour le calcul des besoins en chauffage lorsque les
gains solaires et les apports de chaleur internes sont faibles.
- il est utilisé pour le dimensionnement du système de chauffage et pour apprécier le
degré d’isolation du bâtiment.
- C’est un coefficient qui est utilisé dans la réglementation thermique en Europe (France
( RT2005), Belgique, Suisse,…) où les besoins de chauffage sont importants.
- Il ne tient pas compte de l’inertie thermique du bâtiment, ce qui est le cas du modèle
dynamique. Adapté aux habitats légers.
- Le calcul simplifié du bilan thermique moyen sur le bâtiment, s’écrit :

Qch = QT+ QV - (Qs+ Qi) pour l’hiver

- Soit pour la consommation d'énergie de chauffage = Déperditions par transmission +


déperditions par ventilation – gains utiles
- Le bilan est à utiliser sur une période de chauffage ne dépassant pas le mois.

14
- DEPERDITIONS THERMIQUES D’UN BATIMENT
- elles se produisent dès lors qu’on a une température différente entre le local chauffé à
une température donnée et son environnement immédiat.

Extérieur
Extérieur
Comble
perdu HT
HDl

HV HU HDs
HDs HDs
HU
HDl
HDl
Local non HU HDs
chauffé
LNC HS
Sol, Vide
sanitaire, Sous-sol
non chauffé

15
* Déperditions par transmission par les parois HT :
- Directement vers l’extérieur HD : composées de déperditions surfaciques HDs,
linéiques HDl et ponctuelles HDp (déperditions dues aux ponts thermiques) à
travers l’enveloppe.
- Vers les locaux non chauffés (LNC) HU
- Vers le sol HS
* Déperditions par renouvellement d’air Hv : proportionnelles au débit d’air
introduit dans le bâtiment. 1
U Ti Te
e
Rsi  Rse
i
 Q = U A (Ti – Te) (W) A
i λi
R Rs
U : coefficient de transmission surfacique du flux à travers la paroi. si
e
A : surface de la paroi de transmission du flux.
Ti, Te : températures intérieure et extérieure. l1 l2
e1 e2
 Q = ψ L (Ti – Te) (W)
L Te
 : coefficient de transmission linéique du flux de chaleur. Ti 
L : longueur du pont thermique.

Q = χ (Ti – Te) (W)


 : coefficient de transmission ponctuel du flux de chaleur à travers Ti
le coin.  16 Te
 et  sont calculés et données dans des tableaux.
- La RT 2005 recommande pour l’hiver :

1
U
ei
R si    R se
i λi

l fonction du type de matériau

Soient he=25 W/m²°C hi=7,7 W/m²°C

et pour l’été :
he=13,5 W/m²°C hi=8 W/m²°C

- Pour un climat chaud, on peut adopter pour toute l’année les valeurs recommandées
par ASHRAE :

17
he=17 W/m²°C hi=8,3 W/m²°C
- Les fenêtres comportent de nombreux ponts thermiques. Pour simplifier le calcul des
déperditions, on détermine en premier lieu les aires du vitrage et du cadre, puis on
calcule approximativement le coefficient de transmission thermique global d'une
fenêtre, Uf par:
AvUv AcUc Lvc
Uf 
Av  Ac
- Uv est le coefficient de transmission thermique du vitrage
- Av est l'aire du vitrage (partie transparente)
- Uc est le coefficient de transmission thermique du cadre
- Ac est l'aire du cadre
- Lv est le périmètre total des vitrages;
- ψc le coefficient de transmission thermique linéique du cadre du vitrage.

18
- Déperditions surfaciques HDs : HDs =  U A
- Déperditions linéiques HDl : HDl =   L
LCLNC LNCext
- Déperditions ponctuelles HDp : HDp =  
LC LNC
- Déperditions directement vers les LNC, HU: Ti Tu Te
U1, A1 U2, A2
 QLCLNC = U1 A1 (Ti – Tu)
 QLNCext = U2 A2 (Tu – Te)

- La conservation de l’énergie implique : QLCLNC = QLNCext

U1.A1.Ti  U2 .A2 .Te


Tu 
U1.A1  U2 .A2
- Pour simplifier les calculs finaux, on peut ramener la déperdition vers le LNC à une
déperdition en fonction de Ti – Te (et non Ti – Tu comme indiqué initialement) :
Ti  Tu
b
Ti  Te

QLCLNC = U1 A1 b (Ti – Te)


-D’où :
19
HU =  U A b
- Transmission de chaleur entre un local chauffé et le sol :
A
HS =  Ue A Ue

Ue: coefficient moyen de transmission vers le sol.

- La ventilation dans un bâtiment permet d’assurer le confort des occupants en terme de


qualité de l’air :
- La méthode de ventilation repose sur le principe du balayage, permettant d’assurer
une circulation et donc un renouvellement de l’air de toutes les pièces de l’habitation :

Pièce à
pollution
Pièce spécifique
principale

- On obtient donc des déperditions par renouvellement d’air qui sont proportionnelles à
la différence de température entre l’air du local et l’air extérieur.

V = air Qvair Cpair (Ti – Te) = Hv (Ti – Te)

Qvair : débit volumique d’air neuf


20
- Le coefficient moyen de déperditions par les parois et les baies, Ubât est :
Ubât = HT / AT
- HT : coefficient de déperditions par transmission entre le volume chauffé et l’extérieur,
le sol et les LNC.
- AT : surface intérieure totale des parois qui séparent le volume chauffé de l’extérieur,
du sol et des LNC.
- la RT 2005 (France) fixe les exigences :
- Des performances thermiques minimales du bâtiment (Ubât ≤ Ubât-max)
- Une limitation des consommations d’énergie (Cep =Cep-chauffage + Cep-
refroidissement + Cep-ecs + Cep-éclairage ≤ Cep-max).
- Une limitation de l’inconfort d’été de sorte que la température intérieure
conventionnelle (Tic < Tic-ref)
- Les transferts thermiques à travers les éléments du bâtiment vont permettre de
calculer les coefficients d’échanges en régime permanent.

- Pour estimer les charges de chauffage sur une période donnée, il faut définir la
différence de température à prendre entre l’intérieur et l’extérieur durant cette période.
- Cette différence doit être représentative des ambiances intérieure et extérieure sur la
période considérée.
21
Méthode des Degrés - Jours
- C’est une méthode simple pour l’estimation des charges, si la température intérieure et
les gains internes sont pratiquement constants. Donc le système de conditionnement
d’air doit fonctionner durant toute la période considérée (Saisons de chauffage et de
climatisation).
- La température de base du bâtiment, est définie par :
Qgain=η(Qs+ Qi)=Kt(Ti-Tb)
- Les gains solaires et internes, sont la moyenne sur la période considérée.
- Kt est le coefficient de perte global du bâtiment (W/K) à calculer de :
Kt = HT+Hv
- Donc : Tb=Ti-Qgain/ Kt
- Il y a besoin de chauffer uniquement si Te est inférieur à Tb. La charge de chauffage
est donc :
Qch= Kt(Tb-Te(t))+
- Si Kt et Tb sont constants sur une période donnée, la charge de chauffage sur cette
période (par exemple un mois) est :
Φch= Kt ∫ (Tb-Te(t))+dt (J ou kWh)
- En pratique, l’intégrale est approximée par une sommation sur une courte période (un
mois par exemple). Si la température moyenne journalière de l’extérieur Te,m est
utilisée, alors le nombre de degrés-jours de chauffage sur un mois est :
DDch(Tb) = (1 jour) ∑mois(Tb-Te,m)+ (K.jours) 22
- La sommation est à faire sur toute la période considérée (saison de chauffage).
- Donc le besoin en chauffage sur cette période est :

Φch= Kt DDch(Tb) (J ou kWh)

- En général, pour le chauffage, on prend Tb=16°C si Qgain est important ou Tb=18°C


dans le cas contraire.
- De même, des degrés-jours de climatisation peuvent être définis :

DDcl(Tb)= (1 jour) ∑mois(Te,m-Tb)+ (K.jours)


- Tb est différent de celui pris en hiver car Ti est prise à la limite de l’intervalle de
confort 26°C. Donc, si on garde Kt=cte, on peut l’estimer à Tb=22 à 24°C si Qgain est
important ou Tb=26°C dans le cas contraire.
- Donc le besoin en climatisation sur la période est :

Φcl= Kt DDcl(Tb) (J ou kWh)

- Le calcul de Φcl est moins précis que celui de Φch.


- L’utilisation des degrés-heures de climatisation donnerait des résultats plus précis
surtout si le système de climatisation fonctionne de manière intermittente.

23
- Températures moyennes à Marrakech
Moy. Nomb.
Moyen. Nom
tempér. Tempér. Tempér. jours Nomb.
tempér. bjour Précip
MOIS minim minimale maximale tempér. jours
maximale s de [mm]
a absolue absolue dépasse pluie
[°C] gel
[°C] 32°C
Janvier 4 18 -2 28 2 0 25 2
Février 6 20 -5 31 1 0 27 3
Mars 9 23 0 38 0 1 33 3
Avril 11 26 2 39 0 6 30 3
Mai 14 29 7 44 0 11 15 2
Juin 17 33 9 46 0 20 7 1
Juillet 19 38 12 49 0 28 2 0
Août 20 38 14 47 0 27 2 0
Septembre 17 27 8 44 0 11 10 1
Octobre 14 28 4 38 0 8 22 2
Novembre 9 24 0 35 0 1 30 2
Décembre 6 19 -2 27 1 0 30 3
Année 12 28 -5 49 4 117 233 22
24
AMELIORATION DU CONFORT THERMIQUE

- La réduction des déperditions (hiver) et des apports (été) par une bonne combinaison de
l’isolation thermique et de l’inertie de l'enveloppe.
- La ventilation doit être minimale tout au long de la journée en hiver et le jour en été, par
contre elle doit être maximale la nuit en été.
- Le contrôle des gains solaires par la mise en place de dispositifs de protection solaire,
l'utilisation de vitrages spéciaux et de systèmes qui réorientent les rayons solaires.

Exemples de choix à faire :

- Orientation vers le sud


- Isolation de la toiture
- Protection des baies vitrées l’été

25
Stratégies à adopter lors de la conception d’un bâtiment :
- Stratégie d’hiver

26
- Stratégie d’été

27
Règlement Thermique de Construction au Maroc (RTCM)
Source :
- Règlement Thermique de Construction au Maroc (RTCM), version
simplifiée, Guide RTCM.pdf, www.amee.ma/fr/publications.

consommation énergétique :
Total 33%.
Tertiaire 7%
Résidentiel 26%

Le secteur du bâtiment représente à lui seul un potentiel d’économie d’énergie de


40%.Cette politique d’Efficacité Énergétique au Maroc s’est concrétisée par
l’adoption de la loi 47-09 en 2009 . Plusieurs décrets ont été élaborés par la suite.
28
- L’Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de
l’Efficacité Energétique (ADEREE) a lancé en partenariat avec le FEM-PNUD et la
GTZ un programme d’efficacité énergétique dans le bâtiment
- Le programme d’efficacité énergétique dans le bâtiment vise une économie d’énergie
estimée à 1,2 Mtep/an à l’horizon 2020 et une réduction de gaz à effet de serre d’environ
4,5 MTECO2.
- Ce programme comprend, entre autres, deux composantes : la réglementation
thermique pour l’enveloppe et la labellisation énergétique des équipements
électroménagers.
- L’amélioration des performances thermiques de l’enveloppe constitue l’une des
principales mesures dans d’efficacité énergétique dans le secteur de l’habitat et les
bâtiments tertiaires.
- La réglementation Thermique de construction au Maroc (RTCM) vise essentiellement
à améliorer les performances thermiques :
> Réduire les besoins de chauffage et de climatisations des bâtiments ;
> Améliorer le confort des bâtiments non climatisés ;
> Réduire la puissance des équipements de chauffage et de climatisation à installer ;
> Inciter les architectes, ingénieurs et maîtres d’œuvre à l’utilisation des approches de
conception thermique performante de l’enveloppe du bâtiment ;
29
> Mettre à la disposition des maîtres d’ouvrage, décideurs publics et bailleurs de fonds,
un outil permettant d’améliorer la productivité de leurs investissements ;
> Aider à la réalisation de diagnostics énergétiques des bâtiments existants.
- la réglementation thermique proposée ne couvre, dans un premier temps, que les
bâtiments neufs.
- La réalisation de plusieurs phases est nécessaire pour l’élaboration de la RTBM. Parmi
ces phases, la préparation des données et hypothèses de base, le zonage climatique et les
simulations thermiques et d’analyse paramétrique
Zonage climatique
- Définir des zones climatiques homogènes en se basant sur l’analyse des données
climatiques enregistrées par 37 stations météorologiques sur la période de 1999-2008 (10
ans).
Au début, deux types de zonage ont été établis par la DMN :
> Un zonage sur la base des degrés jours de chauffage à base de 18°C ;
> Un zonage sur la base des degrés jours de climatisation à base de 21°C.
- Un zonage climatique unique pour les besoins de la réglementation thermique a été
réalisé avec des fichiers climatiques annuels horaires, sur la base des résultats de
simulations des besoins thermiques annuels de chauffage et de climatisation des
bâtiments dans onze villes marocaines représentatives.
- La carte du zonage final comprend six zones climatiques, pour une application facile et
efficace de la nouvelle réglementation. Ces zones sont représentées climatiquement par
30
les villes suivantes :
• Zone 1 : Agadir ;
• Zone 2 : Tanger ;
• Zone 3 : Fès ;
• Zone 4 : Ifrane ;
• Zone 5 : Marrakech ;
• Zone 6 : Errachidia.

31
32
33
Simulations thermiques et analyse paramétrique
- L’objectif de ces simulations est d’améliorer significativement les performances
thermiques des bâtiments cibles par rapport à la situation actuelle, considérée comme
référence.
- Pour cela, une série de simulations thermiques ont été réalisées sur des bâtiments de
référence à l’aide du logiciel TRNSYS.
- Sept bâtiments de référence sont choisis pour faire l’objet de simulations thermiques :
> bâtiments résidentiels : 2 collectifs (économique et semi standing) et une villa
individuelle de type économique ;
> bâtiments tertiaires : un hôtel, un hôpital, une école et un bâtiment administratif.
- L’analyse paramétrique énergétique consiste à simuler l’impact de certains paramètres
du bâtiment de référence, un par un, sur les besoins annuels de chauffage et de
climatisation du bâtiment dans différentes zones climatiques. Les paramètres simulés
sont :
> isolation des murs (3 ou 4 variantes d’épaisseur d’isolation);
> isolation des toitures (3 ou 4 variantes d’épaisseur d’isolation).
> isolation des planchers bas (3 ou 4 variantes d’épaisseur d’isolation)
> isolation des fenêtres (3 ou 4 variantes de fenêtres).
> protection solaire des vitrages (3 ou 4 variantes de vitrage «Facteur Solaire ‘’FS’’ »)
> protection solaire des fenêtres (3 ou 4 variantes d’auvents et 3 ou 4 variantes de
débords latéraux) 34
> orientation du bâtiment (2 orientations différentes)
> 5 à 10 combinaisons des paramètres précédents les plus caractéristiques.
-Le nombre total de simulations est supérieur à 400 simulations. En plus les simulations
ont été effectuées avec des conditions intérieures de 24ºC et 26ºC pour la climatisation et
20ºC pour le chauffage.
- Les figures suivantes montrent quelques résultats de la simulation.
- TGBV=Le ratio de la surface totale des fenêtres (incluant cadres) au total brut des
surfaces de murs extérieures.

35
- Pour les combinaisons, le code par exemple (462,451,930) est interprété comme suit :

36
- En tenant compte des surcoûts d’investissement d’une part et des simulations
thermiques d’autre part, Les spécifications techniques minimales des performances
thermiques peuvent être exprimées, pour chaque zone climatique et chaque type de
bâtiment, de deux manières.
- L’approche globale dite performancielle, où Les spécifications sont exprimées en
termes d’exigences minimales en besoins annuels de chauffage et de climatisation, par
rapport à des températures intérieures de référence (20°C pour le chauffage et 26°C
pour la climatisation).
- La vérification de ces spécifications nécessite le recours à un outil de simulation
détaillé tel que TRNSYS ou ENERGYPLUS.
- L’approche simplifiée dite prescriptive où les spécifications techniques sont exprimées,
pour chaque type de bâtiments chaque zone climatique, sous forme de coefficients
maximaux de transmission thermique (U en W/m2.K) des murs, de la toiture, des
fenêtres et des planches bas, en fonction du rapport de la surface des ouvertures vitrées
à la surface brute de la façade (ROM ou WWR).
- Cette méthode impose aussi systématiquement la mise en œuvre de protections solaires
(SHGC) lorsque les surfaces vitrées sont grandes, afin de réduire la puissance
frigorifique installée ou les gains thermiques en été.
- L’utilisation de vitrages teintés, réflectifs ou spéciaux est exigée lorsque les protections
solaires extérieures ne peuvent être envisagées ou sont insuffisantes.
FS*=SHGC=Le facteur solaire des baies vitrées est la quantité d’énergie solaire,
exprimée en pourcentage (%), que l’on retrouve derrière les baies vitrées associées 37
à
leurs protections solaires architecturales extérieures et/ou à de la nature des vitrages
I- Spécifications techniques de la réglementation thermique dans les bâtiments
résidentiels
- Approche performancielle :
Besoins spécifiques thermiques annuels maximaux de chauffage et de climatisation en
kWh/m2/an

- Approche prescriptive
Ces spécifications peuvent être exprimées selon l’approche prescriptive, en fonction des
zones, comme indiqué dans le tableau ci-après. En ce qui concerne la résistance
thermique minimale des planchers bas, l’obligation se limite aux dalles constituant le sol
des espaces climatisés ou chauffés seulement. Les dalles sur le sol doivent être isolés avec
une épaisseur d’isolation thermique ayant la résistance thermique (valeur R) tel que
présentée dans le tableau suivant. Les résistances thermiques présentées dans ce tableau
sont exclusivement pour le matériau d’isolation et devraient exclure expressément films
d’air intérieur ainsi que la résistance thermique du sol et d’autres composantes de la
dalle. Les planchers bas sur pilotis exposé à l’air extérieur seront traités comme les
38
toitures.
-

39
-Le respect des exigences de la réglementation thermique proposée pour les bâtiments
résidentiels devrait permettre une réduction significative des besoins thermiques en
chaleur et en froid par rapport à la situation de référence, comme le montre le
graphique ci-après.

40
-En termes relatif, l’application de la réglementation thermique devrait permettre des
gains allant, selon les zones, de 40% à 65% par rapport à la situation de référence,
comme le montre le graphique ci-après.

41
II- Spécifications techniques de la réglementation thermique dans le secteur tertiaire (les
établissements touristiques, les hôpitaux, les établissements scolaires et les bureaux
administratifs).
- Approche performancielle :
- Besoins spécifiques thermiques annuels maximaux de chauffage et de climatisation
dans le secteur tertiaire en kWh/m2/an

- Approche prescriptive
Ces spécifications peuvent être exprimées selon l’approche prescriptive, en fonction des
zones, comme indiqué dans le tableau ci-après. En ce qui concerne la résistance
thermique minimale des planchers bas, l’obligation se limite aux dalles constituant le sol
des espaces climatisés ou chauffés seulement. Les dalles sur le sol doivent être isolés avec
une épaisseur d’isolation thermique ayant la résistance thermique (valeur R) tel que
présentée dans le tableau suivant. Les résistances thermiques présentées dans ce tableau
sont exclusivement pour le matériau d’isolation et devraient exclure expressément films
d’air intérieur ainsi que la résistance thermique du sol et d’autres composantes de la
42
dalle. Les planchers bas sur pilotis exposé à l’air extérieur seront traités comme les
toitures.
-

43
- Les simulations thermiques montrent que les gains en besoins thermiques pour le
chauffage et la climatisation dans les bâtiments administratifs varient selon les zones
climatiques de 52% à 74% par rapport à la situation de référence, comme le montre le
graphique suivant :

44

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