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Corrigé Commentaire Germinal


Par vpalma dans Correction de devoirs 1re le 22 Avril
2018 à 17:36

Germinal (1885) , Emile Zola


Quatrième partie, chapitre 7

[Etienne Lantier, ouvrier mineur à la min


du Voreux, à Montsou, dans le Nord de
la France, prend la tête d’un
mouvement de rébellion contre les
injustices et la misère qui accablent les
ouvriers. Ces derniers mènent une
grève difficile depuis un mois. Etienne
les réunit pour les inciter à poursuivre
leur lutte.]

Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si


violemment. D'un bras, il maintenait le
vieux Bonnemort, il l'étalait comme un
drapeau de misère et de deuil, criant
vengeance. En phrases rapides, il
remontait au premier Maheu, il montrait
toute cette famille usée à la mine,
mangée par la Compagnie, plus
affamée après cent ans de travail ; et,
devant elle, il mettait ensuite les ventres
de la Régie, qui suaient l'argent, toute
la bande des actionnaires entretenus
comme des filles depuis un siècle, à ne
rien faire, à jouir de leur corps. N'était-
ce pas effroyable ? un peuple
d'hommes crevant au fond de père en
fils, pour qu'on paie des pots-de-vin à
des ministres, pour que des
générations de grands seigneurs et de
bourgeois donnent des fêtes ou
s'engraissent au coin de leur feu ! Il
avait étudié les maladies des mineurs, il
les faisait défiler toutes, avec des
détails effrayants : l'anémie, les
scrofules, la bronchite noire, l'asthme
qui étouffe, les rhumatismes qui
paralysent. Ces misérables, on les jetait
en pâture aux machines, on les
parquait ainsi que du bétail dans les
corons, les grandes Compagnies les
absorbaient peu à peu, réglementant
l'esclavage, menaçant d'enrégimenter
tous les travailleurs d'une nation, des
millions de bras, pour la fortune d'un
millier de paresseux. Mais le mineur
n'était plus l'ignorant, la brute écrasée
dans les entrailles du sol. Une armée
poussait des profondeurs des fosses,
une moisson de citoyens dont la
semence germait et ferait éclater la
terre, un jour de grand soleil. Et l'on
saurait alors si, après quarante années
de service, on oserait offrir cent
cinquante francs de pension à un
vieillard de soixante ans, crachant de la
houille, les jambes enflées par l'eau des
tailles. Oui ! le travail demanderait des
comptes au capital, à ce dieu
impersonnel, inconnu de l'ouvrier,
accroupi quelque part, dans le mystère
de son tabernacle, d'où il suçait la vie
des meurt-de-faim qui le nourrissaient !
On irait là-bas, on finirait bien par lui
voir sa face aux clartés des incendies,
on le noierait sous le sang, ce pourceau
immonde, cette idole monstrueuse,
gorgée de chair humaine !

I- Premières impressions
- Vos première impressions sont les
bonnes : vous avez tous, absolument
tous, extrait du texte les enjeux
principaux : la misère des ouvriers,
l'opposition avec les "riches, les
puissants, le patronat, la bourgeoisie,
les financiers, le Capital..." ( avec
parfois quelques difficultés à mettre un
nom globalisant: ceux de la "haute", le
monde des "grands"...), la révolte.
De ce fait, vos plans sont en général
acceptables, basés sur les thèmes
principaux de ce passage.
Par contre, certains ont cherché à
prouver le "réalisme" du texte et se sont
un peu égarés. Cela confirme ce que je
vous avez dit précédemment : ne
cherchez pas à tordre le cou au texte
pour lui faire dire ce que vous avez
décidé au préalable :" Zola est un
auteur réaliste, naturaliste, donc son
texte l'est forcément. " Quand nous
lisons ce passage, la première
impression qu'il soulève en nous n'est
pas: Ah! mais que ce texte est réaliste,
dis donc !!! Sinon : Que de misère, de
souffrances, de violence! C'est un
véritable appel à la lutte contre les
injustices.
Enfin, peu d'entre vous ont pris en
compte la forme du texte, ce qui
pourtant est contenu dans les
différentes étapes d'analyse que nous
avons vues en Méthodologie : il s'agit
d'un discours, et d'un discours
argumentatif, puisque le but poursuivi
est de convaincre et persuader les
mineurs de poursuivre la lutte.
II- Analyse du texte : développer les
idées et prélever les citations qui les
illustrent
- Il fallait donc développer les idées
principales et repérer les endroits du
textes auxquels se référer comme
exemple :
Etienne prononce un discours
virulent, impressionnant, destiné à
persuader les ouvriers du bien
fondé de leur grève : il a recours
au registre épique qui permet
d'amplifier, avec un lexique fort,
des pluriels importants et des
phrases expressives ( interrogative
et exclamative).
La misère des ouvriers est
exprimée à travers, d'une part, les
champs lexicaux de la pauvreté, la
maladie, la faim et la mort et
d'autre part le travail incessant,
l'esclavage de génération en
génération .
Cette misère est opposée à la
richesse du patronat et de la
finance : à cette classe sociale est
associé d'un côté le lexique de
l'argent et d'un autre côté celui de
la paresse et de la jouissance du
travail des autres.
EMILE ZOLA, Germinal, quatrième
partie, chapitre 7, 1885
[Etienne Lantier, ouvrier mineur à la min
du Voreux, à Montsou, dans le Nord de
la France, prend la tête d’un
mouvement de rébellion contre les
injustices et la misère qui accablent les
ouvriers. Ces derniers mènent une
grève difficile depuis un mois. Etienne
les réunit pour les inciter à poursuivre
leur lutte.]
Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si
violemment. D'un bras, il maintenait le
vieux Bonnemort[1], il l'étalait comme
un drapeau de misère et de deuil, criant
vengeance. En phrases rapides, il
remontait au premier Maheu, il montrait
toute cette famille usée à la mine,
mangée par la Compagnie, plus
affamée après cent ans de travail ; et,
devant elle, il mettait ensuite les ventres
de la Régie[2], qui suaient l'argent,
toute la bande des actionnaires
entretenus comme des filles depuis un
siècle, à ne rien faire, à jouir de leur
corps. N'était-ce pas effroyable ? un
peuple d'hommes crevant au fond de
père en fils, pour qu'on paie des pots-
de-vin à des ministres, pour que des
générations de grands seigneurs et de
bourgeois donnent des fêtes ou
s'engraissent au coin de leur feu ! Il
avait étudié les maladies des mineurs, il
les faisait défiler toutes, avec des
détails effrayants : l'anémie, les
scrofules[3], la bronchite noire, l'asthme
qui étouffe, les rhumatismes qui
paralysent. Ces misérables, on les jetait
en pâture aux machines, on les
parquait ainsi que du bétail dans les
corons[4], les grandes Compagnies les
absorbaient peu à peu, réglementant
l'esclavage, menaçant d'enrégimenter
tous les travailleurs d'une nation, des
millions de bras, pour la fortune d'un
millier de paresseux. Mais le mineur
n'était plus l'ignorant, la brute écrasée
dans les entrailles du sol. Une armée
poussait des profondeurs des fosses,
une moisson de citoyens dont la
semence germait et ferait éclater la
terre, un jour de grand soleil. Et l'on
saurait alors si, après quarante années
de service, on oserait offrir cent
cinquante francs de pension à un
vieillard de soixante ans, crachant de la
houille, les jambes enflées par l'eau des
tailles. Oui ! le travail demanderait des
comptes au capital, à ce dieu
impersonnel, inconnu de l'ouvrier,
accroupi quelque part, dans le mystère
de son tabernacle[5], d'où il suçait la
vie des meurt-de-faim qui le
nourrissaient ! On irait là-bas, on finirait
bien par lui voir sa face aux clartés des
incendies, on le noierait sous le sang,
ce pourceau immonde, cette idole
monstrueuse, gorgée de chair
humaine !
1. Un discours enflammé (paroles
rapportées au discours indirect libre :
fusion entre la voix du narrateur et celle
du personnage, avec l’expressivité du
discours direct) : registre épique visant
à impressionner : lexique fort, forte
expressivité, pluriels importants)
2. Ouvriers : misère, maladie, deuil,
faim , travail incessant de père en fils,
esclavage.
3. Patronat et bourgeois : argent,
paresse et jouissance

[1] Bonnemort : ancien mineur, membre


de la famille Maheu.
[2] Régie : services financiers de la
Compagnie des mines.
[3] Scrofules : affection qui prédispose
à la tuberculose.
[4] Corons : cités composées de petites
maisons en pays minier.
[5] Tabernacle : petite armoire au milieu
de l’autel destinée à recevoir le ciboire
contenant la réserve eucharistique.

Afin de mettre en relief cette idée


d'exploitation, Lantier a recours à un
autre système d'antithèse très imagée :
deux métaphores filées, correspondant
à la stratégie de la persuasion visant à
toucher, à impressionner l'auditoire: le
capital est incarné par un monstre
sanguinaire, un ogre, et le mineur est
déshumanisé, animalisé ; il n'est plus
qu'une proie, du bétail dont se nourrit le
monstre.
De cette situation doit naître la
révolution qui, seule, peut permettre
l'émancipation des mineurs. Elle est
aussi évoquée de façon métaphorique
comme une semence qui pousse dans
les profondeurs de la terre pour un
beau jour fleurir en plein soleil.

EMILE ZOLA, Germinal, quatrième


partie, chapitre 7, 1885
Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si
violemment. D'un bras, il maintenait le
vieux Bonnemort, il l'étalait comme un
drapeau de misère et de deuil, criant
vengeance. En phrases rapides, il
remontait au premier Maheu, il montrait
toute cette famille usée à la mine,
mangée par la Compagnie, plus
affamée après cent ans de travail ; et,
devant elle, il mettait ensuite les ventres
de la Régie, qui suaient l'argent, toute
la bande des actionnaires entretenus
comme des filles depuis un siècle, à ne
rien faire, à jouir de leur corps. N'était-
ce pas effroyable ? un peuple
d'hommes crevant au fond de père en
fils, pour qu'on paie des pots-de-vin à
des ministres, pour que des
générations de grands seigneurs et de
bourgeois donnent des fêtes ou
s'engraissent au coin de leur feu ! Il
avait étudié les maladies des mineurs, il
les faisait défiler toutes, avec des
détails effrayants : l'anémie, les
scrofules, la bronchite noire, l'asthme
qui étouffe, les rhumatismes qui
paralysent. Ces misérables, on les jetait
en pâture aux machines, on les
parquait ainsi que du bétail dans les
corons, les grandes Compagnies les
absorbaient peu à peu, réglementant
l'esclavage, menaçant d'enrégimenter
tous les travailleurs d'une nation, des
millions de bras, pour la fortune d'un
millier de paresseux. Mais le mineur
n'était plus l'ignorant, la brute écrasée
dans les entrailles du sol. Une armée
poussait des profondeurs des fosses,
une moisson de citoyens dont la
semence germait et ferait éclater la
terre, un jour de grand soleil. Et l'on
saurait alors si, après quarante années
de service, on oserait offrir cent
cinquante francs de pension à un
vieillard de soixante ans, crachant de la
houille, les jambes enflées par l'eau des
tailles. Oui ! le travail demanderait des
comptes au capital, à ce dieu
impersonnel, inconnu de l'ouvrier,
accroupi quelque part, dans le mystère
de son tabernacle, d'où il suçait la vie
des meurt-de-faim qui le nourrissaient !
On irait là-bas, on finirait bien par lui
voir sa face aux clartés des incendies,
on le noierait sous le sang, ce pourceau
immonde, cette idole monstrueuse,
gorgée de chair humaine !

Antithèse également, et de manière


très imagée grâce à deux métaphores
filées entre :
- le patronat et les actionnaires
présentés comme un ogre qui dévore
les mineurs, qui se nourrit de leur
sueur, de leur chair et de leur vie
- et les ouvriers qui sont donc la proie
ou le bétail dont ils se nourrissent.
Mais la révolution arrive :
-idée de combat et de vengeance :
-passage de l’ombre à la lumière :
métaphore filée de la révolution qui
germe peu à peu sous terre pour
éclater au grand jour : renvoie au titre
du roman Germinal

III- Etude minutieuse des procédés


qui mettent en valeur les idées.
Afin d'analyser vos citations avec
efficacité et précision, et ne pas
sombrer dans la paraphrase, avant de
rédiger faites un dernier relevé des
procédés spécifiques qui permettent de
mettre en valeur l'argument : une figure
d'insistance ( répétition, accumulation,
gradation...) une comparaison pour
rendre l'exemple plus concret, un
chiasme ou un parallélisme confrontant
deux aspects ou deux idées...
EMILE ZOLA, Germinal, quatrième
partie, chapitre 7, 1885
Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si
violemment. D'un bras, il maintenait le
vieux Bonnemort, il l'étalait comme un
drapeau de misère et de deuil, criant
vengeance. En phrases rapides, il
remontait au premier Maheu, il montrait
toute cette famille usée à la mine,
mangée par la Compagnie, plus
affamée après cent ans de travail [1];
et, devant elle, il mettait ensuite les
ventres de la Régie, qui suaient
l'argent, toute la bande des actionnaires
entretenus comme des filles depuis un
siècle,[2] à ne rien faire, à jouir de leur
corps. N'était-ce pas effroyable [3]? un
peuple d'hommes crevant au fond de
père en fils, pour qu'on paie des pots-
de-vin à des ministres, pour que[4] des
générations de grands seigneurs et de
bourgeois donnent des fêtes ou
s'engraissent au coin de leur feu ! Il
avait étudié les maladies des mineurs, il
les faisait défiler toutes, avec des
détails effrayants : l'anémie, les
scrofules, la bronchite noire, l'asthme
qui étouffe, les rhumatismes qui
paralysent[5]. Ces misérables, on les
jetait en pâture aux machines, on les
parquait ainsi que du bétail dans les
corons, les grandes Compagnies les
absorbaient peu à peu, réglementant
l'esclavage, menaçant d'enrégimenter
tous les travailleurs d'une nation, des
millions de bras, pour la fortune d'un
millier de paresseux[6]. Mais le mineur
n'était plus l'ignorant, la brute écrasée
dans les entrailles du sol. Une armée
poussait des profondeurs des fosses,
une moisson de citoyens dont la
semence germait et ferait éclater la
terre, un jour de grand soleil. Et l'on
saurait alors si, après quarante années
de service, on oserait offrir cent
cinquante francs de pension à un
vieillard de soixante ans, crachant de la
houille, les jambes enflées par l'eau des
tailles. Oui ! le travail demanderait des
comptes au capital, à ce dieu
impersonnel, inconnu de l'ouvrier,
accroupi quelque part, dans le mystère
de son tabernacle, d'où il suçait la vie
des meurt-de-faim qui le nourrissaient !
On irait là-bas, on finirait bien par lui
voir sa face aux clartés des incendies,
on[7] le noierait sous le sang, ce
pourceau immonde, cette idole
monstrueuse, gorgée de chair
humaine !

[1] : gradation ascendante


[2] : comparaison
[3] : question rhétorique
[4] : parallélisme de structure
[5] : accumulation
[6] :chiasme
[7] : anaphore
IV- Élaborer un plan
Exemples de plans pertinents
proposés par des élèves de la classe
:
- Mathilde Souchet :
I- La description de deux classes
sociales opposées (1. Une vision
monstrueuse de la bourgeoise. 2. Une
description du peuple emprunte de
pitié).
II- Un discours persuasif ( 1. Un chef
fort et convaincant. 2. Une stratégie
persuasive)
- Paul Desperriers :
I- La misère des ouvriers (1.La
souffrance. 2. L'esclavage).
II- La description des riches (1. La
paresse et l'argent. 2. Un monstre
sanguinaire)
III- Un discours révolutionnaire (1. Le
soulèvement d'une armée. 2. La
violence)
- Cécile Grandjean :
I- La mise en parallèle d'un peuple
miséreux et d'un peuple opulent. (1. les
ouvriers : peuple souterrain écrasé de
travail. 2. L'opulence et le confort des
classes possédantes)
II- Prédateur et Proie (1. Le Capital : un
prédateur 2. les mineurs :
déshumanisés. 3. La vengeance)
- Marina Nedilko :
I- La haine des travailleurs contre leurs
exploiteurs (1. Des conditions de vie
inacceptables. 2. Une opposition avec
les riches).
II- Un nouvel espoir pour les mineurs (
1. Un soulèvement annoncé. 2. Une
mise à bas de la haute société)
- Emma Jacob :
I- La misère des ouvriers ( 1. Une
misère physique. 2. Une misère morale)
II- Une idée de révolte (1 1. La
démultiplication des injustices. 2 La
violence en germe dans les esprits.)
Pauline Moktar :
I- Les Mauvaises conditions de vie des
mineurs (1. La misère. 2. Les injustices)
II- Le message d'Etienne Lantier (1.
poursuivre la lutte. 2. Un message
d'espoir)

Commentaires
1 la frite Mardi 9 Février 2021 à 09:24

merci

Répondre

2 Sommer Mardi 6 Février à 14:20


What i don't understood is actually how you are now not
actually a lot more well-liked than you might be right
now. You're so intelligent. You know thus considerably
on the subject of this subject, produced me individually
imagine it from so many varied angles. Its like women
and men aren't involved unless it's something to
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