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ENSSMAL / FPSM 2 STATISTIQUE II 2023 - 2024

CHAPITRE 1 : PROBABILITÉ

Introduction :
La théorie des probabilités trouve son origine dans les jeux d’argent et de hasard. Malheureusement, cette
association avec le jeu a contribué à la croissance très lente de la théorie des probabilités en tant que
discipline mathématique. Les mathématiciens de l'époque ne s'intéressaient que peu ou pas au
développement d'une quelconque théorie, ils se contentaient seulement d’examiner le raisonnement
combinatoire impliqué dans chaque problème et de trouver une méthode pratique pour calculer les
probabilités de certains événements simples.

Espace d'échantillon
Exemple 1 : Une pièce de monnaie équitable ou régulière est lancée . En supposant que la pièce n’atterrisse
pas sur le côté, il y a deux résultats possibles de l’expérience : pile et face . Quelle que soit la réalisation de
cette expérience, on ne sait pas quel sera le résultat. La pièce peut être lancée autant de fois que souhaité.
Exemple 2 : La durée de vie d'une ampoule produite par un certain fabricant est enregistrée. Dans ce cas, on
ne sait pas quelle sera la durée de vie de l'ampoule sélectionnée, mais on sait clairement à l'avance qu'elle
sera comprise entre 0 et heures.

Les expériences décrites ci-dessus présentent certaines caractéristiques communes. Pour chaque expérience,
nous connaissons à l’avance tous les résultats possibles ; cependant, nous ne savons pas quel sera le résultat
précis ; c'est-à-dire qu'il existe une incertitude quant au résultat de toute réalisation de l'expérience. De plus,
l’expérience peut être répétée dans des conditions identiques. Ces fonctionnalités décrivent une expérience
aléatoire (ou statistique).

Définition 1 : Une expérience aléatoire (ou statistique) est une expérience dans laquelle :

 Tous les résultats de l’expérience sont connus à l’avance.


 Toute réalisation de l’expérience aboutit à un résultat qui n’est pas connu à l’avance.
 L'expérience peut être répétée dans des conditions identiques.
Définition 2 : L'espace échantillon d'une expérience statistique est une paire ( ,S), où ( ) est l'ensemble de
tous les résultats possibles de l'expérience et S est un -algèbre de sous-ensembles de .

COMBINATOIRE (COMPTAGE)

1. Introduction :
L’analyse combinatoire est l’ensemble des techniques qui visent à dénombrer (compter) les
dispositions que l’on peut former à partir des éléments d’un ensemble fini (ou encore les résultats
d’une expérience donnée).

Exemple :
 Combien de plaques d’immatriculation peut-on former avec l’ensemble des chiffres ?.
 On installe cinq personnes dans une voiture, combien y-a-t il de choix possibles ?

2. Définitions :

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 Deux éléments d’un ensemble sont dits «discernables» (ou distinguables) s’ils ne sont pas
considérés comme équivalents, sinon on dira qu’ils sont « indiscernables» (ou
indistinguables) (exemple : jeu de cartes).

 Une « disposition» (ou résultat) est formée d’éléments choisis parmi « n » éléments d’un
ensemble. Si un élément apparaît plus d’une fois, on parle de « disposition avec répétition»,
sinon c’est une « disposition sans répétition». Si les éléments qui figurent dans une même
disposition jouent le même rôle, on dit que « la disposition est non ordonnée», sinon elle
est dite « ordonnée».

Dans ce chapitre, on étudiera les dispositions les plus classiques : arrangements, permutations et
combinaisons avec et sans répétition. Dans la suite, E désignera un ensemble à n éléments (i.e.
cardinal de E = card E = IEI = n) ou encore comme étant l’ensemble des résultats d’une expérience
à n issues (résultats possibles).

3. Le principe fondamental de dénombrement (Règle de multiplication) :

On réalise deux expériences, la première à « n » résultats possibles, et la deuxième en a « m » pour


l’un quelconque des résultats de la première expérience. Alors, il y a « n.m » résultats possibles pour
les deux expériences prises ensemble.

Les n résultats possibles de la 1ère expérience sont notés : a1, a2, a3,…, an.

Les m résultats possibles de la 2ème expérience sont notés : b1, b2, b3,…, bm.

Si on note (ai, bj) pour i =1,2,…,n et j =1,2,…,m un des résultats des deux expériences prises
ensemble. On aura « n.m » résultats possibles des deux expériences prises ensemble.

(𝑎1 , 𝑏1 ) (𝑎1 , 𝑏2 ) … … . (𝑎1 , 𝑏𝑚 )


(𝑎2 , 𝑏1 ) (𝑎2 , 𝑏2 ) … … . (𝑎2 , 𝑏𝑚 )

( (𝑎𝑛 , 𝑏1 ) (𝑎𝑛 , 𝑏2 ) … … . (𝑎𝑛, 𝑏𝑚 ))

Remarque :

 Le résultat de deux expériences prises ensemble est appelé « paire ».


 Le résultat de « k » expériences prises ensemble est appelé « k-uplet » (multiplet) ou suite
de longueur k.

4. Les dispositions les plus classiques :


a. Arrangement avec répétition :

On appelle arrangement avec répétition de k éléments choisis parmi n, une disposition (suite)
ordonnée avec répétition éventuellement de k éléments choisis parmi n. On note ce nombre :

𝑨𝒌𝒏 = 𝒏𝒌

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Exemples :

 Combien de plaques d’immatriculation de sept caractères peut-on former si les deux premiers
caractères sont des lettres et les cinq derniers des chiffres ?
 On jette une pièce de monnaie n fois, combien de résultats possibles peut-on obtenir ?

b. Arrangement sans répétition :

On appelle arrangement sans répétition de k éléments choisis parmi n, une disposition (suite)
ordonnée sans répétition éventuellement de k éléments choisis parmi n. On note ce nombre :

𝒏!
(𝒏) 𝒌 = 𝑩𝒌𝒏 = = 𝒏(𝒏 − 𝟏)(𝒏 − 𝟐) … (𝒏 − 𝒌 + 𝟏) 𝟏≤𝒌≤𝒏
𝒌!
Avec : 𝒏! = 𝑛 (𝑛 − 1)(𝑛 − 2) … 2.1 et 0 ! = 1.

Exemples :

 Combien de numéros de téléphone de 6 chiffres peut-on former si chaque chiffre n’est utilisé
qu’une seule fois ?
 Combien de dispositions peut-on réaliser avec une lettre et un coli dans neuf boites aux lettres
numérotées de 1 à 9 ?

c. Permutation sans répétition :

On appelle permutation sans répétition une disposition ordonnée de l’ensemble des n éléments de
E. On note ce nombre : 𝑷𝒏 = 𝒏!

Remarque : 𝑃𝑛 = (𝒏)𝒏 = 𝒏 !

Exemple :

 Combien de façons possibles y a-t-il de placer 6 personnes autour d’une table, si celle-ci a la
forme d’un U ? si elle est ronde ?.

d. Combinaison sans répétition :

On appelle combinaison sans répétition de k éléments choisis parmi n, une disposition non
ordonnée, sans répétition de k éléments choisis parmi n. On note ce nombre :

𝑛 𝑛!
( ) = 𝐶𝑛𝑘 = 𝑘 = 1,2, … , 𝑛
𝑘 𝑘! (𝑛 − 𝑘)!
𝑛
Les (𝑘 ) sont appelés coefficients binomiaux.

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Propriétés :
𝑛 (𝒏) (𝒏)𝒌
 ( )= 𝒌 = 𝑘 = 1,2, … , 𝑛.
𝑘 𝑘! 𝑃𝑘
𝑛 𝑛
 ( )=( ).
𝑘 𝑛−𝑘
𝑛 𝑛−1 𝑛−1
 ( )=( )+( ).
𝑘 𝑘 𝑘−1

Exemple :

 On veut former un comité comprenant 3 étudiants parmi les 15 étudiants de la post


graduation. Combien y a-t-il de comités possibles ?

Formule du binôme de Newton :

∀𝑎, 𝑏 ∈ 𝐼𝐶, ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁. On a :


𝒏
𝒏
(𝒂 + 𝒃 )𝒏 = ∑ ( ) 𝒂𝒌 𝒃𝒏−𝒌
𝒌
𝒌=𝟎

Le triangle de Pascal :

𝟎
( )
𝟎
𝟏 𝟏
( ) ( )
𝟏 𝟎 𝟏
𝟏 𝟏 𝟐 𝟐 𝟐
( ) ( ) ( )
𝟏 𝟐 𝟏 𝟎 𝟏 𝟐
𝟑 𝟑 𝟑 𝟑
𝟏 𝟑 𝟑 𝟏 ( ) ( ) ( ) ( )
𝟎 𝟏 𝟐 𝟑
𝟏 𝟒 𝟔 𝟒 𝟏 𝟒 𝟒 𝟒 𝟒 𝟒
𝟏 𝟓 𝟏𝟎 𝟏𝟎 𝟓 𝟏 ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
𝟎 𝟏 𝟐 𝟑 𝟒
𝟏 𝟔 𝟏𝟓 𝟐𝟎 𝟏𝟓 𝟔 𝟏 𝟓 𝟓 𝟓 𝟓 𝟓 𝟓
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
𝟎 𝟏 𝟐 𝟑 𝟒 𝟓
𝟔 𝟔 𝟔 𝟔 𝟔 𝟔 𝟔
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
𝟎 𝟏 𝟐 𝟑 𝟒 𝟓 𝟔

e. Permutation avec répétition :

On appelle permutation avec répétition de n éléments formés de « r » groupes discernables


d’éléments indiscernables, une disposition ordonnée de l’ensemble des n éléments, dans le 1er
groupe il y’a n1 éléments indiscernables, dans le 2ème il y en a n2 ,…, et dans le rème il y en a nr, et les r
groupes sont discernables avec : 𝑛 = 𝑛1 + 𝑛2 + ⋯ + 𝑛𝑟 = ∑𝑟𝑖=1 𝑛𝑖 et on note ce nombre :

𝑛 𝑛! 𝑃𝑛
(𝑛 𝑛2 𝑛3 … 𝑛𝑟 ) = 𝑛 ! 𝑛 ! 𝑛 ! … 𝑛 ! = 𝑃 . 𝑃 . 𝑃 . … 𝑃
1 1 2 3 𝑟 1 2 3 𝑟

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Exemple :

 A partir des 6 chiffres suivants : 5,5,5,2,2,9. Combien de numéros de téléphone peut-on


former ?

f. Combinaison avec répétition :

On notera les éléments de E par : 𝐸 = {𝑎1 , 𝑎2 , 𝑎3 , … , 𝑎𝑛 }.

On appelle combinaison avec répétition de k éléments choisis parmi n, la suite dont les k1
premiers termes sont égaux à 𝑎1 , les k2 suivants égaux à 𝑎2 ,.…, les kn suivants égaux à an, avec :
𝑘 = 𝑘1 + 𝑘2 + ⋯ + 𝑘𝑟 = ∑𝑟𝑖=1 𝑘𝑖 et on note ce nombre :

𝑛+𝑘 −1 (𝑛 + 𝑘 − 1)!
𝐾𝑛𝑘 = ( )=
𝑛−1 (𝑛 − 1)! 𝑘!

Conséquences :

𝑛+𝑘−1
• 𝐾𝑛𝑘 = ( )
𝑘
𝑛−1
• 𝐾𝑛𝑘 = 𝐾𝑘+1

Exemple :

• Dans une urne, il y a 6 boules indiscernables, on en tire 3, une par une en les remettant à
chaque fois. Combien y a-t-il de tirages possibles ?

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