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Institut Galilée

Licence SPI 3ème année


TRAVAUX PRATIQUES
EN ELECTRONIQUE FILTRAGE

THEMES ABORDES EN TP

TP 1 : ANALYSE D’UN FILTRE : SIMULATION ET EXPERIMENTATION …..04

TP 2 : SYNTHESE D’UN FILTRE : SIMULATION ET EXPERIMENTATION ... 12

TP 3 : REALISATION D’UN « MINI » ANALYSEUR DE SPECTRES ……...... 32

LES TRAVAUX PRATIQUES DOIVENT OBLIGATOIREMENT ETRE PREPARES AVANT LA


SEANCE EN LABO :
CE POINT SERA SYSTEMATIQUEMENT CONTRÔLE PAR L’ENSEIGNANT.

THIEBAUT Bernard

© INSTITUT GALILEE, 99 avenue Jean-Baptiste-Clément 93430 VILLETANEUSE 2009/2010


INTRODUCTION

Le module FILTRAGE de la 3ème année de licence SPI comprend 16 heures de Travaux


Pratiques réparties en 2 journées de 8 heures.

Au total 3 thèmes y seront abordés :

TP 1. Analyse d’un filtre (simulation et expérimentation) : 4 heures


TP2. Synthèse de filtres (simulation et expérimentation) : 4 heures
TP3. Mise en pratique dans la conception d’un analyseur de spectres : 8 heures

Les 2 premiers TP, d'une durée de 4 heures chacun seront réalisés au cours de la première journée.
Le dernier TP, prévu pour 8 heures, le sera pendant la deuxième journée.
Ce planning est repris dans le tableau ci-dessous :

JOURNEE 1 JOURNEE 2
MATIN TP1 TP3
APRES-MIDI TP2 TP3

En début du cycle de TP, les étudiants se regrouperont en binômes. Les regroupements


seront définitifs et valables pour toute la série. (exceptionnellement en cas d’absence dans un
binôme, l’étudiant présent pourra se joindre à un groupe de deux étudiants complet mais il
faudra l’indiquer sur le compte-rendu correspondant).

1. Préparation de la séance.

Les séances de travaux pratiques permettent de vérifier expérimentalement et/ou par


simulation électronique sur des montages, certaines des notions vues en cours. Il est donc
indispensable que le cours soit parfaitement appris avant d'aborder la séance. Pour
chacune de ces séances, l'étudiant dispose d'un sujet qui le guide dans son travail et lui
demande de répondre à un certain nombre de questions, d'étudier ou de prédéterminer un
montage particulier.

Une grande partie de ce travail sera à faire avant la séance de


manipulation, sinon vous aurez du mal à terminer le TP si vous
passez trop de temps à faire vos calculs pendant la séance.
Sur les pages de garde de chaque TP sont indiqués les éléments
théoriques à regarder et/ou les questions théoriques à préparer
avant chaque séance.
En début de séance, l’enseignant fera un rapide « tour de table »
pour vérifier et évaluer le degré de préparation de chaque
étudiant/binôme.

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2. Travail en salle de TP.

Pour vérifier le bon avancement du travail en séance, des appels à l'enseignant sont
régulièrement demandés pour que ce dernier contrôle la validité des montages et des mesures
effectués ou des simulations demandées, vérifie si les points abordés ont bien été compris en
posant quelques petites questions en rapport avec les manipulations effectuées et les résultats
obtenus.

3. Compte rendu.

Chaque binôme devra faire un compte rendu précis de son travail qu'il faudra remettre à
l'enseignant à la fin de chaque séance. Sa rédaction fera apparaître chaque fois toutes les
étapes de l'analyse des problèmes posés en utilisant les outils descriptifs appropriés :

schémas, justifications théoriques‚ commentaires ...

Les résultats expérimentaux seront mis en valeur et commentés ou mieux critiqués s’il le faut.

La présentation sera claire, aérée et soignée et la rédaction sera faite dans un français
grammaticalement correct. Dès que celle-ci s'impose, une conclusion clairement exposée
fera la synthèse des différentes étapes du travail demandé.

4. Notation.

La note finale du TP tiendra compte des 3 points précédents :


- de la préparation faite avant la séance,
- du travail en séance et des résultats obtenus,
- du compte rendu.
La non préparation, la non remise du compte-rendu ou l'absence non justifiée à une séance
entraînera l'attribution d'une note nulle.

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LICENCE SPI
ème
3 année

TP N°1
ANALYSE D’UN FILTRE

Préparation de la séance à faire chez soi :

Partie I : Etude théorique d’un filtre.

Objectifs principaux :
Etude théorique, simulation et réalisation d’un filtre du second ordre

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I. ETUDE THEORIQUE D'UN FILTRE (À préparer avant la séance !!!)
On considère le montage de la figure I.1. ci-dessous :

Figure I.1.
L'A.O.P. utilisé sera un 741 (ou un équivalent) considéré comme idéal pour les calculs théoriques.
I.1. QUESTION QUALITATIVE RAPIDE ET DE BON-SENS
Peut-on rapidement et sans calcul prévoir le type de ce filtre ?
Expliquer clairement votre raisonnement.
I.2. APPROCHE THEORIQUE
Une autre façon, PLUS QUANTITATIVE, d'étudier les propriétés de ce filtre consiste à déterminer sa
fonction de transfert T( jω) en régime linéaire harmonique (sinusoïdal).

Montrer que l'on peut ici écrire :

ω
2jm
ω0
T(jω) = Tmax . 2 avec :
ω ω
1 + 2jm + (j )
ω0 ω0

R2 1 R' R .R
Tmax = − , ω0 = 2πf 0 = ,m = , R' = 1 3
2R 1 C R' R 2 R2 R1 + R 3

L’ENSEIGNANT VERIFIERA VOTRE PREPARATION EN DEBUT DE SEANCE !!!

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Remarque importante :
Pour les deux parties suivantes, il est fortement conseillé (voire obligatoire) que les étudiants les
mènent en parallèle : un étudiant s’occupera de la simulation logicielle sous PSPICE (partie II.)
pendant que l’autre effectuera l’étude expérimentale (partie III.).

Sinon, le risque de ne pas tout faire est important !!!

II. SIMULATION LOGICIELLE


On commencera par saisir le schéma sous PSPICE afin de réaliser une simulation logicielle de ce
montage pour en tracer le diagramme de BODE pour le module de T( jω) .

On prendra en outre :
R1=10kΩ, R2=330kΩ, R3 = 5,3 kΩ, C=47nF
Pour les étudiants qui ne connaissent pas PSPICE, il existe un tutorial sur les PC des labos qui leur
permettra de prendre en main ce logiciel :
- saisie du schéma,
- paramétrage des composants,
- simulation logicielle et/ou temporelle…

Demandez à l’enseignant pour plus d’informations à ce sujet.


On peut se procurer le CDROM ou télécharger ce logiciel
sur le site de artedas (ex ALS design)
II.1. Pour les valeurs des composants fournis, mesurer avec les curseurs :
-la fréquence centrale f0 de ce filtre,
- le gain Gmax (en dB) pour cette fréquence : Gmax = 20.log( Tmax ),
- les fréquences de coupure à - 3 dB : fB et fH (en choisissant fB < fH ),
- la bande passante BP à - 3 dB : BP = fH – fB.
Remarque : il est inutile, voire non pertinent, de donner les fréquences ou les gains avec 2 ou 3 chiffres
après la virgule, compte-tenue de la tolérance sur les composants utilisés :
une précision à l’unité est largement suffisante !!!
Vérifier, sur les résultats obtenus par la simulation, notamment les valeurs obtenues pour le gain
maximum Gmax et pour f0 en utilisant les résultats théoriques précédents.
Vérifier qu’on peut écrire : BP = 2.m.f0.
Expliquer les écarts éventuels.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

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II.2. On se propose ensuite, en gardant toutes les valeurs précédentes pour les composants, sauf pour
R3, de déterminer les valeurs de R3 qui correspondent à :

f0 = 100, 200, 300, 400 et 500 Hz.

On remplira donc le tableau (R3, f0, Gmax, fB, fH, BP) de la figure I.2. ci-dessous en prenant en compte
la remarque précédente sur la précision des valeurs à relever.

R3 (kΩ) f0 (Hz) Gmax (dB) fB (Hz) fH (Hz) BP (Hz)


100
200
300
400
500
Figure I.2.

Quelles remarques importantes peut-on faire sur ces résultats ?

f0
Comment évolue le facteur de qualité Q = quand R3 diminue ?
BP

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

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III. ETUDE EXPERIMENTALE
Réaliser le montage précédent sur une maquette d’essai. Procéder avec soin pour faciliter la détection et
la correction des éventuels problèmes (erreurs de câblage, faux-contacts, problème sur les alimentations
ou oubli d’un fil de masse, défaillance d’un composant ...).

Il existe d’ailleurs, sur les PC des labos, un document vous donnant quelques précisions à ce sujet :

Demandez à l’enseignant pour plus d’informations là-dessus.

En prenant R3 = 5,3 kΩ, valeur permettant d’obtenir f0 = 100 Hz, tracer expérimentalement le
diagramme de BODE du module de la fonction de transfert de ce filtre.

Mesurer expérimentalement f0, Tmax, fB, fH et BP (voir plus bas pour le mode opératoire).

Mesurer aussi le déphasage entre les signaux Vs(t) et Ve(t) pour les fréquences f0, fB et fH.

Comparer vos résultats pratiques avec les résultats obtenus précédemment par la simulation.

Indication pour le mode opératoire permettant de mesurer f0 :

Régler les 2 GND de l’oscilloscope (en général au centre de l’écran).

Régler la fréquence du GBF à très basse fréquence.

Visualiser les signaux Ve(t) et Vs(t) respectivement sur les voies 1 et 2 (ou A et B) de l’oscilloscope.
(les traces doivent être stables sur l’écran de l’oscilloscope).

Augmenter progressivement la fréquence du GBF jusqu’à obtenir Ve(t) et Vs(t) en parfaite opposition
de phase. Il faut que Vs(t) reste sinusoïdal. Agir en conséquence sur Ve(t) pour qu’il en soit toujours
ainsi.

Relever la fréquence du GBF lorsque Ve(t) et Vs(t) sont en parfaite opposition de phase. C’est f0.

Justifier pourquoi.

Vérifier bien sûr qu’au delà de f0, Vs(t) diminue. Pourquoi?

Puis en déduire Tmax par une mesure sur Ve(t) et Vs(t). En déduire Gmax (= 20.log( Tmax ).

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Indication pour le mode opératoire permettant de mesurer fB et fH :

Mesurer le plus précisément possible l’amplitude (valeur crête) ou la valeur crête-crête de Vs(t) à la
fréquence f0. On pourra prendre pour Ve(t) la valeur la mieux appropriée pour cette mesure.

Sans changer l’amplitude de Ve(t), augmenter progressivement la fréquence du GBF pour que la
valeur crête (ou crête-crête) de Vs(t) soit égale à la mesure précédente divisée par 2 (environ 70%
de la mesure précédente). Lorsque que ce sera le cas, votre générateur aura la fréquence
expérimentale fH recherchée.

Procéder de même en diminuant la fréquence du GBF pour mesurer fB.

Indication pour le mode opératoire pour mesurer le déphasage ϕ entre Ve(t) et Vs(t) :
Mesurer l’écart temporel ∆t entre 2 instants analogues de Ve(t) et de Vs(t) (par exemple entre 2
maximums successifs ou mieux et plus précis entre 2 passages par 0 (vos « GND » doivent être
parfaitement réglés sur les 2 voies de l’oscilloscope) sur 2 fronts montants ou descendants successifs
de Ve(t) et Vs(t)).

Transformer cet écart temporel ∆t en un déphasage ϕ exprimé en ° (ou en rad) par une simple « règle
de 3 ».

Trouver le signe de ce déphasage en vous posant la question : qui est en avance sur qui ?

Faire cette manipulation pour les 3 fréquences demandées.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

En prenant pour R3 au choix une des autres valeurs obtenues dans le tableau rempli dans la partie
simulation, tracer expérimentalement le diagramme de BODE du module de la fonction de transfert
du filtre sur le même graphe que précédemment.

Comparer les deux courbes.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

Indiquez des exemples d’applications possibles pour ce type de filtre.

Quelles en sont ses principales limitations ?

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LICENCE SPI
3ème année

TP N°2
SYNTHESE DE FILTRES

Préparation de la séance à faire chez soi :

Partie I et II : A lire et bien comprendre l’utilité d’un gabarit


Partie III : Lire et comprendre l’exemple de synthèse fourni
(répondre aux différentes questions)

Objectifs principaux :
Réaliser un filtre à partir d’un gabarit
Maîtriser l’utilisation des polynômes (Tchebychev et Butterworth)
Utiliser les techniques de dénormalisation.

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I. INTRODUCTION
Le filtrage est une fonction essentielle en électronique et en télécommunications.

Un filtre a pour but de séparer des composantes utiles d’information d’un signal donné, en éliminant les
parties non désirées.

Les filtres actifs, basés sur l’utilisation de transistors pour les hautes fréquences ou de circuits intégrés
type A.O.P. pour les moyennes et basses fréquences permettent d’obtenir des fonctions de transfert
imposées la plupart du temps par la donnée d’un gabarit (sorte de cahier des charges à respecter)
définissant les principales caractéristiques souhaitées et donc à respecter :

 dans la bande passante :

- gain,
- variation maximale tolérée,
- fréquences définissant la bande passante ...

 et dans la bande atténuée :

- affaiblissement minimal,
- fréquences limites ...

Plusieurs filtres permettent de satisfaire à un même gabarit.

Les critères de choix entre ces différentes solutions pourront alors être des considérations :

- de comportement de la phase,
- de régularité du temps de propagation de groupe 1,
- de comportement en régime transitoire,
- de complexité de réalisation,
- de présence de réglages plus ou moins importants,
- de facilité de mise au point,
- de coût ...


1Le temps de propagation de groupe noté τ s’exprime par τ= où ϕ(ω) est le déphasage induit par le filtre pour chaque

pulsation ω. Pour que le filtre transmette une bande de signal utile sans la déformer, il faut que τ soit le plus constant
(régulier) possible dans la bande passante assurant ainsi un retard identique pour chaque composante spectrale.
Malheureusement ces considérations de phase sont en général incompatibles avec une forte sélectivité.

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A titre indicatif, le tableau de la figure II.1. ci-dessous compare différentes réalisations possibles, parmi
les plus courantes en donnant les points forts et les points faibles de chacune.

Figure II.1.

La méthode de synthèse présentée plus loin est basée mathématiquement sur l’utilisation de polynômes
présentant des caractéristiques particulières.

Mais de façon très générale, une synthèse de filtre sera toujours plus dure et plus délicate à réaliser
qu’une analyse : dans ce dernier cas, on donne un schéma tout fait avec des valeurs de composants et il
ne reste plus qu’à vérifier les performances obtenues.

Par contre, dans le cas de la synthèse, il faut tout trouver soi-même : schéma du filtre, valeurs des
composants. Et ensuite, il faut enchaîner par une analyse pour vérifier que la solution retenue est bien
conforme au gabarit initial …

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II. LES PRINCIPAUX GABARITS.
Nous ne présenterons ici deux types de gabarits : passe bas et passe bande.

Les méthodes de synthèse pour un passe haut ou un coupe bande sont comparables.

II.1. Gabarit pour un filtre passe bas.

Si on trace le module de la fonction de transfert en dB en fonction de la fréquence, on obtient pour un


passe bas le gabarit de la figure II.2. suivante :

T
dB
Amax

Amin

fp fa
f

passe-bas
Figure II.2.

La courbe réelle du filtre ne doit pas passer ni couper les zones hachurées : elle doit rester
dans la bande non hachurée comprise entre ces deux zones.

Quatre paramètres (fp, fa, Amax et Amin) permettent de caractériser ce gabarit :

L’intervalle [0 ; fp] est la bande passante : fréquences qui passent à travers le filtre.
L’intervalle [fa ; + ∞ [ est la bande coupée : fréquences éliminées par le filtre.
fp
k= est appelé la sélectivité du filtre :
fa
- k = 1 pour un filtre passe bas idéal,
-
- k < 1 pour un passe bas réel : plus k sera proche de 1 , plus l’ordre du filtre sera élevé...

Amax est l’atténuation maximale dans la bande passante : il ne faut pas que les fréquences qui passent
à travers le filtre soient atténuées de plus de Amax.
Amin est l’atténuation minimale dans la bande coupée : il faut que les fréquences éliminées par le filtre
subissent une atténuation supérieure à Amin.

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II.2. Gabarit pour un filtre passe bande.

Pour un passe bande, la méthode ne s’applique que pour des gabarits symétriques (sur une échelle
logarithmique bien sûr).

Si on trace le module de la fonction de transfert en dB en fonction de la fréquence, on obtient pour un


passe bande le gabarit de la figure II.3. suivante :

T
dB fa- fp- fo fp+ fa+
Amax
f
Amin

passe-bande

Figure II.3.

L’intervalle [fp - ; fp +] est la bande passante.

L’intervalle ] - ∞ ; fa- ] ∪ [fa+, + ∞ [ est la bande coupée.

f0 est la fréquence centrale.

+ −
fp −fp
B= est appelée la largeur de bande relative : utilisée pour le passage passe bas vers passe
f0
bande.

+ −
f −fp
k= p + −
est appelée la sélectivité du filtre.
fa −fa
- k = 1 pour un filtre passe bande idéal,
-
- k < 1 pour un passe bande réel : plus k sera proche de 1 , plus l’ordre du filtre sera élevé...

Amax est l’atténuation maximale dans la bande passante,

Amin est l’atténuation minimale dans la bande coupée.

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III. UN EXEMPLE « TYPE » DE SYNTHESE.

La méthode proposée est constituée d’un certain nombre d’étapes, qu’il faut réaliser les unes à la suite
des autres :

- détermination de l’ordre minimal du filtre pour respecter les contraintes du gabarit,

- récupération des polynômes normalisés,

- dénormalisation et calcul des composants,

- vérification des performances par simulation et/ou réalisation expérimentale…

Cette méthode est ici présentée pour un passe-bas de type Tchebychev sur un exemple complet :

fp= 8 kHz, fa = 12 kHz, Amax = 1dB et Amin = 8 dB,


(cf. gabarit à respecter fourni à la dernière page de ce TP).

Ce gabarit sera utilisé d’ailleurs dans la suite du TP pour tracer votre courbe fournie par la simulation et
celle fournie par l’expérimentation.

fp 8
On en déduit : k = = .
f a 12

1 12
En fait, en pratique, on a plutôt besoin de : = = 1,5 (cf. partie suivante).
k 8

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III.1. Détermination de l’ordre du filtre.

On utilise l’abaque de Kawakami de la figure II.4. ci-dessous.

Cet abaque est paramétré par l’ordre n du filtre (différentes courbes pour différentes valeurs de n) :
- on repère sur les 2 échelles verticales à gauche les valeurs de Amax = 1 dB et de Amin = 8 dB
souhaitées,
- que l’on joint par une droite (ci-dessous en pointillés),
- qui prolongée donne l’ordonnée d’un point N sur l’abaque,
- l’abscisse de ce point N est obtenue par la valeur de 1/k = 1,5.

Figure II.4.

On trouve un ordre n « compris entre 2 et 3 » et on prendra n= 3 :


car comme on le dit souvent : « qui peut le plus, peut le moins !!! ».

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III.2. Utilisation des polynômes de Tchebychev.

Ces polynômes sont donnés sur la figure II.5. ci-dessous.

Ils permettent de réaliser la fonction de transfert souhaitée.

Attention, ils sont donnés pour une atténuation Amax=1dB dans la bande passante et pour un passe bas
normalisé.

Degré du polynôme Polynômes de Tchebychev du passe bas normalisés


donc ordre du filtre (dénominateur de la fonction de transfert normalisée)
1 x+1,965
2 ( x 2 + 1,098x + 1103
, )
3 ( x + 0,494)( x 2 + 0,494x + 0,994)
4 ( x 2 + 0,279 x + 0,987)( x 2 + 0,674x + 0,279)
5 ( x + 0,289 )( x 2 + 0,179 x + 0,998)( x 2 + 0,468x + 0,429 )
6 ( x 2 + 0,124x + 0,991)( x 2 + 0,340x + 0,558)( x 2 + 0,460x + 0,125)

Figure II.5.

Petite « parenthèse » pour expliquer d’où viennent ces polynômes :

Prenons le cas simple du premier degré : n = 1. Le tableau précédent donne x+1,965.

La fonction de transfert recherchée est celle d’un premier ordre.

Si on prend une basique cellule de type RC passe bas, on sait que sa fonction de transfert s’écrit :

1 1 1
T = = avec ω p = = pulsation de coupure à –3dB.
1 + jRCω 1 + j ω RC
ωp

Ce qui en pulsation réduite s’écrit donc :

1 ω
T= en posant x= j = pulsation complexe réduite qui sert pour la dénormalisation.
1+ x ωp

Pourquoi a t’on alors dans le tableau précédent x+1,965 pour le dénominateur de cette fonction de
transfert au lieu de x+1 ?

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1
Tout simplement parce que si on raisonnait avec la fonction de transfert T = , pour x = j, donc
1+ x
pour ω = ωp , on aurait une atténuation Amax de 3 dB pour ω = ωp au lieu des 1 dB souhaité.

Il faut donc raisonner sur une autre fonction de transfert T’ qui possède une autre pulsation de coupure
1
à –3dB appelée ω’p et qui s’écrit donc : T’= .
ω
1+ j
ω' p

En prenant ω’p > ωp , on s’assure que pour ω = ω’p on a Amax = 3 dB, mais que pour ω=ωp on doit avoir
Amax = 1 dB.

On trouvera donc ω’p en résolvant l’équation :

(attention c’est le log décimal et pas népérien ! ! !)

1 ωp 1

T'( jω p ) = 20 log( = −1dB donc : 1 + ( ) 2 = 10 20


dB
ωp ω' p
1+ ( )2
ω' p

Ce qui donne finalement ω’p = 1,965.ωp.

Ayant compris d’où venait ce terme 1,965, comment l’utilise t’on pour dénormaliser le filtre ?

1,965
Il faut raisonner sur la fonction de transfert normalisée de la forme : .
x + 1,965

(le dénominateur est fourni par le tableau précédent et ne pas oublier d’adapter le numérateur pour que
quand x tend vers 0 (donc aux très basses fréquences) on retombe bien sur le gain de 1 de la cellule RC
passe-bas de référence).

Pour trouver ensuite les valeurs de R et C, il faut identifier :

1,965 1,965 1 1 1
= = = ⇒ RC = .
x + 1,965 j ω + 1,965 j ω
+ 1 jRCω + 1 1,965.ωp
ω'p 1,965.ωp

(ce qui revient à dénormaliser avec ω’p = 1,965.ωp).

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 20


Exemple :

Si on veut une atténuation de 1 dB avec un premier ordre, pour fp = 8 kHz, on obtient :

1
pour C = 1 nF : R = −9
= 10,1 kΩ, soit R = 10 kΩ.
10 .1,965.2π.8.10 3

Si on avait utilisé ωp = 2πfp = 2π.8.103 pour dénormaliser, on aurait obtenu –3dB pour 8 kHz au lieu
des –1 dB souhaités !!!

On peut d’ailleurs vérifier la légitimité de ces valeurs, avec le graphe de la figure II.6. ci-dessous obtenu

par simulation avec C = 1nF et R = 10 kΩ. (regarder les coordonnées du curseur A1 ...).

A1

Figure II.6.

Mais refermons cette parenthèse pour continuer notre synthèse…

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III.3. Dénormalisation et réalisation du schéma.

Pour la valeur n = 3 qu’on avait obtenue avec l’abaque, on lit, pour le dénominateur de la fonction de
transfert :

( x + 0,494)( x 2 + 0,494x + 0,994)

Ce qui donne :

1 1 1
T(x) = = . 2 = T1(x).T2(x)
( x + 0,494).( x + 0,494x + 0,994) ( x + 0,494) ( x + 0,494x + 0,994)
2

obtenue par la mise en cascade de 2 filtres comme indiqué sur la figure II.7. :

Ve T1(x) T2(x) Vs

T(x) = T1(x) . T2(x)

Figure II.7.

- T1(x) est une cellule du premier ordre,

- T2(x) est une cellule du second ordre.

Ce qui donnera bien au final un filtre du troisième ordre.

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- dénormalisation de T1 de dénominateur : x+0,494 :

0,494 0,494 1
Ce qui donne T1(x) = = = qu’il faut donc identifier avec la
x + 0,494 j ω ω
+ 0,494 j +1
ωp 0.494.ωp
fonction de transfert d’un filtre classique RC passe bas donnée par :

1
T1(jω) = .
1 + jRCω

Ce qui donne :

1
RC = avec : ωp = 2πfp = 2π.8000 rd/s.
0,494. ωp

Si on prend : C = 1 nF, on obtient R = 40 kΩ.


En fait et en pratique, on choisira la valeur normalisée la plus proche : soit R = 39 kΩ.

- dénormalisation de T2 de dénominateur : x 2 + 0,494x + 0,994 :

On choisit d’utiliser une structure de type Sallen Key dont le schéma est donné sur la figure II.8. ci-
dessous :

Figure II.8.

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1
Sa fonction de transfert, du second ordre, s’écrit : T2(jω) = .
1 + 2 jRC 2 ω − R 2 C1 C 2 ω 2

La fonction de transfert normalisée T2(x) fournie par le tableau des polynômes s’écrit :

0,994 1
T2(x) = =
x + 0,494x + 0,994
2
0,494 x2
1+ x+
0,994 0,994

ω
En se rappelant que x = j et en identifiant ces deux fonctions de transfert, on obtient :
ωp

1 0,494
R2 C1 C2 = et 2RC2 = . avec : ωp = 2πfp = 2π.8000 rad/s.
ω .0,994
2
p ωp .0,994

Si on choisit par exemple C1 = 100 nF, les deux formules précédentes donnent :

R = 800Ω et C2 = 6,2 nF.

Remarque importante :
En pratique, et contrairement à ce que j’ai fait ici, il vaut mieux fixer d’abord R (typiquement de l’ordre
du kΩ), puis en déduire les capacités. Expliquer pourquoi.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 24


III.4. Simulation.
Les courbes de réponse du module et de la phase sont données sur les figures II.9. (a) et (b) ci-dessous.

B1
t
(a)
t

B2
t

On vérifiera bien, en regardant les coordonnées des 2 curseurs B1 et B2, que les conditions imposées
par le gabarit sont bien respectées, ce qui valide cette méthode de synthèse.

(b)
t

Figure II.9.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 25


Remarque : dans la simulation précédente, la structure du second ordre a été mise en premier.
Pourquoi ?

De façon générale, hormis des considérations sur les adaptations d’impédance, si la tension d’entrée
est élevée (100 mV à 1 V par exemple), on placera en tête les circuits à faible coefficient de surtension,
pour éviter que les étages suivants, à fort coefficient de surtension ne viennent rentrer en saturation.

Par contre, si la tension d’entrée est faible (quelques mV ou moins), on placera en tête les circuits à fort
coefficient de surtension pour éviter qu’une atténuation prématurée ne viennent dégrader le rapport
signal sur bruit.

III.5. Interprétations des résultats.

On pourra voir sur la courbe de la figure II.10. suivante, la contribution de chacune des 2 cellules
employées.

La surtension du second ordre compense le fait que le premier ordre coupe très tôt.
La différence entre les deux pulsations de coupure des filtres explique l’ondulation dans la bande
passante du filtre résultat. (les filtres de Tchebychev sont connus pour avoir une ondulation importante
dans la bande passante, mais pas d’ondulation dans la bande coupée).

Figure II.10.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 26


On donne également sur la figure II.11., ce qui se passerait si on mettait la cellule RC en premier.

Figure II.11.

Commenter ces résultats et expliquer l’allure de ces courbes en les comparant à celles obtenues lorsque
la structure du premier ordre était mise en dernière position.

On retiendra au final le principe général de la synthèse :

On voit que les méthodes de synthèse que l’on présente ici


consistent à « modeler » une fonction de transfert résultat
à partir de fonctions de transfert du premier et/ou du second ordre
en jouant sur les différences
entre les fréquences de coupure et les coefficients d’amortissement
de chacune des cellules constituantes.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 27


IV.TRAVAIL A REALISER.
Synthèse d’un passe bas par la méthode de Butterworth.
Réaliser le même passe bas que précédemment : Amax = 1dB, Amin = 8 dB, fp= 8 kHz et fa = 12 kHz.
en utilisant cette fois-ci les polynômes de Butterworth.
On donne au fur et à mesure dans le texte tous les éléments nécessaires pour réaliser cette synthèse.
1. Déterminer l’ordre du filtre nécessaire pour respecter ces contraintes en utilisant l’abaque de la
figure II.12., valable pour les filtres de Butterworth.

Figure II.12.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 28


Comparer l’ordre obtenu avec l’ordre du filtre de Tchebychev précédent et expliquer la différence.

2. Utilisation des polynômes de Butterworth.

Ces polynômes sont donnés sur le tableau de la figure II.13. Ils permettent de réaliser la fonction de
transfert souhaitée. Ils sont donnés pour une atténuation Amax=3 dB dans la bande passante et pour un
passe bas normalisé.

Degré du polynôme Polynôme de Butterworth du passe-bas normalisé


1 x+1
2 ( x2 + 2 x + 1)
3 ( x + 1)( x 2 + x + 1)
4 ( x2 + 0,765x + 1)( x 2 + 1848
, x + 1)
5 ( x + 1)( x2 + 0,618x + 1)( x 2 + 1,618x + 1)
6 ( x2 + 0,5176x + 1)( x 2 + 2 x + 1)( x2 + 1,9319 x + 1)

Figure II.13.

NOTE INDICATIVE (MAIS PAS UTILE ICI CAR ON REALISE UN FILTRE PASSE-BAS) :
Pour passer d’un passe bas normalisé à un passe bande normalisé de largeur de bande relative B, il faut
faire le changement de variable suivant sur les polynômes précédents :
1 1
x → .( x + )
B x

NOTE IMPORTANTE :
Les polynômes donnés ici le sont pour Amax = 3 dB, et donc si on utilise ωp = 2πfp = 2π.8000 rd.s-1 pour
dénormaliser la fonction de transfert, on obtiendra –3dB pour fp = 8 kHz, comme on l’a vu
précédemment dans l’exemple.

Il faut donc auparavant calculer la pulsation ω’p qui servira pour la dénormalisation.
C’est l’objet de la question suivante...

3. A partir de l’expression générale du module de la fonction de transfert d’un filtre de Butterworth


1 ω' p
H(x ) = , déterminer la fréquence de coupure f’p = à utiliser pour obtenir au maximum
1+ x
2n 2π
l’atténuation Amax de 1 dB demandée pour ce filtre à la fréquence fp = 8 kHz.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 29


4. Puis on dénormalisera les filtres avec la pulsation de coupure ω’p pour calculer les valeurs des
composants à utiliser (penser à utiliser la remarque importante de la page 24 précisant dans quel ordre il
faut calculer les composants, sans oublier de la justifier ...).

Vous pouvez conserver la structure de Sallen Key pour les polynômes d’ordre 2, ou bien changer de
structure si vous le souhaitez ...

5. On réalisera ensuite la simulation du schéma obtenu (pour les valeurs des composants, vous pouvez
utiliser les valeurs normalisées existantes les plus proches de celles que vous avez obtenues par le
calcul dans la partie précédente) et on tracera la courbe obtenue en reportant quelques points sur le
gabarit fourni dans la dernière page de ce TP, en vérifiant que les contraintes de ce gabarit sont bien
respectées.

On interprétera les résultats de la simulation (influence de chaque filtre constituant, comparaison avec
le filtre de Tchebychev précédent ...).

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

6. On réalisera ensuite expérimentalement le filtre et on tracera (d’une autre couleur que


précédemment) son diagramme de Bode expérimental du module sur le même graphe, en vérifiant que
les contraintes du gabarit sont bien respectées.

Conclusions sur les résultats expérimentaux obtenus pour ce filtre.

ON APPELERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

Suite aux différentes simulations et essais pratiques que vous avez pu réaliser, essayer de récapituler les
principaux avantages et inconvénients de ce type de méthode de synthèse et des réalisations qu’elle
permet d’obtenir.

Voyez-vous une solution pour s’affranchir des principaux problèmes liés à cette méthode.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 30


log(f)

100 kHz

10 kHz

1 kHz

-1 -5 -10

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 31


LICENCE SPI
3ème année

TP N°3
MINI-ANALYSEUR DE SPECTRES

Préparation de la séance à faire chez soi :

Partie I : A lire et bien comprendre (répondre aux différentes questions)


Partie II.2. : Tracer les spectres théoriques à obtenir.
Partie III.2 : Etude théorique et calcul des valeurs des composants du filtre
passe bande utilisé.

Objectifs principaux :
Poser les principes de l’analyse spectrale,
Définir un synoptique pour un « mini-analyseur » de spectres,
Etudier les différents étages : multiplicateur, filtre, détecteur,
Réaliser le système complet.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 32


L'objectif, pour cette séance de 8 heures, est de voir les principes permettant de réaliser l'analyse
spectrale d'un signal périodique.

On va donc concevoir un "mini" analyseur de spectres qui permettra de visualiser les différentes
harmoniques de la décomposition en séries de Fourier d'un signal périodique noté e(t).

I. ELEMENTS THEORIQUES. PRINCIPES MIS EN OEUVRE

I.1. Première approche intuitive.

La première idée qui vient est d'utiliser un filtre passe bande (filtre sélectif), centré sur une fréquence
f0, que l'on peut faire varier : chaque fois que f0 sera égale à un multiple du fondamental F du signal
périodique à analyser, le filtre fournira en sortie un signal proportionnel à cette harmonique. Ainsi,
en faisant varier f0 de 0 à FM (fréquence maximum du spectre de e(t)), on détectera successivement
toutes les harmoniques de e(t) :
éventuelle composante continue, fondamental à F, harmonique 2 à 2F, … harmonique k à kF, …,
dernière harmonique p détectable à FM = pF (p entier).

Le principe de cette méthode est résumé sur la figure III.1 :

Amplitude
des raies
de e(t)
fonction de transfert du filtre passe-bande
centré sur f réglable
0

f
0 f F 2F 3F F = pF
0 M

balayage des fréquences obtenu en


faisant varier f
0

Figure III.1.

En pratique, ce dispositif est techniquement difficile à réaliser.

Donner en les principales raisons.

Aide : on raisonnera sur la bande passante nécessaire pour que le filtre sélectif soit suffisamment
efficace pour ne détecter qu’une seule harmonique à la fois puis sur l'évolution de son facteur de
qualité lorsque f0 augmente…

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 33


I.2. Seconde tentative.

"Puisque le filtre sélectif ne peut aller vers les raies, les raies iront vers le filtre sélectif !!!"
pour paraphraser la célèbre réplique de Lagardère.

Voilà la clef de notre recherche : déplacer les raies devant un filtre sélectif de fréquence centrale f0, fixe
cette fois. On réalise une transposition de fréquence.

Cette transposition (modification, changement) de fréquence est réalisée par une simple multiplication
par un signal sinusoïdal p(t) appelé porteuse (carrier en anglais). C'est une technique utilisée
fréquemment en modulation.

Notons fc la fréquence de cette porteuse, et A son amplitude.

Et donc : p(t) = A.cos(2πfct).

Pour simplifier, on va raisonner sur une seule raie (par exemple le fondamental à F d'amplitude C1) de
e(t).

Pour les autres raies, le raisonnement sera le même, en remplaçant successivement F par :
2F, 3F, .…,kF …

On a donc, en effectuant le produit de p(t) par le fondamental de e(t), la sortie s×(t) du multiplieur qui
s'écrira :

s×(t) = p(t).C1.cos(2πFt) = A.cos(2πfct).C1.cos(2πFt).

Il est intéressant de raisonner avec les exponentielles complexes, pour faire apparaître plus facilement
les différentes raies du spectre bilatéral de s×(t).

2 πfct 2 πfct 2 πFt 2 πFt


ej + e−j ej + e−j
s×(t) = A.( ).C1 .( ) soit :
2 2

A.C1 j2 π( fc + F) t
s×(t) = .(e + e j2 π( fc − F) t + e j2 π( − fc + F) t + e − j2 π( fc + F) t )
4

Ce qui donne 4 raies pour le spectre bilatéral de s×(t) aux fréquences :

fc + F ; fc - F ; -fc + F ; -fc - F.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 34


Deux cas peuvent ensuite être envisagés.

• cas où fc > F :
Les spectres de la figure III.2. résument la situation :
spectre bilatéral de e(t)

C /2
1

f
-F F
spectre bilatéral de p(t)

A /2

f
-fc fc
spectre bilatéral de sx(t)

AC /4
1

F F F F

f
-fc-F -fc -fc+F fc-F fc fc+F f0
variation de fc fixe

Figure III.2.
Comme on peut le voir ci-dessus, en utilisant un filtre passe bande de fréquence f0 fixe située plutôt
vers les hautes fréquences du spectre et en faisant varier la fréquence fc de la porteuse (en gardant fc
< f0), on va déplacer la raie de fréquence fc + F.
En sortie, le passe bande fournira :
- un signal lorsque :

fc + F = f0 ⇒ fc = f0 - F.
C'est ce signal en sortie du passe bande qui indiquera la présence d'un raie de fréquence F= f0 - fc dans
le spectre du signal à analyser e(t).
- et rien sinon.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 35


C'est cette technique qui est utilisée dans les analyseurs de spectre du commerce.

On utilise un passe bande de fréquence f0 fixe plus grande que FM.

Et ainsi, comme le montre le schéma de la figure III.3. ci-dessous, en faisant varier la fréquence fc de la
porteuse entre f0 - FM (pour visualiser la dernière raie à FM) et f0 (pour visualiser l'éventuelle
composante continue de e(t)), on peut visualiser tout le spectre de e(t), en venant successivement
déplacer les raies de e(t) devant le filtre sélectif.

Amplitude
des raies
de sx(t)
fonction de transfert du filtre passe-bande
centré sur f fixe
0

f
0 f -2F f -F f f +F f +2F f
c c c c c 0

balayage des fréquences obtenu en


faisant varier f
c

Figure III.3.

Pourquoi, à votre avis, ce principe est-il délicat à mettre en œuvre dans le cadre de cette séance de
TP ?

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 36


• cas où fc < F :

Les spectres de la figure III.4. résument la situation :

spectre bilatéral de e(t)

C /2
1

f
-F F
spectre bilatéral de p(t)

A /2

f
-fc fc
spectre bilatéral de sx(t)

AC /4
1

fc fc fc fc

f
-F-fc -F -F+fc f0 F-fc F F+fc
fixe

Figure III.4.

Comme on peut le voir ci-dessus, en utilisant un filtre passe bande de fréquence f0 fixe située cette fois-
ci plutôt vers les basses fréquences du spectre et en faisant varier la fréquence fc de la porteuse, on va
déplacer la raie de fréquence F - fc, qui va se rapprocher de f0 lorsque fc augmente.

En sortie, le passe bande fournira :

- un signal lorsque :

F - fc = f0 ⇒ f c = F - f 0.

C'est ce signal en sortie du passe bande qui indiquera la présence d'un raie de fréquence F = fc + f0 dans
le spectre du signal à analyser e(t).

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 37


- mais aussi un signal lorsque :

-F + fc = f0 ⇒ f c = F + f 0.

C'est ce signal en sortie du passe bande qui indiquera la présence d'un raie de fréquence F = fc - f0 dans
le spectre du signal à analyser e(t).

En fait, c'est la même raie qui sera détectée 2 fois, car n'oublions pas qu'ici le signal e(t) a été, pour
simplifier limité à son fondamental et donc n'a qu'une seule raie.
Cette deuxième détection est ce qu'on peut appeler une "raie fantôme ", une sorte d'écho ou d'image
de la première détection (on appelle cela aussi un « ghost » en anglais).

- et rien sinon.

Cette technique est plus simple à mettre en œuvre, car il est plus facile de réaliser un filtre sélectif
centré sur les basses fréquences que sur les hautes fréquences comme dans le cas précédent.

Mais elle présente l'inconvénient de fournir une "raie fantôme" pour chaque raie détectée.

On pourrait en effet facilement montrer que le raisonnement ci-dessus pourrait s'appliquer à chaque raie
de fréquence kF du signal e(t) :

- une première détection lorsque fc = kF - f0.


- une détection "fantôme" lorsque fc = kF + f0.

Comme si on avait deux raies pour le prix d'une !!!

Il faudra bien faire attention, dans les manipulations de ne pas confondre les raies "fantômes" avec les
"vraies" raies.

Ainsi, on fera varier fc entre f0 et f0 + FM pour visualiser tout le spectre de e(t).

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 38


II. L'ANALYSEUR DE SPECTRE A REALISER
II.1. SYNOPTIQUE DE L’ANALYSEUR.
Le système complet à réaliser sera constitué de 3 étages en cascade, séparés par des étages suiveur.
Quel est le rôle de ces suiveurs ?
Son synoptique est fourni sur la figure III.5. :

signal à
filtre
analyser multiplieur suiveur suiveur détecteur
s(t)
sélectif
s (t) s'(t)
e(t)
( F fixe ) ( f0 fixe )

porteuse
( fc p(t)
variable )

Figure III.5.
Compte tenu de ce qui a été dit dans la partie I., indiquez succinctement le rôle de chaque étage.
Remarques importantes sur la méthodologie de travail :
Une première difficulté de ce TP est de ne pas confondre les fréquences qui interviennent : certaines
sont fixes (comme F ou f0), d’autres sont variables (comme fc).
Par contre, il serait illusoire de croire qu'on câble d’abord l’ensemble du montage et que ça va
marcher du premier coup : les sources d'erreurs sont trop nombreuses. Et la difficulté, quand tout est
réalisé, est de trouver de quel(s) étage(s) vient le(s) problème(s).

Il est donc fortement conseillé, voire obligatoire, de procéder étap(g)e par étap(g)e en testant et
validant à 150% individuellement chaque étap(g)e, avant de les relier entre eux par les suiveurs.
Comme d’habitude, il faut procéder avec soin pour le câblage de chaque étage.

Bien sûr, il ne faut pas décâbler un étage une fois qu’il a été testé (j’ai déjà vu des étudiants le
faire !!!) sous peine de tout recommencer à zéro…
C'est pour cette raison que la partie expérimentale sera constituée de 4 « sous parties » :
une par étage et une pour le système complet.
II.2. LES SPECTRES THEORIQUES.
On choisira d'analyser un signal période e(t) de fondamental F = 20 kHz fixe et un filtre sélectif centrée
sur f0 = 1 kHz fixe.
Représenter les spectres de sx(t) lorsque la fréquence fc de la porteuse vaut :
1 kHz, 19 kHz, 20 kHz, 21 kHz, 39 kHz, 40 kHz, 41 kHz.
Qu'observe-t-on à la sortie du filtre lorsque on effectue un balayage de la fréquence fc de 0 à 150
kHz ?

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 39


III. REALISATION DES DIFFERENTS ETAGES

III.1. Etage multiplieur.

Le circuit multiplieur est un AD633.

En vous aidant de l’extrait de sa documentation fournie à l'annexe I, câbler ce composant.

Aide : bien réfléchir pour savoir comment câbler les bornes X2, Y2 et Z. (pour la borne Z, n’oubliez
pas que l’on souhaite uniquement multiplier le signal X = X1 –X2 par Y = Y1 – Y2).

Tester la fonction réalisée et fournie dans la documentation :

(X 1 − X 2 ).(Y1 − Y2 )
W= +Z
K

en utilisant sur les entrées X et Y un même signal (un seul GBF) sinusoïdal pur (sans offset)
d’amplitude Xm = Ym = 2 V et de fréquence de f0 = 1 KHz et donc d’expression :

X(t) = Y(t) = Xm.cos(2 π f0t)

Relever les caractéristiques du signal de sortie W : amplitude, fréquence, composante continue … et


vérifier leur cohérence avec ce qui pouvait être prévu par le calcul, notamment en linéarisant
l’expression de W(t).

Puis en déduire la valeur de K en précisant bien son unité.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

Visualiser ensuite le signal W lorsque X est un signal sinusoïdal de fréquence 1 KHz et Y un second
signal sinusoïdal de fréquence 10 KHz, les amplitudes de X et de Y étant toutes les deux voisines de
2 V.

Expliquer la forme du signal obtenu en W.

Aide : on aura intérêt à visualiser X et W sur l’oscilloscope et à se synchroniser sur X pour avoir des
traces stables sur l’écran ...

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 40


III.2. Filtre sélectif.
Le filtre passe bande utilisé aura une fréquence centrale f0 = 1 kHz et un facteur de qualité
f
Q = 0 = 10 en appelant ∆f la bande passante à -3 dB.
∆f
On pourra aussi fixer le gain maximum G0 aux alentours de -150.

Son schéma (structure de Rauch) est fourni sur la figure III.6.

C
R
3
C
R1

R2
sx(t)
s'(t)
R3

Figure III.6.
Montrer que l'on a pour cette structure de filtre les résultats suivants :

R3 1 1 1 R3
G0 = − f0 = ∆f = Q=
2R 1 2πC R 3 (R 1 // R 2 ) πR 3 C 2 R 1 // R 2

G0 est le gain maximum dans la bande passante.


Calculer les valeurs des composants pour être conforme avec le cahier des charges précédent, puis
câbler votre montage.

Remarque : ne pas prendre des résistances de valeurs trop faibles (mais de valeurs > à quelques
centaines d’Ohm) ni trop grandes (mais de valeurs < MégaOhm).
On pourra par exemple fixer R3 à 330 kΩ....
Tracer le diagramme de Bode expérimental du module de la fonction de transfert de votre filtre.
(pour cette manip, prendre pour sx(t) un signal sinusoïdal fourni par un GBF et non pas la sortie du
multiplieur ! ! ! et s’assurer que la sortie reste bien sinusoïdale pendant pour toutes les fréquences, et
notamment à la fréquence f0).
Mesurer la fréquence centrale, le gain maximum, la largeur de la bande passante et le facteur de qualité
et comparer avec vos valeurs théoriques.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 41


III.3. Circuit de détection.
Plusieurs possibilités existent.
On peut utiliser un simple démodulateur à diode comme indiqué sur la figure III.7. :

R C
s'(t) s(t)

Figure III.7.
Expliquer son fonctionnement.
Quelle condition doit remplir la constante de temps du circuit RC du détecteur pour cette application ?
Tracer la caractéristique de ce détecteur (sur le papier millimétré linéaire fourni plus loin), c’est à dire
la courbe donnant la valeur moyenne de la sortie s(t) (mesurée avec un appareil adéquat) en fonction
de l’amplitude (variant de 0 V à 10 V) de la tension d’entrée s’(t) sinusoïdale de fréquence
égale à 1 KHz.
Mettre en évidence sur cette courbe l’influence de la tension de seuil de la diode.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

L'inconvénient de ce premier schéma de détecteur est justement ce seuil de la diode D. En effet, lorsque
la tension s'(t) à l'entrée du détecteur est trop faible, la diode reste bloquée et la sortie du détecteur
restera à 0. Il vaut mieux alors utiliser ce second montage, fourni sur la figure III.8. appelé aussi
détecteur à diode sans seuil.

R C
s'(t) s(t)

Figure III.8.
Tout se passe comme si l'association diode + AOP pouvait être assimilable à une diode idéale sans
seuil de conduction.

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 42


Tracer sur le même graphe que celui obtenu pour le détecteur précédent, la caractéristique de ce
nouveau détecteur, c’est à dire la courbe donnant la valeur moyenne de la sortie s(t) (mesurée avec un
appareil adéquat) en fonction de l’amplitude (variant de 0 V à 10 V) de la tension d’entrée s’(t)
sinusoïdale de fréquence égale à 1 KHz.

Pour la partie III.4. suivante, on prendra bien sûr le détecteur le plus performant.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

III.4. Exploitation de l'ensemble.

En vous aidant du synoptique proposé dans la partie II.1., relier maintenant entre eux vos trois étages,
mais avant posez-vous la question suivante :

dans ce cas particulier, en fonction des caractéristiques d’entrée et de sortie


de chaque étage, les suiveurs sont-ils vraiment utiles ici ? Conclusions.

Procéder à l'analyse spectrale d'un signal carré, d'un signal triangulaire et d'un signal périodique
impulsionnel, tous trois de fondamental F = 20 kHz fixe.

On tracera l’allure des spectres obtenus pour ces trois signaux périodiques en essayant de détecter le
plus d'harmoniques possible.

ON APPELLERA L’ENSEIGNANT POUR LUI MONTRER SES RESULTATS !!!

III.5. Conclusions.

Comparer vos résultats expérimentaux avec les valeurs théoriques et notamment en évaluant la
« vitesse » de décroissance des raies.

Comment pourriez-vous « étalonner » votre mini-analyseur de spectres ?

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 43


TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 44
TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 45
ANNEXE I

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 46


K

TRAVAUX PRATIQUES DU MODULE FILTRAGE 47

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