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THEMES ABORDES EN TP
THIEBAUT Bernard
Les 2 premiers TP, d'une durée de 4 heures chacun seront réalisés au cours de la première journée.
Le dernier TP, prévu pour 8 heures, le sera pendant la deuxième journée.
Ce planning est repris dans le tableau ci-dessous :
JOURNEE 1 JOURNEE 2
MATIN TP1 TP3
APRES-MIDI TP2 TP3
1. Préparation de la séance.
Pour vérifier le bon avancement du travail en séance, des appels à l'enseignant sont
régulièrement demandés pour que ce dernier contrôle la validité des montages et des mesures
effectués ou des simulations demandées, vérifie si les points abordés ont bien été compris en
posant quelques petites questions en rapport avec les manipulations effectuées et les résultats
obtenus.
3. Compte rendu.
Chaque binôme devra faire un compte rendu précis de son travail qu'il faudra remettre à
l'enseignant à la fin de chaque séance. Sa rédaction fera apparaître chaque fois toutes les
étapes de l'analyse des problèmes posés en utilisant les outils descriptifs appropriés :
Les résultats expérimentaux seront mis en valeur et commentés ou mieux critiqués s’il le faut.
La présentation sera claire, aérée et soignée et la rédaction sera faite dans un français
grammaticalement correct. Dès que celle-ci s'impose, une conclusion clairement exposée
fera la synthèse des différentes étapes du travail demandé.
4. Notation.
TP N°1
ANALYSE D’UN FILTRE
Objectifs principaux :
Etude théorique, simulation et réalisation d’un filtre du second ordre
Figure I.1.
L'A.O.P. utilisé sera un 741 (ou un équivalent) considéré comme idéal pour les calculs théoriques.
I.1. QUESTION QUALITATIVE RAPIDE ET DE BON-SENS
Peut-on rapidement et sans calcul prévoir le type de ce filtre ?
Expliquer clairement votre raisonnement.
I.2. APPROCHE THEORIQUE
Une autre façon, PLUS QUANTITATIVE, d'étudier les propriétés de ce filtre consiste à déterminer sa
fonction de transfert T( jω) en régime linéaire harmonique (sinusoïdal).
ω
2jm
ω0
T(jω) = Tmax . 2 avec :
ω ω
1 + 2jm + (j )
ω0 ω0
R2 1 R' R .R
Tmax = − , ω0 = 2πf 0 = ,m = , R' = 1 3
2R 1 C R' R 2 R2 R1 + R 3
On prendra en outre :
R1=10kΩ, R2=330kΩ, R3 = 5,3 kΩ, C=47nF
Pour les étudiants qui ne connaissent pas PSPICE, il existe un tutorial sur les PC des labos qui leur
permettra de prendre en main ce logiciel :
- saisie du schéma,
- paramétrage des composants,
- simulation logicielle et/ou temporelle…
On remplira donc le tableau (R3, f0, Gmax, fB, fH, BP) de la figure I.2. ci-dessous en prenant en compte
la remarque précédente sur la précision des valeurs à relever.
f0
Comment évolue le facteur de qualité Q = quand R3 diminue ?
BP
Il existe d’ailleurs, sur les PC des labos, un document vous donnant quelques précisions à ce sujet :
En prenant R3 = 5,3 kΩ, valeur permettant d’obtenir f0 = 100 Hz, tracer expérimentalement le
diagramme de BODE du module de la fonction de transfert de ce filtre.
Mesurer expérimentalement f0, Tmax, fB, fH et BP (voir plus bas pour le mode opératoire).
Mesurer aussi le déphasage entre les signaux Vs(t) et Ve(t) pour les fréquences f0, fB et fH.
Comparer vos résultats pratiques avec les résultats obtenus précédemment par la simulation.
Visualiser les signaux Ve(t) et Vs(t) respectivement sur les voies 1 et 2 (ou A et B) de l’oscilloscope.
(les traces doivent être stables sur l’écran de l’oscilloscope).
Augmenter progressivement la fréquence du GBF jusqu’à obtenir Ve(t) et Vs(t) en parfaite opposition
de phase. Il faut que Vs(t) reste sinusoïdal. Agir en conséquence sur Ve(t) pour qu’il en soit toujours
ainsi.
Relever la fréquence du GBF lorsque Ve(t) et Vs(t) sont en parfaite opposition de phase. C’est f0.
Justifier pourquoi.
Puis en déduire Tmax par une mesure sur Ve(t) et Vs(t). En déduire Gmax (= 20.log( Tmax ).
Mesurer le plus précisément possible l’amplitude (valeur crête) ou la valeur crête-crête de Vs(t) à la
fréquence f0. On pourra prendre pour Ve(t) la valeur la mieux appropriée pour cette mesure.
Sans changer l’amplitude de Ve(t), augmenter progressivement la fréquence du GBF pour que la
valeur crête (ou crête-crête) de Vs(t) soit égale à la mesure précédente divisée par 2 (environ 70%
de la mesure précédente). Lorsque que ce sera le cas, votre générateur aura la fréquence
expérimentale fH recherchée.
Indication pour le mode opératoire pour mesurer le déphasage ϕ entre Ve(t) et Vs(t) :
Mesurer l’écart temporel ∆t entre 2 instants analogues de Ve(t) et de Vs(t) (par exemple entre 2
maximums successifs ou mieux et plus précis entre 2 passages par 0 (vos « GND » doivent être
parfaitement réglés sur les 2 voies de l’oscilloscope) sur 2 fronts montants ou descendants successifs
de Ve(t) et Vs(t)).
Transformer cet écart temporel ∆t en un déphasage ϕ exprimé en ° (ou en rad) par une simple « règle
de 3 ».
Trouver le signe de ce déphasage en vous posant la question : qui est en avance sur qui ?
En prenant pour R3 au choix une des autres valeurs obtenues dans le tableau rempli dans la partie
simulation, tracer expérimentalement le diagramme de BODE du module de la fonction de transfert
du filtre sur le même graphe que précédemment.
TP N°2
SYNTHESE DE FILTRES
Objectifs principaux :
Réaliser un filtre à partir d’un gabarit
Maîtriser l’utilisation des polynômes (Tchebychev et Butterworth)
Utiliser les techniques de dénormalisation.
Un filtre a pour but de séparer des composantes utiles d’information d’un signal donné, en éliminant les
parties non désirées.
Les filtres actifs, basés sur l’utilisation de transistors pour les hautes fréquences ou de circuits intégrés
type A.O.P. pour les moyennes et basses fréquences permettent d’obtenir des fonctions de transfert
imposées la plupart du temps par la donnée d’un gabarit (sorte de cahier des charges à respecter)
définissant les principales caractéristiques souhaitées et donc à respecter :
- gain,
- variation maximale tolérée,
- fréquences définissant la bande passante ...
- affaiblissement minimal,
- fréquences limites ...
Les critères de choix entre ces différentes solutions pourront alors être des considérations :
- de comportement de la phase,
- de régularité du temps de propagation de groupe 1,
- de comportement en régime transitoire,
- de complexité de réalisation,
- de présence de réglages plus ou moins importants,
- de facilité de mise au point,
- de coût ...
dϕ
1Le temps de propagation de groupe noté τ s’exprime par τ= où ϕ(ω) est le déphasage induit par le filtre pour chaque
dω
pulsation ω. Pour que le filtre transmette une bande de signal utile sans la déformer, il faut que τ soit le plus constant
(régulier) possible dans la bande passante assurant ainsi un retard identique pour chaque composante spectrale.
Malheureusement ces considérations de phase sont en général incompatibles avec une forte sélectivité.
Figure II.1.
La méthode de synthèse présentée plus loin est basée mathématiquement sur l’utilisation de polynômes
présentant des caractéristiques particulières.
Mais de façon très générale, une synthèse de filtre sera toujours plus dure et plus délicate à réaliser
qu’une analyse : dans ce dernier cas, on donne un schéma tout fait avec des valeurs de composants et il
ne reste plus qu’à vérifier les performances obtenues.
Par contre, dans le cas de la synthèse, il faut tout trouver soi-même : schéma du filtre, valeurs des
composants. Et ensuite, il faut enchaîner par une analyse pour vérifier que la solution retenue est bien
conforme au gabarit initial …
Les méthodes de synthèse pour un passe haut ou un coupe bande sont comparables.
T
dB
Amax
Amin
fp fa
f
passe-bas
Figure II.2.
La courbe réelle du filtre ne doit pas passer ni couper les zones hachurées : elle doit rester
dans la bande non hachurée comprise entre ces deux zones.
L’intervalle [0 ; fp] est la bande passante : fréquences qui passent à travers le filtre.
L’intervalle [fa ; + ∞ [ est la bande coupée : fréquences éliminées par le filtre.
fp
k= est appelé la sélectivité du filtre :
fa
- k = 1 pour un filtre passe bas idéal,
-
- k < 1 pour un passe bas réel : plus k sera proche de 1 , plus l’ordre du filtre sera élevé...
Amax est l’atténuation maximale dans la bande passante : il ne faut pas que les fréquences qui passent
à travers le filtre soient atténuées de plus de Amax.
Amin est l’atténuation minimale dans la bande coupée : il faut que les fréquences éliminées par le filtre
subissent une atténuation supérieure à Amin.
Pour un passe bande, la méthode ne s’applique que pour des gabarits symétriques (sur une échelle
logarithmique bien sûr).
T
dB fa- fp- fo fp+ fa+
Amax
f
Amin
passe-bande
Figure II.3.
+ −
fp −fp
B= est appelée la largeur de bande relative : utilisée pour le passage passe bas vers passe
f0
bande.
+ −
f −fp
k= p + −
est appelée la sélectivité du filtre.
fa −fa
- k = 1 pour un filtre passe bande idéal,
-
- k < 1 pour un passe bande réel : plus k sera proche de 1 , plus l’ordre du filtre sera élevé...
La méthode proposée est constituée d’un certain nombre d’étapes, qu’il faut réaliser les unes à la suite
des autres :
Cette méthode est ici présentée pour un passe-bas de type Tchebychev sur un exemple complet :
Ce gabarit sera utilisé d’ailleurs dans la suite du TP pour tracer votre courbe fournie par la simulation et
celle fournie par l’expérimentation.
fp 8
On en déduit : k = = .
f a 12
1 12
En fait, en pratique, on a plutôt besoin de : = = 1,5 (cf. partie suivante).
k 8
Cet abaque est paramétré par l’ordre n du filtre (différentes courbes pour différentes valeurs de n) :
- on repère sur les 2 échelles verticales à gauche les valeurs de Amax = 1 dB et de Amin = 8 dB
souhaitées,
- que l’on joint par une droite (ci-dessous en pointillés),
- qui prolongée donne l’ordonnée d’un point N sur l’abaque,
- l’abscisse de ce point N est obtenue par la valeur de 1/k = 1,5.
Figure II.4.
Attention, ils sont donnés pour une atténuation Amax=1dB dans la bande passante et pour un passe bas
normalisé.
Figure II.5.
Si on prend une basique cellule de type RC passe bas, on sait que sa fonction de transfert s’écrit :
1 1 1
T = = avec ω p = = pulsation de coupure à –3dB.
1 + jRCω 1 + j ω RC
ωp
1 ω
T= en posant x= j = pulsation complexe réduite qui sert pour la dénormalisation.
1+ x ωp
Pourquoi a t’on alors dans le tableau précédent x+1,965 pour le dénominateur de cette fonction de
transfert au lieu de x+1 ?
Il faut donc raisonner sur une autre fonction de transfert T’ qui possède une autre pulsation de coupure
1
à –3dB appelée ω’p et qui s’écrit donc : T’= .
ω
1+ j
ω' p
En prenant ω’p > ωp , on s’assure que pour ω = ω’p on a Amax = 3 dB, mais que pour ω=ωp on doit avoir
Amax = 1 dB.
1 ωp 1
Ayant compris d’où venait ce terme 1,965, comment l’utilise t’on pour dénormaliser le filtre ?
1,965
Il faut raisonner sur la fonction de transfert normalisée de la forme : .
x + 1,965
(le dénominateur est fourni par le tableau précédent et ne pas oublier d’adapter le numérateur pour que
quand x tend vers 0 (donc aux très basses fréquences) on retombe bien sur le gain de 1 de la cellule RC
passe-bas de référence).
1,965 1,965 1 1 1
= = = ⇒ RC = .
x + 1,965 j ω + 1,965 j ω
+ 1 jRCω + 1 1,965.ωp
ω'p 1,965.ωp
1
pour C = 1 nF : R = −9
= 10,1 kΩ, soit R = 10 kΩ.
10 .1,965.2π.8.10 3
Si on avait utilisé ωp = 2πfp = 2π.8.103 pour dénormaliser, on aurait obtenu –3dB pour 8 kHz au lieu
des –1 dB souhaités !!!
On peut d’ailleurs vérifier la légitimité de ces valeurs, avec le graphe de la figure II.6. ci-dessous obtenu
par simulation avec C = 1nF et R = 10 kΩ. (regarder les coordonnées du curseur A1 ...).
A1
Figure II.6.
Pour la valeur n = 3 qu’on avait obtenue avec l’abaque, on lit, pour le dénominateur de la fonction de
transfert :
Ce qui donne :
1 1 1
T(x) = = . 2 = T1(x).T2(x)
( x + 0,494).( x + 0,494x + 0,994) ( x + 0,494) ( x + 0,494x + 0,994)
2
obtenue par la mise en cascade de 2 filtres comme indiqué sur la figure II.7. :
Ve T1(x) T2(x) Vs
Figure II.7.
0,494 0,494 1
Ce qui donne T1(x) = = = qu’il faut donc identifier avec la
x + 0,494 j ω ω
+ 0,494 j +1
ωp 0.494.ωp
fonction de transfert d’un filtre classique RC passe bas donnée par :
1
T1(jω) = .
1 + jRCω
Ce qui donne :
1
RC = avec : ωp = 2πfp = 2π.8000 rd/s.
0,494. ωp
On choisit d’utiliser une structure de type Sallen Key dont le schéma est donné sur la figure II.8. ci-
dessous :
Figure II.8.
La fonction de transfert normalisée T2(x) fournie par le tableau des polynômes s’écrit :
0,994 1
T2(x) = =
x + 0,494x + 0,994
2
0,494 x2
1+ x+
0,994 0,994
ω
En se rappelant que x = j et en identifiant ces deux fonctions de transfert, on obtient :
ωp
1 0,494
R2 C1 C2 = et 2RC2 = . avec : ωp = 2πfp = 2π.8000 rad/s.
ω .0,994
2
p ωp .0,994
Si on choisit par exemple C1 = 100 nF, les deux formules précédentes donnent :
Remarque importante :
En pratique, et contrairement à ce que j’ai fait ici, il vaut mieux fixer d’abord R (typiquement de l’ordre
du kΩ), puis en déduire les capacités. Expliquer pourquoi.
B1
t
(a)
t
B2
t
On vérifiera bien, en regardant les coordonnées des 2 curseurs B1 et B2, que les conditions imposées
par le gabarit sont bien respectées, ce qui valide cette méthode de synthèse.
(b)
t
Figure II.9.
De façon générale, hormis des considérations sur les adaptations d’impédance, si la tension d’entrée
est élevée (100 mV à 1 V par exemple), on placera en tête les circuits à faible coefficient de surtension,
pour éviter que les étages suivants, à fort coefficient de surtension ne viennent rentrer en saturation.
Par contre, si la tension d’entrée est faible (quelques mV ou moins), on placera en tête les circuits à fort
coefficient de surtension pour éviter qu’une atténuation prématurée ne viennent dégrader le rapport
signal sur bruit.
On pourra voir sur la courbe de la figure II.10. suivante, la contribution de chacune des 2 cellules
employées.
La surtension du second ordre compense le fait que le premier ordre coupe très tôt.
La différence entre les deux pulsations de coupure des filtres explique l’ondulation dans la bande
passante du filtre résultat. (les filtres de Tchebychev sont connus pour avoir une ondulation importante
dans la bande passante, mais pas d’ondulation dans la bande coupée).
Figure II.10.
Figure II.11.
Commenter ces résultats et expliquer l’allure de ces courbes en les comparant à celles obtenues lorsque
la structure du premier ordre était mise en dernière position.
Figure II.12.
Ces polynômes sont donnés sur le tableau de la figure II.13. Ils permettent de réaliser la fonction de
transfert souhaitée. Ils sont donnés pour une atténuation Amax=3 dB dans la bande passante et pour un
passe bas normalisé.
Figure II.13.
NOTE INDICATIVE (MAIS PAS UTILE ICI CAR ON REALISE UN FILTRE PASSE-BAS) :
Pour passer d’un passe bas normalisé à un passe bande normalisé de largeur de bande relative B, il faut
faire le changement de variable suivant sur les polynômes précédents :
1 1
x → .( x + )
B x
NOTE IMPORTANTE :
Les polynômes donnés ici le sont pour Amax = 3 dB, et donc si on utilise ωp = 2πfp = 2π.8000 rd.s-1 pour
dénormaliser la fonction de transfert, on obtiendra –3dB pour fp = 8 kHz, comme on l’a vu
précédemment dans l’exemple.
Il faut donc auparavant calculer la pulsation ω’p qui servira pour la dénormalisation.
C’est l’objet de la question suivante...
Vous pouvez conserver la structure de Sallen Key pour les polynômes d’ordre 2, ou bien changer de
structure si vous le souhaitez ...
5. On réalisera ensuite la simulation du schéma obtenu (pour les valeurs des composants, vous pouvez
utiliser les valeurs normalisées existantes les plus proches de celles que vous avez obtenues par le
calcul dans la partie précédente) et on tracera la courbe obtenue en reportant quelques points sur le
gabarit fourni dans la dernière page de ce TP, en vérifiant que les contraintes de ce gabarit sont bien
respectées.
On interprétera les résultats de la simulation (influence de chaque filtre constituant, comparaison avec
le filtre de Tchebychev précédent ...).
Suite aux différentes simulations et essais pratiques que vous avez pu réaliser, essayer de récapituler les
principaux avantages et inconvénients de ce type de méthode de synthèse et des réalisations qu’elle
permet d’obtenir.
Voyez-vous une solution pour s’affranchir des principaux problèmes liés à cette méthode.
100 kHz
10 kHz
1 kHz
-1 -5 -10
TP N°3
MINI-ANALYSEUR DE SPECTRES
Objectifs principaux :
Poser les principes de l’analyse spectrale,
Définir un synoptique pour un « mini-analyseur » de spectres,
Etudier les différents étages : multiplicateur, filtre, détecteur,
Réaliser le système complet.
On va donc concevoir un "mini" analyseur de spectres qui permettra de visualiser les différentes
harmoniques de la décomposition en séries de Fourier d'un signal périodique noté e(t).
La première idée qui vient est d'utiliser un filtre passe bande (filtre sélectif), centré sur une fréquence
f0, que l'on peut faire varier : chaque fois que f0 sera égale à un multiple du fondamental F du signal
périodique à analyser, le filtre fournira en sortie un signal proportionnel à cette harmonique. Ainsi,
en faisant varier f0 de 0 à FM (fréquence maximum du spectre de e(t)), on détectera successivement
toutes les harmoniques de e(t) :
éventuelle composante continue, fondamental à F, harmonique 2 à 2F, … harmonique k à kF, …,
dernière harmonique p détectable à FM = pF (p entier).
Amplitude
des raies
de e(t)
fonction de transfert du filtre passe-bande
centré sur f réglable
0
f
0 f F 2F 3F F = pF
0 M
Figure III.1.
Aide : on raisonnera sur la bande passante nécessaire pour que le filtre sélectif soit suffisamment
efficace pour ne détecter qu’une seule harmonique à la fois puis sur l'évolution de son facteur de
qualité lorsque f0 augmente…
"Puisque le filtre sélectif ne peut aller vers les raies, les raies iront vers le filtre sélectif !!!"
pour paraphraser la célèbre réplique de Lagardère.
Voilà la clef de notre recherche : déplacer les raies devant un filtre sélectif de fréquence centrale f0, fixe
cette fois. On réalise une transposition de fréquence.
Cette transposition (modification, changement) de fréquence est réalisée par une simple multiplication
par un signal sinusoïdal p(t) appelé porteuse (carrier en anglais). C'est une technique utilisée
fréquemment en modulation.
Pour simplifier, on va raisonner sur une seule raie (par exemple le fondamental à F d'amplitude C1) de
e(t).
Pour les autres raies, le raisonnement sera le même, en remplaçant successivement F par :
2F, 3F, .…,kF …
On a donc, en effectuant le produit de p(t) par le fondamental de e(t), la sortie s×(t) du multiplieur qui
s'écrira :
Il est intéressant de raisonner avec les exponentielles complexes, pour faire apparaître plus facilement
les différentes raies du spectre bilatéral de s×(t).
A.C1 j2 π( fc + F) t
s×(t) = .(e + e j2 π( fc − F) t + e j2 π( − fc + F) t + e − j2 π( fc + F) t )
4
fc + F ; fc - F ; -fc + F ; -fc - F.
• cas où fc > F :
Les spectres de la figure III.2. résument la situation :
spectre bilatéral de e(t)
C /2
1
f
-F F
spectre bilatéral de p(t)
A /2
f
-fc fc
spectre bilatéral de sx(t)
AC /4
1
F F F F
f
-fc-F -fc -fc+F fc-F fc fc+F f0
variation de fc fixe
Figure III.2.
Comme on peut le voir ci-dessus, en utilisant un filtre passe bande de fréquence f0 fixe située plutôt
vers les hautes fréquences du spectre et en faisant varier la fréquence fc de la porteuse (en gardant fc
< f0), on va déplacer la raie de fréquence fc + F.
En sortie, le passe bande fournira :
- un signal lorsque :
fc + F = f0 ⇒ fc = f0 - F.
C'est ce signal en sortie du passe bande qui indiquera la présence d'un raie de fréquence F= f0 - fc dans
le spectre du signal à analyser e(t).
- et rien sinon.
Et ainsi, comme le montre le schéma de la figure III.3. ci-dessous, en faisant varier la fréquence fc de la
porteuse entre f0 - FM (pour visualiser la dernière raie à FM) et f0 (pour visualiser l'éventuelle
composante continue de e(t)), on peut visualiser tout le spectre de e(t), en venant successivement
déplacer les raies de e(t) devant le filtre sélectif.
Amplitude
des raies
de sx(t)
fonction de transfert du filtre passe-bande
centré sur f fixe
0
f
0 f -2F f -F f f +F f +2F f
c c c c c 0
Figure III.3.
Pourquoi, à votre avis, ce principe est-il délicat à mettre en œuvre dans le cadre de cette séance de
TP ?
C /2
1
f
-F F
spectre bilatéral de p(t)
A /2
f
-fc fc
spectre bilatéral de sx(t)
AC /4
1
fc fc fc fc
f
-F-fc -F -F+fc f0 F-fc F F+fc
fixe
Figure III.4.
Comme on peut le voir ci-dessus, en utilisant un filtre passe bande de fréquence f0 fixe située cette fois-
ci plutôt vers les basses fréquences du spectre et en faisant varier la fréquence fc de la porteuse, on va
déplacer la raie de fréquence F - fc, qui va se rapprocher de f0 lorsque fc augmente.
- un signal lorsque :
F - fc = f0 ⇒ f c = F - f 0.
C'est ce signal en sortie du passe bande qui indiquera la présence d'un raie de fréquence F = fc + f0 dans
le spectre du signal à analyser e(t).
-F + fc = f0 ⇒ f c = F + f 0.
C'est ce signal en sortie du passe bande qui indiquera la présence d'un raie de fréquence F = fc - f0 dans
le spectre du signal à analyser e(t).
En fait, c'est la même raie qui sera détectée 2 fois, car n'oublions pas qu'ici le signal e(t) a été, pour
simplifier limité à son fondamental et donc n'a qu'une seule raie.
Cette deuxième détection est ce qu'on peut appeler une "raie fantôme ", une sorte d'écho ou d'image
de la première détection (on appelle cela aussi un « ghost » en anglais).
- et rien sinon.
Cette technique est plus simple à mettre en œuvre, car il est plus facile de réaliser un filtre sélectif
centré sur les basses fréquences que sur les hautes fréquences comme dans le cas précédent.
Mais elle présente l'inconvénient de fournir une "raie fantôme" pour chaque raie détectée.
On pourrait en effet facilement montrer que le raisonnement ci-dessus pourrait s'appliquer à chaque raie
de fréquence kF du signal e(t) :
Il faudra bien faire attention, dans les manipulations de ne pas confondre les raies "fantômes" avec les
"vraies" raies.
signal à
filtre
analyser multiplieur suiveur suiveur détecteur
s(t)
sélectif
s (t) s'(t)
e(t)
( F fixe ) ( f0 fixe )
porteuse
( fc p(t)
variable )
Figure III.5.
Compte tenu de ce qui a été dit dans la partie I., indiquez succinctement le rôle de chaque étage.
Remarques importantes sur la méthodologie de travail :
Une première difficulté de ce TP est de ne pas confondre les fréquences qui interviennent : certaines
sont fixes (comme F ou f0), d’autres sont variables (comme fc).
Par contre, il serait illusoire de croire qu'on câble d’abord l’ensemble du montage et que ça va
marcher du premier coup : les sources d'erreurs sont trop nombreuses. Et la difficulté, quand tout est
réalisé, est de trouver de quel(s) étage(s) vient le(s) problème(s).
Il est donc fortement conseillé, voire obligatoire, de procéder étap(g)e par étap(g)e en testant et
validant à 150% individuellement chaque étap(g)e, avant de les relier entre eux par les suiveurs.
Comme d’habitude, il faut procéder avec soin pour le câblage de chaque étage.
Bien sûr, il ne faut pas décâbler un étage une fois qu’il a été testé (j’ai déjà vu des étudiants le
faire !!!) sous peine de tout recommencer à zéro…
C'est pour cette raison que la partie expérimentale sera constituée de 4 « sous parties » :
une par étage et une pour le système complet.
II.2. LES SPECTRES THEORIQUES.
On choisira d'analyser un signal période e(t) de fondamental F = 20 kHz fixe et un filtre sélectif centrée
sur f0 = 1 kHz fixe.
Représenter les spectres de sx(t) lorsque la fréquence fc de la porteuse vaut :
1 kHz, 19 kHz, 20 kHz, 21 kHz, 39 kHz, 40 kHz, 41 kHz.
Qu'observe-t-on à la sortie du filtre lorsque on effectue un balayage de la fréquence fc de 0 à 150
kHz ?
Aide : bien réfléchir pour savoir comment câbler les bornes X2, Y2 et Z. (pour la borne Z, n’oubliez
pas que l’on souhaite uniquement multiplier le signal X = X1 –X2 par Y = Y1 – Y2).
(X 1 − X 2 ).(Y1 − Y2 )
W= +Z
K
en utilisant sur les entrées X et Y un même signal (un seul GBF) sinusoïdal pur (sans offset)
d’amplitude Xm = Ym = 2 V et de fréquence de f0 = 1 KHz et donc d’expression :
Visualiser ensuite le signal W lorsque X est un signal sinusoïdal de fréquence 1 KHz et Y un second
signal sinusoïdal de fréquence 10 KHz, les amplitudes de X et de Y étant toutes les deux voisines de
2 V.
Aide : on aura intérêt à visualiser X et W sur l’oscilloscope et à se synchroniser sur X pour avoir des
traces stables sur l’écran ...
C
R
3
C
R1
R2
sx(t)
s'(t)
R3
Figure III.6.
Montrer que l'on a pour cette structure de filtre les résultats suivants :
R3 1 1 1 R3
G0 = − f0 = ∆f = Q=
2R 1 2πC R 3 (R 1 // R 2 ) πR 3 C 2 R 1 // R 2
Remarque : ne pas prendre des résistances de valeurs trop faibles (mais de valeurs > à quelques
centaines d’Ohm) ni trop grandes (mais de valeurs < MégaOhm).
On pourra par exemple fixer R3 à 330 kΩ....
Tracer le diagramme de Bode expérimental du module de la fonction de transfert de votre filtre.
(pour cette manip, prendre pour sx(t) un signal sinusoïdal fourni par un GBF et non pas la sortie du
multiplieur ! ! ! et s’assurer que la sortie reste bien sinusoïdale pendant pour toutes les fréquences, et
notamment à la fréquence f0).
Mesurer la fréquence centrale, le gain maximum, la largeur de la bande passante et le facteur de qualité
et comparer avec vos valeurs théoriques.
R C
s'(t) s(t)
Figure III.7.
Expliquer son fonctionnement.
Quelle condition doit remplir la constante de temps du circuit RC du détecteur pour cette application ?
Tracer la caractéristique de ce détecteur (sur le papier millimétré linéaire fourni plus loin), c’est à dire
la courbe donnant la valeur moyenne de la sortie s(t) (mesurée avec un appareil adéquat) en fonction
de l’amplitude (variant de 0 V à 10 V) de la tension d’entrée s’(t) sinusoïdale de fréquence
égale à 1 KHz.
Mettre en évidence sur cette courbe l’influence de la tension de seuil de la diode.
L'inconvénient de ce premier schéma de détecteur est justement ce seuil de la diode D. En effet, lorsque
la tension s'(t) à l'entrée du détecteur est trop faible, la diode reste bloquée et la sortie du détecteur
restera à 0. Il vaut mieux alors utiliser ce second montage, fourni sur la figure III.8. appelé aussi
détecteur à diode sans seuil.
R C
s'(t) s(t)
Figure III.8.
Tout se passe comme si l'association diode + AOP pouvait être assimilable à une diode idéale sans
seuil de conduction.
Pour la partie III.4. suivante, on prendra bien sûr le détecteur le plus performant.
En vous aidant du synoptique proposé dans la partie II.1., relier maintenant entre eux vos trois étages,
mais avant posez-vous la question suivante :
Procéder à l'analyse spectrale d'un signal carré, d'un signal triangulaire et d'un signal périodique
impulsionnel, tous trois de fondamental F = 20 kHz fixe.
On tracera l’allure des spectres obtenus pour ces trois signaux périodiques en essayant de détecter le
plus d'harmoniques possible.
III.5. Conclusions.
Comparer vos résultats expérimentaux avec les valeurs théoriques et notamment en évaluant la
« vitesse » de décroissance des raies.