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0. Introduction
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1. Vie et martyre de la Bienheureuse Sœur Anuarite Nengapeta
1.1. Vie
Quelques années plus tard, lors de son baptême, elle reçoit le prénom d’Alphonsine.
Lorsqu’elle se présente à l’école, accompagnée de sa sœur aînée, Anuarite, la Sœur
Directrice lui attribue le nom de sa grande sœur, Anuarite, par erreur. C’était en réalité
Anoalite, qui signifie en budu « Qui se moque de la guerre ». C’est ainsi que, jusqu’à sa
prise d’habit, elle répond au nom d’Alphonsine Anuarite.
Anuarite vit comme tous les enfants de son âge. Bien vite, extrêmement complaisante,
elle rend de menus services et surveille les plus petits.
En novembre 1930, les Sœurs de l’Enfant Jésus de Nivelles (Belgique) sont arrivées au
Congo, à Stanley ville (ancien nom de Kisangani) avec mission de fonder une école
normale à Bafwabaka. Juste après, sous l’instigation de Mgr Grison et de Mgr Verfaillie,
une nouvelle Congrégation des Sœurs va naître pour les sœurs congolaises, il s’agit de
la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille (Jamaa Takatifu, en swahili), nous
sommes en 1937.
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Depuis sa création jusqu’en 1961, la Congrégation fut dirigée par les Sœurs de l’Enfant
Jésus de Nivelles (blanches), avec comme supérieures qui se sont succédées : Sœur
Marie Angélique Bogaerts (-1952), Sœur Marie Henriette Leloir, (-1961).
En 1961, Sœur Léontine Kasima (noire) fut élue la Supérieure générale, puis en 1968,
Sœur Mélanie Kahenga, et en 1974, Sœur Françoise Litanda Bonui.
Les Sœurs Henriette Leloir, Léontine Kasima, Mélanie kahenga, et Xaveria Bakoma
jouèrent un rôle capital dans la vie et les derniers moments d’Anuarite.
Les Sœurs de l’Enfant-Jésus établissent une mission à Wamba (où est née Anuarite) et
ouvrent une école. Anuarite y est inscrite. D’intelligence moyenne, elle ne brille pas
particulièrement aux études. Très souvent souriante, prête à rendre service et
soucieuse de bien faire ce qui lui est demandé, elle est cependant susceptible et
boudeuse.
À la fin de sa 5e année, Sœur Marie-Berthe ne la juge pas assez mûre pour partir vers
Bafwabaka. Elle lui demande de recommencer son année scolaire. Ce qu’elle fait de
son mieux.
Malgré cela, elle quitta clandestinement la maison de ses parents pour aller s’inscrire
comme aspirante chez les Sœurs de la Sainte Famille.
Les Sœurs la gardent. Elle entre en 6 e primaire en même temps qu’à l’aspirandat.
Après celui-ci, elle demande à devenir probaniste. Elle le devient en 1955. Elle a alors
16 ans. A cette époque, probanistes, postulantes et novices vivent ensemble dans la
maison du noviciat.
En 1956, elle est admise au postulat et, en 1957, au noviciat. Pendant son postulat, elle
obtient le diplôme D 3 qui lui permet d’enseigner dans les classes inférieures de l’école
primaire.
Elle fait sa profession religieuse, le 5 Août 1959, sous le nom de Sœur Marie-
Clémentine. Ainsi son nom complet, Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta.
Outre son travail de monitrice et de surveillante d’internat des filles, elle a œuvré dans
plusieurs Mouvements de jeunesse : Légion de Marie, Croisade eucharistique, Xavéri...
Nous verrons les détails dans les prochaines lignes.
1.2. Martyre
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Tous les chefs coutumiers, tous les fonctionnaires, quel que soit leur rang, sont
exécutés en public (quelques-uns seulement réussissent à se sauver dans la grande
forêt voisine). Cette tâche terminée, les Simbas cherchent de nouveaux coupables. Ils
désignent les puissances étrangères impérialistes, puis l’Église, les Églises coupables
de ne pas prier pour Lumumba. (voir rébellion muleliste)
A Bafwabaka, Anuarite et ses consœurs sont très vite au courant du massacre perpétré
par les Simba, à Wamba.
Anuarite et plusieurs autres Sœurs seront capturées et emmenées en camion par les
rebelles. Les Sœurs grimpent dans le camion qui doit les conduire à Wamba. Elles n’y
arriveront pas vraiment... Le voyage est long et pénible. Tout le long du parcours, les
Sœurs sont en butte aux moqueries, aux injures, aux provocations des rebelles. Elles
doivent abandonner tout signe distinctif religieux. Anuarite réussit cependant à cacher
dans ses vêtements une statuette de la Vierge.
Quand Ngalo se présente, Mère Kasima lui fait remarquer qu’ayant prononcé son vœu
de chasteté, Anuarite appartient au Christ. En réponse, elle reçoit coups sur coups, puis
est dirigée vers une chambre voisine dont elle exige que la porte reste ouverte. Elle
peut ainsi entendre les refus d’Anuarite. Celle-ci se tient bien droite devant le colonel
pour lui dire « non ». « Nous tuerons donc votre Supérieure Générale ». « Et pourquoi
voulez-vous la tuer ? Tuez-moi plutôt ». Ngalo use de sévices, mais rien n’y fait.
Anuarite proclame : « Je ne veux pas commettre ce péché. Plutôt être tuée ».
Les différents groupes de religieuses de la Sainte Famille qui, l’un après l’autre, ont été
acheminés vers « la Maison bleue », sont accueillis avec bonne humeur par un
détachement de Simba. Les rebelles convient les Sœurs à prendre quelque nourriture.
Le colonel Olombe insiste, mais en vain.
Pendant ce temps, Olombe, décidé à en finir avec sa victime, prend une arme et tire le
coup de grâce, qui manque son but. La balle frappe l’humérus du bras gauche qu’elle
écorche pour glisser ensuite et venir s’abattre sur la poitrine de la martyre. Le colonel
se calme peu à peu et ordonne aux Sœurs d’aller chercher le corps.
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Mère Kasima, Sœur Kahendu, Sœur Nembasa et Sœur Uwenze s’y rendent. Le sang
coule à flots : tout le parcours en est marqué. Sœur Uwenze ne peut se contenir et,
clamant sa douleur, s’écrie : « Sœur Marie-Clémentine ! Sœur Marie-Clémentine ! »...
Elle tient la tête de la martyre sur ses genoux, la soutenant de l’avant-bras, la main
sous le menton. Sœur Marie-Clémentine ne répond pas. D’un mouvement
imperceptible, elle incline la tête et expire.
Il est une heure du matin, le 1er décembre 1964. Sœur Anuarite est enterrée dans la
fosse commune, mais un peu à l’écart. La rébellion terminée, l’Abbé Odio veut à tout
prix retrouver le corps de la religieuse martyre, grâce au fossoyeur Jean Mandei.
On découvrit un cadavre isolé, les bras croisés sur la poitrine, le bras gauche cassé.
C’est le corps de Sœur Marie-Clémentine authentifié par quatre Sœurs de la Sainte
Famille. La preuve la plus probante, c’est la statuette de la Vierge qu’on retrouve sur
elle.
1.3. Béatification
Elle a été béatifiée par le Pape Saint Jean-Paul II le 15 août 1985, lors de sa visite au
Zaïre. « Par sa vie religieuse équilibrée et généreuse, par sa fidélité jusqu’à la mort à la
virginité offerte au Seigneur, Anuarite est parmi vous un signe providentiel de la
présence de Dieu dans son Église » avait alors notifié le Saint-Père la Conférence
épiscopale zaïroise. Elle témoigne de la grandeur de la foi.
Sur son corps sanglant, on découvrit cachés, une statuette de la Vierge et aussi un petit
agenda de la Sœur Anuarite.
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travail de légionnaire, ainsi que ses activités au
noviciat »
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6) A présent, une preuve venant d’elle-même: « Aliyeanza
Uxaveri: R.P. Georges Defour 1952 à Bukavu... Chef
d’équipe : Augustin Zagabe », dans son petit carnet
qu’elle avait toujours en poche, à la page 152
Ces quelques éléments viennent authentifier cette thèse qui nous paraissait souvent
conjectural, car ils émanent des sources sûres et des personnes ayant été proches de
la Bienheureuse (nous les verrons en annexe).
Quoi de plus probable, même si l’on ne possédait pas ces preuves. Le Mouvement
Xavéri, né à l’Est du Congo Belge en septembre 1952, connaissait déjà sa première
montée en puissance vers les années 50 et 60, tant dans les provinces du Congo
qu’aux pays limitrophes : «En 1956, le Mouvement Xavéri a reçu la bénédiction du
Pape Pie XII... » (Au cœur de l’Afrique, p.6)
Ou encore « Le Mouvement s’est vite répandu. Il est sorti de la ville de Bukavu pour
atteindre les autres villes et diocèses du Congo : Goma, Paulis, Stanleyville
(Kisangani), Léopoldville... » (www.mafrome.org, B.T N0 3)
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3. Anuarite, un modèle des Xavéri ?
Quoi de plus fier, de plus merveilleux que d’apprendre ou de réaffirmer que celle qui a
été reconnue comme modèle de pureté pour toute une Afrique, aie été une des
nôtres ?... Ayant même dirigé des sections entières, suivi des programmes et avoir
conduit des filles à leurs promesses ?... Ayant été fière et fidèle au Mouvement
Xavéri ?...
Ces quelques questions, nous les offrons aux xavéri d’aujourd’hui que nous sommes :
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De mesurer la fierté que chacun de nous devrait offrir, chacun en sa manière, afin
que par nos valeurs et vertus chrétiennes, nous témoignions et transmettions la
vraie vie du Christ, dont Anuarite en a fait montre de manière la plus exemplaire,
jusqu’à en mourir martyre, voulant préserver sa pureté et sa fierté en portant
ostensiblement son chapelet et/ou sa médaille...
Ses supérieures : Mère Léontine Kasima, Mère Mélanie Kahenga, Mère Xaveria
Bakoma, auprès desquelles elle mourut ;
Mère Henriette Leloir, ancienne Supérieure générale, qui a fourni le premier
témoignage de la vie d’Anuarite ;
Sœur Marie Damien Sibille, sa maîtresse des novices ;
Jean Mandei, fossoyeur ;
Mgr Joseph Wittebols, ancien évêque de Wamba, son père spirituel;
Sœur Stella Uwenze, qui a gardé le petit carnet qu’elle a trouvé sur le corps
sanglant d’Anuarite ;
Le Père Esposito est le postulateur de la cause de la béatification de Soeur Marie-
Clémentine ;
Le Père E. Somers, co-auteur, avec le Père Esposito de « Anuarite, verge et martyr
zaïroise », en 1978. C’est lui qui a aussi traduit le carnet d’Anuarite en français.
Etc.
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5. Bibliographie
6. Webographie
www.dacb.com
www.vies-consacrees.be
www.nominis.cef.fr
www.wikipédia.com
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DE L’AUTEUR
Thierry LISANGI ATOMBO, Xavéri de l’Archidiocèse
de Kinshasa, ingénieur de formation. Secrétaire
Diocésain depuis l’année 2023.
Une noble pensée aux sacrifices endurés par quelques vaillants chefs de notre Diocèse
qui ont longtemps soutenus ces genres d’initiatives, notamment : Motema Thierry,
Kinkela Joseph, Mizwa Hosanna, Bisimwa Joël, Kungi Francis, Nsilele Audry-Gaëtan...
pour ne citer que ceux-là
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