Vous êtes sur la page 1sur 19

Chapitre III : Production du froid : Machines

frigorifiques

I- Généralités
La production du froid est en fait une absorption de la chaleur, qui peut être assurée
par une transformation endothermique, parmi les divers procédés, nous citerons :

✓ La vaporisation d’un liquide


✓ La fusion et sublimation d’un solide
✓ La détente d’un gaz
✓ Le passage du courant électrique à travers la soudure de deux métaux
différents (effet Peltier)
✓ La désaimantation de certaines substances

Les machines fonctionnant par vaporisation d’un fluide frigorigène dans la chambre
froide sont les plus courantes. C'est précisément au cours de cette opération que la
chaleur est absorbée. En plus de l’application la plus répondue et la plus connue qui
est celle des chambres froides, on trouve :

Le domaine médical et industrie pharmaceutique :

- Conservation de certains produits, organes...


- La concentration par déshydratation de certains produits organiques fragiles
(antibiotiques, plasma sanguin …)
- L’hypothermisation en vu de certaines interventions chirurgicales.

Industrie chimie et pétrochimie :

- Séparation des constituants d’un mélange par cristallisation, récupération des


solvants
- Dessiccation des gaz
- Déparaffinage, débenzolage

Industrie alimentaire :

- Conservation des aliments


- Conservation du lait
- Pasteurisation des liquides alimentaires

Conditionnement des locaux industriels ou d’habitation :

1
- Rafraichissement de l'air
- Conditionnement des patinoires artificielles
- Production de la neige carbonique (maintien du froid à basse température (-
80°C))

Laboratoires d'essai et de recherche :

- Etude des matériaux


- Comportement de la matière à très basse température

Génie civil :

- Refroidissement des bétons


- Congélation des sols aquifères.

II- Installation frigorifique en circuit fermé


La circulation du fluide frigorigène ou agent thermique s’effectue en circuit fermé,
subissant une suite de transformation dont le but est de prélever l’énergie-chaleur du
milieu à refroidir et la restituer à l’atmosphère.

Selon la façon avec laquelle s’effectue la circulation du fluide frigorigène, on


distingue :

- Les machines frigorifique à compression (compresseur)


- Les machines frigorifique à adsorption (sans organe mécanique)

2
Fig1 : Principe d’une machine frigorifique à compression de vapeur et changement de phase
au fréon 22 (sans tenir compte des pertes de charge dans les tuyauteries)

1) Organisation de l’installation
• Compresseur

Il aspire le fluide frigorigène provenant de l'évaporateur et le comprime jusqu'à une


très grande pression, cette compression est accompagnée par une augmentation nette
de la température.

3
• Condenseur

Il évacue la chaleur contenue dans le fluide frigorigène sous forme de chaleur


sensible et chaleur latente de vaporisation. L’échange de chaleur pour liquéfier le
fréon s’effectue avec l'air ambiant.

• Détendeur

Son rôle est de baisser la pression par une grande perte de charge dans des tubes
capillaires pour permettre la vaporisation du fluide frigorigène à basse température
dans l'évaporateur.

• Evaporateur

Il extrait de l’énergie-chaleur du milieu à refroidir pour que le fluide frigorigène


passe de l’état vapeur à l’état liquide à basse pression en absorbant cette quantité de
chaleur.

2) Cycle frigorifique de Carnot

Le cycle de Carnot est composé de deux isothermes et de deux adiabatiques


réversibles. Les machines frigorifique fonctionnent suivant le cycle de Carnot
inversé.

4
Q +f
L’efficacité (coefficient de performance) de réfrigération par définition :  f =
e+

Premier principe : U = e+ + Q+f + Qa+ = 0 e+ = Qa− − Q +f

Deuxième principe : Q+f = T1 (S B − S A ) Qa+ = T2 (S D − SC )

Or : S A = S D et S B = SC soit e + = T2 (SC − S D ) − T1 (S B − S A ) = (T2 − T1 )(S B − S A )

Or S B  S A et T2  T1 donc e +  0 , le système reçoit le travail e+, prélève l’énergie-


chaleur Qf à la source froide et cède l’énergie-chaleur Qa à la source chaude.

Q +f Q +f T1 Aire ABEF
Donc : f = +
= − +
= =
e Q −Q
a f T2 − T1 Aire ABCD

Le cycle de Carnot est un cycle idéal réversible, en pratique il apparaît toujours des
phénomènes irréversibles. C-à-d, qu’aucune machine frigorifique fonctionnant entre
les deux sources T1 et T2 ne pourra atteindre une efficacité de Carnot.

Remarque :

Pour un cycle de Carnot moteur (sens de parcours du cycle correspond au sens des
aiguilles d’une montre), l’efficacité :

5
e − QC+ + Qa+ T2 − T1 Aire ABCD
m = = = =
QC+ QC+ T2 Aire CDFE

Donc pour le cycle moteur, l’efficacité est toujours inférieure à 1, alors que pour un
cycle frigorifique, l’efficacité peut etre supérieure à 1 si l’aire ABEF est supérieure à
l’aire ABCD, c-à-d, si T2 s’approche à Ta.

3) Cycle frigorifique réels


• Cycle gazeux

Toutes les machines frigorifique fonctionnent selon un cycle qui dérive de celui de
Carnot inversé.

On considère le type de machine le plus simple fonctionnant à gaz seul (air par
exemple). Pratiquement une évolution isotherme est irréalisable, on la remplace par
une évolution isobare.

La pression P0 et P1 sont maintenue aussi constantes que possible par les deux
réservoirs R et R’. L’air est comprimé de manière isentropique au niveau du
compresseur ou il s’échauffe (A à B) et refoulé dans le réservoir R. entre B et C, l’air
se refroidit jusqu’à T1 à pression constante. L’air subit une détente isentropique en
produisant un travail. Entre D et A, l’air se réchauffe à pression constante jusqu’à T2.

Bilan énergétique :

Q +f
1ère principe : U = w+ + Q+f + Qa+ = 0 c-à-d w+ = Qa− − Q +f donc  f =
Qa− − Q +f

Si le gaz est considéré parfait, donc pour une transformation isobare :

Q+f = cP (TA − TD ) Qa+ = cP (TC − TB ) Qa− = cP (TB − TC )

Q +f TA − TD 1
D’où : f = = =

Q −Q
a
+
f (TB − TC ) − (TA − TD ) B TC − 1
T −
TA − TD

6
− −
T P  T P 
Les transformations (AB) et (CD) sont isentropiques : B =  A  et C =  D 
TA  PB  TD  PC 

TB TC TB − TC 1 1 TA
D’où = = donc f = = =
TB − TC
TA TD TA − TD − 1 TB − TA
TB
−1
TA − TD TA

Remarque :

Pour le cycle de Carnot :

 Q− 
w+ = Qa− − Q +f = Q +f  a+ − 1 avec Q+f = T1 (S B − S A ) Qa+ = T2 (S D − SC ) = T2 (S A − S B )
Q 
 f 

T 
Donc w+ = Q +f  2 − 1
 T1 

• Si T2 = 2T1 w+ = Q+f
• Si T2 < 2T1 w+  Q+f
• Si T2 > 2T1 w+  Q+f

Exemple :
+
 300  Q f
( T2 = 300 °K , T1 = 250 °K ) le travail absorbé est w+ = Q +f  − 1 =
 250  5

 300 
( T2 = 300 °K , T1 = 145 °K ) le travail absorbé est w+ = Q +f  − 1 = 1,07Q +f
 145 

Donc les très basses températures sont très couteuses

• Cycle à condensation
➢ Fonctionnement en régime humide

7
Considérons une machine frigorifique fonctionnant suivant le cycle idéal de Carnot
en régime humide.

A l’entré du compresseur (point C), il y a une fraction massique de liquide du fluide


frigorigène. La présence des gouttelettes dans le compresseur influence sur
l’efficacité et les pertes thermiques. Afin de supprimer cet inconvénient, on effectue
la compression sur la vapeur sèche :

- Les pertes thermiques se trouvent réduites


- L’efficacité est améliorée
- Le compresseur fonctionne en régime sec

➢ Fonctionnement en régime sec

Les machines frigorifiques actuelles fonctionnent suivant le cycle frigorifique


théorique suivant :

AB : Compression isotrope de la vapeur sèche


BB’ : Désurchauffe de la vapeur sèche
B’C : Condensation du fluide frigorigène à Pression et Température constantes
CD : Détente isenthalpe
DA : Changement d’état à pression et température constantes (vaporisation)

Comparaison des performances du cycle de Carnot et du cycle effectif :

Les deux cycles fonctionnant entre les mêmes températures T1 et T2

8
Aire A0 D0 D0' A0' Aire ADD ' A'
C =  réel =
Aire A0 B'CD0 Aire ABB ' CD

• Effet de remplacement de la détente isentrope par un laminage isenthalpe :

La détente isentropique (CD0) produit un travail récupérable :

1 ère principe : w− = hC − hD0 = hD − hD0 puisque hC = hD détente isenthalpe

Rappel : (1 ere principe de la thermodynamique pour un écoulement permanent)

On considère un écoulement permanent d’un fluide à travers l’organe d’une machine


frigorifique.

On dessine une surface de contrôle virtuelle Σ fermée qui demeure fixe pendant
l'ensemble de la démonstration et qui sépare l'intérieur de l'organe de l'extérieur. En
amont de cette surface, le fluide est homogène sous la pression P1 avec les grandeurs
massiques v1, u1, hl uniformes. En aval, le fluide est également homogène et ses
grandeurs sont affectées de l'indice 2. On envisage, à l'instant t, une masse m de
fluide située en amont de l'organe, à la frontière de la surface Σ. Pendant la durée Δt,
cette masse m pénètre entièrement dans la surface de contrôle, tandis qu'une
quantité équivalente ressort en aval (régime permanent).

Le travail reçu par la masse totale du fluide (mΣ+m) pendant la durée Δt :

Wtotal = Wutile + W fluide amont→m + W fluide aval→m = Wutile + Pext amontVext amont + Pext aval Vext aval

9
Wtotal = wutilem + P1 (v1 − 0)m + P1 (0 − v2 )m

Wtotal = wutilem + P1v1m − P1v2 m

En amont, la masse de fluide Δm qui entre pendant Δt est soumise à la pression P1 du


fluide situé derrière elle et bénéficie ainsi d'un apport de travail (travail moteur). Le
fluide situé en amont gagne le volume v1Δm. En aval, cette même masse de fluide
Δm qui sort de la surface de contrôle pendant Δt doit en effet refouler le fluide situé
en aval (travail résistant) dont la pression est P2 pour occuper un volume v2Δm (Le
système cède une quantité positive P2V2 au fluide aval qui perd le volume v2Δm).

En effet, le premier principe s’écrit :

U m +m = Q + Wutile + P1v1m − P1v2 m

U m + U m = Q + Wutile + P1v1m − P1v2 m

Régime permanent, la variation de l’énergie interne de la masse mΣ est nulle ;

(u2 − u1 )m = Q + Wutile + P1v1m − P1v2m


((P2v2 + u2 ) − (P1v1 + u1 ))m = Q + Wutile

(h2 − h1 )m = Q + Wutile

Donc, Pour un fluide s'écoulant en régime permanent à travers l'organe d'une


machine thermique, le premier principe s’écrit :

h = q + wutile

La perte de travail récupérable est très faible en réalité car l’isenthalpe possède une
très forte pente. En parallèle, l’effet frigorifique perdu est représenté par l’aire
DD’D’0D0 est égale à T1(sD-sD0) = T1(sD-sC) = HD-HD0

• Effet de la compression en vapeur surchauffée :

La compression en vapeur surchauffée a comme effet d’augmenter le travail dépensé,


et par conséquent diminuer l’efficacité : hB − hA  hB ' − hA0

Cette perte d’efficacité est largement compensée par l’amélioration du rendement


adiabatique du compresseur. En plus la perte de l’efficacité est faible car la pente de
l’isobare (BB’) est élevée.

La quantité de chaleur extraite de la source froide : q +f = hA − hD

10
La quantité de chaleur rejetée à la source chaude : qc− = hB − hC
q +f hA − hD
L’efficacité est donc : f = − +
=
q −q
a f hB − hA

III- Diagramme enthalpique ln(P)=f(h) (diagramme de Mollier)

Les diagrammes (T-s) et (P-v) permettent de déterminer graphiquement un travail et


une quantité de chaleur échangés et c’est par la mesure d’une surface ou d’une aire.
C’est pour cette raison que les frigoristes préfèrent utiliser le diagramme enthalpique
(appelé également diagramme de Mollier des frigoristes) qui donne directement le
travail et la quantité de chaleur mise en jeu, on distingue :

➢ Diagramme P = f (h)
➢ Diagramme ln(P) = f (h)

Les deux diagrammes présentent les mêmes caractéristiques, le premier est plus
précis au voisinage du point critique que le deuxième, puisque le seul fluide
frigorigène utilisé au voisinage du point critique est CO2 donc dans ce cas on utilise
le diagramme P = f (h). Pour les autres fluides on préfère travailler avec ln(P) = f (h).

Lecture du diagramme ln(P) = f (h) :

La courbe de saturation présente une allure un peu différent, mais délimite toujours
les zones liquide, liquide-vapeur, vapeur.

- Les courbes isobares sont horizontales


- Les courbes isenthalpes sont verticales

11
- Les courbes isothermes sont pratiquement verticales dans la zone liquide,
horizontales dans la zone du mélange liquide-vapeur, et descendantes dans la
zone de vapeur
- Les courbes isochores sont croissantes avec un point de réfraction
- Les courbes isentropes sont croissantes

Sur le diagramme, l’enthalpie du liquide saturé à 0 °C est choisie arbitrairement, cela


n’a aucune importance puisque ce qui nous intéresse c’est la différence des
enthalpies entre deux états et non la valeur réelle de l’enthalpie pour un état donné.

La représentation du cycle du (fréon 22) dans le diagramme enthalpique de la


machine frigorifique à compression de vapeur déjà évoquée :

• Etat 1 (entrée du compresseur) :


P1 = 2,957 bar, T1 = 0 °C, v1 = 83,43 l/kg, h1 = 409,6 kJ/kg
• Etat 2 (sortie du compresseur):
P2 = 11,92 bar, T2 = 68 °C, v2 = 24,25 l/kg, h2 = 446,56 kJ/kg
• Etat 4 (entrée de la zone de condensation):
P4 = 11,92 bar, T4 = 30 °C, v4 = 19,74 l/kg, h4 = 414,62 kJ/kg
• Etat 5 (sortie du condenseur):
P5 = 11,92 bar, T5 = 30 °C, v5 = 0,851 l/kg, h5 = 236,75 kJ/kg
• Etat 7 (entrée du détendeur):
P7 = 11,92 bar, T7 = 30 °C, v7 = 0,824 l/kg, h7 = 225 kJ/kg
• Etat 8 (entrée de l’évaporateur):
P8 = 2,957 bar, T8 = -15 °C, v8 = 16 l/kg, h8 = 225 kJ/kg
• Etat 10 (sortie de l’évaporateur - état de vapeur saturée)
P10 = 2,957 bar, T10 = -15 °C, v10 = 77,63 l/kg, h10 = 399,51 kJ/kg

12
Le cycle représenté ci-dessus n’est qu’un cycle théorique qui ne tient compte ni du
fonctionnement réel du compresseur (la compression est polytrope et les pertes par
frottements mécaniques dans les organes mobiles) ni des pertes de charges dans les
tuyauteries.

Influence du rendement polytrope sur l’évolution du cycle :

Une transformation polytrope est une modification de l’état thermodynamique du


système avec un échange partiel de la chaleur avec le milieu extérieur (parcours
arbitraire).

PV n = Cte

Pour un gaz parfait :

- n=n une transformation polytrope


- n=1 une transformation isotherme
- n=0 une transformation isobare
- n= une transformation isochore
- n= une transformation isentrope

La compression isentrope est pratiquement irréalisable, c-à-d la totalité du travail de


compression est utilisée pour augmenter la pression et la température du fluide
frigorigène donc son énergie interne. En réalité un tel compresseur n’existe pas, car il
produit toujours des échanges thermiques partiels avec l’extérieure. En effet, lors de
la compression, la température des vapeurs du fluide frigorigène dépasse très vite
celle des parois et cèdent par conséquent la chaleur aux parois. Une telle compression
est alors polytrope et le point 2’ représentatif du fluide frigorigène se trouve à droite
de 2 en fin de compression.

13
1-2 : Compression isentrope sans tenir compte :

- Rendement polytrope du compresseur


- Rendement mécanique du compresseur
- Pertes de charges de fluide caloporteur

1-2’: Compression polytrope sans tenir compte :

- Rendement mécanique du compresseur


- Pertes de charges de fluide caloporteur

1-2’’ : Compression polytrope sans tenir compte :

- Pertes de charges de fluide caloporteur

Le rendement polytrope représente le rapport de travail de compression pour une


compression isentrope et une compression polytrope :

ws h2 − h1 h2 − h1 h2 − h1
 = = = h2 ' = h1 +
w w h2 ' − h1 

Le rendement est inférieur à 1, le point 2’ se trouve à droite de 2. Donc le rendement


polytrope à pour effet de déplacer le point 2 au point 2’. Si on reporte ce point (2’) sur
le diagramme enthalpique, on trouve une température plus grande T2’ > T2.

Influence du rendement mécanique sur l’évolution du cycle :

En pratique, le rendement mécanique n’est jamais égal à 1, du fait des frottements


qui ont lieu au niveau de tous les mécanismes en mouvement. Le rendement
mécanique représente le rapport de travail de compression pour une compression
polytrope et une compression polytrope avec des pertes par frottement mécanique :

w ws h −h h2 − h1 h2 − h1
m = = = 2 1= h2 '' = h1 +
wm  wm  wm  (h2 '' − h1 ) m

Le rendement mécanique à pour effet de déplacer le point 2’ au point 2’’, de même si


on reporte ce point (2’’) sur le diagramme enthalpique, on trouve une température
plus grande T2’’ > T2’.

Influence des pertes de charge sur l’évolution du cycle:

On distingue deux types de pertes de charge à savoir, les pertes de charge au


refoulement et les pertes de charge à l’aspiration.

14
• Pertes de charge à l’aspiration

Ces pertes de charge prennent leur origine dans l’écoulement de fluide frigorigène
dans l’évaporateur et surtout dans les tuyauteries d’aspiration. Pour avoir une
pression d’évaporation P0 dans l’évaporateur, la pression à l’entrée du compresseur
doit être faible d’une valeur P. Les pertes de charge à l’aspiration ont pour effet de
déplacer le point 1 en point 1’.

Supposant que la perte de charge d’écoulement soit de 0,1 bar, cela signifie que la
pression de vapeur à l’aspiration sera de 2,957 – 0,1 = 2,857 bar. La température
d’évaporation sera donc autre que -15 °C.

Selon les propriétés thermodynamiques du fréon 22 :

Téva = −20 C pour Psat = 2,448 bar


Téva = −15 C pour Psat = 2,975 bar

15
Une chute de pression de 0,1 bar correspond à une chute de température d’environ
1K. La température fictive donc d’évaporation est – 16 °C, elle constitue la
température d’aspiration à saturation.

• Pertes de charge au refoulement

Ces pertes de charge prennent leur origine dans l’écoulement de fluide frigorigène
dans le condenseur et dans les tuyauteries de refoulement. Pour avoir une pression
de condensation Pc dans le condenseur, la pression du fluide frigorigène à la sortie
du compresseur doit être augmentée d’une valeur P. Les pertes de charge au
refoulement ont pour effet de déplacer le point 2’’ en point 2’’’.

Supposant que la perte de charge d’écoulement au refoulement soit de 0,2 bar. Selon
les propriétés thermodynamiques du fréon 22 :

Tcond = 30 C pour Psat = 11,92 bar


Tcond = 35 C pour Psat = 13,55 bar

Une chute de pression de 0,2 bar au niveau du condenseur correspond à une chute
de température d’environ 0,6 K, donc la température est 26,4 °C, cette valeur
correspond à la température fictive de condensation. Elle constitue la température de
refoulement à saturation.

En résumé les pertes de charge à l’aspiration et au refoulement du compresseur ne


présentent que des inconvénients :

- La température de fin de compression augmente


- Le taux de compression augmente
- La puissance absorbée augmente
- La production frigorifique diminue
- Le rendement diminue

IV- Installation frigorifique complète

Les quatre éléments principaux nécessaires pour le fonctionnement d’une machine


frigorifique (compresseur, condenseur, détendeur, évaporateur) sont suffisants pour
un fonctionnement correcte d’une machine frigorifique. Mais dans le cas des
machines commerciales et industrielles qui doivent fonctionner dans des conditions
contraignantes, on doit prévoir des appareils et accessoires complémentaires.

16
Considérons une installation frigorifique classique commerciale comportant deux
évaporateurs, l’un desserve une chambre froide à 5 °C et l’autre une chambre de
congélation à -20 °C.

En plus de quatre éléments principaux, cette installation comporte un réservoir de


liquide E lié à un filtre déshydratant FD entouré par deux robinets d’isolement placés
en amant et en aval permettent son remplacement et un voyant de liquide VL.

En amont de chaque détendeur, une électrovanne EV est placée. Cette EV est


commandée par un thermostat qui a comme rôle d’ouvrir ou de fermer l’EV en
fonction de la température détectée par le capteur F. Pour empêcher le fluide
frigorigène de refouler dans l’évaporateur de la chambre de congélation, on place un
clapet de non retour CNR en aval de l’évaporateur (A), pendant les périodes d’arrêt
du compresseur.

En aval de l’évaporateur (B), un régulateur de pression d’évaporation RPE est monté


pour maintenir une pression d’évaporation constante correspondant à une
température située 8 à 10 °C en dessous de la température requise pour la chambre
froide.

Le pressostat KP est un régulateur combiné haute/basse pression pour protéger


l’installation d’une pression d’aspiration trop basse et une pression de refoulement

17
trop haute. Un régulateur de pression de condensation RPC et une vanne à pression
différentielle VPD sont montés pour assurer une pression suffisante du liquide dans
toutes les conditions de fonctionnement.

18
19

Vous aimerez peut-être aussi