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Par
TCHOUA Loveline Viviane
Licence en Chimie
Superviseur :
Encadreur :
Pr. JAZA FOLEFACK Achille Jean
ABEGA Raphaël
Chargé de cours département
Spécialiste Socio-Environnemental
Economie Rurale/FASA
PIDMA - Cameroun
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LISTE DES ABREVIATIONS
AFMABA Acteurs Filière Maïs Batchenga
BUCREP Bureau Central des Recensements et des Etudes de la Population
CAP Conseiller Agricole de Proximité
CENEEMA Centre National d'Études et d'Expérimentation du Machinisme Agricole
CGES Cadre de Gestion Environnemental et Social
COOPROMAME Coopérative des Producteurs de Maïs de Mengong
COOPROSHA Coopérative des Producteurs de la Haute-Sanaga
CRAAQ Centre de Recherche en Agriculture et Agroalimentaire du Québec
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
GIC Groupe d’Initiative Commune
IITA Institut International d’agriculture Tropicale
INSEE Institut National de la Statistique et des Études Économiques
IRAD Institut de Recherche Agricole pour le Développement
MAE Mesures Agro-Environnementales
MINADER Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural
MINEPDED Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du
Développement Durable
MINEPAT Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du
Territoire
MINSANTE Ministère de la Santé Publique
NIE Notice d’Impact Environnementale
PFNL Produit Forestier Non Ligneux
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires
PGES Plan de Gestion Environnemental et Social
PGPP Plan de Gestion des Pestes et Pesticides
PIDMA Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles
PNDP Programme National de Développement Participatif
SPSS Statistical Package for social science
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RESUME
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Mots clés : mesures agroenvironnementales, adoption, facteur limitant, coopérative, exploitation
agricole, régression logistique
ABSTRACT
To empower its partner cooperatives on the protection of the environment, PIDMA organizes
various training workshops, among other things, on taking socio-environmental aspects into
account, pest and pesticide management, etc. In order to introduce small rural producers to the
adoption of good environmental practices on their farms. It is in this perspective that this study
proposes to analyze the factors influencing the adoption of agri-environmental measures on the
corn farms of the producers who are members of the cooperatives AFMABA and
COOPROMAME. Its objectives are to assess the level of knowledge in terms of agri-
environmental measures prescribed by the cooperators in the project, to determine the
relationships between lack of technical and professional support, socio-economic characteristics
and Level of applicability of these measures by the cooperators and finally to identify and
analyze the factors which favor or limit the adoption of such measures. To achieve these
objectives, a structured questionnaire was administered to 50 maize producers (21 AFMABA
cooperators and 29 COOPROMAME cooperators) in fifteen villages in the villages of Batchenga
(08 villages) and Mengong (07 villages). The information collected was analyzed using the SPSS
20 software. The Environmental and Social Management Framework (ESMP) and the Pesticides
Management Plan (PGPP) were used to assess the level of knowledge in terms of measures The
chi-square test was used to determine the relationship between lack of technical and professional
support, socio-economic characteristics and the level of applicability of agri-environmental
measures by cooperators. The study also uses a binary logistic regression model to identify and
analyze the determinants of the adoption of agri-environmental measures. Descriptive results
indicate that the majority (80%) of the cooperators are aware of these agri - environmental
measures because they have participated in the training workshops organized by the Project, so
this could not be a brake on the level of " applicability. The chi-square test revealed that the level
of applicability would be related to social and psychological characteristics (perception of
environmental degradation, labor type) and economic (producer income, lack of knowledge of
the benefits of Practices), expertise and technical support (training). The logistic regression
model shows that adoption of agri-environmental measures is associated with training (5%) and
corn field area (10%).
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Keywords: agri-environmental measures, adoption, limiting factor, cooperative, farm, logistic
regression
INTRODUCTION GENERALE
Aujourd’hui, les effets néfastes de l’activité agricole sur l’environnement amènent les
agronomes et les environnementalistes à concevoir des innovations qui permettent de concilier la
protection des ressources naturelles et les enjeux de productivité face à l’augmentation de la
démographie mondiale. Il s’agit d’innovations combinant des outils environnementales tel que
l’évaluation environnementale préalable à l’aménagement des exploitations de maïs des
coopératives, et aussi des outils agronomiques comme l’allongement des rotations des cultures
permettant ainsi d’optimiser la production en limitant l’usage d’intrants chimiques (Roussy,
Ridier et Chaib, 2015). Ainsi, il est généralement admis nécessaire d’améliorer les performances
environnementales de l’agriculture, en renforçant les effets bénéfiques sur l’environnement et en
réduisant les effets néfastes afin de garantir une utilisation durable des ressources naturelles.
Cette durabilité des ressources au sens écologique fait référence à leur préservation au cours de
l’aménagement des exploitations agricoles et à une faible utilisation d’intrants chimiques
(Nonga, 2002).
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Avec la libéralisation économique, les chances pour développer une agriculture durable
au Cameroun, semblent difficiles à atteindre. Et pour cause, la diversification et l’expansion de
cultures vivrières car les objectifs d’amélioration de la productivité agricole semblent a priori
incompatibles avec les objectifs de la préservation des ressources naturelles. Incompatibilité qui
hypothèque l’efficacité des stratégies de lutte contre la pauvreté (Nonga, 2002).
2) Problématique
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L’évolution de l’agriculture vers un mode de production plus intensif a permis
d’augmenter de façon significative les rendements, mais a également contribué à l’apparition de
divers problèmes environnementaux (Canards illimités Canada, 2008). C’est face à ce constat
alarmant que le gouvernement camerounais à travers son ministère de l’environnement, de la
protection de la nature et du développement durable (MINEPDED) a décidé d’intervenir par une
série de mesures (règlements, programmes, etc.) visant à minimiser les impacts négatifs sur
l’environnement et la santé humaine de cette nouvelle forme d’agriculture (Boutin, 2004). C’est
ainsi qu’en 1996, apparait la loi-cadre sur la gestion de l’environnement qui consiste
principalement à la protection des sols et du sous-sol contre les produits chimiques, les
pesticides et les engrais.
Le PIDMA a tenu compte des réglementations environnementales mises sur pieds par le
gouvernement camerounais et celles recommandées par la banque mondiale lors de l’élaboration
des documents stratégiques (cadre de gestion environnemental et social et le plan de gestion des
pestes et pesticides) mises à la disposition des coopératives. Ces documents illustrent différents
types de pratiques ou mesures agro-environnementales. Parmi elles, on a les mesures visant la
réduction et la gestion adéquate des pesticides comme le désherbage mécanique, la lutte intégrée
ou le dépistage ; les mesures visant à empêcher la mise en œuvre des projets agricoles ayant un
fort impact sur l’environnement comme l’évaluation environnementale ; etc. Face à cette
stratégie, il se pose la problématique de l’adoption des mesures agro-environnementales par les
agriculteurs (Sunding et Zilberman, 2001). En effet, une multitude de facteurs expliquent les
choix des agriculteurs quant au respect de ces mesures principalement les incitations
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économiques qui exercent une grande influence sur le comportement des agriculteurs
(Vojtech, 2010).
Ainsi, dans une perspective d’adoption des mesures agro-environnementales par les
producteurs de maïs, l’on s’interroge sur les facteurs influençant l’adoption des mesures agro-
environnementales dans les exploitations de maïs des coopératives bénéficiaires du PIDMA : cas
des coopératives AFMABA et COOPROMAME des localités respectives de Batchenga et
Mengong. Plus spécifiquement, il s’agira d’apporter les éléments de réponses aux questions
suivantes :
3) Objectifs de l’étude
L’objectif principal de cette étude est de relever les différents facteurs influençant
l’adoption des mesures agro-environnementales prescrites par le PIDMA dans les coopératives
maïs bénéficiaires. Il s’agit de comprendre le comportement d'un agriculteur confronté à
l’obligation d’appliquer des mesures agro-environnementales et de mettre en évidence les
éléments qui interviennent dans sa décision. De façon spécifique, l’étude vise à:
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4) Hypothèses de l’étude
Les mesures agro-environnementales les plus adoptées et celles qui le sont le moins par
les coopérateurs sont définies ;
Les principaux facteurs ayant une influence relative sur l’adoption des mesures agro-
environnementales par les producteurs dans le cadre du PIDMA sont déterminés ;
Les moyens pour encourager l’adoption desdites mesures sont déterminés.
6) Intérêt de l’étude
Le PIDMA après sélection des coopératives, organise à travers son spécialiste socio-
environnemental des ateliers de formation. Ces ateliers ont pour but d’informer et de sensibiliser
les coopérateurs sur le respect de la réglementation environnementale nationale et des politiques
de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale au cours de leurs activités
culturales. Cette étude présente dès lors un intérêt sur plusieurs plans.
Au Cameroun, peu de travaux ont été consacrés sur la prise en compte des facteurs
pouvant influencer l’applicabilité de la réglementation environnementale dans les exploitations
agricoles principalement celles des cultures vivrières. Ainsi, cette étude contribuera à enrichir la
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base de données scientifiques par les informations exploitables en vue d’une meilleure visibilité
lors de l’élaboration des normes environnementales.
Avoir un certain nombre d’information sur les facteurs déterminant la non adhésion à
certaines mesures environnementales par les producteurs de maïs et en particulier ceux
bénéficiaire du PIDMA.
Développer des stratégies encore mieux adaptées prenant en compte ces facteurs afin de
les accompagner dans l’applicabilité desdites mesures.
Cibler les efforts fournis par les coopérateurs et de renforcer l’efficacité et l’efficience
des moyens et des actions qu’entreprennent les spécialistes du PIDMA afin d’atténuer
les effets sur l’environnement et la santé humaine.
6.3 Sur le plan personnel
Cette étude permet de mettre en application les connaissances théoriques acquises durant
le cursus académique, surtout qu’elle est réalisée dans un projet hors du commun. Elle a permis
d’informer, de sensibiliser et surtout de conscientiser les petits producteurs ruraux sur les effets
négatifs que peuvent avoir leur activité sur l’environnement et leur santé. Mieux encore, elle a
permis une contribution et participation dans la prévention et préservation de l’environnement.
7) Organisation du mémoire
Le présent mémoire s’ouvre avec une introduction générale dans laquelle ressort le
contexte, la problématique, les objectifs, les hypothèses et l’intérêt de l’étude. Par la suite sont
présentés les chapitres suivants :
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CHAPITRE 1 : APPROCHE CONCEPTUEL, CADRE JURIDICO-
INSTITUTIONNEL ET REVUE DE LA LITTERATURE
Pour les besoins de la recherche, il est jugé nécessaire de préciser ou de clarifier le sens
de certains concepts clés pour une meilleure compréhension de l’étude.
D’après la loi n° 92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux
groupes d'initiative commune, une société coopérative se définit comme un groupe de personnes
physiques et/ou morales qui s'associent librement pour atteindre des buts communs par la
constitution d'une entreprise dirigée de manière démocratique et à laquelle elles sont liées par un
contrat qui fixe notamment les règles: de leur activité avec cette organisation ; de répartition
équitable de son capital ; de participation aux fruits et aux risques liés à ladite activité.
Pour la FAO (2012), une coopérative agricole est un type d’entreprise à vocation sociale
portée par deux objectifs principaux: satisfaire les besoins de ses membres et faire des bénéfices
tout en assurant sa pérennité.
La définition la plus complète qui servira de feuille de route dans ce travail est celle de
l’acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010. Cette dernière stipule en son article 4 et 6 que,
une société coopérative est un groupement autonome de personnes volontairement réunies pour
satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs, au moyen
d’une entreprise dont la propriété et la gestion sont collectives et où le pouvoir est exercé
démocratiquement et selon les principes coopératifs que sont :
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l’engagement volontaire envers la communauté.
La société coopérative peut, en plus de ses coopérateurs qui en sont les principaux
usagers, traiter avec des usagers non coopérateurs dans les limites que fixent les statuts et toute
discrimination fondée sur le sexe ou sur l’appartenance ethnique, religieuse ou politique est
interdite.
Pour la FAO (1995), une exploitation agricole est une unité économique de production
agricole soumise à une direction unique et comprenant tous les animaux qui s’y trouvent et toute
la terre utilisée, entièrement ou en partie, pour la production agricole, indépendamment du titre
de possession, du mode juridique ou de la taille. La direction unique peut être exercée par un
particulier, par un ménage, conjointement par deux ou plusieurs particuliers ou ménages, par un
clan ou une tribu ou par une personne morale telle que société, entreprise collective, coopérative
ou organisme d’état.
D’après l’INSEE (2016), l'exploitation agricole dans un recensement agricole est définie
comme une unité de production remplissant les trois critères suivants : produire des produits
agricoles ; avoir une gestion courante indépendante ; atteindre un certain seuil en superficie, en
production ou en nombre d'animaux. Ce seuil est défini ainsi : une superficie agricole utilisée au
moins égale à un hectare ; ou une superficie en cultures spécialisées au moins égale à 20 hectares
; ou une activité suffisante de production agricole, estimée en cheptel, surface cultivée ou
volume de production.
La définition adapté pour cette étude est celle de la chambre d'agriculture des pêches de
l'élevage et des forêts du Cameroun qui définit une exploitation agricole comme une unité
économique qui participe à la production agricole et qui répond aux critères suivants : elle a une
activité agricole soit de production, soit de maintien des terres dans de bonnes conditions
agricoles et environnementales et respecte une certaine dimension (1 hectare de surface agricole
utilisée ou 20 ares de cultures spécialisées).
D’après le dictionnaire français Larousse, un Facteur limitant est un " facteur qui, par sa
valeur trop faible ou trop élevée, empêche ou restreint à lui seul l'accomplissement d'une
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fonction physiologique ou l'implantation d'un être vivant dans un milieu, alors que tous les autres
facteurs sont favorables".
Selon la loi du minimum établie par Justus Von Liebig (1840), Un facteur limitant
désigne un facteur écologique dont la carence entrave ou empêche un phénomène biologique ou
la vie d'une espèce. Un facteur limitant est donc un facteur écologique dont l'absence ou la faible
intensité empêche la pleine croissance d'un organisme, d'une population. Exemple : le rendement
d'une culture dépend uniquement de l'élément nutritif dont la quantité vient à manquer ou encore
la croissance des végétaux n'est possible que si tous les éléments minéraux sont présents en
quantité suffisante dans le sol.
Dans le cadre de cette étude, on ressortira les différents facteurs qui pourront influencer
l’adoption des mesures agro-environnementales. Ainsi un facteur limitant peut être physique ou
biologique.
1.8.4 Adoption
L'adoption d'une mesure ou d’une innovation est une décision permettant la pleine
utilisation d'une idée nouvelle comme seule voie favorable pour résoudre un problème (Rogers,
1983). Cette définition montre que l'adoption est consécutive à une prise de décision, mais elle
n'indique pas le siège de ce processus de prise de décision. Ainsi, selon Van Den Ban et al.
(1994) l'adoption est un processus mental qui commence depuis le premier contrat de l'individu
avec l'innovation, jusqu'à l'étape de rejet ou d'acceptation. A partir de cette définition, les
chercheurs ont conceptualisé l'adoption comme étant un processus qui se produit dans le temps et
qui consiste en une série d'actions. Rogers (1983) et Adams (1982) ont distingué cinq (05)
phases dans cette série :
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Ainsi, l’adoption d’une mesure ou d’une innovation est une décision mentale qui
s’achemine par une prise de décision.
Environnement
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Tableau 1.1 : synthèse des textes internationaux régissant la gestion des projets agricoles
au Cameroun
Convention cadre de Rio de Janeiro du elle vise à stabiliser la concentration de 19 Octobre 1994
04 juin 1992 concernant les gaz à effet de serre dans l’atmosphère à
changements climatiques un niveau qui empêche toute
perturbation produite par les activités
agricoles
Convention cadre de Vienne du 22 Elle vise la promotion des mesures 30 Aout 1989
mars 1985 pour la protection de la appropriées pour protéger la santé de
couche d’ozone l’homme et de l’environnement contre
les effets néfastes résultant des activités
humaines.
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La loi n°96/12 du 5 août 1996 portant Loi-cadre relative à la gestion de l’environnement
Cette loi en son article 36 alinéa (1) stipule que le sol, le sous-sol et les richesses qu'ils
contiennent, en tant que ressources limitées, renouvelables ou non, sont protégés contre
toutes formes de dégradation et gérées conjointement et de manière rationnelle par les
administrations compétentes. L’alinéa (2) de cette même loi fixe : les conditions
particulières de protection destinées à lutter contre la désertification, l'érosion, les pertes
de terres arables et la pollution du sol et de ses ressources par les produits chimiques, les
pesticides et les engrais; la liste des engrais, des pesticides et autres substances
chimiques dont l'utilisation est autorisée ou favorisée dans les travaux agricoles; les
quantités autorisées et les modalités d'utilisation afin que les substances ne portent pas
atteinte à la qualité du sol ou des autres milieux récepteurs.
La loi n°92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes
d'initiative commune (GIC), en remplacement de la loi n°73/15 du 07 décembre 1973
portant statut des sociétés coopératives. C’est ainsi qu’en 1992, la loi n° 92/006 et le
décret n° 92/455 PM sont promulgués pour redéfinir la nouvelle coopérative et les
groupes d’initiatives communes. Elle rompt avec l’ancienne formule qui impliquait
le gouvernement dans la gestion des coopératives pour instaurer un système de
gestion par les membres de manière démocratique. A sa suite, les Etats parties à
l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires (OHADA)
adoptent le 15 décembre 2010 à Lomé l’acte uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives en effet, cette acte dans son article 6, dispose que la société coopérative
est constituée et gérée selon les 7 principes coopératifs universellement reconnus.
En son article 08, cette acte stipule que «la société coopérative est composée de
coopérateurs qui, unis par le lien commun sur la base duquel la société a été créée,
participent effectivement et suivant les principes coopératifs, aux activités de ladite
société et reçoivent en représentation de leurs apports des parts sociales».
L’article 74 précise que «toute société coopérative doit être immatriculée au Registre des
Sociétés Coopératives institué dans chaque Etat Partie». Le PIDMA travaille uniquement
avec les coopératives ayant leur certificat d’immatriculation.
La loi n° 2003/003 du 21 avril 2003 portant protection phytosanitaire son article 19 (1)
stipule que: les traitements chimiques doivent être exécutés en respect des bonnes
pratiques agricoles édictées par l'autorité compétente, afin de préserver la santé humaine
et animale et de protéger l'environnement des dangers provenant de la présence ou de
l'accumulation de résidus de produits phytosanitaires.
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L’article 21 alinéa (1) de cette même loi stipule que seuls les produits phytosanitaires
homologués ou bénéficiant d'une autorisation provisoire de vente doivent être importés,
distribués, conditionnés ou utilisés au Cameroun.
Les mesures agro-environnementales prescrites aux coopératives dans le cadre du
PIDMA intègrent dans sa totalité cette loi.
Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes.
Conformément au Décret n°2012/0882/PM du 27 mars 2012 fixant les modalités
d’exercice de certaines compétences transférées par l’État aux communes en matière
d’environnement, l’article 6 de ce décret stipule que, la commune veille à ce que les
promoteurs de projets ou établissements /installations de faible envergure, qui ne sont pas
assujettis à une étude d’impact environnemental ou à un audit environnemental, mais qui
pourraient avoir des effets négligeables sur l’environnement, réalisent une notice
d’impact environnemental (NIE). Les projets agricoles financés par le PIDMA sont ceux
soumis à une NIE. Le PIDMA travaille en collaboration avec les communes qui
veilleront à la réalisation de cette NIE. Cette dernière est une forme d’évaluation
environnementale faisant parti des dites mesures agro-environnementales.
Décret n°92/455/PM du 2 novembre 1992 fixant les modalités d’application de la loi
n°92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiative
commune ;
Décret n° 2005/0772/PM du 06 Avril 2005 fixant les conditions d’homologation et de
contrôle des produits phytosanitaires ;
Décret n°2012/0882/PM du 27 mars 2012 fixant les modalités d’exercice de certaines
compétences transférées par l’État aux communes en matière d’environnement.
18
l’environnement. Il assure la supervision et l’évaluation des études environnementales, le
suivi et la mise en œuvre des plans de gestion environnementale, etc.
Le MINEPDED met également en place des politiques agricoles (y compris le suivi et la
mise en œuvre nationale des grandes conventions relatives à l’environnement). Il
participe à la gestion, à la protection et à la restauration de l'environnement tout en
veillant à son contrôle.
Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), assure la tutelle
du PIDMA et des structures de développement en milieu rural. Il est chargé de
l'élaboration de la réglementation et des normes, ainsi que du contrôle de leur
application ; et assure la protection phytosanitaire des végétaux.
Ministère de la Santé Publique (MINSANTE), est chargé de la mise en œuvre de la
politique du gouvernement en matière de santé publique dans les domaines de
l’assainissement de l’environnement, de la surveillance sanitaire des exploitations
agricoles, et de l’éducation à la salubrité de l’environnement.
Collectivités territoriales décentralisées : Communes
En matière d’environnement, des compétences ont été transférées aux collectivités
locales par Décret n°2012/0882/PM du 27 mars 2012 fixant les modalités d’exercice de
certaines compétences transférées par l’État aux communes. Conformément à ce décret :
La commune délivre à tout promoteur ou établissement assujettis à la procédure de la
NIE une attestation de conformité environnementale de son projet ou de son
établissement, après avis conforme du responsable régional des services déconcentrés
de l’Administration en charge de l’environnement (article 9(1)).
Elle assure la surveillance administrative et technique de toute activité qui fait l’objet
d’une NIE en collaboration avec les services déconcentrés du ministère en charge de
l’environnement. Cette surveillance porte sur la mise en œuvre effective du plan de
gestion environnemental (PGE) inclus dans la NIE et fait l’objet d’un rapport
conjoint. La commune reçoit du promoteur un rapport semestriel sur la mise en œuvre
de ce PGE (article 9(2)).
Dans le cas présent, ce sont les communes de Batchenga et Mengong qui sont chargés
d’assurer la surveillance administrative et technique de toute activité agricole faisant
l’objet d’une NIE.
Partenaires techniques et financiers
19
La Coopération Chinoise participe au Projet d’Investissement, et de
Développement des Marchés Agricoles par la fourniture d’assistance technique
notamment en matière de transfert de technologies agricoles conjointement avec
l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) et l'Institut de Recherche
Agricole pour le Développement (IRAD) sur la base des technologies disponibles.
Ces deux institutions de recherche mettront en œuvre les mesures liées à la
gestion des pestes et pesticides en assureront le suivi interne.
Cette partie présente une revue de la littérature concernant les facteurs qui limitent
l’adoption de comportements ou de méthodes bénéfiques pour l’environnement chez les
producteurs agricoles Plusieurs auteurs ont étudié le comportement des individus face à la
protection de l’environnement. La majorité de ces auteurs s’entendent pour dire que si le choix
d’adopter un comportement plus écologique se présente, les individus vont généralement choisir
les alternatives les plus avantageuses pour eux et celles qui demandent le moins d’effort (Steg et
al., 2008). Les axes d’influence qui seront étudiés dans la section suivante sont : les facteurs
économiques, psychologiques et sociaux et, l’expertise et le support technique.
La rentabilité est une préoccupation constante pour un producteur agricole. Elle est
d’autant plus précaire dans un système où le prix des aliments est continuellement en fluctuation
et les pressions de production de plus en plus élevées. En effet, la production agricole est très
sensible aux signaux des marchés, car les agriculteurs tentent d’augmenter les recettes et de
réduire les coûts (Vojtech, 2010). Les facteurs économiques ont une grande influence sur la prise
de décision d’un agriculteur.
La majorité des auteurs qui ont étudié cette question abondent dans ce sens et mettent en
tête de liste les considérations économiques comme barrière à l’adoption de bonnes pratiques
agroenvironnementales au champ (Mitchell, 2006; Michaud et al., 2009). Parmi ces contraintes
on retrouve : les coûts élevés de la mise en œuvre de la pratique ; l’absence ou manque de
financement ; la superficie des champs de maïs ; le temps à allouer pour la mise en œuvre ; le
revenu agricole du producteur et les sources de revenu du producteur.
20
b) Facteurs sociaux et psychologiques
La présence d’un soutien technique, de type accompagnement, pour mettre en place certaines
mesures plus exigeantes est certainement un facteur qui favorise positivement l’adoption de
bonnes pratiques. Il apparait que les producteurs agricoles qui sont membres d’une organisation
(Coopérative ; GIC ; etc.) sont généralement plus sensibles aux problématiques
environnementales que ceux non membres (Richer et al., 2005) car ces organisations ont souvent
comme mandat, entre autres, de sensibiliser et d’éduquer leurs membres par le biais de
formations, colloques, ateliers, démonstrations, etc. (ibid.).
21
gestion des pesticides c’est l’OP 4.09 qui s’applique. Pour aider ses emprunteurs à
combattre les organismes nuisibles à l’agriculture ou à la santé publique, la Banque
privilégie une stratégie qui encourage l’utilisation des méthodes biologiques ou
environnementales et limite le recours aux pesticides chimiques de synthèse.
Cette politique appuie les approches intégrées sur la lutte antiparasitaires. Elle identifie les
pesticides pouvant être financés dans le cadre du projet et élabore un plan approprié de lutte
antiparasitaire visant à traiter les risques. La politique est déclenchée si : (i) l’acquisition des
pesticides ou l’équipement d’application des pesticides est envisagée; (ii) le projet appui une
activité nécessitant l’utilisation des pesticides pouvant créer des effets négatifs sur le milieu.
Cette politique est déclenchée dans la cadre du PIDMA car, à travers sa sous
composante A2 (financement de sous-projets des organisations de producteurs), certaines
activités agricoles notamment la mise en place des pépinières et des champs de maïs, manioc,
sorgho, le stockage et la transformation des produits agricoles, l’équipement agricole, etc.
pourront nécessiter l’utilisation de pesticides, encore que l’un des buts visés par ce projet soit
l’amélioration de la productivité agricole.
Depuis des décennies, les problématiques environnementales étaient beaucoup plus axées
sur les grands projets tels que les projets de construction des routes, de barrage hydroélectrique,
de port en eau profonde, etc. Dans le cadre du PIDMA, ces problématiques sont orientées vers
les petits producteurs ruraux regroupés en coopérative qui ont pour la majorité des faibles
niveaux de revenu et d’éducation et surtout un âge très avancé. Face à ces problématiques, le
projet a mis à la disposition des coopératives deux documents : le Cadre de Gestion
Environnemental et Social (CGES) et le Plan de Gestion des Pestes et Pesticides (PGPP).
Le CGES ressort les différents impacts positifs et négatifs prévisibles en fonction des
activités agricoles financées par le PIDMA et celles des coopérateurs dans les champs. Chaque
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impact négatif est accompagné des mesures d’atténuation Ce CGES intègre plusieurs mesures
agro-environnementales dont les principales sont résumées dans le tableau 1.2.
Tableau 1.2 : Synthèse des impacts négatifs et mesures d’atténuation par activité
23
Le PGPP ressort les différents insectes nuisibles et ainsi que maladies dominantes du
maïs. Ces deux vices sont accompagnés des mesures intégrées de lutte. Ces mesures agro-
environnementales permettent aux producteurs de maïs non seulement de prendre connaissance
des insectes et des maladies qui peuvent affecter les plants de maïs mais aussi d’effectuer une
lutte intégrée face à ces nuisibles dans leur exploitation agricole. Les tableaux 1.3 et 1.4
résument les propositions de lutte antiparasitaire intégrée.
La larve de la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis) Lutte biologique par la femelle de trichogramme.
est la cause de diverses pourritures de la tige.
Le ver gris noir (Agrotis ipsilon) coupe les plants Lutte chimique par Décis (15 g/l de
de maïs au ras du sol. deltaméthrine) qui s’utilise à la dose de 0,50 l/ha.
Le ver de l’épi du maïs (Helicoverpa zea) cause Bacillus thuringiensis Spray, une lutte biologique
des dommages souvent concentrés autour de la contre les chenilles.
pointe de l’épi.
Mix de mélasse et d’appât à la pyréthrine et à la
peinture autour de la base des plants de maïs pour
tuer les adultes car ils sortent du sol.
L’altise du maïs (Chaetocnema pulicaria) est la Le crapaud est le prédateur naturel de l’altise.
cause de la maladie de Stewart (une brûlure
Mélange de cendre et de chaux appliqué en
bactérienne des feuilles).
poudrage léger sur les jeunes plants.
24
Tableau 1.4 : Synthèse des maladies dominantes du maïs
Fusariose de la tige du maïs (Fusarium sp) causée Enfouir les résidus de récolte (céréales, maïs).
par des champignons (Fusarium graminearum,
Favoriser la rotation des cultures en évitant
Gibberella zeae) provoquant des lésions ou
de cultiver le maïs après le maïs.
tâches externes sombres aux nœuds inférieurs. À
l’intérieur de la tige, le tissu pourri de la moelle
prend une couleur rose saumon.
25
La régression logistique est un des modèles multi variables couramment utilisé en
agriculture avec la régression linéaire multiple, la régression de Poisson et le modèle de Cox.
Elle s’utilise lorsque la variable à expliquer (variable dépendante Y) est qualitative, le plus
souvent binaire. Les variables explicatives (variables indépendantes Xi) peuvent être par contre
soit qualitatives, soit quantitatives. La variable dépendante est habituellement la survenue
ou non d’un événement (adoption d’une mesure agro-environnementale ou non) et les variables
indépendantes sont celles susceptibles d’influencer la survenue de cet événement c’est-à-dire
les variables mesurant l’exposition à un facteur de risque ou à un facteur protecteur, ou
variable représentant un facteur de confusion (Preux et al., 2005). L’intérêt majeur de cette
technique est de quantifier la force de l’association entre chaque variable indépendante et la
variable dépendante, en tenant compte de l’effet des autres variables intégrées dans le
modèle (« mesure ajustée ») (Aminot et Damon, 2002 ; Katz, 1999).
Mabah Tene, Havard et Temple (2013) ont travaillé sur les déterminants socio-
économiques et institutionnels de l'adoption d'innovations techniques concernant la production
de maïs à l'ouest du Cameroun. Les résultats révèlent que la superficie cultivée en maïs,
l’orientation marchande de la production, le contact avec les services de vulgarisation agricole et
le mode d’accès à la terre sont les facteurs qui déterminent la probabilité d'avoir recours au
paquet technique.
Yabi ; Bachabi et al. (2016) ont travaillé sur l’identification des facteurs qui influencent
l’adoption des pratiques culturales de gestion de la fertilité des sols utilisées dans la commune
d’Ouaké (Bénin). Les résultats révèlent que le sexe, le mode de faire-valoir des terres mises en
culture, l’appartenance à un groupement et l’accès à l’engrais minéral ont une influence positive
sur l’adoption de la fumure minérale.
26
Cette étude quant à elle permettra de relever les facteurs qui influenceront positivement
l’adoption des mesures agro-environnementales chez les producteurs de maïs des régions du
Centre et du Sud Cameroun. Et ainsi complètera les résultats des études précédentes.
Ce chapitre portait sur la clarification des concepts clés, les cadres règlementaire et
institutionnel et une revue de la littérature. Les termes tels que coopérative agricole, exploitation
agricole, facteur limitant ou influençant, adoption et mesures agro-environnementales ont été
clarifié en fonction du contexte de cette étude. Les politiques de sauvegarde
environnementale de la banque mondiale et les mesures environnementales et les méthodes de
lutte antiparasitaire intégrée exposées par le PIDMA ont été choisies comme cadre d’analyse
pour ce travail. Les différents facteurs influençant l’adoption des mesures environnementales ont
été exposés. Et en dernier point, la présentation du model de régression logistique qui sera utilisé
pour identifier et analyser les déterminants de l’adoption des mesures agroenvironnementales.
27
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
Ce chapitre présente le lieu de stage, le choix et la présentation des zones d’étude et,
le matériel et méthodes utilisés pour conduire cette étude.
Les résultats attendus sont : l’augmentation des rendements des spéculations ciblées
(manioc, maïs et sorgho) et l’amélioration de la qualité des produits vendus par les coopératives
bénéficiaires (prix premium). Le projet a comme bénéficiaires directs 300 Coopératives éligibles
représentant 30 000 ménages soit 120 000 bénéficiaires directs dont au moins 50% de femmes
(70% à la fin du projet).
Le stage a été réalisé dans l’unité de coordination Centre-Sud-Est dont les bureaux sont
basés à Yaoundé/Nkolbisson, enceinte CENEEMA.
28
(Ebolowa), a permis d’identifier des idées de thèmes de recherche. Ces idées ont été affinées lors
de l’échange avec les coopérateurs et les CAP des deux (02) Coopératives maïs l’une du Sud
(COOPROMAME de Mengng) et l’autre du Centre (COOPROSHA de Nanga-Eboko). D’où la
naissance du thème de recherche : FACTEURS INFLUENÇANT L’ADOPTION DES MESURES
Le choix de la zone d’étude s’est fondé autour deux (02) départements d’appartenance
des deux coopératives de l’étude, il s’agit de la Lékié, arrondissement de Batchenga région du
Centre pour la coopérative AFMABA et la Mvila, arrondissement de Mengong, région du Sud
pour la coopérative COOPROMAME. Ces deux coopératives ont été choisies en raison de leur
grand bassin de production de maïs et surtout en raison de leur proximité de Yaoundé.
Batchenga est située à 62 kilomètres de Yaoundé, la petite ville est traversée par la route
nationale N°1, construite sous la colonisation allemande, qui fut longtemps la principale voie de
communication reliant le Sud à la partie septentrionale du pays. Il est compris entre les
coordonnées géographiques 4° 17′ 00″ de latitude Nord et 11° 39′ 00″ de longitude Est, avec une
altitude moyenne de 600 m (BUCREP, 2010). Batchenga couvre une superficie de 216 km² et est
limitée à l’Ouest par l’arrondissement de Sa’a ; à l’Est par l’arrondissement d’Edzendouan ; au
Nord par les arrondissements de Mbandjock et Ntui et au Sud par l’Arrondissement d’Obala.
Mengong se trouve dans le plateau Sud du Cameroun et est située à 30 km d’Ebolowa qui
est le Chef-lieu de la Région du Sud; à 20 km de Ngoulemakong sur la Nationale N°2. La
position géographique de Mengong est de 2° 55′ 59″ de latitude Nord et 11° 25′ 01″ de
longitude Est, avec une altitude moyenne de 600 m et couvre une superficie de 683,117 km². La
Commune de Mengong est limitée : au Nord par l’arrondissement de Ngoulemakong ; au sud et
à l’ouest par l’arrondissement d‘Ebolowa II ; et à l’Est par les arrondissements de Sangmelima et
Biwong-Bulu (BUCREP, 2010).
29
30
Source : Tchoua, 2017
Figure 2.1: Localisation géographique des zones d’étude
31
2.2.2.2 Milieu humain
La culture du maïs est très bien pratiquée par les différentes ethnies de ces localités. Ce
qui pourra faciliter l’adoption des mesures agro-environnementales par ces derniers.
a) Pédologie et sols
Les sols identifiés dans la Commune de Mengong sont des sols ferralitiques de couleur
brun-jaune. Ce sont des sols acides caractérisés par une faible teneur en éléments nutritifs. Ils ont
des teneurs en azote très faibles du fait de la dégradation rapide de la matière organique. L’on y
retrouve également des sols hydromorphes situés dans les bas-fonds ainsi que des sols sableux
ou argilo-sableux très pauvres. Ces sols ont une faible valeur agricole et leur mise en valeur
32
nécessite un investissement important. L’utilisation des engrais sur ces sols doit être
accompagnée d’amendements organiques et calciques pour améliorer la rétention des nutriments
et diminuer l’acidité (PNDP, 2013).
Les sols de ces deux régions sont favorables à la culture du maïs mais celui de Mengong
nécessite l’utilisation des amendements organiques pour améliorer la productivité.
b) Climat
c) Végétation et Flore
33
le fraké, l’Eyong, le Bilinga, le Movingui, le manguier sauvage, le Noisetier, le Bitter cola, le
Djangsang, etc. (ORSTOM, 1966).
La végétation de Mengong est celle de forêt dense équatoriale. Elle appartient aux
formations mixtes semi caducifoliées toujours vertes, présentant des faciès de dégradation le
long de la route à cause de l’occupation et des activités humaines (habitations, cultures de
proximité et réseaux de pistes). Elle est essentiellement constituée de jachères (jeunes ou
anciennes), d’une forêt secondaire et d’une forêt primaire dégradée selon qu’on évolue en
profondeur à l’intérieur de celle-ci. Les jachères (terres forestières dégradées) sont aux abords de
la route et des zones de cultures et d’habitation. Les forêts marécageuses longent les cours d’eau.
La forêt regorge d’une diversité d’essences ainsi que de nombreux produits forestiers non
ligneux entre autres : Djansang, Mbongo, Champignon, Palmier à huile, Andok, Anvout, Moabi,
etc. (PNDP, 2013).
d) Relief et hydrographie
De par sa proximité au fleuve Sanaga, Batchenga présente un relief peu accidenté et varié
(présence de plaines, de collines et de vallées) avec des pentes comprises entre 0 et 10%
traduisant une faible sensibilité à l’érosion. L’altitude moyenne est de 600 m. Batchenga est
arrosée par le fleuve Sanaga et la rivière Afamba, cours d’eau très poissonneux et à débit
permanent. A côté de ces cours d’eau, l’on note la présence de rivières à régime permanent ou
saisonnier à l’instar de Famna, Avo’o et Nala.
34
Le relief de ces deux localités est peu accidenté et peu soumis à l’érosion ; ce qui favorise
un bon développement de l’agriculture et une faible dégradation du sol.
L’agriculture est l’activité la plus pratiquée par les populations de ces localités. Ce qui
veut dire que ces populations sont aptes aux travaux agricoles et plus précisément dans la
production du maïs.
2.3.1 Matériel
Pour mener à bien cette étude un certain nombre de matériel était nécessaire à savoir :
Un appareil photo
Equipement de terrain (bottes, manteau, pantalon)
Des fiches d’enquêtes
a. Unité d’analyse
b. Echantillon
Il a été choisi de manière aléatoire et surtout grâce à leur proximité de Yaoundé deux (02)
coopératives maïs sur les quatre (04) que compte l’Unité Régionale de Coordination Centre-Sud-
Est en 2016 dont une à Batchenga (AFMABA) dans le Centre et l’autre à Mengong
(COOPROMAME) dans le Sud. Ces deux (02) coopératives comptent un effectif total de 135
coopérateurs membres inscris dont 88 producteurs de maïs actifs répartis ainsi : 28 coopérateurs
36
membres inscrits à AFMABA dont 22 producteurs actifs et 107 à COOPROMAME dont 66
producteurs actifs.
Emana Benyada
Nkolmekok
Nalassi
AFMABA 22 Famenassi 21
(Batchenga) Emana-Batchenga
Balong 2
Nkoayos
0kongo et Emana
TOTAL 88 15 50
Source : Tchoua, 2017
37
2.3.2.2 Les types de données et leurs sources
L’ensemble des données utilisées pour cette étude ont été collectées d’Octobre 2016
à Février 2017 et sont de deux sources : les données de sources secondaires et les données
de sources primaires.
Il s’agit de la recherche documentaire. Cette phase s’est faite à travers l’exploitation des
documents portant sur l’agriculture et l’environnement. Ces données sont aussi bien textuelles
que cartographiques et sont collectées à partir des bibliothèques du CRESA Foret-Bois (anciens
mémoires), du PIDMA et des bibliothèques personnelles de l’encadreur et du superviseur. Des
informations ont également été obtenues sur Internet. Ces documents ont permis d’avoir des
informations sur l’adoption des technologies avec comme outil d’analyse le modèle Logit dans le
monde et au Cameroun en particulier, de rédiger la revue de littérature et d’élaborer des cartes de
synthèse en rapport avec l’environnement des zones d’étude.
Les données primaires sont celles qui ont été collectées directement auprès des
producteurs de maïs de chaque localité. Ceci grâce à des interviews et questionnaires. Le
questionnaire est subdivisé en trois sections :
Les données collectées dans les interviews et les enquêtes ont été saisies, regroupées et
classées selon l’ordre logique des objectifs spécifiques. Les données de sources secondaires ont
été restituées dans les tableaux et les commentaires tandis que les données de sources primaires
ont été collectées sous deux formes : quantitatives et qualitatives. Elles ont été dépouillées et
codifiées manuellement.
Deux types d’analyse des données ont été effectués pour atteindre nos objectifs : les
analyses descriptives et le modèle de régression logistique grâce aux logiciels SPSS (Statistical
38
Package for Social Sciences) version 20.0 et tableur Excel. Le tableau 2.2 décrit le plan
d’analyse statistique en fonction des objectifs de l’étude.
Tableau 2.2 : Plan d’analyse statistique en fonction des objectifs de l’étude.
Objectifs Objectifs Paramètres Traitements
spécifiques opérationnels statistiques
39
Cet objectif a été atteint en posant une série de question en lien avec ces mesures
environnementales afin de mesurer le niveau d’applicabilité par des coopérateurs. Ces mesures
sont entre autres : utilisation des produits phytosanitaires homologués, lutte biologique, rotation
des cultures, etc.
Objectif 2 : Déterminer les relations qui existent entre le manque de support
technique et professionnel, les caractéristiques socio-économiques et le niveau
d’applicabilité des mesures agro-environnementales par les coopérateurs.
La réalisation de cet objectif se fera à partir d’un test d’indépendance de khi-deux afin de
savoir s’il y a dépendance ou non entre certaines caractéristiques socio-économiques, le
manque de support technique et professionnel et l’application des mesures environnementales.
L’objectif est d’identifier les facteurs favorisant ou limitant l’adoption des mesures
agro-environnementales par les agriculteurs membres des coopératives producteurs de maïs. En
effet, lorsque dans une étude la variable dépendante ne peut prendre que deux modalités
(variable dichotomique), la méthode des moindres carrés ordinaires ne peut pas être utilisée.
Ceci à cause de la faiblesse du modèle (le problème d’hétérokedasticité et de la non distribution
de l’erreur, l’estimation des probabilités à l’extérieur de l’intervalle 0 et 1) (Jaza, 2015). Pour ce
type de données, les modèles Logit et Probit peuvent être utilisés et calculés à partir de la
méthode d’estimation du maximum de vraisemblance. Toutefois, dans cette ’étude, c’est le
modèle Logit qui est approprié parce que :
40
Dans les milieux scientifiques, les déterminants de l’adoption d’ordres agronomiques,
économiques, environnementaux ou psycho-sociaux font l’objet de modélisation économétrique.
Ainsi, plusieurs auteurs ont utilisé le modèle Logit dans l'analyse des déterminants de
l’adoption des mesures environnementales : Dupraz (2003), a étudié les mesures agro-
environnementales et la demande de travail agricole dans huit (08) pays de l’UE en se servant du
modèle économétrique reliant ainsi l’adoption d’une ou plusieurs MAE à la demande de travail
agricole à surface égale. De même Groulx-Tellier (2012) a eu recours à ce modèle pour
caractériser les facteurs influençant l’adoption de bonnes pratiques agro-environnementales par
les producteurs de grandes cultures dans le bassin versant de la rivière châteauguay au Quebec.
En outre, Ntsama Etoundi et Kamgnia Dia (2014), dans l’étude des déterminants de l’adoption
des nouvelles variétés de maïs, à l’instar de la « Cameroon Maize Series (CMS) » 8704 au
Centre – Cameroun ont utilisé le modèle économétrique Probit avec instrumentation de
l'appartenance à une organisation paysanne.
En s’inspirant de ces travaux, le modèle Logit a été utilisé pour l'analyse des
déterminants de l’ adoption des mesures agro-environnementales dans les exploitations de maïs
des producteurs bénéficiaires du PIDMA.
P
Y = logit (P) = ln (1−P ) = α + βX (3.1)
1
P = 1+(exp −(𝛼 + 𝛽𝑋)) (3.2)
Avec :
Y= variable dépendante qui indique si les coopérateurs adoptent les mesures ou non
41
β = coefficient de X
α= constante
Age du producteur
Sexe du producteur
Situation matrimoniale
Niveau d’éducation
Superficie des champs de maïs
Type de la main d’œuvre
Perception de la dégradation de l’environnement
Méconnaissance des bénéfiques des pratiques proposées
Absence ou Manque de financement
Coût de la mise œuvre de la pratique
Temps à allouer pour la mise en place
Revenu agricole du producteur
Les différentes sources de revenu du producteur
Formation
Support technique: conseillé et suivi par un ingénieur ou technicien agricole
P
Y = Logit (P) = ln (1−P) = α + β1X1 + β2X2 + .......... + β15X15 (3.3)
1
P = 1+(exp −(α + β1X1+ β2X2+ ..........+ β15X15 (3.4)
))
Où:
42
X1 = Age du producteur (en années)
X10 = Temps à allouer pour la mise en œuvre (codé 0 =prend assez de temps ; 1 = prend
moins de temps)
X15 = Support technique: Encadré et suivi par un conseiller agricole de proximité (codé
0= non ; 1= oui)
β1, β2, ….. β15 sont les coefficients des variables explicatives X1, X2, …. , X15
respectivement à estimer en utilisant le logiciel SPSS.
Age du producteur (pas de codification) : les résultats de certaines études ont démontré
que les producteurs agricoles plus expérimentés et âgés étaient généralement davantage réticents
à adopter des méthodes de conservation puisqu’ils avaient tendance à minimiser l’impact des
43
problèmes environnementaux (Richer et al, 1995). D’autres auteurs (Ngondjeb et al, (2009) ;
Roussy et al., Delvaux et al, (1999) ; etc.) en sont par contre arrivés à des conclusions différentes
suggérant plutôt que c’est l’utilisation de différentes technologies et le contexte même de
production qui influençait le choix des producteurs agricoles et non leur âge (Mitchell, 2006). Il
faut cependant souligner qu’il y a souvent une corrélation entre un individu plus âgé et la faible
utilisation de nouvelles technologies. Par conséquent, l'effet attendu de l'âge sur l’adoption des
mesures environnementales pourrait être négatif.
Sexe du producteur (codé 0 = homme, 1 =femme) : les hommes sont parfois réticents
face aux nouvelles technologies agricoles par contre les femmes sont plus ouvertes et se donnent
à fond pour mieux apprendre. D’autre part, il semble que les femmes sont plus sensibles aux
préoccupations environnementales que les hommes (Richer et al, 1995). Dans cette étude, les
femmes ont un effectif considérable dans les coopératives. Ainsi, l’effet attendu du sexe sur
l’adoption des mesures environnementales pourrait être positif.
Superficie des champs de maïs (en Hectare) : la taille de l’exploitation a aussi une
influence sur l’adoption ou non de certaines pratiques agro-environnementales. En effet,
certaines études démontrent que les producteurs ayant des petits exploitations seront moins
enclines à adopter certaines méthodes agro-environnementales coûteuses ou qui nécessitent
d’investir plus de temps (Richer et al. 1995). Ceci s’explique par le fait que les revenus de ces
bassins sont généralement plus faibles. La main d’œuvre et la machinerie sont donc limitées.
Ainsi, des petits changements dans les méthodes de production peuvent engendrer des coûts
importants pour ces dernières (ibid.). Pour ce qui est des producteurs de grandes cultures, le coût
et le temps d’implantation d’une mesure est généralement mieux absorbé. Ainsi, l’effet attendu
44
de la superficie des champs de maïs sur l’adoption des mesures environnementales pourrait être
positif.
45
Coût de la mise en œuvre de la pratique (codé 0= très couteuse ; 1 = pas du tout
couteuse: si l’adoption d’une bonne pratique agro-environnementale engendre l’accroissement
des coûts de production et/ou un investissement de base important, les agriculteurs n’y
adhèreront généralement pas (CRAAQ, 2007). La rentabilité de la pratique proposée est
également un point important puisque si cette dernière n’est pas démontrée ou connue elle sera
également moins prisée par les agriculteurs. Ainsi, une corrélation négative entre cette
variable et l’adoption des mesures environnementales devrait être attendue.
Temps à allouer pour la mise en œuvre (codé 0=prend assez de temps ; 1 = prend
moins de temps): les producteurs agricoles se plaignent du temps que cela prend pour effectuer
les travaux champêtres de manière traditionnelle et surtout lorsque les superficies sont
importantes. Encore plus au moment du sarclage et en cas de lutte antiparasitaire biologique car
la main d’œuvre est très rare et couteuse (Tellier, 2012). Par conséquent, l'effet attendu de cette
variable sur l’adoption des mesures environnementales pourrait être négatif.
Formation (codé 0= non ; 1= oui): au cours des formations, les coopérateurs bénéficient
en terme de conseils et de nouvelles techniques culturales permettant ainsi de mieux adopter les
46
mesures environnementales (Tellier, 2012). Dès lors, une relation positive entre la formation et
l’adoption des mesures environnementales devrait être attendue.
Le tableau 2.3 résume les catégories de facteurs qui ont été déterminées à l’aide de la
revue de littérature. Pour chaque catégorie, les principaux facteurs, décrits dans les sections
précédentes, sont exposés. Le type d’influence que ce facteur exerce sur l’adoption d’une bonne
pratique est ensuite déterminé. Si cette influence est positive c’est-à-dire qu’elle augmente les
chances que le comportement soit adopté, un symbole positif est écrit (+). Au contraire, si cette
influence est négative un symbole négatif (-) est inscrit.
Facteurs influençant
l’adoption de bonnes
Facteurs précis Type d’influence
pratiques
Age +
Sexe -
Niveau d’éducation +
47
méconnaissance des bénéfiques des pratiques -
proposées
Le rapport de cote (ratio ODDS) est utilisé pour faciliter l’interprétation des résultats
obtenus. En effet, celui-ci est définit dans l’étude pour diverses variables indépendantes
comme le quotient entre la probabilité pour un producteur d’adopter des mesures
environnementales sur la probabilité de la non adoption des mesures
Par ailleurs, lorsque β>0, on a ratio ODDS supérieur à 1 et lorsque β<0, on a un rapport
inférieur à 1. Dans ce cas, le quotient 1/exp (β) qui est l’inverse du ratio ODDS est calculé pour
faciliter l’interprétation du coefficient ayant un signe négatif.
48
CHAPITRE 3 : RESULTATS, DISCUSSIONS ET
RECOMMENDATIONS
Sur l’ensemble des coopérateurs enquêtés (N=50), il ressort que 60% sont des
hommes et 40% les femmes. Mais compte tenu du fait que l’enquête se portait sur deux (02)
coopératives distinctes, il en ressort qu’à AFMABA (Batchenga), on a 61,9% de femmes et
38,1% d’hommes (tableau 3.1). Par contre à COOPROMAME (Mengong), on a un effet inverse
c’est-à-dire 24,1% de femmes et 75,9% d’hommes. Cette différence est dû au fait qu’à
Batchenga, les femmes sont plus actives dans les cultures vivrières que les hommes ce qui n’est
pas à Mengong (tableau3.1).
S’agissant du niveau d’éducation des coopérateurs, on note à AFMABA une égalité de niveau
entre le primaire et secondaire c’est-à-dire 47,6% et seulement 4,8% ont un niveau supérieur
(tableau3.1). Tandis qu’à COOPROMAME, on observe que jusqu’à 31,0% ont un niveau
supérieur, 51,7 un niveau secondaire et seulement 17,2 ont un niveau primaire (tableau3.1). Ce
bon niveau d'éducation des producteurs particulièrement à COOPROMAME a un effet sur le
développement de l'agriculture en général et de la culture du maïs en particulier. Car, avec
l'environnement économique mondial fluctuant, les paysans doivent disposer d’un niveau
d'instruction suffisant pour s'adapter aux mutations, notamment la libéralisation des marchés.
49
Tableau3.1: Caractéristiques socio-économiques des coopérateurs producteurs de maïs des
coopératives AFMABA (Batchenga) et COOPROMAME (Mengong) (N=50)
Ne manque pas de
10 47,6 19 65,5
financement
Prend assez de
temps 13 61,9 10 34,5
Temps à allouer pour
la mise en œuvre Prend moins de
8 38,1 19 65,5
temps
50
producteur éleveur
Agriculteur et
0 0 5 17,2
salarié
Agriculteur et
1 4,8 4 13,8
retraité
Formation Non 4 81,0 5 17,2
Oui 17 19,0 24 82,8
Support technique Non 5 23,8 3 10,3
Oui 16 76,2 26 89,7
51
2017 cliché Tchoua
Photo 3.1 : configuration de terrain de Batchenga contenant des termitières
Par contre Mengong est une zone de foret avec des terrains soit plats, soit sur une pente
(photo 3.2). Comme le montre la photo 3.2, certains champs des enquêtés étaient situés sur une
pente forte avec en bas fond l’existence d’un point d’eau. Comme à Batchenga, la collecte de
données a aussi été faite après les récoltes.
52
seulement 17,2% les méconnaissent. L’analyse des résultats permet de constater que les
producteurs qui méconnaissent ces bénéfices sont ceux n’ayant pas assistés aux ateliers de
formations organisées par le projet et aussi aux réunions de restitution des formations organisées
par les Conseillers Agricoles de Proximité (CAP).
Le tableau 3.1 révèle aussi que le coût de la mise en œuvre de la pratique est très élevé
pour la majorité des producteurs d’AFMABA (81,0%) et COOPROMAME (89,7%) et
seulement 19,0% (AFMABA) et 10,3% (COOPROMAME) pensent que ces coûts sont faibles
comparé à ceux par exemple de l’achat des produits phytosanitaires. Etant donné que le projet
prône une agriculture durable, les producteurs se plaignent du coût de la main d’œuvre qui est
très élevé pour effectuer des techniques culturales biologiques et une lutte intégrée face aux
nuisibles ou aux maladies dominantes du maïs.
S’agissant du type de la main d’œuvre, il ressort du tableau 3.1 que la majorité des
producteurs (57,1%) de AFMABA et (62,1%) de COOPROMAME ont une main d’œuvre
familiale et salariale, 23,8% et 24,1% des producteurs respectivement de AFMABA et
COOPROMAME ont une main d’œuvre uniquement familiale et la minorité des producteurs
(19%) d’AFMABA et 13,8% de COOPROMAME ont une main d’œuvre salariale. Ce résultat
montre que bon nombre de producteurs manquent parfois de l’argent pour payer la main
d’œuvre. Et de ce fait, effectuent eux-mêmes leurs activités agricoles et parfois sollicitent l’aide
d’une main d’œuvre salariale.
En ce qui concerne le temps à allouer pour la mise en œuvre de la pratique, 61,9% des
coopérateurs d’AFMABA disent que cette pratique prend assez de temps, 38,1% disent le
contraire. Les coopérateurs de COOPROMAME ont un point de vue contraire à ceux
d’AFMABA car 65,5% disent que cette pratique prend moins de temps contre 34,5%. Cette
différence d’avis est due au fait que les producteurs de COOPROMAME optent plus pour une
53
main d’œuvre familiale et salariale. Ceci permet de réduire le temps de travail car le mode
d’agriculture est encore traditionnel dans ces localités.
Concernant les sources de revenu du producteur, le tableau 3.1 montre que ceux qui exercent
uniquement l’agriculture sont les plus nombreux avec 57,1% à AFMABA et 34,5% à
COOPROMAME, respectivement 33,3% et 20,7% des coopérateurs d’AFMABA et
COOPROMAME sont agriculteurs et commerçants, 4,8% (AFMABA) et 13,8%
(COOPROMAME) sont agriculteurs et éleveurs, AFMABA n’a aucun producteur agriculteur et
salarié par contre COOPROMAME en a 17,2% et enfin, 4,8% et 13,8% d’AFMABA et
COOPROMAME sont agriculteurs et retraités. Plusieurs éléments permettent d'expliquer cet
engouement à la diversification. En effet, elle résulte de la chute permanente du prix de vente du
Kg de maïs. Ce qui amène certains coopérateurs au découragement ou à l’abandon de l’activité
car les couts de production ne sont parfois pas amortis.
S’agissant de la formation le tableau 3.1 montre que la majorité (81,8% et 82,8%) des
coopérateurs respectivement d’AFMABA et COOPROMAME ont assisté à la formation
organisée par le projet ou aux réunions de restitutions, tandis que 19,0% (AFMABA) et 17,2%
(COOPROMAME) n’ont pas assisté à cette formation. De l’autre côté les producteurs qui
reçoivent du support technique venant du CAP sont de 76,2% de AFMABA et 89,7 de
COOPROMAME et 23,8% (AFMABA) et 10,3% (COOPROMAME) disent qu’ils ne le
reçoivent pas. Ces taux relativement appréciables représentent déjà un bon début pour le succès
de l’amélioration des techniques culturales. Ces deux facteurs représentent les principaux canaux
de communication les plus importants en milieu rural.
COOPROMAME (Mengong)
54
Revenu agricole du producteur 29 15820 280000 96469,66 73719,215
Le tableau 3.2 ci-dessus révèle que les âges moyens des coopérateurs d’AFMABA et
COOPROMAME sont respectivement de 50,67 ans et 48,21 ans, avec un minimum de 35 ans
(AFMABA) et 27 ans (COOPROMAME) et un maximum de 64 ans (AFMABA) et 67 ans
(COOPROMAME). L’analyse de ces résultats permet de constater un vieillissement des
producteurs. Ce vieillissement des coopérateurs constitue un handicap pour l’adoption des
mesures environnementales car les vieux s’adaptent moins aux mutations de technologies. Ces
résultats pourraient aussi s’expliquer par le fait que dans ces zones, l'activité de production de
maïs est très peu attrayante pour les jeunes, qui migrent plus vers les grandes villes à la
recherche d'un emploi stable et à des meilleures conditions de vie.
55
Ces résultats permettent aussi de constater que ce revenu ne saurait subvenir aux besoins des
familles des coopérateurs qui sont très élargies (photo 3.4). Ainsi, il est fort probable que les
producteurs ayant uniquement un revenu agricole puissent manquer de financement pour les
prochaines campagnes.
On observe à travers la photo 3.4 que certains coopérateurs effectuent l’égrainage des
épis de maïs à l’aide d’une égraineuse. Ce constat a été fait dans la coopérative AFMABA chez
les producteurs ayant de grandes superficies (5 à 10 ha). Par contre d’autres ayant des superficies
plus faibles, le font à la main. On note qu’il se pose un problème de stockage car les sacs sont
déposés à même le sol et certains ne sont pas du tout fermés.
On note après analyse des résultats du tableau 3.2, une différence des moyennes des
variables quantitatives (âge, superficie des champs et revenu agricole) entre les coopérateurs
d’AFMABA et ceux de COOPROMAME. Pour tester si cette différence est significative, le t-
test est utilisé pour tester l’hypothèse nulle de l’égalité des moyennes des variables quantitatives
entre les producteurs de maïs de ces deux coopératives.
56
T-test de comparaison des moyennes des variables âge, superficie des champs,
revenu agricole entre les producteurs de maïs des coopératives AFMABA et
COOPROMAME
-H0 : la moyenne des variables âge, superficie des champs, revenu agricole des
agriculteurs d’AFMABA est égale à celle des agriculteurs de COOPROMAME
-H1 : la moyenne des variables âge, superficie des champs, revenu agricole des
agriculteurs d’AFMABA est inégale à celle des agriculteurs de COOPROMAME
La synthèse des résultats de réalisation du t-test sont présentés dans le tableau 3.3. L’intégralité
est présentée en annexe.
Pour la variable âge, on a : t = 0,850 < 1,54 par conséquent la différence des moyennes
des âges n’est pas significative. P = 40% > 10% par conséquent la différence des moyennes des
âges n’est pas significative. Donc on rejette H1 et on accepte H0. En conclusion, cette différence
des moyennes d’âge entre les producteurs de maïs des deux coopératives est non significative.
Pour la variable superficie des champs, on a : t = 2,891 > 2,58 par conséquent, la
différence des moyennes de la superficie des champs est hautement significative. P = 0,6% <
1% par conséquent, la différence des moyennes de la superficie des champs est hautement
significative au seuil de significativité de 1%. Donc on rejette H 0 et on accepte H1. En
conclusion, l’hypothèse alternative (H1) de l’inégalité de la superficie des champs entre les
agriculteurs d’AFMABA et ceux de COOPROMAME est prouvée.
57
Pour la variable revenu agricole, on a : t = 3,313 > 2,58 par conséquent, la différence
des moyennes du revenu agricole est hautement significative. P = 0,2% < 1% par conséquent, la
différence des moyennes de la superficie des champs est hautement significative au seuil de
significativité de 1%. Donc on rejette H0 et on accepte H1. En conclusion, l’hypothèse alternative
(H1) de l’inégalité du revenu agricole entre les agriculteurs d’AFMABA et ceux de
COOPROMAME est prouvée.
Cette évaluation s’est faite en posant une série de question en lien avec ces mesures
environnementales tirées du Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES) et du Plan de
Gestion des Pesticides (PGP) afin de mesurer le niveau d’applicabilité des coopérateurs.
AFMABA COOPROMAME
La figure 3.1 montre que dans AFMABA, jusqu’à 85,71% utilisent de l’herbicide pour le
désherbage, 9,5% désherbent manuellement et seulement 4,76% utilisent les deux techniques.
Par contre dans COOPROMAME, 34,48% de coopérateurs utilisent de l’herbicide, jusqu’à
58
58,62% désherbent manuellement et 6,9% désherbent en utilisant les deux techniques. On
constate que les coopérateurs d’AFMABA utilisent plus des herbicides pour le nettoyage de leur
champ. Ceci est dû à l’étendue de la superficie et surtout au vieillissement des producteurs. Il
faut noter que les herbicides utilisés sont tous homologués. De l’autre côté, les producteurs qui
ont essayé les deux techniques trouvent le désherbage manuel plus rentable que celui avec
l’herbicide.
3.1.2.2 Mode de protection des cultures contre les nuisibles ou les maladies
dominantes du maïs
La figure 3.2 montre que les producteurs d’AFMABA et COOPROMAME effectuant une
lutte biologique face aux nuisibles ou aux maladies dominantes du maïs sont respectivement de
38,10% et 41,38, ceux utilisant des insecticides sont de 42,86% d’AFMABA et 44,83% de
COOPROMAME et les producteurs n’effectuant pas de lutte c’est-à-dire n’emploient aucun
moyen pour faire face aux nuisibles sont de 19,05% d’AFMABA et 13,79% de
COOPROMAME.
AFMABA COOPROMAME
Figure 3.2: Répartition des enquêtés en fonction du mode de protection des cultures de maïs
L’analyse du mode de protection des cultures de maïs révèle une légère différence de
protection entre les deux coopératives. On constate aussi que le fort taux du mode biologique est
dû au manque d’argent pour l’achat des insecticides et que ce mode de protection biologique a un
impact positif sur la plante et de ce fait accroit le rendement. Les producteurs qui n’effectuent
pas de lutte sont ceux qui ont une ignorance des différentes maladies du maïs mais ce déficit a
59
été comblé après réception de la formation sur les nuisibles organisés par le PIDMA. Notons
que les insecticides utilisés sont tous homologués.
AFMABA COOPROMAME
Figure 3.3 : Proportion des coopérateurs se protégeant durant l’utilisation des pesticides
60
c. Heures de pulvérisation des pesticides
Les heures de pulvérisation des pesticides recommandées lors de la formation sur l’utilisation de
ces pesticides sont de 6h-9h (matin) et 17h-18h 30 (soir). La figure 3.4 ci-dessous présente les
proportions des coopérateurs d'AFMABA et COOPROMAME respectant les heures de
pulvérisation des pesticides.
AFMABA COOPROMAME
Figure 3.4 : Proportion des coopérateurs respectant les heures de pulvérisation des pesticides
La figure 3.4 ci-dessus montre que jusqu’à 80,95% des producteurs d’AFMABA ne
respectent pas les heures de pulvérisation des pesticides et seulement 19,05% les respectent. Ce
pourcentage du respect des heures est plus élevé à COOPROMAME dont 42,86% contre
57,14%. L’analyse de ces résultats permet de constater que les coopérateurs de COOPROMAME
sont mieux assidus quant aux respects des heures de pulvérisation et ceci est dû au fort taux de
participation des coopérateurs à l’atelier de formation sur l’utilisation des pesticides. Le
pourcentage élevé du non-respect de ces heures est causé soit par un manque de temps et surtout
soit par une multitude d’activités car les producteurs ne font pas uniquement dans la culture du
maïs.
61
AFMABA COOPROMAME
En résumé pour cette section, bien que la majorité des producteurs connaissent les
bienfaits des mesures environnementales prescrites, il ressort que certaines contraintes
empêchent l’applicabilité de ces dernières par tous les coopérateurs surtout ceux d’AFMABA.
Ainsi, le niveau de connaissance en termes de mesures environnementales n’est pas un frein à la
prise en compte desdites mesures. L’hypothèse 1 est donc acceptée.
62
d’indépendance de khi-deux a été utilisé. Deux hypothèses ont été posées, l’une stipulant
que le niveau d’applicabilité des mesures agro-environnementales est dépendant des contraintes
socio-économique et du support technique et professionnel (H1) et l’autre stipulant que le niveau
d’applicabilité des mesures agro-environnementales est indépendant des contraintes socio-
économique et du support technique et professionnel (H0) (tableau 3.4).
Tableau 3.4: Relation entre le niveau d’applicabilité et les caractéristiques des coopérateurs
producteurs de maïs (N=50)
Niveau Résultats
d’applicabilité
Variables/facteurs Conclusion
F M E X2 P-value
27 – 40 ans 1 5 6
Age du producteur 41 – 50 ans 3 4 10
4,450 61,6% > 10% Rejeté Ha
51 – 60 ans 3 7 4
61 – 70 ans 2 2 3
Aucun 0 0 0
Niveau Primaire 4 6 5
d’éducation 2,013 73,3% >10% Rejeté Ha
Secondaire 4 8 13
Supérieur 1 4 5
célibataire 3 1 3
Situation marié 7 15 18 2,418 65,9% >10% Rejeté Ha
matrimoniale
veuf 0 2 2
Méconnaissance Méconnait 4 4 1
des bénéfiques des 7,386 2,5% > 5% Accepté Ha au
pratiques A connaissance 5 14 22 seuil de
proposées significativité de
5%
Absence ou Manque de 5 6 10
Manque de financement
financement 1,235 53,4% > 10% Rejeté Ha
Ne manque pas de 4 12 13
financement
63
Superficie du 0,25 – 1 ha 8 15 14
champ de maïs
1,5 – 2 ha 1 2 5 4,406 35,4% > 10% Rejeté Ha
2,5 – 8 ha 0 1 4
Familiale 5 3 4
Type de la main Salariale 2 5 1 11,764 1,9% < 5% Accepté Ha au
d’œuvre seuil de
Familiale et 2 10 18 significativité de
salariale 5%
Prend assez de 5 7 11 Rejeté Ha
temps
Temps à allouer
pour la mise en Prend moins de 4 11 12 0,728 69,51%>10%
œuvre temps
15 000 – 70 000 4 10 10
Accepté Ha au
Revenu agricole du 80 000 – 150 000 0 5 5 15,925 1,4% < 5% seuil de
producteur significativité de
200 000 – 300 000 5 2 2
5%
350 000 – 1 500 0 1 6
000
Agriculteur 5 6 11
Agriculteur et 1 5 7
commerçant
Sources de revenu
du producteur Agriculteur et 2 2 1
éleveur 5,691 68,2% >10% Rejeté Ha
Agriculteur et 1 2 2
salarié
Agriculteur et 0 3 2
retraité
Formation Non 4 4 1
7,386 2,5% < 5% Accepté Ha au
Oui 5 14 22 seuil de
significativité de
5%
En effet, plus de la moitié des coopérateurs n’ayant pas une perception de la dégradation
de l’environnement ont un bon niveau d’applicabilité des mesures agro-environnementales. Ce
qui veut dire que les producteurs percevant au moins un problème d’érosion dans leur champ ont
un faible niveau d’applicabilité de ces mesures (tableau 3.4). Ceci s’expliquent par le fait que la
perception de la dégradation de l’environnement n’est pas seulement physique comme l’érosion.
D’où ceux qui n’ont pas cette perception s’arriment plus aux nouvelles pratiques culturales.
Egalement, plus un coopérateur a connaissance des bénéfices des pratiques proposées,
plus son niveau d’applicabilité est élevé. En d’autre terme, les coopérateurs qui ont une
connaissance appliquent plus les mesures agro-environnementales par rapport à ceux qui n’en
ont pas (tableau 3.4). Ce résultat montre que les formations dispensées par le Projet sont un
gain pour les producteurs car c’est de là qu’ils apprennent tous ces bénéfices.
Aussi plus le type de la main d’œuvre est familial et salarial, plus le niveau
d’applicabilité est bon. Les producteurs ayant une main d’œuvre seulement familiale ou
seulement salariale appliquent moins les mesures environnementales (tableau 3.4). Ce constat
peut s’expliquer par le fait que l’utilisation des deux types de main d’œuvre est favorable pour le
producteur car elle lui permet de gagner en temps et aussi de contrôler le respect des
prescriptions environnementales.
De même, plus un coopérateur a un meilleur revenu agricole, plus son niveau
d’applicabilité progresse (tableau 3.4). Le constat qui est fait ici est que les coopérateurs qui ont
un bon rendement sont plus encouragés à appliquer ces mesures contrairement à ceux qui en ont
un faible rendement.
En outre, un coopérateur qui a reçu la formation, a un bon niveau d’applicabilité par
rapport à celui qui ne l’a pas reçu (tableau 3.4). Ce constat s’explique par le fait que les
producteurs qui ont pris part aux formations acquièrent de nouvelles connaissances en matière de
bonnes pratiques culturales.
Contrairement à ce qui aurait été attendu, aucun lien entre le sexe du producteur, son âge,
le statut matrimoniale, le niveau d’instruction, le coût de la mise en œuvre de la pratique,
l’absence ou le manque de financement, la superficie des champs, le temps à allouer pour la mise
en œuvre, les sources de revenu du producteur, le support technique et le niveau d’applicabilité
n’a été établi dans cette étude (tableau 3.4).
65
En résumé, il est clair que le niveau d’applicabilité des mesures agro-environnementales
dépend de plusieurs caractéristiques sociales (perception de la dégradation de
l’environnement, le type de la main d’œuvre) et économiques (revenu agricole du producteur, la
méconnaissance des bénéfices des pratiques proposées). Et de l’expertise et du support technique
(formation). L’hypothèse 2 est donc confirmée.
D’après la littérature (Michaud et al., 2009 ; Mitchell, 2006 ; Richer et al., 1995 ; Pruneau et al.,
2006 ; etc.) et en fonction des données collectées, 15 variables explicatives ont été sélectionnées
: le genre, l’âge, le niveau d’instruction, le statut matrimonial, la perception de la dégradation de
l’environnement, la méconnaissance des bénéfices des pratiques proposées, le cout de la mise en
œuvre de la pratique, le manque de financement, la superficie des champs de maïs, le type de la
main d’œuvre, le temps à allouer pour la mise en œuvre, le revenu agricole, les sources de
revenus, la formation et le support technique. La matrice de corrélation de Pearson a été utilisée
pour vérifier la multi colinéarité des variables explicatives (c’est-à-dire qu’il n’y a pas de
relation entre les variables explicatives). Ce test a permis d’éliminer trois (03) variables
corrélées. Il s’agit des variables revenu agricole, les différentes sources de revenu du producteur
et la méconnaissance des bénéfices des pratiques proposées qui sont corrélées respectivement
avec les variables superficie des champs de maïs, l’absence ou le manque de financement et la
formation (voir tableau de la matrice de corrélation en annexe). Le modèle a été validé car
dans 68% des cas, la variable dépendante est correctement prédite dans le modèle et le test de
Omnibus des coefficients du modèle donne un chi- deux élevé (X2=19,644 et P-value =0,074).
De plus toutes les variables retenues à l’exception du sexe, du niveau d’instruction, et du temps
à allouer ont les signes attendus (tableau 3.5).
66
Tableau 3.5 : Résultats du modèle de régression logistique (N=50)
Nombre des observations N=50 ; -2Log likelihood ratio =49,350; Nagelkerke R²= 0,434
Pourcentage correct de prédiction =68% ; test de Omnibus des coefficients du modèle
X2=19,664 ; test de Hosmer et Lemeshow X2 =8,827
***significatif à 1% ; **significatif à 5% ; *significatif à 10%
Formation : cette variable à coefficient positif est significative à 5%. Ceci signifie que
les coopérateurs qui ont assistés à la formation ou aux réunions de restitutions de la dite
formation sont plus favorables à adopter des mesures environnementales prescrites par le projet
par rapport à ceux qui ne l’ont pas fait. En plus comme le montre le tableau 3.5, le ratio ODDS
pour cette variable est de 56,296 (supérieur à 1). Par conséquent, les coopérateurs qui ont
bénéficié de la formation ont une probabilité de 56,296 fois plus élevé d’adopter les mesures
67
environnementales par rapport à ceux n’ayant pas bénéficiés. Ceci s’explique par le fait que les
coopérateurs bénéficiant de la formation acquièrent de nouvelles connaissances en termes de
bonnes pratiques agricoles propices à l’environnement et à la santé humaine bénéfiques pour
eux. Ce qui contribuera à limiter les mauvaises pratiques et ainsi à mieux s’arrimer aux
prescriptions environnementales ou agro-environnementales.
Comme le prouve son coefficient positif et significatif (à 10%) la superficie des champs de
maïs des coopérateurs a une influence sur l’adoption des mesures environnementales tel que, les
coopérateurs ayant une superficie des champs considérable ont 2,267 fois plus l’opportunité
d’intégrer les mesures environnementales dans les champs par rapport à ceux qui ont de faible
superficie (tableau 3.5). Ceci s’explique par le fait que les coopérateurs ayant des grandes
superficies de maïs disposent un bon revenu agricole qui absorbe facilement le coût et le temps
d’implémentation desdites mesures.
Par contre, bien que le coefficient du niveau d’éducation ne soit pas significatif,
cette variable a une influence positive sur l’adoption des mesures environnementales de telle
manière que les coopérateurs instruits ont 1,227 fois plus de chance d'adopter des technologies
qui conduisent à une meilleure protection de l’environnement et aussi à la productivité (tableau
3.5). En effet, le fait que le coefficient de cette variable ne soit pas significatif pourrait être
dû au pourcentage élevé des coopérateurs instruits (70%) dans notre échantillon.
De façon similaire, bien que le coefficient de la variable statut matrimoniale ne soit pas
significatif, il a une influence positive sur l’adoption des mesures environnementales car les
coopérateurs qui sont en couple ont 1,488 fois plus de chance d’adopter ces mesures
compativement à ceux qui sont seul (tableau 3.5). En effet, le fait que le coefficient de cette
variable ne soit pas significatif pourrait être aussi dû au pourcentage élevé des coopérateurs en
couple (80%) dans notre échantillon.
En outre, bien que le coefficient du type de la main d’œuvre ne soit pas significatif
cette variable influence positivement l’adoption desdites mesures car les producteurs qui ont une
68
main d’œuvre familiale et salariée ont 1,729 fois plus de chance d’adopter les bonnes pratiques
agricoles par rapport à ceux qui ont une main d’œuvre uniquement familiale ou salariée (tableau
3.5). En effet, ces producteurs pourront mieux effectuer une lutte biologique ou intégrée face aux
nuisibles ou alors appliquer les mesures visant à réduire l’utilisation des pesticides.
De plus, bien que le coefficient de la variable temps à allouer pour la mise en œuvre
de la pratique ne soit pas significatif cette variable influence aussi positivement l’adoption des
mesures environnementales car les producteurs qui ont une main d’œuvre familiale et salariée ou
bien uniquement salariée ont une probabilité de 1,328 fois plus élevé d’adopter les mesures
environnementales que ceux qui ont une main d’œuvre uniquement familiale (tableau 3.5). En
effet, ces producteurs se plaignent moins du temps que peut prendre l’application des bonnes
pratiques agricoles dans les champs.
Support technique et professionnel : bien que cette variable soit aussi non significative,
elle a une influence positive sur l’adoption des mesures environnementales car les producteurs
recevant un appui technique de la part du Conseiller Agricole de Proximité (CAP) ont 5,106 fois
plus de chance d’adopter ces mesures par rapport à ceux qui n’en reçoivent pas (tableau 3.5). En
effet, le Projet met à la disposition des coopératives des CAP afin d’améliorer leur maitrise de
l’itinéraire technique. D’où le fort taux (84%) des producteurs recevant cet appui.
Par ailleurs, bien que le coefficient genre du producteur ne soit pas significatif,
cette variable influence négativement l’adoption des mesures environnementales car les
coopératrices ont 3,891 fois moins de chance d’adopter ces mesures que les coopérateurs
(tableau 3.5). En effet, les femmes étant moins nombreuses et plus âgés se sentent très fatiguées
et de ce fait sont moins aptes à adopter ces mesures.
De même, bien que le coefficient âge du coopérateur ne soit pas significatif, cette
variable influence négativement l’adoption des mesures environnementales. En effet, les
coopérateurs très âgés ont 1,011 fois moins de chance d’adopter de nouvelles technologies
agricoles comparativement à ceux moins âgés qui sont moins réticent face à ces nouvelles
technologies (tableau 3.5). En effet, l’analyse de ce résultat est parallèle à celui du genre.
69
Quant à la variable absence ou manque de financement, elle a un coefficient non
significatif et influence négativement l’adoption des mesures environnementales car les
producteurs qui manquent de financement ont une probabilité de 4,041 fois moins élevé
d’adopter ces mesures que ceux qui ont du financement (tableau3.5). En effet, un coopérateur qui
peut ne pas payer directement la main d’œuvre pour travailler dans son champ s’intéressera
moins aux nouvelles technologies agricoles même si elles sont bénéfiques pour lui.
D’après les résultats obtenus sur la détermination des facteurs influençant l’adoption des
mesures environnementales dans les champs des coopérateurs, certaines coïncident avec celles
de certains auteurs et d’autres non. Il s’agit principalement des facteurs suivants :
La superficie des champs de maïs est aussi un facteur qui influence positivement et
significativement l’adoption de ces mesures environnementales prescrites par le PIDMA. Ce
résultat rejoint celui de Richer (1995) qui a prouvé que les producteurs ayant des bassins de
production importants adoptent mieux les pratiques agro-environnementales car le coût et le
temps d’implémentation de ces pratiques sont facilement absorbés par leur revenu agricole. Lors
de la descente sur le terrain, le constat qui a été fait est que les coopérateurs surtout ceux
d’AFMABA (Batchenga) ont quand même des superficies importantes et se donnent à fond pour
la réussite de leur champ afin d’obtenir un bon rendement. D’où le coût de production peut être
facilement absorbé par le cout de revient.
70
En ce qui concerne le niveau d’éducation, ce facteur influence positivement l’adoption
malgré le fait que son coefficient ne soit pas significatif. Ce constat a été aussi observé par
Tadesse et Assureurs (2004) qui ont affirmé que les producteurs instruits ont une meilleure
chance d'adopter des technologies qui conduisent à une meilleure productivité et par conséquent,
à une meilleure protection de l’environnement.
Le facteur statut matrimoniale a aussi une influence positive sur l’adoption des mesures
ou pratiques environnementales. Ce résultat va en droite ligne avec l’étude de Chatterjee et
al. (2012) et de Nagata et al. (2012) qui ont démontré que les producteurs en couple ont plus de
chance d’adopter ces mesures car reçoivent du soutien (intellectuel, physique, financier, etc.) de
la part de leur partenaire.
Il a été constaté sur le terrain que les producteurs ayant uniquement une main d’œuvre
familiale se plaignent beaucoup de la pénibilité du travail vue la taille de l’exploitation agricole.
De même, ceux qui ont une main d’œuvre salariée n’arrivent toujours pas à contrôler le travail
des ouvriers surtout en ce qui concerne les prescriptions environnementales. C’est pourquoi les
coopérateurs qui ont une main d’œuvre familiale et salariée adoptent plus ces prescriptions car
ils ont une main d’œuvre suffisante et surtout ont l’opportunité de contrôler le travail des
ouvriers. C’est ce qui explique le fait que le facteur type de la main d’œuvre influence
positivement l’adoption des mesures environnementales.
Les études effectuées sur le terrain ont montrés que plus de la majorité des producteurs
recevaient un appui du CAP. Sauf les coopérateurs qui ont leur champs soit très éloigné, soit
difficilement accessible. D’où, le facteur support technique et professionnel influence
positivement l’adoption des pratiques environnementales. Ce résultat rejoint celui de Groulx-
Tellier (2012) qui a démontré que la présence d’un soutien technique, de type accompagnement,
pour mettre en place certaines mesures plus exigeantes est certainement un facteur qui favorise
positivement l’adoption de ces pratiques.
Le temps à allouer pour la mise en œuvre de la pratique est un facteur qui influence
aussi positivent l’adoption car les producteurs travaillant avec les deux types de main d’œuvre se
71
plaignent moins de ce temps. Ce résultat est contraire à ceux de Groulx-Tellier (2012) et Richer
et al. (1995) qui ont prouvé qu’une pratique agroenvironnementale qui nécessite assez de temps
serait moins adoptée par les producteurs surtout ceux ayant de petit bassin de production.
L’âge du coopérateur est un facteur qui influence aussi négativement cette adoption. Ce
constat est identique à celui de Richer et al. (1995) dont les résultats de certaines études ont
démontré que les producteurs agricoles plus expérimentés et âgés étaient généralement
davantage réticents à adopter des méthodes de conservation puisqu’ils avaient tendance à
minimiser l’impact des problèmes environnementaux. Et ceci a été effectivement vérifié sur le
terrain.
Les coopérateurs qui manquent du financement ont certes la volonté d’adopter les
prescriptions environnementales mais se plaignent de leur coût. Bon nombre de producteurs en
sont à ce niveau, ce qui à entrainer une influence négative de ce facteur sur cette adoption. Ce
résultat rejoint celui du Centre de Référence en Agriculture et Agroalimentaire du Québec
(2007) car un producteur qui se plaint du cout de la mise en œuvre et manque du financement
n’y adhérera forcement pas.
Bien que les femmes aient un effectif considérable dans l’échantillon, on a constaté un
vieillissement de ces dernières. Ainsi, le facteur genre du producteur influencent
négativement l’adoption des mesures environnementales car en parcourant la littérature, il a été
mentionné que les femmes étaient plus sensibles aux préoccupations environnementales que les
hommes (Richer et al., 1995). Ce résultat est contraire à celui de Richer car dans notre étude, ce
sont les hommes qui sont plus sensibles.
En somme, l’on s’attendait à ce que certaines variables telles que : (i) le temps à allouer pour la
mise en œuvre de la pratique, (ii) le genre du coopérateur et (iii) le niveau d’éducation
influencent fortement l’adoption des mesures ou pratiques agroenvironnementales. Ces variables
n’ont pas eu des signes attendus et en plus ne sont pas significatifs.
72
3.3 Recommandations
Les chapitres précédents ont permis de dresser les principaux facteurs qui influencent soit
positivement et significativement, soit positivement et non significatif, soit négativement et non
significatif l’adoption des pratiques ou mesures environnementales par les coopérateurs
producteur de maïs. En ordre croissant d’importance, ces facteurs sont selon la revue de
littérature : (i) économiques, (ii) expertise et soutien technique et (iii) social et psychologique. La
collecte des données auprès des coopérateurs d’AFMABA et COOPROMAME a révélé
également la grande influence des facteurs économiques cependant, en second lieu ce sont plutôt
les facteurs sociaux et psychologiques. Ces résultats suscite le questionnement suivant :
comment pourrait être amélioré l’approche auprès des producteurs agricoles afin d’encourager
l’adoption des mesures agroenvironnementales ? Cette question a été posée aux coopérateurs lors
de l’enquête. Les résultats seront présentés ci-dessous et par la suite les recommandations seront
émises.
73
3.3.2 Recommandations
Selon cette étude, le principal facteur qui limite l’adoption des mesures ou pratiques agro-
environnementales est les considérations économiques. Ainsi, certaines mesures principalement
celles visant à effectuer une lutte intégrée contre les maladies dominantes (respecter les formules
de fertilité équilibrée ; arrachage et incinération des plants malades ; pratiquer la rotation des
cultures ; éliminer les plants de trop) sont peu attrayantes aux yeux des producteurs agricoles
puisqu’elles prennent beaucoup de temps et demandent parfois un investissement de base
important et ne sont pas nécessairement rentables après leur implémentation. Un appui financier
plus généreux et accessible qui cible les pratiques les moins rentables pourrait être mis de
l’avant.
74
CONCLUSION GENERALE
La pratique d’une agriculture intensive sur un territoire est souvent source de plusieurs
problématiques environnementales. Conscient de ces problématiques, le Projet d’Investissement
et de Développement des Marchés Agricoles (PIDMA), a mis en place une série de mesures
agro-environnementales qui devront être mises en pratiques par les coopératives bénéficiaires.
Mais il s’avère que certains producteurs de maïs se trouvent confronter à de nombreuses
difficultés leur empêchant ainsi de mettre en pratique ces mesures.
Cette étude avait pour objectif d’analyser les principaux facteurs qui limitent ou
favorisent l’adoption des mesures agro-environnementales par les coopérateurs producteurs de
maïs des localités de Batchenga et Mengong. Plus spécifiquement, il était question de vérifier si :
le niveau de connaissance en termes de mesures environnementales n’est pas un frein à la prise
en compte desdites mesures ; s’il existe des relations entre le manque de support technique et
professionnel, les caractéristiques socio-économiques et le niveau d’applicabilité des mesures
environnementales par les coopérateurs ; si certains facteurs limitent effectivement l’adoption
des mesures environnementales dans les champs. Ces trois (03) hypothèses ont été effectivement
vérifiées car les résultats descriptifs du terrain indiquent que :
Le test de Khi deux a dévoilé que ce niveau d’applicabilité serait lié aux caractéristiques
sociales et psychologiques (perception de la dégradation de l’environnement, type de la main
d’œuvre) et économiques (revenu agricole du producteur, méconnaissance des bénéfices des
pratiques proposées), de l’expertise et du support technique (formation).
75
Par ailleurs, pour vérifier ces hypothèses, de nombreuses difficultés ont été rencontrées
sur le terrain.
Au PIDMA, il est recommandé d’apporter des moyens relativement simples tels que de
l’aide financière, des ateliers de démonstration en champs de bonnes pratiques et d’affecter des
assistants environnementalistes dans chaque siège des coopératives. Egalement, continuer à
chercher de nouveaux agro-business pour la signature des contrats avec les coopératives afin
d’assurer un meilleur revenu des producteurs de maïs à travers la stabilisation des prix du Kg de
maïs. Ceci pourra les encourager à continuer l’activité et les exciter au respect des prescriptions
environnementales surtout si l’agro-business est très exigeant sur ce fait pour l’achat du produit.
76
En somme, la connaissance des facteurs qui limitent l’adoption de certaines bonnes
pratiques agro-environnementales par le PIDMA est un outil essentiel qui doit permettre
d’améliorer les programmes et les politiques actuellement en place.
77
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
78
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agroenvironnementales, fiche de travail : les bonnes pratiques
agroenvironnementales. In CRAAQ. Commission sur l’avenir de l’agriculture et de
l’agroalimentaire québécois, [En
ligne].http://www.craaq.gouv.qc.ca/userfiles/File/Mandats%20etude/Helene%20Perra
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DIBANGO, P.M., Décembre 2016. Analyse des facteurs influençant la sécurité
alimentaire des ménages producteurs de cacao : cas de la localité de Mbalmayo,
Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur
Agronome, FASA Dschang, 98p.
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PIDMA, 35p.
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Environnementale et Sociale PIDMA, 52p.
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recensement mondial de l’agriculture 2000, 28p.
Groulx-Tellier, E., Septembre 2012. Facteurs influençant l’adoption de bonnes
pratiques Agroenvironnementales par les producteurs de grandes cultures dans le
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82
ANNEXES
Annexes 1 : Questionnaire
N° Questions Réponses
1 Sexe 0-Masculin 1- Féminin
2 Age
3 Niveau d’éducation 1- N’a pas été à l’école 2-Primaire
3 – Secondaire 4 – Supérieure
4 Statut matrimonial 1- Célibataire 2- Marié 3- Veuf
(ve)
5 Nombre de personnes en charge
vivant ou non avec vous
6 Exercez-vous une activité non 1- Oui 0-Non
agricole ?
7 Si oui, laquelle (lesquelles) ? 1- Fonctionnaire 2- Elevage
3- Artisanat 4- Commerçant
5- Autre (précisez)………..
8 Depuis combien de temps cultivez-
vous le maïs ?
9 Avez-vous déjà bénéficié de l’appui 1- Oui 0-Non
du PIDMA (Semences, Engrais,
Formation,
Accompagnement)?
83
B. INFORMATIONS SUR L’EXPLOITATION AGRICOLE
N: Questions Réponses
10 Avez-vous facilement accès à la terre 1- Oui 0- Non
?
11 Si non, pourquoi ? 1- Conflit interculturel
2- Autre (à préciser)
12 Propriété foncière (Comment avez- 1- Achat 2- Héritage
vous obtenu vos terres ?)
3- Don 4-Location
5-Autre (précisez)
13 Coût d’achat et location d’un hectare Achat …………………
Location…………….
14 Vos terres ont-ils un titre foncier? 1- Oui 0- Non
25 Type de la main d’œuvre 1- Familiale 2- Salariale
3- Familiale et salariale
16 Dans quel milieu cultivez-vous ? 1- foret 2- Savane
17 Quelle est la superficie totale en ha
cultivée ?
18 Quelle est la configuration de votre 1- Plaine 2- Pente
terrain ?
19 Quelle est la variété de maïs que vous 1- Variété locale (précisez)
utilisez?
2- Variété améliorée ou hybride
(précisez)
20 Votre production est utilisé pour : 1- consommation 2- La commercialisation
3- la transformation
21 Quel est votre revenu agricole par
production?
N: Questions Réponses
22 Quel type d’agriculture pratiquez-vous ? 1- Subsistance
2- Commerciale
84
23 Combien de fois par campagne de 1- une fois 2- deux fois 3-trois fois
production procédez-vous au désherbage ?
24 Techniques de désherbage ? 1- Mécanique (manuellement) 2- avec
Herbicide (précisez le non de l’herbicide)
3- les deux
B. PORTRAIT DE L’AGROENVIRONNEMENT
N: Questions Réponses
25 Pouvez-vous citer des effets négatifs de ………………………………………………
vos activités sur l’environnement ? …………….
………………………………………………
26 Avez-vous déjà été victimes de certains de 1- Oui 0-Non
ces effets ?
si oui, lesquels ………………………………………………
……………..
………………………………………………
27 Avez-vous déjà reçu une formation sur 1- Oui 0-Non
l’environnement ou la gestion des
nuisibles?
28 Citez les mesures que vous mettez en ………………………………………………
pratique pour prévenir, ou éliminer les ……………….
impacts négatifs de vos activités sur ………………………………………………
l’environnement
29 Que faites-vous pour protéger vos cultures 1- utilisation des pesticides 0- lutte
contre les maladies et/ou les ravageurs ? biologique
85
phytosanitaires interdits au Cameroun?
Si oui, citer quelques-uns ………………………………………………
………………
………………………………………………
33 Connaissez-vous les produits 1- Oui 0- Non
phytosanitaires homologués au
Cameroun ?
Si oui, citer quelques-uns ………………………………………………
………………
………………………………………………
Traitez-vous vos semences aux 1- Oui 0- Non
fongicides à bonne dose ?
34
Si non, pourquoi ? ………………………………………………
…..................
………………………………………………
Effectueriez-vous une rotation des 1- Oui 0- Non
cultures ?
35
Si non, pourquoi ? ………………………………………………
…..................
………………………………………………
Utilisez-vous des insecticides de 1- Oui 0- Non
synthèse (téflutrine) au moment des
36 semis ?
Si non, pourquoi ? ………………………………………………
…..................
………………………………………………
86
une lutte intégrée contre les équilibrée
maladies dominantes
Arrachage et incinération des plants
malades.
Pratiquer la rotation des cultures
Éliminer les plants de trop
c) Mesures visant la réduction Port des EPI
des maladies causées par les
pesticides Utilisation des produits homologués
Respect des doses des produits
38/ Pouvez-vous dire pourquoi la première catégorie de pratiques que vous avez identifiée est la
plus répandue?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………...
39/ Parmi ces catégories de pratiques, qu’elle est la pratique la plus adoptée par les producteurs
de maïs ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
………………………….
40/ Pourquoi cette pratique est-elle la plus appliquée ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
41/ Pouvez-vous dire pourquoi la dernière catégorie de pratique que vous avez identifié est la
moins répandue?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………..
42/ Trouvez-vous que le PGP et le CGES sont des bons outils de travail pour diagnostiquer les
problématiques agroenvironnementales ? 1- oui 0- non
Si non pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
87
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
43/ Selon vous, quels sont les principaux facteurs qui freinent l'adoption des mesures
environnementales dans les champs? (1=pas du tout, 2= moyennement, 3=énormément)
Facteurs 1 2 3
Age
Sexe
Situation matrimoniale
Perception de la dégradation de
l’environnement
88
le type de la main d’œuvre
44/ Selon vous, quels moyens pourraient être envisagés pour encourager davantage l'adoption de
bonnes pratiques agro-environnementales par les producteurs de maïs ?
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………
Annexe 2 : T-test de comparaison des moyennes des variables âge, superficie des champs,
revenu agricole entre les producteurs de maïs des coopératives AFMABA et COOPROMAME
Group Statistics
avez-vous?
Equal variance not assumed 0,879 47,333 0,384 2,460 2,798
Group Statistics
89
t df Sig (2- Mean Std Error
superficie de
Equal variance not assumed 2,515 22,437 0,020 1,04548 0,41575
votre champ?
Group Statistics
Quel est votre Equal variance assumed 3,313 48 0,002 299890,345 90508,187
revenu
Equal variance not assumed 2,830 20,680 0,010 299890,345 105962,206
agricole?
Nombre d'observations 50
valide
a. 1 cellule (16,7%) a un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 3,60.
90
Signification
Valeur ddl asymptotique
(bilatérale)
Nombre d'observations 50
valide
a. 7 cellules (58,3%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 1,26.
Nombre d'observations 50
valide
a. 6 cellules (66,7%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 0,72.
Nombre d'observations 50
valide
a. 5 cellules (55,6%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 1,80.
91
Test du Khi-deux entre La perception de la dégradation de l’environnement et le niveau
d'application
Signification
Valeur ddl asymptotique
(bilatérale)
Nombre d'observations 50
valide
a. 2 cellules (33,3%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 2,34.
Nombre d'observations 50
valide
a. 3 cellules (50,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 1,62.
Test du Khi-deux entre le cout de la mise en œuvre des MAE et le niveau d'application
Signification
Valeur ddl asymptotique
(bilatérale)
Nombre d'observations 50
92
valide
Nombre d'observations 50
valide
a. 1 cellule (16,7%) a un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 3,78.
Nombre d'observations 50
valide
a. 6 cellules (66,7%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 0,90.
93
Test du Khi-deux entre le type de la main d’œuvre et le niveau d'application
Signification
Valeur ddl asymptotique
(bilatérale)
Nombre d'observations 50
valide
a. 5 cellules (55,6%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 1,44.
Test du Khi-deux entre le temps à allouer pour la mise en œuvre des mesures et le niveau
d'application
Signification
Valeur ddl asymptotique
(bilatérale)
Nombre d'observations 50
valide
a. 2 cellules (33,3%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 4,14.
Nombre d'observations 50
valide
a. 10 cellules (83,3%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
94
L'effectif théorique minimum est de 1,26.
Nombre d'observations 50
valide
a. 12 cellules (80,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 0,90.
Nombre d'observations 50
valide
a. 3 cellules (50,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 1,62.
Nombre d'observations 50
valide
95
a. 3 cellules (50,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5.
L'effectif théorique minimum est de 1,44.
Test de Hosmer-Lemeshow
Etape Khi-Chi- Ddl Sig.
deux
1 8,827 8 0,357
a
Tableau de classement
Observation Prévision
Non 0ui
96
Variables dans l’équation
a. Variable(s) entrées à l'étape 1: Sexe, Age, Mariage, Education, Perception, cout, Absfinance,
superfici_ha, Main_oeuvre, Temps, Formation, Support_tech.
97