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D'ARMES:
DE L'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
VERS L'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
AEFJN exportations et transferts d'armes de l'Afrique Sub-saharienne vers l'Afrique Sub-Saharienne 1/13
EXPORTS ET TRANSFERTS D'ARMES: De l'AFRIQUE Sub-Saharienne vers l'AFRIQUE
Sub-Saharienne
Bien que nous ne soyons pas bien documentés sur les transferts d'armes
intracontinentaux, certaines tendances générales se sont développées au cours des
années.
Tout d'abord, les armes légères et de petit calibre (ALPC) sont les armes les plus
couramment utilisées dans les conflits violents dans toutes les régions africaines:
l'Afrique orientale et méridionale, aussi bien que dans les régions de l'ouest et du
centre. D'après Wezeman, des groupes tels que l'Armée de Résistance du Seigneur
(LRA) en Ouganda, diverses factions de Somaliens dans toute la Corne de l'Afrique, et
la violence post-électorale au Kenya sont exacerbées par l'omniprésence d'armes
légères et de petit calibre (ALPC) objets d'un trafic illégal.
En second lieu, la plupart de ces armes sont de seconde main et/ou sont un
équipement remis à neuf.
Troisièmement, ces transactions à l'intérieur du continent, comprenant des ALPC,
sont la façon principale dont des régions soumises à un embargo international, telles
que la Somalie, la République démocratique du Congo et le Darfour, sont capables
d'obtenir des armes.
Et finalement, certaines régions à l'intérieur du continent sont en train de
développer leurs propres capacités de manufacture d'armes et de munitions.
Une nouvelle caractéristique est que certains gouvernements africains font des
paiements en nature pour des armes ou des services militaires, par ex. par des
concessions minières (en Angola, RD Congo, Sierra Leone, etc.) ou par l'obtention de
l'accès à des ressources naturelles importantes (au Soudan, la Chine obtient l'accès
au pétrole en échange d'armes) ou d'autres transactions, telles que celle qui a eu lieu
en 1997 entre l'Afrique du Sud et l'Ouganda, où des armes ont été échangées contre
des barres d'or.
Il y a eu de nombreux cas où certains pays fournissaient des armes aux deux partis
de la même guerre. Par exemple, des véhicules APC Sud-Africains, détecteurs de
mines et protégés contre les mines, sont vus au Soudan à la fois avec les forces du
gouvernement de Khartoum et avec SPLA, l'Armée de libération des peuples du
Soudan. La même chose s'est passée au Burundi, où Pretoria fournissait à la fois le
gouvernement et les rebelles.
Un certain nombre de courtiers et de sociétés en Afrique jouent un rôle décisif dans
le transfert illégal d'armes, en transportant des armes entre différents pays.
Un certain nombre d'états d'Afrique occidentale font une "triangulation", ils
achètent des armes pour leur propre usage, puis ils les envoient à un troisième état
sous embargo. Actuellement il y a très peu d'informations sur les transferts d'armes
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d'états africains à d'autres états africains. Bien que les transferts vers ces états et à
partir d'eux ne soient pas très importants en termes économiques, ces transferts
peuvent jouer un rôle important dans la rupture de la sécurité régionale et du
développement socio-économique.
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Pays africains qui ont une capacité de production
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au Soudan en 2008 et à l'Ouganda, au Kenya et au Sénégal en 2009. L'Afrique du Sud
est aussi un fournisseur important de la course nord-africaine aux armements,
comme le montrent les grands contrats accordés à l'Algérie (520.5 millions de Rands
sur deux ans), à l'Egypte (110.8 millions de Rands), and à la Tunisie (300 millions de
Rands rien qu'en 2008).
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Pays destinataire 2008 en 2008 en 2009 en 2009 en
millions millions millions de millions USD
de Rand USD Rand
Swaziland 12.5 1.82
Tanzanie 11.2 1.63 9.4 1.37
Tchad 15.2 2.21 2 0.29
Tunisie 300 43.64
Zambie 18.9 2.75 32.1 4.67
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le FN-FAL et le G3, les principaux fusils utilisés par les forces
armées; et des munitions de 5.56mm, utilisées par la police du
Kenya. L'usine n'a pas la capacité de manufacturer des minutions
pour le AK-47, le fusil d'assaut le plus populaire dans la région.
Nigéria Le Nigéria a la capacité domestique de manufacture de petites
armes qui sont semblables au AK-47, et des munitions requises.
Ouganda L'Ouganda a aussi des usines de fabrication de munitions pour des
armes légères. Il justifie cela par la guerre de longue durée avec les
rebelles dans le nord, et l'hostilité avec le Soudan. L'Ouganda
refuse d'ouvrir ses usines pour une vérification indépendante de
ses installations, bien qu'il ait ratifié le Traité de commerce des
armes de l'ONU. Il y a trois usines d'armes en Ouganda; la plus
grande, Nakasongola Arms Factory, est la propriété d'intérêts
chinois (gouvernement and secteur privé).
Soudan Le Soudan a au moins trois usines d'armes construites avec
l'assistance des Chinois en dehors de Khartoum. Il y a des nouvelles
selon lesquelles le Corps des gardiens de la Révolution Islamique
(IRGC), signalé comme organisation terroriste, fait fonctionner une
usine secrète d'armes au Soudan pour envoyer des armes à des
organisations terroristes en Afrique et au Moyen Orient.
Tanzanie La Tanzanie a des usines de munitions pour armes légères.
Zimbabwe Le Zimbabwe a des usines de munitions pour armes légères depuis
le temps du Conseil de production de munitions de la seconde
guerre mondiale.
En 1985 le gouvernement ZANU (PF) a établi l'industrie de défense
du Zimbabwe (ZDI) qui a érigé deux usines de production d'armes
avec un statut double, à la fois de société privée et d'entreprise
d'état. En 1986, NORINCO de Chine a obtenu le contrat de
construction d'une usine de munitions pour armes légères au
Zimbabwe pour le ZDI. Pour 1990, seul le "Explosives Filling Plant",
le projet de munitions pour armes légères, a été bâti. En 1987, le
gouvernement français a offert une enveloppe financière au ZDI.
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était été sous embargo de l'ONU depuis 2004, cependant le conflit était alimenté par
des armes livrées du Liberia aux groupes rebelles. La RD du Congo était sous
embargo depuis 2003, mais le Rwanda a souvent violé cet embargo en fournissant
des armes aux groupes rebelles. De plus, de nombreux réseaux de trafic d'armes
opérant à partir de la Tanzanie, du Burundi et de la RD du Congo ont envoyé des
armes aux différents groupes rebelles. La Somalie a été sous embargo de l'ONU
depuis 2000, cependant le gouvernement de Djibouti a fourni des armes et des
médicaments à l'Union des Cours islamiques, un groupe d'opposition.
Le Darfour a été sous embargo de l'ONU pendant des années, mais des armes ont
été fournies par le gouvernement du Tchad.
Beaucoup de pays achètent des armes en mentionnant qu'elles sont destinées à leur
propre usage, mais plus tard elles sont dirigées vers un pays tiers sous embargo. Le
Burkina Faso, la Guinée et le Tchad ont fait cela à plusieurs reprises.
Au 1er octobre 2010, trois Etats francophones d'Afrique sub-saharienne sont sous le
coupe de sanctions partielles ou totales de transferts d'armes, imposées par des
organisations régionales ou internationales: la Côte d'Ivoire, la Guinée (Communauté
économique africaine et Union de l'Europe occidentale), la RD du Congo (Nations
unies).
Des trafiquants d'armes sur d'autres continents envoient illicitement des armes en
Afrique, par avion ou par bateau. La plupart des armes légères illicites utilisées en
Afrique proviennent de Chine, d'Israël et de plus de 20 membres de l'OSCE
(Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). La nature clandestine de
ce commerce rend impossible de connaître sa valeur réelle, mais il est évident qu'en
Afrique le commerce illicite des armes légères est contraire au développement à
beaucoup de niveaux.
Des gouvernements et des groupes armés dans des pays voisins ou plus éloignés
sont aussi des sources importantes d'armes légères illicites. C'est par exemple le cas
du Maroc, de l'Algérie et de la Libye qui ont acheté des armes qui ont des chances
d'être destinées à fournir un soutien matériel à l'une ou à plusieurs des parties en
conflit, dans des pays voisins, en transférant de manière illicite de grandes quantités
d'armes légères. Depuis 2000, les investigateurs de l'ONU ont identifié des transferts
d'armes par des gouvernements voisins à des groupes armés en Somalie, République
démocratique du Congo, Liberia, Sierra Leone et Soudan; tous ces pays étaient sous
embargo d'armes de l'ONU au moment du transfert.
Des rebelles et d'autres groupes armés sont une autre source importante d'armes
légères illicites. Le trafic d'armes à travers les frontières par des membres de groupes
armés est aussi courant. Des rebelles traversent souvent les frontières mal
sécurisées pour passer des armes en fraude et les vendre pour de la nourriture, des
véhicules et d'autres biens de consommation. Selon des investigateurs de l'ONU, des
milices somaliennes achètent et revendent régulièrement des armes entre elles au
marché noir local.
Il y a d'autres manières pour les armes illégales d'entrer sur le marché. Des armes
légères sont saisies ou volées à des forces gouvernementales, pillées dans les
armureries d'état, obtenues de soldats corrompus et volées à des propriétaires
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privés. De même, des gardiens de la paix sont occasionnellement soulagés de leurs
armes légères (ou s'en séparent volontairement); ces armes aboutissent souvent
dans des arsenaux rebelles.
Comme les gouvernements nationaux contrôlent et règlent étroitement leurs
fabricants africains, des nombres très limités d'armes et de munitions fabriquées en
Afrique entrent sur le marché illégal.
La production artisanale non autorisée d'armes à feu par des armuriers locaux est
une source importante d'armes légères illicites dans certaines régions. Leur
profusion constitue un problème majeur dans certains pays. Une étude récente de la
production artisanale au Ghana par Emmanuel Kwesi Aning a trouvé que les
armuriers non autorisés du pays (plus de 400, chacun capable de fabriquer jusqu'à
80 fusils par an) ont la capacité collective de produire jusqu'à 200.000 armes à feu
par an; certaines de ces armes sont rapportées comme "d'une qualité comparable à
celles des fusils produits industriellement."
Sur une petite échelle, des armes sont apportées dans différents pays par des soldats
qui ont servi dans des missions de maintien de la paix, par exemple au Libéria ou en
Sierra Leone, qui retournent souvent chez eux avec leurs armes pour les vendre à
des combattants et des courtiers en armes.
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Soudan Bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'informations, il y a des rapports selon
lesquels le Soudan a exporté des armes vers l'Algérie.
Tanzanie D'après des rapports, le Burundi reçoit des envois d'armes légères de
Tanzanie.
Zimbabwe Depuis 1995, le ZDI a commencé à jouer le rôle de courtier en armes
pour des acheteurs régionaux et des marchands d'armes
internationaux. Le ZDI a vendu des fusils G3 et des munitions en
surplus des Forces de défense du Zimbabwe à certains collectionneurs
des Etats-Unis. Le Botswana a acheté de grandes quantités de
munitions et a commandé quelques véhicules militaires via le ZDI. Il y a
eu des rapports d'armes variées chinoises, israéliennes et françaises
vendues à l'Angola, l'Ouganda et la République démocratique du
Congo, les transactions étant effectuées par le ZDI. Celui-ci espère que
le rôle de courtier en armes pourrait bien être la réponse à ses espoirs
d'entrer dans le marché international des armes. Un rapport récent
suggère que le ZDI a fourni des armes, des munitions, des uniformes et
d'autres articles militaires aux forces de Kabila pendant et après leur
guerre pour renverser Mobutu. On allègue aussi que le ZDI a agi
comme courtier pour des armes fournies par des pays tels que les
Etats-Unis d'Amérique et l'Afrique du Sud.
Somalie
Un rapport d'Amnesty International (AI) de 2010 suggère que des fournitures non
réglées d'armes au Gouvernement fédéral de transition (TFG) en Somalie se sont
retrouvées dans les mains des combattants islamistes militants Al Shabaab. Le
rapport accuse l'Ouganda, l'Ethiopie et le Yemen de fournir le TFG en dehors du
régime régulateur des Nations unies qui a imposé à la Somalie un embargo sur les
armes. Le Groupe de contrôle de l'ONU pour la Somalie a rapporté que, depuis 2006,
des forces du TFG ont reçu des armes et des munitions des trois états voisins qui
avaient demandé des exemptions de l'embargo de l'ONU sur les armes. Le problème
est que ces armes fournies ne sont pas comptabilisées correctement par le TFG qui
facilite des détournements importants d'armes ou d'argent pour des armes. Le TGF
n'a pas la capacité d'empêcher le détournement de quantités importantes de ses
propres armements et équipement militaire vers d'autres groupes armés et vers les
marchés domestiques d'armes de Somalie.
Amnesty International fait appel à tous les pays pour qu'ils suspendent les transferts
d'armes et l'assistance financière jusqu'à ce que des moyens adéquats de
sauvegarde soient en place pour assurer que les armes ne soient pas utilisées par les
forces de TGF pour commettre des violations de droits humains, ou détournées vers
d'autres groupes armés et potentiellement utilisées contre des civils, des gardiens de
la paix de l'Union africaine ou les forces de TFG elles-mêmes.
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Transferts d'armes vers des acteurs non étatiques
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grenades serbes propulsées par fusées (RPG) – sont
fournies par des marchands et vendeurs illégaux, qui sont
payés grâce aux revenus de pétrole volé. En octobre 2006,
Chris Ndudi Njoku, homme d'affaires nigérian, spécialisé
dans l'importation au Nigéria d'armes à feu prohibées, a été
arrêté en possession de G-3, d'AK-47 et de fusils
automatiques Beretta. Des marchands européens sont aussi
impliqués dans le commerce avec leurs contreparties
nigérianes.
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Références
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