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Introduction à la neuropédagogie
Couverture : Peinture de Georges Brunon
La loi du 1 1 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41,
d’une part, que les (( copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du
copiste et non destinées à une utilisation collective B et, d’autre part, que les analyses
et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, G toute représentation
ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de
ses ayants droit ou ayants cause, est illicite H (alinéa le‘ de l’article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constitue-
rait donc une contrefaçon sanctionnée par les alinéas 425 et suivants du Code pénal,
si elle n’était autorisée par l’éditeur ou par le Centre Français d’Exploitation du Droit
de Copie - 6 , rue Gabriel-Laumain - 75010 PARIS.
O Les Éditions d’organisation, 1987.
Achevé d’imprimer en avril 1992
Hélène Trocmé- Fabre
J’APPRENDS,
DONC JE SUIS
Introduction à la neuropédagogie
Edward DE BONO
Réfléchir mieux
Tony BUZAN
Une tête bien faite
Alain CARDON
Le manager et son équipe
Alain CARDON, Vincent LENHARDT et Pierre NICOLAS
L’analyse transactionnelle : outil de communication et d’évolution
Olivier CLOUZOT et Annie BLOCH
Apprendre autrement
Olivier CLOUZOT
- Enseigner autrement
- Former autrement : apprentissages intellectuels, langages et struc-
turation des connaissances
Catherine CUDICIO
- Comprendre la PNL
- Maîtriser la PNL
Guy DELAIRE
Commander ou motiver ?
Thomas DEVERS
Communiquer autrement :expression non verbale, attitudes et com-
portements
Jacques DUMONT et Christian SCHUSTER
Jouer à raisonner
Jean FRIANT et Yvon L’HOSPITALIER
Jeux-problèmes : de la logique à l’intelligence artificielle
Charles HAMPDEN-TURNER
Atlas de notre cerveau : Les grandes voies du psychisme et de la
cognition
Malcom S. KNOWLES
L’apprenant adulte : vers un nouvel art de la formation
Linda V. WILLIAMS
Deux cerveaux pour apprendre : le droit et le gauche
ISBN : 2-7081-0860-3
SOMMAIRE
Page
Préface ......................................................... 13
PREMIÈRE PARTIE
NOTRE CERVEAU AUJOURD’HUI
L‘apport des neurosciences ....................................... 29
.
Chapitre 1 Les technologies nouvelles ............................ 31
. Explorer un cerveau humain. normal. en activité .......... 31
- La vie cérébrale prise sur le fait .......................... 32
- Transmission hormonale et molécules cérébrales .......... 35
.
Chapitre 2 Cerveau(x) et information ............................. 39
1. Le trajet de l’information...................................... 40
- De l’environnement à l’homme .......................... 40
- Des sens au cerveau : réception et transmission de l’infor-
mation ................................................ 41
2. Niveaux d’organisation :évolution et maturation du cerveau ..... 45
- Quatre cerveaux en un .................................. 46
- Notre dynamisme sensori-moteur ........................ 50
- Corrélats neurologiques du développement de l’intelligence . 53
8 Japprends. donc je suis
3. Nos deux hémisphères :deux gestions .......................... 60
- L‘asymétrie des deux hémisphères ........................ 63
- L‘équilibre du pouvoir : confrontation ou coopération ? .... 66
- Voir le voir, l’entendre et le dire. et même... le penser et le
vouloir ................................................ 67
4. Mémoires sensorielles et images mentales ....................... 70
- Trois et même quatre dimensions ........................ 71
- Les images mentales .................................... 78
- Un mécanisme commun ................................ 82
.
Chapitre 3 Cerveau(x) et comportements ......................... 83
1. Vigilance. conscience et attention ............................... 84
- Une bonne qualité d’éveil ............................... 85
- La notion de conscience ................................ 85
- L‘attention ............................................. 88
2 . Motivation(s) et changement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
- Modèles homéostasique, dynamique, cognitif. humaniste . 91
3. Perception et personnalité..................................... 93
4. Affectivité et communication .................................. 94
- Au-delà des cultures ? ................................... 95
5. Rythmes cérébraux et communication .......................... 96
- Des rythmes de base universels? ......................... 97
DEUXIÈMEPARTIE
APPRENDRE A GÉRER SES RESSOURCES
TROISIÈME PARTIE
CONSTRUIRE AUJOURD’HUI AVEC HIER ET DEMAIN
274).
3. Construire une séquence d’enseignement cohérente avec la démar-
che neuropédagogique . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
- Construire la conscientisation de l’apprenant ; construire la
Index des auteurs et noms propres . ..... . . ..... . .... . . ....... . 287
Au lecteur
D’Homo à Sapiens.
A la naissance, cet organe est dans une incapacité quasi totale; pour
l’essentiel les connexions reliant ses éléments sont encore inexistantes ; elles
prolifèrent ensuite dans un foisonnement désordonné qui permet d’attribuer
à leur ensemble comme caractéristiques premières d’être surabondant,
redondant, et le fait d’être aléatoire. Les structures, les réseaux qui permettent
à cet ensemble de fonctionner sont alors à peine à l’état d’ébauche. Elles
seront réalisées peu à peu, en fonction initialement de programmes géné-
tiquement déterminés ; mais le patrimoine génétique paraît dramatiquement
pauvre (quelques dizaines de milliers d’instructions) face à la richesse de la
machine à construire (un million de milliards d’éléments, soit un nombre
dix milliards de fois plus grand que celui des instructions). Interviennent
également dans cette mise en place des structures cérébrales tous les apports
antérieurs qui suscitent la réalisation des innombrables circuits, permettant
par exemple de développer un langage. Mais là encore, ces apports semblent
bien pauvres face à la complexité de l’objet à construire.
L‘«inné )) et 1’« acquis O , même s’épaulant l’un l’autre en une interaction
qui démultiplie l’effet de chacun, ne suffisent guère à expliquer l’aboutis-
sement. I1 faut faire appel à la capacité du cerveau à produire, par son
fonctionnement même, ses propres structures.
Le foie secrète de la bile ;que secrète donc le cerveau ? Certains répondent
(( la pensée »,mais n’est-ce pas mélanger des concepts de natures différentes ?
Il est sans doute plus vrai d’affirmer que, par son fonctionnement, le cerveau
secrète des structures cérébrales.
De même que Homo est devenu, par son propre effort au long des
dizaines de milliers d’années, Sapiens, de même chaque petit d’homme doit
effectuer le long parcours le menant de l’état d’objet fourni par la nature
à celui de sujet capable de prendre son destin en main. Mais ce parcours
ne peut être suivi seul ; pour faire un homme il faut les hommes. 11 n’est
pas excessif de dire que l’objectif de la vie de chacun est de se construire
en participant à la construction des autres.
C’est cela l’éducation ; à la fois donner à un jeune le goût de se créer
lui-même, en se regardant de l’extérieur et en prenant conscience de la
possibilité de choisir un chemin (educere) et lui apporter toute la nourriture
intellectuelle nécessaire pour qu’il puisse réaliser son projet (educure). Le rôle
premier de tout groupe d’hommes, ethnie, nation, humanité dans son
ensemble est de faire des hommes, ou, plutôt de créer des conditions
permettant aux hommes de se faire eux-mêmes.
Hélas, trop d’objectifs occultent cette fonction essentielle ; et nos sociétés
modernes sont des modèles d’aberration. Comment a-t-on pu par exemple
définir les nations comme des communautés de défense, obsédées par la
crainte des agressions de la part des nations voisines ; alors qu’elles sont
d’abord des communautés d’éducation, qui devraient être obsédées par la
nécessité d’accroître sans cesse la richesse humaine qu’elles représentent ?
Cette obsession devrait aboutir à de multiples recherches sur cet acte
essentiel : éduquer. Recherches d’autant plus difficiles que cet acte est
paradoxal, car son aboutissement est un être libre, capable notamment de
refuser l’influence de l’éducateur : (( lorsque tu m’auras compris, tu pourras
Préface 15
Albert Jacquard,
Paris, juin 1987
APPRENDRE A ENSEIGNER
ET ENSEIGNER A APPRENDRE
Un constat
Un contrat
Un vrai langage
(4) Cf. KORZYBSKIA., Le Rôle du langage dans les processus perceptuels, Int. Non-
Arist., Lib. Publ., 1965.
22 J’apprends, donc je suis
pement fulgurant. Les techniques d’exploration cérébrale permettent actuel-
lement d’explorer un cerveau humain, normal, en activité. Pour comprendre
certains phénomènes mentaux tels que la gestion mentale, la mémoire, la
perception auditive ou visuelle, l’attention, etc., on est actuellement en
mesure d’utiliser des informations, recueillies à partir de cerveaux en
situation normale d’activités telles que la lecture, l’écoute, ou la pensée
intérieure.
C’est donc aux neurosciences et aux leçons magistrales qu’elles sont en
mesure de nous donner sur nous-mêmes et sur le conflit de la vie, que nous
nous adresserons pour chercher une réponse à la question préalable à toute
élaboration d’intervention pédagogique : a Comment apprend-on ?... (et donc
comment être ?) D. L‘interaction de l’organisme et de son environnement -
qui est la définition même de l’apprentissage - doit être repensée à la lumière
des données scientifiques dont nous disposons actuellement. Même si ces
données sont partielles et provisoires, elles suffisent amplement pour que
nous puissions élucider certains des problèmes qui ont résisté aux métho-
dologies nouvelles.
Deux questions fondamentales se posent donc au formateur :
- Comment peut-on enseigner quoi que ce soit sans engager l’apprenant
de la neuropédagogie.
Une meilleure connaissance des mécanismes cérébraux impliqués dans
l’acte d’apprendre permettra à l’enseignant de jouer pleinement son rôle de
formateur et de catalyseur ; de déceler son propre style d’intervention
pédagogique ; d’entrer en interaction avec l’apprenant par une communica-
tion mieux adaptée.
De son côté, l’apprenant sera davantage en mesure de découvrir ses
stratégies de réussite et d’échec, de développer d’autres stratégies que celles
dans lesquelles il s’enferme trop souvent, d’élargir son champ perceptif et,
selon l’expression d’Albert Jacquard, de (( devenir co-auteur de soi-
même )) (6).
En ce dernier quart du XXe siècle, nous en sommes aux premiers stades
de la (re-?)découverte de la dimension énergétique des mondes extérieur et
intérieur de l’homme, et aux premiers balbutiements d’une approche sys-
témique de l’homme et de son fonctionnement à différents niveaux. Les
pourquoi des problèmes d’apprentissage qui appartiennent aux domaines
familiaux, institutionnels, relationnels, saisonniers, etc. ne seront pas abordés
ici. De très nombreuses études, certaines remarquables, portent sur les
variables pondérables physiologiques, comportementales, émotionnelles ou
cognitives.
Dans ce livre, seul le comment du fonctionnement cérébral est exploré
en relation avec l’acte d’apprendre. Le mécanisme d’apprentissage est analysé
dans son rapprochement avec le pour quoi, c’est-à-dire l’activité finale de
l’apprenant. Ceci, dans une volonté de se placer en amont de toute théorie
psycho-socio-pédagogique ; de ne présenter aucune recette, aucun modèle
unique, mais bien plutôt d’offrir une possibilité de réconcilier contenu et
processus dans le contexte éducatif contemporain.
L‘analyse proposée dans ce livre ne prétend être ni exhaustive ni un
catalogue de certitudes. Elle cherche surtout à éviter le découpage et
l’isolement des problèmes en unités cloisonnées. Un système n’est jamais isolé
et l’objet de l’observation (ici, l’apprentissage) n’est jamais une chose mais
un rapport, et même une série infinie de rapports.
La démarche systémique, proposée par le groupe de Palo Alto aux États-
Unis, est appliquée ici aux relations apprenant-enseignant . Elle fournit un
angle sous lequel réviser certaines notions trop souvent obscures et floues,
(6) JACQUARD
A., Moi et les Autres, Éd. Virgule, Seuil, 1983.
24 Japprends, donc je suis
telles que l’échec, les dons, l’évaluation, l’intelligence, la norme, etc. Elle nous
convainc qu’il devient crucial de porter un nouveau regard sur les phéno-
mènes complexes de l’apprentissage, afin de construire les relations entre
l’apprenant, l’enseignant et l’institution (7).
Quelle que soit la situation de formation dans laquelle nous nous
trouvons, nous ne pouvons ignorer que nous sommes à l’intérieur d’un autre
système qui pèse souvent très lourd, celui de l’institution éducative. Celle-
ci ne changera pas par en haut : les responsables institutionnels sont trop
éloignés de la réalité de l’apprenant. I1 appartient aux personnes impliquées
sur le terrain de convaincre les décideurs qu’il est urgent de construire un
édifice nouveau, qui tienne compte des réalités biologiques de l’apprentissage,
pour que la face du monde éducatif change...
Enfin, il est utile d’insister sur le fait que ce livre s’attaque à des problèmes
pratiques : rendre l’apprenant et l’enseignant plus efficaces - et heureux -
en les éclairant sur leur propre démarche ; le premier sur ses ressources et
leur gestion; le second sur ses interventions pédagogiques au cours de
l’itinéraire de l’apprenant, traduites en termes de stratégies : opérantes... ou
non. Dans un souci de signaler et non de résoudre, certaines notions comme
la compréhension, l’intelligence, l’erreur... sont abordées comme des thèmes
de réflexion et proposées au formateur pour une exploration personnelle à
partir de sa propre pratique pédagogique.
Dans une première partie, l’apport des neurosciences à la compréhension
de notre cerveau aujourd’hui permet de placer l’acquisition des connaissances
aux racines mêmes de l’acte d’apprentissage. Celui-ci est analysé dans les
domaines suivants : la transmission de l’influx nerveux, les différents niveaux
du traitement de l’information (8), les activités du langage, l’affectivité, l’atten-
tion, la mémoire, le comportement, le potentiel, l’hygiène cérébrale.
La deuxième partie tente de dégager les implications en méthodologie
de l’enseignement : vers une meilleure gestion des ressources et des poten-
tialités de l’apprenant et de l’enseignant. La recherche d’une dynamique à
trouver pour le système éducatif à venir se fera autour de trois pôles:
comprendre, faire et laisser se faire ; autour de la relation étroite entre les
caractéristiques et les exigences du fonctionnement cérébral, d’une part, et
les réalités de la situation d’apprentissage, d’autre part.
Des exemples d’expérimentations à l’étranger (l’une, au Venezuela, de
dimension nationale; une autre aux États-Unis, dans le Colorado; une
troisième en Australie) ont été choisis en raison de leur caractéristique
commune : ces réalisations pédagogiques ont été construites à partir d’une
connaissance approfondie des mécanismes cérébraux impliqués dans l’ap-
prentissage. Elles sont peu connues en France, où les expériences pédago-
giques qui tiennent compte de la réalité de l’élève sont l’œuvre courageuse
(L’Atelier de la Martinerie,
Hauteclaire, Ports-sur- Vienne,
en Touraine et en France, 1980)
L‘APPORT DES NEUROSCIENCES
Depuis une dizaine d’années, la presse s’est fait l’écho des découvertes
et des recherches des paléoneurologues, des neurophysiologistes et des
neurobiologistes sur les localisations cérébrales et la latéralisation des deux
hémisphères ; en particulier, les travaux de Roger Sperry qui reçut le Prix
Nobel en 1981.
Ces recherches ont permis de confirmer que chaque hémisphère cérébral
non seulement reçoit les stimuli transmis par l’hémicorps opposé, mais les
traite de façon spécifique.
L‘intérêt suscité par les sciences d’exploration cérébrale semble partagé
par un large public. Sans doute est-ce l’expression du désir de parvenir à
une meilleure connaissance du monde intérieur de l’homme, à mesure
qu’augmentent les menaces de l’environnement : Socrate serait41 enfin
entendu ? D’autre part, le franchissement des frontières de tous ordres est
devenu - enfin ! - une réalité : d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre,
d’une discipline à l’autre, d’une science à l’autre... les cloisons s’effritent ou
s’abaissent.
Le sens de la globalité, de la complexité et de la relativité naît peu à
peu dans les esprits. Le modèle mécaniste du monde qui a présidé si
longtemps aux conceptions éducatives de notre monde occidental, semble
maintenant ébranlé...
cortex
aire motrice moteur
supplémentaire cortex somato-sensitif
cortex prémoteur
z visuelle associative
zone auditive
lobe temporal
auditive primaire
. .
cortex orémoteur
cortex moteur
, I cortex sornato-
pariétal
préfrontales
r I o b e
lobe occipital
aire /
motrice supplémentaire
(h.g.i
paléontologie, anthropologie, etc., les découvertes confirment qu’il nous faut changer notre
regard sur les phénomènes cosmiques, la vie organique, l’évolution...
(7) E CAPRA,Le Tao de la physique, Sand, Pans, 1985 ; trad. de The Tao of Physics,
Bentam Books, N.Y., 1977.
CHAPITRE 2
CERVEAU(X) ET INFORMATION
1. LE TRAJET DE L‘INFORMATION
De l’environnement à l‘homme
- -
La polarité est un facteur essentiel de l’échange au cours duquel l’énergie
se transforme d’une forme à l’autre : chimique électrique chimique.
La diversité des neurotransmetteurs et de leur action est la marque
spécifique du mécanisme cérébral fondamental.
La discontinuité est une autre caractéristique de la transmission de
l’influx nerveux.
Les deux traits essentiels de la communication cérébrale sont :
La communication synaptique, locale, immédiate, de brève durée (quel-
ques millièmes de seconde).
La communication hormonale, qui se fait à distance; elle est diffusée
à l’ensemble des cellules cibles et pendant une durée prolongée.
b) Câblage et codage de l’information
Recueillies par les organes des sens, les informations convergent vers le
néocortex après être passées par le relais thalamique. Ce n’est que depuis
une vingtaine d’années que la neuroanatomie et la neurophysiologie ont pu,
grâce aux technologies nouvelles, rectifier certaines notions qui prévalaient
jusque-là telles que l’organisation hiérarchique des systèmes sensoriels, la
localisation des fonctions, et la conception mécaniste du fonctionnement
cérébral.
Cerveau(x) et information 43
(4) J. BULLIER,
(( Les cartes du Cerveau », La Recherche, no 148, octobre 1983, vol. 14 ;
gainage consolide les fibres et permet une transmission plus rapide de l’influx
nerveux. Ce processus se déroule dès le huitième mois après la conception
de l’embryon, rendant progressivement les zones auditives, motrices et
visuelles du cerveau, et les connexions entre elles, de plus en plus opéra-
tionnelles. Les fibres acoustiques sont (( celles dont la myélinisation, c’est-
à-dire l’aptitude à fonctionner, retarde le plus )) (5).
Les lobes frontaux, siège de la ré-flexion, de la structuration, et de la
conceptualisation, étant les derniers à être totalement myélinisés, il est de
toute première importance de ne faire accéder l’apprenant à des tâches
d’abstraction qu’à l’âge cérébral correspondant (6).
positif (10).
Quatre cerveaux en un
prend des décisions de survie et défend le territoire. I1 est très attaché aux
habitudes, et se charge de nos automatismes. Ses réponses aux stimuli sont
immédiates et il ne sait pas faire face aux situations nouvelles. I1 ne sait pas
innover, et il accepte mal qu’un autre soit différent de lui. Dans la classe
de langue étrangère, il est ... à rude épreuve ! I1 est - très probablement -
le grand responsable des résistances qui se traduisent, chez certains appre-
nants, par des difficultés quasi insurmontables lorsqu’il s’agit de changer de
code linguistique ou d’habitudes.
L‘autistique souffrira d’une incapacité à imiter ; au contraire l’enfant
retardé, lui, trouvera dans l’imitation une possibilité d’apprentissage, même
limité.
Le système limbique, ou cerveau mammifère, appelé encore cerveau
émotionnel (et même viscéral), est, comme le terme limbique l’indique,
construit autour du premier. MacLean le décrit comme ayant trois divisions :
l’amygdale, le septum, et les noyaux thalamiques antérieurs.
Le cerveau limbique marque le commencement de l’émancipation du
super-ego ancestral. Grâce à lui, nous sommes capables de jouir d’une plus
grande liberté de décision.
II joue un rôle primordial dans notre comportement émotionnel et notre
mémoire, et donc, dans la structuration de notre identité ; il y contribue par
son aptitude à apprendre à partir d’expériences nouvelles qu’il classe en
gratifiantes (donc à recommencer), ou désagréables (donc à éviter ou fuir).
Encore étroitement lié au stimulus, il sait généraliser les réponses apprises.
I1 est vital pour la mémoire à court terme et, a fortiori, pour la mémoire
à long terme ; mais s’il lui est nécessaire, il n’est pas suffisant. D’autres zones
cérébrales sont impliquées dans la mémorisation.
Nous lui devons, enfin, notre sens du groupe et pour une grande part,
notre altruisme.
L‘apprenant, l’enseignant, le formateur, le parent.. . doivent savoir que
ce cerveau est un véritable relais : tous les stimuli sensoriels (sauf olfactifs)
passent par son (( étage H.
II est parfaitement capable de bloquer une information montante (ou
descendante) si l’environnement lui paraît menaçant, 1atmosphère déplai-
sante, si un choc affectif survient, ou encore si une image mentale trop
prégnante est déclenchée...
Cette formation cérébrale veille à la survie de l’organisme et de l’espèce.
Les deux cerveaux reptilien et limbique sont intimement imbriqués l’un
dans l’autre, et si étroitement reliés que certains biologistes les considèrent
comme ne faisant qu’un. Ils ont en commun de combiner les informations
intérieures et extérieures, un peu comme si, sur leur écran, les deux types
d’information étaient confondues. On comprend mieux que, dans les situa-
tions où ces deux cerveaux sont «aux commandes)), il soit difJicile de
distinguer entre une information extérieure et intérieure, du domaine du
ressenti ou de l’imaginaire. C’est le cas, lorsque une émotion bloque notre
compréhension, freine ou interdit une décision.
Ni le cerveau reptilien, ni le cerveau limbique ne possèdent le moyen de
s’exprimer verbalement.,,. d’où l’inutilité d’argumenter sur la motivation avec
48 Notre cerveau aujourd’hui
un apprenant qui n’est pas motivé !... Paul MacLean compare ces deux
cerveaux primitifs l’un à un (( reptile en laisse n et l’autre à (( un cheval sans
cavalier ». Le cavalier est à l’étage au-dessus (figure 2).
C’est le néo-cortex.
Pour traiter les données reçues par les organes sensoriels, les images
mentales et nos mémoires diverses, pour transmettre les réactions cérébrales
en langage verbal, il faut l’aide du néocortex.
Celui-ci s’est développé massivement, si massivement qu’il lui a fallu se
replier en profondeur pour loger ses 22 dm2 dans la boîte crânienne ! I1 a
permis à l’homme la production d’un langage symbolique et des activités
complexes comme la lecture, l’écriture, et l’arithmétique.
(( Mère de l’invention )) et père de la pensée abstraite D selon MacLean,
le néocortex permet la production et la préservation des idées. I1 raisonne
froidement, et ne connaît pas les émotions... I1 est un écran beaucoup plus
fin de la réalité extérieure grâce à ses capacités de traitement de données.
I1 est capable d’analyser, d’anticiper, de prendre des décisions, de résoudre
des problèmes, de conceptualiser...
Notre motricitë
La motricité, la troisième modalité sensorielle dont le développement sera
suivi ici en parallèle avec celui de l’audition et de la vision, intervient très
tôt dans le développement de l’embryon. La motricité est indissociable de
toute sensorialité et de toute réalité cognitive et mnémonique. Pour Marcel
Jousse, c’est le geste et la mémoire qui font l’homme. Pour Georges Brunon,
à qui nous devons l’arbre magnifique dont nous avons fait le symbole du
titre de ce livre, le geste est véhicule, moyen, voie. I1 est porteur de
créativité (21).
Goethe n’est pas démenti par l’embryogenèse, lorsqu’il fait dire à Faust :
(( Im Anfang war die Tat )), rétorquant aux disciples de Platon qui donnaient
(20) Cf. les recherches de Patricia WEBBINK, auteur de The Power of the Eyes (1986),
Springer, 536 Broadway, N.Y.C., 10012.
(21) G. BRUNON, L’Art et le Vivant, Éd. Dangles, 1982.
(22) C. JUNG(1983).
54 Notre cerveau aujourd’hui
externes (corticales) ;
- les extrémités (lobes frontaux) se développent en dernier, et leur déve-
loppement se prolonge jusqu’à l’âge adulte (24).
Pour certains apprenants, l’itinéraire vers l’abstraction est trop rapide.
Un retour vers le concret permet de résoudre certaines de leurs difficultés,
en particulier lorsque est repris le chemin de la motricité (25).
II est donc nécessaire d’observer une hiérarchisationdes tâches en relation
avec la maturité du cerveau, seul décideur de la progression: de l’acte
perceptif concret, sécurisant, à I ’acte conceptuel, abstrait.
2) La différenciation progressive des champs corticaux se ferait par la
myélinisation des analyseurs sensoriels, l’arborisation dentritique et la mul-
tiplication synaptique, dans l’ordre suivant :
- analyseurs primaires (myélinisés dès le stade foetal) ;
pariétal
lobe occipital
/”
1 . Rétine Transmission de l’information
2. Corps genouillé latéral
3. Cortex visuel primaire Perception des éléments simples (lignes,
taches de couleur ... )
4a. Cortex visuel associatif Perception des formes complexes et couleurs
4b. Cortex pariétal Relations spatiales, position d’un objet dans
l‘espace
4c. Cortex temporal Traitement de l’information dans son ensemble
L‘architecture cérébrale représentée ci-dessus ne doit pas faire oublier la complexité des
mécanismes cérébraux, en particulier le rôle des couches sous-corticales et du cerveau hormonal
dans le traitement de l’information.
(28) Cf. PIAGETet INHELDERpour la description des différents stades. Cf. aussi, dans
la troisième partie, le tableau du développement chronologique du cerveau humain et des
activités cérébrales correspondantes.
Cerveau(x) et information 59
auteur, les fonctions cérébrales ne correspondent sans doute pas à nos
concepts ou à notre vocabulaire (29)...
seraient établies très tôt dans la vie de l’individu: les âges de un et quinze
ans étant cruciaux pour les garçons, et ceux de un, neuf et onze ans pour
les files (33).
Le développement harmonieux des fonctions supérieures corticales de
l’apprenant dépend donc du déroulement harmonieux des étapes anté-
rieures ;étapes que les systèmes éducatqs devraient établir en toute cohérence
avec le fonctionnement cérébral.
Plusieurs recherches récentes semblent confirmer que le développement
cérébral ne s’arrêle pas à l’adolescence mais se poursuit au-delà du stade
des opérations formelles.
Un symposium sur les opérations post-formelles à l’université de Harvard
en 1981, a posé les bases d’une révision de la notion de cognitivité,
d’abstraction, et de système général de pensée chez l’adulte, Cette recherche
pourrait contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement de
l’individu dans le monde d’aujourd’hui (34).
La distance qui sépare la carte des aires corticales établie par Brodmann
en 1909 et les soixante cartes contenues dans l’admirable ouvrage de
Hampden-Turner en 1981, illustre l’évolution non seulement des techniques
d’observation et d’analyse, mais aussi celle des conceptions et des théories
relatives à la nature de la pensée.
D’un côté, on lit sur la carte de Brodmann la fragmentation, la réduction,
la compartimentation très nette des aires et des fonctions cérébrales. De
l’autre, l’accent est mis sur la cohérence, la connectivité, la structuration et
l’organisation complexe du cerveau. D’une représentation bidimensionnelle
de la réalité cérébrale qui, nous le savons maintenant, est multidimension-
nelle, on passe, chez Hampden-Turner, à une toute autre conception des
fonctions cérébrales ; le niveau physiologique n’étant qu’un parmi les neuf
niveaux d’interprétation que l’auteur distingue (35).
On assiste à une redéjhition de la notion de fonction, qui devient globale
et implique une grande variété de composantes.
Les premières expériences portant sur les deux hémisphères furent
réalisées à partir de cas pathologiques (lésions, tumeurs, traumatismes) et
conclurent à une relation très nette entre l’hémisphère gauche et le langage
d’une part, et entre l’hémisphère droit et les relations spatiales d’autre part.
L‘appellation hémisphères dominant et non-dominant est révélatrice du rôle
attribué au langage verbal (36).
musicaux ;
- les différences au niveau du métabolisme dans les deux hémisphères
pendant des activités cognitives, chez les droitiers, les gauchers, hommes
et femmes.
D’après ces recherches, il semblerait exister une tendance à une moindre
différenciation entre les deux hémisphères chez les femmes et les gauchers
et, chez les gauchers, un corpus callosum plus épais, reliant ainsi plus
fortement les deux hémisphères, suggérant une répartition différente des
activités dans l’un et l’autre hémisphères, et une représentation bihémisphé-
rique plus importante (42). D’autres recherches font apparaître la non-
spécificité des diffkrences de taille et de forme du corps calleux (cf. A. Kertesz
et al.).
(42) Sur l’asymétrie hémisphérique entre homme et femme, cf. aussi ZAIDEL D.W.
(1984) ; chez les gauchers, WITELSONS. (1980).
Cerveau(x) et information 65
En ce qui concerne le traitement des stimuli audit$., qu’il s’agisse de mots
ou de syllabes sans signification, la recherche confirme et précise l’implication
de l’hémisphère gauche pour les sons du langage et pour les stimuli familiers.
I1 semble, d’après Kimiira, que la ((rivalité)) des deux hémisphères se
placerait davantage au niveau perceptif qu’au niveau de la réponse (43).
La disposition asymétrique du cerveau humain serait très ancienne dans
l’évolution phylogénétique et dans le développement ontogénétique : Les
mécanismes de production sonore et les fonctions auditives de l’hémisphère
droit se révèlent beaucoup plus anciens que leurs équivalents dans l’hémi-
sphère gauche, lesquels assurent l’articulation du discours et la discrimination
des sons du langage à partir des traits distinctifs )) (44).
La dominance de l’oreille droite (hémisphère gauche) ou de l’oreille
gauche (hémisphère droit) a été étudiée par le professeur Tsunoda (Tokyo)
pour déterminer à quelles caractéristiques linguistiques chaque hémisphère
réagit de façon spécifique. Les résultats firent apparaître une latéralité de
la perception des sons chez les Japonais différente de celle des Occidentaux :
les voyelles, par exemple, sont perçues par l’hémisphère droit occidental et
par l’hémisphère gauche japonais ou polynésien. Ceci peut paraître surpre-
nant; mais il ne faut pas omettre de remarquer que les voyelles, dans la
langue japonaise, ont un poids sémantique en soi et sont significatives,
caractéristique qu’elles n’ont pas dans une langue occidentale où elles sont
le centre d’une syllabe. L‘influence de la langue maternelle sur la latéralisation
hémisphérique fut donc établie par Tsunoda, dont la recherche fit également
apparaître que les fonctions affectives avaient leur siège dans l’hémisphère
verbal pour les Japonais, au même titre que les fonctions logiques. Le lien
entre affectivité et langage est, d’après lui, spécifique des cultures japonaise
et polynésienne, alors que les cultures occidentales séparent les fonctions
logiques des fonctions affectives.
L‘aspect le plus remarquable de ces recherches est d’avoir souligné le rôle
de la langue maternelle dans la structuration de l’architecture cérébrale.
(45) Cf. les recherches de BAKANP. (1969) ; BOCENJ. et al. (1972) sur I’hémisphéricité ;
COHEN R. (1969) slur les styles et profils d’apprcntissage; HARNETI D. (1974) sur
l’apprentissage d’une langue étrangère ; WITTROCKM.C. (1977) sur la mémoire, etc.
(46) Cf. aussi les recherches de KIMURAD. qui insiste sur les notions de coopération
et dominance complémentaire des deux hémisphères ; cf. GARDNER H. (1987).
Cerveau(x) et information 67
Un fonctionnement dénsemble
Une des constatations frappantes que l’on peut faire à partir de ces
images, est que les deux hémisphères sont activés par les activités de langage,
et que l’hémisphère droit est loin d’être muet ou inactif lorsque le sujet parle,
écoute ou lit.
Les expérimentateurs ont constaté que la partie de l’hémisphère droit
correspondant à la zone de Broca dans l’hémisphère gauche, était activée
lorsque le sujet exprimait une idée, (( ce qui indique qu’elle contribue (même
de façon accessoire) à la synthèse finale et à la réalisation du langage parlé. ))
Autre constatation : la lecture dite (( silencieuse )) active l’aire de Broca
(production du langage) et l’aire motrice supplémentaire. Pour cette activité,
68 Notre cerveau aujourd’hui
comme pour toutes, plusieurs aires corticales sont donc activées, confirmant
les conclusions du ,grand neurologue russe, A. Luria : les processus complexes
de comportement ne sont pas vraiment localisés, mais répartis dans le
cerveau, et il s’agit essentiellement d’un fonctionnement de l’ensemble du
système (47).
(47) Les expériences citées sont celles de N.A. LASSENet de ses collaborateurs à
Copenhague (cf. bibliographie) ; cf. aussi LURIAA.R. (1973b, p. 67 et suiv.).
Cerveau(x) et information 69
(48) Cf. les travaux de P. GUBERINA (1985) sur l’importance du rythme dans le domaine
de la perception de la parole et des langues étrangères ; les fondements de la méthodologie
structuro-globale audio-visuelle in RENARDR. et VAN VLASSELAAER (1976) ; RENARDR.
(1970) ; cf. aussi JOUSSEM. et FRAISSE P.
(49, Cf. ROLANDP. (1982).
70 Notre cerveau aujourd’hui
est capitale aux yeux de J. Eccles, prix Nobel 1963, car elle révèle (( l’interface
entre l’esprit et le cerveau », l’endroit où les événements mentaux déclen-
chent des événements neuronaux D. Cette interprétation est - on peut s’en
douter - au centre du débat portant sur les relations du monde physique
et mental : l’activité mentale est-elle une force qui s’ajoute à celles que l’on
peut détecter par des mesures physiques, ou est-elle un aspect interne de
l’activité totale de l’homme, (( dont l’activité cérébrale (et corporelle) est
l’autre aspect, externe et complémentaire )) (50).
I1 faut, enfin, préciser que la cartographie cérébrale dont il vient d’être
question, reflète les réactions corticales sans être actuellement en mesure
d’explorer les couches plus profondes, c’est-à-dire les réactions émotionnelles
du sujet. Or, l’affectivité, comme la mémoire, est une réalité cérébrale totale,
c’est-à-dire qu’elle mobilise - comme le rythme - le cerveau tout entier.
Nous aiirons l’occasion d’y revenir.
(Marcel Jousse)
La mémoire, chacun en fait l’expérience constamment, est liée à l’identité
de la personne. Les pertes ou les troubles de la mémoire sont des facteurs
profondément dé-structurants pour la personnalité.
Apprentissage, mémoire et images mentales sont indissociables. Leurs
relations sont extrêmement complexes : certains apprentissages, devenus
automatiques, ne déclenchent plus une mémoire consciente ; d’autres, plus
élaborés, ne pourraient pas prendre place sans l’aide de la mémoire et le
rappel de situations ou d’expériences antérieures.
S’il est difficile - dans l’état actuel des recherches - de connaître
exactement la nature et le fonctionnement de la mémoire ainsi que ses
interactions avec d’autres processus mentaux, il n’est plus possible,
néanmoins, que des formateurs et enseignants ignorent encore un certain
nombre de recherches concernant les processus de mémoire déclenchés par
l’acte d’apprendre..
Les différentes études de la mémoire sont nombreuses et variées - aussi
variées que les définitions de l’acte mnémonique : philosophique, anatomi-
que, physiologique, moléculaire, pathologique, psychologique, sociologique,
etc.
L‘étude dynamique de la mémoire a plus de cinquante ans. Elle a
commencé avec K.S. Lashley dont les recherches révélèrent que la mémoire
était répartie dans le cerveau tout entier.
Vingt années plus tard, le physicien britannique Gabor découvrit l’ho-
logramme, et permit à Karl Pribram, de l’université de Stanford, puis à Paul
Pietsch, de l’université d’Indiana, de construire une théorie de la mémoire
Mémoires et durées
Les recherches portant sur la localisation et le mode de structuration des
souvenirs font apparaître essentiellement trois types ou formes de mémoire,
correspondant à des durées de rétention différentes : durée immédiate, à court
terme, et à long terme.
Avant d’aller plus loin, une remarque importante doit être faite: la
(51) Cf. LURIAA.R. (1969 et 1973); POSTMANL. & KEPELG. (1970); FLORÈSC.
(1972); LABORITH. (1973 et 1981); CHAUCHARD P. (1974); RICATEAUM. (1976);
ROZENSWEIC M.R. (1976) ; BROWNM.E. (1977) ; PRIBRAM K. (1977) ; WITTROCK
M.C.
(1977) ; LORAYNEH. (1978); YOUNGJ.Z. (1978) ; LIEURY A. (1980) ; CHANCEUX
J.-P.
J.D. (1986)...
(1983) ; VINVENT
72 Notre cerveau aujourd’hui
mémoire ne peut être étudiée isolément de ce que Robert Ornstein a appelé
l’expérience temporelle, c’est-à-dire le sens qu’a l’individu de la durée, le
temps psychologique qu’il faut distinguer du temps physique de l’hor-
loge (52).
Ornstein distingue quatre types d’expérience temporelle :
- Le premier est le contact immédiat avec le monde, la succession des
(( maintenants D, selon l’expression de William James, la perception,
verbale (audition des sons phonémiques, des séries de mots, des structures
verbales, etc.).
Le fait que ces systèmes ne sont pas exclusivement utilisés pour des
activités mnémoniques permet d’expliquer les (( interférences N et les
phénomènes d’oubli dus à des causes extérieures : chocs, situations
Cerveau(x) et information 75
nouvelles, stimulations nouvelles, ingestion de substances chimiques, ou
internes : émotions, déclenchement de souvenirs.
Les recherches en biochimie, bien que très spécialisées, peuvent
fournir aux non-spécialistes intéressés par les processus d’apprentissage
dds indications précieuses. Des arguments scientifiques semblent apporter
la preuve que l’inscription d’un événement ou d’un objet dans la vie
cérébrale a comme support un codage moléculaire et des modifications
chimiques.
Sans entrer dans les détails de l’augmentation du métabolisme de
1’ARN et des protides, il est important de souligner les facteurs chimiques
concomitants de l’apprentissage et de la mémoire, à une époque où les
interventions de nature chimique dans notre vie quotidienne et, en
particulier dans notre alimentation, augmentent dans des proportions
inquiétantes : certaines substances chimiques contenues dans les médica-
ments ou l’alimentation peuvent bloquer des récepteurs d’acides aminés
et bloquer également la transmission synaptique (56).
(56) Cf. LYNCHG . et BAUDRYM. (1984) ; cf. aussi pour l’action de certaines substances
sur les cellules nerveuses, le glucose par exemple, l’article de CERAMIA. et al., Glucose
and aging, in Scientific American, vol. 256, no 5 (1987).
76 Notre cerveau aujourd’hui
Consolider la mémoire
La consolidation de la mémoire commence dès le premier contact avec
l’information. Plus la prise d’information est claire, précise, attentive,
motivée, orientée vers un but précis, plus l’analyse de l’information par le
sujet est profonde, et plus la rétention à long terme risque d’être grande.
Deux conditions essentielles sont à respecter : le temps et la méthode.
I1 appartient au formateur d’établir une suite d’interventions de conso-
lidation multiphase. Cela demande des méthodes efficaces, structurées,
progressives, programmées. Le neurobiologiste nous prévient que la simple
reproduction n’a pas grand effet...
C’est l’avis d’Henri Laborit, qui évalue à 30 % les neurones d’attention
qui ((ne répondent pas D, si le stimulus est répété sans variation. La
consolidation ne peut avoir lieu quand il y a habituation.
J.D. Vincent explique, de son côté, que (( lorsqu’un messager, hormone
ou neurotransmetteur, est libéré en excès ou de façon ininterrompue, les
récepteurs perdent leur aptitude à répondre: il se produit une désensibili-
sation o.
La mémoire à court terme est améliorée par la fréquence d’utilisation
et les répétitions mentales : les évocations ou images mentales dont il sera
question plus loin. Elle est entravée par les interférences, les similitudes dans
les catégories phonétiques et sémantiques.
La mémoire à long terme est améliorée par des pauses, des réactivations
à des moments favorables, les redondances, plusieurs points de vue, un
environnement agréable. Elle est entravée par les répétitions identiques,
l’anxiété, le stress, un environnement menaçant.
La mémorisation sera d’autant meilleure que l’information aura interpellé
le cerveau tout entier, sous-cortical et cortical, 1’être affect$ et cognitif:
La libération du souvenir
Le rappel, ou libération du souvenir, est un tout autre mécanisme que
celui de la saisie, de l’encodage et du stockage d’une information.
Les expériences de laboratoire, très éloignées des situations scolaires que
connaissent les apprenants et les enseignants, ne peuvent donner qu’une
indication ou une orientation, mais elles ne peuvent pas apporter de réponse
aux questions que se posent apprenants et formateurs devant le phénomène
de (( l’oubli scolaire »,du non-apprentissage et de la non-utilisation du savoir.
Citons pour mémoire les travaux de Paivio sur l’imagerie et son rôle dans
les différentes étapes de la mémorisation : encodage, stockage, rappel ; et de
nombreuses autres recherches soulignant l’effet positif des images vives et
claires dans le rappel ;l’impact de la charge sémantique du mot sur le rappel ;
la distinction des composantes spatiales et verbales dans l’acte de rappel,
l’interaction de l’image avec d’autres disciplines cognitives.
L‘importance du lieu où l’information est prise et stockée est connue
depuis l’Antiquité. Les orateurs grecs et romains utilisaient l’interaction
fructueuse des systèmes visuel et verbal pour se souvenir de leurs discours.
Nous avons gardé, dans notre langue quotidienne l’expression (( en premier
Cerveau(x) et information 77
lieu, en deuxième lieu : )) : c’est un reste de ce moyen mnémotechnique dit
méthode des (( loci ».
Les expériences d’Alan Baddeley, chercheur au Medical Research Coun-
cil de Cambridge (G.B.), ont confirmé l’importance que revêt le contexte
ou l’environnement dans lequel l’information est codée pour retrouver cette
information: le rappel est facilité si la personne retrouve les mêmes
conditions et le même contexte dans lesquels elle a encodé l’information.
Les récits de personnes qui ont été emprisonnées démontrent la façon
dont ces personnes ont surmonté l’épreuve terrible de la vie carcérale, grâce
à leur faculté remarquable de faire revivre les images du passé au moyen
de toute leur sensorialité : Henri Charrière, l’auteur de Papillon,
A. Soljenitsyne, le pianiste argentin Miguel A. Estrella, et bien d’autres
encore... Estrella raconte comment il a retrouvé par la mémoire motrice (celle
de ses doigts sur un clavier muet qu’on lui avait fait parvenir en prison),
le premier mouvement de la deuxième sonate de Chopin : a Tout d’un coup,
mon problème de mémoire avait disparu. Je pouvais reconstruire des œuvres
en entier par la mémoire digitale )) (57).
Le moule culturel
Le rôle des différents systèmes, visuel, auditif, moteur ou verbal, varie
selon les cultures.
Une étude menée en Australie, parallèlement auprès d’enfants aborigènes
et d’enfants de culture occidentale de six à seize ans, a fait apparaître une
différence de trois ans en faveur des aborigènes dans des épreuves de mémoire
spatiale. Alors que les enfants aborigènes réalisaient en silence le test - qui
consistait à replacer des objets fabriqués (ciseaux, dé, clé, etc.) ou naturels
(cailloux, plume, feuille...) - les enfants de culture occidentale nommaient
les objets et se parlaient à eux-mêmes. Leurs performances furent très
inférieures à celles des enfants aborigènes.
Judy Kearins, qui a mené l’expérimentation, semble confirmer l’existence
de deux systèmes séparés pour la mémoire visuelle et le raisonnement verbal.
Elle indique également l’influence du milieu et du langage sur le mode de
pensée et la mémoire. Elle précise, en effet, que les enfants aborigènes sont
élevés très librement, et qu’ils ne reçoivent qu’un nombre limité d’instructions
et de consignes verbales de la part des adultes... Ils utilisent dans une très
large mesure leurs stratégies visuelles et leurs facultés d’observation. On
n’exige d’eux ni qu’ils parlent, ni qu’ils écoutent. L’environnement familial
ne fait pas un usage intensif de procédés linéaires comme le langage (58).
Il sera question dans cette section de trois aspects concernant les images
mentales: leur nature, les conditions requises pour leur formation et leur
maintien ; leur rôle dans l’évocation mentale.
L‘une des caractéristiques des images mentales est qu’elles ont lieu après
laprise d’information, ou après l’événement capté par nos sens. Elles peuvent
être l’évocation d’une absence, ou de la transformation, d’un souvenir. Elles
peuvent être également déclenchées par un ensemble de facteurs externes
et/ou internes. L‘imagerie mentale a une structure et elle est structure. Elle
n’est pas le résultat d’une conscience existentielle. Elle est construite par un
processus cérébral complexe.
La comparaison ou l’analogie qui semble se rapprocher le plus du
processus de formation de l’image mentale est actuellement l’holographie,
inventée par Denis Gabor vers 1948. Dans cette technique de photographie
sans lentille, fondée sur la propriété d’interférence des ondes courtes, l’image
est obtenue grâce à un filtre optique qui gèle l’onde visuelle. La structure
obtenue est lue, c’est-à-dire reconstruite, grâce à une source lumineuse
cohérente. Pour K. Pribram, la perception et l’imagerie mentale font appel
à une information distribuée », selon un processus tel que chaque partie
ou élément contient la totalité de l’information, quelle que soit sa localisation.
I1 est intéressant de noter que le physicien David Bohm utilise l’analogie
avec l’hologramme pour expliquer la notion d’ordre (( impliqué », selon
lequel le monde réel (pour Bohm, le ((non manifeste))), est un tout
(( enveloppé )) dans chacune de ses parties (60) .
Une autre fonction des images mentales est celle de permettre l’exercice
mental, en utilisant à la fois le processus de rétroaction (feedback) et celui
de proaction (feedforward) : on se représente de manière vivante une scène,
une action que l’on a décrite ou que l’on va vivre. Les images sont parfois
plus efficaces dans le raisonnement que le langage verbal.
Le facteur spatial de l’imagerie apporte une aide précieuse à la résolution
de problème, en permettant de construire, par exemple, une déduction
logique ou de résoudre des problèmes d’inclusion de classe.
Selon H.J. Jerison, chercheur à l’université de Californie, au cours de
l’évolution de l’espèce humaine, le langage se serait développé non pas pour
contribuer à la communication mais à l’imagerie. Pour Jerison, le langage
est un système (( supersensoriel 1). (( C‘est dans l’imagerie partagée )) (un cri,
un bruit, une voix évoquent un lieu, un événement, une situation, un objet),
(( plutôt que dans la communication dans le sens où on l’emploie habituel-
Un mécanisme commun
CERVEAU(X) ET COMPORTEMENTS
La notion de conscience
(I) Cf. JOUVET M. (1980) ; cf. aussi BOUTONJ. (1982) ; P.-E. ÉTÉVENON
dans La Caverne
de Platon (film 16 mm couleurs) présente une cartographie E.E.G. dynamique d’une nuit
de sommeil et de rêves. Documents C.N.R.S., I.N.S.E.R.M., Specia, Biocom (1986).
86 Notre cerveau aujourd’hui
Le langage occidental quotidien emploie couramment le mot conscience
dans le sens de connaissance ou de re-connaissance de la réalité, qu’elle soit
extérieure ou intérieure à l’homme.
Psychologues et philosophes parlent d’intentionnalité ou de conscience
de soi, de conscience d’exister (Sartre), de système perception-pulsions-
conscience (Freud), etc.
Les cliniciens occidentaux décrivent plusieurs niveaux ou états de
conscience, alors que la terminologie orientale parle de mouvements
(((vritti~).Les uns et les autres observent, vérifient, testent des réponses
verbales ou instrumentales.
Les enregistrements électro-corticaux apportent des indications sur les
fluctuations de la vigilance - (( frontières mobiles et indéfinissables », selon
les termes de Pierre Étévenon - et les niveaux d’attention ou de l’activité
cérébrale du sujet. Ce sont :
- les rythmes cérébraux spontanés recueillis par E.E.G., informatisés et
quantifiés,
- les potentiels évoqués, qui rendent compte qualitativement et quantita-
face au changement.
L‘attention
chez les gauchers et chez les droitiers. Les régions frontales sont
davantage impliquées chez les gauchers (3).
Le neuro-endocrinologue signale le rôle des lobes frontaux, de la
formation réticulée, et l’action de la dopamine dans le processus attention-
ne1 (4).
Henri Laborit, quant à lui, distingue deux sortes de réaction d’attention :
l’une K tonique », persistante, diffuse et sensible à l’habituation : la répétition
d’un stimulus peut l’inhiber ; l’autre «phasigue », permettant une attention
plus sélective et discriminative. L‘une et l’autre formes d’attention dépen-
draient de zones distinctes dans le cerveau et pourraient même être anta-
gonistes. C’est ainsi que serait expliquée la difficulté que l’on ressent pour
fixer son attention dans certains états d’émotion ou d’excitation.
Selon Laborit, 30 % des neurones des cortex visuel et auditif seraient des
neurones d’attention qui ne répondraient pas à des stimuli répétés mais
seulement à une nouvelle sonorité ou à un renforcement de l’information
visuelle.
Pour les yogis, l’attention dépend d’une disposition intérieure à se laisser
traverser par des ondes sonores et visuelles.
Des recherches en biofeedback semblent indiquer le rôle de l’hémisphère
dominant dans l’état d’attention. D’après L. Fehmi, du Centre de Recherche
en Biofeedback de Princeton, l’hémisphère gauche contrôle une focalisation
étroite D, tandis que l’hémisphère droit permettrait une (( focalisation large
et ouverte)) (ce que Fehmi appelle l’état ((into-it D). Sur ces notions de
(( fermeture D et (( d’ouverture D, Fehmi construit quatre types d’attention :
tions,
- subjective (into-it) et ouverte : utilisée dans l’écoute,
(3) Cf. BEATTY J. (1977) ; VANDERHAEGEN CI. (1982) ; PATYJ. (1984) ; HILLYARD
S.A.
(1985) ; J.-P. CHANCEUX (op. cit., p. 193-196).
(4) Cf. VINCENT J.-D. (1986).
90 Notre cerveau aujourd’hui
(( Nous sommes déformés par notre culture )) remarque Fehmi. a Nous
2. MOTIVATION(S) ET CHANGEMENT
(5) GAINOTTI
G. (1987).
(6) LASZLO
E. (1975).
Cerveau(x) et comportements 91
(en plus du système réticulaire auquel tous les modèles de motivation sont
reliés), et examine ensuite les possibilités de changement contenues dans
chaque catégorie : changements d’objectif, de valeur, de mobile.
Les formateurs savent que le véritable nœud des difficultés de l’apprenant
réside dans la résistance au changement. Aussi, l’étude de la motivation telle
que la présente Madsen revêt un intérêt tout particulier et elle sera présentée
en détail. Les hypothèses, ou postulats, concernant la motivation peuvent
être classées en quatre catégories :
Le modèle homéostasique
D’après la théorie de W. Cannon (1915), elle-même inspirée de la
conception du milieu intérieur de Claude Bernard, ce modèle est proche de
la conception de Freud. Selon ce modèle, le comportement, comme tout
processus biologique, est déterminé par la recherche d’équilibre dans l’or-
ganisme. Les psychologues l’expriment ainsi : l’équilibre rompu crée un
besoin (faim, soif, sexe) qui, à son tour, détermine un dynamisme, qui, à
son tour, détermine un comportement pour réduire ou satisfaire le besoin
et rétablir l’équilibre (Freud, Hull, Murray, Freeman...).
Madsen relie les motivations représentées par ce modèle à la structure
cérébrale de l’hypothalamus, et détermine les mobiles de cette catégorie
comme étant (( organiques », (( homéostasiques 1) ou a hypothalamiques D.
Dans ce modèle, les possibilités de changement sont réduites car les mobiles
sont organiques. La seule possibilité de changement semble être celle que
Freud a désignée comme (( l’objet )) de l’instinct auquel on peut substituer
un autre objet. La publicité de nos pays industrialisés ne s’en prive pas ...
Le modèle dynamique
En 1953, lorsque le premier symposium sur la motivation eut lieu, dans
le Nebraska, le modèle homéostasique fut élargi à d’autres domaines de la
biologie, en particulier à la visualisation.
Le nouveau modèle tenait compte de l’effet des stimuli extérieurs,
véritables stimulants, capables de mobiliser l’énergie et de déclencher un état
d’activation. Ces stimulants sont de deux sortes: primaires, avec un effet
dynamisant interne et inné (selon la théorie (( hédoniste D de P.T. Young, et
d’Hebb, Tinbergen, etc.) ; ou secondaires, acquis, dont l’effet dynamique
s’accroît selon le jeu complexe de facteurs comme l’habitude, le potentiel
de réaction, etc.
Le modèle dynamique est défendu par Atkinson, Miller, Lewin, Skinner,
McClelland, etc. I1 a été adapté à l’apprentissage par Spence.
Madsen relie ce modèle à une autre structure cérébrale: le système
limbique. Les mobiles de cette catégorie de motivation sont d’ordre (( émo-
tionnel D, (( social )) ou (( dynamique ».
Les possibilités de changement sont plus nombreuses dans cette catégorie,
car les stimulants (punitions, récompenses) deviennent des objectifs à attein-
dre et les conduites peuvent être apprises. L‘éducation en fait un grand usage.
92 Notre cerveau aujourd’hui
Le modèle cognitif
Le modèle humaniste
Moins défini, parce que multiréférant et beaucoup plus vaste que les
précédents, il est représenté par A. Maslow, Allport, Rogers et quelques
autres. I1 n’est rattaché à aucune structure cérébrale particulière autre que
la formation réticulaire. Sans doute fonctionne-t-il en faisant intervenir des
mobiles émanant de l’être tout entier.
3. PERCEPTION ET PERSONNALITÉ
Ici encore, un choix sera fait pour illustrer, par des exemples précis, ce
que peuvent nous apporter les neurosciences dans un domaine beaucoup trop
vaste pour être exposé dans son ensemble.
Des recherches réalisées par le National Institute of Mental Health
(Bethesda, Maryland, États-Unis) à partir de Potentiels Évoqués, ont permis
de déceler :
- des différences marquées dans les réponses obtenues à des stimuli visuels
et auditifs chez des hommes, des femmes, des sujets hyperactifs, des sujets
normaux, plus ou moins sensibles à la douleur, plus ou moins attentifs
~ une dynamique sous-jacente aux comportements humains et à l’influence
de l’environnement sur nos réactions comportementales.
Ce type de recherche est extrêmement utile pour équiper en outils
d’observation les professionnels de la communication et de l’interaction que
sont les formateurs . En effet, l’hétérogénéité des groupes d’apprenants pose
toujours le problème de la réception de l’information et des différents niveaux
de compréhension d’une même information.
En s’appuyant sur la recherche d’une psychologue britannique, le Dr
A. Petrie, qui répartissait les sujets réalisant une tâche perceptuelle en deux
types (les augmmteurs : ceux qui estimaient le stimulus au-dessus de sa valeur
et les réducteurs : ceux qui sous-estimaient le stimulus), les Dr Buchsbaum
et Silverman firent l’hypothèse que les réducteurs étaient très sensibles à des
stimuli d’intensité réduite (quasi subliminale). Ils découvrirent, en outre, que
les réducteurs toléraient mieux que les augmenteurs un environnement
pauvre.
Les Potentiels Évoqués fournirent une autre donnée : l’amplitude (ou
différence en microvolts entre le sommet de la courbe PI et le creux NI)
varierait pour un homme et une femme; elle serait une indication de la
personnalité du sujet, de sa sensibilité émotionnelle... et même de sa gestion
mentale. Ces tendances augmentrice et réductrice semblent, d’après les
auteurs, revêtir un rôle soit de protection contre des stimulations potentiel-
lement excessives, soit d’adaptation à l’environnement. Elles traduiraient
l’attitude de l’individu face au monde qui l’entoure: certains se laissent
envahir par des sensations provoquées par de hautes fréquences et sont
insensibles aux fréquences basses ; d’autres, hypersensibles aux stimulations
de basses fréquences se protégeraient en se coupant des sensations qui
menaceraient leur survie neurophysiologique.
Les êtres humains se répartiraient ainsi en deux groupes, selon leur
tendance à s’adapter à l’une ou à l’autre solution. Les femmes montreraient
une tendance à réagir en augmentrices. Les enfants Ayperactifs seraient un
exemple d’adaptation excessive à la tendance augmentrice. Les schizophrènes
représenteraient la tendance opposée : une adaptation excessive à la réduc-
tion (probablement par souci non-conscient de protection contre un envi-
ronnement menaçant).
Rappelons que les mesures qui démontrent des réactions variant d’un
94 Notre cerveau aujourd’hui
groupe à l’autre et à l’intérieur d’un groupe, sont prises à partir d’un même
stimulus.
On a constaté des variations entre les différents sujets normaux mais elles
ne sont pas encore élucidées. Elles refiètent sans doute les différences de
traitement de l’information sensorielle, qui devraient être prises en compte
par les formateurs lorsqu’une information est présentée et une interprétation
demandée en vue d’une évaluation.
Les Potentiels Évoqués d’enfants hyperactifs de 6-12 ans révèlent les
mêmes caractéristiques que celles d’enfants normaux plus jeunes, mais leur
temps de latence est plus court ; pour ces enfants, l’amplitude et le temps
de variance sont modifiés plus fréquemment d’un stimulus à l’autre, tradui-
sant l’instabilité et soulignant l’importance d’une pédagogie de l’attention
(écoute et observation).
La technique des Potentiels Évoqués telle que l’a pratiquée le Dr
Buchsbaum a codirmé également que la réponse cérébrale reflète ce que
l’on s’attend de voir et non ce que l’on voit : croire, c’est voir.
Les tracés ont révélé que l’état mental intérieur était prédominant sur
la perception du stimulus : ce qui compte pour le sujet est plus fort que ce
qu’il perçoit en réalité. C’est la preuve que nous ne percevons pas de façon
mécanique mais mec notre subjectivité.
La personnalité d’un être humain se révèle et se mesure dans ses
comportements en situation d’apprentissage et de communication. Plusieurs
variables se combinent, comme le besoin d’entrer en interaction, la fréquence,
le rythme, la durke des interactions et, comme nous allons le voir, la capacité
à se synchroniser avec soi-même et avec l’Autre (7).
4. AFFECTIVITÉ ET COMMUNICATION
l’état central fluctuant O , notion proposée par J.-D. Vincent qui la considère
(t
plus moderne et plus exacte que celle d’homéostasie.
La situation d’apprentissage est fondamentalement déstabilisante, en ce
qu’elle exige l’assimilation de nouvelles données et l’adaptation à une
situation nouvelle, donc une rupture avec des habitudes. Elle fait appel au
cerveau hormonal, car il est, selon les termes de J.-D. Vincent, le grand
maître )) qui organise le désordre grâce auquel le fonctionnement des t( grands
ensembles neuronaux )) peut être modulé.
On a vu que parmi les différents états affectifs de l’apprenant, il en est
un que tous les formateurs et enseignants attendent, espèrent et appellent
à l’aide : c’est la motivation ou le désir d’apprendre ..., état sous-jacent
indispensable et intermédiaire entre le besoin d’apprendre et la satisfaction
d’avoir agi, donc d’avoir acquis. Les mesures E.E.G. prises sur les régions
frontales révèlent une onde négative qui accompagne la phase précédant
l’action (8). Ceci nous confirme que ce serait une grave erreur de considérer
l’acte d’apprendre comme une manifestation seulement neuronale.
L’apprentissage est une ouverture au monde : il ne peut s ?effectuersans
que le désir lui soit associé.
Biologiquement, un comportement désirant requiert l’association de
l’affectivité et de l’anticipation de l’acte, et il se traduit par des sécrétions
hormonales.
dans des cultures aussi diverses que celles du Mexique, du Japon, des États-
Unis, et de Bali.
Pour Clynes, les émotions sont des formes spatio-temporelles : chacune
possède des caractéristiques de durée et de configuration ; ces formes sont
révélées dans des tracés et existent donc à l’émission. I1 recommande que
soit entrepris un apprentissage permettant de mieux connaître, de discriminer
ses propres émotions, de les reconnaître, donc de les contrôler et de mieux
les utiliser pour communiquer.
Les émotions, affirme Clynes, forment avec leur expression une unité
existentielle, un système. La façon de ne pas être leur jouet est de les bien
connaître. Clynes énumère les caractéristiques des états émotionnels, de leurs
expressions et de leur formation :
~ Les états émotionnels sont tous uniques. A chacun correspond un schéma
cérébral. Chaque état émotionnel présente une inertie caractéristique : il
en eux-mêmes.
(9) Pour l’étude de la chronopsychologie, cf. ENGLUND C.E. (1981) ; CONDONcité par
HALL(1984b) ; BYERSP. (1976) ; cf. Michel SERRES(op. cit., p. 130), (( avant d’échanger
entre nous du sens (...), avant de bâtir ensemble du neuf (...) nous devons former ces
universaux )) ; POPPERK. (1976) ; SHELDRAKE R. (1985).
CHAPITRE 4
L‘OBSERVATEUR OBSERVÉ
tion concernant les cellules gliales, si nombreuses qu’il est impossible, pour
le moment, de les dénombrer. Ces cellules jouent un rôle extrêmement
important dans le développement de la vie cérébrale. Elles constituent 90 %
de la masse cérébrale. On a découvert que leur nombre augmentait au cours
de l’apprentissage car, à la différence des neurones, elles ont la capacité de
se diviser, donc de se reproduire, et par conséquent, de jouer un rôle
réparateur. Elles secrètent et captent le G.A.B.A., principal neurotransmet-
teur inhibiteur et elles ont un autre rôle, tout aussi important: celui de
participer au processus de myélinisation, gainage des fibres nerveuses.
Des chercheurs de l’université de Californie (Berkeley) découvrirent que
l’hémisphère gauche d’Albert Einstein contenait 73 de cellules gliales
supplémentaires par neurone, par rapport au cerveau d’un homme doué
d’une intelligence moyenne. Ces cellules supplémentaires se trouvaient dans
les zones associatives(1).
L‘exigence d‘oxygène
De tout temps, les hommes ont tenté de trouver une analogie pour
représenter la réalité physiologique de la pensée.
Au cours des siècles, les découvertes techniques et physiques en matière
de transmission cle l’information ont très nettement influencé les conceptions
et théories sur la nature de nos mécanismes mentaux : on est passé du modèle
mécaniste (pour La Mettrie «le cerveau a ses muscles pour penser comme
les jambes pour marcher))), au modèle hydraulique de Descartes. Ce fut
ensuite le tour dui modèle électrique de Glisson, Von Haler, Galvani et Du
Bois-Reymond, qui fut adopté quand les découvertes en électro-chimie
mulation d’expériences ;
- le nativisme pour lequel les formes innées se révèlent progressivement
au contact de l’environnement ;
- le constructivisme pour qui le sujet construit progressivement sa repré-
Ordinateur ou servo-mécanisme ?
entrée
(input) -b
(( boîte noire D t- sortie
(output)
+
l
!
fonctionnement
4
rétroaction
- +
l’unité de base (le neurone jonction),
- l’énergie utilisée (électro-chimique),
- la circulation de l’information (plusieurs organes effecteurs, plusieurs
- la conscience,
- l’affectivité,
- la créativité, etc.,
sont autant de facteurs qui séparent pour le moment plus qu’ils ne les
rapprochent, le cerveau de l’outil. Celui-ci, aussi perfectionné soit-il, ne peut
être que le prolongement des gestes cérébraux de l’homme et il présupposera
toujours un organisme humain : (( un arc dans un circuit plus grand )) comme
le décrit G. Bateson, celui de l’homme et de son environnement.
Un exemple de l’action rétroactive d’une activité cérébrale sur la structure
cérébrale est l’impact de l’écriture sur la latéralisation hémisphérique. En
effet, il semble que le code écrit, pictographique, alphabétique ou syllabique,
soit à la fois le produit et le moteur de sélectivités fonctionnelles, pertinentes
dans un milieu culturel donné. I1 est trop tôt pour que se confirment les
hypothèses de la recherche neuro-culturelle menée à Toronto, au Canada.
Mais il est certain que l’exploration de l’apprentissage de l’écriture et des
langues étrangères à la lumière des connaissances neurobiologiques, permet-
tra un développement nouveau des méthodologies dans ces deux
domaines (7).
L‘avenir devrait faire cohabiter le potentiel illimité du cerveau humain
et les capacités de vitesse, précision, et stockage de l’ordinateur. C’est l’avenir
que conçoit la synergétique, théorie élaborée pour explorer les possibilités
d’auto-ré-organisation de certains systèmes, et J. de Rosnay pour l’homme
sym-biotique, capable d’explorer directement la mémoire de l’ordinateur sans
faire appel aux organes des sens.
11 est essentiel et urgent que l’investigation des actes mentaux, des
mécanismes qui les sous-tendent et les progrès accomplis dans le domaine
de l’Intelligence Artificielle soient menés en étroite collaboration. Ceci ne
sera possible que si les moyens accordés a l’exploration de l’Intelligence
Artificielle le sont également à l’exploration de l’Intelligence Naturelle ; et
si tous, neuroscientifiques, chercheurs, praticiens, éducateurs collaborent et
apprennent à franchir des cloisons inventées au cours des siècles pour séparer
des domaines qui ne le sont ni dans notre macrocosme, ni dans notre
microcosme. L‘avenir de l’une et de l’autre formes d’intelligence dépend
essentiellement, comme le suggère Seymour Papert, de la compréhension de
l’outil informatique : un outil dont il est vain de fixer les limites et qui doit
Le modèle holographique
(8) Cf. aussi SIMONS G.-L., Les ordinateurs de demain, Masson, 1985 ; RÉMYC1. (1986).
(9) PRIBRAM K. (1977).
L’observateur observé 107
Selon l’une des théories les plus récentes, celle d’Illya Prigogine pour
laquelle il a reçu le Prix Nobel en 1977, les ondes cérébrales sont expliquées
en terme de structures dissipatives temporelles. La théorie de Prigogine non
Autres modèles
mentales,
- la respiration par la narine droite est liée à l’énergie et à l’activité
physiques,
- la respiration par les deux narines a la fois est liée a l’énergie et l’activité
spirituelles.
I1 est donc de la plus grande importance d’équilibrer, d’ajuster, d’adapter
le rythme respiratoire à l’activité poursuivie (15).
Le travail sur la respiration est l’une des premières pratiques a introduire
dans une pédagogie cohérente et compatible avec lefonctionnement cérébral.
Un autre facteur intervenant dans l’hygiène cérébrale est la lumière
naturelle : elle facilite la production de la neuromélanine, molécule
indispensable à l’organisation cérébrale, probablement la clé pour com-
prendre l’évolution et le développement embryologique, la réparation des
tissus endommagés, la régulation homéostasique, et la modification des
états de conscience.
Autre facteur d’une importance capitale pour un cerveau en bonne santé :
une nourriture variée et riche en lécithine, phosphore, calcium, vita-
mine BI, B6, B9, B12, protéines ...
Les graisses poly-non-saturées auraient un effet bénéfique pour l’appren-
tissage. L‘accord semble se faire sur :
- l’effet calmant des hydrates de carbones (une étude néerlandaise a même
L‘âge du cerveau
Personne n’est à l’abri de pannes, de déficits, d’accidents... ni responsable
de ses éventuelles malfaçons cérébrales. Par contre, la maintenance est la
responsabilité de chacun ; elle consiste à retrouver ou à conserver l’écosys-
(17) Cf. LURIAA.R. (1973); RABINOWICZT. (1978); cf. aussi les recherches de
DILLBECK M. & VESELYS. (Iowa), in International Journal of Neurosciences, 1986, 29, 45-
55.
L’observateur observé 115
tème dans lequel le fonctionnement cérébral est optimal («éco- )) vient du
mot grec oikos = maison), à respecter les rythmes fondamentaux de
l’organisme, et à rechercher l’équilibre des facteurs endogènes et exogènes
qui participent à la vie cérébrale.
Le vieillissement cérébral n’est pas inéluctable. Le cerveau est un organe
qui, comme les autres organes, a besoin qu’on lui donne ce dont il a besoin
et qu’on évite ce qui lui est nocif: l’alcool, le tabac, les drogues hallucino-
gènes, les dépresseurs et tranquillisants. ..
L‘opinion largement répandue attribuant à l’alcool des vertus de stimu-
lation provient d’une méconnaissance totale et de surcroît - dangereuse
~
- de ses effets : l’alcool est un dépresseur et ses effets sont cumulatifs. Les
Les réflexions qui précèdent ont tenté de souligner ce qui, dans la réalité
cérébrale, nous semble donner lieu à une étude approfondie.
Les intervenants du monde de l’éducation et de la communication,
enseignants, formateurs, parents, responsables d’institutions ont à leur
disposition une base de données capable de leur fournir des réponses aux
questions qu’ils se posent pour organiser leurs interventions de formation
de façon plus cohérente et compatible avec le potentiel et le fonctionnement
cérébraI.
Le modèle mécaniste du monde et en particulier de l’homme apprenant,
qui a présidé pendant des siècles aux conceptions éducatives, semble être,
enfin ! suffisamment ébranlé pour que les intuitions des géants de la psycho-
pédagogie qui ont précédé la découverte d’un monde différent, subtil et
infiniment complexe, soient confirmées et ré-ensemencées.
I1 s’agit donc aujourd’hui de recommander au monde de l’éducation et
de la communication de prendre plusieurs actions.
La première est d’établir des passerelles entre les données de la science
et les besoins des éducateurs. Ceci pour éviter que soient commises desfautes
contre le cerveau.
Bien que les domaines qui restent à explorer soient immenses, nous
sommes actuellement suffisamment équipés pour tenir compte des lois
cérébrales et des règles de base du fonctionnement cérébral. Mais une
condition est nécessaire : que les cloisons entre les disciplines disparaissent,
et que l’union des neurosciences et des sciences de l’éducation (et de la
communication) s’établisse.
Des mots clés ont été dégagés tout au long du chapitre précédent. I1 reste
à les voir à l’œuvre : ce sera l’objectif de la deuxième partie de ce texte.
La deuxième action à prendre est de fixer des relations claires entre
savoir, savoir-faire et savoir-être. Cela signifie s’interroger sur ce qui se passe
en amont et en aval du savoir, c’est-à-dire mettre le projecteur non pas
118 Notre cerveau aujourd’hui
seulement sur les contenus mais aussi sur le processus, le (( comment apprend-
on », et sur l’objectif, le (( pour quoi apprend-on ».
Toute recherche en neuropédagogie doit partir des aspects fondamentaux
de l’apprentissage tels qu’on peut les définir actuellement :
O La finalité de l’apprentissage : vers quel objectif?
O La nature de l’apprentissage : quel contenu? quels types? quels
facteurs ? quelle progression ? quel itinéraire : d’où partir ? où aller ?
à quel rythme?
O La toile de fond de l’apprentissage : quel environnement ? quelle
attitude de l’apprenant face à son apprentissage ?
O Le processus d’apprentissage : quelles stratégies ? quels moyens ?
quels obstacles ? quelles réussites ? quels blocages ? quelles
contraintes ?
O L‘évaluation de l’apprentissage : qu’est-ce qu’une erreur ? une réus-
site ? un échec ? quels sont les critères, les conditions de succès ?...
Parmi les moyens capables d’établir les relations entre le savoir, le savoir-
faire et le savoir-être, nous en citerons trois :
L‘expérience partagée
Transformer les relations du savoir et du savoir-faire en leur donnant
la dimension du sa.voir-être ne peut se réaliser qu’en établissant une situation
de co-expérience entre apprenant et enseignant.
APPRENDRE A GÉRER
SES RESSOURCES
QUELLE(S) PÉDAGOGIE(S)
POUR QUEL(S) APPRENTISSAGE(S) ?
- L‘hyperactivité:.
- La faible mémorisation.
- Le manque de ré-flexion.
- L‘absence de créativité.
- etc.
Quelle(s) pédagogie(s)... ? 129
Ces différents points sont tous, plus ou moins, étroitement reliés les uns
aux autres par un facteur commun, qui est l’absence d’intériorité, de
connaissance de soi et de confiance en soi.
(( I1 n’y a pas de connaissances extérieures sans connaissance de soi )) disait
L‘adaptation à l’environnement
Apprendre, c’est s’adapter.
Rappelons qu’historiquement, le premier acte d’apprentissage pourrait
être vieux de cent millions d’années et dater du moment où notre ancêtre
mammifère est devenu un animal à sang chaud. Son organisme dut s’adapter
pour survivre, apprendre à reconnaître et identifier les facteurs de réchauf-
fement et de refroidissement survenant dans l’environnement pour agir en
conséquence : faire une tanière, émigrer, hiberner, etc.
A la veille du X X I ~siècle, l’adaptation à l’environnement est une nécessité
tout aussi vitale qu’il y a cent millions d’années. La connaissance des
mécanismes de nos actes mentaux et de notre vie cérébrale peut contribuer
à mettre de l’ordre en nous et autour de nous, à reconnaître le contexte et
nous apprendre à nous protéger contre les agressions de l’environnement.
Pour Michel Jouvet, le sommeil et le rêve devraient nous permettre de
(( résister à l’assaut de l’environnement )) et il nous appartient, non seulement
De même qu’il n’y a pas une seule façon de pêcher, il n), a pas une
seule façon d’apprendre. Pour Gregory Bateson, prétendre qu’il n’y a qu’une
seule façon d’apprendre (( revient à affirmer que le seul moyen de faire rôtir
le cochon c’est de mettre le feu à la maison ». I1 distingue quatre contextes
d’apprentissage positif : 1. pavlovien classique 2. instrumental de récom-
pense ou de fuite 3. instrumental d’évitement 4. sériel et routinier.
L‘approche neuropédagogique tient compte, pour différencier les types
d’apprentissage, de deux aspects : d’une part la réalité cérébrale de l’appre-
nant et ses niveaux d’organisation de l’information et, d’autre part, le
cheminement de l’information : prise, traitement et production. En effet,
l’apprenant révèle ses stratégies dès ses premiers contacts avec l’information
et tout au long di: son (( itinéraire ».
L‘itinéraire de l’apprenant
Commendre
Comprendre
C’est d‘abord lire et écouter la réalité cérébrale
Les enseignants doivent s’adresser au cerveau de l’élève en sachant qu’il
est un système ouvert, une structure dynamique, ce que J.-D. Vincent appelle
très justement (( un état central fluctuant ».
Les fluctuations sont la caractéristique du vivant, en perpétuelle recherche
d’harmonie et d’équilibre entre son milieu intérieur et son environnement.
Les fluctuations créent nos rythmes. L‘un des rythmes les plus importants
à connaître par les enseignants et formateurs est le B.R.A.C. (Brain Rest
Activity Cycle), rythme ultradien intervenant toutes les quatre-vingt-dix
minutes environ pendant l’état de veille et pendant le sommeil.
I1 semble confirmé que l’activité et l’efficacité de chacun des deux
hémisphères alternent et oscillent selon un cycle régulier. L‘augmentation
d’activité cérébrale constatée dans la performance d’une tâche verbale, par
exemple, est accompagnée par la diminution de la performance d’une tâche
spatiale (1).
Ilya Prigogine nous rappelle qu’aucun changement ne peut avoir lieu
tant que l’état de conscience reste immuable. L’apprentissage est plus efJicace
lorsque les fluctuations cérébrales augmentent : lorsque notre activité céré-
brale passe en ondes alpha.
La musique, les images mentales, la respiration rythmée et adaptée à la
tâche (de discrimination ou de raisonnement), les techniques de relaxation,
les pauses (telles qu’elles ont été déjà définies) sont des facteurs permettant
l’augmentation de l’amplitude des ondes cérébrales et la naissance de
nouvelles structures.
Comprendre que tout est relation
L‘unité de base est le neurone f la synapse.
D: ns le cerveau, pas plus que dans l’univers, il n’y a d’unité indépendante
ou contiguë. Les procédés actuels de photographie permettent le grossisse-
ment de neurones et de synapses jusqu’à quatre mille fois leur dimension
normale, et font apparaître nettement l’enchevêtrement des neurones et la
fente synaptique.
I1 est donc important de tenir compte que, d’une part tout est relation,
connexion, association, et, d’autre part, que la transmission de l’influx
nerveux est la résultante d’un double processus : neuronal et hormonal, c’est-
àdire que les facteurs de nature électrique et chimique (stress et médicaments,
-- Ji!-@--
-
, O
’I \
Comprendre que I b n ne peut aller nulle part si l’on ne sait où l’on va...
ni... qui Ibn est
I1 s’agit donc de faire le point sur :
1) Les attentes de l’apprenant : celles-ci peuvent être statiques ou dyna-
miques (il attend qu’on lui apporte l’information ou il s’attend à participer
à la recherche d’information).
2) Les attitudes : l’apprenant se sent-il en position positive ou négative
par rapport à soln apprentissage (figure 6), au groupe, à l’enseignant : un
poing fermé ne pleut rien recevoir... Un verre plein ne peut plus rien contenir
d’autre ...
3) Le lien avec les connaissance déjà acquises.
4) La comprkhension des consignes et de l’objectif:
5) La connaissance de son potentiel et de ses ressources.
6 ) La connaissance de sa gestion préférentielle, de ses stratégies.
L‘enseignant peut utiliser divers moyens pour obtenir l’information
concernant les différents points de la période (( T - 1 )) :
- questionnaires, checks-lists, tests projectifs (points 1 et 2).
Faire
- Se détendre.
Faciliter la mémlorisation
technique peut être utilisée non seulement pour une prise de notes, mais aussi
pour une recherche d’idées et toute démarche créative. Elle présente l’intérêt
immense de mener de front l’analyse et la synthèse. Le rappel, ou déclen-
chement du souvenir, est facilité par cette mise en relation préalable.
La mémorisation est consolidée par des réactivations à des moments
favorables qu’il est bon de connaître : dix minutes après la prise d’informa-
tion, puis un jour, une semaine, un mois, six mois plus tard. Ces réactivations,
convenablement programmées, prennent des formes variées :résumé, relecture
de notes, mise en schéma, classement, discussion, rapport, etc. Elles
demandent très peu de temps (cinq-dix minutes chacune) ; le calcul est facile :
six fois cinq minutes. Elles permettent, en ne mobilisant qu’à peine plus d’une
demi-heure, d’envoyer une information dans la mémoire à long terme (6).
-
Langage Motricité Vision.-
c’est-à-dire renforcer les circuits et associations Vision - Audition -
Rappelons l’expérience faite par Luria: des enfants à qui l’on avait
permis de prononcer les mots de leur dictée ont fait six fois moins de fautes
d’orthographe que le groupe d’enfants qui avaient dû écrire la dictée sans
remuer les lèvres.
Pour palier le déficit de l’hémisphère droit, qui se manifeste par la gestion
faible des analogies, métaphores, synthèses, séquences..., il est recommandé
d’utiliser un matériel verbal, de faire écouter des histoires, de faire verbaliser
toutes les activités, d’entraîner la perception en séquence par des activités
motrices, de développer l’imagerie (visuelle, auditive, kinesthésique, tactile)
en la rapprochant systématiquement des descriptions verbales correspon-
dantes ; d’ajouter le geste au verbal... Par exemple : faire écrire les mots sur
le dos de la main, ou devant soi avec le nez, le coude, l’épaule, le pied ;
guider la main de l’enfant, qui garde les yeux fermés, en prononçant le mot
pour lui, etc.
D’autres précieux conseils sont donnés par certains auteurs pour traiter
en synesthésie les dysfonctionnements de discrimination auditive ou les
difficultés de dénombrement des éléments d’une structure complexe, phrase
ou image (7). On devine que, pour ces auteurs, l’intelligence est aménageable
et qu’aucun enfant ne devrait être condamné, exclu, rejeté par un système
éducatiJ:
La règle d’or dans le domaine de la pédagogie est de ne jamais négliger
l’entraînement et le développement des fonctions de base : association,
connectivité, synesthésie (nous retrouvons les mots-clés du fonctionnement
cérébral), et les deux axes du Temps et de l’Espace autour desquels toute
la structure de notre organisme est construite. Et surtout ne jamais oublier
le rôle de l’affectivité.
processus d’acquisition
iissances
processus d’innovation
Figure 7. Apprentissage et créativité (d’après K-J.-J.-Gordon)
(10) Mandala )) veut dire (( cercle )) en sanskrit. C’est un diagramme géométrique, centré
autour d’un axe, orienté et symbolique.
146 Apprendre à gérer ses ressources
rience personnelle, signifiante et directe d’une réalité étrangère et différente :
l’intérieur d’une plante, la circulation sanguine, le métabolisme de la cellule,
le cosmos... Cette technique, peu employée encore dans notre pays cartésien,
donne pourtant d ’excellents résultats auprès d’apprenants récalcitrants aux
méthodes linéaires et dites objectives.
Le voyage imaginaire offre les fruits de l’activité du cerveau droit et
procure les ressources verbales de l’hémisphère gauche. La technique est donc
très complète, mais elle doit être menée avec dextérité et précision. Elle
permet à l’apprenant d’être en état de relaxation attentive et de réceptivité
de ses propres images.
Cette technique est d’autant plus importante qu’elle permet de jouer sur
la gamme entière des modalités sensorielles :vision, audition, motricité, sens
tactile, olfaction, goût. De plus, selon l’entraînement des apprenants et leur
degré d’implication, il est possible de les aider à passer de l’observation à
l’identification et à une compréhension intégrée.
exclusive.
Expliquer vingt fois de suite la même chose, de la même façon (oralement
ou en démonstration, par écrit) est non seulement totalement inutile mais
bloque la prise et le traitement de l’information car le canal d’accès s’est
fermé chez certains apprenants.
De plus, la répétition identique déclenche un phénomène d’habituation
et de désensibilisation qui est à l’opposé de l’objectif recherché.
~ Oublier que l’être humain, enfant ou adulte, quel que soit son âge,
est un-tout-dans-un-environnement.
Séparer les différents niveaux perceptifs de la connaissance (vision,
audition.. .), revient à provoquer artificiellement une rupture dans le proces-
sus normal d’interaction et d’intégration de l’information. Il n’y a pas,
comme le constate Korzybski, de perception sans interpolation et interpré-
tation.
Les troubles et le dysfonctionnement du code écrit chez certains appre-
nants s’améliorent lorsque la démarche suivie avec eux tient compte des
niveaux sensoriel et affectif qui précèdent, dans le cheminement de l’infor-
mation, le giveau abstrait du langage. Le processus, ne l’oublions pas,
remonte de bas en haut.
Cette courte liste d’erreurs à ne pas commettre n’a rien d’exhaustif.
Chaque situation d’apprentissage génère ses propres conditions optimales,
liées à l’objectif poursuivi, à la source d’information disponible, à la tâche
à réaliser, aux partenaires en présence, à la durée de l’apprentissage, etc.
I1 s’agit donc, une fois encore - on ne le redira jamais assez - d’ajuster
et de réajuster sans cesse l’approche pédagogique, en prenant la juste mesure
148 Apprendre a gérer ses ressources
APPLICATIONS PÉDAGOGIQUES
TROIS EXPÉRIENCES EXEMPLAIRES
Parmi les pays où des tentatives ont été réalisées pour appliquer à la
méthodologie de l’enseignement les connaissances actuelles sur le fonction-
nement cérébral, le Vénézuela donne l’exemple d’un projet mené à l’échelle
nationale, et mérite que l’on s’interroge sur le modèle qu’il représente et la
finalité qu’il propose.
La pédagogie concue par Dee Joy Coulter, dans le Colorado, aux États-
Unis, paraît exemplaire en ce qu’elle possède le caractère rare d’appliquer
le conseil de Paracelse (1493-1541) : faire naltre la théorie de fa pratique,
et non l’inverse.
Quant à l’expérience australienne d’enseignement de l’anglais aux Abo-
rigènes, elle paraît être un courageux témoin de la volonté d’enseigner dans
le respect de f’Autre. I1 s’agit, selon les expérimentateurs, d’« un domaine
d’interrogation et d’un défi permanent ».
Objectifs du projet
L‘un des objectifs les plus urgents à atteindre a été la réforme du système
éducatif dans son ensemble.
La recherche ii été orientée dans trois directions :
- L‘approfondissement des connaissances du processus relationnel ensei-
Principes directeurs
Programmes en application
3. L‘enrichissement instrumental
Ce projet est destiné à développer les processus mentaux qui n’ont pas,
ou pas assez, reçu d’attention au cours du développement de l’enfant. I1
(2) Le matériel comporte 36 livrets et autant pour l’élève couvrant les années d’école
maternelle jusqu’à l’entrée dans le premier cycle
Applications pédagogiques 155
Évaluation du projet
Une évaluation objective du projet vénézuélien a pu être faite par
l’université d’Harvard et par les missions d’experts envoyés par des pays
étrangers (Colombie, Suede, Bulgarie, Corée du Sud, Cuba, Etats-Unis et
par l’Unesco).
La meilleure évaluation est sans doute celle qu’ont pu faire des membres
du gouvernement qui étaient, au départ, peu convaincus. Voulant tester eux-
mêmes le résultat de trois mois de formation aux techniques de dévelop-
158 Apprendre à gérer ses ressources
pement de l’intelligence, ils se sont rendus dans une classe primaire (8-11
ans) et ont posé aux enfants une question difficile : (( Quel serait dans le pays
l’impact d’une decision du gouvernement de transférer la capitale Caracas
dans un autre lieil ? ))
Un enfant de neuf ans répondit : a Excusez-moi, Monsieur, mais votre
question est mal posée. Pour que nous vous donnions une réponse intel-
ligente, il faut que vous nous apportiez deux informations supplémentaires :
1. a Pourquoi voulez-vous transférer la capitale ? )) et 2. (( Où voulez-vous
la mettre ? ))
Un autre enfant, prenant le relais, ajouta : (( Si la raison du transfert est
la pollution de C,aracas, il nous faut savoir si vous avez aussi l’intention de
transférer les industries. Si c’est le cas, il n’y a pas de raison de changer
l’emplacement de Caracas... ))
L‘interlocuteur de ces enfants fut immédiatement convaincu de leur
capacité à raisonner, mais surtout, il fut impressionné par la confiance qu’ils
avaient en leur propre jugement. Ce deuxième point est, également, l’un des
objectifs du projet: libérer l’enfant et l’apprenant de la peur inutile de
l’uutorité (3).
rado, États-Unis)
Les expériences réalisées aux États-Unis pour appliquer les résultats des
recherches en neurosciences sont nombreuses et variées : l’approche péda-
gogique de Leslie Hart, dans le New Jersey, fondée sur la cohérence de
l’apprentissage et de l’enseignement ; celle de Linda V. Williams à Berkeley,
Californie; le projet Synectics de Gordon & Poze sur l’écoute; le projet
Developmental-Innovative de 1’Escondido Union School District Board of
Education sur la lecture ; le projet de l’université de Californie, à Berkeley,
sur l’écriture, et bien d’autres encore.
L‘expérience pédasogique de Dee Joy Coulter a été choisie en raison de
son originalité et de l’illustration qu’elle présente d’une pédagogie compatible
avec le fonctionnement cérébral, intégrée, et s’adressant à l’apprenant tout
entier. Dee Joy Coulter est Docteur en Sciences de l’Éducation de l’université
du North Colorado. Elle a enseigné de nombreuses années à des enfants
dits retardés, handicapés, en rupture de scolarité ou de société. Elle est
également consultante et chargée de formation de formateurs. Sa recherche
sur les processus d’apprentissage et son orientation pédagogique datent du
jour où elle décida qu’elle ne pouvait plus ignorer les questions qu’elle se
posait à elle-même : comment fonctionne le cerveau ? Comment peut-on
enseigner tant qu’on ignore les mécanismes de l’apprentissage ? Quels sont
La lecture
- Ou en lui montrant les objets concrets qui sont décrits dans le texte.
~ Ou encore en lui décrivant des images réelles ou imaginées avant de
commencer la lecture.
Certains enfants ont des performances de lecture très irrégulières. D’après
D.J. Coulter, cela correspond à une baisse de niveau lexical dans leurs
échanges et conversations. Aussi, décide-t-elle de donner à ces enfants des
sessions d’échauffement,les soumettant à un feu roulant de questions portant
sur la dénomination des objets qu’elle montre à un rythme très rapide. Après
une énumération de dix objets, ces enfants retrouvent une certaine aisance
en lecture.
Un autre moyen d’amorcer l’hémisphère gauche est de faire compter
l’enfant à reculons, de 25 à 1, de 3 en 3.
Dans l’un et l’autre cas, ces techniques sont efficaces parce qu’elles
incitent l’hémisphère gauche à fonctionner dans un cadre qu’il connaît bien :
dénomination et traitement séquentiel.
160 Apprendre a gérer ses ressources
Orthographe
et huit ans devrait être celle où les enseignants n’abandonnent en aucun cas
la motricité comme véhicule de l’acquisition du savoir.
(4) Le a recentrage )) est un procédé et un état d’esprit. Plusieurs techniques (yoga nidra
et swara yoga, sophrologie, programmation neuro-linguistique, relaxation ...) permettent, en
faisant appel au système nerveux autonome pour prendre les commandes, d’atteindre, de
rétablir ou de maintenir un état d’équilibre mental.
Applications pédagogiques 163
confiance en soi. La tolérance à l’ennui est un savoir-faire extrêmement utile
qu’il faut enseigner, car c’est ainsi que l’élève parvient à se concentrer sur
un matériel à approfondir sans se laisser distraire. Un matériel assez
conséquent d’exercices traditionnels et de textes de lecture relativement longs
est nécessaire : il est demandé aux apprenants de garder à portée de la main
une fiche sur laquelle ils inscriront un signe chaque fois que leur esprit se
laissera distraire ;puis ils reprendront leur tâche. On fixe d’abord des sessions
de cinq ou dix minutes ; puis, lorsque le but est atteint, on augmente la durée
de l’exercice : dix à quinze minutes pour des élèves du primaire ; vingt à
vingt-cinq minutes pour les élèves de onze à treize ans. Une fois que l’on
a atteint le second souffle, entre vingt et quarante minutes, le sens du temps
qui passe s’est estompé et la véritable concentration commence.
Dans le second cycle de l’enseignement secondaire, les apprenants
devraient être capables de franchir le seuil des vingt premières minutes et
atteindre d’emblée des niveaux de concentration avancée. Cet état de
concentration est indispensable pour atteindre le stade de la pensée formelle
décrite par Piaget. En fait, les recherches révèlent que moins de la moitié
des apprenants ayant suivi un cursus scolaire normal, aux États-Unis,
atteignent le stade de la pensée formelle que leur cerveau, pourtant, serait
tout à fait capable de gérer. Mais l’entraînement, de plus en plus nécessaire
dans le contexte informationnel actuel, n’a pas eu lieu.
En fait, le défaut d’attention est remarqué chez deux types d’apprenants :
d’une part les hyperactifs, qui ne peuvent trouver l’équilibre entre leur
mécanisme de réponse aux stimuli extérieurs et leur mécanisme d’inhibition :
ils réagissent à toute stimulation ; d’autre part ceux qui abandonnent et se
découragent, dont le mécanisme de réponse est sous-entendu par l’inhibition
de l’action. Pour remédier à cette seconde attitude et en se référant à l’analyse
de Pribram sur l’attention, D.J. Coulter s’est d’abord attachée à analyser
les deux types d’activités que l’école demande aux élèves.
La première est la discrimination ou la catégorisation qui déclenche une
réaction d’éveil ( a arousal D) qu’il s’agit de maintenir tant que dure l’activité.
Cette réaction d’éveil nécessite la mise en action du système nerveux
autonome qui se charge de régulariser la respiration, ralentir le pouls et
relâcher la musculature -- une réponse motrice n’étant pas l’objectif.
L‘autre type d’activité est le raisonnement ou la résolution de problème,
dont le mécanisme est très différent. L‘état à maintenir est celui de vigilance
interne ; au cours du processus, la respiration devient moins profonde, le
pouls s’accélère. La situation dans laquelle on se trouve pendant une tâche
de raisonnement rend la personne vulnérable en ce qu’elle s’est coupée de
l’environnement. C’est ainsi que D. J . Coulter explique la difficulté que
l’on rencontre à faire accéder des délinquants à des tâches de raisonnement.
Les attitudes d’abandon et de découragement ont été analysées en détail
par D.J. Coulter. Elle en a tiré une pédagogie destinée à aider les apprenants
qui manquent totalement de motivation, et qui ont renoncé à réagir à toute
stimulation.
Dans les tâches discriminatives pour lesquelles il faut retarder la réponse
164 Apprendre à gérer ses ressources
motrice et rester ouverts aux stimuli externes, ces apprenants échouent parce
qu’ils se laissent distraire par des stimuli périphériques, sans pouvoir fixer
leur attention. Leur système nerveux autonome les fait réagir à l’inverse d’une
réaction de discrimination: on observe une accélération du pouls, une
respiration irrégulière, une tension des muscles.. .
Dans les tâches de raisonnement où il s’agit de prolonger l’état de
vigilance et écarter la prise de toute nouvelle information tant que le
problème n’est pas résolu, le système nerveux autonome de ces sujets se
comporte également à l’inverse de ce qui leur permettrait de se concentrer :
ils manifestent uri ralentissement du rythme cardiaque, un relâchement de
la musculature, une respiration lente et régulière...
Certaines situations de classe, il faut l’avouer, favorisent une attitude
de découragement : en particulier la lecture, et les activités de raisonnement
abstrait, lorsqu’elles sont exigées avec insistance chez des apprenants qui
n’ont pas atteint le niveau de développement cérébral requis pour établir un
lien entre le code ticrit et le code oral. Ces apprenants se réfugient alors dans
une attitude d’apathie ou un refus qui est interprété comme un manque de
motivation. Certains d’entre eux, après plusieurs échecs, transfèrent l’échec
sur leur relation avec l’enseignant, ou même sur l’école tout entière qui leur
devient alors insoutenable.
D.J. Coulter propose, pour aider ces enfants, un changement de
contexte : la salle de classe, la matière enseignée, la méthode peuvent changer
d’apparence. Ainsi, la lecture se fait avec des marionnettes: si les enfants
ne savent pas lire, les marionnettes le peuvent ! Et l’expérience le prouve :
les enfants lisent pour la marionnette.
I1 s’agit avant tout de décontaminer ce qui revêt à leurs yeux un aspect
menaçant. Immuniser contre l’anxiété et le découragement, pour résister à
l’envie d’abandonner est une solution qui, pour D.J. Coulter, se traduit par
une série d’activités réalisables par l’apprenant avant de le confronter à
l’activité qu’il redoute. I1 aura rencontré plusieurs succès (il aura été forcé
de réussir) et repris confiance en lui lorsque la tâche qu’il estime difficile
lui sera demandée:. Mais il est certain que l’énergie nécessaire pour réparer
et rassurer un organisme qui résiste parce qu’il est effrayé et se sent menacé,
est considérablement plus importante que celle qui serait suffisante si
l’activité était acceptée d’emblée ou si aucun dégât n’avait eu lieu.
La force et l’efficacité des techniques pédagogiques utilisées par D.J.
Coulter naissent d’un double enracinement :dans la priorité absolue donnée
à l’apprenant, d’me part, et dans une connaissance approfondie de la
physiologie cérébrale, d’autre part.
Sa conception profondément humaniste de l’apprentissage et du rôle de
facilitateur de l’enseignant permet à D.J. Coulter de faire de l’acquisition
des connaissances une véritable praxie, dans laquelle les sources d’informa-
tion, les activités, les stratégies et les objectifs sont en parfaite cohérence et
compatibles avec le substrat auquel l’école s’adresse : le cerveau humain dans
sa totalité physique, physiologique, psychologique, et sociale.
Nul doute que pour exercer un telle pédagogie, l’enseignant doit trouver
Applications pédagogiques 165
(5) (( L‘acteur doit trouver en lui la graine de ce qui restera chez le spectateur. ))
166 Apprendre à gérer ses ressources
silences, l’écoute. La terre est un livre, une bibliothèque vivante qui raconte
l’héritage culturel du peuple aborigène a We live by the land ; the land is
sacred D (la terre nous fait vivre, la terre est sacrée).
La société aborigène est grégaire, construite autour du groupe que scellent
les croyances en l’origine de l’homme et de la nature, que scelle aussi le
combat pour survivre (( Our greatest victory was to hang on our humanacy D
(Notre plus grandie victoire ? celle d’avoir sauvegardé notre humanitude).
La production des biens et des services est partagée entre les membres
de la communauté, comme l’est la connaissance, considérée comme faisant
partie du capital économique de la communauté. Le savoir est révélé. Le
droit au savoir est entre les mains des anciens.
Les notions d’alphabétisation et d’instruction n’ont donc pas le même
sens pour les Aborigènes que pour les Occidentaux ; car le fait de ne pas
savoir lire ni écrire n’est pas un signe d’ignorance ni de sous-développement
intellectuel comme c’est le cas dans les sociétés occidentales. Dans l’optique
occidentale, l’alphabétisation est un bien de consommation à acquérir pour
parvenir à l’égalité des chances dans la société. Pour les Aborigènes,
l’alphabétisation let la connaissance de l’anglais est uniquement un moyen
d’échapper à la dépendance dans laquelle ils se trouvent pour régler leurs
problèmes économiques, sociaux ou juridiques.
Le système éducatif mis en place par les Blancs a échoué, par manque
de concertation et l’ignorance du contexte culturel aborigène. La méthode
d’apprentissage de l’anglais Get the Message a été conçue par ses auteurs
selon les principes suivants :
1. L‘éducation n’est pas une démarche neutre. Elle implique un processus
de transmission culturelle. Pour les colonisés, l’école signifîe l’obligation
d’apprendre le système de valeurs du colonisateur, avec en plus, au meilleur
des cas, l’exclusion de leur propre réalité culturelle. Dans la plupart des cas,
la culture indigène a été activement dénigrée.
2. L‘accession aux ressources et aux décisions politiques est plus souvent
un rêve qu’une réalité. Le modèle qui se rapproche le plus de l’interface des
deux cultures aborigène et occidentale est selon les auteurs le suivant :
alors qu’il pourrait (et devrait) être celui d’une approche bi-culturelle :
Applications pédagogiques 167
Que faire ? ))
2) L‘alcool
- (( Pourquoi y a-t-il des problèmes d’alcoolisme ?
Que faire ? ))
3) Les Aborigènes et la loi
- G Comment faire pour que le système juridique fonctionne aussi pour
les Aborigènes ? ))
4) Les lieux sacrés
- (( Comment préserver les lieux sacrés des Aborigènes ? D
de leurs enfants ? ))
6) L‘achat d’une voiture d’occasion
- (( Comment faire pour que l’acheteur ne se fasse pas duper? ))
7) La politique de l’opposition
- (( Comment les Aborigènes peuvent-ils s’opposer publiquement à
l’injustice ? ))
8) Dites-le en musique
- (( comment faire passer un message par la musique ))
et sa culture ))
11) La santé
- (( comment une organisation aborigène œuvre pour la communauté
aborigène ))
12) Loisirs
- (( comment l’industrie du tourisme attire ses clients ))
NOUVELLES PERSPECTIVES
POUR LA FORMATION
que).
- Varier et alterner les activités de traitement de l’information (reproduc-
production.
- Adresser l’information : la relier à des repères temporels et spatiaux.
CONSTRUIRE AUJOURD’HUI
AVEC HIER ET DEMAIN
OUTILS ET TECHNIQUES
POUR LE FORMATEUR EN FORMATION
DE NEUROPÉDAGOGIE
LA SPIRALE DE LA FORMATION :
DYNAMIQUE DES DIFFÉRENTES PHASES,
UN CONTENU UNE DÉMARCHE +
Le contenu de ce chapitre est le résultat d’une réflexion issue d’expé-
riences de formation menées depuis 1972 auprès de divers publics d’ensei-
gnants et de responsables de formation, tant en France qu’à l’étranger.
Les problèmes des rapports entre le contenu et la démarche, de lénga-
gement des formateurs au cours de leur formation, de l’interface du
formateur et des formés, etc., se sont posés sous différents éclairages et dans
différentes cultures ; ils ont permis d’élaborer la synthèse qui est présentée
ici.
De même que les adeptes de l’aïkido se présentent en bon état sur le
dojo..., un sas de déconditionnement, de silence, de réflexion devrait être
la règle préalable à toute formation - qu’elle soit celle de l’apprenant ou
du formateur. Le parcours de l’enseignant en formation en neuropédagogie
commence, comme celui de l’apprenant, en amont de la prise d’information,
par une période de conscientisation que le formateur devra expérimenter
avant de l’utiliser par la suite dans ses propres interventions pédagogiques.
Les attentes
Dès les premiers instants de la formation en neuropédagogie, comme
dans toute autre formation, il est bon de déceler les attentes. Celles-ci sont
(trop) souvent statiques : le stagiaire vient chercher une information sur le
182 Construire aujourd’hui avec hier et demain
Dans une formation, les jeux se jouent très tôt. Le formateur doit poser
dès les premiers instants les éléments du contrat de formation dans des termes
semblables à ceux-ci :
1) a) qu’attendez-vous de moi ?
a’) que m’apportez-vous ?
2) b) voici ce que j’attends de vous
b’) voici ce clue je vous apporte.
Les4 R
Ce double contrat de départ est l’occasion pour le formateur de poser
non seulement le: problème de la participation du stagiaire, mais celui de
son attitude face à son propre parcours, jusqu’à l’objectif. En agissant ainsi,
le formateur a la possibilité de souligner qu’enseigner c’est échanger,
partager, dialoguer.
I1 prend l’occasion, également, de donner les clés d’un enseignement
efficace : les 4 R (Respect - Responsabilité - sens de la Réalité - être
à l’écoute pour Répondre).
- Respecter le rôle de chacun. Respecter le stagiaire dans son individualité,
apport de lui-même.
- Encourager le sens de la Réalité en encourageant un véritable dialogue,
1. S - A - E
2. A - - - b S - - - + E
3. E - A - - - - + S
4. A- S
1
E
(il y a, bien sûr d’autres relations possibles).
En 1, la source est reçue par l’apprenant qui la rapporte ou la reproduit vers
l’enseignant.
En 2, l’apprenant est auteur ou explorateur de la source et la transmet à
l’enseignant.
En 3, l’enseignant dirige l’apprenant vers la source.
En 4, l’enseignant a un rôle de catalyseur.
Figure 8a. Les composantes de la situation d’apprentissage
(1) Cf. CARDONA. et al. (1979) ; ENST K. (1972) ; Bob DUFF(1972) : Dansactional
Analysis for Teachers, Transactional Publ. P.O. Box 3932 Rincon Annex, San Francisco,
CA 941 19 ; JAOUIG. (1979).
184 îonstruire aujourd’hui avec hier et demain
- utiliser le téléphone ( )
- une rencontre face à face ( )
4) Quand j e demande mon chemin, je préjère
- qu’on me fasse un plan ( )
- qu’on m’explique la direction ( )
- qu’on m’accornpagne ( )
5) Quand j’assiste à une réunion, je préfire
- lire l’ordre du jour ( )
- écouter ( )
- observer le comportement des participants ( )
- intervenir en prenant la parole ( )
6 ) Si j’ai assisté à un accident, pour en rendre compte fidèlement,
- j’écrirai ou je dessinerai ( )
Lu spirale de la formation 185
- je ferai un récit ( )
- je mimerai ( )
etc.
L‘intérêt de ce questionnaire, en début de formation, est de rendre les
enseignants conscients de la diversité des réponses et/ou de la permanence
d’une tendance visuelle, auditive ou kinesthésique dans leurs réponses. Le
travail sur les modalités perceptives est à reprendre à plusieurs moments du
parcours, car, pour la plupart des stagiaires, il s’agit d’un domaine nouveau
et d’une exploration d’eux-mêmes à laquelle ils n’ont pas été habitués... et
que certains redoutent.
D’autres outils et exercices permettent d’observer, d’identifier, d’évaluer
le canal dominant : certains mouvements des yeux, certains termes utilisés
dans un récit spontané, certaines postures. En effet, nous utilisons, lorsque
nous parlons, des termes appartenant aux domaines visuel, auditif, kines-
thésique, ou des expressions non spécifiques lorsque nous restons neutres
dans notre représentation du réel (2).
Les techniques de repérage doivent être pratiquées en soulignant que leur
véritable intérêt n’est pas de mettre une étiquette sur qui que ce soit, mais
de le rejoindre dans son mode de fonctionnement, et de l’aider à se mieux
connaître pour qu’il soit en mesure :
1) d’élargir les gestions qu’il utilise peu ou pas du tout
2) d’enrichir les interactions communicatives en développant la connais-
sance de l’Autre.
Un autre point à élucider par le stagiaire (qui n’a pas besoin de le faire
connaître au groupe ni au formateur) est sa technique personnelle defreinage.
Chacun fait preuve d’une très grande créativité dans ce domaine. I1 est bon,
en apprentissage comme dans la vie courante, d’être conscient de ses propres
freins et des indicateurs qui les annoncent.
S’inscrit également dans cette période « T moins 1 », le recensement des
besoins en for.mation dans le domaine des mécanismes mentaux et des
processus d’apprentissage.
Une check-list est distribuée aux stagiaires. Son véritable objectif est
essentiellement lai découverte par le stagiaire de l’étendue du domaine à
explorer en neuropédagogie, et l’amorce d’un nouveau dialogue entre le
formateur et les stagiaires concernant les priorités.
La liste ci-dessous a été conçue également pour poser les bases d’un
programme de formation et d’auto-formation en neuropédagogie.
Besoins en formation dans le domaine des mécanismes cérébraux et les
processus d’apprentissage
Si l’on part d’une réalité très simple, à savoir que le processus d’acqui-
sition passe par : I) une prise d’information, 2) un traitement de l’informa-
tion, 3) l’utilisation/ la production d’information.
I1 est possible de grouper les différents éléments sous les rubriques
suivantes :
(Les rubrique:; sont à évaluer de I à 5 selon le degré de priorité qu’elles
représentent pour vous
I = prioritaire ;5 1peu urgent).
1. La prise d’information
I. 1. Utilisation du matériel et des moyens de transmission de l’in-
formation
1.1.1. visuel
I. 1.2. auditif et sonore
1.1.3. autres
1.2. Discerner les attitudes et comportements des élèves face a
1.2.1. la source d’information
1.2.2. la discipline enseignée
1.2.3. la tâche a accomplir
1.2.4. l’objectif d’apprentissage
1.2.5. le groupe
I .2.6. lui-même
1.2.7. l’enseignant
1.2.8. l’institution
1.2.9. autre
La spirale de la formation 187
2. Le traitement de l’information
(I1 est artificiel de séparer cette phase de la précédente car le traitement
de l’information commence dès la prise d’information, mais les besoins de
l’analyse exigent une certaine simplification).
2.1. Mieux connaître le processus/ le fonctionnement de
2.1.1. l’attention
2.1.2. la mémoire
2.1.2.1. immédiate et à court terme
2.1.2.2. à long terme
2.1.3. l’appropriation des connaissances
2.1.4. la motivation
2.2. Réfléchir sur le processus de ré-flexion, le raisonnement, la
résolution de problèmes
2.3. Mieux connaître les techniques de créativité, et faire appel a
toutes les ressources du cerveau
2.4. Discerner les stratégies employées et évitées par les élèves
2.4.1. stratégies linéaires et analytiques
2.4.2. stratégies globales et holistiques
2.5. Discerner et évaluer les blocages, les freins...
2.6. Évaluer en cours de parcours et réorienter l’élève (avant que les
jeux ne soient faits)
2.7. Autre.
Réflexion prbalable
U hier
1 U demain
t
\t __ école
-
projets
rêves...
autre ...
Théories et découvertes
....
Égypte (papyrus, 3 O00 av. J.-C.) : localisations cérébrales.
Mésopotamie, Hébreux, Grecs: le cœur est le siège de l’intelligence et des
sentiments.
Socrate et Précurseurs (Pythagore, Démocrite, Hippocrate, vï-~vesiècle av.
J.-C.) et P!laton (” 428-- 348 av. J.-C.) : thèse céphalo-centrale.
Aristote (-384-322 av. J.-C.): le cœur est le siège des sensations, des
passions, de l’intelligence. Le cerveau = un réfrigérateur.
Du IF siècle (ap. J.-C.) au Moyen Age et la Renaissance (L. de Vinci) progrès
considérables ; pourtant, la doctrine officielle reste celle de l’immatérialité
de l’âme.
xvue siècle
Descartes R. (1596-1650) : théorie dualiste (esprit/corps). Âme : immatérielle
et immortelle.
Willis Th. (Oxford, G.-B., 1621-1675) : découverte des centres sous-corticaux.
xvIw siècle
Galvani L. (It., 1737-1798) : contraction du muscle par courant électrique.
Rolando L. (S,ard., 1773-1798) : cerveau, actes volontaires ; cervelet, actes
involontaires.
X I X ~siècle
Gall F.J. (All., 1758-1828) : Phrénologie.
Flourens P. (Fr., 1838-1871) : différentes fonctions selon les zones.
Purkinje J.E. (Tch., 1787-1869) : découvre les grandes cellules.
Helmholtz H.L..E von (All., 1821-1894) : vitesse de l’influx nerveux.
Broca P. (Fr., 1824-1888) : aire de la production du langage.
Wernicke (All., 1848-1905) : aire de la compréhension du langage.
Charcot J.-M. (Fr., 1825-1893) : correspondance entre zones cérébrales,
paralysie et épilepsie.
...début X P siècle
Golgi C. (It., 1844-1926) : coloration des neurones.
Cajal y S.R. (E:jp., 1852-1934) : coloration de neurones.
Waldeyer W. (All., 1836-1931) : invention du mot neurone, 1894.
Freud S. (Autr.., 1856-1939) : psychanalyse.
Jackson J.H. (G.B., 1835-191I) : épilepsie focale et aphasie.
Pavlov I.P. (U.R.S.S., 1849-1936) : réflexes conditionnés.
Elliott T.R. (G.15.) : transmission chimique de l’influx nerveux.
Binet A. (Fr., 11357-191I) : premiers tests d’intelligence.
Brodmann K. (,411.) : carte du cortex (52 aires) en 1906.
Watson J.B. (E.-U., 1878-1958) : comportementalisme.
Sherrington C.S. (Br., 1857-1952) : invention du mot synapse.
xx’siècle
Penfield W.G. (Can., 1891-1976) : exploration du cortex par électrodes.
Berger H. (All., 1873-1941) : premier encéphalogramme, 1929.
Piaget J. (C.H., 1876-1980) : stades chronologiques du développement céré-
bral.
Skinner B.F. (E,-U., 1904-) : conditionnement ; machines à enseigner.
Papez J.W. (Br.,,): invention du mot systéme limbique, 1937.
Hyden H. (Su.) : apprentissage = changement dans l’ADN
Luria A.R. (U.R.S.S.,1902-1977) : correspondance blessures/ déficiences céré-
brales ; mémoire/ lobes frontaux.
La spirale de la formation 191
L‘évolution du cerveau
Deux types d’information sont à apporter ici. D’une part, l’évolution du
volume cérébral au cours des millénaires, montre que l’évolution semble
ralentie depuis que les lobes frontaux de l’homo (( sapiens sapiens )) ont atteint
un certain volume (figure 10) ; d’autre part, la théorie de Paul MacLean,
telle qu’elle a été exposée dans la premiere partie (pp. 46 et sv. et ta-
bleau 3, p. 192).
192 Construire aujourd’hui avec hier et demain
2 400 cc
1 200 cc
1 O00 cc
800 cc
450 cc vi
O
-c
ui *U “Jl c 8
V i c O
g.3 r
r.
o r
D
2 //
Figure 10. Évolution du volume cérébral au cours des millénaires
(adapté de <Y The Brain :a user5 manual, the Diapram Group, 1982)
reptilien
limbique
-
= sens du territoire
apprentissage : imitation
= fonctionnement : boucle stimulus - réponse
- appartenance au groupe
mémoire : relais
Le développement du cerveau.
moelle -
10 mois: fin myélinisation fibres M
thalamus saisie d’objets plus précise, explora-
tion
15 -
poussées
24 mois :croissance lente, sans marche
-
L F myélinisation d u faisceau arqué
(relie Wernicke Broca)
-
le langage se structure ;passage com-
préhension expression ;identifica-
tion des structures
194 Construire aujourd’hui avec hier et demain
4 ans: myélinisation du corpus cal- coordination sensorimotrice amélio-
losum a u niveau d u cortex sensori- rée
moteur, connexions aires associatives actions coordonnées complexes M +
+
AfV-I-M
Connexions M moelle - LF V A reproduction/planification/i-
mitation
6 ans: fibres formation réticulée
zones assoc. postérieures
- poussée générale (plusieurs zones)
-
30 ans :myélini,sation des fines fibres
M des LF egtrémités
maîtrise et précisions des gestes et
mimiques
40 ans: fin du dév. des LF K intelligence biologique N (symbole
+ +
lang. transform.)
75 ans :remplacement par nouv. cell. pas de détérioration notable chez
des anciennes adultes sains
Sénilité ? = oxygénation réduite et réduction du renouvellement cellulaire
Les sources, pour chacune de ces données, se trouvent dans Coulter D.J., 1981.
Cf. aussi Bloïov~kiD. (1986) pour l’étude parallèle de la maturation des structures
nerveuses et du comportement (BueIl S.J. & Coleman P.D., 1979) et pour l’étude
du vieillissement cérébral ; cf aussi Cerami A. et M. (( Glucose et vieillissement )) in
Pour la Science, No 117, Juillet 1987, pp. 72-79.
-
sensori-motrice d’une part (0,02 9%) et le traitement de l’information d’autre
part (99,98 %) au niveau cortical (4).
(Re)produire
oralement
- #
O@% Percevoir
visuellement
auditivement
kinesthésiquement
visuellement
+ + +
gust. olfact.
motricité + combinaisons
+ combinaisons CERVEAU
Traiter l’information
99,98 %
Plus :
coordonner
juger, décider
gérer
organiser
créer, parler
imaginer.. .
I
avoir faim, soif
aimer, grandir
être en équilibre
analyser
reconnaître
stocker
rappeler
interpréter...
COMPLE~XITÉ~INTERACTION
CONNECTIVITÉI ASSOCIATIVITÉ
COMPLÉ~MENTARITÉ~ COOPÉRATION
DYNAMHSME / ADAPTABILITÉ
SÉLECTIVITÉ
SYNERGIE/ MULTISENSORI ALITÉ
Les stratégies
Une autre information concernant les deux hémisphères doit être rap-
pelée, celle que révèlent les recherches de J. Sergent. En tenant compte des
différents paramètres intervenant dans la prise d’information, à savoir la
durée, la nature de l’information, la tâche à accomplir, le rôle des deux
hémisphères apparaît sous un angle nouveau, celui de leur coopération,
I’H. D. constituant le cadre des opérations de I’H. G. (tableau 8). L‘enseignant
198 Construire aujourd’hui avec hier et demain
U
Paramètres HG HD
HG HD
observer si
défauts d’articulation gestion faible des analogies, méta-
de syntaxe phores, synthèses, séquences, rela-
tions
difficultés de rappel séquences, relations
vocalique
difficultés de cornpréhension (instruc-
tions, explications)
STRATÉGIES A A D O P T E R
Utiliser
matériel visuel, imagé matériel verbal : histoires
associer mot +image consignes, explications en associa-
tions multi-sensorielle, utiliser des
associations, skquences, relations, écouteurs *
repérages
associer la couleur (V) développer ensemble la perception, la
lecture auditive (V + +
A) écriture motricité, l’imagination, l’analyse de
(K) structures
- ceux qui préfèrent recevoir une explication orale (avec gestes, le plus
souvent) ;
- ceux qui préfèrent se rendre compte eux-mêmes, expérimenter, toucher,
manipuler, bouger.
II y a, bien sûr, aussi, ceux qui se contentent de ce qu’on leur donne ;
que la murce d’information soit visuelle ou auditive, ils la reçoivent. Ceux-
là ne posent pas de problème: ce sont, en général, «les bons élèves)) qui
P A R T I C I P A N T S
Pro$l visuel ( V )
V 1 préfère voir la scène, la situation, le film, les images du livre
V 2 préfère lire le texte du manuel
V 3 demande à faire des exercices, des applications, mettre (( au clair ))
V 4 prolorige les paramètres visuels, formes, etc.
La spirale de la formation 20 1
Profil auditif (A)
A 1 est sensible à l’environnement sonore
A2 préfère une situation d’écoute à la lecture d’un document
A3 aime les raisonnements, les démonstrations prolonge, crée à partir
des paramètres auditifs : hauteur, amplitude, durée, fréquences
A4 prolonge, crée d partir de paramètres auditifs : amplitude, durée,
fréquences
Gestions
Visuel1.e Auditive
+
w******************
9
+
précise fluide
logique flou
statilque
organisée
discriminative combinatoire
systkmatique relationnelle
lente rapide
gère l’Espace gère le Temps
Verbes
voir, regarder, mon- entendre, écouter, par- sentir, toucher, aller,
trer, clarifier, éclairer, ler, dire, questionner, venir, tomber, tenir,
examiner dialoguer, résonner ... jeter ...
Adjectifs
clair, lumineux, som- mélodieux, harmo- concret, ferme, tendre,
bre, coloré, brillant, nieux, musical, discor- solide, mou, chaleu-
vague, flou, net, bru- dant, calme ... reux, froid, dur...
meux ...
Substantifs
perspective, scène, pay- s o n , b r u i t , tonalité, pression, tension, com-
sage, spectacle... rythme, accord, désac- bat ...
cord ...
(5) On trouvera dans le numéro spécial sur le Cerveau, édité par BELIN(1981), les
magnifiques images des cartes cérébrales obtenues par LASSENet ses collaborateurs. Même
si la technique utilisée par LASSEN
est maintenant dépassée par les techniques qui permettent
d’obtenir des images dynamiques, ces images nous enseignent encore de nombreuses leçons.
204 Construire aujourd’hui avec hier et demain
2. Perception viwelle
Lorsqu’un su-jet suit des yeux un objet en mouvement, le cortex visuel
primaire et associatif, la zone oculo-motrice et la zone motrice supplémen-
taire entrent en activité. L‘image cérébrale est différente si l’objet est
immobile ; d’où l’intérêt de varier les types d’images : fixes et mobiles, et
ne pas se cantonner dans un seul type d’intervention.
L‘activation du cortex associatif, en plus du cortex primaire, fait dire aux
expérimentateurs que, pour être reconnu et identifié, chaque stimulus perçu
doit être comparé aux expériences précédentes. La mémoire intervient donc
dans le processus de perception sensorielle.
On comprend1 l’intérêt de travailler avec les apprenants 2 partir de ce
qu’ils savent, de leur expérience.
3. Perception auditive
L‘activité cérébrale est différente lorsque le sujet entend des sons neutres,
dépourvus de signification, et lorsque les sons entendus sont des mots.
Les images d’es chercheurs confirment que les activités langagières de
compréhension et d’expression sont liées. Cette réalité cérébrale indiscutable
plaide en faveur de longues périodes de stockage auditif, ce que James Nord,
chercheur à l’université du Michigan, appelle (( listening fluency n (la maîtrise
de l’écoute).
4. La parole
Lorsque le sujet parle, plusieurs zones sont en activité dans chaque
hémisphère: l’aire de la bouche, du larynx et de la langue, l’aire motrice
supplémentaire et le cortex auditif.
L‘hémisphère droit est aujourd’hui totalement réhabilité... après avoir été
considéré comme muet ou non-dominant. Mais il ne l’est pas encore dans
le monde éducatiif, ni dans les pratiques de gestion de l’information.
On attache, dans l’étude de la langue, une place prépondérante au lexique
et à la syntaxe allors qu’une très grande partie du message est transmise au
moyen de procédés dits non verbaux, la voix, l’intonation, le rythme, le
tempo, et les relations des divers paramètres auditifs, spatiaux, temporels.
Les deux hémisphères sont des partenaires indissociables et complémen-
taires dans les activités de parole comme dans tout autre activité, d’ailleurs.
La différence entre les deux hémisphères, d’après les images des chercheurs,
réside dans une relation dijjférente des zones somato-sensitives et du cortex
auditif: ils sont partiellement confondus dans l’hémisphère droit ; l’aire
motrice supplémentaire, probablement reliée à l’intention, est plus active
dans l’hémisphère: gauche.
La spirale de la formation 205
Rappelons qu’il n’est plus possible de parler de traitsprosodigues comme
s’il s’agissait d’éléments surajoutés au lexique ou à la morphosyntaxe. Les
composantes du langage sont neurophysiologiquement intriquées les unes
dans les autres. Les zones de réception et de production de l’intonation ont
été localisées dans l’hémisphère droit (6) qui, rappelons-le, est relié au système
limbique.
S’il n a dans le cerveau ni cloisonnement ni aucune zone s’activant seule,
pourquoi fractionnons-nous, comme nous le faisons si souvent, les activités
d’upprentissage en tâches ponctuelles et isolées ?
7.Activation globale
L‘activation générale du cerveau est, rappelons-le, en rapport avec un
mouvement rythmé et peut intervenir dès que le sujet se donne à lui-même
l’ordre d’accomplir ce mouvement.
Voilà de quoi ébranler sérieusement notre système... d’évaluation !
En plus des différentes remarques ou interrogations suscitées par les
images de l’idéographie cérébrale, il semble possible de retirer trois leçons
essentielles de ces idéogrammes de l’activité corticale :
Tout d’abord, l’interdépendance des activités cérébrales : pas de cloison-
nement des tâches réceptives et expressives.
Puis, un nouveau regard sur l’information (= mise en forme), sur la durée
et sur l’équilibre entre les moments de prise et de traitement de l’information.
Puis, le respect du temps d’intégration et de la multisensorialité indis-
pensable à la vie cérébrale.
Mémoires et évocation mentales
Comme cela a été souligné auparavant, les deux termes mémoire et
&vocation sont inséparables.
I1 sera bon de le faire découvrir aux stagiaires par un exercice très simple,
fait en dyade, au cours duquel A fait un récit (d’un événement positif, si
possible), et B en note les termes principaux : ces termes appartiendront à
une ou deux modalités, et traduiront en mots les images internes nourrissant
le récit (cf. tableau 11, page 202). Rares sont les récits dont tous les termes
sont non spécifiques d’une modalité sensorielle (penser, croire, comprendre,
etc.). Rares aussi sont les récits qui utilisent toutes les modalités.
Il s’agit d’insister dès les premiers instants sur l’importance du rôle des
évocations mentales et de les développer, quelle que soit la discipline
enseignée, dans toutes les modalités et la gestion interne de la représentation
du réel.
En l’état actuel des connaissances, le phénomène de la mémoire reste
mystérieux. Mais ce qu’on en sait, suffit largement pour donner des
indications très précieuses à ceux dont le rôle est de guider l’apprenant dans
les différentes ph,ases de l’acquisition des connaissances.
L‘un des premiers constats à faire établir par des formaleurs est d’une
part la diversité d‘es causes d’oubli (tableau 12), et d’autre part l’impossibilité
de parler de la mémoire au singulier. Il existe des mémoires et, par
conséquent, plusieurs voies pour l’entraîner ou la conserver. I1 n’existe pas
de siège anatomique de la mémoire : elle est partout. On se servira également
de la théorie de MacLean (figure 2 page 49 et tableau 3 page 192) pour
souligner que les régions sous-corticales sont déterminantes dans l’établis-
sement du souvenir.
La démarche consiste d’abord à repérer :
I) la cause
2) la phase du processus dans laquelle l’oubli intervient, et
3) les relations avec la source d’information qui a été donnée au départ
(V?, A?, K?).
La spirale de la formation 207
Pour cela, les formateurs ont besoin d’outils: un outil efficace est le
dialogue pédagogique qui a surtout l’avantage de faire ré-fléchir l’apprenant
sur sa gestion mentale et ses stratégies habituelies. Dans un dialogue de ce
genre, les questions doivent rester neutres et ne pas induire une réponse dans
une modalité sensorielle.
Exemple de question non-spécifique : (( est-ce que tu penses... ? )) ;
(( crois-tu... ? )) ; <( tu comprends que ... ))
(*) Les guillemets indiquent qu’une précaution est nécessaire dans l’emploi de ces
termes empruntés à l’informatique. Le phénomène de mémoire est essentiellement une
mise en relation. Cf. note (*) page 23.
208 Construire aujourd’hui avec hier et demain
MCT MLT
- quelques secondes - nature chimique (modifications
~ 7-8 items niveau synaptique)
- dynamique, fonctionnelle - 4 dimensions :
- mécanisme bioélectrique sémantique
(niveau membranaire) syntaxique physique
- plus phonétique que sémantique linguistique
- localisée cortex - localisée : sous-corticale, amyg-
temporal sup. (A) et inf. dale, hippocampe, thalami.
(V) cortex: LF, temporaux et parié-
occipital (v> taux
pariétal (K) - condition essentielle : affectivité
Tableau 13. Mémoire à court terme (MCT) et Mémoire à long terme (MLT)
Motivations et attention
Ce domaine est très vaste, et les problèmes rencontrés très variés. Les
actions à prendre sont nombreuses et de longue haleine.
Une approche efficace des motivations et de l’attention tient compte des
différents niveaux d’organisation (c’est une bonne occasion de réactivation
de la théorie des trois cerveaux). Rappelons que l’attention est un état et
un processus anticipatoire qui dépend de la tâche à accomplir (et si les tâches
étaient captivantes ? et si on lisait pour ...? et si on écrivait pour... ? et si on
écoutait pour... ? et si on cherchait pour... ? autant de questions qui permet-
traient peut-être à l’apprenant de s’éveiller...).
Entraînement à l‘attention
Les exercices doivent porter régulièrement sur les points suivants :
- coordination de la respiration et du geste,
- re-centrage et intériorisation (permettant à l’enfant dé-motivé de concen-
trer son attention sur ce (( lui-même D dont il ne sait que faire).
- exercices d’orientation externe/ interne
- travail de concentration sur un point/sur la périphérie, en alternance
- travail systématique sur le (( d / m/ f D : détachement de l’ancrage antérieur,
puis mouvement vers une cible nouvelle, puis fixation sur un nouvel
objectif (les trois phases de l’attention) :
210 Construire aujourd’hui avec hier et demain
Exemple d‘exercice visuel
Proposer, en introduisant l’élément temporel (compter à haute voix (( un,
(détachement -
mouvement de balayage -
deux, trois )) en variant les durées des différentes phases), des séquences
fixation), de droite à gauche,
de gauche à droite, de haut en bas, de bas en haut, etc.
3 2 1
NNNNNNNNNN t «((((««((««(((( t
ou 1 2 3
vvvvvvvvvv + ))»))))»»»))»» 9 DDDDDD
b) Efforts conscients
vers stimuli per@h. accrus incapacité de se détacher
de l’ancrage antérieur
Mouvements fréquents agitation, sursauts
flexibilité
Observer l’apprenant
L‘observation de l’apprenant en difficulté, dont les réactions physiques
sont à l’inverse de ce qu’elles devraient être, peut s’établir autour des éléments
proposés dans la grille du tableau 16.
Ce tableau propose au formateur une grille d’observation des différents
paramètres qui peuvent servir de repère pour aider l’apprenant à trouver
l’adéquation ou l’équilibre entre sa posture physique et ses mécanismes
d’apprentissage. I1 est tenu compte des différents facteurs : relationnel,
temporel (moment et durée), spatial, stade de l’itinéraire...
212 Construire aujourd’hui avec hier et demain
2. Attitude de l’apprenant
Positive (+) ou négative (-) par rapport à l’activité
+ activité acceptée (-) activité refusée
a) Avantl‘exercice ................................................
b ) Pendant l’exercice ..............................................
c) Après l’exercice ................................................
Noter :
1. L a position (+ -) sera traduite par des mots comme :
(( J e pourrais si .je voulais, mais ça ne m’intéresse pas. D
2. L a position ( - +) :
( ( J e ne suis pas capable, mais ça m’intéresse. ))
C’est trop diffiicile pour moi », etc.
3. L a position (+ +) :
( ( J e vais essayer, ça m’intéresse. ))
a J’y arriverai, ça vaut la peine ... », etc.
4. L a position (--) ;
((je ne suis pas capable et ça ne vaut pas la peine. ))
H J’ai une très mauvaise mémoire. n
a On m’a toujours dit que j’avais un mauvais accent ... », etc.
3. Posture physique
discrimination raisonnement
a) Musculature
Tendue ..........................................................
Relâchée ........................................................
b) Respiration
Rapide ..........................................................
Lente ...........................................................
Profonde ........................................................
Peu profonde ....................................................
Régulière ........................................................
Irrégulière .......................................................
Tableau 16. Grille d’observation d’un apprenant
La spirale de la formation 213
+ +
Un apprenant un enseignant = 2 hémisphères gauches 2 hémisphères
+
droits 4 lobes frontaux 4-2 cerveaux limbiques f 2 cerveaux reptiliens...
Cela semble une évidence et pourtant ... tous les problèmes de commu-
nicaiion et d’interrelations sont contenus dans cette équation !
Voici deux cas de figure (schématisés, bien sûr).
1) L‘enseignant donne l’information par écrit uniquement : il s’adresse
essentiellement à 1’H.G. de l’apprenant. La tâche à accomplir fait appel à
l’imagination, au dessin : l’apprenant aura à réaliser des transformations,
transferts, conversions d’information entre l’hémisphère gauche et l’hémi-
sphère droit.
2) L‘enseignant donne l’information sous une forme à la fois verbale et
imagée (texte, dessin, schéma, métaphore, etc.). La tâche qu’il demande est
la rédaction d’un texte. L‘apprenant sera évalué sur la performance finale
de son H.G., mais non sur la démarche qui lui aura été demandée et qui,
pourtant, aura exigé une coordination des deux hémisphères.
I1 existe de nombreux autres exemples de problèmes posés par les
relations entre la tâche accomplir et l’information donnée au départ.
L‘enseignant complique (involontairement) le trajet de l’apprenant s’il ne
tient pas compte de la nature des stimuli qu’il donne et de leurs relations
avec la tâche à accomplir. Son rôle est d’entraîner l’apprenant à gérer
différentes transformations et stratégies.
Plusieurs situations peuvent se présenter, selon que l’enseignant s’adresse
oralement, par écrit, par gestes (?), ou en combinant ces diverses sources.
La situation la plus complète est représentée par la figure 14 :
V V V
~ Prise d’inforimation.
- Traitement de l’information.
- Production.
Dans chaque discipline, les questions à poser aux apprenants dès le début
de l’itinéraire sont :
1. <( Qu’est-ce, d’après vous, qu’un bon élève (en maths, en langue...) ?»
a) recherche individuelle ( 3 minutes) : verbale (écrite) ou non (dessin,
graphique...)
b) échange oral avec le voisin (3 minutes)
c) accord sur une réponse commune (3 minutes)
La spirale de la formation 215
d) rapport en plénière sur la réponse au sous-groupe commune (15-
20 minutes). Discussion et décision.
2. Croyez-vous que tous les élèves peuvent apprendre... (la discipline en
question) ?
même démarche
3. Quelles sont, d’après vous, les causes d’erreur ?
même démarche
Le temps consacré à chaque phase doit être annoncé et scrupuleusement
respecté.
Lorsque ces trois questions ont été posées, le dialogue pédagogique est
amorcé : le quoi apprendre, le comment, le pourquoi sont abordés par les
apprenants eux-mêmes, souvent maladroitement mais les vraies réponses ne
peuvent naître que progressivement. L‘itinéraire de l’apprenant est une
longue marche, hasardeuse et jalonnée de changements en route.
PROCESSUS
+ U
séquentielle ) «quoi»
linéaire ) (( où D
analytique ) ((quand))
3‘ étape :
gestions H.G. -
Va - et - vient entre les deux
H.D.
pour la prise du
(( comment )) et du
(( pourquoi O
O mot à mot?
- Tu écris:
vois-tu le papier, le crayon, la table, la pièce?
vois-tu le papier, le crayon, la table?
vois-tu seulement le papier et le crayon?
- Tu parles ou tu écoutes quelqu’un te parler :
vois-tu le visage, le corps de cette personne et ce qui vous entoure?
vois-tu le visage et le corps de cette personne?
vois-tu seulement le visage de cette personne?
- Tu regardes la télévision :
vois-tu l’image sur l’écran, le récepteur T.V. et le reste de la pièce?
vois-tu l’image et le récepteur?
l’image seulement ?
Ae -- --
par exemple, à partir d’une source sonore :
Vi Ke i- Ve (une image Visuelle a été évoquée)
Ae - -
Ae A i Ke -- Ve (une image Auditive a été évoquée)
Ki Ke + Ve (un sentiment - Kinesthésique a été déclenché)
~
seulement dans la classe, mais dans la vie courante. I1 est donc essentiel que
l’enseignant qui apporte une information en vue de faire accomplir une tâche,
soit conscient que chez certains apprenants, l’itinéraire est plus difficile que
pour d’autres.
Le tableau 18 donne les éléments qui sont à prendre en compte dans
l’élaboration d’une séquence d’enseignement, selon que la source est orale
ou écrite, verbale ou non verbale, selon que l’activité est une tâche de
production ou de reproduction.
püËEËl
II. a. verbale -b 4 a) copier le texte -...-.+ 5 a) rédiger
ex : texte écrit composer
résumer
1.3. Tu dessines?
1.4. Tu écris ?
1.5. Tu te l’expliques à toi-même ?
2. As-tu utilisé (utilises-tu ; vas-tu utiliser ?) une seule démarche, plusieurs ?
3. Quelle démarche te fait réussir?
4. Quelle démarche te bloque?
5. Que fais-tu quand une démarche n’aboutit pas?
La spirale de la formation 22 I
5.1. Tu t’arrêtes ?
5.2. Tu recommences ?
5.3. Tu en cherches une autre?
5.4. Tu en cherches plusieurs autres?
6. Quand (ou si) tu évites une démarche,
6.1. Tu penses que tu n’en as pas besoin?
6.2. Tu n’en es pas sûr?
6.3. Tu as d’autres raisons?
7. Qu’est-ce qui te donne confiance?
8. Qu’est-ce que tu réussis?
8.1. Peux-tu dessiner quelque chose qui ressemble à ce que tu fais
quand tu réussis?
8.2. Peux-tu l’expliquer avec des mots?
8.3. Peux-tu l’expliquer avec une comparaison (un objet, un
événement, une situation, un animal, une plante ... ) ?
9. Qu’est-ce que tu trouves difficile?
9.1. Peux-tu dessiner ce qui ressemble à ce qui te semble difficile ?
9.2. Peux-tu l’expliquer avec des mots ?
9.3. Peux-tu le comparer à un objet, etc. ?
IO. Quand tu cherches une solution, comment fais-tu?
IO. 1. Un pas, puis un pas,... vers l’avant ?
10.2. Tu devines la solution et tu cherches ensuite?
Ce questionnaire destiné à l’élève fait partie intégrante de la démarche
pédagogique.
I1 sera sans effet s’il ne déclenche pas un dialogue entre l’enseignant et
l’élève sur les autres démarches que la sienne.
I I
Représentation t-- - - -
$I - -
Signe graphique
phonique
Le formateur doit être conscient que l’acte de lecture n’est pas un acte
mental homogène, et qu Il évolue durant l’apprentissage.
- tous les mots du langage n’ont pas le même statut et ne reçoivent pas
le même traitement.
Les théories divergent sur la nature exacte du décodage.
Dans une langue alphabétique, la lecture des lettres isolées et de certains
segments (dépourvus de sens, mais d’usage fréquent et régulier) se ferait par
médiation phonétique, par la relation :
-
graphème phonème.
La lecture des mots (noms, verbes, adjectifs) se ferait par médiation
lexicale, par la relation : -
graphie sens.
Mais les lexèmes syntaxiques (prépositions...) seraient traités par média-
-
tion phonétique, par la relation : signe son.
La lecture des phrases fait intervenir l’effet du contexte lexical (les mots
proches) et syntaxiques (la structure) dans lequel le lecteur puise des repères,
des indices, et prend une décision sémantique. Quand les indices sont
insuffisants pour que la reconnaissance soit possible, le lecteur devine. Mais
il est extrêmement difficile de savoir comment il s’y prend et dans quelle
mesure la médiation phonologique et la médiation sémantique l’ont guidé.
224 Construire aujourd’hui avec hier et demain
Les relations de l’une et de l’autre, leur inter-dépendance, des phénomènes
de rétro-action et de pro-action ont certainement lieu.
I1 semble impossible de considérer la lecture comme un acte qui puisse
être assuré par une seule médiation pour les raisons suivantes :
1) les mots it ’ont pas de statut unique ; pour le lecteur, leur fréquence
d’emploi, leur catégorie grammaticale et leur contenu sémantique ne font
qu’un avec leur forme
2) les mécanismes cérébraux sous-jacents à l’acte d’apprentissage de la
lecture d’une langue alphabétique (donc phonétique) ne peuvent appartenir
à un seul domaine ; dès qu’il y a eu apprentissage du code graphique par
médiation phonktique (reliant le signe - lettre ou syllabe - au son), il ne
peut y avoir de lecture purement sémantique (reliant le signe au sens).
L‘apprentissage de la lecture par les enfants sourds fait intervenir la
médiation kinest hésique (relation geste -signe). L‘apprentissage est plus
lent, plus laborieux, surtout lorsque les mots abstraits sont abordés.
Le parcours du lecteur
L‘itinéraire diu lecteur se prépare avec lui, surtout s’il redoute l’échec.
Quel que soit son âge, enfant ou adulte, un questionnement (un auto-
questionnaire pour commencer, si possible) peut ouvrir l’horizon.
- Lire.. . quoi ?
(faire dresser une liste de ce qu’on peut lire, puis comparer les listes dans
le groupe. Les différents domaines : histoire, politique, science-fiction brico-
lage... ; les différentes sources : livres, affiches, revues,... ; des chiffres, des
règles de jeux, des graphiques ... ; des gestes, des visages, des objets... ; des
images mentales, des (( souvenirs ))...)
- Lire... où et quand ?
(la figure 16 suggère quelques idées !)
- lire... comment ?
(à quelle vitesse ... ? à voix haute ...? mentalement ... ? en revenant en
arrière quelquefois... ? souvent ? jamais ? toujours ?... en sautant des pages ?
lisez-vous la fin du livre avant de commencer? la préface? la table des
matières ? les têtes de chapitres ?...)
La spirale de la formation 225
II I
- la valeur communicative...
2. Les perforimances du lecteur semblent dépendre de ses capacités a
établir des relations, repérer des séquences, mémoriser du sens et des formes,
anticiper.
En tenant compte de ces deux types de facteurs et des préalables énumérés
auparavant, il est possible de dessiner les lignes de force d’une pédagogie
de la lecture compatible avec le fonctionnement cérébral.
orientation - - - - nommer).
dimension position
séquence... (et ceci dans les domaines visuel, auditif et
-
kinesthésique).
6) Travailler :systématiquement les rythmes de lecture : lent, rapide,
ralentissement, accélération... ; travailler les pauses, les re-démarrages, les
suspensions de séance où il-faut-être-attentipour-reprendre au signal, etc.
7) Travailler les différentes façons de lire (comme un tel, comme papa,
(( comme le maître ... », (( comme si j’étais en colère D, (( comme si vous étiez
sourd ... n, (( comme si vous étiez fatigué, loin, sur le point de partir... D, etc.).
8) Travailler systématiquement l’intériorisation : faire évoquer (les yeux
fermés) ce qu’on a lu. Non seulement l’apprenant apprend à accueillir en
La spirale de la formation 227
lui ce qu’il a découvert, mais il construit son stock de langage et d’images
mentales (visuelles, auditives ou kinesthésiques). Elles contribueront à
construire sa mémoire... et son identité.
Améliorer, libérer
Ne pas savoir lire, lire mal, lire peu, ne jamais lire un livre ou un journal
dans nos sociétés occidentales, c’est asphyxier le cerveau. L’information
orale et gestuelle ne peuvent suffire à l’homme occidental pour appartenir
à son environnement. D’autre part, un face à face difficile, pénible ou nul
avec l’écriture n’est pas une tare: c’est un indice, un message, parfois un
cri.
L‘erreur que les enseignants et formateurs risquent de commettre est de
penser qu’il y a une stratégie valable pour tous les lecteurs. I1 est important
que la recherche d’une solution pédagogique aux difficultés de lecture tienne
compte de l’interaction des facteurs qui ont été énumérés et en particulier
de trois facteurs essentiels :
~ l’interface du système qu’est le lecteur (les interactions au centre des-
quelles il se trouve) et du système du code écrit : quelle attitude a le
lecteur ?
- ses stratégies (comment s’y prend-il?)
- intercaler une feuille transparente de couleur verte ou bleue entre les yeux
et la page ;
-- utiliser la médiation d’une marionnette ;
- se servir de l’apport d’un fond musical, etc.
(13) Cf. Deleplanque B. (1986) (( Les Alexies, approche cognitiviste D, Thèse pour le
Diplôme de Docteur en Médecine, Université de Bordeaux II, UER Sciences Médicales.
CHAPITRE 10
(( enseignement »...) et ceux qui ont été traités de façon spécifique (mémoire,
,Une recherche qui ne débouche pas sur un échange est une recherche
morte.
Aptitude(s)
Auteurs :
C.’G. AZÉMAR: Vers une étho-pédagogie, I.N.S.E.P. no4, 1979.
J.-P. CHANGEUXet A. DANCHIN:((Les aptitudes à apprendre se
transforment dès la naissance... Elles sont liées aux périodes critiques...
et aux stimulations de l’environnement ». (Apprendre par stabilisation
sélective de synapses en cours de développement in L‘Unité de l’Homme,
Paris, Seuil, 1974).
’ C A. JACQUARD : Inventer l’Homme, Éd. Complexe, 1984.
Paul KLEE: ((the sense of form and tone are man’s primordial heritage ))
(((le sens de la forme et de la tonalité sont l’héritage le plus important
que l’homme ait reçu)) (Pedagogical Sketchbook, intr. et trad. by S.
MOHOLY-NAGY, FABER& FABER,1977. - Édition française: Paul
KLEE: Théorie de l’Art Moderne, trad. P.-H. GONTHIER,Éditions
Denoël Gonthier, 1977).
’ C aussi intelligence
Attitude(s)
Autonomie
Auteurs :
E. GUILLÉ: (( autonome ne veut pas dire sans relation ... )) (L’alchimie de la
Vie, 1983, Éd. du Rocher, p. 142).
CJ E. de BONO: Réfléchir mieux, Éd. d’organisation, 1985.
CJ A. KOESTLER : Janus, Calmann-Lévy, 1979, et la théorie de l’holisme.
C. SINGER: (( l’enfance est le temps de l’adhérence au monde... Si ce solide
soubassement vient à manquer, c’est le drame de la dépendance,
l’adhésion fatale aux systèmes préfabriqués )) (Les âges de la Vie, A.
MICHEL,1983, p. 81).
CJ E VARELA: Autonomie et Connaissance, Essai sur le vivant »,Seuil,
a x
1989.
Cf:aussi Système
Changement
Communication
Auteurs :
Cf:R.L. BIRDWHISTELL et E. HALL: il n’y a pas d’opposition entre le corps
et le langage. Le courant communicationnel est un processus pluriel
permanent, un système dans lequel les interlocuteurs s’engagent.
<( On ne peut pas ne pas communiquer D... (LaNouvelle Communication,
Seuil, 1981).
C1. HAGÈGE: ((Paroles et langues ne peuvent constituer de domaines
autonomes D, (L’homme de paroles, Fayard, 1986, p. 228).
J. RUESCH& G. BATESON: (( La communication est la matrice dans laquelle
sont enchâssées toutes les activités humaines )) (Communication. The
Social Matrix of Psychiatry, N.Y., Norton, 1968, p. 13).
Cf: P. WATZLAWICK et al. Une logique de la Communication, Seuil, Points,
1972.
...
Cf: aussi Mots Système
Comprendre
Auteurs
Cf: PIAGET = inventer ou reconstruire par réinvention (oùva l’éducation ?,
Gonthier, Paris, 1972).
Cf:L.V. WILLIAMS= comprendre, c’est parvenir à l’intention derrière le
message.
E GUILLÉ& C . HARDY: (( Ce sont ceux qui ont eu dans leurs études de
grandes difficultés à comprendre, qui se révèlent les plus aptes à expli-
quer aux étudiants les différentes étapes de la compréhension D (L’Alchi-
mie de la Vie, éd. du Rocher, 1983, p. 224).
...
’ C aussi Connaissance
234 Construire aujourd’hui avec hier et demain
Connaissance
+
Ce que je crois : co-naître = savoir savoir-faire + savoir-être. Connaître
c’est nourrir le cerveau, c’est ouvrir la porte.
Auteurs :
CJ SOCRATE : je sais que je ne sais rien.
CJ LAOTSEU: mieux vaut ne pas savoir que l’on sait.
CJ E CAPRA: le système abstrait de la pensée conceptuelle ne peut décrire
ni comprendre totalement la réalité du monde naturel, multidimension-
nel, dans sa simultanéité, sa non-successivité (Le Tao de la Physique,
Sand, Paris, 1985).
H. LABORIT(( nos raisons de vivre? c’est la connaissance )) (Entretien avec
J.-L. Servan-Shreiber, 8 sept. 1980, T.F.1.).
CJ A. MASLOW:we have a need to know and a fear of knowing (nous
avons besoin de connaître, mais nous en avons peur).
...
Contenu O Cf. @Processus
Contexte
Ce que je crois = Pas de message sans contexte. Pas de signification sans
contexte. Pas de sens sans contexte. Pas de contexte sans contexte.
Ce que je crois aussi = la pratique pédagogique ferait un bond en avant
si les formateurs concevaient leurs interventions dans une recherche, une
perspective et une analyse contextuelle : spatiale et temporelle.
Auteurs :
G. BATESON: ((chaque morceau de savoir n’a de sens et d’utilité que par
rapport aux autres morceaux )) (Vers une Écologie de l’Esprit, Seuil,
1977, p. 41).
R. BIRDWHISTELL : (( Une définition succincte du “contexte” est qu’il s’agit
d’un ici et maintenant ethnographique vérifié. Ce n’est pas un environ-
nement, ce n’est pas un milieu. C’est un lieu d’activité dans un temps
d’activité )) (Entretien avec R.B., in Lu Nouvelle Communication, Seuil,
1981).
CJ BUCKMINSTER FULLERR. : Synergetics, Macmillan, N.Y., 1975.
E. GUILLÉ& C . HARDY: a (la morphologie) de l’homme, ses émotions,
‘ ses diverses aptitudes, sa sensibilité, sa physiologie, ses modes de pen-
sée (...), vont donc être influencés à toutes sortes d’échelles par les
propriétés de ses constituants de base, les qualités de ses sphères éner-
gétiques à ce moment, mais aussi par tout ce qui a été subi par tou-
tes les sphères qui l’entourent et qui, à des moments décisifs de son
développement, ont contribué à structurer ses supports vibratoires
(L’Alchimie de la Vie, éd. du Rocher, 1983, p. 131).
...
CJ aussi Évoiuition
Construire un nouveau regard 235
Créativité
Culture
aussi Contexte
Différence(s)
Ce que je crois = les vraies différences entre les individus sont celles qui
existent entre lagestion de leur potentiel et leur potentiel réel... Nous sommes
riches de nos différences, (toutes : artistiques, génétiques, intellectuelles,
236 Construire aujourd’hui avec hier et demain
sexuelles), et de :notre unicité. Le droit à la différence s’enseigne, s’apprend,
se conquiert.
...
Auteurs :
A. JACQUARD : <:(il ne s’agit pas de nier les différences, mais de s’en enrichir,
de s’en enchanter, et pour cela de les regarder en face, d’en préciser la
nature et d’en comprendre l’origine )) (Préface de Moi et les Autres, Seuil,
Point Virgule, 1983 ;cf. aussi L’Éloge de la différence, Point, Seuil, 1978).
CJ C. LEWONTINet al. : la différence sexuelle commence dans la vie
embryonnaire (op. cité).
L.A. MACHADO:«la différence entre un homme primitif et un homme
civilisé n’est pas biologique mais éducative )) (Le droit a l’Intelligence,
p. 13, Écono.mica, 1982).
CJ A. THÉVENIN : Enseigner les différences, (Éd. Études vivantes, Montréal,
1980).
...
Difficultés
Auteurs :
CJ G. RACLE: La Véritable Dyslexie: un problème neurologique in
Communication et langages, no 67, 1986.
Cf.A.M. GALAIIURDA : La dyslexie et le développement du cerveau, La
Recherche, vol. 16, no 167, juin 1985.
C j LEWONTINR. et al. : Le dysfonctionnement cérébral léger, (op. cit.
p. 223-228).
CJ E VELLUTINO: La dyslexie, Pour la Science, no 115, mai 1987.
...
Dualité/Dualisme
Auteurs :
BATESONG. : ((personne, après tout, n’a jamais vu ou expérimenté une
matière indistincte et sans forme )) (Vers une Écologie de l’Esprit, Seuil,
I, 1977, p. 21)l.
Construire un nouveau regard 237
/ texte »,(( territoire/ carte )), (( être/ devenir »,(( intuition/ logique )), etc. la
barre oblique soit lue : (( considérer les deux aspects de... )) (Not one, not
two in Coevolution Quaterly, Fall 1976, Sausalito, California).
Écriture
Auteurs :
E. GUILLÉ& C. HARDY: les alphabets sont des symboles qui émettent
des ondes de forme. <( Ces énergies peuvent être reçues s’il y a le bon
récepteur et s’il est fonctionnel, transmis s’il y a le bon ordre topolo-
gique... )) (op. cit., p. 220).
Cf- D. de KERCKHOVE : Effets cognitfs de l’alphabet in Pour comprendre
1984, Corn. Can. pour l’U.N.E.S.C.O., Ottawa, 1984.
Cf:Paul KLEE: l’homme a su peindre et danser très longtemps avant qu’il
n’apprenne à écrire et construire (op. cit.).
D. LABBÉ : les rapports de l’homme et de l’écriture ont changé (( ... Et si
nous écrivions sur des tablettes de cire avec un stylo ? N dans L’écriture
et ses outils, Humanisme et entreprise, no 142, déc. 1983.
Entropie
Auteurs :
E. GUILLÉ& C. HARDY: (( le support vibratoire ne peut évoluer que si
238 Construire aujourd’hui avec hier et demain
les énergies vibratoires qui l’animent diminuent au point de disparaî-
tre momentanément )) (op. cit. p. 238).
Cf:1. PRIGOGINE & I. STENGERS : La Nouvelle Alliunce, Gallimard, 1979.
Cf: aussi Évolution Équilibre
Environnement
Auteurs :
E. HALL: L‘homme et son environnement se façonnent réciproque-
ment )) (La Nouvelle Communication, Seuil, 1981, p. 197).
R. LEWONTIN et al. : ((Tout environnement est en constante modifica-
tion à cause de l’activité de tous les organismes qui s’y trouvent D (op.
cité, p. 30).
Cf: R. MURRAYSCHAFER: l’environnement sonore change qualitati-
vement et quantitativement (Le Paysage Sonore, Lattès, Paris, 1979).
...
Cf: aussi Changement, Contexte, Entropie, Système
Équilibre
Auteurs :
J. PIAGET : l’équilibre est atteint quand l’adolescent comprend que la
fonction propre de la réflexion n’est pas de contredire mais de prévoir
et d’interprétler le monde de diverses manières ; ce qu’il faut désormais,
c’est le transformer )) (Six études de Psychologie, Gonthier, Paris, 1964).
I. PR~GOGINE & I. STENGERS : (( l’équilibre résulte d’une compétition entre
les facteurs énergétiques et entropiques )) (La Nouvelle Alliance, Galli-
mard, 1979, p. 141).
Cf:Hans SELYE: l’organisme réagit non pas au stimulus de l’environnement
mais de façon à garder l’équilibre. (Émission post mortem A.2, 28.10.85,
1.
Cf.N. TINBERGEN
: permettre la réalisation de (( chaînes d’action )) (Curious
Naturalists, Rasic Books, N.Y., 1958).
J.-D. VINCENT: (( l’état central est, par définition, fluctuant )) et la définition
Construire un nouveau regard 239
Auteurs :
G. BATESON: (( ...nous pouvons procéder à une mise en ordre des processus
d’apprentissage en fonction d’une classification hiérarchisée des types
d’erreurs qui sont à corriger au cours des divers processus d’apprentis-
sage )) (Vers une Écologie de l’Esprit, I, Seuil, 1977, p. 260).
D. DESCOMPS: (( l’erreur peut ne pas être considérée comme un produit
fini ou un aboutissement, mais comme une dynamique de production
de sens D, ((La dynamique de l’erreur D, Actes du Colloque, 1986, Le
Cerveau et ses Implications Pédagogiques et Sociales, G.E.R.I.P., Vil-
leneuve-sur-Lot.
...
CJ Performance Réussite
Évaluation
Auteurs :
A. BINET: (( il faut dénoncer le grossier pessimisme qui consiste à dire que
l’intelligence d’un individu est une grandeur fixe )) (Les idées modernes
sur les enfants, 1911).
E. de BONO:aucune idée n’est 100% vraie ou 100% fausse. L‘esprit très
intelligent semble préférer penser (( en réaction )) et non (( en projection ».
Se méfier du (( piège de l’intelligence )). (( L‘évaluation de l’intelligence (...)
ne m’intéresse pas spécialement. (...) Je m’intéresse davantage à la
conception d’outils de réflexion et de méthodes de formation qu’a
l’évaluation des capacités naturelles (...). Des gens très intelligents
peuvent se révéler plutôt mal doués pour réfléchir. )) (Réfléchir mieux,
Éd. d’organisation, 1985, pp. 15 et 16).
CJ E CAPRA: l’observation implique toujours l’observateur (op. cit., p. 144).
240 Construire aujourd’hui avec hier et demain
CJ Ph. MEIRIEU
: un objectif valable de l’évaluation : faire atteindre une
capacité (L’école mode d’emploi, E.S.F., 1985, p. 68).
A. SCHEFLEN : (( comment pouvons-nous dire que l’information a été
transmise et perçue ? Théoriquement, nous pouvons mesurer la quantité
d’information transmise en déterminant l’exécution idéale du pro-
gramme par évaluation des avertissements, des retards, et des défail-
lances )) (La Nouvelle Communication, Seuil, 1981, pp. 156-157).
cj:I. N. R.f? Recueil d’instruments et de Processus d’Évaluation Formative,
tomes I et II, juin 1980.
...
Cf: 0 Objectif Performance Intelligence
Évolution
Auteurs :
CJ T. BUZAN4% T. DIXON: The Evolving Brain (David & Charles,
Vancouver, 1978).
E. GUILLÉ & C. HARDY: (( De l’interaction des deux types de forces
opposées (gravitationnelle et électromagnétique d’origine cosmique), il
va résulter un équilibre dynamique, évolutif (. ..) qui est responsable
de la forme typique de chaque organe et chaque organisme. Ainsi sur
le plan physique, la présence de ces deux aspects : l’un qui introduit
de la répétition et l’autre qui introduit du changement, est le facteur
essentiel d’évolution D (op. cit., p. 192).
CJ A. JACQUARD : le don de l’évolution est la capacité à imaginer un projet.
Intervenir au-iourd’hui pour construire demain (op. cit.).
H. REEVES: (( Nous avons été engendrés dans l’explosion initiale, au cœur
des étoiles et Idans l’immensité des espaces intersidéraux )) (Patience dans
l’Azur, Seuil, 1981, p. 19).
Cf: P. RUSSEL : ï‘he awakening earth, our next evolutionary leap, Routledge
and Kegan Paul, 1982.
Habitude
Auteurs et sources :
CJ G. AZÉMAR:l’habitude ne se définit pas par l’acte extérieur mais par
Construire un nouveau regard 24 1
la subordination de l’acte à une nouvelle organisation (Vers une étho-
pédagogie, I.N.S.E.P., nO4, 1979).
Pour les changements d’habitudes: cf. les auteurs de l’École de Palo Alto
(G. BATESON,E. HALL,P. WATZLAWICK, etc.) et certaines techniques
de la Programmation NeuroLinguistique :
Cf.CAYROL& SAINT-PAUL, Derrière la magie, InterÉditions, Paris, 1984.
.’ R. BANDLER: trad. Un cerveau pour changer, InterÉdition, 1990.
C
...
Image de soi
Auteurs et sources :
G. BATESON& A.E. SCHEFLEN:«Les règles mêmes de la perception de
soi, les règles qui gouvernent la formation d’une image de soi, sont
modifiées par la façon dont les autres reçoivent nos messages. )) (La
Nouvelle Communication, Seuil, 1981, p. 134).
Les techniques d’Analyse Transactionnelle;
Cf. A. CARDON: Jeux pédagogiques et analyse transactionnelle, les Éditions
d’organisation, 198I.
’ C G. JAOUI: Le Triple Moi, Laffont, 1979.
CJ M. JAMES 8z D. JONGWARD : m e People Book, TransactionnelAnalysis
for students, Addison Wesley Publ. Company, 1975.
C.’ V. LENHARDT : L’Analyse transactionnelle, concepts et procédures...,
Retz, 1980.
Les techniques de la Programmation Neuro-Linguistique :
Cf: A. CAYROLet J. de SAINT-PAUL, op. cit.
Cf. R. DILTS: Applications of Neurolinguistic Programming, MetaPubli-
cations, 1983.
...
Inné, cf. Intelligence
Intelligence
-
Ce que je crois = revenir à l’étymologie : (( inter-legere )) : discerner
comprendre apprécier.
-
+ +
(Autre date) : intelligence = potentiel maîtrise des outils expérience.
La technique est imbriquée dans l’outil.
(Autre date) : notion essentiellement dynamique.
242 Construire aujourd’hui avec hier et demain
Intériorisation
Auteurs et sources :
Cf: les techniques de méditation, relaxation, concentration, yoga.
Cf: Miguel ESTRELLA : être disponible pour recevoir le message.
Cf: P.R. ETÉVENON : LES aveugles élouis, A. Michel, Paris, 1984.
Cf: M. FLAKet J. de COULoN : Des enfants qui réussissent, É,pi, 1985.
SATYANANDA S. : Yoga Nidra, Satyanandashram, Paris, 1980.
...
Lecture
Objectif
Ce que je crois : l’objectif est inséparable de la source (nature, instruc-
tions), des conditions, des critères d’évaluation, du comportement. Faire
atteindre une disponibilité, une capacité est plus important que de faire
atteindre une performance.
Auteurs : très nombreux depuis B.S. Bloom (1969) :
Cf: R. MAGER: Comment définir les objectqs pédagogiques, Gauthier
Villars, 1971.
Cf: G. LANDSHEERE : Définir les objectgs de l’éducation, P.U.F., 1975.
244 Construire aujourd’hui avec hier et demain
Occident
Performance (tâche)
Processus
Ce que je crois : le processus est sans doute la notion la plus essentielle
à (re?)découvrir par l’enseignant. Un processus est tout à la fois énergie,
évolution, progression, temps et espace.
Les auteurs :
L‘École de Palo Alto reprend, d’une part, certains aspects de la théorie de
Freud (seuls certains aspects du processus de la communication humaine
peuvent accéder à la conscience ; l’élaboration des messages s’effectue par
le truchement de processus primaires). Elle analyse, d’autre part, de nouvelles
approches (digitales et analogiques) ainsi que l’aspect interactionnel ou
interpersonnel.
G. BATESONet SCHEFLEN:((la plupart des processus mentaux (y
compris, en particulier, le processus de perception lui-même) ne peuvent être
contrôlés par la conscience. L‘inconscience est une nécessité de l’économie
des organisations hiérarchiques )) (La Nouvelle Communication, Seuil, 198I,
p. 121-2).
Cf: A. WILDEN: System and Structure Tavistock Publ., 1980.
Réel & réalitéAmaginaire
Ce que je crois : le cylindre éclairé d’en haut projette un cercle d’ombre ;
éclairé latéralement, l’ombre a la forme d’un rectangle. Deux représentations
pour le même objet : où est la réalité ? (Cf. Hampden-Turner, 1981, p. 9).
Ce que je crois encore: toute idée générale et unique sur la réalité est
vaine.
Auteurs :
C
’ HAMPDEN-TURNER C . : L’Atlas de notre cerveau, les Éd. d’Organi-
sation, 1990.
M. CLYNES: (( Without Time, matter cannot exist )) (Sentics, Anchor press,
Doubleday, 1978, p. 199).
Cf: G. EPSTEIN(Psychologue à 1’Institute for the advancement of Health,
N.Y.) : l’imaginaire est concret, directement appréhendé par nos sens tournés
vers l’intérieur par un acte volontaire. L‘imaginaire n’est pas soumis aux
mêmes lois que la réalité physique. La réalité physique se déroule dans le
temps. L‘image n’a ni passé ni futur, elle n’est pas liée au temps. (( Pas de
réalité physique )) signifie (( pas de temporalité ». Nous n’avons pas de rêves,
ou d’images, nous les vivons ou les habitons.
C . E. MORIN: il n’y a pas de frontière entre le réel et l’imaginaire.
C. SINGER : ((la réalité est confondue avec l’échafaudage compliqué des
impératifs économiques et de la législation sociale )) (Les ages de la Vie, A.
Michel, 1983, p. 47).
Cf:P. WATZLAWICK : La réalité de la réalité. Confusion, Désinformation,
Communication, Seuil, 1978.
’ C aussi le mythe de la Caverne dans la République de Platon, œuvres
complètes, trad. L. Robin, 2 vol. La Pléiade, Gallimard, (1940-2).
...
246 Construire aujourd’hui avec hier et demain
Réussite/échec
Auteurs :
Cf:R. BANDLEF:: croire en l’incapacité d’apprendre, c’est se baser sur des
théories anciennes et sur la pathologie du cerveau. Maintenant, on sait que
le cerveau est beiiucoup plus flexible qu’on ne le pensait. I1 s’adapte remar-
quablement trad. Un cerveau pour changer, InterÉdition, 1990.
Cf:M. FLAKet J. DE COULON : Des enfants qui réussissent, Épi, 1985.
Cf:A. DE PERBITI: Taille de la classe, résultats et vie scolaire in École et
Socialisme, no 29, déc. 1983.
Cf:M. CHERKAOUI : Les paradoxes de la réussite scolaire, P.U.F., 1979.
Cf:R. ROSENTHAL& L. JACOBSON: Pygmalion Ù l’École, Casterman,
Paris, 1973.
Cf:L.V. WILLIAMS: Deux cerveaux pour apprendre, Les Éd. d’organisa-
tion, 1986.
...
Cf:aussi performance
Système
Auteurs
E. MARC et D. PICARD: « u n système est un ensemble d’éléments en
interaction, tels qu’une modification quelconque de l’un d’eux entraîne une
modification de tous les autres )) (L’école de Palo Alto Retz, 1984, p. 21).
E. GUILLÉ & C . HARDY: (< l’homme, toute comme le cosmos, est sou-
mis à un système complexe de champs électromagnétiques susceptibles d’inte-
ragir entre eux H (p. 129). << Un système est défini par la nature et le nombre
de ses composants et par toutes les interactions susceptibles d’exister à un
moment donné entre les composants de ce système D (op. cit., p. 175).
A. KORZYBSKI : «je fus amené à fonder mon analyse sur la conception
bien plus complexe de l’organisme-comme-un-tout-dans-un-environnement n
Construire un nouveau regard 247
(Ce que je crois, Int. of Gen. Semantics, 1979, trad. S. Schaefer & J.C.
Denis).
R. LEWONTIN et al. ((un organisme vivant (humain par exemple) est un
assemblage de particules subatomiques, un assemblage d’atomes, un assem-
blage de molécules, un assemblage de tissus et d’organes. I1 n’est pas d’abord
un ensemble d’atomes, ensuite un ensemble de molécules, puis un ensemble
de cellules : il est tout cela à la fois )) (op. cit., p. 347).
Cf:I. PRIGOGINE, La thermodynamique de la vie in La Recherche, vol. 3,
24juin 1972.
J. DE ROSNAY: ((la cellule d’un organisme vivant peut être considérée
comme un système ; elle constitue une totalité qui obéit à des règles précises
(...). La cellule apparaît comme un système auto-régulé, transformateur
d’énergie, capable à tout moment d’équilibrer sa production en fonction de
sa consommation interne et de l’énergie dont elle dispose )) (Le macroscope,
Seuil 1975).
C’ L. VON BERTALANFFY : un système ouvert est régi par les principes
de totalité, rétroaction, homéostasie, équifinalité (= le système parvient à
un état temporellement autonome, indépendant des conditions initiales et
déterminé uniquement par les paramètres du système) (Théorie Générale des
systèmes, Dunod, 1973).
...
Temps
Carrel.
C’est vrai de l’enseignant, c’est vrai de l’apprenant.
Leurs deux marbres ne prendront forme que s’ils se sculptent eux-mêmes.
Alors leur dialogue sera riche.
Une enquête menée en 1985 a révélé que si quelques (rares) finalités
cognitives sont tenues pour prioritaires à la fois par les élèves, les parents
et les enseignants, les uns et les autres considèrent que lesfinalités affectives
ne sont pas prises en compte par le système éducatif. Les enseignants et les
parents placent la tolérance à la huitième place (sur 40), mais les élèves ne
considèrent pas cet objectif comme très important. Et pourtant ... dès la
Maternelle, l’intolérance fait des ravages à l’école ! (1)
Les conclusions de cette enquête rejoignent celles d’une enquête effectuée
quinze ans auparavant, en Belgique (2). Les auteurs estimaient que (( l’on peut
affirmer, sans crainte de se tromper, que le domaine des objectifs affectifs
constituera l’un des objectifs prioritaires de la recherche en éducation au
cours des prochaines décennies ».
Où en est-on aujourd’hui ? I1 semble urgent d’intégrer la dimension affective
dans l’interventicm pédagogique. La neuropédagogie peut y contribuer en
soulignant que l’harmonie entre le cognitif et l’affectif est indispensable à
un apprentissage efficace.
Les pages qui précèdent ont tenté de montrer ce que peut être un itinéraire
lorsque l’être hurnain, qu’il soit apprenant ou formateur, choisit de croître
pour s’accomplir. se réaliser - selon les termes d’Erich Fromm - (( opter
pour devenir une personnalité productive ». Ces pages ont aussi tenté de
cerveau est (beaucoup) plus vieux que l’école. I1 est le seul à pouvoir répondre
aux questions qu’il se pose. Mais les réponses n’apparaîtront pas tant que
nous traînerons derrière nous le fantôme de certaines théories, celles qui font
de l’homme un être duel, divisé et figé dans le temps.
K L’avenir du monde est suspendu au sot.@‘e des enfants qui vont à l’école»
(Le Talmud)
Toute personne qui s’est engagée dans une recherche connaît le vertige
et l’angoisse qui s’emparent d’elle lorsque le moment est venu de commu-
niquer ses conclusions, et qu’elle mesure l’étendue de son ignorance, l’absence
des données dont elle aurait eu besoin pour parfaire sa tâche, ou, à l’opposé,
l’abondance des informations qui arrivent chaque jour de toutes parts,
risquant d’ébranler ou de neutraliser ce qui a été construit...
I1 faut des années d’analyse pour une heure de synthèse, rappelait Fustel
de Coulanges. Cette heure est venue et le vertige se manifeste, certes (mais
non l’angoisse): la tâche à accomplir est immense, et les ressources à
mobiliser sont considérables.
Vertige.. . accompagné d’espoir, car les ressources existent.
Le domaine de la réalité cérébrale, plus qu’aucun autre sans doute, exige
que des précautions infinies soient prises mais, aussi, que de nouveaux outils
de précision soient forgés pour qu’à un âge nouveau, correspondent des
savoir-faire nouveaux.
I1 aura fallu des siècles pour rouvrir le statut de l’observateur de Maitre
cerveau (1). Non seulement il tient encore dans ses plis son mystère, mais,
pour beaucoup, il reste haut perché, inaccessible.
Notre civilisation n’en est pas à un paradoxe près: à notre époque de
( I ) Paul VALÉRY n’a écrit que les deux premiers vers d’une fable parodique :
Maître Cerveau sur son arbre perché
((
deuil des croyances, on trouve normal de tout gérer... sauf les ressources
cérébrales !
La première partie de ce livre a tenté de montrer qu’il était possible
d’établir une passerelle entre les neurosciences et la pédagogie, et que l’apport
des unes et les exigences de l’autre peuvent et doivent se rencontrer de toute
urgence, pour entamer un dialogue qui ne s’est fait que trop attendre.
L‘apprentissage rie doit pas être coupé de sa propre biologie, pas plus que
la biologie ne s’arrête à la naissance d’un organisme, ou n’est limitée à l’état
de santé de l’individu. Un potentiel qu’on ignore est un potentiel perdu. I1
n’y a pas d’abîme insurmontable entre les potentialités d’un apprenant et
ses espoirs de réalisation.
Nous vivons dans une société malade qui conditionne l’homme et le
détourne de lui-même : il nous faut donc inventer des rapports plus normaux
entre l’homme-apprenant, ce qui l’entoure et ce(1ui) qui l’enseigne. I1 nous
faut créer. Créer cles outils et des techniques transformatrices. Créer à l’école,
mais aussi et surtout dans le quotidien, car le quotidien renouvelé (avant
l’école) envahira 1ôt ou tard l’école.
Dans la deuxième partie, les bases d’une méthodologie cohérente avec
le fonctionnement du cerveau ont été placées autour des trois pôles consti-
tuant l’architecture d’une pédagogie compatible avec un apprentissage
bionomique. Dans cette pédagogie, la gestion des ressources de l’apprenant,
devient la priorité de ceux qui ont charge éducative. Comprendre, faire,
laisser-se-faire : trois pôles, trois piliers mais un seul mouvement et un seul
rythme, celui qu’impose une pédagogie différenciée dont la réalité neurophy-
siologique n’est plus à démontrer.
Face aux différences réelles, l’appel est à construire, se construire, en
s’adressant aux ériergies qui animent l’individu et son contexte, en se libérant
des appréhensions d’un inconnu désormais mieux connu. Lorsqu’on
abandonne la vision linéaire et mécanique de l’homme et de la vie, le parcours
devient plus vaste, les rencontres plus riches.
Certains mots n’ont plus de sens : (( supérieur )), (( inférieur », (( fort D,
(( faible D, (( dons ». D’autres mots font vivre : (( voir », (( entendre )), (( décou-
Un problème résolu, un obstacle surmonté n’est pas une fin en soi mais
un exemple et un tremplin pour résoudre d’autres problèmes, pour aller plus
loin, pour faire de nouvelles découvertes.
APPRENDRE ET ÊTRE
DEUX PROPOSITIONS
(2) Le modèle de la double hélice a été inspiré par la lecture de l’admirable livre de
HAMPDEN-TURNER (1990), lui-même influencé par la pensée de Silvan TOMKIN, Marie
JAHODA, HEGEL,A. KOESTLER, BUCKMINSTER-FULLER.. .
Confirmation
Dépassement de soi Mise en synergie
Participation Expérimentation
à l’environnemenit (risques)
Perception
Mon identité
individuelle
- L‘institution locale (i) fait partie d’un ensemble plus vaste (1) : Académie
I e l
l I
-
concernent essentiellement les relations A -
a, E - -
e, a e. La relation
I i sera simplement mentionnée ici, car elle dépasse le cadre de cet ouvrage.
Deux étapes successives sont suggérées :
I) une prise de conscience préliminaire au niveau de
A-a
E-e
et une négociation au niveau de 1 i -
Construire pour demain 257
-
2) des contrats a e, a i, e i.
.+ -
Le contenu de ces contrats sera esquissé, sans qu’il soit nécessaire
d’aborder ici les modalités : elles sont spécifiques de chaque situation.
dialogue pédagogique)
- freins, préjugés (outil : check-list)
émissions T.V.)
- ses objectifs professionnels, familiaux, sociaux, de développement per-
-
-
E e :prise de consciencepar l’enseignant de :
sa conception de son rôle (test projectif, questionnaire, check-list)
- son attitude face à la pratique (id.)
-
-
Le contrat e a portera sur :
les étapes de l’itinéraire (prise d’information, traitement, production)
- les stratégies de l’apprenant (le (( comment »)
quand? où?)
- le rôle de chacun, la relation d’aide,...
-
-
Le contrat e i portera sur :
la formation de formateur
- la recherche
- les conditions matérielles d’enseignement
- le statut, la carrière...
- le recrutement
-
Le contrat a i portera sur :
- le règlement
258 (Construireaujourd’hui avec hier et demain
L‘idée de contrat didactique n’est pas neuve. Elle mûrit lentement depuis
des années. Le m.ot plus que la chose effraie certains. On lui préférerait, sans
doute, protocole ou projet. Mais les concepts d’engagement, de responsa-
bilisation, d’organisation, et surtout le respect de la durée (le temps de
l’autre. ..) sont précisément ce dont le monde d’aujourd’hui a le plus besoin.
Pour que le monde ait enfin un avenir, un véritable avenir, il faut lui porter
un vrai regard: un regard à quatre dimensions dans lequel la dimension
temporelle ajoute au relief la dynamique de l’Énergie contenue dans le vivant.
Ce regard, il est urgent que le formateur le porte sur l’enfant, I’appre-
nant et, auparavant, sur lui-même.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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recenti acquisizioni di biofiica cité par MÉTADIERJ.
STAPP H.P. (1987), Théorie quantique de la mesure et place de l’homme
dans la nature, Actes du Colloque de Venise Lu Scienceface aux conjîns
de la Connaissance, édités par les Éd. du Félin, Paris.
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LISTE DES FIGURES
Pages
1. Les aires cérébrales ......................................... 33
2. Nos trois cerveaux (D. Blondiaux) ........................... 49
3. Le chemin de l’information visuelle ........................... 57
4. Les 2 hémisphères : complémentarité et non opposition ........ 62
5 . Le mécanisme d’auto-régulation du cerveau ................... 104
6. L‘apprenant vu par lui-même (D. Blondiaux) .................. 135
7. Apprentissage et créativité ................................... 143
8a. Les composantes de la situation d’apprentissage ............... 183
8b. Attitudes de l’enseignant face à son enseignement .............. 183
9. Approche systémique de l’apprenant .......................... 189
10. Évolution du volume cérébral au cours des millénaires ......... 192
11. Le cerveau, organe de l’apprentissage ......................... 195
12. Profil d’un groupe .......................................... 199
13. Caractéristiques des gestions visuelle et auditive ............... 202
14. Une interpellation totale de la gestion cérébrale ................ 213
15. Les canaux d’accès a l’information ........................... 214
16. Lire quoi ? pour quoi ? où et quand ? comment ? (D. Blondiaux) 225
17. La double hélice ............................................ 254
18. Le contrat : relations et espaces pédagogiques ................. 256
LISTE DES TABLEAUX
Pages
1. Évolution des théories et découvertes sur le cerveau ......... 189-191
2. Techniques d’exploration cérébrale ......................... 191
3. Trois cerveaux en un (MacLean) .......................... 192
4. Corrélation entre développement cérébral et comportement . . 193-194
5 . Les chiffres dle notre potentiel ............................. 196
6. Les mots-cléa représentant les caractéristiques du cerveau .... 196
7. Les deux gestions hémisphériques (représentation linéaire) ... 197
8. Coopération des 2 hémisphères ............................ 198
9. Déficits des hémisphères gauche et droit .................... 198
10. Profis visuel et auditif .................................... 200-201
11. Éléments pour établir un a cliché linguistique )) .............. 202
12. Les causes d’oubli ........................................ 207
13. Mémoire à court terme et mémoire à long terme ............ 209
14. Facteurs physiques de l’attention discriminative ............. 210
15. Facteurs physiques de l’attention pendant des tâches de raison-
nement .................................................. 211
16. Grille d’observation d’un apprenant ........................ 212
17. Grille d’observation de la saisie d’information ............... 217
18. Parcours pluiiels ......................................... 219
LISTE DES QUESTIONNAIRES
Pages
Discerner sa gestion préférentielle ................................. 184
Évaluer ses besoins en formation ................................. 186
Discerner ses habitudes perceptives (périphériques/focaIisantes) ...... 216
Auto-questionnaire de l’enseignant sur sa démarche ................ 220
Questionnaire destiné à l’élève sur sa/ ses stratégie(s) ................ 220
Questionnaire du lecteur ......................................... 224
INDEX THÉMATIQUE
Abstraction, 44, 48, 55, 56, 59-60, 144, 249 ; attentes, 136, 181, 200, 257 ;
146, 154, 160, cf. concret. attitudes, 86-7, 114, 118, 129, 135
Actualisation, 102, 148. (fig. 6), 136, 186, 212 (tabl. 16), 227 ;
Acquisition, I l , 17, 39, 54, 68, 71, 84, bionomique, 11, 20, 123 ; blocages,
86, 104, 124, 127-130, 132, 134, 143 55, 74, 114, 210, 218, 223, cf. diffi-
(fig. 7), 154, 162, 206. cultés ; concepts sous-jacents, 11,
Adaptation, 18, 25, 35, 55, 56, 93, 95-6, 23-4 ; conditions favorables/optima-
113, 123, 129-30. les, 50, 88, 13, 133, 141, 147 ; con-
ADN, 40, 190, 253. tenu, 22, 118, 134, 142, 154, Partie
Adolescence, 48, 53-4, 60, 96. III ; contexte, 22, 129, 137 ; contrat,
Adulte, 50, 52, 59-60, 96, 138, 146-7, 20-1, 25, cf. contrat ; contrôle, 110-1,
153, 157. 155 ; définitions, 22, 123 ; démarche,
Affectivité, 24, 36, 47, 50, 66, 70-1, 76, 136, cf. partie III ; différencié, 177,
79-80, 84, 88, 94-6, 105, 114, 124, cf. différences ; difficultés, 160, 162,
133, 136, 141, 147, 153, 167, 207, 199, 210, cf. blocages ; disponibilité,
248, cf. cerveau, lobes frontaux et cf. potentiel ;efficacité, 85, 92, 100,
système limbique. 108, 178, 210, 218-9, 226, 248, cf.
Agressivité, 50, 128, 161, 183. conditions favorables, cf. performan-
Aide (relation d’), 138-140, 146, 159, ces ; erreur, (causes d’), 130, 134,
163, 185, 257. 215 ; évafuation, 18, 34, 118, 155, cf.
Alcool, 115, 168. résultats ; expérienciel, 146-7 ; fina-
Alphabet, 52 ; -isation, 64, 114, 166, cf. lité, 23, 118, 257 ; freins, 186, cf.
analphabétisatisme. obstacfes, difficuftés ; gestion, 22-3,
Alternance, 112-3, 203, 209, 226 ; 132, 136, 147, 185, 196-7 (tabl. 7),
cf. fluctuations. 200, 202 (fig. 13), 213, 218 ; inhibi-
Amont (en), 20, 22-3, 117, 134, 177 et tion, 104, 114, cf. affectivité, filtres,
sv., 181, 252. (dé)motivation ; intégration, 68, 153,
Analogi(qu)e, 102 et sv., 107, 129-30, itinéraire, parcours, 21, 129-30, 136,
141, 143, 159, 172, 197, 207, 253 ; cf. 144, 148, 178, 213, 215, 218-9
métaphore. (tabl. 18), 224, 257 ; langue étrangère,
Analphabétisme, 64, 114. 18, 110-1, 165-9, cf. anglais ; méca-
Analyse, 48, 60, 66, 80, 107, 141-2, 155, nismes, 158, cf. processus ;modèle,
159, 167, 172, 216, 221-2, 251. 117, cf. cerveau ; modèle; objectif,
Anglais, 135, 151, 165-6, 249. 91, 118, 128, 134, 139, 147, 154, 172,
Applications, cf. pédagogie. 207-8, 214, 257 ; observation, 25, 37,
Apprentissage(s), 11, 17, 54, 70, 87, 91, 136, 146 ; organe, 22 cf. cerveau ;
94-5, 147, cf. conscientisation ; acte, partenaires, 25, 173, 204-5, 255, cf.
18, 20, 22-4, 29, 32, 39, 47, 70, 95, situation, et contrat ;potentiel, 129,
100, 123-4, 127 et sv., 129-30, 138-9, 151 et sv., cf. cerveau ; processus, 20,
278 J’apprends, donc je suis
22, 39, 88, 118, 134, 143, 145 ; p r o - 32, 69, 83-4 ; 86, 91-2, 203 et sv.,
fil, 25, 64, 128, 144, 147, 196, 200-2 206 ; activités, 32, 35, 61, 70, 99,
(tabl. lo), cf. pédagogie, diagnostic ; 100, 105, 112-3, 145 et sv. ; âge céré-
projet ; 132, 134, cf. objectif; res- bral, 44, 114 ; aires, 43, 55-6 ; cf.
sources (et gestion), 23-4, 121 et sv., zones ;analogies, 102 et sv. ; associa-
128-9, 257, cf. cerveau, performan- tivité, 59, 82, 101, 140, 146 ; asymé-
ces ; résultats, 112, 134, 142, 145, trie, 61, cf. différences ; câblage, 42
155 ; réussite/échec, 23, 130, 136, et sv., 51, 102, 118 ; capacités, carac-
149, 159, 164 ; rythmes, 68, 118-9 ; téristiques, 54-5, 99-115, 151 ; carto-
situation, 24, 39, 95, 128, 137, 168, graphie, 34, 70, 203 ; chimie, 32, 36,
171, 182 ; stades, cf. processus ; stra- 83 ; complémentarité, 70, 99 ; com-
tégies, 23, 77, 111, 130, 146, 154, plexité, 50, 101, 133 : comportements,
159, 187, 213, 257, tâches, 88-9, 134, (relation...), 45 et sv., 83 et sv. ; con-
197, 209, 213 ; transfert, 106, 154; nectivité (inter-), 51, 60, 61, 81, 101 ;
types, 87, 129, 133 ; variables, 23, 66. corpus callosum, 56-58, 101 ; cortex,
Aptitudes, 55, 152, 231, cf. apprentis- 32, 41-2, 46, 48-50, 55, 58, 89, 139,
sage, ressources. 204 ; dendrites, 55, 74 ; développe-
ARN, 74, 75. ment phylogénétique, cf. évolution
Assimilation, 20, 95, cf. acquisition. ontogénétique, cf. maturation ; diffé-
Attention, 20, 22, 24, 34, 52, 69, 76, 84, rences ; 59, 84, 86 ; dynamisme, 39
86, 89-90, 93, 94, 108, 128, 132, 137, et sv., 5 0 ; ennemis, 113, 115, 226;
162-3, 209, 210 (tabl. 14), 211 évolution, 25, 45 et sv., 65, 102, 113,
(tabl. 15), 231 ; mécanismes, 88-90 ; 190-1 (tabl. 1 ; fig. 10, tabl. 3), 192 ;
sélective, 34, 69, 79 ; types, 89 et sv. exploration, 22, 31 et sv., 61, 83, 191
Attitude, 93, 137, 1140, 157, 232, 182 -3, (tabl. 2), 203 ; fautes contre le, 117,
209, 257, cf. alpprentissage. 127, 147 ;femmes, 64, 93 :fonction-
Audition, 35, 39, 41,48, 65, 68, 73, 139, nement, 20, 23-4, 32 et sv., 68, 92,
141, 143, 146, cf. système auditif. 117, 142, 151, 15 ; conception méca-
autisme, 47, 138. niste, 31, 35, 42 ; conception multi-
Automatismes, 47, 48, 70, 87, 90, 205, dimensionnelle, 102-115 ; conditions
209. optimales, cf. hygiène cérébrale ;for-
Autonomie, 47, 61, 100, 105, 118, 134, mation réticulée, 93-4, 90, 92, 115 ;
157, 178, 232. gliales (cellules), 114-5 ; hémisphères,
Auto-(ré)organisatim, 36, 105, 110. 25, 31, 60-70, 101, 105, 114, 133,
Auto-régulation, 35, 104, 105. 141-5, 149, 159, 172, 196-7 (tabl. 7),
Aval (en), 20, 117, 134, 177 et sv., 252. 204, 213 ; coopérationicomplémenta-
rité/équilibre, 66-7, 197-8 (tabl. 8 et
Barrière fonctionneille (cerveau), 48, 119, 9), 204 ; déficit/faiblesse, 198-9
149. (tabl. 9) ; hormones, cf. hormones,
Biofeedback, 83, 86, 89, 113, 162. neurotransmetteurs ; hygiène céré-
Biochimie, 159. brale, 111-115, 134, 172 ; influx ner-
Biologi(qu)e, 11, 24, 3 1, 41, 44, 46, 48, veux, 24, 29, 99, 108, 131 ; latérali-
58-9, 63, 65, 79, 84-5, 87, 91, 95, sation, cf. hémkphères ; limbique, 47
102, 108, 109, 123, 252. et sv. 73, 114, 123, 192 ; lobes fron-
Bionomi(qu)e, 11, 20, 75, 124, 252. taux, 44, 48-50, 5 5 , 58-60, 68, 69, 74,
Biophysique, 222. 86, 89, 94-5, 114, 149, maturation, 45
Biopsychosocial, 153. et sv., 50, 60-65, 102, 113-4, 133,
Blocage, 75, cf. apprentissage, difficul- 149, 193-4 (tabl. 4 ) ; stades, 45, 51,
tés, informationi. 53, 58-9 ; mécanismes, 36, 41-2,
BRAC, 131. 99-115, 128, 143, cf. fonctionnement ;
modèle(s) fonctionnel, mécaniste,
Calcul, 48, 54, 61, 67, 101. structural, 23, 31, 58-61, 102, 115 ;
Capteur(s), 41, 50, 171. myélinisation, 43-4, 50-1, 55-6 ; 58,
Catégories, catégorisation, 51, 52, 61, 100, 160 ; néo-cortex, cf. cortex;
90-2. neurone ; 25 et sv. 95, 100 et sv.,
Cellule, 44, 46, 63, 111, 149, 253 ; cel- 106, 108, 131 ; non-Iinéarité, 51, 102,
lules gliales, 36, 51, 100. 105, 107, 140 ; ondes cérébrales, 79,
Cerveau, 31-82, 130-136, 142 ; activation, 84, 86, 88-9, 107-8, 112, 131 ; orga-
Index thématique 279
nisation, 113, 133, 140, cf. structure ; Compréhension, 58, 60, 62, 93, 96-7,
plasticité, 43, 74, 102, 153 ; poids, 100, 102, 109-110, 119, 133, 139,
51, 54 ; potentiel, 11, 20, 24-5, 89, 140-5, 155, 178-9, 221, 233, 249.
99-115, 117, 194-5 (fig. 11) et Concentration, 112, 162, 178, cf.
(tab]. 5) ; processus, 23, 50, 73-4, attention.
123, 131, cf. mécanismes, fonctionne- Concepts (redéfinition des), 11, 25, 35,
ment rétroaction proaction, régénéra- 59-60, 61, 86, 124, 144, 155, 229 et
tion, 61 ; reptilien, 46-7, 91, 192 ; sv., cf. apprentissage, Temps,
ressources (et gestion des), 46, 67, 80, Espace ; concepts-clés, 25, 32, 140,
cf. potentiel ; rythmes, 34, 54, 68, 229.
85-6, 96-8, cf. ondes, chronobiologie ; Conceptualisation, 44, 48.
sélectivité ; 56, 61, 74, 103 ; structu- Concret, 54-5, 109, 136, 144, 159-60,
ration, 60, 149 ; cf. évolution, struc- 226, cf. abstraction.
tures, 45, 49, fig. 2 ; synapse, 51, 55, Connaissance(s), 87, 109, 127, 166-7,
74, 101, 131 ; zones associatives, 234 ; de soi, 87, 129, 136.
58-9, 100-1 ; corticales, 60, 67-8, 73 ; Conscience (sens multiples), 36, 74, 83,
motrices, 67-9 ; oculo-motrices, 68 ; 84-88, 105, 108, 115, 162, 210 ; états,
primaires, 59 ; sous-corticales, 43, 58, niveaux de, 86, 88, 161, 203 ; de soi,
61, 63, 73, 161, 206 ; visuelles, 68. 87, 88 ; modifications, 86, 107-9,
Champ perceptif (visuel...), 23, 40, 52, 113 ; perceptive, 88, 161 ;
143-4, 161. cf. vigilance.
Changement(s), 18 et sv., 24, 29, 44-5, Conscientisation, 92, 118, 139, 167, 172,
51, 54, 58, 61, 67, 73-4, 80, 88, 181, 184 et sv., 214, 256-8.
90-92, 96, 108, 118, 131, 138-9, 148, Contenu, 181 et sv., 233, cf. apprentis-
153, 155-6, 164, 184, 232, 249 ; atti- sage, pédagogie.
tude/résistance face au, 18, 22, 47, Construire, 24, 52, 55, 67, 102-3, 128,
91, 164. 132, 178, 213 et sv., 252.
Charte pédagogique, 172. Contexte(s), 19, 22, 36, 50, 77, 81, 113,
Chimie (bio-, neuro-), 35 et sv., 42, 74-5. 127, 132, 147, 149, 152, 155, 163-5,
Choix, 149, 207, cf. cerveau, sélectivité. 188, 207, 216, 234, 252.
Chronobiologie, 85, cf. rythmes. Contrat, 20-1, 25, 162, 173, 181-2, 205,
Chronopsychologie, 96. 255-8, cf. apprentissage.
Cliché linguistique, 137. Coopération, 90, 108, 152, cf. cerveau,
Code, 52 : codage, 106 ; décodage, complémentarité.
222-3, 226. Corps, 21, 35, 54, 96, 127-8, 133, 137,
Cognition, 53, 61, 63, 248 ; activités 139, 162, 201, 209-12, 221, 253.
cognitives, 32, 58-60, 64, 139, 151 et Cortex, cf. cerveau.
sv. ; dimension cognitive ; 22, 60, 72, Couleur, 52, 56, 81, 101, 109, 140-1,
76, 153 ; modèle cognitif (motiva- 142, 160, 207.
tion), 92 ; potentiel cognitif, 124 ; sti- Créativité, 36 53-4, 75, 81, 102, 105, 128,
mulation cognitive/développement, 140, 143-5 ; 149, 153-5, 186, 235,
59, 152 ; structures, 221. 252.
Commissurectomie, 61. Culture (influence), 51, 53, 65, 71, 77,
Communication, 11, 21, 41-2, 53, 66, 78, 85, 89, 95-8, 109, 123-4, 137, 147,
81, 84, 87, 92, 94-6 ; 98, 102, 109, 152, 165-6, 168, 222, 235 ; cachée,
111, 114, 117, 127, 132-3, 137, 139, 123 ; interculturel, 165.
147, 154, 185, 204, 213, 221, 224, Cybernétique, 30, 110, 253.
233, 249 ; compétence communica-
tive, 165 ; hormonale, 35, 42 ; neu- Déblocage, 143.
ronale, 102 ; synaptique, 42. Débit sanguin, 69, 203.
Complémentarité, 61, 67, 70, 87, 99, Décisions, prise de, 47, 48, 138, 154-5,
133, 143, 149, cf. cerveau. 161.
Complexité, 31, 50, 51, 96, 108, 133, Découvertes, 31, 35, 81, 100, 102, 103,
149, 162, cf. cerveau. 109, 149, 189.
Comportement(s), 24, 29, 34-5, 46, 50, Délinquants, 163.
53, 58, 61, 68, 80, 83-98, 110, 118-9, Dénomination, 61, 159.
138, 148, 155, 161, 165, 184, 249, cf. Désir, 95, cf. motivation ; affectivité.
cerveau. Dessin, 142, 145, 160, 183, 213, 220-1.
280 J’apprends, donc j e suis
Développement, 51, cf. cerveau, 140, 153, 163, 227, 238, 255 ; adap-
maturation. tation, 154 ; influences, 20, 47, 63,
Dialogue (pédagogique), 178, 248, 252. 64, 76, 77, 93, 103 ; interaction, 59,
Différences, 47-59-63, 66, 84, 97-123, 114, 152 ; sonore, 18-20 ; visuel,
235 ; droit à h, 119. 18-20.
Difficulté(s), 18, 47, 55, 75, 90, 128, 136, Équilibre (dés-, non-, hors), 18, 41, 50,
141, 159, 161, 236, cf. apprentissage. 68, 84, 91, 108, 113, 115, 118, 123,
Discontinuité, 40, 42, 53, 89, 95, 131. 124, 127-8, 131, 142, 148, 162, 167,
Discrimination, 58, 61, 65, 69, 137-8, 170, 182, 206, 238, cf. harmonie,
141, 163, 201, 210-212, cf. opérations erreur ; pédagogie.
mentales. Espace, 85, 97, 109, 123, 142, 144, 155,
Divergente (pensée), 54. 156, 201 ; vital, 161.
Diversité, 42, 97, cf. différences, cerveau. Espace-temps, 109.
Dons, 56, cf. innC. Ethique, 22.
Douleur, 69, 92, 113. Evaluation, 18, 34, 94, 101, 114, 134,
Drogues, 96, 115, 131-2. 142, 148, 155-6, 157, 172, 178, 187,
Dualité, 236, 250. 239, 206, 215, 230, 257, 258 ; cf.
Durée, 11, 42, 56, 66, 72, 94, 96, 110, apprentissage ; auto-, 220.
137, 144, 147, 149, 171, 178, 184, Éveil, 84-85, 163, cf. vigilance, veille ;
197, 206, 250-3, 258. mise en, 114.
Dynamisme, 50, 91, 99, 109, 140, 148, Évocation(s) mentale(s), 68, 76, 79, 86,
cf. cerveau. 143, 203, 206-8, 214, 218.
Dynamique(une), 41, 92, 93, 96. Évolution, 36, 42, 53, 81, 102, 148, 205,
Dysfonctionnement, 61, 141-2, 147, 227. 223, 240 ; contexte, 18-19 ; techni-
ques, conceptions et théories, 60 ;
Échange (s), 40, 43, 50, 97, 108, 132, moyens d’expression, 19 ; systèmes
137, 153, 181, cf. partage. éducatifs, 18-20, 24, 36.
Échec (scolaire), 55, cf. apprentissage, Expériences (et CO-),103, 104, 118, 124,
erreur. 132, 141, 144, 145, 197, 204, 208,
Echecs, jeu d’, 154. 230. 254-5.
Ecoute, 22, 67, 68, 94, 110, 111, 136-7, Expérimentation (pédagogique), 114, 145,
166, 182, 199-200, 204. 151, 158.
Écriture, 19, 48, 61, 63, 105, 124, Expression, 50, 65, 111, 133 ; écrite, 19,
139-142, 158, 237, 216, cf. alphabet, 142, cf. écriture, langage ; verbale,
alphabétisation, expression écrite. 21, 47.
Éducation, 123, cf. préface, apprentis-
Famille, 153 et sv.
sage, pédagogie.
Éduquer, cf. préface, 129. Fatigue, 113, cf. hygiène cérébrale.
Efficacité, 24, 51, 54. Filtres, 21, 103, 104.
Finalité, 22, 151, 177 et sv., 184, 248,
Electro-encéphalographie (EEG), 32, 83,
257, cf. apprentissage, formation.
84, 85, 86, 8% 95, 112, 113.
Électronique, 30, 31, 32, 103. Fluctuation, 113, 131, cf. rythme.
Emotions, 21, 47-40, 65, 75, 79, 88, 91, Fonction(s), 52, 123, 127, 162, 252, 256 ;
94, 95-6, 107, 115, 184, cf. de base, 142 ; sémiotique ; 58.
Formation, 11, 17, 21, 24, 39, 40, 41,
affectivité.
Empathie, 48. 42, 44, 45, 46, 47, 52, 54, 63, 67,
Energie(s), 23, 36. 40, 42, 50, 91, 105, 70-1, 74, 76, 82, 83, 84, 89, 90, 93,
108, 112, 161, 201, 229, 252 ; défi- 94, 96, 101-2, 103, 107, 111, 117-9,
123, 124, 128-140, 143, 146-8, 152,
cit, 111 ; niveou énergétique, 87.
Enfant, 51, 59, 93-4, 96, 109, 112, 113, 154-5, 177 et sv., 181 et sv. ; besoins,
186-7 ; contenu, 24 ; démarche/stra-
114, 141, 142, 146-7, 153, 154 et sv.,
tégie, 177 et sv.
158-165, 168, 258, cf. cerveau,
Forme (reconnaissance de), 52, 56, 95,
maturation.
101, 109, 140, 155, 160, 207, 248.
Enseignement, cf. pédagogie.
Fossé, 17 et sv., 188.
Entropie, 108, 23’7. Frontières, 31, 35, 73, 97.
Environnement, I I , 18-9, 21, 31, 35, 39
et sv., 50, 76, 80, 84, 85, 87, 88, 93, GABA, 100.
96, 105, 108, 118, 119, 124, 129-130, Gaucherie, 64-5, 89, 101.
Index thématique 28 1
Génétique, 41, 42, 151. 146, 149, 159, 200, 204 ; auditive,
Gestion(s), 85, 93, 99, 132, 136, 144, visuelle, cf. modalités sensorielles ; de
200, 213, cf. apprentissage, ressour- soi, 128, 138, 155, 182-3, 227, 241.
ces, cf. information, potentialités ; de Images mentales, 41, 48, 68, 70-1, 76,
l'espace, 145. 78-82, 84, 8 5 , 106, 108, 131, 141,
Geste(s), 21, 53, 58, 141, 146, 161, 165, 143-4, 145, 159 ; formation, 79-80,
209, 213, 227, cf. corps, motricité. 226 ; nature, paramètres, 78-9 ; rôle,
Gliales (cellules), 100, cf. cerveau. 81-3.
Globalité, 31, 60, 67, 92, 149, 159, cf. Imaginaire, 21, 47, 109, 247 ; voyage,
synthèse. 145.
GRF, 35. Imagination, 96, 109, 144, 145, 153, 208,
Groupe, 119, 137, 139, 143, 145, 149, 213.
161, 166, 167, 185, 189, 199 (fig. 12), Imitation, 46-7.
214-5, 219-220. Implications, 24, 54, 108, 110, 130, 152,
cf. apprentissage ; méthodologie ;
Habitude(s), 47, 91, 95, 103, 140, 200, neurosciences ; pédagogie.
216, 240. Influx nerveux, 24, 29, 32, 42, 99, 108,
Habituation, 76, 86, 88, 89, 96, 147. cf. cerveau.
Harmonie, 22, 60, 131, 201, 248-9, cf. Information, 92, 127, cf. signification,
équilibre, homéostasie. cf. note (*) p. 24 ; acquisition, 39 ;
Hémisphères cérébraux, 25, 31, 60-0, ancrage, 132-3, 172, 208, 210; assi-
105, cf. cerveau ; asymétrie, 163-7 ; milation, cf. intégration ; besoin
complémentarité, coopération, 6 I , (créer le), 178, 189 ; blocage, 47, 50 ;
65-7. câblage et codage, 42, 56 ; canaux,
Hérédité, 63, 119, cf. don, inné. circuits, parcours, , 43, 104-5, 147,
Hétérogénéité, 119, 128, 149. 214, cf. trajet ; distribuée, 106 ; ges-
Heuristique, 107 ; schémas, 140, 142, tion, 118, 148, 204, 207 ; intégration,
195, 208. 45, 5 5 , 56, 147, 206 ; multirnédia,
Holistique (approche), 66, 159, 167, 172. 218 ; organisation, 88, 123, 130, 142,
Holographie, 36, 70-79, 106-7, cf. 208 ; passive, 147 ; programmation,
modèle. 59 ; saisie, 217 (tabl. 17) ; sélection,
Holophonie, 107. 127 ; sensorielle, 161, cf. sensorialité ;
Homéostasie, 36, 91, 92, 95, 113 ; cf. stockage, 56, cf. mémoire ; trajet
équilibre, harmonie. (prise/saisie/réception, transmission,
Homo, homme, cf. préface, 18, 19, 35, perception...), 19, 24, 25, 35, 39 et
50-1, 53, 60, 70, 83, 103, 105, 109, sv., 43, 50, 52, 57 (fig. 3), 75, 79,
117, 124, 129, 152, 177, 189. 93-4, 97, 100 et sv., 127, 130, 137-9,
Hormones, 32, 35 et sv., 42, 59, 64, 76, 147, 160, 172, 186-7, 203, 214-221 ;
83, 8 5 , 94-5, 96, 99, 112 ; cf. traitement, 24, 32, 42-5, 46, 48, 66,
neurotransmetteurs. 72, 159-60.
Humanisme, 164 ; modèle humaniste, 92. Informatique, 30, 31, 103, 105.
Humanitude, cf. préface. Inhibition, 68, 100, 104, 115, 163, cf. dé-
Hygiène cérébrale, 24, 85, 171. motivation ; filtres.
Hyperactivité, 39, 93, 94, 128, 137, 159, Inné, 63, 91, 97, 103, 124, 249, cf. créa-
162-5. tivité, dons, hérédité, intelligence.
Innovation, 47, 143, 149, cf. créativité.
Idée(s), 48, 67, 140, cf. abstraction, Institution, 17, 24, 39, 125, 139, 152,
pensée. 167, 178-9, 253, 255-6, cf. système
Identification, 58, 106, 109, 127, 129, éducatif.
143, 145, 154, 159, 204. Intelligence, 54, 105, 123, 142, 151 et sv.
Identité, 47, 70, 71, 80, 82, 110, 227, 160, 241 ; développement, 53, cf. cer-
254-6. veau, maturation, cf. Venezuela (Pro-
Idéographie, 88, 203 et sv., 206, 222, cf. jet...), 155 ; droit à, 119, 157, 227 ;
cerveau, cartographie, cf. mesure, 54-5.
technologies. Intelligence artificielle, 105.
Illétrisme, 64, 114, cf. alphabet ; alpha- Intention, 87, 204-5, 210 ; base anatomi-
bétisation ; langage ; écriture. que, 69, 210.
Image, 52, 68, 77, 106, 129, 142, 144, Intentionalité, 86, 87, 90, 110, 210.
282 J'apprends, donc j e suis
Interaction(s), 18, 20, 21, 22, 23, 29, 35, Mathématiques, 81, 123, 159.
40, 44, 81, 94, 103, 108, 110, 114, Médicament, cf. drogues.
140, 152, 167, 205, 227. Méditation, 108, 113, cf. yoga.
Interculturel, cf. culture. Mélanine, 36.
Intériorisation, 58, 59, 109, 172, 203, Mémoire(s), 22, 24, 36, 44, 46 et sv., 53,
208-9, 226, 242. 70-77, 97, 105, 106, 140, 154, 200,
Intériorité, 128, 139, cf. re-centrage. 204-209 (tabl. 13), 227 ; consolida-
Inter-opérativité, 46. tion/entraînement, 71, 74, 76 ;
Interprétation (du sens), 43, 44, 104 << court terme », 47, 208 ; entraves,
(fig. 4), 154. interférences, 76, 82 ; étapes, cf. pro-
Intonation, 51, 61, 65-6, 204-5. cessus ; << localisation >> (dé-), 73,
Intuition, 61 ; cerveau, limbique ; 106 ; << long terme », 47, 208 ; oubli,
créativité. (causes), 74-5, 206-7 (tabl. 12) ; pro-
Invention, 48, cf. créativité. cédés mnémotechniques, 77, 81 ; pro-
Ionisation, 112, 1 i3. cessus, 70, 74 ; rappel, 77, 81 ; réac-
Intolérance, 128. tivations, 76, 206-208 ; reconnaissance
IRM, 34. (visages), 66 ; rétention ; 72 ; senso-
rielles, 70-1, 74-77 ; spatiale, 77 ;
Je, 127. stockage », 71, cf. étapes ; théories,
Kinesthési(qu)e, 78, 80, 81, 84, 137, 141, 36 ; troubles, 70 ; types et durées, 70
143, 146, 185, 200-1, 218, 224, cf. et sv.
gestuelle, motricité. Mémorisation, 22, 39, 47, 52, 56, 69, 74,
75, 76, 80, 128, 132, 140-1, 145-6,
Langage@), 21, 37, 48, 51, 60, 61, 63, 173, 178, 207-8.
64-5, 81, 87, 97, 104, 105, 114, 123, Mental, 35, 36, 69, 70, 127-8, 139.
136, 155, 200, 204, 221, 227, 243 ; Métabolisme, 36, 83.
activités langagières, 24, 34, 35, 61, Métaphore, 141, 412, 143, 144, 159, 213.
67, 69 ; acquisition, 58 : automatique, Méthodologies, 20, 22, 24, 66, 105, 110,
69 ; codes, 105, 164 ; dysfonctionne- 124-5, 145, 154, 157, 167.
ment, 141-2 ; émission, 97 ; intérieur, Mnémotechnique, 140.
69-205 ; réceptioniproduction, 58, cf. Modalités sensorielles, 43, 66, 75, 86,
écoute, parole ; repères (clichés) lin- 139-140, 145, 172, 203, 206-7, 209,
guistiques, 137, ,202 (tabl. i l ) , 203-4 ; 218.
silencieux, 205. Modèle@), 23, 31, 46, 90, 102-11, 117,
Langue@) ; 51, 97, 123, 168, 204 ; alpha- 123, 151, 201, cf. norme ; mécaniste,
bétique, 223 ; anglaise, cf. anglais ; 117 ; multijacoriel ; 153 ; unidiection-
étrangère, 18, 66, 105, 132, 167 ; nel, 153.
compréhension/expression, 110, cf. Mort (neuronale), 111.
fréquences, intonation, rythme ; Motivation(s), 18, 20, 24, 47, 85-6, 88,
didactique, 1101 ; française, 127 ; 90-92, 104, 132-3, 163-4, cf. atten-
japonaise, 65 ; maternelle, 65 ; occi- tion ; dé-motivation, 39, 161, 164-5,
dentale, 65. 207, 209.
Lectureb), 22, 48, 67, 80-2, 96, 139, 141, Motricité, 35, 41, 43, 50, 53, 55, 58, 69,
143, 145, 159, 163-4, 200, 242, 205, 74, 78, 97, 101, 103, 124, 139, 141,
216, 217, 221. 145-6, 160-1, 168.
Limbique, cf. cerveau ; système. Mots-clés, 32, 40, 43, 45, 52, 74, 99,
Linéarité (et non-), 61, 77, 88, 102, 105, 117, 132, 142, 196 (tabl. 6).
108, 172, 189, 253. Mouvement, 52, 53, 56, 69, 94, 96, 97,
Localisation(s), 36, 42, 48, cf. cerveau, 101, 112, 201, 209, 222, cf. motricité.
hémisphères. Multi-factoriel (choix), 153.
Logique, 65, 81, 8'7, 92, 156, 249. Multi-sensorialité, 43, 50, 55, 133, 140,
Lumière, 36, 113, 137. 172, 206, 217.
Musique, 106, 108, 131, 168.
Main, 69, 106, 124, 141, 161, cf. Myélinisation, 43, 44, 51, 55, cf.
gaucher. cerveau.
Malnutrition, 64.
Mandala, 138, 145. Naissance, 132, cf. cerveau, maturation.
Mass-média, 152, 157. Neural, 36, 69.
Index thématique 283
Neurone, cf. cerveau. Paradoxe, 18, 20, 109, 123, 125, 127,
Neuropédagogie, 11, 21-23, 25, 118, 130, 251.
175-248. Paramètres, 45, 5 , 65, 66, 78, 81, 112,
Neurosciences(neur0-bilogie, physiolo- 140, 144, 177, 197, 200, 203, 204,
gie...), 11, 21, 22, 24, 29, 30, 31, 36, 207, 226, 229.
39, 42, 44, 53-4, 59, 61-3, 72, 74, 76, Parole, 61, 65, 67, 68, 81, 110, 127, 165,
83, 84, 93, 103, 105, 117, 118, 119, 204, cf. langage.
124, 131, 158, 178, 189, 190-200, 223, Passage à l’acte, 20, 22, 128, 136.
251 ; implications, 35, cf. pédagogie. Passerelles, 21, 22, 117, 178, 201, 252.
Neuroculturel, 105, 114. Pauses, 68, 76, 131, 208 ; structurantes,
Neuromélanine, 113. 68, 86, 108, 173, 203.
Neurotransmetteurs, 32, 35, 36, 61, 76, Pédagogie (à construire), 22, 23, 104,
85, 100. 127, 139, 140, 141, 151, Partie III,
Niveaux, de conscience, cf. conscience ; 251, cf. conscientisation ; actes, 56,
d’interprétation, 60 ; intégration, trai- 130 ; activités, 41, 132 ; adaptée, dif-
tement, 21, 24, 52 ; d’organisation, férenciée, 55-56, 147, 149, 177 et sv.,
40, 45 et sv., 144. 252 ; bases, 99, cf. formation ;
Norme, 123, 134, 230, cf. évaluation. charte, 172-3 ; cohérente et compati-
Notions (redéfinir), 23, 24, 42, 60. ble, 21, 23, 42, 99, 109, 113, 117,
Nouveau (regard), 229 et sv. 124, 128, 133-4, 158-165, 171, 213 et
Nourriture, 134, cf. éduquer. sv. 226, 252 ; contenu, 45, 109, 142 ;
Nutrition (et mal-), 113, 132. cf. partie III ; démarche, 124, 220 ;
diagnostic, 128, 136, 143, 155, 172,
199, 201 ; dialogue, 136, 167, 182,
Objectifs, 18, 151 et sv., 243, 248, cf. 184, 186, 200, 207, 215 ; efficacité,
apprentissage, pédagogie. 24, 50, 92, 109 ; erreurs, 92, 164,
Objectivité, 90, 109, 146, 167. 172, 227, cf. cerveau, faute contre le ;
Observation, 37, 40, 60, 77, 94, 99, 109, expériences, 24, 124, cf. expériences ;
136, 153, 199, 210-212 (tabl. 14, 15 nouveau regard, 24, 30, 66, 124, 229
et 16), 217 (tabl. 17) ; grilles, outils et sv. ; objectif(s), 20, 128, 139, 143,
d’, 25, 93, 136. 153, 205, 257 ; observation, 136, 211,
Occident, 21, 65, 72, 77, 85, 86, 101, cf. observation ; outils, 21, 23, 124,
109, 112, 127, 144, 145, 165-6, 177, cf. techniques ; perspectives, 117 et
222, 221, 244, 253. sv. ; pratiques, 39, 253, 257 ; straté-
Odeur, 107, cf. olfaction. giedstyles d’intervention, 20, 21, 22,
CEil, 41, 52, 101, 106, 127, 137, 222, cf. 24, 147, 172, 182 et sv. ; techniques,
champ visuel ; vision. 21, 136-149, cf. outils.
Olfaction, 80, 146. PEI (Programme d’Enrichissement lns-
Ondes, 106, 107, cf. cerveau ; trumental), 154-5.
holophonie. Pensée, 14, 37, 50, 53, 56-60, 68, 87,
Ontogenèse, cf. cerveau, maturation. 102, 109, 123, 127, 144, cf. cerveau,
Opérations mentales, 5 8 , 60,66, 69, 200, cognition, mental, réflexion, ; for-
cf. cerveau, processus ; cognition. melle, 59, 163 ; latérale, 149, 154,
Oreille, 19, 20, 41, 65, 106, 107, 127. 156, 227.
Organisation (niveaux de), 42, 60, 81, Penser, 48 ; apprendre à, 156.
87, 96, 106, 133. Perceptifs, 21, 52, 65.
Orient, 72, 85, 112. Perception, 18, 22, 35, 37, 41, 44 et sv.,
Orthographe, 142, 160. 51, 5 5 , 65, 68, 72, 75, 84, 88, 93-4,
Oscilations, 108, 131, cf. équilibre ; fluc- 97, 107, 110, 154, 204, 207, 254-5 ;
tuations ; rythme. entraînement/élargissement, 40, 111 ;
Oubli, cf. mémoire. modifcation, 80 ; périphérique, 6 1.
Outils, 11, 19, 23, 25, 105, 111, 128, Performance, 41 et sc., 77, 92, 93, 96.
133, 140-1, 142-6, 149, 153, 171, cf. 101, 114, 131, 159, 244, cf. appren-
Partie III, 251. tissage ; tâche.
Oxygène, 69, 96, 100, 111-2, 134, 178, Personnalité, 93, 152, 157, 255.
203, 253. PET, 34.
Photographie, 106, 107, 131, cf.
Paradigmes, 111, 159. représentation.
284 J’apprends, donc j e suis
Physique, corporalité, 112, 124 ; science, Regard, i l , 30, 52, 96, 121, 132, 137,
30, 31, 37, 45, 67, 85, 108, 159. 178, 206, 258.
Pluriel (concept), 25, 90, 129, 177. Régulation, 52, 53, 88, 104 (auto-), 113,
Positives (images, pensées), cf. image de 137, 163, 221.
soi. Relation(s), 24, 30, 128-130, 131, 143,
Potentiel, potentialités, 11, 24, 37, 144, 153, 189, 204, 207, 226, 233-4 ;
99-115, 124, 136, 25, cf. cerveau. apprenant-enseignant, 23, 24, 152,
Potentiels évoqués, 32, 34, 86, 93, 94. 155, 161, 164, 181-2 ; mise en, 140-2,
Pro-action, 81, 88, 104 (fig. 4), 189, 255. 143, 200.
Problème (résolution de,), 47-48, 54, 81, Relaxation, 108, 113, 131, 146, 162.
87, 128, 154-5, 163, 167-8, 171, 253. Répertoire-exploration (concepts), 25,
Processus, cf. apprentissage, cerveau. 22-09 et sv.
Profils, 64, 89, 128, 184 et sv. 196, Repos sensoriel, 68, 97, 203-4, cf. pau-
200-202, cf. apprentissage ; épistémo- ses structurantes.
logique, 200. Représentation(s), 21, 82, 87, 103, 109,
Programmation Neuro-Linguistique 114, 123, 146-7, 156, 172, 203, 222,
(PNL), 137, 162, 200. 226, cf. système.
Programmes (éducatifs, scolaires), 54-5, Résistances, 178, 226, cf. changement.
67, 153 et sv. 165, 186 ; modèle uni- Respiration, 86, 96, 108, 111-2, 115, 131,
directionnel/muitifactoriel, 15 3. 137-9, 163-4, 209, 210-212, 252, cf.
Progression, 18, 55. oxygène.
Projet, 104, 115, 124, 144, 151, et sv., Ressources, 25, 99, 124, 136, cf. appren-
165 et sv. 205, 208, cf. programme, tissage ; cerveau ; potentiel.
pédagogie. Rétro-action, 35, 81, 83, 88, 104, 105,
Psychisme, 87, 112, 113. 110, 189, 255.
Psychologi(qu)e, 25, 53, 59, 86, 91, 123, Rêve, 84, 97, 129, 166.
159. Révolution, scientifique, 110 ; environne-
Psychophysiologie, 89. ment, 127.
Psychosociale (perspective), 25, 153, 253. Rythme(s), 18, 61, 65, 68-70, 72, 83, 85,
86, 90, 94, 96-8, 115, 119, 128, 131,
137, 142, 184, 201, 204, 226 ; cf.
Questionnaire(s), 136, 184, 186-7, cf. apprentissage ; BRAC ; cerveau,
évaluation. ondes, rythmes, cf. chronobiologie,
Questionnement (auto-), 179, 224. synchronie ; cardiaque, 163-4, 210,
cf. oscillations ; de travail, 112 ; res-
Radioactivité, 32, 34, 67, 203. piratoire, 1 12-3.
Radio-isotope, 67.
Raisonnement, 54-5., 59, 69, 77, 81, 115,
131, 137, 155 et sv., 163, 210, 211 Savoir, savoir-faire, savoir-être, 117, 118,
(tabl. 15), 212. 123, 151, 158, 167-8, 253.
Rayons X, 32. Scanner, 34.
Réalitéhéel, 21, 79, 81, 85, 86, 103, 107, Schémas heuristiques, 140, 142, 208.
108, 124, 144, 145, 155, 200, 206, Schèmes, 56.
245, 253, cf. imaginaire. Schizophrénie, 93.
Réactivation, 208, cf. mémoire. Science(s), 67, 99, 103, 112, 117, 118,
Re-cadrage, 149. 119, 121, 124, 151-2, 157, cf. physi-
Re-centrage, 129, 137, 145, 162, 209. que ; de l’éducation, 108, 117.
Recherche, 25, 152, 178-9 et sv., 229, Sélectivité, 56, 61, 74, 103.
249, 251, 252, 2.57. Sémantique, 76, 221, 224, cf.
Reconnaissance, 106, 107, 129, 159, 204, signification@).
207, cf. identification ; cf. mémoire, Sensorialité, 21, 34, 37, 41, 42, 47-8, 50
rappel. et sv. 77, 83, 104, 105, 124, 136, 139.
Réductionnisme, 14’3, 171. Sensori-moteur, 58, 88, 153, 160.
Réflexe, 50, 48, 87, 208, cf. autonomie, Sexe, 46, 96.
habitudes. Signification(s), 40, 44, 97, 128, 159,
Réflexion, 44, 48, 54, 128, 133, 152, 178, 204 ; partage des, 124, 165.
160-1, 167, 181, :!O& cf. information, Silence, 68, 166, 181, 203, 229, cf. pau-
traitement. ses, repos sensoriel.
Index thématique 285
Social, 53, 72, 91, 114, 123, 127, 137, Tabac, 115.
152-3, 157, 165, 166, 167, 221. Techniques, 67, 83, 127, 133, 145, 185,
Socialisation, 92, 109. cf. pédagogie, outils, techniques.
Sociologie, 108, 123. Technologies, 19, 31, 32, 100, 124, 127,
Sommeil, 84, 113, 129, 131. 189, 190 (tabl. 2).
Sophrologie, 86, 113, 162. Télévision, 217.
Spatio-temporel, 82, 95, 136. Temps, 72, 79, 85, 109, 110, 123, 142,
SQUID, 35. 155, 201, 247, 250, cf. durée,
Stéréotaxie, 34. Espace-temps.
Structuration, 40, 44, 47, 74, 80, 87, Test, 136, 182, 184, cf. évaluation.
112, 137. Théories, 30, 35, 110.
Structure(s), 11, 40, 51, 79, 82, 92, 96, Thermodynamique, 30.
98, 102, 107, 110, 140, 141, cf. cer- T-1, 136, 178, 181, 187, 188, 221.
veau ; dissipatives, 107, 108 ; nouvel- Tolérance, 106, 162-3, 248.
les, 108, 109, 131. Toucher, tactile, 35, 124, 146.
Structure-global, 167. Tradition, 109.
Styles, cf. apprentissage, profil, cf. péda- Transition, 142.
gogie, stratégies et styles.. .
Survie, 46-7, 91, 93, 160. Unité, 50, 95, 97 ; d’action, 153 ; de
Symbole, 58, 213. base, 72, 95, 97 ; psychosomatique,
Symbiotique, 105. 86, 253.
Synapse, cf. cerveau.
Synchronie, 18, 94, 97-8. Univers, 35, 99, 103, 108, 131.
Synchronisation, 137, 138 ; dé-, 84, 255. Universalité, 97.
Synectique, 143.
Synergétique, 105. Valeurs, 91, 167, cf. système.
Synergie, 79, 255. Validation, 102, cf. évaluation.
Synesthésie, 107, 141-2, 146, Variables, 53, 92, 94, 96, 128, 158-4,
Synthèse, 74, 107, 141, 171, 172, 189. 226, cf. paramètres.
Système@), 23, 24, 40, 103, 110, 132, Veille (état de), 131, cf. vigilance, éveil.
227, 246, 255 ; auditif, 51 et sv., 76, Vérification, 104 (fig.. 4), 110.
77, cf. audition ; écriture, 221-2 ; Vidéo, 185-6.
éducatif, 17, 18-20, 24, 45, 54-5, 60, Vie, 18, 22, 36, 37, 41, 42, 45, 48, 51,
110, 118, 123, 124, 128, 141, 148, 111, 255 ; rythme, 72.
152, 154, 156, 166, 169, 230, 249; Vigilance, 68, 79, 84, 86, 87, 113, 163,
limbique, 47 et sv., 73, 91, 114, 115 ; 211, cf. éveil, conscience.
ouvert, 108-9, 131, 188-9 (fig. 9) ; Vision, 35, 39, 44, 45, 67, 78, 94, 139,
nerveux autonome, 58, 162, 163-4, 141, 145, cf. système visuel ; du
210 ; nerveux central, cf. cerveau ; monde, 159 ; visuo-spatiale, 52.
percepfif, 19, 109, cf. perception ; Visualisation, 143, 154, 159, 180, 204, cf.
références, de, 68, 72, 128, 156, 208 ; images mentales.
représentation, 18, 136 ; sensoriel, Vitamines, 111, 113.
45 ; cf. sensorialité ; valeurs, de, 68, Voix, 21, 100, 129, 168, 185.
90,92, 128, 166 ; visuel, 51-53, 76-77, Volontaire (activité), 58, 74, 205.
101, 106, 109, cf. vision.
Systémique (approche), 23, 30, 60, 189. Yoga, 86, 112, 144, 162, cf. méditation.
INDEX DES AUTEURS ET NOMS PROPRES