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UE : Mutations contemporaines de la Communication

Volume : 45 heures
Niveau : 1
Enseignant : Timothée NDONGUE EPANGUE, PhD
Semestre :1
Présentation de l’Unité d’Enseignement
Bienvenue dans le cours de Mutations contemporaines de la Communication. Il vous permettra
de développer votre capacité à saisir l’influence de l’évolution des outils de la communication
dans la vie quotidienne. Dans son quotidien, le communicateur fait face à de multiples situations
où il doit penser les stratégies de communication ou analyser les processus de communication
de diverses natures. La compréhension des diverses technologies lui permet de faire des
propositions concrètes qui tiennent compte des incidences réelles des problématiques actuelles
des Technologies de l’Information et de la Communication Numérique. Ce cours demande des
connaissances en Histoire de la Communication et des Médias.

Compétence, éléments de compétence et objets d’apprentissage


Compétence : connaître l’évolution des outils de la communication et leur
incidence sur la société
Elément de compétence : établir des relations entre l’âge pré-numérique et les
transformations actuelles de la communication
Objets d’apprentissage
- L’âge pré-numérique de la communication
- L’historique d’Internet
- L’histoire des réseaux sociaux numériques

Eléments de compétence : connaître l’évolution des objets connectés et la problématique du


BID DATA
Objets d’apprentissage
- L’Internet des objets
- Les usages et pratiques des objets connectés : apports en économie, santé, domotique…
- Le BIG DATA
- L’intelligence artificielle
Elément de compétence : Comprendre la problématique de l’Homme connecté et les enjeux de
la communication
Objets d’apprentissage
- Les digital immigrants / génération X, les digital natives / millenials etc.
- L’homme connecté et l’attachement aux appareils
- L’homme connecté et la cyber psychologie
- La gouvernance numérique et ses conséquences dans la société actuelle
Méthodologie
Un cours de 2 h est prévu avec une pause de 10 minutes, chaque semaine.
Chaque cours se veut d’abord et avant tout actif. L’enseignant propose des activités
pédagogiques variées, en grand groupe ou en petits groupes, afin de s’assurer de la
compréhension des concepts.
Politique d’évaluation des apprentissages
La politique d’évaluation de l’école des apprentissages s’applique intégralement. Elle est
structurée en TPE, CC et TP.
L’étudiant n’ayant pas réalisé les travaux donnés par l’enseignant ne sera pas admis à prendre
part à l’examen terminal.
La qualité de la langue sera évaluée suivant les règles de la dictée. Si le candidat ne s’exprime
pas bien et s’il commet beaucoup de fautes, il sera sanctionné.
Séances de travail
Cours Contenus des rencontres et évaluations %
Semaine 1 Présentation du plan du cours
Les règles de fonctionnement
Introduction générale
Semaine 2 L’âge pré-numérique
L’historique d’internet
Semaine 3 L’historique des réseaux sociaux numériques
Semaine 4 L’Internet des objets
Les usages et les pratique de l’Internet des objets
Semaine 5 La question du BIG DATA
Le BIG DATA et ses applications
L’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle et les pratiques du professionnel de la
communication
Semaine 6 Les hommes face à l’évolution de la technologie : les digital natives, les
digital immigrants
Les Hommes connectés et l’attachement aux appareils
Semaine 7 Les mutations de la communication et la cyber psychologie
Les enjeux de la cyber psychologie
Semaine 8 La gouvernance numérique
Les conséquences sociales, politiques, économiques de la communication
numérique
Le poids des GAFAM dans le monde
Semaine 9 Travaux dirigés
Semaine 10 Travaux dirigés
Semaine 12 Travaux dirigés
Semaine 13 Travaux dirigés

Bibliographie
Barnes, J.A (1954), « Class and committees in a norwegian Island » Human relations, 7, 39, 58,
trad.fr
Benghozi, P-J (2012), L’internet des objets : quels enjeux pour l’Europe ? Paris, Editions de la
maison des sciences Humaines
Bidart, C. (2008), « Dynamiques des réseaux personnels et processus de socialisation :
évolution et influences des entourages lors des transitions vers la vie adulte », Revue Française
de sociologie, 49 (3), PP 559-583
Bouhai, N. (2017), Internet des objets : évolutions et innovations. London Editions.
Mattellart, A. (2011), L’invention de la Communication, La découverte.
Patino B. (2013), « La connexion permanente ? Nous adorons cela !» Point de vue développé
dans la plate-forme en ligne BIBLIOS
Truphème, S. (2017), L’inbound Marketing : attirer, conquérir et enchanter le client à l’ère du
digital, Dunod.
Winkin, Y. (1981), La nouvelle Communication, Seuil.
INTRODUCTION
La communication, vue sous l’angle de son étymologie latine (Diderot, 1753) « communi-
care », est considérée comme une mise en commun ou une mise en relation. Au XVII è siècle,
cette perception est remplacée par la notion de transmission selon Yves Winkin. Pour aller dans
le même sens, Armand Mattelart précise, dans son ouvrage L’invention de la communication,
que plusieurs réseaux ont vu le jour pour rendre opérationnelle l’approche selon laquelle la
communication serait une transmission. La communication, selon cette lecture, a pour rôle de
véhiculer ou de transmettre quelque chose d’un endroit à un autre. Cette considération des
choses reste l’une des visions modernes de la communication. En effet, pour que l’acte de com-
munication se réalise, il est parfois nécessaire de faire intervenir la technologie, perçue ici
comme un ensemble d’outils techniques mobilisés pour échanger. Aussi, l’outil est au centre
de la communication depuis la préhistoire. Il est vu comme un catalyseur de la relation recher-
chée par la communication dans son essence même.

La vie n’est pas figée. Elle subit des transformations au fil du temps. A la base, la communica-
tion se faisait à l’aide des signifiants non verbaux comme l’image et les gestes. Les fresques
murales, le tam-tam, la fumée ont peu à peu fait de la place à l’écriture, aux tablettes d’argile,
à l’imprimerie, au télégraphe, au téléphone, à l’ordinateur, à la radiodiffusion, à la télévision, à
l’Internet, et plus récemment aux objets connectés. De nos jours, la communication est sujette
à de nombreuses confusions. Elle tend à se confondre, car on mélange la communication repré-
sentative (l’image, la télévision) et la communication expressive (les signes verbaux). Les mou-
vements populistes semblent avoir pris le pouvoir à travers les réseaux sociaux qui donnent de
la visibilité à la culture du pauvre (Richard Hoggart, 1970). Dans un monde empreint à l’in-
fobésité, c’est-à-dire saturé d’informations, il est important de s’interroger sur les technologies
mobilisées pour communiquer ainsi que sur les Hommes désormais contraints de les utiliser.

Au regard de ce qui précède, ce cours va mettre un accent particulier sur les objets connectés et
les Hommes connectés. Il s’agit de montrer comment les mutations ou changements des outils
de la communication modifient le comportement de l’homme qui communique dans la société
avec ses semblables. Aussi, tenterons-nous de répondre à deux questions qui constituent la pro-
blématique de notre réflexion : qu’est-ce que les technologies font à la communication ? Qu’est-
ce que la communication fait aux technologies ? L’ossature du cours repose sur deux grandes
parties : 1) la question des objets connectés ; 2) La question de l’Homme connecté.
Chapitre 1. De l’âge pré-numérique à l’historique d’internet
La communication est une mise en commun au sens de son étymologie. Mais des auteurs
comme Armand Mattelart ont démontré qu’elle peut aussi être vue comme une transmission
avec l’aide des réseaux appropriés. Dans cette deuxième acception, les outils sont mis à contri-
bution pour sa réalisation. Avant même internet, on pouvait remarquer l’existence des moyens
de communication qui avaient pour but la mise en commun ou encore la transmission.

I. L’histoire d’Internet : de la communication analogique au


web 4.0
La communication a connu de nombreuses mutations jusqu’à nos jours. Elle est à la base une
pratique sociale et une réalité consubstantielle à la vie. De ce fait l’histoire nous enseigne que
la communication a commencé par des signaux non verbaux comme le geste, l’oral, les fresques
murales, le geste, la fumée, le tam-tam, etc.

1. L’analogie en communication, la communication analogique


L’image occupe une place très importante dans la communication depuis la préhistoire. Depuis
les premières représentations graphiques préhistoriques, jusqu’aux images de synthèse pro-
duites par ordinateur, l’image a connu un destin fulgurant qui lui fait accompagner les produc-
tions humaines. A voir les belles reproductions d’animaux qui ornaient les grottes vers moins
30 000, on est tenté de se dire qu’à la fois d’immenses progrès ont été fait depuis, mais en même
temps, que la puissance d’évocation dont ces premières images sont porteuses, n’est guère in-
férieure à ce qu’on connaît aujourd’hui.

Même les premières formes d’écriture, empruntent à l’image, avant de devenir un codage al-
phabétique. Pour un temps, tout se confond et l’image permet de dire la parole écrite. L’image
entame alors une longue carrière, où la fonction de communication côtoie de très près la fonc-
tion artistique, dans la statuaire – forme d’image en relief – dans la peinture ou le dessin. Même
lorsqu’elle est artistique, l’image informe, renseigne, sert de support à la diffusion des idées,
notamment religieuses ou, plus tard, politiques.
Un pas décisif va être franchi avec l’invention de la photo, puis du cinéma et de la télévision.
L’image cherche le réalisme, puis s’anime. Elle se voit adjoindre le son : l’audiovisuel est né.
L’invention de la télévision va inaugurer une nouvelle forme de médiation qui a bousculé non
seulement les pratiques de communication mais également la vie de tous les jours de nom-
breuses personnes. Ce nouveau support de communication occupe progressivement une place
centrale à la fois dans le domaine de l’information, des loisirs et de l’éducation
La communication orale va connaître de multiples développement techniques, des premières
techniques acoustiques qui permettent de porter plus loin la parole des orateurs antiques, jusqu’à
l’invention de la radio et du téléphone, qui vont permettre à des interlocuteurs de se parler et de
s’entendre d’un bout à l’autre de la planète, et même, dans le cas des voyages spatiaux, de la
lune à la terre. A côté du volet purement icônographique, la voix a aussi beaucoup apporté à la
communication. Selon Hagège : « La communication orale, seule naturelle est chargée de tous
les sons d’origine … elle est multi planétaire ».
Beaucoup de récit circulent d’abord par la tradition orale. Elle constitue donc un des seuls
modes de transmission d’information et de communication d’une génération à l’autre. Le res-
pect pour ce qui provenait du passé était très grand, par conséquent le processus de communi-
cation orale mettait à contribution la collectivité.
L’oral est le moyen de communication le plus utilisé dans le monde. Il est le support de mul-
tiples langues parlées aux quatre coins du monde. Les linguistes dénombrent trois miles langues
parlées actuellement et à peine une centaine est retranscrite grâce à l’écriture. Eric Havelock
pense qu’une culture ou une société peut dépendre totalement d’une façon ou d’une autre de la
communication orale et être néanmoins une culture au plein sens du terme. Toute conception
qui identifierait la richesse et la complexité d’une culture avec un certain développement de
l’usage de l’écriture est à rejeter résolument.
Il a des origines grecques qui, en construisant des amphithéâtres voulaient porter la voix au loin.
Plus tard, l’église, le parlement, l’université, tiendront compte de cette donnée essentielle de
l’oralité : la parole à distance devant de large public.
L’adjonction du microphone amplificateur permettra de maintenir la coprésence de l’orateur et
d’un auditoire, éventuellement nombreux, sans avoir recours à des artifices architecturaux. Le
portevoix – puis le mégaphone – permet lui aussi de s’adresser à un large public dans la rue et
éventuellement en mouvement. On distingue plusieurs moyens de communication de l’oralité,
à savoir : la voix, le geste et l’image.
Le geste
Premier moyen de communication, il désigne une sorte de langage de signes gestuels associés
aux sons vocaux limités. Dans la bible, on peut noter le cas de la traversée de la mer rouge par
Moise et les juifs lors de la fuite de la persécution de l’armée égyptienne. A partir d’un geste
de la main, il parvient à frayer un passage entre les eaux, ce qui a permis à son peuple de
s’échapper. Et par un autre signe gestuel (en joignant les mains), referma les eaux pour empê-
cher à l’armée de traverser.
L’internet est le nouveau média. En qualité de technologie la plus récente, il se présente comme
un mistigri dans la mesure où il intéresse plusieurs personnes. Il convient donc dans ce chapitre
que nous fassions l’historique de ce média, les différents moteurs de recherche, le tri et l’éva-
luation des informations issues de ce média et enfin, la veille documentaire.
1. L’Historique
Au XVII è siècle, naît l’idée de faire connaître sa pensée à distance. Breton et Proulx estiment
que l’ingénieur Chappe construit en 1794 un télégraphe optique pour la convention. Le principe
de cet appareil est simple : de loin en loin, on édifie des tours porteuses de bras articulés. Il
suffit dès lors d’un opérateur par tour, qui reçoit le message et le répercute au suivant. Un texte
écrit peut ainsi aller de Paris à Lille, à Strasbourg ou à Marseille, bien plus rapidement qu’un
cheval au galop, mesure jusque là du transport du courrier.
L’invention du télégraphe électrique, dans la décennie 1830-1840, pallie ces inconvénients, en
augmentant considérablement la vitesse de transmission. Un siècle plus tard, la mise en place
des grands réseaux informatiques, avec comme matrice initiale le réseau militaire SAGE, dans
les années 1950, puis aujourd’hui Internet, permettra de perfectionner le principe du télégraphe
avec le courrier électronique (e-mail) . On peut désormais envoyer des textes écrits très rapide-
ment d’un ordinateur à un autre. On peut aussi accéder à un forum de discussion, à des sites
d’information.
L’histoire de l’internet commence avec le réseau Arpanet en 1969, crée pour les projets de
recherche de recherche avancée (ARPA) du ministère américain de la défense. A cette époque,
le réseau reliait quatre universités américaines. En 1973, Vinton Cerf et Robert Kahn, inventent
deux protocoles TCP/ IP qui permettent aux ordinateurs de communiquer entre eux. A partir de
1989, le web permet d’avoir accès aux multimédias. Ainsi, le web devient le plus grand journal
du monde, la bibliothèque rassemblant le plus grand nombre de livres, l’hypermarché le mieux
approvisionné et le musée imaginaire dont Malraux n’avait jamais rêvé.
En 1993, la technologie ADSL ( Asymetrical Digital Subscriber Line ) permet la transmission
d’un signal vidéo par les lignes téléphoniques. En 1994, on assise au lancement du Netscape
Navigator, premier logiciel gratuit de navigation sur le Net ( Mosaic de 1993 était payant).
Quatre années plus tard (1997-1998) , le moteur de recherche Google est lancé par Sergey Brin
et Larry Page.
Bien plus ancien que le web 2.0, la notion de réseau social est introduite en 1954 par l’anthro-
pologue anglais John A. Barnes qui a mené une étude sur les classes sociales. Pour lui, la notion
de réseau social renvoie à celle de classe sociale. De nos jours, un réseau social est défini comme
une structure définie par des relations que les individus entretiennent entre eux. C’est l’en-
semble des personnes avec lesquelles une personne est en contact.

De ce fait, les réseaux sociaux existent depuis des années. Ils n’ont pas attendu l’arrivée d’In-
ternet pour exister. Les mouvements associatifs, corporatifs, professionnels, politiques, écono-
miques, lobbying, etc. traduisaient déjà cette « mise en commun » qui caractérisent les réseaux
sociaux. Mais ce qui est nouveau, c’est cette vague visible dans le web 2.0.

Dans sa conception initiale, le web qu’on a nommé web 1. 0 comprenait les pages web statis-
tiques qui étaient rarement mis à jour, voire jamais. Une première révolution fut réalisée avec
le début de la gestion des contenus qui servaient des pages web dynamiques, créées à la volée,
à partir d’une base de données en constant changement. A ce stade, le web était uniquement un
outil de diffusion et de visualisation des données.

Avec l’apparition du web 2.0 avec les années 2000, a permis de développer des relations avec
des communautés en ligne. Les individus comme les organisations se construisent des réseaux
par le biais de leurs communautés en ligne. Le but ici est de rencontrer des personnes qui ont
des intérêts communs et des objectifs similaires. Le communicant va créer une véritable base
de données qui lui permettra de comprendre l’évolution de son métier et surtout disposer des
compétences à gérer pour avoir à sa disposition des forces de proposition pour l’activité de
l’entreprise.

Le premier réseau social ayant connu du succès est Friendster (2003) avec des millions d’abon-
nés. Le réseau social permettait aux abonnés de rester en contact avec leurs propres amis.
Chaque réseau social est différent des autres. Cependant, ils ont des caractéristiques communes.
Un réseau social numérique comporte : un profil d’utilisateur qui comporte a priori son identité
(nom et prénom), une photo de profil. Ensuite, on voit apparaître sa liste d’amis. Le profil peut
être privé ou public selon son choix, et enfin, lorsqu’il veut être en lien avec un autre utilisateur,
cela nécessite un accord entre les deux parties. Autour de cela, ils peuvent s’envoyer des mes-
sages privés, discuter grâce à la messagerie instantanée, ou encore s’écrire de manière publique,
sur le « mur » par exemple comme Facebook.
Le terme réseau désigne aussi bien des réseaux physiques (routes, téléphone, web), des réseaux
sociaux (relations entre des personnes) ou des modèles (réseaux neuronaux). La différence
entre eux se situe au niveau du fait que les réseaux physiques existent en dehors des personnes,
mais les réseaux sociaux dépendent des relations que les personnes tissent entre elles.

La théorie des réseaux sociaux développée par Granovetter s’intéresse aux structures relation-
nelles, notamment la force des liens faibles entretenus à l’intérieur du réseau social. Granovet-
ter, sociologue américain, étudie alors la fréquence des contacts avec les relations ayant permis
aux individus d‘accéder à un emploi. Il remarque que, contrairement à ce que l‘on pourrait
intuitivement penser, dans la majorité des cas, ces contacts sont seulement occasionnels.

En 1973, Granovetter développe l‘idée que les « liens faibles » permettent aux individus de
saisir des opportunités dont ils n‘auraient pas eu connaissance par le biais de leur « liens forts
» parce que les contacts avec lesquels l‘on est faiblement lié évoluent dans des environnements
sociaux plus variés. Donc, plus les réseaux sont ouverts avec de nombreux liens faibles, plus
les relations sociales sont susceptibles d‘introduire de nouvelles idées et de possibilités à leurs
membres, par exemple, un groupe d‘amis ayant des liens avec d‘autres groupes, est susceptible
d‘avoir accès à un plus large éventail d‘informations. Ce qui ne fait pas l‘avantage de réseaux
fermés avec de nombreux liens redondants.

Un groupe d‘amis, par exemple, qui ne font les choses que les uns avec les autres limitent les
éventuelles connaissances et possibilités. Ainsi, selon cette théorie, il est préférable pour la ré-
ussite individuelle d‘avoir des connexions à une variété de réseaux plutôt que de nombreux
contacts au sein d‘un seul et même réseau. De même, les individus peuvent exercer une in-
fluence ou agir comme des courtiers au sein de leur réseaux sociaux afin de lier deux réseaux
qui ne sont pas liés directement (appelée remplir les trous de structure, John Scott, 1991)
Tous ces outils et leur succès, démontrent la tendance sociétale forte de besoin d‘appartenance
à un collectif identifié et le fait que dans un réseau, l‘individu n‘est rien, sans son potentiel de
connectivité. Si on examine de près nos relations à l‘heure de l‘internet nous trouvons qu’un
réseau social numérique devrait élargir exponentiellement notre cercle de connaissances so-
ciales surtout qu‘Internet nous libèrent des limites géographiques et sociales de nos réseaux
relationnels traditionnels. Notre base de données sociale peut alors être immense. Tandis que
Burt, s‘intéressait à la structure du réseau dans son ouvrage, Structural Holes, The Social Struc-
ture of Compet
Selon la théorie des « Réseaux sociaux » de Granovetter, il est préférable pour un individu
d’avoir des connexions à une variété de réseaux plutôt que de se confiner à plusieurs contacts
au sein d’un même réseau. De même, les individus peuvent jouer un rôle de courtier afin de lier
leurs différents réseaux qui ne le sont pas directement. Un communicant est ainsi appelé à dé-
velopper plusieurs réseaux qui pourraient lui permettre de trouver des solutions satisfaisantes
chaque fois qu’ils rencontrent des problèmes dans le cadre de leurs métiers.

De ce fait, on se trouve dans une situation de « réseautage social », qui consiste à utiliser des
applications sur Internet afin de relier des amis, des associés, ou d’autres personnes qui em-
ploient ensemble une variété d’outils. Ces applications connues sous le nom de service de ré-
seautage social montent en puissance. Elles peuvent permettre une distribution artistique en
favorisant la formation des contacts et en invitant les artistes à assurer une visibilité de leur
travail.

Compte tenu de la structuration réticulaire d’Internet, plusieurs pratiques relationnelles ont été
transposées sur les RSN en passant par l’appropriation des utilisateurs de ces nouvelles techno-
logies. Le courrier électronique, la liste des diffusions, les forums, les groupes de travail,
l’échange de livres, le développement commun des logiciels, etc.

A partir de 2000, on assiste au baptême des signes communautaires et participatifs du web à


travers l’appellation web 2.0 (2000). Il s’agit de l’apparition des interfaces innovantes et de
facilités d’utilisation de l’outil web par les internautes, en dépit de la complexification de la
technologie. La principale caractéristique de ce web réside dans la multiplication des échanges.
L’utilisation des fonctions participatives de cette nouvelle génération du web est en outre un
avantage considérable pour le développement de techniques commerciales. A la suite de ce web
participatif, on note l’apparition du web 3.0.
Il est considéré comme la troisième génération des services internet pour les sites web et les
applications. L’objectif s’appuie sur la compréhension des machines des données, pour propo-
ser un web sémantique piloté par les données, dans le but ultime de créer des sites plus intelli-
gents, connectés et ouverts. Le web 3.0 n’étant pas encore en œuvre, sa définition n’est pas
encore aboutie. Toutefois, les technologies qui, de l’avis de certains, devraient constituer et
finalement définir le web 3.0 sont déjà en cours. L’élaboration du web 3.0 devrait reposer sur
l’intelligence artificielle, le web sémantique et l’omniprésence de l’informatique. Le désir de
faire recours au web 3.0 est motivé par la volonté de fournir, plus vite, des données plus perti-
nentes aux utilisateurs finaux. – data mining ; machine learning ; Tecchnologie P2P.
A partir de 2020, une réflexion a commencé sur une quatrième génération d’Internet est ultra-
intelligente et a pour technologies motrices la robotique, l’intelligence artificielle, l’apprentis-
sage automatique (machine learning) et l’Internet des objets. L’infrastructure internet devient
une commodité de base comme l’électricité et l’eau potable. Le monde évolue vers une grande
structure où tout est interconnecté.
Chapitre 2. La question des objets connectés
Parler des objets connectés c’est faire allusion à un matériel qui peut communiquer avec un
smartphone, une tablette tactile, une montre, un ordinateur ou une télévision. Communiquer,
cela signifie qu’il peut envoyer et recevoir des informations par le biais d’une liaison sans fil,
bluetooth ou wifi… Tout ceci renvoie à ce qu’on appelle généralement l’Internet des objets.
I. L’internet des objets
En dehors du rôle omniprésent du cloud comme nouvelle norme pour les logiciels et les ser-
vices, l’Internet des objets est l’autre technologie de pointe d’aujourd’hui, elle complète le
cloud avec du nouveau matériel qui afflue sur les marchés grand public et industriel. Si l’on
observe la croissance du marché de l’internet des objets, dans la fabrication est le segment le
plus pertinent.
L’internet des objets est aujourd’hui partout. L’essor des objets connectés est une réalité. Ils
envahissent littéralement notre quotidien. Les objets connectés sont capables d’envoyer les in-
formations à d’autres systèmes pour capter et pousser de l’information. En général, un objet
connecté repose sur 03 fondamentaux :
- Sa capacité à capter une donnée par le biais des capteurs tel que la vitesse, l’énergie, la
localisation, la distance, la fréquence, la puissance…
- Sa capacité à remonter une donnée afin de permettre la visualisation de l’information
au travers des tableaux de bords dédiés.
- Sa capacité à s’interconnecter avec d’autres objets et interagir de façon plus ou moins
poussée avec d’autres objets connectés.
Un objet connecté collecte l’information provenant de son environnement puis déclenche une
action en fonction des informations collectées. Par exemple, déclencher l’arrosage d’une pe-
louse quand la température extérieure est élevée, ou encore le déclenchement d’une alarme en
situation d’intrusion.
Le réseau de communication est un facteur majeur pour l’internet des objets. Dans cet écosys-
tème, des objets connectés un des éléments essentiels c’est le réseau de com, car si le wifi ou le
bluetooth sont déjà connus, les technologies qui ont permis le développement explosif des ob-
jets connectés reposent sur les réseaux dits M2M (Machine to Machine). et plus récemment
LPWA (réseau bas débit longue portée dédiée aux objets connectés de type LoRa Ou Sigfox).
Ces réseaux permettent l’échange des données entre les différents objets.
On peut classer les objets connectés dans deux catégories : les objets connectés grand public et
les objets connectés B 2 B.
II. Les usages des objets connectés : apports dans l’économie, la santé, la domotique,
etc.
Les objets connectés dans le grand public se multiplient et se démocratisent. On évoque souvent
le terme de « wearables » qui fait référence aux objets connectés « portés » : montres, lunettes,
vêtement. Dans le domaine de la santé et du bien-être, on retrouve par exemple la brosse à dent
connectée, pilulier et autre pèse-personne. Ces objets permettent d’améliorer le quotidien des
personnes en leur apportant un suivi permanent. Depuis le début de la pandémie de Covid-19,
de nombreuses industries ont augmenté leurs investissements dans les technologies Ido car elles
ont découvert comment celles-ci pouvaient les aider à surmonter les défis.
Dans le B2B, les objets connectés sont source de nouveaux business. L’institut Garther assure
que les objets connectés destinés aux verticaux ou multisectoriels se vendront moins que ceux
destinés au grand public dans les années qui viennent, mais ils rapporteront plus d’argent. Cela
nécessite que les entreprises qui souhaitent en tirer parti se réinventent et repensent leur busi-
ness model. Cette révolution permet aux entreprises de passer d’une offre de produit à une offre
de service, gage de plus de valeur. Intégrer les objets connectés dans sa stratégie est une garantie
de différenciation pour les entreprises et permet d’apporter une connaissance client beaucoup
plus fine.
La maison connectée est par exemple le principal marché de l’IoT ( internet of things) dans le
secteur B2C. Les usages vont de la sécurité ( serrure ou caméra connectée ) à l’énergie ( éclai-
rage, thermostat connectés) en passant par les ouvrants ( porte de garage, volets, stores intelli-
gents). Les équipements de maison peuvent aussi être reliés à Internet pour un contrôle à dis-
tance, comme les aspirateurs connectés.
Chapitre 3. La question du big data et de l’intelligence artificielle
La naissance et l’évolution d’Internet ont profondément modifié la communication en propo-
sant de nouvelles façons d’échanger et de transmettre les informations. Les différentes généra-
tions du web ont transformé la vie en société en proposant de nouvelles pratiques de communi-
cation qui donnent un autre visage à la société actuelle. Ces modifications se construisent une
identité grâce au Big data et à l’intelligence artificielle. Ce chapitre se propose de mettre un
accent sur ces réalités.
I. La question du Big data
Le concept de Big data est relativement nouveau mais dans la pratique, il rend compte des
grands ensembles de données qui remontent aux années 60 et 70. Dès 2005, on commence à
assister à une prise de conscience d’une masse importante de données que les utilisateurs géné-
raient sur les médias sociaux tel que Facebook, You Tube et bien d’autres dispositifs de com-
munication numérique qui permettaient la production des données. Sur le plan technique, Ha-
doop, une infrastructure en open source est créée spécialement pour stocker et analyser les jeux
de Big Data. Depuis que cette possibilité existe, le Big Data a explosé. Les utilisateurs conti-
nuent de générer des quantités phénoménales de données, mais ils ne sont plus désormais les
seuls.
Avec l’avènement de l’Ido / l’IoT, de plus en en plus d’objets et de terminaux sont connectés à
Internet, collectant des données sur les habitudes d’utilisation des clients et les performances
des produits. La montée en puissance du machine learning a produit encore plus de données.
Le Big Data a donc fait beaucoup de chemin, même si son utilité se fait à peine ressentir. A côté
des médias sociaux et de l’Internet des objets, le cloud computing a encore déculpé les possi-
bilités du Big Data. Le cloud offre une évolution considérable, les développeurs peuvent sim-
plement faire fonctionner rapidement des clusters dédiés pour tester un sous ensemble de don-
nées. Avec le Big Data, on obtient des réponses plus complètes, car le volume d’informations
est plus important. Le caractère exhaustif des réponses dans les données permet d’adopter une
méthode de résolution des problèmes radicalement différente. Le Big peut aider à réaliser des
activités diverses dans le secteur commercial, en donnant une expérience client plus fine grâce
à l’analyse des données.
Pour le développement des produits par exemple, des sociétés comme Netflix et Procter&
Gamble utilisent le Big Data pour anticiper la demande des clients ( marketing prédictif). Elles
créent des modèles prédictifs pour de nouveaux produits et services, en classant les principaux
attributs de produits ou services passés et en modélisant la relation entre ces attributs et le succès
commercial de leurs offres.
En plus du développement des produits, il est possible d’avoir désormais une meilleure vue
d’ensemble de l’expérience client qu’auparavant. Le Big Data permet de rassembler les données
des médias sociaux, des visites des sites web, des journaux d’appels et d’autres sources pour
améliorer l’expérience d’interaction et maximiser la valeur fournie.
Le Big Data a été aussi très déterminant pour le machine learning. L’Homme est désormais
capable d’enseigner aux machines plutôt que de simplement les programmer. La disponibilité
du Big Data pour former des modèles de machine learning pour rendre cela possible.

II. L’intelligence artificielle


Dans les années 1950, Minsky et Mc Carthy ont décrit l’intelligence artificielle comme toute
tâche effectuée par un programme ou une machine qui, immite l’intelligence humaine. Selon
François Chollet, chercheur en IA, l’intelligence artificielle est liée à la capacité d’un système
à s’adapter et à improviser dans un nouvel environnement, à généraliser ses connaissances et à
les appliquer à des scénarios inconnus.
En général, les systèmes d’IA font preuve d’au moins certains des comportements suivants
associés à l’intelligence humaine : planification, apprentissage, raisonnement, résolution de
problèmes, représentation des connaissances, perception, mouvement et manipulation et, dans
une moindre mesure, intelligence sociale et créativité. A un niveau élevé de l’intelligence arti-
ficielle, on peut la classer en deux grands types : l’IA étroite et l’IA générale. L’IA étroite est
ce que nous voyons autour de nous dans les ordinateurs : les systèmes intelligents à qui l’on a
appris à effectuer des tâches spécifiques sans être explicitement programmés pour le faire. On
peut évoquer la reconnaissance de la parole et du langage, le système de reconnaissance de la
vision sur les voitures à conduite autonome, ou des moteurs de recommandation qui suggèrent
des produits qu’on pourrait aimer en fonction de ce qu’on a acheté dans le passé. Contrairement
aux humains, ces systèmes ne peuvent qu’apprendre ou se voir enseigner comment effectuer
des tâches définies, c’est pourquoi on les appelle l’IA faible.
L’IA générale est très différente. Il s’agit du type d’intelligence adaptable que l’on retrouve
chez les humains, une forme d’intelligence flexible capable d’apprendre à effectuer des tâches
très différentes, allant de la coupe des feuilles de calcul ou de raisonner sur une grande variété
de sujets sur la base de son expérience accumulée. C’est le genre d’IA qu’on voit dans les films
et plusieurs experts disent que ces projections sont exagérément optimistes, compte tenu de
notre compréhension limitée du cerveau humain, et pensent que l’IA générale ne verra pas le
jour avant des siècles.
De nos jours, l’IA est omniprésente et est utilisée pour les prochains achats en ligne, pour
reconnaître qui et quoi sur une photo, pour éclairer une pièce, etc.
Chapitre Le comportement de l’Homme face à la technologie

Le XXI è siècle présente un visage caractérisé par le culte que l’Homme voue à la technologie.
La révolution d’internet, la montée en puissance du Big Data et de l’intelligence artificielle a
certainement eu une influence qui amène plusieurs personnes à modifier leur façon de commu-
niquer.
I. Les digital immigrants et les baby boomers
Nés dans un contexte particulier (1945-1955) , les baby boomers constituent la génération
ayant grandi à l’ombre du progrès, de la paix, la prospérité, et le plein emploi. Selon Jean-
François Sirinelli, Il s’agit des Hommes qui ont vécu des changements anthropologiques, so-
ciaux et culturels inédits. On peut entre autres citer l’industrialisation et l’urbanisation massive
qui scelle la fin des paysans en France et d’une société reposant sur l’autorité et la tradition. La
guerre étant finie en Algérie, les jeunes adultes ont vécu dans une paix que leurs parents n’ont
pas connue. Il n’y a qu’une fraction de cette jeunesse qui a connu les problèmes de mai 68 et
l’effervescence des années 70. La condition féminine devient un débat important dans l’espace
public avec la montée en puissance des discours féministes. Les baby boomers auront donc eu
trois vies : la France d’avant, les trente glorieuses, le grand basculement des années 1990 et
2000.
Selon Manon Aublanc, un baby boomer de nos jours est une personne âgée réfractaire au chan-
gement. Généralement, les enquêtes menées par Jean-François Amadieu, spécialiste en socio-
logie de la discrimination, montrent qu’ils sont stigmatisés et étiquetés dans la société. En effet,
ils sont considérés comme des personnes aux idées rétrogrades, dépassées, aux caractéristiques
négatives. L’expression boomer est alors révélatrice d’une opposition entre les générations. Les
jeunes pensent que les boomers font partie d’une génération privilégiée, qui a connu des années
de croissance, qui a pu acheter des biens, qui s’est constitué un patrimoine, qui n’a pas connu
le chômage, etc.
Généralement, les baby boomers n’ont pas de bons rapports avec les TIC, car ils ont des inquié-
tudes concernant la sécurité et le respect de la vie privée sur Internet. Certains d’entre eux s’in-
quiètent pour la sécurité de leurs données et fichiers. Une catégorie d’entre eux est même réti-
cente à acquérir les nouvelles connaissances pour l’utilisation des technologies qui pourraient
les aider dans leurs tâches. Les digital immigrants, puisqu’ils ont grandi avec les objets analo-
giques tels que le téléphone fixe, la télévision, s’adapte aux innovations technologiques avec
quelques réflexes analogiques. Des personnes qui n’ont connu que le format papier, ne comp-
tent même pas parfois s’approprier des Technologies de l’Information et de la Communication
Numérique. Les immigrants du numérique ont peu de considération pour les compétences que
les natifs ont acquises et ont développées tout au long des années d’interaction.
II. Les digital natives et la génération Y
En 2001, Prensky théorise sur les comportements des Hommes vis-vis du numérique. Dans sa
description, il oppose les digital natives et digital immigrants. Selon lui, les premiers enfants
du numérique sont nés entre la fin des années 1980 et le début des années 1990. Ils ont grandi
pendant l’explosion du web documentaire ou contemplatif (Web 1.0) et l’avènement du web
social ou participatif (Web 2.0). Il s’agit des individus qui ont naturellement acquis la culture
du numérique en passant par Internet, les ordinateurs, les réseaux sociaux numériques, les jeux
vidéos, les Technologies de l’Information et de la Communication Numérique…
Selon le sociologue Pierre Bourdieu, la facilité d’utilisation du numérique est un capital culturel
qui se manifeste par la possession de certaines compétences liées à l’utilisation de ce qu’on a
précédemment appelé les objets connectés. La familiarité avec ces objets est l’un des nombreux
privilèges accordés par le capital culturel des natifs du numérique.
Au quotidien, les natifs du numérique se distinguent par leur compétence multi-tâches : ils peu-
vent écouter la musique tout en téléphonant et en échangeant sur messagerie instantanée. Mal-
gré cela, leur usage d’internet reste conditionné par les origines et le milieu social. Les enfants
issus des milieux populaires ou les « en bas d’en bas » ont un usage du numérique moins et
présente une culture moins éclectique comparés à ceux des milieux dits huppés. En général, les
enfants du numérique ont un rapport au temps différent. Tout va très vite dans leur monde
caractérisé par le streaming, les téléchargements, les applications mobiles, ce qui leur permet
de constituer leur propres menus, ce qui n’est pas le cas de leurs aînés qui dépendent de l’agenda
des médias. En ce qui concerne la lecture, les enfants du numérique n’ont pas de bons rapports
avec le format papier, car ils ont une « culture écranique ». Ils ne font pas une lecture appro-
fondie, mais bondissent de page en page.
De nos jours, la notion d’enfants numérique est intéressante dans plusieurs disciplines.
Selon les chercheurs, il y a un débat sérieux sur l’implication des digital natives à l’éducation.
On peut également se rendre compte qu’il est impossible de développer un discours sur ces
enfants sans faire ressortir la discrimination qu’il charrie. En effet, les filles n’ont pas nécessai-
rement les mêmes pratiques que les garçons. De même, les enfants des ouvriers n’auront pas
les mêmes pratiques informationnelles et la même attitude face aux médias que les enfants des
cadres.
L’Homme du futur
Les technologies façonnent l’évolution des comportements de l’homme en suscitant en lui de
nouvelles habitudes. Avec la convergence des nanotechnologies et des biotechnologies, de l’in-
formatique et des sciences cognitives, nous sommes passés à l’ère des technosciences. Les four-
nisseurs des technologies estiment que l’individu est un système d’information. S’il est con-
necté, il participe bon gré mal gré à l’exploitation de ses données. A son insu, il facilite l’ap-
prentissage des machines, le développement d’algorithmes prédictifs, de système d’aide à la
décision, d’intelligence artificielle ainsi que le courant transhumaniste.
Le fait que les capacités de l’humain puissent être améliorées par les artifices laisse entrevoir
une possibilité de l’existence des êtres hybrides issus de l’électronique et du biologique. L’uti-
lisation des technologies à des fins non thérapeutiques, c’est penser que l’humain est une chose
imparfaite que l’on pourrait améliorer. Cette façon de voir peut causer des transformations qui
amputeraient l’Homme de sa condition humaine, sa personnalité, de ses forces et ses faiblesses.
Il ne s’agirait donc plus d’un humain au sens strict du terme, mais d’un homme transformé par
les prouesses de la technologie. Il devient un humain piloté, standardisé, contrôlé, voire simpli-
fié. Il existe donc, un risque d’usage abusif, criminel et terroriste des objets connectés, équipe-
ments électroniques, systèmes informatiques et réseaux de télécommunication est réel, comme
en témoigne le nombre d’incidents de sécurité plus ou moins graves révélés en permanence. Par
ailleurs, les sciences du vivant et de l’ingénierie soulèvent des enjeux sociétaux et défis idéolo-
giques pour tous, comme c’est déjà le cas avec les drones qui tuent, qui pourraient devenir
autonomes et décider de tuer sans contrôle humain.
L’Homme du futur est attaché aux machines pas nécessairement parce qu’il est paresseux ou
insouciants des conséquences de notre attachement. Il est attaché parce qu’il contribue à étendre
notre existence, à éloigner de la vulnérabilité, de sa finitude, de sa mort…
Le quotidien de l’Homme connecté
L’homme connecté est caractérisé par son attachement aux objets. Il se laisse guider par l’uti-
lisation des objets tels que les lunettes, les montres, les brassards. Le marché des objets con-
nectés est de plus en plus important, car les hommes ont fini par adopter un mode de vie qui
correspond à cet environnement marchand. Selon le journal Stratégies, en 2025, les objets con-
nectés seront monnaie courante, chaque individu va les utiliser par dizaine par jour. Totalement
immergé dans ce monde hyper connecté, les hommes connectés ont en leur possession des outils
qui sont des supports de construction de l’identité et de l’autonomie individuelles. Ces outils
sont développés autour des activités individuelles. La sociologie de l’Internet interroge l’op-
portunité de l’utilisation de ces outils dans la consolidation du lien social. La relation des hu-
mains avec leurs objets change, parce que ces derniers, connectés par des systèmes informatisés
et autonomes, peuvent interagir et sentir la présence d’autres objets.
Patrice Flichy met l’accent sur ce phénomène en développant le concept de l’individualisme
connecté. Il montre comment les technologies numériques et plus précisément le micro-ordina-
teur et l’ordinateur ont incorporé dans le cadre d’usage deux caractéristiques de la société ma-
jeure de la société contemporaine : l’autonomie et le fonctionnement en réseau, puis comment
ces technologies ont performé les usages naissants, renforçant par là même ces nouvelles façons
de vivre. La vie privée est attaquée. L’institution familiale s’est transformée à l’ère industrielle
au point où certains sociologues la caractérisent de famille-hôpital. Elle permet de réparer les
dégâts du monde du travail, de s’abriter en cas de chômage. Le fait que les femmes soient de
plus en plus salariées à côté de leur activité domestique, la transformation des relations amou-
reuses, la diversité des types de familles, tous ces éléments font que la famille contemporaine
n’est plus d’abord une institution de protection. Cette transformation est généralement associée
au développement de l’individualisme. Ainsi, aujourd’hui, le mariage est plus tardif et suit sou-
vent une période de cohabitation, c’est qu’il ne s’agit non pas de rentrer dans une institution ou
simplement de reproduire un rite, mais de construire une nouvelle appartenance, de se prendre
en charge. La fête est ainsi organisée comme une mise scène orchestrée par les mariés. L’indi-
vidualisme ici ne s’oppose pas à la famille mais est une de ses composantes. Certains socio-
logues parlent d’un individualisme relationnel. L’individu devient alors, selon Irène Théry, plus
libre et plus exposé. La famille contemporaine n’est plus une institution, mais un réseau rela-
tionnel…c’est un réseau de relations affectives et de solidarité.
Même les spectacles sont transformés à cause de l’hyper utilisation des outils de communica-
tion. On assiste à un déclin des spectacles collectifs et dans le même temps à un accroissement
des divertissements à domicile. En ce XXI è siècle, on constate une très grande diversité des
modes d’écoute de la musique de la musique et des autres produits des industries culturelles et
créatives. De nouvelles formes de travail naissent. Ces dernières reposent sur l’individu. Il s’agit
moins d’exécuter massivement des consignes, d’appliquer les procédures pré-établies ( activités
qui, avec l’automatisation, sont de plus en plus pris en charge par la machine), mais plutôt de
résoudre des problèmes, de gérer des aléas. Parrallèlement, les organisations ont multiplié les
processus de communication et d’échanges, sous forme de cercles de qualité, de groupes d’ex-
pression ou de boîtes à idées. On attend de l’individu un engagement personnel plus fort. Il doit
gérer plus d’informations, construire seul son réseau de coopération.
Chapitre Les mutations de la communication et la cyber psychologie
La montée en puissance de l’utilisation des technologies de la communication fait de ces outils
de véritables prolongements de la vie des hommes connectés. Il est donc normal de s’interroger
sur la façon dont ces outils affectent la vie et plus précisément le comportement des hommes.
Une telle réflexion nous place dans la cyber psychologie. La cyber psychologie traite de la façon
dont la technologie affecte les humains, en particulier des technologies qui impliquent des or-
dinateurs ou des interactions entre les individus.
Pour plusieurs analystes, la cyber psychologie se limite à l’étude du comportement des indivi-
dus quand ils sont en ligne. Les interactions en ligne sont souvent considérées comme étant
différentes des interactions personnelles. Les psychologues vont alors se pencher sur des actes
que la technologie provoque dans la communication. Plusieurs domaines d’étude peuvent émer-
ger de ce type d’observations : les identités en ligne, les relations en ligne, la réalité virtuelle,
etc. En général, Internet n’est pas considéré comme un espace dans lequel le comportement
normal de l’esprit humain est modifié, mais plutôt comme un lieu dans lequel des réactions
prévisibles mais dangereuses aux nouvelles technologies peuvent se produire.
Ce qu’il faut relever, c’est que plusieurs personnes en ligne ont le sentiment d’être cachées, ce
qui les amènent à produire un certain nombre de comportements dangereux. L’anonymat perçu
amène les internautes à produire des comportements que l’on ne voit pas dans le monde phy-
sique. Une personne connectée sur internet agit donc différemment de ce qu’elle aurait fait off
line. La manière dont les gens interagissent avec la technologie est également prise en compte
dans les sujets qui intéressent la cyber psychologie. La façon dont les personnes expérimentent
la technologie est également importante. On aussi ajouter les interactions individuelles avec les
jeux vidéo, des appareils automatisés, etc.
En gros, l’explosion d’Internet a engendré des façons inédites de communiquer, d’apprendre,
de jouer, de se mettre en scène. Cette discipline dit en quoi ces usages peuvent modifier l’être
humain en profondeur. Un tel regard nous place dans les enjeux de la cyber psychologie. Au-
trement dit, quand on entre dans le monde de l’homme connecté ou encore quand on utilise les
objets connectés, qu’est-ce qu’on gagne et qu’est-ce qu’on perd.
Les enjeux de la cyber psychologie
Selon Patrick Cohen, l’existence du monde virtuel et tous ses corollaires a toujours créé beau-
coup de craintes dans le monde. Malgré le gain de temps et la masse d’informations, l’activité
en ligne provoque quelques interrogations. Les psychologues se sont toujours posés des ques-
tions sur les éventuels dangers des éventuels dérapages d’Internet : mise en fiche des personnes,
aliénation de l’homme à la machine, désocialisation, appauvrissement culturel et intellectuel…
Pourtant, Jacques Attali essaye de relativiser en précisant que : « Ces objets nomades seront de
moins en moins encombrants ; mobiles, porteurs de savoir, moyens de communiquer, ils seront
partout, rempliront mille services en se substituant aux hommes qui les rendent aujourd’hui. Ils
engendrent de nouveaux rapports à la ville, à la famille, à la vie, à la mort, transformant le mode
de vie des années 2000 plus radicalement encore que l’automobile et la télévision n’ont boule-
versé celui de notre siècle ». L’être humain est de plus en plus nomade et en même temps arrimé
de plus en plus solidement à Internet. Selon Ari Melber, il faut se méfier d’Internet parce qu’il
est libre et gratuit. Il martèle que : « Quand vous ne voyez pas le service, c’est que vous êtres
le produit. » C’est-à-dire que, si vous ne payez pas un service, c’est que vous n’êtes pas un
consommateur mais un produit à vendre.
Le « développement » apporté par Internet favorise l’apparition d’une nouvelle forme d’exer-
cice : la disparition de la relation physique au profit de la relation virtuelle. Ce scénario n’est
plus une fiction et certaines professions sont en cours de remaniement dans ce sens. On peut
citer l’enseignement à distance, devenu aujourd’hui open University.
Les transformations décriées ne se limitent pas uniquement à la relation. Les adolescents mani-
festent de nouveaux comportements que les psychologues se doivent de connaître. Dominique
Pasquier nous révèle qu’au groupe et à la horde classique, succède aujourd’hui le réseau social.
Le nombre de visites d’amis n’est pas un épiphénomène, il est au cœur de nouvelles formes de
socialisations. Aborder la socialisation d’un adolescent ne suppose plus la même démarche. Les
amis peuvent être virtuels et les modalités d’échanges apparemment agressifs constituent en
fait une nouvelle norme culturelle liée aux médias utilisés. Les insultes scatologiques échangées
sur un blog sont à comprendre comme les relations viriles d’antan. Au travers de cet exemple,
on cerne mieux l’acculturation nécessaire au psychologue, mais aussi l’approche différente
qu’il doit mettre en œuvre s’il veut poursuivre la prise en charge d’adolescents.

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