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L2 Sciences Biologiques, Ecologie & Environnement et Biotechnologie

Module d’écologie générale


Résumé des trois premiers chapitres

NB : 1) Pour plus de détail sur les sous-titres discutés en présentiel, veuillez consulter le
polycopié du cours, aussi disponible sur la plateforme http://teleensm.ummto.dz, depuis
l’espace de cours de M. SLIMANI Said

2) L’examen portera sur :


- Filières Sciences Biologiques et Biotechnologie : jusqu’à la page 6.
- Filière Ecologie & Environnement : tout le document (14 pages).

Introduction
Le terme écologie fut créé en 1866 par l’embryologiste allemand Ernst Haeckel (1834-1919). Il
signifie « science de l’habitat », du grec oïkos (maison, habitat) et logos (discours, science). Haeckel
définissait d’emblée l’écologie comme « la science globale des relations des organismes avec leur
monde extérieur environnant dans lequel nous incluons au sens large toutes les conditions
d’existence ».

Chapitre I. La Biosphère

1.1. Définition et structure de la biosphère


1.2.1. Le concept d’écosystème
- Ecosystème = unité fonctionnelle de base de la biosphère.

Biocénose = ensemble des organismes vivants inféodés à un milieu déterminé ;


Biotope = substrat abiotique ou habitat indispensable au développement de la biocénose.

- Lisière ou écotone = zone de transition écologique entre deux écosystèmes ou plus.


- L’effet lisière : souvent, les zones de transition sont plus riches en espèces et en individus que les
milieux qu’elles séparent.

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1.2.2. Les écosystèmes dans la biosphère
Ecosystèmes : écosystèmes terrestres + écosystèmes aquatiques.

1.2.2.1. Les grands biomes, leur répartition en latitude


- Biomes = macroécosystèmes = communautés d’êtres vivants, conditionnées principalement par la
nature des groupements végétaux (phytocénose), qui sont sous le contrôle du
macroclimat.

a) Biomes terrestres
De l’équateur au pôle (bandes parallèles à l’équateur sur un gradient climatique).

Figure 1.2. Répartition des grands biomes.


1) Forêt pluviale équatoriale. 2) Forêts
tropophiles et savanes humides. 3) Savanes
sèches et steppes. 4) Déserts subtropicaux. 5)
Végétations méditerranéennes. 6) Forêts
caducifoliées tempérées. 7) Steppes
continentales froides. 8) Déserts froids
centre-asiatiques. 9) Déserts d’altitude.
10) Forêt boréale de conifères (taïga).
11) Toundra. 12) Écosystèmes montagnards
(zonation complexe). 13) Limite nord et
14) limite sud des récifs coralliens (d’après
Ozanda, 2000, in Ramade, 2009).

- Forêts pluvieuses tropicales, ou forêts ombrophiles : zone intertropicale, précipitations > 1 800
mm/an et régulièrement réparties au long de l’année.

- Les forêts sèches tropicales (forêts de mousson ou forêts tropophiles) : zones subéquatoriales,
saison sèche prolongée et précipitations > 1 200 mm/an.

- Savanes tropicales : entre les deux tropiques. Précipitations insuffisantes pour permettre le
développement des écosystèmes forestiers. Abondance des graminées parsemées d’arbustes et
arbres.
- Déserts : précipitations faibles (< 200 mm par an) et irrégulières. Le couvert végétal discontinu,
surtout représenté par des plantes vivaces xérophytiques.

- Biomes méditerranéens : zones tempérées chaudes, 4 saisons, période de sécheresse estivale


excédant souvent trois mois. Les formations végétales dominantes sont les maquis et garrigues (bassin

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méditerranéen), le chaparral (Californie et nord-ouest du Mexique), le fynbos (Cap-Occidental en
Afrique du Sud) et le mallee (Australie).

- Forêts feuillues caducifoliées : moyenne latitude dans l’hémisphère Nord.

- Steppes tempérées (prairies) : hémisphère boréal. Précipitations insuffisantes pour assurer la


croissance des arbres. Prépondérance d’un tapis graminéen.

- Taïga, forêt boréale de conifères : zones subarctiques. Précipitations assez faibles mais régulière.

- Toundra : limite naturelle des arbres. Dominance des plantes herbacées, des cryptogames
(lichens) et des arbustes qui se développent sur des sols perpétuellement gelés en profondeur.

b) Macroécosystèmes aquatiques
Important courants assurant une certaine homogénéisation des conditions ambiantes
+ absence de barrières écologiques entravant les déplacements des formes vivantes = absence de
zonation latitudinale.

1.2.2.2. Zonation verticale de la biosphère


Le gradient latitudinale peut être compensé par un gradient altitudinale. Ainsi, dans une région
donnée avec une altitude très élevée, on peut y observer une succession de l’équivalent de tous les
biomes terrestres.

Figure 1.3. Concordance


entre la distribution en
altitude et en latitude des
biomes. Schéma théorique
d’après Wolcott (1964)
modifié par Ramade (2009).

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Chapitre II. Les facteurs écologiques

2.1. Notion de facteur écologique


Facteur écologique : tout élément du milieu susceptible d’agir directement sur les êtres vivants, au
moins durant une partie de leur cycle de développement.
Ainsi, la température ou la pluviométrie constituent des facteurs écologiques, alors que l’altitude
ou la profondeur ne le sont pas, car leur influence est indirecte et s’exprime à travers une série de
facteurs élémentaires (température, éclairement, pression atmosphérique / hydrostatique, etc.).

2.2. Notion de facteur limitant et limites de tolérance


- Facteur limitant : absent, réduit au-dessous d’un seuil critique, ou excède le niveau maximum
tolérable = empêche ou restreint à lui seul l'accomplissement d'une fonction physiologique ou
l'implantation d'un être vivant dans un milieu.
- Loi du minimum : Justus Von Liebig (1940) = croissance des végétaux limitée par l’élément dont
la concentration est inférieure à une valeur minimale au-dessous de laquelle les synthèses ne
peuvent plus se faire.
S’exprime notamment pour les éléments rares, comme le bore, le zinc…
Elle varie dans son expression par suite de l’interaction des facteurs écologiques : Ex. les plantes
exposées au soleil ont besoin de plus de zinc que celles, de la même espèce, croissants à l’ombre.

- Loi de tolérance de Shelford

Figure 2.2. Relation générale entre l’activité biologique d’un


individu, d’une population ou de toute autre entité écologique et le
gradient d’un facteur de l’environnement. Cette figure illustre la loi
de tolérance de Shelford (Ramade, 2009).
Xopt. = valeur optimale du facteur ou preferendum.

Vie d’un organisme = intervalle de tolérance avec une valeur min et max.
- Preferendum : valeur optimale à l’intérieur d’un intervalle de tolérance.
- Valence écologique : capacité d’un organisme à tolérer les variations des facteurs écologiques et
de (re)coloniser un biotope donné.
On distingue des :
 espèces euryèces : forte valence écologique (forte variation du facteur écologique) ;
 espèces sténoèces : faible valence écologique (faible variation du facteur écologique).

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Figure 2.4. Courbe de Shelford pour des
espèces sténothermes des milieux froids
(oligothermes), des milieux chauds
(polythermes) et pour une espèce
eurytherme (Ramade, 2009).

Pour la température par exemple, on parle d’espèces eurythermes et sténothermes. Les espèces
sténothermes peuvent être :
 oligothermes : milieux froids ;
 polythermes : milieux chauds.

- Espèce ubiquiste : valence écologique forte, large distribution, capable de coloniser des milieux
très différents. Notion d’ordre écologique (intrinsèque).

- Espèce cosmopolite : large distribution, mais faible valence écologique. Notion d’ordre
géographique, car les espèces colonisent des milieux plus ou moins identiques
présents un peu partout sur le globe terrestre.

2.3. L’action des principaux facteurs limitants abiotiques


2.3.1. Facteurs climatiques
2.3.1.1. La lumière
- intensité (selon la latitude et la saison) : conditionne l’activité photosynthétique ;
- durée au cours du cycle nycthéméral : contrôle la croissance des plantes et de leur floraison, mais
aussi l’ensemble du cycle vital des espèces animales (hibernation, migration, reproduction, diapause,
etc.).

2.3.1.2. La température
Elle conditionne la répartition de la totalité des espèces et des communautés d’êtres vivants dans la
biosphère.
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Trois règles écologiques illustrent l’action de la température sur les homéothermes :

 Règle de Bergmann
En général, les espèces de grande taille se rencontrent sous les climats froids et celles de
petite taille sous les climats chauds. Cette règle s’explique par la nécessité pour les
homéothermes de maintenir leur température interne constante. Plus le rapport
surface/volume est faible et plus les pertes de chaleur par convection sont faibles.

 Règle d’Allen
Les mammifères des régions froides montrent une réduction importante de la surface des
appendices (oreilles, queues, cou, pattes et ailes) ainsi qu’une forme plus trapue.
Ex. Le fennec, qui vit dans les déserts chauds, a de grandes oreilles, le renard d’Europe a des
oreilles plus petites et le renard arctique des oreilles minuscules et un museau court.
 Règle de la fourrure
En général, chez les mammifères des régions froides la fourrure est plus épaisse que chez
ceux des régions chaudes et son épaisseur augmente avec la taille de l’animal.

2.3.1.3. La pluviométrie et l’hygrométrie


- Pluviométrie : quantité totale de précipitations (pluie, grêle, neige) reçue par unité de surface et
unité de temps.
- Hygrométrie : teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère.

Selon leurs adaptations aux conditions hydriques, on distingue des organismes :


 Aquatiques (hydrobiontes) qui vivent en permanence dans l’eau ;
 Amphibies (semi-hydrobiontes) capables de se développer et de vivre aussi bien sur la terre
ferme que dans l'eau ;
 Hygrophiles adaptés aux milieux rarement inondés mais dont l’humidité de l’air est proche de
la saturation ;
 Mésophiles qui ont des exigences modérées en eau. C’est le cas de la plupart des plantes
cultivées et de la majorité des animaux terrestres ;
 Xérophiles qui vivent dans les milieux secs.

2.3.1.4. Facteurs climatiques secondaires


 Le vent
Le vent peut avoir une action indirecte en modifiant la température et l’humidité. Il est un agent de
dispersion des animaux et des végétaux. Le vent a une action mécanique sur les végétaux qui sont
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couchés au sol et prennent des formes particulières appelées anémomorphoses. Les plus
caractéristiques sont les arbres dits « en drapeau », très fréquents dans les régions littorales et
montagnardes, dont les branches sont orientées dans la direction opposée à celle du vent dominant.
Dans les grands massifs montagneux, le vent conditionne la limite supérieure de la forêt.

 La neige
La neige exerce une action thermique et mécanique. Par ses propriétés isolantes, la couverture
neigeuse protège efficacement du froid la végétation et les animaux. Sous 1 m de neige la
température du sol est de − 0,6 °C, alors qu’elle est de − 33,7 °C à la surface. La neige constitue aussi
un facteur écologique défavorable. Son accumulation sur les végétaux arborés et arbustifs exerce
une action mécanique, courbant les tiges et provoquant la rupture des branches. Le port
columniforme des conifères subarctiques représentent une adaptation à ces conditions climatiques
destinée à éviter l’accumulation excessive de neige sur leurs branches.
 Le feu
Le feu est un élément très important dans la dynamique des écosystèmes. Les incendies sont
responsables de la destruction des forêts et de la désertification dans beaucoup de régions. Dans
d’autres régions (cas des écosystèmes méditerranéens), de nombreuses plantes, dites pyrophytes, sont
adaptées au passage du feu, en tirent profit et en sont même dépendantes. Chez les pins, par
exemple, le feu fait éclater les cônes, permettant la propagation des graines tout en améliorant leur
taux de germination par levée de dormance. Ce dernier phénomène est aussi observé chez les cistes
dont la banque de graines, stockées dans le sol des années durant, forment un tapis dense juste après
le passage d’un incendie. Chez d’autres espèces (chêne-liège, chêne kermès, arbousier, bruyère, etc.),
c’est la croissance végétative qui est stimulée par le feu (rejets de souche et de collet, émission de
drageons, etc.), permettant ainsi la régénération et le rajeunissement des peuplements. De nos jours
les feux contrôlés sont utilisés dans l’aménagement durable des écosystèmes forestiers.

2.3.2. Facteurs hydrologiques


2.3.2.1. Facteurs physiques en milieu aquatique
Les facteurs physiques en milieu aquatiques s’expriment à travers la densité de l’eau, 800 fois
supérieure à celle de l’air (0,0013), ses courants, qui, entre autres, contrôlent le cycle vital des
organismes aquatiques en ajustant les températures et la circulation des éléments minéraux nutritifs et
la lumière, qui conditionne la stratification des organismes vivants en profondeur.

2.3.2.1. Facteurs chimiques en milieu aquatique


 Gaz dissous

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Le CO2 (solubilité élevée) n’est pas un facteur limitant dans l’eau, mais joue, entre autres, un rôle
primordial dans l’ajustement du pH. Au contraire, l’oxygène (solubilité faible) est un facteur limitant
pour de nombreuses espèces aquatiques.

 Salinité
La salinité moyenne de l’eau de mer est de l’ordre de 35 ‰. Les eaux douces sont d’une salinité
inférieure à 3 ‰. Les eaux saumâtres quant à elles ont une salinité comprise entre 3 et 20 ‰. Les
sels minéraux nutritifs constituent des facteurs limitants de première importance. Ils ne se
rencontrent jamais à fortes concentrations dans les milieux aquatiques et certains oligoéléments
(manganèse, zinc, cobalt, etc.).

2.3.3. Facteurs édaphiques


Sol est un élément essentiel du biotope des écosystèmes continentaux, constitué d’un mélange de
matière minérale et organique, avec une économie en eau et en air.

2.3.3.1. Caractères physiques du sol


- Texture des sols
 Fraction fine du sol (< 2mm) = granulométrie = sables (20 μm-2 mm), limons (2-20 μm) et
argiles (<2 μm).
C’est de cette fraction que dépend pour une grande part la circulation de l’eau dans les sols.
 Texture = composition granulométrique (type), selon les teneurs en sables, limons et argiles.

- Structure des sols


Structure du sol = mode d’agencement des particules qui le composent.
La proportion du volume des lacunes entre ces éléments par rapport au volume total détermine la
porosité du sol, dont dépend la circulation de l’eau et des gaz dans les sols.
 Structure en agrégat = fines particules s’assemblent en cimentant les éléments de grande
taille ;
 Structure particulaire = les éléments du sol restent indépendants et ne forment pas
d’agrégats, sans système lacunaire bien défini.
 Lorsque les éléments du sol sont dépourvus de sables, ils peuvent devenir asphyxiants car ni
l’eau ni les gaz ne peuvent y circuler normalement.

- Hygrométrie des sols


L’hygrométrie d’un sol fait référence à son humidité. Elle dépend de la texture, de la structure et de
la porosité.
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2.3.4. Facteurs biotiques
Les facteurs biotiques caractérisent l’ensemble des influences qu’exercent les êtres vivants entre eux
et sur le milieu.

2.3.4.3. Facteurs intraspécifiques (interactions homotypiques)


Interactions qui s’exercent entre individus d’une même espèce. Elles sont dépendantes de la densité
et se manifestent par :
L’effet de groupe. Il se manifeste chez de nombreuses espèces qui ne peuvent se reproduire
normalement et survivre que lorsqu’elles sont représentées par des populations nombreuses, la
recherche de la nourriture et la lutte contre les ennemis étant facilités par la vie en commun des
individus (conséquences bénéfiques). C’est le cas de l’éléphant d’Afrique qui ne peut survivre que
dans des populations d’au moins 25 individus.

L’effet de masse. Il se manifeste lorsque le milieu devient surpeuplé et engendre un effet néfaste
pour les individus. La diminution de la ponte chez les femelles drosophiles dès qu’il y a deux
individus dans un flacon de ¼ de litre où la surface de nourriture est de 300 mm2 en constitue un
exemple édifiant.
L’effet de groupe et l’effet de masse sont bien démontrés par le
principe d’Allée qui démontre que l’agrégation constitue un
facteur limitant rapidement défavorable pour les individus
constituant un groupe (fig. 2.8).

Figure 2.8. Divers types de réponses biologiques d’une espèce à


l’augmentation de densité de ses populations. En A, la densité exerce un
effet systématiquement défavorable (effet de masse). La courbe B illustre le
principe d’Allée, un effet de groupe favorable se manifeste jusqu’à une
densité optimale (d.opt.), au-delà de laquelle apparaît un effet de masse
(Ramade, 2009).
 La compétition intraspécifique. Elle s’exprime, entre autres, dans les comportements territoriaux
(cas des oiseaux qui défendent leur lieu de nidification et une certaine surface environnante), ou lors
de la recherche de la nourriture au sein d’une population très dense.

2.3.4.4. Facteurs interspécifiques (interactions hétérotypiques)


Il est possible de définir huit types d’interactions qui s’exercent entre individus d’espèces
différentes, se traduisant par une influence nulle, favorable ou défavorable.

 Le neutralisme
Dans ce cas il n’y aucune influence notable entre les espèces.
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 La compétition interspécifique
Chaque espèce agit défavorablement sur l’autre. Elle est plus grande entre espèces voisines et a lieu
notamment pour l’alimentation ou la recherche et la possession de l’espace.

 L’amensalisme
Une espèce est éliminée par une autre espèce (inhibitrice) qui secrète une substance toxique. Elle
est appelée :
- allélopathie = plantes supérieures ;
- télétoxie = plantes vasculaires, comme chez le noyer qui secrète une substance phénolique
(juglone) qui inhibe la croissance des plantes herbacées vivant au voisinage de l’arbre ;
- antibiose : chez les microorganismes capables de sécréter des substances antibiotiques susceptibles
d’interdire le développement d’autres espèces (bactéries ou champignons).

 Le commensalisme
Interaction entre une espèce commensale qui en tire un bénéfice et une espèce hôte qui n’en tire ni
avantage ni nuisance. Il existe un bon nombre d’insectes commensaux des terriers de mammifères et
des nids d’oiseaux et d’insectes sociaux. La phorésie, transport de l’organisme le plus petit par le plus
grand est aussi une forme de commensalisme.

 La prédation
Prédateur = organisme libre qui se nourrit aux dépens d’un autre (nourriture vivante).

 Le parasitisme
Parasite = organisme qui vit aux dépens de un ou plusieurs hôtes où il trouve un habitat et dont il tire
sa nourriture, le plus souvent sans le tuer. Les parasites se distinguent des prédateurs car ils ne
mènent pas une vie libre.

 La coopération
Association qui n’est pas indispensable puisque chacune des deux espèces peut vivre isolément. La
nidification collective de plusieurs espèces d’oiseaux comme les sternes et les hérons est une forme
de coopération qui leur permet de mieux se défendre contre les prédateurs.

 Le mutualisme et la symbiose
- Mutualisme = les deux partenaires trouvent un avantage (protection, apports de nutriments,
pollinisation, dispersion, etc.), mais peuvent mener une vie indépendante.

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- Symbiose = forme de mutualisme en association obligatoire et indissoluble entre deux espèces.
L’exemple type de la symbiose est illustré par les lichens, formés par l’association d’une algue et d’un
champignon. Cette interaction peut s’établir entre une espèce végétale et une autre animale. C’est le
cas de la symbiose des Ficus (figuiers) avec leurs hyménoptères pollinisateurs.

Chapitre III. Écologie des populations et des peuplements

3.1. Notion de population et de peuplement


Population : unité fondamentale de toute biocénose = ensemble d’individus d’une même espèce qui
occupent un territoire commun (biotope) et qui sont capables de se reproduire entre eux.

Peuplement (ou une communauté) : ensemble plurispécifique, mais d’un même groupe
systématique que l’on rencontre dans un écosystème déterminé. Les rongeurs d’un champ ou les
oiseaux d’une forêt constituent des peuplements.

3.2. Principaux paramètres écologiques propres aux populations


3.2.1. Densité et abondance relative
C’est le nombre d’individus rapporté à l’unité de surface. D’autres unités, comme la biomasse,
sont parfois utilisées à la place du nombre d’individus. Ainsi, on parlera d’une densité des ongulés
dans une savane africaine en nombre d’individus par km2, de celle des arbres dans une forêt en
nombre de sujets par hectare, de celle des poissons dans un étang en kilogrammes par hectare, etc.

3.2.2. Natalité et mortalité


La densité d’une population dépend principalement de la différence entre les taux de natalité et de
mortalité, et de l’équilibre entre émigration (départ d’individus) et immigration (arrivée de
nouveaux individus).
La figure 3.1 fournit une bonne représentation de la mortalité naturelle chez trois populations d’êtres
vivants.

Figure 3.1. Les trois types théoriques de courbes de survie. Le type convexe
(I) se rencontre chez les mammifères et chez quelques insectes sociaux ou la
drosophile qui ont une mortalité faible aux stades jeunes puis élevée aux
stades âgés. Le type rectiligne (II) correspond à un taux de mortalité
constant. Il se rencontre chez l’hydre d’eau douce, divers passereaux et
beaucoup d’animaux domestiques. Le type concave (III) est le plus commun
dans la nature. Il correspond à une mortalité élevée aux stades jeunes et
relativement constante ensuite. Il est présent chez les invertébrés, les
poissons et beaucoup d’oiseaux (Dajoz, 2006).

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3.2.3. Sex-ratio
La sex-ratio est le rapport numérique entre le nombre d’individus mâles et femelles que comporte
une population. Il est voisin de un à la naissance, avec un léger excès de mâles chez la plupart des
vertébrés. Chez les adultes, la sex-ratio peut pencher en faveur des mâles ou des femelles selon le
groupe taxonomique mais aussi l’habitat et d’autres conditions du milieu.

3.2.4. Pyramides des âges


Elles permettent d’obtenir une représentation intéressante de la structure en classe d’âge d’une
population. Les mâles et les femelles sont disposés de part et d’autre d’une médiane puisque la
mortalité n’affecte pas de façon égale les deux sexes en fonction de l’âge. Une pyramide à large base
et sommet étroit correspond à une population en expansion. Un aspect en « cloche » correspond à
une population stable où le nombre d’individu est identique dans chaque classe d’âge. Enfin, la
forme en « champignon » avec un nombre faible de jeunes et une prépondérance numérique des
individus âgés correspond à une population déclinante.

3.3. Lois de croissance des populations


Lorsqu’une population est placée en l’absence de facteurs limitants, sa croissance s’effectue selon
une loi exponentielle (courbe en J). Dans les populations naturelles, l’effet cumulé des facteurs
limitants (ressources limitées, résistance du milieu) empêche ce potentiel biotique de s’exprimer en
diminuant la natalité et en augmentant la mortalité (courbe en S ou logistique).

Figure 3.2. Courbes de croissance théorique d’une population en


l’absence (courbe en J) ou en présence (courbe en S) de facteurs
limitants. K est la capacité limite du milieu. La courbe en
pointillés figure la variation de vitesse d’accroissement des
effectifs dans le cas d’une population logistique (Ramade, 2009).

3.4. Fluctuation dans le temps des populations naturelles


3.4.1. Populations stables
Il s’agit de populations naturelles présentant des oscillations de faible amplitude autour d’une valeur
moyenne. Elles caractérisent généralement des espèces de grande taille vivant dans des milieux où
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les facteurs biotiques sont contraignants (compétition intense par exemple). C’est le cas des
populations d’arbres dominants dans une forêt primitive dont la densité à l’hectare varie faiblement
même sur des périodes supérieures à la décennie.

3.4.2. Populations cycliques


 Fluctuations saisonnières
Elles peuvent résulter de l’existence d’au moins deux générations annuelles dans l’espèce
considérée, de mouvements migratoires ou d’une mortalité importante à la fin d’une période de
reproduction. Les populations d’oiseaux migrateurs illustrent un exemple-type des fluctuations
saisonnières (fig. 3.3).

Figure 3.3. Fluctuations d’abondance des diverses


populations d’oiseaux dans une forêt de l’Ohio au cours du
cycle annuel. La figure montre deux pics : le premier au
printemps, le deuxième en automne (d’après Williams, in
Lemée, 1967 cité par Ramade, 2009).

 Fluctuations annuelles
Elles sont observées dans la majorité des populations animales et chez les plantes annuelles. Les
migrations peuvent jouer un rôle important chez les espèces ayant une longévité supérieure à l’année
(fig. 3.4).

Figure 3.4. Fluctuations d’abondance d’un Galliforme sédentaire, le


clin de Virginie, au cours du cycle annuel, dans le Wisconsin.
L’effectif maximal est atteint en fin de belle saison et le minimum en
fin d’hiver (effet conjugué du manque de nourriture et du froid)
(d’après Kabat et Thomson, in Smith, 1996 cité par Ramade, 2009).

 Fluctuation pluriannuelles
Ce sont des fluctuations d’une assez remarquable régularité observées sur une période supérieure à
l’année. L’exemple classique de cycle pluriannuel est donné dans la figure 3.5.

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Figure 3.5. Variation d’abondance des populations de lièvre
variable et de lynx dans le Grand Nord canadien. Le maximum
de densité du lièvre est atteint tous les dix ans et il est suivi,
avec un décalage de neuf mois, par celui de son prédateur
(d’après Mac Lulich, in Odum, 1959 cité par Ramade, 2009).

3.4.3. Autres types de fluctuation


Certaines fluctuations sont apériodiques (intervalles irréguliers) mais cycliques. C’est le cas de la
chenille tordeuse des conifères qui pullule de temps en temps dans les forêts de sapin baumier en
Amérique du Nord. De nombreuses espèces introduites présentent aussi un cas bien particulier de
fluctuations. Un des cas les plus célèbres est celui de la prolifération du lapin en Australie où 12
couples importés en 1859 avaient donné en 1900 une population estimée à 800 millions d’individus !
Un dernier exemple de fluctuations particulières est donné par les espèces animales ou végétales
déclinantes dont les densités sont si faibles que leur disparition est des plus probables au cours des
prochaines décennies.

3.6. Organisation des populations : le concept de niche écologique


Telle qu’elle a été définie par l’écologue et zoologiste britannique C.S. Elton en 1927, la niche
écologique correspond au rôle de l’espèce dans le fonctionnement de l’écosystème. En 1959,
l’écologue américain E.P. Odum annonce la célèbre analogie stipulant que la niche écologique est la «
profession » de l’espèce alors que l’habitat en est « l’adresse ». Deux espèces ayant les mêmes
besoins, c’est-à-dire la même niche, ne peuvent cohabiter selon le principe de d’exclusion
compétitive. La spécialisation (alimentaire en particulier) permet aux populations de chaque espèce
d’y trouver un avantage crucial, en se protégeant contre la compétition avec les espèces voisines
d’un même peuplement, leur permettant ainsi de coexister dans le même habitat.

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