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LES FACTEURS BIOTIQUES ET ABIOTIQUES

Il existe une forte interaction entre les caractéristiques du milieu naturel


et le type de vie qui s'y développe.
Deux grands types de facteurs peuvent influer sur le développement de
la vie :
*les facteurs abiotiques, que l'on scindera (divisera) par commodité en
facteurs physiques et en facteurs chimiques et

*les facteurs biotiques.

Nous allons examiner ici ces facteurs et les mécanismes mis au point
par les êtres vivants pour limiter l'effet de certaines perturbations.
A‐Les facteurs abiotiques
1‐ Les facteurs physiques
1‐La lumière

2‐La température

3‐L'agitation

4‐La nature physique du substrat

5‐Les matières en suspension


1‐La lumière

2‐La température

3‐L'agitation

4‐La nature physique du substrat

5‐Les matières en suspension


La lumière évolue en quantité et en qualité avec la profondeur.
Les espèces qui aiment la lumière sont appelées photophiles .

A l'inverse, les espèces vivant dans des zones moins éclairées sont
dites sciaphiles .

On distingue trois zones en fonction de la quantité de lumière reçue :


•la zone euphotique (0‐200m)
La quantité de lumière disponible permet à la photosynthèse d'obtenir un rendement
positif (plus de gaz carbonique consommé que produit). Chaque végétal possède, en
fonction de ses pigments et de son adaptation, un éclairement limite en‐deçà duquel
le rendement de la photosynthèse devient négatif. La profondeur correspondante est
appelée profondeur de compensation. Elle varie évidemment avec la clarté de l'eau.
La zone euphotique s'étend couramment jusqu'à 200 m de profondeur.

•La zone oligophotique (200‐500m)


Est une zone dans laquelle pénètre toujours un peu de lumière, mais en quantité trop
faible pour que la photosynthèse se fasse de façon correcte et pérenne (permanente).

•La zone aphotique (500m et plus)


Est caractérisée par l'absence quasi‐complète de lumière. C'est le royaume des
poissons abyssaux.
Il est bien évident que les conditions locales peuvent permettre à des espèces
sciaphiles de se développer dans des zones proches de la surface, par exemple sous
des surplombs ou à l'entrée des grottes.
L'algue verte Palmophyllum crassum peut être rencontrée en
Méditerranée jusqu'à 200 m de profondeur
On a longtemps cru et enseigné que la répartition des algues
selon la profondeur était liée à leurs pigments :
algues vertes à proximité de la surface,
algues brunes,
algues rouges qui occupent les profondeurs.
Cette croyance était liée à l'observation de la répartition des
algues sur les côtes européennes.
Les connaissances ayant évolué, on sait aujourd'hui qu'il n'en
est rien. On trouve autant d'algues rouges photophiles que
d'algues vertes sciaphiles, vivant en profondeur.
1‐La lumière

2‐La température

3‐L'agitation

4‐La nature physique du substrat

5‐Les matières en suspension


L'agitation superficielle de la mer facilite les échanges
thermiques entre l'eau et l'atmosphère, tandis que les
zones profondes ne sont guère soumises qu'aux
courants et aux éventuels transferts de chaleur par
conduction.
Ainsi, il est classique de diviser le milieu en deux
zones en fonction de la profondeur :
•Dans la zone superficielle, la température
varie fortement selon les saisons, et
rapidement avec la profondeur. Les échanges
thermiques avec l'atmosphère et l'agitation en
sont la cause.

•Dans la zone profonde, la température est


pratiquement constante, diminuant très
légèrement avec la profondeur, pour atteindre
environ 4°C dans les profondeurs des océans
(12°C en Méditerranée).
En été, dans les eaux qui ne sont pas trop agitées, la séparation entre les
eaux réchauffées et l'eau plus froide des profondeurs est franche, et
nettement perceptible par le plongeur. Il s'agit de la thermocline.

Certaines espèces supportent de très fortes variations de température.


Elles sont dites eurythermes et peuvent se développer sur de vastes
étendues, presque indépendamment de la saison.
D'autres espèces, au contraire, ne supportent que très mal les
variations de température, et doivent donc migrer en fonction de la
température, ou vivre en profondeur (ou sous les tropiques...). Ces
espèces sont dites sténothermes.

Les espèces qui aiment les températures élevées sont


dites thermophiles, terme qu'il ne faut pas confondre avec les deux
concepts évoqués précédemment.
1‐La lumière

2‐La température

3‐L'agitation

4‐La nature physique du substrat

5‐Les matières en suspension


On distingue plusieurs "modes" selon l'impact de la houle et des courants. Les deux modes
extrêmes sont le mode battu, caractérisé par une action forte de la houle et où ne peuvent
résister que les animaux et végétaux spécialement adaptés à ce milieu inhospitalier, et le mode
calme, à l'abri des courants et de la houle. Il existe naturellement une transition continue entre
ces deux modes (on parle ainsi de mode semi‐battu, etc.).
Les adaptations développées pour la survie en mode battu sont nombreuses. On peut citer
pêle‐mêle :
•la forme (éponges encroûtantes, chapeau des patelles, etc.) qui permet de réduire l'emprise
des courants ;
•la consistance (certaines éponges de cette zone sont extrêmement compactes, des végétaux
présentent au contraire une consistance caoutchouteuse) ;
•le regroupement dense (cas des balanes ou des moules), utilisant au mieux "l'union fait la
force" ;
•les dispositifs spéciaux d'adhérence (crampons, ventouses, byssus des moules, etc.).
En mode calme, la prédilection de la nature va aux surfaces importantes, offrant de large
contacts avec le courant, et aux animaux ou végétaux peu ou mal ancrés.
L'éponge Axinella polypoides est une
espèce protégée typique de l'étage
circalittoral méditerranéen, apparenté à
un mode calme. Son développement
important ne serait pas possible dans les
eaux agitées plus proches de la surface.

En zone battue du littoral atlantique ne


subsiste qu'une seule espèce de fucus
: Fucus vesiculosus perd alors ses
flotteurs, qui n'aident pas à résister à la
force des vagues.
Contrairement à ce que pourrait nous laisser croire notre sens logique, pas très adapté
au milieu marin, c'est en mode calme que les coquillages doivent avoir les coquilles les
plus résistantes. En effet, leur principal prédateur, le crabe vert Carcinus maenas, ne
supporte pas le mode battu mais abonde en mode calme, où il dispose de tout son
temps pour s'attaquer à ses proies, lesquelles doivent donc être capables de résister à
la redoutable force des pinces de ses assaillants. En mode battu, les coquillage
présentent une coquille légère (ce qui diminue l'effet d'inertie dans la houle) et une
ouverture plus large, offrant ainsi une plus grande surface de contact avec le substrat
(et donc une meilleure adhérence).
1‐La lumière

2‐La température

3‐L'agitation

4‐La nature physique du substrat

5‐Les matières en suspension


*Le rocher, ou toute surface dure similaire, permet un développement de styles de vie
particulièrement variés. On y rencontre ainsi:
•des végétaux ou animaux vivant à la surface de la roche (épibiontes);
•des animaux foreurs (endobiontes), tels que les éponges cliones ou les phollades ;
•des animaux ou des végétaux vivant à la surface d'autres végétaux (épiphytes) ou
d'autres animaux (épizoïques) ;
•voire même parfois des animaux ou végétaux vivant à l'intérieur d'autre végétaux
(endophytes) ou d'autres animaux (espèces endozoïques).

*Sur les fonds détritiques (sable et vase), la diversité des modes de vie est moindre.
On y rencontre des fouisseurs (comme les vers, qui peuvent élaborer des galeries), des
prédateurs errants et des animaux simplement fichés dans le sédiment, comme les
vérétilles.
Les animaux fixés à demeure et qui ne peuvent se déplacer sont dits sessiles (c'est le
cas des gorgones, des bryozoaires, etc.). Les animaux qui pourraient se déplacer mais
qui bougent peu sont dits sédentaires (chitons, échinodermes, patelles, etc.). Les
autres animaux sont qualifiés d'errants.
Enfin, certains animaux ne sont inféodés à aucun type de substrat, pour la bonne
raison qu'ils vivent en pleine eau (méduses, poissons, etc.). Ces animaux sont
appelés pélagiques, par opposition aux animaux vivant sur le fond qui sont
appelés benthiques. Ceci ne signifie pas qu'ils ne sont pas sensibles aux autres facteurs
cités précédemment.
1‐La lumière

2‐La température

3‐L'agitation

4‐La nature physique du substrat

5‐Les matières en suspension


Les matières en suspension sont présentes de manière naturelle dans le milieu, parfois de
manière très abondante (milieu estuarien par exemple). L'activité de l'homme peut parfois
accroître de façon très significative la présence des matières en suspension, ce qui aura deux
effets :
•Un taux plus élevé de matières en suspension dans l'eau se traduit par une augmentation de
la turbidité, et donc un moindre éclairement pour une même profondeur par apport à une eau
moins riche en matières en suspension. Les espèces végétales auront donc tendance à
disparaître plus tôt dans ces milieux perturbés.
•Lorsque ces matières en suspension se déposent, elles vont recouvrir le sol et asphixier les
espèces qui pouvaient s'y trouver. Un faible nombre d'espèces sont capables de survivre à cet
envasement, ce qui conduira à une modification profonde de l'écosystème et à un
appauvrissement général des lieux. Cette situation est celle que l'on rencontre classiquement
dans les zones portuaires.
A‐ Les facteurs abiotiques
2‐ Les facteurs chimiques
1‐L'humectation

2‐la salinité

3‐le Ph

4‐la nature chimique du substrat

5‐la pollution
1‐L'humectation

2‐la salinité

3‐le Ph

4‐la nature chimique du substrat

5‐la pollution
Le degré d'humectation du milieu détermine pour une large part la zonation de la partie
émergée du littoral (étage suppralittoral) et de l'étage médiolittoral :
*Les espèces les plus sensibles à l'émersion seront rencontrées dans l'horizon inférieur du
médiolittoral.
*Les espèces qui, au contraire, ne nécessitent qu'une humectation légère apportée par les
embruns se rencontreront dans l'horizon supérieur du suppralittoral.
*Les espèces qui ne supportent pas une immersion permanente seront généralement
rencontrées dans l'étage suppralittoral (mais, à marée basse, les espèces inféodées à l'étage
suppralittoral, comme les insectes, peuvent évidemment vaquer librement dans l'espace laissé
momentanément libre par la mer).
Les mécanismes mis au point par les animaux ou les végétaux pour résister à ces émersions sont
diversifiés :

*rétention d'eau

*réduction des pertes d'eau

*vie ralentie

*sécrétion d'un mucus épais


Rétention d'eau
La patelle (ici Patella vulgata), qui ne se déplace qu'à marée haute, emprisonne de
l'eau sous sa coquille, étroitement soudée au rocher à marée basse.
Réduction des pertes d'eau

Les chtamales (ici Chatamlus


montagui), qui voisinent avec les
patelles mais qui sont fixés au
rocher, utilisent la même stratégie à
marée basse.

Le crabe Pachygrapsus marmoratus,


fréquemment rencontré dans le
supralittoral méditerranéen (mais dont
l'aire de répartition remonte
aujourd'hui jusqu'à la Manche), remplit
également sa carapace d'eau pour ses
séjours hors du milieu aquatique.
Vie ralentie
La tomate de mer (ici Actinia fragacea) réduit pour sa part son métabolisme de
manière importante lorsqu'elle est émergée, ceci afin de réduire ses besoins en eau.
sécrétion d'un mucus épais
Certaines espèces animales, comme l'anguille ou la blennie, sont par ailleurs capables de
sécréter un mucus épais qui les protège de la déshydratation. Ces poissons peuvent alors
survivre hors de l'eau pendant une durée relativement longue.
1‐L'humectation

2‐la salinité

3‐le Ph

4‐la nature chimique du substrat

5‐la pollution
*Certaines espèces peuvent supporter de très fortes variations de salinité.
Ces espèces sont dites euryhalines. On les rencontre fréquemment dans les estuaires ou les
lagunes, mais également dans les mares, où l'évaporation peut accroître très rapidement la
salinité.
Ces animaux ou ces végétaux vivent donc essentiellement dans les eaux superficielles, où elles
bénéficient d'un avantage compétitif.

*A l'opposé, certaines espèces ne supportent pas de forts écarts de salinité.


Elles sont appelées sténohalines et vivent généralement en profondeur ou au large, où les
caractéristiques physico‐chimiques de l'eau restent pratiquement constantes.

*Il faut noter que bien peu d'animaux sont capables de vivre alternativement en eau
douce et en eau de mer.
Ceci est notamment le cas des poissons migrateurs amphibiotiques (par opposition aux
migrateurs holobiotiques qui ne migrent qu'en mer ou qu'en eau douce), comme le saumon et
l'anguille.
Ces animaux doivent modifier radicalement leur comportement physiologique lorsqu'ils
changent de milieu : en eau douce, l'eau pénètre dans leur sang par osmose et tend à diluer le
plasma sanguin.
Le poisson doit donc uriner fréquemment pour compenser cette dilution (et boire peu). Au
contraire, la concentration en sel du plasma à tendance à s'accroître en eau de mer, la salinité
de l'eau de mer (environ 30 g/l) étant supérieure à celle du sang [raccourci simplificateur que
voudront bien me pardonner les puristes, je développerai peut‐être plus tard la notion
d'osmomolalité...]. L'animal doit donc boire fréquemment et uriner peu.
1‐L'humectation

2‐la salinité

3‐le Ph

4‐la nature chimique du substrat

5‐la pollution
Le pH (potentiel hydrogène ) du milieu joue un rôle fondamental dans la répartition des
espèces.
Ce paramètre peut varier de manière très importante dans les mares de l'espace médiolittoral,
le pH étant directement lié à la concentration en gaz carbonique de l'eau, et donc notamment à
la respiration des espèces végétales ou animales.

Il est par contre stable au large, la valeur moyenne des eaux marines superficielles étant
légèrement supérieure à 8. L'eau de mer dispose naturellement d'un pouvoir tampon
important, qui limite les variations de pH.

Les eaux douces sont, sur ce point, nettement plus fragiles et il n'est pas rare d'observer dans
un milieu eutrophisé (très riche en algues, des variations sur la journée allant de 4 (en fin de
nuit, les algues ayant relargué des quantités importantes de gaz carbonique) à 10 (en fin de
journée), ce que les espèces animales supportent très difficilement.
1‐L'humectation

2‐la salinité

3‐le Ph

4‐la nature chimique du substrat

5‐la pollution
La nature chimique du substrat peut parfois jouer un rôle important pour la
fixation de certaines espèces animales ou végétales.

Ainsi, la rhodophycée Rissoela verrucosa ne se


développe que sur des substrats riches en
silicates (cette algue est qualifiée pour cette
raison de calcifuge).
Rissoela verrucosa , dont la couleur tire
davantage sur le brun que sur le rouge ce qui
induit plus d'un biologiste amateur en erreur,
est une algue caractéristique de l'horizon
supérieur de l'étage médiolittoral. On la voit
ici au‐dessus d'un trottoir à Lithophyllum
tortuosum.
Inversement, des éponges comme les cliones (ici Cliona celata), qui aiment perforer la
roche sur laquelle elles se trouvent, préfèrent très nettement les roches calcaires,
qu'elles peuvent attaquer grâce à des sécrétions acides.
1‐L'humectation

2‐la salinité

3‐le Ph

4‐la nature chimique du substrat

5‐la pollution
La pollution des eaux peut modifier localement de façon très importante les caractéristiques
chimiques des eaux. Certaines espèces supportent très bien des élévations importantes de
concentration en certains éléments. Pour ne citer que deux exemples, qui sont souvent
symptomatiques d'une pollution d'origine anthropique,

on peut citer le soufre (espèces dites thiophiles) ou l'azote (espèces dites nitrophiles). La
rencontre de telles espèces est en général l'indication d'un milieu dégradé.

Elles peuvent naturellement exister dans des zones saines, mais la compétition qui les oppose
alors aux autres espèces tourne rarement en leur faveur. Certaines espèces animales ou
végétales sont au contraire représentatives d'une eau de bonne qualité. La posidonie est un bon
exemple d'un tel indicateur.

La chlorophycée Blidingia minima,


fréquemment rencontrée sur les rochers
dans les zones portuaires, est un indicateur
de milieu perturbé.
B‐ Les facteurs biotiques
Les facteurs biotiques caractérisent les interactions entre espèces. On en rencontre
plusieurs types :
•la compétition, entre espèces ou au sein d'une même espèce (défense du territoire,
reproduction, etc.) ;

•la prédation (une espèce sert de nourriture à une autre) ;

•le parasitisme (une espèce prélève sa nourriture au détriment d'une autre) ;

•l'entraide, qui peut revêtir plusieurs formes :


*le commensialisme (un seul des deux partenaires bénéficie réellement de
l'association sans que l'autre en subisse un détriment),
•le mutualisme (les deux partenaires profitent de l'association, mais ils peuvent vivre
séparément l'un de l'autre)
*et enfin la symbiose (les deux partenaires profitent de l'association, qui est
obligatoire pour que les partenaires survivent).
1°) La compétition
La compétition entre espèces peut recouvrir deux formes :

•La compétition entre espèces, ou compétition interspécifique, qui vise essentiellement à


prendre le dessus sur les espèces environnantes pour survivre ;

•La compétition intraspécifique, particulièrement visible durant la période de reproduction,


vise souvent à défendre son territoire contre des concurrents.La compétition intraspécifique
peut aussi avoir pour objet la lutte pour la nourriture ou un autre élément important pour la
survie de l'espèce (lumière, par exemple, dans le cas des végétaux, la compétition
intraspécifique étant un déterminant essentiel pour les arbres des forêts).

Les poissons de roche, comme


ici Blennius rouxi ont fréquemment un
comportement territorial très marqué,
qui les conduit à pourchasser tout être
osant pénétrer sur leur territoire,
même le plongeur !
La vitesse de croissance de certaines éponges leur permet d'être
particulièrement compétitives en matière de lutte pour le territoire.
On voit ici une éponge Dysidea qui a très rapidement englobé une
algue verte sous‐jacente.
2°) La prédation
"Manger ou être mangé" pourrait être la devise de la plupart des animaux marins, la
nutrition étant, avec la reproduction, l'un des deux éléments majeurs rythmant la vie
des animaux.

Les bactéries sont fréquemment à


la base de la chaîne alimentaire.
D'une manière générale, elles
captivent peu le plongeur et nous
les laisserons donc en paix.

Au bas de la chaîne trophique se trouvent les herbivores. En


milieu marin, le phytoplancton représente la principale
source végétale disponible.
Les consommateurs primaires, premiers prédateurs, sont
donc très souvent des planctonophages (il existe bien
évidemment des espèces qui consomment directement des
végétaux macrophytes, comme les saupes). Compte tenu de
la petitesse du phytoplancton, les phytoplanctonophages
seront très souvent de petite taille. Les copépodes, comme
l'individu ici représenté, sont les principaux consommateurs
primaires et peuvent être particulièrement abondants par
endroit.
Les saupes, Sarpa salpa, sont des poissons herbivores,
prédateurs bien connus de la posidonie
Les copépodes ne sont pas des
animaux très grands, aussi leurs
prédateurs restent‐ils des poissons
de taille modeste.
On trouvera parmi ceux‐ci le
barbier, Anthias anthias, ou encore
la castagnole,Chromis chromis

Les prédateurs de ces petits poissons


sont les poissons‐rois. On trouvera ainsi
le denti, Dentex dentex, le bar
Dicentrarchus labrax ou encore le
mérou Epinephelus guaza, dont on voit
ici un beau mâle.
Les nécrophages et les détritivores, comme ici le
homard Homarus gammarus, permettent de boucler la
chaîne du carbone, en facilitant la disparition et la
décomposition de la matière organique.
3°) Le parasitisme
Le parasitisme est un mode de vie dans lequel un être vivant, le parasite, se nourrit et s'abrite
aux dépends d'un hôte. L'hôte voit donc son mode de vie perturbé du fait du parasite (rythme
de croissance, durée de vie, capacité de reproduction, etc.). Les parasites, animaux et végétaux,
sont nombreux dans la nature, et les hôtes potentiels ont développé de nombreuses techniques
pour éviter d'héberger un parasite.
Les parasites ont fréquemment recours à plusieurs hôtes pour pouvoir compléter leur cycle de
vie (cycle hétéroxène, par opposition au cycle monoxène qui se déroule dans un seul et
malheureux individu).
On distingue les parasites endocellulaires, qui vivent au sein des cellules de l'hôtes
(champignons, virus, etc.),
les endoparasites, qui vivent à l'intérieur de l'hôte (nombreux nématodes, par exemple), et
les ectoparasites, qui vivent à l'extérieur du corps de l'hôte ou dans des cavités en
communication avec l'extérieur, comme la cavité buccale ou les cavités branchiales (sangsues,
crustacés anilocres, etc.).
Il est relativement fréquent de rencontrer
des labridés parasités par un crustacé,
ici Anilocra physodes. Le parasite se nourrit
du sang de son hôte et se positionne à un
endroit peu protégé par les écailles. Il est
capable de se détacher très rapidement pour
rejoindre, en nageant, un nouvel hôte.
4°) L'entraide
La forme la plus rudimentaire de l'entraide est le commensalisme, dans lequel un
individu profite d'une autre espèce pour en tirer un bénéfice : nourriture,
déplacement, surélévation pour accéder à la lumière, etc.

Contrairement au parasitisme, aucun des deux individus commensaux n'est lésé par
cette association. Le commensalisme est relativement fréquent en milieu marin, et le
plongeur n'aura donc que peu de difficultés à découvrir sur le terrain ce type
d'association.

La murène est très souvent


accompagnée dans son trou par
de petites crevettes
rouges Lysmata seticaudata qui
profitent de ses restes de repas et,
par ailleurs, lui nettoient la
bouche.
Un exemple de commensalisme
réellement asymétrique (l'un des
partenaires profite de l'association, et
pas l'autre) : de jeunes chinchards
s'abritent à proximité d'une
méduse Cotylarhiza tuberculata, qui les
protège des prédateurs.

Un exemple de commensalisme réellement asymétrique (l'un des partenaires profite de l'association, et


pas l'autre) : de jeunes chinchards s'abritent à proximité d'une méduse Cotylarhiza tuberculata, qui les
protège des prédateurs.

Une des illustrations les plus courantes du


mutualisme est l'association entre le bernard
l'ermite Dardanus arrosor et l'anémone commensale
(mal nommée...) Calliactis parasitica. Ces deux
animaux peuvent vivre séparément. L'anémone
profite des restes du repas du bernard l'ermite et,
probablement, de ses capacités de déplacement. Le
bernard l'ermite profite d'une protection efficace qui,
par ailleurs, lui évite d'avoir à déménager (la base de
l'anémone vient prendre le prolongement de la
coquille habitée par le bernard l'ermite).
Les lichens, ici Caloplaca marina et Verrucaria
maura, représentent une forme aboutie de
symbiose entre une algue et un champignon.
Les deux espèces sont étroitement imbriquées
et il est très difficile, voire impossible, de les
dissocier.

Comme les coraux tropicaux, les tissus


de Cladocora cæspitosa abritent des
zooxanthelles (algues symbiotiques
appartenant au groupe des dynophycées, qui
donnent une couleur brune caractéristique
aux polypes. Les zooxanthelles apportent à
l'animal des substances nutritives (glucides,
etc.).
5°) Les espèces allochtones
La modernisation, et l'apparition de moyens de transport à grandes distances, ont permis une
dissémination des espèces largement au‐delà de leur aire habituelle de croissance.
De nouvelles espèces sont ainsi apparues sur nos côtes depuis le XIXème siècle.
Ces espèces ont parfois su rester discrètes, trouvant rapidement leur place au sein de
l'écosystème. Les espèces allochtones (espèces appartenant à à un autre écosystème qui
colonisent de nouveaux écosystémes)ont parfois eu au contraire un effet dramatique sur les
populations locales, en les remplaçant dans leurs biotopes.
Ainsi, la spartine européenne Spartina maritima a disparu d'une large partie des côtes
françaises suite à l'introduction vers 1870, en provenance d'Amérique, de la spartine
Spartina alterniflora.
Le développement de cette seconde spartine (Spartina alterniflora) restait très limité.
Malheureusement, elle s'est hybridée avec Spartina maritima pour donner
Spartina townsendii (hybride donc stérile, et donc peu apte aux grandes conquêtes
territoriales). Spartina townsendii a réussi très rapidement, en doublant son nombre de
chromosomes, à donner naissance à une nouvelle espèce sexuée, Spartina anglica, beaucoup
plus vigoureuse que Spartina maritima et qui l'a rapidement supplantée sur les côtes anglaises
et, progressivement, sur le nord des côtes françaises. Cet exemple suffit à montrer l'impact que
peut avoir l'introduction d'espèces étrangères.
La caulerpe Caulerpa taxifolia a
également été introduite
accidentellement en
Méditerranée, probablement
par l'aquarium de Monaco. Son
expansion se poursuit
actuellement, à un rythme un
peu moins rapide qu'à ses
débuts.
L'équilibre au sein de
l'écosystème est encore loin
d'être trouvé et cette espèce
continue donc d'être une forte
source de préoccupations.
A l'inverse de la caulerpe, Codium
fragile a trouvé sa place
rapidement dans l'écosystème
méditerranéen. Cette espèce,
originaire du Pacifique, a été
introduite au milieu du XXème
siècle.

L'algue à crochets Asparagopsis


armata est originaire d'Australie
et de Nouvelle Zélande. Introduite
en 1925 sur les côtes
européennes, elle a également
trouvé un certain équilibre, même
si elle peut être considérée
comme particulièrement
envahissante au printemps.
Merci de votre attention

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