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3- Protozoa

Ce sont des animaux unicellulaires. Tous les groupes de Protozoaires fossiles


possèdent tous un squelette ou un test de nature minérale.

3.1. Les Radiolaires


Ces Protozoaires sont munis d’un squelette siliceux de type grillagé riche en opale.
Ils sont présents à toutes les profondeurs où ils constituent, par leur accumulation, à la
formation de jaspes, phtanites et radiolarites. Ce sont de bon indicateur d’environnements
(fossiles de faciès)
Ils existent probablement depuis le Précambrien mais les formes les mieux
préservés sont connues à l’Ordovicien. Actuellement, ils forment des accumulations de
boues à radiolaires dans les fonds océaniques de 2000m jusqu’à 8000m.
Les formes fossiles de Radiolaires sont quasi-exclusivement constituées de Polycystines.
Ces derniers comportent deux formes de morphologies différentes, les Nassellaires et les
Spumellaires

Structure du test d’un Radiolaire Spumellaire

Répartition stratigraphique des Polycystines


Les Spumellaires sont présents dès le Dévonien, alors que les Nasselaires apparaissent au
Trias (secondaire)
– Les Radiolaires n’ont pas été aussi affectés par la crise Crétacé-Tertiaire que d’autres
groupes du plancton marin. Ils subissent des extinctions vers la fin du Mésozoïque et une
diversification au Tertiaire : les Polycystines atteignent leur diversité maximum, et la
majorité des genres apparus existent encore de nos jours. Les Nassellaires prennent
l’avantage sur les Spumellaires.
– Enfin, au Néogène (Miocène-Pliocène), on constate une diminution de poids des tests,
qui deviennent plus grêles. Certains auteurs l’expliquent par la compétition accrue avec les
Diatomées pour la capture de la silice dissoute.
3.2. Les Foraminifères
Ce sont des Protozoaires appartenant à la classe des Rhizopodes dans laquelle ils
constituent un ordre Les Foraminifera

3.2.1. Caractères généraux :


Les foraminifères sont des Protozoaires marins, pélagiques ou benthiques,
en formes fossiles ou actuels. Généralement, leur taille est comprise entre 0,1 à
1mm ; certaines espèces atteignent 10 à 20 cm. Le cytoplasme de ces unicellulaires
recouvre extérieurement, une coquille (test) constituée de loges successives reliées
entre elles par des orifices (foramen). Le cytoplasme émet des pseudopodes fins et
réticulés qui servent à la locomotion, à la nutrition et à l’édification du test.
Les foraminifères de formes benthiques se nourrissent d’algues et de
flagelles sur les fonds vaseux et boueux, alors que Les formes planctoniques se
nourrissent de larves de Métazoaires.

Un Foraminifère planctonique actuel. Le test est la masse sombre, au centre, d’où rayonnent des
pseudopodes. L’unicellulaire est recouvert de gouttes huileuses qui régulent sa flottabilité
Le test est le souvent calcitique montrant plusieurs variétés notamment : Calcitique
microgranuleux, pseudofibreux, porcelanés ou hyalins ou alors aragonitique ou agglutinés
par accumulation de particules détritiques.
Dans la forme, le test peut être composé d’une seul loge (monoloculaire) ou de plusieurs
(pluriloculaire) qui communiquent entre elles par des ouvertures appelées foramens d’où
le nom de foraminifère.
Formes du test :
– Uniloculaire
– Multiloculaire rectiligne (unisérié ou bisérié)
– Multiloculaire enroulé planispiralé (évolute ou involute)
– Multiloculaire Trochospiralé, pelotonné (les loges se disposent dans plusieurs plans (2,
3, 4. . .)

Diversité morphologique des Foraminifères. 1, uniloculaire ; 2, unisérié ; 3, bisérié ;


4, trisérié ; 5, planispiralé à bisérié ; 6, type « miliolidé » ; 7, planispiralé évolute ;
8, planispiraléinvolute ; 9, streptospiralé ; 10-11-12, trochospiralé
(10 : vue dorsale, 11 : vue latérale, 12 : vue ventrale).
Ecologie des Foraminifères
La grande majorité des foraminifères mènent une vie marine, 95 % d’entres
eux sont benthiques, très peu (nombre d'espèces) sont planctoniques et vivent
dans les couches supérieures entre 0 et 200m.

Les foraminifères sont très sensibles aux conditions écologiques est sont donc
dépendants des facteurs suivants :

- Lumière : ils peuvent vivre dans des zones hors de la pénétration de la


lumière ; il existe des espèces vivants dans des grottes sous marines

- Oxygène : L’oxygène est indispensable à la vie des foraminifères ; dans les


bassins fermés (étangs, lagunes, marais salants) les espèces deviennent rares.

- pH : il intervient dans la constitution des tests et donc dans la distribution


des formes agglutinées ou calcitiques. Les tests agglutinés résistent mieux aux
pH acides.

- Teneur en sels ;
La teneur en NaCl agit sur la distribution et la prolifération des
foraminifères ; ils sont généralement adaptés à un milieu de vie à salinité
normale ; l'hypersalinité les fait totalement disparaître mais dans les eaux
saumâtres les tests sont plus fins et la taille plus petite.

- Hydrodynamisme : les courants amènent des déplacements horizontaux,


des accumulations, phénomène de vannage. La turbidité peut influer sur la
distribution des formes.

- Température et Bathymétrie : la température règle la distribution


géographique des foraminifères ; les formes primitives à test agglutiné à
ciment calcaire préfèrent les eaux froides.
Dans les eaux tempérées les formes sont diversifiées et dans les eaux
tropicales les foraminifères à test calcaire s'épanouissent et leur
ornementation est très poussée.
La Bathymétrie (à laquelle sont liées la température et la luminosité) agit sur
la répartition des genres :

Zone Littorale : faune benthique, calcitique avec des formes


agglutinées.
Zone Néritique : benthiques et planctoniques.
Zone Bathyale : abondance des planctoniques.
Zone Abyssale : forme appauvrie, agglutinés.

- Nature du Fond : elle n'agit pas directement sur la distribution des


foraminifères sauf dans le cas des espèces fixées. Certains agglutinés peuvent
utiliser des grains dont la taille (classe granulométrique) leur convient pour
former leur test. Leurs abondances ou leur existence peut dépendre de la
nature du sédiment (détritique fin ou grossier)

Répartition stratigraphique
Les Foraminifères existent depuis le Cambrien et sont présent jusqu’à l’actuel. Les
groupes à tests agglutiné et porcelané se diversifient à partir du Carbonifère inférieur. Les
Foraminifères hyalins n’apparaissent qu’au Permien. Certains groupes, ou certains genres
précis, ont une répartition, ou une période d’apogée, qui en fait des fossiles
caractéristiques d’une période donnée.
En particulier :
– Fusulinidae : Carbonifère-Permien, disparaissent à la limite Permo-Trias.
– Nummulitidae : Éocène-Oligocène.
– Alveolinidae, Genre Alveolina : Éocène.
– Globotruncanacea : Crétacé supérieur.
– Globorotaliacea (g. Globorotalia) et Globigerinacea (g. Globigerina, Orbulina) :
Tertiaire, Orbulina depuis le Miocène seulement.
Intérêt des foraminifères
- Utilité stratigraphique et biochronologique : Par leur diversité et leur rapidité
d’évolution, ils permettent de définir des biozones très fines, mais ils sont de plus
les enregistreurs principaux des variations isotopiques de l’océan, en 13C et 18O. Ils
sont donc aujourd’hui l’outil privilégié des paléoclimatologues et paléo-
océanographes.

- Paléoenvironnements : La détermination du milieu de vie d’un groupe donné,


par l’étude des fossiles et des roches qui les contiennent, ou par l’examen des
formes actuelles apparentées, permet de les utiliser comme indicateurs de faciès.

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