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Cours : Plantes et environnement

Préparé par Dr. Kouidri Mohammed


Chapitre 1 : Notions élémentaires

I. Définition

Le terme écologie vient des deux mots grecs : oïkos qui veut dire : maison, habitat,
et logos qui signifie science. C’est la science de la maison, de l'habitat. Il fut inventé en 1866
par Ernst HAECKEL, biologiste allemand pro-darwiniste. Dans son ouvrage Morphologie
générale des organismes, il désignait par ce terme :

« La science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un
sens large, la science des conditions d'existence. »

Le mot écologie est alors orthographié oecology en anglais comme dans le titre de l'ouvrage de
Eugenius WARMING. Une définition généralement admise, particulièrement utilisée en
écologie humaine, consiste à définir l'écologie comme étant le rapport triangulaire entre les
individus d'une espèce, l'activité organisée de cette espèce et l'environnement de cette activité.
L'environnement est à la fois le produit et la condition de cette activité, et donc de la survie de
l'espèce. L’écologie apparaît donc comme la science de l’habitat, étudiant les conditions
d'existence des êtres vivants et les interactions de toute nature qui existent entre ces êtres vivants
et leurs milieux. Il s'agit de comprendre les mécanismes qui permettent aux différentes espèces
d'organismes de survivre et de coexister en se partageant ou en se disputant les ressources
disponibles (espace, temps, énergie, matière). Par extension, l’écologie s’appuie sur des
sciences connexes telles la climatologie, l'hydrologie, l'océanographie, la chimie, la géologie,
la pédologie, la physiologie, la génétique, l’éthologie, ... etc. Ce qui fait de l’écologie, une
science pluridisciplinaire !

Un écologue est un spécialiste de l'écologie. Le terme est souvent confondu avec la


dénomination écologiste. Il est à noter que la différenciation entre les termes écologue et
écologiste n'existe pas en langue anglaise.

II : DEFINITIONS

1. Notion de système écologique : Ecosystème

Un système écologique ou écosystème fut défini par la botaniste anglais Arthur


TANSLEY en 1935.
1.1 Un écosystème est par définition un système, c’est-à-dire un ensemble d’éléments en
interaction les uns avec les autres. C’est un système biologique formé par deux éléments
indissociables, la biocénose et le biotope.

Écosystème = Biotope (X) Biocénose

Le recours à la notation « (X) » (produit tensoriel) a été proposé par FRONTIER &
PICHOD-VIALE (1995) pour remplacer le traditionnel « + ». Cette notation mathématique
implique l’existence d’interactions entre les éléments ainsi liés.

1.2 La biocénose est l’ensemble des organismes qui vivent ensemble (zoocénose, phyocénose,
microbiocénose, mycocénose…).

1.3 Le biotope (écotope) est le fragment de la biosphère qui fournit à la biocénose le milieu
abiotique indispensable. Il se définit également comme étant l’ensemble des facteurs
écologiques abiotiques (substrat, sol « édaphotope », climat « climatope ») qui caractérisent le
milieu où vit une biocénose déterminée. Le biotope est défini par les caractéristiques et qualités
de 5 éléments indispensables à la vie : L'eau, le sol, l'air, la lumière, la température.

Ces 5 éléments de vie se retrouvent dans tous les biotopes mais en quantité et en composition
différentes. Le biotope est l'équilibre de ces 5 éléments de vie. Chaque biotope est donc différent
et chaque biotope accueille un type de vie différent.

1.4 La biosphère est la partie de l’écorce terrestre où la vie est possible. La biosphère
comprend une partie de la lithosphère (partie solide de l’écorce terrestre), une partie de
l’atmosphère (la couche gazeuse entourant la Terre) et une partie de l’hydrosphère (partie du
système terrestre constituée d'eau). La biosphère désigne l’ensemble de ces milieux et tous les
êtres vivants qui y vivent.

Exemple : une forêt constituée d’arbres, de plantes herbacées, d’animaux et d’un sol.

Ecosystème : forêt.

Biocénose : phytocénose (arbres, plantes herbacées) et zoocénose (animaux).

Biotope : sol, climat

La notion d'écosystème est multiscalaire (multi-échelle), c'est à dire qu'elle peut s'appliquer à
des portions de dimensions variables de la biosphère ; un lac, une prairie, ou un arbre mort…

Suivant l’échelle de l’écosystème nous avons :

- un micro-écosystème : exemple un arbre ;


- un méso-écosystème : exemple une forêt ;

- un macro-écosystème : exemple une région.

Les écosystèmes sont souvent classés par référence aux biotopes concernés. On parlera de :

• Ecosystèmes continentaux (ou terrestres) tels que : les écosystèmes forestiers (forêts), les
écosystèmes prairiaux (prairies), les agroécosystèmes (systèmes agricoles) ;
• Ecosystèmes des eaux continentales, pour les écosystèmes lentiques des eaux calmes à
renouvellement lent (lacs, marécages, étangs) ou écosystèmes lotiques des eaux courantes
(rivières, fleuves) ;
• Ecosystèmes océaniques (les mers, les océans)

Formation végétale (plant formation)

Unité de végétation a physionomie relativement homogène due a la dominance d’une ou de


plusieurs espèces.

Groupement végétal (vegetation community) : Combinaison originale et répétitive d’espèces


végétales.

1.5 Structure spatiale de la biocénose

La biocénose présente spatialement deux dimensions, une structure verticale et une autre
horizontale.

La structure verticale : La répartition des organismes dans le plan vertical correspond à la


stratification qui est plus ou moins marquée selon les biocénoses. La stratification permet une
meilleure utilisation du milieu et une productivité plus élevée. En forêt, on distingue
habituellement plusieurs strates ; une strate cryptogamique composée de mousses et de lichens
qui se trouve au niveau du sol ; une strate herbacée de hauteur variable qui peut atteindre plus
de 1m ; une strate arbustive qui peut aller jusqu’à 8m et une strate arborescente comprenant
les arbres les plus hauts. A cette stratification végétale se superpose une stratification animale
ou chaque groupe d’animaux va occuper selon ses exigences une strate bien défini. Une
stratification verticale existe aussi dans le sol ou elle est marquée par un étagement des racines
et autre organes souterrains. Dans les milieux aquatiques aussi ce type de stratification existe,
dans un étang par exemple on peut distinguer une végétation flottante qui occupe la surface du
plan d’eau et une végétation immergée qui occupe le fond (Fig.)
Figure : Structure verticale d’une biocénose

La structure horizontale : la structure sur le plan horizontal est représentée par les formations
végétales (forêt, steppe, pelouse, maquis,…). Lorsqu’un gradient de salinité existe autour d’un
étang d’eau saumâtre la structure de la biocénose dans le plan horizontal est caractérisée par
l’existence de ceintures concentriques formées par une végétation de plus en plus halophile, ce
cas de figure illustre un des mécanismes qui contribuent à donner une structure horizontale à
une biocénose. Une structure en mosaïque est aussi fréquente dans les biocénoses, dans ce genre
de structure on peut généralement faire une cartographie de la biocénose ou on remarque que
cette biocénose peut être divisée en plusieurs parties et ou chaque partie est occupée par une
flore et une faune bien déterminée (Fig.)
Figure : structure horizontale d’un écosystème

Il existe aussi une répartition horizontale chez les animaux malgré qu’ils ne pas stables comme
les végétaux. Le phénomène de territorialité chez certaines espèces ou bien leur distribution
durant la période de reproduction ou bien aussi leurs déplacements de migration.

La structuration spatiale de la biocénose est aussi accompagnée d’une structuration temporelle.

Chapitre 2 : Les biomes terrestres


Dans l'hémisphère Nord, on peut distinguer les zones suivantes:

1. La forêt pluviale équatoriale: elle se trouve aux climats les plus humides, et surtout
en trois grandes régions équatoriales: le bassin de l'Amazonie et une partie de
l'Amérique centrale; le bassin du Congo et la Malaisie.

Conditions écologiques:

❖ Le climat est constamment chaud (moyenne 22 à 28°c); à faible amplitude


thermique (variation diurnes 6 à 15°C, variation saisonnière 1 à 5 °C seulement).
❖ Précipitations abondantes, ordinairement comprises entre 2 à4m/an parfois jusqu'à
7m au 10m mais repartie régulièrement le long de l'année sans qu'il y ait de saison
sèche.
❖ Le degré hygrométrique (humidité de l'air) est toujours élevé (85%) en moyenne
❖ La rosée et le brouillard jouent un rôle important dans les précipitations (ex: 74%
restent sur place)
❖ Sous un tel climat, l'altération des roches mères est très rapide et les sols présentent
couramment une épaisseur de plusieurs mètres avec une décomposition rapide de la
litière
❖ La couverture végétale atteint dans les cas les plus favorables une hauteur de
plusieurs dizaines de mètres et une densité telle que la forêt est complètement fermée
❖ La biomasse est de l'ordre de 300 à 500 t/Ha parfois plus
❖ La richesse floristique est étonnante 2500 espèces d'arbres dans le bassin
Amazonien, 600 pour les forêts de Côte d'Ivoire. Dans certain cas 200 espèces
arborescentes par Km2
❖ Pas d'espèces de Conifères
❖ La forêt pluviale est pluristratifiée et comprend : un niveau supérieur formé par de
très grands arbres, ramifiés dans le haut. Leurs feuilles exposées au soleil direct sont
souvent coriaces (forme de cœur) avec une adaptation anémochores (dissémination
par le vent)
❖ Plusieurs niveaux d'arbres moyens ou de petite taille à feuilles persistantes épaisses,
fréquemment acuminées (à limbe terminé par une longue pointe (adaptation à
l'écoulement d'eau)
❖ Un sous bois de buissons et d'herbes de densité réduites (parfois moins de 1%) en
raison de faible luminosité.
❖ Les arbres présentent souvent une base élargie par des ailes ou des contreforts pour
assurer leur stabilité
❖ Les racines sont peu profondes à cause de la faible aération du sol
❖ La majorité des espèces sont sempervirentes (feuillage persistant)
❖ Le niveau moyen et inférieur comprend des lianes dont les curieuses sont les
palmiers grimpants (Rotangs) et les figuiers étrangleurs qui s'enroulent autour des
troncs comme les lierres.
Figure : Structure de la forêt équatoriale
Figure : Caractéristiques de la végétation équatoriale

2. Les forêts tropophiles tropicales:


Entre latitude 10° et 20°, de part et d'autre de la forêt pluviale équatoriale (7,5 km2) où règnent
des climats qui ne sont plus constamment humides mais présentent une ou deux saisons sèches.
La température est similaire à la zone équatoriale parfois plus importante. Les amplitudes
diurnes restent plus importantes que les différences saisonnières. Les précipitations (1000 à
2000mm/an) sont très inégales d'une région à l'autre et laisse place à une saison sèche assez
marquée qui coïncide avec la saison la moins chaude. Il en résulte que les forets en équilibre
avec ces climats ne sont plus composées essentiellement de végétaux à feuilles persistantes
mais présentent une proportion, croissance avec la longueur de la période sèche, d'arbres à
feuilles caduques et, par conséquent, des variations de physionomie et de biologie au long de
l'année (d'où le terme tropophile). Les formations non forestières jouent un rôle plus important
que dans la région équatoriale. Fait paradoxal, la floraison a souvent lieu en saison sèche où
moment où l'arbre est dépourvu de feuilles.
La biomasse moyenne est de l'ordre de 350 t/Ha
Les forêts tropophiles à saison sèche sont souvent appelées forêts de mousson,
Les sols ferrugineux et ferrallitiques sont plus ou moins lessivés dans les zones les plus
humides.

Figure : Structure des forêts tropophiles


3. Les savanes tropicales:

Les savanes tropicales représentent des écosystèmes de formations herbacées, qui se


rencontrent dans toute la région intertropicale du monde.

La végétation est caractérisée par la présence d'un tapis graminéen dominant. Elles succèdent
aux forêts ombrophiles après un stade de transition progressive marqué par l'existence d'un type
de forêts tropophiles où les précipitations deviennent inférieures à 1200-1400mm/an.

On distingue plusieurs types de savanes en fonction de la nature de leur phytocénose, elle-même


dépendante des précipitations annuelles. En Afrique, du sud vers le nord se succèdent dans un
gradient de pluviométrie décroissante des savanes arborées, dites guinéennes, puis
soudaniennes et enfin sahéliennes.

Les savanes guinéennes se rencontrent là où les précipitations annuelles dépassent 1200mm.


On trouve des espèces d'arbres comme le Palmier (Borassus aethiopum) et d'autres
dicotylédones qui forment un peuplement arboré dispersé au milieu d'un tapis herbacé continu.

Les savanes soudaniennes apparaissent lorsque les pluies sont au environ de 600mm. La
couverture arborée est rare. Cette savane est adaptée à une saison sèche qui augmente en
s'éloignant de l'équateur. Elle est peuplée par d'autres espèces de palmiers et par des acacias.

Les savanes sahéliennes s'observent au-dessous de 600mm, elle est dites arbustives. ces
savanes sont nettement plus pauvres en végétaux ligneux que le type soudanien, les arbustives
épineux prédominent. L'abondance des espèces ligneuses décroit dans les savanes au fur et à
mesure qu'on s'éloigne de l'équateur.

L'essentiel du tapis végétal est constitué de graminées vivaces dépassant souvent un mètre de
haut à maturité.

L'action destructive de l'homme est très caractéristique dans ces terres; les populations locales
procèdent à bruler les forêts chaque année pour augmenter la surface de pâturage (feux de
brousse) pour alimenter leurs bétails.

La biomasse végétal sur pied des savanes tropicales est au environ de 40 t/ha avec un maximum
dans les savanes guinéennes de 200t/ha.
Figure : Zonation des savanes en Afrique

4. Les déserts:

La majorité des déserts se situent dans la région intertropicale. Les milieux désertiques sont
caractérisés par :

• des précipitations rares et très irrégulières : il arrive souvent qu’il ne pleuve pas pendant
des années (ex: désert du Chili 19mm/19 ans) ;
• les rosées matinales y constituent souvent la seule ressource en eau en surface pour les
espèces vivantes présentes ;
• une évaporation plus importante que les précipitations ;
• une forte amplitude thermique entre les températures diurnes et nocturnes ;
• un vent constant et souvent fort;
• forte luminosité et forte température
• un sol pauvre et mince ;
• une végétation rare et ouverte (faible densité), basse et atrophiée
dite xérophyte composée notamment de plantes succulentes ou grasses ; avec un
endémisme important (20%).
L'écosystème désert comporte plusieurs types de biotopes spéciaux:

1. Dunes et sols ensablés


2. Plateaux rocheux (Hamadas)
3. Regs et sols argileux
4. Dépressions ouvertes (oueds) et fermées (Dayas, sebkhas et chotts).

5.Biome méditerranéen :

Le bassin méditerranéen est une région originale à bien des égards du fait de sa position au
carrefour de trois continents : l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
Dans l’introduction de son ouvrage remarquable “La Méditerranée et le monde méditerranéen”,
Braudel (1 982) souligne que la Méditerranée est une mer quasi fermée, composée d’une série
de mers étroites, bordées d’une série de péninsules compactes, montagneuses, coupées de
plaines essentielles.
Face à cette hétérogénéité, sur le plan géologique et géomorphologique, l’aire méditerranéenne
présente une certaine homogénéité sur le plan climatique. Celle-ci est la résultante des
influences antagonistes exercées d’une part par son “voisin” de l’ouest, l’océan Atlantique et
d’autre part par le Sahara qui la borde au sud.
Ces influences font quele s climats méditerranéens se présentent comme des formes de
transition entre les climats tropicaux et les climats tempérés et confèrent à la région des
caractéristiques biographiques spécifiques.
D’après Daget, les limites du climat méditerranéen ne s’arrêtent pas aux pays riverains de la
Méditerranée mais se prolongent vers l’est au-delà de la péninsule arabique (Figure 1).
Toutefois on se limitera aux pays couverts par le Plan Bleu, c’est-à-dire les pays qui bordent
effectivement la Méditerranée (Figure 2).
Mais quelle que soit l’importance du poids des facteurs naturels c’est l’action multimillénaire
de l’homme qui a fortement marqué les paysages et les systèmes d’utilisation des terres dans le
bassin méditerranéen. Est-il besoin de rappeler que la mer Méditerranée a joué à plusieurs
reprises au cours de l’histoire, le rôle d’un agent de liaison entre ses deux rives et qu’elle a été
un vecteur pour la propagation des différentes civilisations florissantes (phéniciennes, grecques,
romaines, byzantines, arabo-musulmanes) qui se sont succédées sur ses rives.
Principales caractéristiques du bassin méditerranéen
Les principales caractéristiques du bassin méditerranéen sont remarquablement résumées par :
Climat
Le climat méditerranéen peut &re caractérisé par les trois paramètres suivants : températures
clémentes, présence d’une saison estivale sèche plus ou moins longue mais bien marquée et un
volume annuel de précipitations faible et extrêmement variable.
Mais en fait ces paramètres varient beaucoup d’une région à l’autre ou à l’intérieur d’une même
région notamment en fonction de l’orientation des vents dominants et de la configuration du
relief, ce qui entraîne la différenciation de plusieurs types de climats ou plutôt plusieurs zones
bioclimatiques.
La végétation méditerranéenne

La diversité des situations climatiques de la région méditerranéenne et son histoire géologique


et paléogéographique lui ont conféré une végétation naturelle riche et variée. Le nombre
d'espèces de plantes à fleur dans le bassin méditerranéen serait de l'ordre de 25 000 (Le
Houérou, 1991). En effet, à chaque zone bioclimatique correspond un ensemble de groupements
végétaux assez spécifiques.
Dans la partie aride, on trouve essentiellement différentes steppes: des steppes à graminées où
dominent des graminées telle que l'alfa (Stipa tenacissima), des steppes à arbrisseaux
xérophytes comme les armoises (Artemisiac campestris, Artemisia herba alba, Rhantherium
suaweolens, etc.), des steppes à halophytes (Salsola, Atriplex, etc.). Lorsqu'elles ne sont pas
trop dégradées, ces steppes peuvent contenir dans les dépréssion ou dans les sols les plus
favorables quelques ligneux hauts (Acacia tortilis, Tamarix, Pistacia atlantica,Calligonum,
etc.).
Dans les zones plus favorables (semi-arides, subhumides et humides), la densité des espèces
ligneuses augmente. On se limitera à mentionner quelques espèces ligneuses les plus
caractéristiques telles que l'oléastre (Olea europea), le caroubier (Ceratonia siliqua), le
lentisque (Pistacia lentiscus), le chêne vert (Quercus ilex), le chêne liège (Quercus suber), le
pin d'Alep (Pinus halepensis), le pin pignon (Pinus pinea), des cèdres (Cedrus sp.), des
genévriers (Juniperus sp.). Ces espèces constituent l'essentiel des forêts méditerranéennes mais
ces forêts sont souvent fortement dégradées et se présentent sous la forme de maquis, matorrals
et garrigues à végétation basses et plus ou moins dense.
6. Les forêts tempérées décidues et mixtes, forêts tempérées caducifoliées ou forêts
némorales

Forment un vaste biome transcontinental constitué de grandes forêts d'arbres à


feuilles caduques c'est-à-dire qui tombent durant la saison hivernale.

Ce type de végétation couvre l'Europe de l'Ouest et centrale, l'est de la Russie, une partie
du Caucase, de la Chine, et de l'Himalaya, le nord-est du continent américain aux États-Unis et
au Canada, ainsi que la Nouvelle-Zélande et des zones côtières d'Amérique du Sud et
d'Australie.

Cette forêt a été grandement détruite ou endommagée depuis des millénaires par les
défrichements humains notamment dus à l'agriculture, la sédentarisation et l'explosion
démographique, et l'exploitation du bois (dont la construction navale depuis l'époque romaine
qui a littéralement dévasté le pourtour méditerranéen).

Caractéristiques des forêts tempérées

Les forêts mixtes ou tempérées sont situées dans des régions suffisamment arrosées à climats
tempérés, généralement de type océanique ou semi-continental si l'hiver n'est pas trop doux.

Ces forêts abritent une diversité très élevée. Des cortèges d'espèces typiquement forestières ou
strictement dépendantes du bois mort sont en régression du fait de la rareté en bois mort et de
la fragmentation forestière notamment.

De point de vue stratification, les forêts tempérées sont structurées de quatre strates :

• Une canopée d'arbres matures de grandes tailles;


• Un ensemble d'arbres en pleine croissance;
• Une basse couche d'arbustes;
• Une couche au sol constituée d'herbes.
Figure : Forêt caducifoliée

7. La Toundra
Terme emprunté au russe Тундра, C'est une formation végétale située dans les zones
climatiques froides, polaires ou montagnardes, constituée d'une strate végétale unique
principalement composée de graminées, de carex, de lichens, de mousses et de diverses
variétés d'arbrisseaux. On distingue habituellement la toundra arctique, la
toundra antarctique et la toundra alpine. Les deux premières sont influencées par un climat froid
d'origine polaire tandis que le climat de la toundra alpine est lié à l'altitude.

La majeure partie de la toundra forme un cercle de plus de huit millions de km² autour des pôles,
soit 6 % des terres émergées. Du fait de la répartition des terres émergées sur la planète, la
toundra se concentre essentiellement dans l'hémisphère nord, au nord de la limite des arbres qui
marque sa séparation avec la taïga. La toundra arctique est importante pour les peuples
du Grand Nord qui y conduisent leurs rennes lors de leur migration estivale. Ces derniers y
passent le court été arctique et se nourrissent massivement de lichens avant de retourner dans
la taïga au retour de la période hivernale.

Les toundras se trouvent principalement dans l’hémisphère nord, elles se situent à l'extrême
nord de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique du Nord, dans les hautes
montagnes des latitudes moyennes et dans l'extrême sud de l'Océanie et de l'Amérique du Sud.
On trouve la toundra
• En périphérie de l’Antarctique
• Au nord du Canada et de l’Alaska
• Dans la quasi-intégralité de la Norvège
• À l’extrême nord de la Finlande et de la Suède
• Sur toute la périphérie du Groenland
• Au nord de la Russie.
Caractéristiques de la Toundra

Les conditions climatiques rudes sont souvent marquées par un long hiver de gel, et une courte
période végétative pendant laquelle la température moyenne ne dépasse pas 10 °C.
La classification de Köppen définit le climat de toundra (ET) à l'aide des deux critères suivants :

• La saison d'été est très peu marquée


• La température moyenne du mois le plus chaud est comprise entre 0 °C et 10 °C
Les précipitations, variables, ne dépassent pas en général 250 mm par année, ce qui donne un
climat plutôt sec. L'eau tombe essentiellement sous forme de neige. Enfin, le vent y est le plus
souvent violent et se nomme blizzard.

C'est dans la zone de la toundra que l'on rencontre les pergélisols, des sols qui ne dégèlent qu'en
surface. Ils sont jeunes et minces car peu de matières organiques s'y sont déposées. Ils dégèlent
en partie durant l'été. On parle de mollisol.

La flore de la toundra constitue du sud au nord, des landes à arbustes de la famille


des salicacées avec de nombreuses espèces de saules herbacés nains, des landes où se trouvent
encore quelques arbres comme les bouleaux, puis des pelouses à cypéracées et joncacées, enfin
des zones où la végétation n'est plus représentée que par des mousses et des lichens (certains
consommés par les rennes). Toutes ces plantes ont une croissance ralentie en raison des
conditions climatiques extrêmes.

La toundra compte environ 200 espèces de fleurs. Les stratégies pour résister au froid sont de
plusieurs types : les plantes forment des tapis bas, elles développent des enveloppes laineuses
autour des graines et leurs tiges sont pour la plupart velues.
Figure : Végétation de la Toundra

8. La Taïga

La taïga, du russe тайга venant de l'altaï tayγa, aussi appelée forêt boréale ou encore forêt
hudsonienne est l'un des principaux biomes terrestres. Fortement liée au climat subarctique,
elle consiste en une formation végétale de type forestière parcourue par un vaste
réseau lacustre résultant de l'érosion fluvioglaciaire. Sa végétation a la particularité d'être la
plus vaste continuité boisée de la planète et occupe à elle seule 10 % des terres émergées. Elle
couvre la majorité des territoires intérieurs de l'Alaska (États-Unis), du Canada, de
la Scandinavie (Norvège, Suède), de la Finlande, du Nord de l'Écosse (Highlands), de
la Russie, de l'Islande, du nord-ouest de la Chine et du nord de l'île d'Hokkaidō (Japon).

La taïga dessine en fait une large bande au sud de la toundra des régions arctiques. Elle apparaît
dans l’hémisphère nord comme un vaste anneau circumpolaire, presque continu sur
12 000 km dont environ 7 000 km en Eurasie et 5 000 km en Amérique du Nord. Elle s'étend
sur 15 100 000 km2, ce qui correspond à 10,3 % des terres émergées. Cette zone couvre donc
la majorité des terres intérieures nordiques du Canada, de l'Alaska, de la Fennoscandie et du
nord de la Russie. Elle est délimitée au nord par la toundra, et au sud par la zone sub-taïga dans
laquelle les conifères deviennent minoritaires mais continuent à dominer la strate supérieure de
la végétation. Selon le climat, la taïga s'étend de part et d'autre du cercle polaire
arctique du 45e parallèle nord pour la part la plus méridionale au 70e parallèle nord pour la part
la plus septentrionale.

La haute latitude induit une très forte variation saisonnière entre l'hiver et l'été. Plus on s'avance
vers le nord et plus la durée d'ensoleillement est réduite durant la période hivernale, puis une
fois traversé le cercle polaire arctique (66° 33' 44" 7), le soleil ne se lève pas durant plusieurs
jours de l'hiver. L'été, il ne se couche pas dans les mêmes proportions, ce phénomène
s'appelle jour polaire ou soleil de minuit. Aux latitudes plus basses, sous le cercle polaire, la
« nuit » prend la forme d'un long crépuscule qui se confond avec l'aube, c'est le phénomène
de nuit blanche.

Les écosystèmes de la taïga connaissent des températures annuelles moyennes se situant


généralement sous 0 °C. Les températures moyennes d’été se situent entre 10 et 15 °C, mais les
moyennes minimales d'hiver peuvent descendre au-dessous de −30 °C. La taïga est soumise à
une échelle climatique allant du climat subarctique à un climat continental humide. Ce dernier
cas concerne la partie de la taïga située à la plus basse latitude.

Le sol de la taïga est naturellement très acide, en raison du climat et de la végétation, il est
dénommé podzol ou podzosol. Il est pour cette raison particulièrement sensible et vulnérable
aux phénomènes dits de « pluies acides ».

Les arbres les plus répandus dans la taïga sont des conifères adaptés au froid, comme
les mélèzes, les épicéas, les pins et les sapins. Leur forme conique fait glisser la neige et leurs
aiguilles sont couvertes d'un enduit cireux qui les protège du gel. Leur couleur vert foncé
absorbe les faibles rayonnements du soleil et favorise la photosynthèse.

On trouve également des feuillus, notamment les bouleaux, les saules, les peupliers et
les sorbiers.
Figure : Structure de la Taïga

Chapitre 3 : Réponse de la plante aux facteurs du milieu


Les plantes ayant une vie fixée, elles sont vulnérables : à l'inverse des animaux, elles ne peuvent
s'enfuir pour échapper à un prédateur ou à de mauvaises conditions environnementales. Elles
ont développé au cours de l'évolution des moyens de défense contre les prédateurs mais aussi
contre les agressions du milieu environnant. Ils existent certains mécanismes de défense d'une
plante face aux facteurs du milieu environnant.

3.1 Mécanismes de défense contre les agressions du milieu

Les plantes doivent faire face aux changements de saisons. Ayant une vie fixée, elles subissent
les aléas climatiques. Cependant, les plantes ont dû s'adapter en développant des mécanismes
de défense contre une multitude de facteurs externes comme la lumière, les fortes chaleurs en
été ou le froid de l'hiver.

a. Résistance à la sécheresse

Les plantes possèdent une très grande surface foliaire sensible à la chaleur, l'été, il leur faut
lutter contre la déshydratation. Il leur faut donc capter le maximum d'eau très rapidement et la
conserver le plus longtemps possible.
• Une cuticule cireuse
Toutes les feuilles présentent un épiderme recouvert d'une cuticule épaisse, c'est une protection
mécanique qui rend la feuille imperméable. La circulation de la vapeur d'eau se fera uniquement
par les stomates. La plante conserve ainsi un maximum d'eau et régule elle-même sa
transpiration par les stomates.
Exemple : le houx, le myrte.

Feuille à Cuticule dure Feuille à pilosité

• Pilosité

Dans les milieux très sec, ou bien encore dans les déserts, les plantes ont développé des poils
sur les feuilles qui permettent de maintenir une atmosphère humide de quelques millimètres
autour de la feuille. De plus, ces plantes s'enroulent sur elle-même pour cloisonner cette
atmosphère humide.
Exemple : c'est le cas de la sauge ou de l'Oyat qui vit sur les dunes près des plages.

• Enroulement des feuilles

Certaines espèces présentent des feuilles qui s’enroulent sur elles-mêmes pour diminuer la
surface évaporante. Elles leurs permettent de garder un taux considérable d’humidité. Durant
les périodes de précipitation, ces feuilles s’ouvrent pour capter le maximum d’eau (ex : l’Alfa :
Stipa tenacissima).
Schéma d’une feuille enroulée

• Transformation des feuilles en aiguilles

Chez certaines espèces sahariennes, les feuilles sont transformées en épines pour diminuer le
phénomène de transpiration suite au manque de l’eau dans ces milieux.

• Diminution du nombre de stomates

Un stomate est un orifice de petite taille présent dans l'épiderme des organes aériens des
végétaux (sur la face inférieure des feuilles le plus souvent). Il permet les échanges gazeux entre
la plante et l'air ambiant (dioxygène, dioxyde de carbone, vapeur d'eau...) ainsi que la régulation
de la pression osmotique. Le nombre de stomates diminue chez les végétaux des régions
sahariennes pour éviter la transpiration.

Stomate

Stomates des feuilles


• Couleur argentée

Certaines plantes adoptent une couleur argentée sur la face externe de leurs feuilles pour refléter
au maximum la lumière du soleil et éviter ainsi l'accumulation de chaleur. Exemple : L'olivier
Cinéraire.

L'olivier à feuille argenté

• Organes de stockage

Dans les milieux à fortes variations de précipitations, les plantes doivent stocker un maximum
d'eau pendant les périodes pluvieuses pour ne pas en manquer durant les périodes de sécheresse.
Elles ont donc développé des organes de stockage (tige, racine...) où les cellules vont se gorger
d'eau.
Exemple : Les cactées. ‫الصباريات‬

b. Résistance au gel

• Perte des feuilles


Pour pouvoir passer l'hiver et supporter la baisse des températures qui endommagerait les tissus
des plantes, certaines perdent leurs feuilles (les arbres caduques) et produisent des bourgeons
très résistants (structures écailleuses protégeant les futures jeunes pousses). Elles entrent en
dormance tout l'hiver, attendant ainsi le retour de la belle saison.
• Vie dans le sol
Les plantes vivaces, quant à elles, perdent leurs organes aériens à la mauvaise saison et passent
l'hiver dans le sol où la température est plus clémente et peu variable. C'est le cas de la pomme
de terre qui passe l'hiver sous forme de tubercule, ou de l'oignon qui ne conserve que son bulbe.
• Graines
Les plantes annuelles (qui ne vivent qu'un an comme les œillets ou le myosotis) passent la
mauvaise saison sous la forme d'une graine qui germera au printemps.
• Antigel
D'autres comme la Joubarbe, développent des mécanismes d'antigel qui permettent à leurs
cellules de ne pas geler. Elles vont diminuer la quantité d'eau dans leurs cellules
(essentiellement stockée dans la vacuole) et donc augmenter la concentration des substances
dissoutes. Ce mécanisme est adopté par de nombreuses plantes vivant à haute altitude ou en
Sibérie, là où la température est très basse.

c. Résistance à la salinité
En bord de mer, les plantes doivent faire face à un taux de sodium dans l'eau très élevé. Le
sel est très mauvais pour elles car il provoque un stress salin toxique pour la plante. La salinité
peut aussi être augmentée par certaines pratiques agricoles. Deux solutions sont utilisées par les
plantes :
• L'exclusion
La première solution consiste à empêcher le sel (Na+) de rester dans la plante en limitant sont
entrée par les racines ou en l'excrétant par les racines ou par transpiration foliaire.
• L'inclusion
Il s'agit dans ce cas d'isoler le sel du reste des organes de la plante en le stockant dans les
vacuoles (compartiments fermés).
Exemple : la salicorne.

Salicornia fruticosa
3.2. Mécanismes de défense contre les prédateurs
Les plantes sont les proies privilégiées des animaux phytophages (herbivores) et des parasites
(champignons, virus...), ne pouvant fuir, elles ont développé des moyens de lutte. Ces moyens
de lutte peuvent être :
• Physiques, c'est à dire que la plante a développé des structures anatomiques particulières pour
dissuader les prédateurs de la dévorer. On distingue les épines (présentes sur les tiges ou les
feuilles de plantes comme l'Acacia ou le Rosier) des poils urticants (comme ceux de l'ortie).
• Chimiques, la plante produit alors des substances qui la rendent indigeste (tanins), des
odeurs qui font fuir les prédateurs ou des composés phénoliques bactéricides et
fongicides (plantes aromatiques).
• Une coopération dans la lutte contre les prédateurs. Cette coopération peut avoir lieu à la fois
entre les feuilles d'un même individu et entre les individus. Suite à une agression par un
prédateur, les organes endommagés produisent des molécules qui se dispersent dans l'air et vont
avertir le reste de l'individu (plante ou arbre) ou les individus poussant aux alentours.
Exemple : L'acacia produit énormément de tanins dans ses feuilles. Lorsqu'une antilope ou
une girafe commence à les manger, il ne faut que quelques minutes pour que les feuilles
deviennent indigestes ; l'animal s'éloigne donc. C'est pourquoi le prédateur ne broute jamais en
entier, ni très longtemps, le même arbre.
De la même façon lorsqu'un Pin est attaqué par des chenilles processionnaires il avertit ses
voisins en envoyant des composés chimiques, ceux-ci réagissent en produisant une toxine de
protection.

Chenille processionnaire du Pin

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