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INTRODUCTION

Depuis des millénaires, la procréation humaine fut la raison


fondamentale du mariage en Afrique. A cet effet, l’infertilité d’un homme ou
d’une femme au sein du ménage est parfois perçue comme une fatalité que
ces derniers doivent vaincre à tout prix. Mais, face aux coûts onéreux des
traitements de la médecine et de la pharmacie moderne, la seule solution
palliative est le recours aux boo-technologies (savoirs endogènes) en dépit de
ses contraintes. Mieux, ces pratiques évoluent le plus souvent dans un
système commun d’interprétation de la maladie. Autrement dit, à un mal,
correspondent des offres de boo-technologie variées et diversifiées, entre
lesquelles le patient, la victime a le privilège d’opérer le choix qui lui paraît le
plus simple et pratique. Surtout, depuis les célébrations du 10 janvier, force
est de constater que les vodūnnↄ dans leurs diversités professionnelles offrent
une gamme d’approche de l’infertilité alliant réalisme, pragmatisme et
technicité.

Cependant, la médecine moderne est en compétition avec les boo-


technologies laissant pour principale la méfiance envers les savoirs endogènes
dans le traitement des maladies telle l’infertilité chez l’homme et la femme.
Jean-Pierre Dozon (1987, P.15) dans son article « Ce que valoriser la
médecine traditionnelle veut dire », a écrit à cet effet : « Au Bénin dans la
province du Borgou, la valorisation de la médecine traditionnelle n’est guère
de mise ». Alors pourquoi ne pas s’intéresser au développement des boo-
technologies? Comment à partir de ces savoirs peut-on guérir l’infertilité
féminine ou masculine ? C’est eu égard à toutes ces questions que dans le
cadre de la rédaction du dossier de production en journalisme notre choix a
porté sur l’intitulé : « Les boo-technologies est le traitement de l’infertilité »,
comme sujet de travail. Nous avons ainsi décidé de réaliser un magazine
radiophonique de 13min à travers lequel nous allons d’abord montrer
comment à travers les potentialités de la nature, les boo-technologies, arrivent
à guérir les infertilités qu’elles soient masculines et féminines ; ensuite, nous
allons recueillir des témoignages auprès des personnes ayant recouru au boo-
technologie pour soigner l’infertilité et enfin, nous allons nous rapprocher
d’un spécialiste pour comprendre l’urgence de sauvegarder et de promouvoir
les boo-technologies béninois.
Document N°1 : Le sujet, l’angle de traitement et les motivations du choix
de l’angle
1.1- Sujet : Boo-technologies et le traitement de l’infertilité
1.2- Angle : Traitement de l’infertilité féminine et masculine chez
les Gouns à Porto-Novo et à Akpro-Missérété.

1.3- Motivation du choix de l’angle.


En matière de traitement des maladies, à l’instar des pays occidentaux,
l’Afrique, particulièrement le Bénin a subit l’assaut de plusieurs concepts
pour signifier les mêmes réalités que les peuples dans lesquels il y a la vie, la
maladie et la mort. Pour l’Occident, on parle de la médecine, des
médicaments, de la pharmacie,... etc. Mais pour le Bénin, on a d’abord, parlé
de sorcellerie, après on a parlé des plantes, ensuite c’est la place à l’approche
phytosanitaire, à la pharmacopée et puis aujourd’hui on parle surtout et
couramment de la tradithérapie ou de la médecine traditionnelle avec
l’adjectif traditionnel qui selon Paulin Hountondji(2009) n’est innocent qu’en
apparence et ne véhicule que l’idée obscure qui d’une coupure radicale entre
l’ancien et le nouveau en figeant ainsi l’ancien « en un tableau statique,
uniforme, sans histoire et sans profondeur, où tous les points paraissent
rigoureusement contemporains, en réservant à l’ordre nouveau le prestige ou
le malheur du mouvement, du changement, bref de l’historicité »(ibidem,
Paulin Hountondji). Tout ceci pour traduire le complexe d’infériorité qu’on
inculque aux Béninois pour sembler reconnaître qu’ils ont des approches de
solutions qui peuvent en rien égaler celles qu’apportent l’Occident. Jean-
Pierre Dozon (1986, pp.13-4) dans son article intitulé « Ce que valoriser la
médecine traditionnelle veut dire», a à cet effet affirmé : « La notion de
médecine traditionnelle est assez peu adaptée à la chose qu’elle prétend
désigner. Sans doute est-elle partiellement légitime, renvoyant effectivement
à un univers de savoirs et de pratiques thérapeutiques dont le qualificatif
(traditionnel) vient simplement souligner le fait qu’ils ne sont pas modernes,
c’est-à dire ressortissant pas autre paradigme bio-médical qui s’est élaboré en
Occidents surtout depuis le XIX siècle. Mais là s’arrête la justesse de
l’expression… ». « Et quand bien même on l’accepterait sous la formule
(médecine traditionnelle africaine), le gain de précision ne paraît guère
perceptible ; une telle formule est en effet toute aussi peu pertinente que son
homologue (société traditionnelle) par laquelle trop souvent on désigne
uniformément les sociétés africaines d’avant la colonisation (et dont on
souligne la permanence jusqu’à aujourd’hui)… » (Ibidem Jean-Pierre Dozon,
pp.13-4).
En fait, on a tenté de faire abandonner aux Béninois l’utilisation des
boo -technologies, qui selon le boologue Coovi Raymond Assogba sont «
toutes les connaissances sur les plantes en association avec les règnes minéral,
animal et émotions humaines en vue d’articuler leur efficacité comme des
outils ou armes ou système de mécanisme en vue de prendre avantage aussi
bien sur la nature que sur les situations à risques de fragilité, de conflit, de
violence, d’harmonie, d’agression ou de rivalité en société d’interculturalité.
Cette tentative fut sans succès et les boo-technologies se sont imposés avec
l’évolution du temps pour éviter, malgré toutes les idées d’aliénation (les
écoles, les catéchismes, l’Islam…) que pieds et mains liés, les Béninois
s’adapte que la pharmacie, la médecine et les médicaments avec une certaine
approche. Mais, cela n’a pas réussi comme ils le souhaitent car, ils ont
constaté que depuis 1892 en passant par les indépendances en 1960 jusqu’en
2023, les Béninois n’ont pas renoncé à leurs sources, leurs savoir endogènes
(boo-technologies) pour résoudre un problème sanitaire. Même si l’on a
parfois l’impression que les boo-technologies sont discrètes mais efficace.
Ainsi, pour reconnaitre la préséance dans notre vision du monde de recourir
aux boo-technologies (savoirs endogènes) pour traiter un mal premièrement
par efficacité et aussi parce que cela coûte moins chère, les Occidentaux se
retrouvent obligés d’inventer des mots (médecine traditionnelle,
pharmacopée, tradithérapie…) pour dévaloriser ce que nous cherchons à
valoriser : Les boo-technologies.
C’est donc, dans le souci comme l’a souligné Paulin Hountondji d’
« entreprendre l’énorme travail de construction idéologique pour rétablir les
faits » que notre recherche de fin de formation en journalisme est intitulée : «
Les boo-technologies et le traitement des infertilités ». A travers ce sujet,
nous allons montrer dans quelles mesures dans le domaine de l’infertilité, il y
a des boo-technologies qui, assurément permettent de rencontrer la quête de la
guérison par les hommes ou les femmes qui sont atteints du problème
d’infertilité.
1.4- Objectifs poursuivis
- Déconstruire les idéologies qui rattachent les boo-technologies aux faits
dépassés
- Amener le peuple béninois et les communautés scientifiques à s’intéresser
beaucoup plus boo-technologies pour corriger cette maldonne
- Montrer l'importance d'une réserve de plantes médicinales dans la pratique
de boo- technologies.
Document N°2 : La revue littéraire et documentaire
Pour mieux comprendre la thématique du sujet, il a fallu prendre
connaissance des travaux antérieurs sur la question des boo-technologies et le
traitement de l’infertilité. En effet, selon le professeur Coovi Raymond
Assogba (2021), les boo-technologies sont « toutes les connaissances sur les
plantes en association avec les règnes minérales, animales et émotions
humaines en vue d’articuler leur efficacité comme des outils ou armes ou
systèmes de mécanisme en vue de prendre avantage aussi bien sur la nature et
sur les situations à risques de fragilité, de conflit , de violence, d’harmonie,
d’agression ou de rivalité en société ou d’interculturalité ». Après nos
recherches, nous nous sommes rendu compte que plusieurs aspects de notre
sujet ont déjà fait objet de réflexions dans le pays et surtout dans la sous-
région.
Au plan national, une étude a été faite dans ce sens. Il s’agit de
«l’Etude Ethnobotanique des plantes dans le traitement de la stérilité
féminine dans les départements de l’Ouémé et du Plateau au Sud du Bénin ».
Cette étude-enquête a été effectuée en vue de connaitre les recettes utilisées
au Bénin pour traiter la stérilité, surtout féminine. Au terme de cette enquête,
les chercheurs ont pu recenser selon leur rapport : « 123 recettes dans
lesquelles interviennent 90% espèces végétales appartenant à 86 genres et 47
familles », montrant ainsi les nombreux atouts dont dispose les boo-
technologies béninois pour son développement. «Ces plantes contribuent à
soulager plusieurs couples infertiles », a confirmé cette étude.
Dans la sous-région, au Sénégal, Sylvain Landry Faye (2011) qui a
publié un article intitulé : « Quand les tradithérapeutes Ouest-africains
soignent l’infertilité conjugale à Dakar(Sénégal) : recompositions et
dynamiques entrepreneuriales ». Dans cet article le sociologue en parlant du
traitement de l’infertilité par les savoirs endogènes s’est beaucoup plus
intéressé aux raisons pour lesquelles les boo-technologies sont plus sollicitées
pour la prise en charge de l’infertilité conjugale au Sénégal. C’est ainsi que
les études du terrain lui ont révélé que « le faible coût du traitement de
l’infertilité proposé par les vodūnnↄ est l’élément qui rapproche plus la
population de cette offre». Si on se fie aux analyses de Faye, les boo-
technologies regorgent de plusieurs potentialités de par leur qualité, leur
efficacité et le taux de satisfaction qu’ils offrent aux ayants-recouru (1). La
quête des données trouvent entièrement sa particularité dans ses études.
Seulement, il est notoire que mettre beaucoup plus en lumière les boo-
technologies et le traitement de l’infertilité masculine et féminine chez les
Gouns à Porto-Novo et à Akpro-Missérété, est le but de cette recherche.
La réflexion de ce sujet n’a pas seulement fait objet d’exploitation chez
les scientifiques, mais aussi chez les hommes des médias. En dehors des
documents écrits, L’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin(ORTB) a,
à cet effet réalisé plusieurs émissions. Par exemple, dans le cadre de la
célébration de la 16ème Journée nationale de la médecine traditionnelle,
l’ORTB a diffusé le 20 octobre 2018 dans son programme télévisé ‘’LE
GRAND RENDEZ-VOUS’’ une émission titré : ‘’Les défis à relever pour
mettre la médecine traditionnelle au service de la santé des béninois ‘’. Une
émission dans laquelle l’invité n’a cessé de clamer l’urgence pour le Bénin de
se doter de sa propre médecine au vue des multiples potentialités végétale que
lui offre la nature.
Il en est aussi bien de même dans la presse écrite et à la télévision.
Dans un article du quotidien Matin Libre dont la dernière mise à jour a été
faite le 07 juillet 2022, Gabriel Salavi, président de l’Association nationale
pour la promotion de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle au
Bénin (Anaphametrab) a déclaré que « pour de millier de personnes, la
médecine traditionnelle représente la principale source de soins, parfois la
seule qui soit à la portée. Il s’agit en effet d’un soin de proximité qui est
accessible ».
Ces productions relatives à l’utilisation des savoirs endogènes dans le
traitement des maladies orientent l’intérêt des autorités publiques à prêter
attention à la grande masse des utilisateurs et les hypothèses que nous avons
émises ne nous ont pas prouvé le contraire après vérification. Il importe donc
d’en parler et d’attirer l’attention du public sur ce phénomène.
Et c’est pour approfondir cet aspect que le présent sujet de production
est intitulé : « Les boo-technologies et traitements de l’infertilité». La
réflexion sera présentée en un magazine radiophonique de 13 minutes
subdivisé en trois rubriques.
DOCUMENT N° 3 : Méthodologie
Pour mener à bien un travail de recherche, il s’avère indispensable d’adopter
une méthodologie. Celle adoptée dans le présent dossier part du cadre
méthodologique et s’achève par les techniques de collecte d’informations.
1-Cadre méthodologique : Il est impérieux et nécessaire d’appliquer une
bonne méthodologie pour la réussite de tout travail. C’est ainsi que dans le
cadre de la rédaction de ce document, nous avons procédé à un repérage
après observation suivi de la collecte des informations sur des sites internet et
la visualisation de quelques documentaires en rapport avec le sujet sur You
Tube. Nous avons également consulté des documents écrits sur Toussaint
Louverture. Enfin, il a été procédé à des enquêtes sur le terrain auprès des
personnes ressources.

Pour mener à bien un travail de recherche, il s’avère indispensable d’adopter

une approche méthodologique. A cet effet, nous nous sommes dans un


premier temps focaliser sur des recherches documentaires. Ces recherches
nous ont permis de collecter d’amples informations sur la question liées aux
boo-technologies et leurs apports dans le traitement de l’infertilité chez
l’homme et chez la femme. Et dans un second temps, nous nous sommes
concentrés sur la collecte des informations sur le terrain et la production du
magazine radiophonique.
Document n° 3 : La méthodologie de recherche

Afin de réaliser notre production, nous avons fait ce travail en deux parties.
Dans un premier temps, les recherches documentaires nous ont permis de
collecter d’amples informations sur la question liées aux violences faites aux
hommes. Et dans un second temps, nous nous sommes concentrés sur la
collecte des informations sur le terrain et la production du magazine
radiophonique.

3.1- Cadre méthodologique


Dans la réussite de tout travail, il est indispensable et impérieux d’adopter
une approche méthodologique. A cet effet, nous avons d’abord procédé à un
repérage. Mais juste avant, nous avons passé par l’étape de la collecte des
informations sur des sites internet, la revue de littérature et la visualisation de
quelques documentaires et reportage en rapport avec le sujet. Ensuite, nous
avons défini les étapes que nous devons suivre pour arriver à la production du
magazine à Porto-Novo. Enfin, nous nous sommes rendus sur le terrain auprès
des personnes ressources pour obtenir d’amples informations. Pour les
approcher, nous les avons joints par téléphone grâce à leur contact que nous
nous sommes procurés auprès de nos sources.

3.2- Techniques de collecte d’information

a- Repérage
Pour réussir notre production, nous nous sommes rendus au département de
Sociologie à l’Université d’Abomey Calavi afin de prendre contact avec un
sociologue pouvant intervenir sur le sujet. Compte tenu de l’indisponibilité
des contacts que nous avons reçus, nous avons finalement pris un autre
sociologue résidant à Porto-Novo. Nous avons également ciblé les
populations afin de réaliser un micro trottoir avant de faire la rencontre de
deux hommes victimes de violence conjugale que nous avons interviewés. La
première victime est un fonctionnaire d’Etat et homme marié de 38 ans avec
deux enfants résidant à Abomey-Calavi. La seconde âgée de 49 ans et titulaire
d’un Baccalauréat, est un conducteur de taxi moto et veuf avec trois enfants
vivants à Porto-Novo.

b- Enquête sur terrain :

Dans le cadre des travaux de recherche, nous avons réalisé un micro trottoir
à Porto-Novo et à Cotonou pour vérifier nos hypothèses et de faire un constat
chez la population. Nous avons également interviewé le sociologue Fidèle
GANDONOU qui a décrit les mobiles (l’irresponsabilité de l’homme, le
pouvoir économique de la femme, l’infidélité, etc…) et les impacts
sociologiques (influence négative sur l’éducation des enfants, l’instabilité
dans le couple, atteinte à la vie physique de l’homme, etc…) de ce genre de
violence. Aussi, avons-nous interrogé les hommes victimes de violences
conjugales qui ont accepté de se confier après plusieurs semaines de réticence
et sous le respect strict de l’anonymat. Le guide d’entretien, le questionnaire
et la revue documentaire sont les outils utilisés pour atteindre nos objectifs.
Les données recueillies sont traitées manuellement et exploitées par l’équipe
de production.

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