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MODELES LINEAIRES MULTIVARIES

Cointégration et Modèle à correction d’erreur


Université Internationale Privée d’Abidjan (UIPA)
Master Economie, Première année
Année académique 2022 − 2023

Boris BAFFO,
Enseignant-Chercheur à ENSEA Abidjan

20 mars 2023

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 1 / 34


Plan de l’exposé

1 Motivation / Objectifs

2 Introduction

3 Concept de cointégration
Cas de 2 séries temporelles
Cointégration de K > 2 séries temporelles

4 Tests de causalité
Test de Granger
Test de Toda-Yamamoto

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Motivation / Objectifs

Motivation

La modélisation VAR permet de mettre en évidence le lien (court


treme) entre des séries stationnaires ou des séries rendues
stationnaires.
Sims (1980) et d’autres économistes critiquent cette différenciation
excessive des séries macroéconomiques car elle élimine une quantité
d’informations utiles.
Introduite par Granger (1983), et développée par Engle et Granger
(1987), l’analyse de la cointégration permet de modéliser des séries
non stationnaires.
Elle permet de réaliser une étude riche et plus rigoureuse des relations
entre des séries temporelles.
Elle est considérée par beaucoup d’économistes comme l’un des
nouveaux concepts les importants dans le domaine de l’économétrie et
l’analyse des séries chronologiques.
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Motivation / Objectifs

Objectifs

Objectif
Comprendre et estimer un modèle à correction d’erreur vectoriel VECM ;

Objectifs spécifiques
◦ Comprendre la notion de cointégration.
◦ Comprendre la mise en œuvre des tests de cointégration.
◦ Comprendre la spécification du modèle à correction d’erreur.
◦ Mettre en œuvre les tests de cointégration et l’estimation d’un
modèle à correction d’erreur sous le logiciel R.

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Introduction

Régressions fallacieuses (Spurious Regressions)

Définition (Granger et Newbold, 1974)


On considère une régression de la forme yt = βxt + µt où xt et yt
sont deux séries non stationnaires I (1).
On suppose qu’il n’existe aucune valeur de β telle que le résidu
µt = yt − βxt soit I (0).
Alors,
1 Les estimateurs MCO des coefficients ne sont pas convergents.
2 Les statistiques des tests conventionnels, tels que le t de Student et le
F de Fisher, ne suivent plus leur distribution habituelle sous l’hypothèse
nulle, même asymptotiquement.

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Introduction

Régressions fallacieuses (Spurious Regressions)

Ces deux résultats conduisent en général au phénomène de régressions


fallacieuses :
B Un apparent fort pouvoir explicatif (R 2 très élévé),
B mais des résidus autocorrélés (statistique de Durbin Waston très faible).
C’est une liaison statistique parfois dépourvue de sens économique.
B si l’on applique les théories usuelles dans des configurations de
régressions fallacieuses, on peut montrer que la production de sous
vêtements féminins au Burkina Faso est une variable explicative très
importante dans la détermination du cours de l’action Microsoft sur la
place de New York.
B Illustration sous R.
◦ Deux séries TS ;
◦ Deux séries DS ;

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Concept de cointégration

Rappels : Différence d’ordre d

Soit {yt , t ∈ Z} processus et d ∈ N∗ .


On appelle différence première du processus (yt ) notée (∆yt ) définie
par :
∆yt = yt − yt−1
On appelle différence d’ordre d du processus (yt ) notée (∆d yt )
définie par :
∆d yt = ∆d−1 yt − ∆d−1 yt−1
où (∆d−1 yt ) est la différence d’ordre d − 1 du processus (yt ).

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Concept de cointégration

Rappels : Série intégrée d’ordre d

Soit {yt , t ∈ Z} processus et d ∈ N∗ .


La série (yt ) est dite intégrée d’ordre d lorsque
◦ les processus (∆k−1 yt ), k ≤ d, ne sont pas stationnaires, et
◦ le processus (∆d yt ) est stationnaire.
On dit que la série (yt ) est I (d).

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Concept de cointégration Cas de 2 séries temporelles

Cointégration : Définition

Considérons deux processus {y1,t , t ∈ Z} et {y2,t , t ∈ Z}.


B Les processus (y1,t ) et (y2,t ) sont dites cointégrés lorsque
◦ les séries (y1,t ) et (y2,t ) sont intégrées du même d’ordre d, et
◦ il existe deux constantes non nulles α et β tels que le processus
(αy1,t + βy2,t ) soit intégré d’ordre d − b avec 0 < b < d.
On normalise (définir y1,t une comme endogène et y2,t comme
exogène) en posant
β
λ=− .
α
On dira qu’il existe une constante non nulle λ telle que le processus
(y1,t − λy2,t ) soit intégré d’ordre d − b avec 0 < b < d.
◦ On note (y1,t , y2,t ), t ∈ Z est CI (d, b).
◦ Intéressons-nous au cas d = 1 et b = 1.

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Concept de cointégration Cas de 2 séries temporelles

Cointégration entre deux séries

Soit deux processus {y1,t , y2,t , t ∈ Z} intégrés d’ordre 1, ie I (1).


B Les processus (y1,t ) et (y2,t ) sont dits cointégrés lorsque
◦ il existe une constante non nulle λ telle que le processus εt

εt = y1,t − λy2,t soit stationnaire (1)

Le vecteur (1, −λ) est appelé le vecteur de cointégration.


L’équation y1,t − λy2,t = 0 est appelée l’équilibre de long terme.
◦ ou, il existe une constante non nulle δ telle que le processus t

t = y2,t − δy1,t soit stationnaire. (2)

Le vecteur (−δ, 1) est appelé le vecteur de cointégration.


L’équation y2,t − δy1,t = 0 est appelée l’équilibre de long terme.

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Concept de cointégration Cas de 2 séries temporelles

Cointégration entre deux séries

Sur le plan économique,


B les deux séries évoluent de façon instable (car non stationnaires),
B mais, entretiennent une relation de long terme stable [(1) ou (2)] (du
fait de la cointégration).
Entre les processus (y1,t ) et (y2,t ), il existe au plus une relation de
cointégration.
B Supposons que les équations (1) et (2) existent. On a

y1,t = λy2,t + εt = λ(δy1,t + t ) + εt


λ 1
y1,t = t + εt (λδ 6= 1)
1 − λδ 1 − λδ
Le dernière égalité indique le processus (y1,t ) est stationnaire, ce qui
est faux.

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Concept de cointégration Cas de 2 séries temporelles

Modèle à correction d’erreur (ECM)

Les modèles dits à correction d’erreur,introduits au début des années


80, par Hendry en particulier, permettent d’analyser les rélations de
court terme et de long terme entre les séries non stationnaires
cointégrées. (Théorème de représentation de Granger).
Soit deux processus {y1,t } et {y2,t } cointégrés CI (1, 1) ie ∃δ 6= 0 tel
que le processus (εt = y1,t − δy2,t ) est stationnaire.
La spécification ECM donne
p p

 X X
∆y1,t = α1 + β1,i ∆y1,t−i + γ1,i ∆y2,t−i + λ1 εt−1 + 1,t



i=1 i=1 (3)
p
X p
X

∆y = α + β ∆y + γ2,i ∆y2,t−i + λ2 εt−1 + 2,t

 2,t 2 2,i 1,t−i


i=1 i=1

B le terme en bleu : Dynamique de court terme (VAR en différence 1re),


B le terme en rouge : Dynamique de long terme (relation de cointégration).
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Concept de cointégration Cas de 2 séries temporelles

Modèle à correction d’erreur (ECM)

Dans le modèle à correction d’erreur (3), les coefficients λ1 , λ2 sont


appelés les forces de rappel vers l’équilibre de long terme avec

λ1 < 0 et λ2 > 0

En effet,
B Supposons qu’on était à l’équilibre de long terme
εt−1 = y1,t−1 − δy2,t−1 = 0 et que y2,t augmente.
Par suite εt−1 < 0 qui conduit à un déséquilibre de long terme négatif.
Du fait que λ1 < 0, on obtiendra λ1 εt−1 > 0. On observera en t un
accroissement de y1,t . Cela viendra compenser le déséquilibre.
B Supposons qu’on était à l’équilibre de long terme
εt−1 = y1,t−1 − δy2,t−1 = 0 et que y1,t augmente.
Par suite εt−1 > 0 qui conduit à un déséquilibre de long terme positif.
Du fait que λ2 > 0, on obtiendra λ2 εt−1 > 0. On observera en t un
accroissement de y2,t . Cela viendra compenser le déséquilibre.

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Concept de cointégration Cas de 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Engel et Granger (1987) ont mis en place un algorithme pour tester la
cointégration entre deux séries temporelles en deux étapes :
1 tester l’ordre d’intégration des variables : On cherche d tel que
y1,t ∼ I (d) et y2,t ∼ I (d). [en général d ≤ 1]
2 estimation de la relation de long terme : si y1,t ∼ I (d) et y2,t ∼ I (d),
on estime par MCO la relation de long terme
y1,t = δ0 + δ1 y2,t + εt (4)

Ensuite on récupère le résidu εbt = y1,t − (δb0 + δb1 y2,t ) et on teste sa


stationnarité.
Si le résidu est stationnaire alors y1,t et y2,t sont cointégrées et écrit
(y1,t , y2,t ) ∼ CI (d = 1, 1)
Démarche de spécification :
B si y1,t ∼ I (0) et y2,t ∼ I (0), on adopte le modèle VAR en niveau ;
B si y1,t ∼ I (1) et y2,t ∼ I (1) et non cointégrées, on choisit le modèle
VAR en différence première ;
B si y1,t ∼ I (1) et y2,t ∼ I (1) et cointégrées, on choisit le modèle ECM.
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Concept de cointégration Cas de 2 séries temporelles

Estimation du Modèle à correction d’erreur (ECM)

Supposons que (y1,t , y2,t ) ∼ CI (1, 1).


Alors les processus (y1,t , y2,t ) admettent une représentation ECM (3).
On estime par MCO le système
p p

 X X
∆y1,t = α1 + β1,i ∆y1,t−i + γ1,i ∆y2,t−i + λ1 εbt−1 + 1,t



i=1 i=1 (5)
p
X p
X

∆y2,t = α2 + β2,i ∆y1,t−i + γ2,i ∆y2,t−i + λ2 εbt−1 + 2,t



i=1 i=1

Le modèle est validé ssi λ1 est significatif et négatif.


En cas de variables explicatives supplémentaires (ex : tendance,
saisonnalité, etc.), elles sont intégrées dans la relation de long terme
(4). Le reste de la procédure ne change pas.
Passons à l’analyse de plus de 2 variables.
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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Cointégration entre des séries


Soit un processus vectoriel {Yt , t ∈ Z} à k séries temporelles ie
Yt = (y1,t , . . . , yk,t ) (vecteur colonne)
Le processus (Yt ) est dit cointégré lorsque
B les k séries (y1,t ), . . . , (yk,t ) sont I (d), et
B il existe un vecteur β ∈ Rk à coefficients non nuls tel que le processus
(β T Yt ) soit intégré d’ordre d − b avec 0 < b < d.
On normalise (définir y1,t comme une endogène et les autres comme
exogène) en posant
βj
δ1 = 1 et ∀j = 2, . . . , k, δj = − .
β1
k
Pk δ ∈ R à coefficients non nuls tel que le
On dira qu’il existe un vecteur
processus (δ T Yt = y1,t − j=2 δj yj,t ) soit intégré d’ordre d − b avec
0 < b < d.
◦ On note Yt , t ∈ Z est CI (d, b).
◦ Intéressons-nous au cas d = 1 et b = 1.
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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Cointégration entre des séries



Soit un processus vectoriel Yt = (y1,t , . . . , yk,t ), t ∈ Z à k séries
temporelles toutes intégrés d’ordre 1, ie I (1).
B Le processus (Yt ) est dit cointégré lorsque, pour un i ∈ {1, . . . , k},
existe un vecteur δ = (δi,1 , . . . , δi,i−1 , 1, δi,i+1 , . . . , δi,k ) (yi,t est
l’endogène et les autres exogènes) tel que le processus εt = δ T Yt−1
k
X k
X
εi,t = yi,t − δi,j yj,t ou yi,t = δi,j yj,t + εi,t (6)
j=1 j=1
j6=i j6=i

soit stationnaire.
B Le vecteur δ dans (6) est appelé le vecteur de cointégration.
B L’équation (6) est appelée une relation de long terme.
B L’équation yi,t − kj=1 δi,j yj,t = 0 est un équilibre de long terme.
P
j6=i
B il existe au plus k − 1 relations de cointégration.
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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Cointégration entre des séries

B Le processus (Yt ) est dit cointégré avec r (1 ≤ r ≤ k − 1) relations


de cointégration lorsqu’il existe une matrice V (k × r ) de rang r telle
que le processus vectoriel εt = V T Yt soit stationnaire.
B La matrice V est appelée la matrice de cointégration.
B Les colonnes de V définissent vecteurs de cointégration.

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Modèle à correction d’erreur vectoriel (VECM)

Selon le théorème de représentation de Granger, les séries cointégrées


admettent une représentation ECM.

Soit un processus Yt = (y1,t , . . . , yk,t ), t ∈ Z à k séries temporelles
qui est CI (1, 1) avec r relations de cointégration dont V est la
matrice de cointégration.
La spécification ECM donne
p
X
∆Yt = A0 + Bi ∆Yt−i + UV T Yt−1 + t (7)
i=1

B le terme en bleu : Dynamique de court terme (VAR en différence 1re),


B le terme en rouge : Dynamique de long terme (relations de
cointégration).
B La matrice U (k × r ) de rang r est la force de rappel vers l’équilibre ;
Le modèle (7) est appelé le modèle à correction d’erreur vectoriel.
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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration

En général, il existe plusieurs relations de cointégration. De ce fait,


l’algorithme de Engel et Granger (1987) n’est plus valide.
Johansen (1988) propose deux tests basés l’analyse de la corrélation
entre ∆Yt et Yt−1 , tous les deux purgés des effets des
∆Yt−i , i = 1, . . . , p du modèle VECM (7).
Rappel : le coefficient de détermination R 2 entre deux variables xt et
zt est le carré du coefficient de corrélation
 2
2 Cov (xt , zt )
R =
Var (xt )Var (zt )

qui mesure la liaison linéaire entre xt et zt .


On commence par le calcul de cet ”coefficient de détermination” qui
sera la matrice M, en deux étapes.

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Calcul de la matrice fondamentale M

Etape 1 : Calcul des résidus


B On effectue deux régressions
p
X
∆Yt = A1,0 + B1,i ∆Yt−i + ψ1,t (8)
i=1
p
X
Yt−1 = A2,0 + B2,i ∆Yt−i + ψ2,t (9)
i=1

B On récupère les résidus Ψ1 et Ψ2 respectifs de régressions (8) et (9),


des matrices (k × n) avec k = nombre de séries et n = nombre
d’observations.

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Calcul de la matrice fondamentale M

Etape 2 : Calcul de M
B On calcule 4 matrices de variances-covariances (k × k) à partir deux
résidus Ψ1 et Ψ2 .
b 1,1 = (1/n)Ψ1 ΨT (variances-covariances des colonnes de Ψ1 )
Σ 1
T
Σ1,2 = (1/n)Ψ1 Ψ2 (covariances des colonnes de Ψ1 et Ψ2 )
b
b 2,1 = (1/n)Ψ2 ΨT (covariances des colonnes de Ψ2 et Ψ1 )
Σ 1
Σ2,2 = (1/n)Ψ2 ΨT (variances-covariances des colonnes de Ψ2 )
b
2

B M s’obtient finalement par


b −1 Σ
b b −1 b
M=Σ 2,2 2,1 Σ1,1 Σ1,2 (k × k) (10)

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Interprètation de la matrice fondamentale M

La matrice M dispose de k valeurs propres réelles θ1 > θ2 > . . . > θk .


Ces valeurs propres peuvent d’interpréter comme les corrélations entre
les colonnes de Ψ1 et de Ψ2 .
S’il y a r vecteurs de cointégration alors les r premières valeurs
propres sont significativement différentes de zéro.
Ces k valeurs propres peuvent servir à effectuer un test pour savoir
combien de celles-ci sont significativement différentes de zéro et
déduit ainsi le nombre de relations de cointégration.
Les deux tests sont :
B Test de la trace ;
B Test de la valeur propre maximale ;

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Test de la trace

Ce test se base
Pksur les statistiques de test
θtrace,r = −n i=r +1 ln(1 − θi ) comparées aux valeurs tabulées par
Johansen et Juselius (1990).
Ce test se conduit par exclusion d’hypothèses alternatives :
B Test 1 - H0 : r = 0 contre H1 : r > 0.
◦ Si H0 n’est pas rejetée (θtrace,0 ≤ valeur tabulée), alors r = 0.
◦ Sinon, on passe au test 2.
B Test 2 - H0 : r = 1 contre H1 : r > 1.
◦ Si H0 n’est pas rejetée (θtrace,1 ≤ valeur tabulée), alors r = 1.
◦ Sinon, on passe au test suivant.
B Si après avoir rejeté les différentes hypothèses H0 , on teste
H0 : r = k − 1 contre H1 : r = k.
◦ Si H0 n’est pas rejetée (θtrace,k−1 ≤ valeur tabulée), alors r = k − 1.
◦ Sinon, toutes les séries sont toutes I (0) ie r = k.
r désigne le nombre de relations de cointégration.
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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Test de la trace

Pour conduire ce test, Johansen propose 5 spécifications concernant


soit les relations de court terme, soit les relations de long terme :
B Spécification 1 : Absence d’une tendance linéaire dans les relations de
court terme et d’une constante dans les relations de long terme ;
◦ Condition : Toutes les séries sont DS sans dérive (drift) et les
constantes dans les relations de long terme ne sont pas toutes
significatives.
B Spécification 2 : Absence d’une tendance linéaire dans les relations de
court terme mais présence d’une constante dans les relations de long
terme ;
◦ Condition : Toutes les séries sont DS sans dérive (drift) ; et des
constantes dans les relations de long terme sont significatives.
B Spécification 3 : Présence d’une tendance linéaire dans les relations de
court terme et d’une constante dans les relations de long terme ;
◦ Condition : Au moins une série est TS.

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Test de la trace

B Spécification 4 : Présence d’une tendance linéaire dans les relations de


court terme et dans les relations de long terme ;
◦ Condition : Au moins une série est TS.
B Spécification 5 : Présence d’une tendance quadratique dans les
relations de court terme et d’une tendance linéaire dans les relations
de long terme ;
◦ Condition : Au moins une série a une tendance quadratique.

Une mauvaise spécification peut conduire à des résultats erronés.

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests de cointégration
Test de la valeur propre maximale

Ce test se base sur les statistiques de test θmax = −n ln(1 − θr +1 )


comparées aux valeurs tabulées par Johansen et Juselius (1990).
Ce test se mène comme précédemment séquentiellement par exclusion
d’hypothèses alternatives :
En cas de divergence avec le test de la trace, il est recommandé de
privilégier le test de la trace qui est plus puissant.

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Tests d’exogénéité faible

Reprenons le modèle (3)


(
∆y1,t = α1 + pi=1 β1,i ∆y1,t−i + pi=1 γ1,i ∆y2,t−i + λ1 εt−1 + 1,t
P P

∆y2,t = α2 + pi=1 β2,i ∆y1,t−i + pi=1 γ2,i ∆y2,t−i + λ2 εt−1 + 2,t


P P

Ce test consiste à vérifier si les variables sont bien endogènes ie si


leurs forces de rappel sont significativement non nulles (validation de
la présence de la relation de long terme dans les équations)
Pour tester l’exogénéité de y2,t , on teste l’hypothèse H0 : λ2 = 0.
Si l’hypothèse H0 n’est pas rejetée, la relation de cointégration λ2 εt−1
est rétirée dans le modèle, et donc y2,t est faiblement exogène (ne
réagit pas au déséquilibre de long terme).
Ce test est le test de ratio de vraisemblance du modèle contraint sous
H0 et le modèle non contraint.

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Concept de cointégration Cointégration de K > 2 séries temporelles

Estimation du Modèle à correction d’erreur vecto(ECM)

L’estimation du modèle VECM se conduit suivant les grandes étapes


suivantes :
1 Détermination du nombre de retards p du modèle (modèle VAR en
niveau ou en Log) selon les critères AIC et SIC .
2 Réalisation du test de cointégration de Johansen.
3 Identification des rélations de cointégration.
4 Estimation par la méthode de maximum de vraisemblance du
VECM(p − 1) et validation à l’aide des tests usuels :
B Significativité des coefficients ;
B Vérification que les résidus sont des bruits blancs ;
B Tests d’exogénéité faible.

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Tests de causalité Test de Granger

Causalité au sens de Granger dans un VECM

Reprenons le modèle (3)

p
X p
X
∆y1,t = α1 + β1,i ∆y1,t−i + γ1,i ∆y2,t−i + λ1 (y1,t−1 − δy2,t−1 ) + 1
i=1 i=1
Xp Xp
∆y2,t = α2 + β2,i ∆y1,t−i + γ2,i ∆y2,t−i + λ2 (y1,t−1 − δy2,t−1 ) + 2
i=1 i=1

y1,t ne cause pas y2,t à court terme au sens de Granger ssi


β2,i = 0, ∀i = 1, . . . , p.
y2,t ne cause pas y1,t à court terme au sens de Granger ssi
γ1,i = 0, ∀i = 1, . . . , p.
y1,t ne cause pas y2,t à long terme au sens de Granger ssi λ2 = 0.
y2,t ne cause pas y1,t à long terme au sens de Granger ssi λ1 δ = 0.
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Tests de causalité Test de Granger

Causalité au sens de Granger dans un VECM

La causalité à court terme implique une contrainte linéaire, elle est


simple à tester :
B Test de Wald et Test de Fisher.
La causalité à long terme implique une contrainte non-linéaire, elle est
difficile à tester :
B Test de Score et Test de ratio de vraisemblance.

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Tests de causalité Test de Toda-Yamamoto

Motivations

Plusieurs critiques portent sur les tests de causalité de Granger :


B les tests de racine unitaire parfois biaisés ou inéfficaces sur des petits
échantillons.
B la tranformation en différence première conduit à une perte
d’information éventuellement utile pour expliquer la dynamique entre
les séries.
B Sur de petits échantillons, les tests de Johansen sont parfois biaisés et
conduisent souvent au rejet de l’hypothèse d’absence de cointégration à
tort.
Afin de s’affranchir de ses critiques, Toda et Yamamoto (1995)
propose une procédure de test de causalité sur des modèles VAR en
niveau mais en augmentant le nombre de retard pour tenir compte
d’éventuelles relations de cointégration.

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Tests de causalité Test de Toda-Yamamoto

Démarche

La procédure de Toda et Yamamoto est la suivante :


1 Trouver l’ordre d’intégration maximale dmax des séries (tests de
stationnarité).
2 Déterminer le retard optimal p du VAR en niveau selon les critr̀es
d’informationP(AIC , SIC et HQ) Pp;
p
y1,t = α1 + Pi=1 β1,i y1,t−i + Pi=1 γ1,i y2,t−i + 1,t
p p
y2,t = α2 + i=1 β2,i y1,t−i + i=1 γ2,i y2,t−i + 2,t
3 Estimer le VAR
Pp en niveau augmenté
Pdmax d’ordre p + dPmax
p
y1,t = α1 + i=1 β1,i y1,t−i + i=p+1 β1,i y1,t−i + i=1 γ1,i y2,t−i
Pdmax
+ i=p+1 γ1,i y2,t−i + 1,t
Pp Pdmax Pp
y2,t = α2 + i=1 β2,i y1,t−i + i=p+1 β2,i y1,t−i + i=1 γ2,i y2,t−i
Pdmax
+ i=p+1 γ2,i y2,t−i + 2,t
4 Tester les hypothèses d’absence de causalité (Wald et Fisher) :
◦ y1,t ne cause pas y2,t ssi ∀i ∈ {1, . . . , p}, β2,i = 0
◦ y2,t ne cause pas y1,t ssi ∀i ∈ {1, . . . , p}, γ1,i = 0

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 33 / 34


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Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 34 / 34

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