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Séries temporelles I

MODELISATION STOCHASTIQUE :
ARMA / ARIMA
Université Internationale Privée d’Abidjan (UIPA)
Master Economie, Première année
Année académique 2022 − 2023

Boris BAFFO
Enseignant - Chercheur, ENSEA
boris.baffo@ensea.ed.ci
+ 225 07 09 08 00 60
Bureau 263

8 février 2023
SERIES TEMPORELLES I, UIPA MODELES ARMA / ARIMA 8 février 2023 1 / 47
Plan de l’exposé

1 Objectif et Contenu

2 Généralités

3 Stationnarité

4 Modèles ARMA / ARIMA

5 Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

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Objectif et Contenu

Objectif et Contenu

Objectif
Familiariser les étudiant.e.s aux méthodes d’analyse univariée des
processus aléatoires à partir des modèles linéaires ;

Points
1 Généralités ;

2 Modèles ARMA (autorégressifs et moyennes mobiles) ;


3 Modèles ARIMA (autorégressifs intégrés et moyennes mobiles) ;
4 Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

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Généralités

Processus aléatoire et les fonctions fondamentales

Rappel : Processus aléatoire


Suite de variables aléatoires observées à des dates ou instants reguliers :

{X1 , X2 , . . . , Xt , . . .}

avec t désignant l’instant d’observation.

Fonctions fondamentales
Fonction d’espérance
Fonction de variance
Fonction d’auto-covariance

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Généralités

Fonction d’espérance

Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire.


La fonction d’espérance m est la fonction qui a tout élément t ∈ Z,
l’espérance mathématique de Xt , ie : ∀t ∈ Z

m(t) = E(Xt )

La fonction d’espérance décrit la tendance du processus.


Exemple :
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par

Xt = at + b + εt

où (εt )t∈Z est un processus aléatoire tel que E(εt ) = 0, t ∈ Z.


B Déterminer la fonction d’espérance du processus (Xt ).

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Généralités

Fonction de variance
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire.
La fonction de variance σ(.)2 est la fonction qui a tout élément t ∈ Z,

la variance de Xt , ie : ∀t ∈ Z

σt2 = Var (Xt )

La fonction de variance décrit les amplitudes des fluctuations du


processus.
Exemple :
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par

Xt = εt−1 + εt

où (εt )t∈Z est un processus tel que E(εt ) = 0, Var (εt ) = σ 2 , et
E(εt εt−h ) = 0, ∀t, h ∈ Z.
B Déterminer la fonction de variance du processus (Xt ).
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Généralités

Fonction d’auto-covariance
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire.
La fonction d’auto-covariance est la fonction qui a tout élément
(t, h) ∈ Z2 , la covariance entre Xt et Xt−h , ie : ∀(t, h) ∈ Z2
" #
  
Cov (t, h) = E Xt − m(t) Xt−h − m(t − h)

La fonction d’auto-covariance décrit le lien entre le processus brute et


le processus retardé d’ordre h.
Exemple :
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par
Xt = εt−1 + εt
où (εt )t∈Z est un processus tel que E(εt ) = 0, Var (εt ) = σ 2 , et
E(εt εt−h ) = 0, ∀t, h ∈ Z.
B Déterminer la fonction d’auto-covariance du processus (Xt ).
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Stationnarité

Processus stationnaire : Définition


Soit un processus aléatoire (Xt )t∈Z .
Le processus est dit stationnaire lorsque :
B ∀t, m(t) = µ : une série marquée d’une absence de tendance :
B ∀t, h, cov (t, h) = γ(h) : les liens entre deux observations ne dépend
que de l’écart entre ces observations ie les covariances stables par
translation dans le temps.
On montre que : ∀h, γ(h) = γ(−h).
Soit un processus aléatoire stationnaire (Xt )t∈Z .
B ∀t, cov (t, 0) = σ 2 (t) = γ(0) : les amplitudes des pics et des creux plus
ou moins constantes dans le temps.
Exemple :
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par
Xt = εt−1 + εt
où (εt )t∈Z est un processus tel que E(εt ) = 0, Var (εt ) = σ 2 , et
E(εt εt−h ) = 0, ∀t, h ∈ Z.
B Le processus (Xt ) est-il stationnaire ?.
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Stationnarité

Processus stationnaire : Exemple

Figure – Série 2
Figure – Série 1

B Série centrée en 0.
B Décroissance dans la série.
B Variance plus ou moins
B Variance non constante.
constante.
B La série n’est pas stationnaire.
B La série est à priori stationnaire.
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Stationnarité

Bruit blanc (White noise)


Un bruit blanc (Xt ) est un processus satisfaisant deux conditions
suivantes :
B ∀t, m(t) = 0 : une série marquée d’une tendance nulle :
B ∀t, cov (t, 0) = σ 2 (t) = σ 2 : les amplitudes des pics et des creux plus
ou moins constantes dans le temps.
B ∀t, h 6= 0, cov (t, h) = 0 : il n’y a pas de lien entre deux observations à
temps d’observation distincts.
Les bruits blancs sont des processus stationnaires particuliers
 sans mémoire .
◦ Le niveau de la série considéré aujourd’hui n’a aucune influence sur son
niveau de demain,
◦ tout comme le niveau d’hier n’a aucune incidence sur le niveau
d’aujourdı́hui.
Exemple :
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par Xt = εt−1 + εt où (εt )t∈Z
est un processus tel que E(εt ) = 0, Var (εt ) = σ 2 , et E(εt εt−h ) = 0,
∀t, h ∈ Z. Le processus (Xt ) est-il un bruit blanc ?
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Stationnarité

Décomposition de Wold

Toute processus stationnaire (Xt )t∈Z d’espérance m peut être


représenté sous la forme
+∞
X
Xt = m + ψj t−j
j=0

où les paramètres ψj satisfont


B ψ0 = 1, ψj ∈ R, ∀j ∈ N∗ ,
P+∞ 2
B j=0 ψj < +∞,
et (t ) est bruit blanc iid de variance σ2 .
On dit que la composante stochastique de (Xt ) correspond à la
somme des chocs passés t−j .

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Stationnarité

Opérateur retard
Soit processus aléatoire (Xt )t∈Z .
L’ opérateur retard, noté L, est défini par la relation :
L Xt = Xt−1
Propriétés :
1 Lj Xt = Xt−j , ∀j ∈ Z. En particulier, on a L0 Xt = Xt .
2 Si Xt = c ∈ R, ∀j ∈ Z, Lj Xt = Lj c = c.
3 Li (Lj Xt ) = Li+j Xt = Xt−i−j , ∀(i, j) ∈ Z2 .
4 (Li + Lj )Xt = Lij Xt + Lj Xt = Xt−i + Xt−j , ∀(i, j) ∈ Z2 .
5 Si |a| < 1, alors 1 − aL est inversible et on a
X j  X +∞ 
−1 Xt i i j j
(1 − aL) Xt = = lim a L Xt = a L Xt
1 − aL j→+∞
i=0 j=0

j +∞
Xt X X
(1 − aL)−1 Xt = = lim ai Xt−i = aj Xt−j
1 − aL j→+∞
i=0 j=0

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Stationnarité

Opérateur retard

La propriété (5) est utile


B pour s’assurer que la décomposition de Wold d’un processus est
possible, et in fine,
B montrer qu’une série est stationnaire.
Preuve de la propriété
P (5) : il suffit de montre que
(1 − aL) limj→+∞ ( ji=0 ai Li )Xt = Xt ; autrement dire
limj→+∞ (1 − aL)( ji=0hai Li )Xt = Xt . On a
P
i
(1 − aL)( ji=0 ai Li ) = ( ji=0 ai Li ) − ( ji=0 ai+1 Li+1 )
P P P
hP i
(1 − aL)( ji=0 ai Li ) = ( ji=0 ai Li ) − ( j+1 i Li ) = 1 − aj+1 Lj+1
P P
i=1 a
Pj
(1 − aL) limj→+∞ ( i=0 a L )Xt = limj→+∞ (1 − aj+1 Lj+1 )Xt = Xt .
i i

car |a| < 1.

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Stationnarité

Opérateur retard

Utilisation de la propriété (5)


Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par
Xt = 12 Xt−1 + εt , où (εt )t∈Z est un bruit blanc.
(Xt ) est-il stationnaire ?
 
B Xt − 12 Xt−1 = εt ; 1 − 12 L Xt = εt .
 
1
P+∞ 1 j j
B Puisque 2 < 1, alors Xt = j=0 ( 2 ) L εt .
+∞  j
X 1
B Finalement, Xt = εt−j . Le processus (Xt ) admet une
2
j=0
+∞  j 2 +∞  j
X 1 X 1 4
décomposition de Wold. Car = = .
2 4 3
j=0 j=0
B Le processus (Xt ) est donc stationnaire.

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Stationnarité

Opérateur retard
Utilisation de la propriété (5)
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par
Xt = 56 Xt−1 − 16 Xt−2 + εt , où (εt )t∈Z est un bruit blanc.
(Xt ) est-il stationnaire ?  
B Xt − 56 Xt−1 + 61 Xt−2 = εt ; 1 − 56 L + 16 L2 Xt = εt .
  
B 1 − 13 L 1 − 12 L Xt = εt
+∞  j
  X 1
B Puisque 12 < 1, alors 1 − 13 L Xt = εt−j .
2
j=0
+∞ X
+∞  k  j
1
X 1 1
B Puisque 3 < 1, alors Xt = εt−j−k .
3 2
k=0 j=0
B Le processus (Xt ) admet une décomposition de Wold. Car
+∞ X+∞  k  j 2 X+∞  k  X +∞  j 
X 1 1 1 1 94 3
= = = .
3 2 9 4 83 2
k=0 j=0 k=0 j=0
B Le processus (Xt ) est donc stationnaire.
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Stationnarité

Processus non stationnaires

Un processus stationnaire est une processus lorsque l’ensemble de ses


moments d’ordre un et d’ordre deux sont indépendants du temps.
La non stationnarité peut provenir d’une dépendance du moment
d’ordre un (fonction d’espérance) par rapport au temps et/ou d’une
dépendance de la variance ou des auto-covariances par rapport au
temps.
Il existe deux principales classes de processus non stationnaires
(Nelson et Plosser, 1982) :
B les processus TS (Time Stationary ) :
B les processus DS (Differency Stationary ) :
Il est important d’identifier la source de la non stationnarité d’une
série afin de choisir la méthode adéquate pour ”stationnariser”.

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Stationnarité

Processus non stationnaires TS

Un processus (Xt )t∈Z est un processus TS s’il peut s’écrire sous la


forme
Xt = f (t) + Zt
où f (t) est une fonction du temps (déterministe) et (Zt )t∈Z est un
processus stochastique stationnaire d’espérance β.
Dans ce cas,
E(Xt ) = f (t) + β
La première condition n’est pas satisfaite, d’où la non stationnarité du
processus.
Exemple :
Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par Xt = a0 + a1 t + εt où
(a0 , a1 ) ∈ R2 et (εt )t∈Z est un bruit blanc.
B (Xt ) est un processus TS, donc non stationnaire.
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Stationnarité

Processus non stationnaires TS

Transformation stationnaire
Soit (Xt )t∈Z un processus TS avec Xt = f (t) + Zt , où f (t) est une
fonction du temps et (Zt )t∈Z est un processus stationnaire.
Alors le processus (Yt )t∈Z défini par

Yt = Xt − f (t)

est stationnaire.
”Stationnariser” un processus TS consiste à lui ôter sa composante
tendancielle.

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Stationnarité

Processus non stationnaires DS


Un processus (Xt )t∈Z est un processus DS d’ordre d, où d désigne
l’ordre d’intégration, si le processus filtré défini par

∆d Xt

est stationnaire.
On dit aussi que (Xt )t∈Z est un processus intégré d’ordre d, noté I (d).

Série différenciée
On définit
∆Xt = Xt − Xt−1 (Différence première de (Xt ) )
∆2 Xt = ∆Xt − ∆Xt−1 (Différence seconde de (Xt ) )
∆k Xt = ∆k−1 Xt − ∆k−1 Xt−1 (Différence k e de (Xt ) )

Un processus (Xt )t∈Z est intégré d’ordre d si la différence d e de (Xt )


est stationnaire.
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Stationnarité

Processus non stationnaires DS

Exemple : Marche aléatoire


Soit (Xt )t∈Z un processus aléatoire définie par

Xt = Xt−1 + εt

où (εt )t∈Z est un bruit blanc.


B On a : ∆Xt = Xt − Xt−1 = εt .
B Par conséquent, (∆Xt ) est stationnaire.
B Alors (Xt ) est intégré d’ordre 1.

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Stationnarité

Processus non stationnaires DS

Transformation stationnaire
Soit (Xt )t∈Z un processus DS d’ordre d.
Alors le processus (Yt )t∈Z défini par

Yt = ∆d Xt

est stationnaire.
”Stationnariser” un processus DS d’ordre d consiste à le différencier d
fois.

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Stationnarité

Processus non stationnaires DS


Influence d’un choc
Soit (Xt )t∈Z un processus DS d’ordre d.
Alors l’influence d’un choc à une date T sur (Xt ) est permanente.

Preuve :
◦ Considérons le processus (Xt )t∈Z définie par Xt = m + Xt−1 + εt ,
avec (εt )t∈Z est un bruit blanc.
◦ En substituant Xt−1 par son expression, on obtient :
Xt = 2m + Xt−2 + εt−1 + εt .
◦ En itérant t fois cette
P substitution, on obtient finalement,
Xt = t m + X0 + t−1 j=1 εt−j + εt .
◦ Le processus (Xt ) correspond à une accumulation des chocs passés et
présent.
◦ Dès lors, un choc à une date T quelconque à un impact permanent
sur le niveau processus pour toutes les dates ultérieures.
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Stationnarité

Tests de stationnarité

Les tests de stationnarité sont des tests statistiques permettre de


décider si une série temporelle est stationnaire et non.
Il existe 4 principaux tests :
B Tests de Dickey Fuller (DF) ;
B Tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF) ;
B Tests de Phillips et Perron (PP) ;
B Tests de Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin (KPSS).

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller (DF)

Les tests de Dickey Fuller sont fondés sur deux résultats clés :
◦ Le processus (Xt )t∈Z , défini par Xt = Xt−1 + εt (Marche aléatoire) où
(εt )t∈Z est un bruit blanc, est non stationnaire.
◦ Le processus (Xt )t∈Z , défini par Xt = ρXt−1 + εt (Marche aléatoire) où
|ρ| < 1 et (εt )t∈Z est un bruit blanc, est stationnaire.
Les hypothèses du test de Dickey Fuller sont les suivantes :
(H0 ) : ρ = 1 (non stationnaire) contre (H1 ) : |ρ| < 1 (stationnaire) et
basées sur le modèle de base

Xt = ρXt−1 + εt

où (εt )t∈Z est un bruit blanc.


La statistique de test est celui du test de Student de significativité de
ρ.

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller (DF)

Le comportement de la statistique de test sous (H0 ) met en évidence


deux problèmes :
◦ Problème 1 : La loi asymptotique de la statistique de test n’est plus
celle de Student mais une loi non standard.
Solution 1 : Calculer et utiliser des seuils spécifiques au test de Dickey
Fuller.
◦ Problème 2 : La loi asymptotique de la statistique de test change
lorsqu’on inclut ou pas une constance et une tendance.
Solution 2 : Tester la non stationnarité dans tous les modèles possibles.
Ainsi, on ne parle plus de tests de Dickey Fuller, mais plutôt d’une
stratégie de tests de Dickey Fuller.

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller (DF)

La stratégie de tests de Dickey Fuller permet de tester la non


stationnarité conditionnellement à la spécification de l’un des trois
modèles suivants :

Modèle 1 (sans constante, sans tendance) : ∆Xt = φXt−1 + εt (1)


Modèle 2 (avec constante, sans tendance) : ∆Xt = φXt−1 + c + εt (2)
Modèle 3 (avec constante, avec tendance) : ∆Xt = φXt−1 + c + βt + εt
(3)

où (εt )t∈Z est un bruit blanc.


(H0 ) : φ = 0 (non stationnaire) contre (H1 ) : φ < 0 (stationnaire)

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller (DF) : Stratégie

(1) Estimer le modèle 3 et tester (H0 )


B (H0 ) n’est pas rejetée ie tφ=0 3 (non stationnaire).
> C(α)
b
On teste la nullité de β sous la condition de la non stationnarité.
? La nullité de β est rejetée (Modèle 3 est bon) =⇒ (Xt ) est I (1), donc
non stationnaire.
? La nullité de β n’est pas rejetée (Modèle 3 pas bon) =⇒ passer au
modèle 2.
B (H0 ) est rejetée ie tφ=0 3 (stationnaire).
≤ C(α)
b
On teste la nullité de β.
? La nullité de β est rejetée (Modèle 3 est bon) =⇒ (Xt ) est I (0), donc
stationnaire.
? La nullité de β n’est pas rejetée (Modèle 3 pas bon) =⇒ passer au
modèle 2.

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller (DF) : Stratégie

(2) Estimer le modèle 2 et tester (H0 )


B (H0 ) n’est pas rejetée ie tφ=0 2 (non stationnaire).
> C(α)
b
On teste la nullité de c sous la condition de la non stationnarité.
? La nullité de c est rejetée (Modèle 2 est bon) =⇒ (Xt ) est I (1), donc
non stationnaire.
? La nullité de c n’est pas rejetée (Modèle 2 pas bon) =⇒ passer au
modèle 1.
B (H0 ) est rejetée ie tφ=0 2 (stationnaire).
≤ C(α)
b
On teste la nullité de β.
? La nullité de c est rejetée (Modèle 2 est bon) =⇒ (Xt ) est I (0), donc
stationnaire.
? La nullité de c n’est pas rejetée (Modèle 2 pas bon) =⇒ passer au
modèle 1.

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller (DF) : Stratégie

(3) Estimer le modèle 1 et tester (H0 )


B (H0 ) n’est pas rejetée ie tφ=0 1 (non stationnaire) =⇒ (X ) est
> C(α)
b t
I (1), donc non stationnaire.
B (H0 ) est rejetée ie tφ=0 1 (stationnaire) =⇒ (X ) est I (0), donc
≤ C(α)
b t
stationnaire.

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF)

Les tests de Dickey Fuller (DF) reposent sur la validité de l’hypothèse


de ”blancheur” des termes d’erreurs.
Cependant, il est que certains résidus soient auto-corrélés. Ce qui
viole l’hypothèse de ”blancheur” des termes d’erreurs. Par conséquent,
les tests de Dickey Fuller sont factices.
Les tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF) prennent en compte une
éventuelle auto-corrélation des résidus : en intégrant des valeurs
retardées de la série différenciée.
La stratégie de tests de Dickey Fuller Augmenté s’appuient les trois
modèles suivants :

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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF)


La stratégie de tests de Dickey Fuller Augmenté s’appuient sur les
trois modèles suivants :
p
X
Modèle 1 : ∆Xt = φXt−1 + θj ∆Xt−j + εt (4)
j=1
Xp
Modèle 2 : ∆Xt = φXt−1 + θj ∆Xt−j + c + εt (5)
j=1
Xp
Modèle 3 : ∆Xt = φXt−1 + θj ∆Xt−j + c + βt + εt (6)
j=1

où (εt )t∈Z est un bruit blanc.


(H0 ) : φ = 0 (non stationnaire) contre (H1 ) : φ < 0 (stationnaire)
La stratégie de tests de Dickey Fuller Augmenté est semblable à celle
de Dickey Fuller.
Comment choisir le retard p ?
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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF)


Choix du nombre de retards optimal

Les critères d’information sont fondés sur le pouvoir prédictif d’un


modèle et tiennent compte des paramètres à estimer.
Les critères d’information sont des fonctions de la variance des résidus
estimés du modèle σεb2t et du nombre des paramètres à estimer k.
Objectif : minimiser les critères d’information.
Les critères d’information les plus utilisés

AIC (k) = T log (σεb2t ) + 2k (7)


SC (k) = T log (σεb2t ) + k log (T ) (8)

La stratégie : Estimer plusieurs modèles ADF avec différents nombre


de retards. On cherche le nombre de retard p qui minimise ces deux
critères.
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Stationnarité

Tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF)


Validation du nombre de retards optimal choisi

Quelque soit le modèle finalement retenu pour le test ADF, les résidus
doivent satisfaire l’hypothèse de ”blancheur” des termes d’erreurs.
La stratégie : Appliquer les tests de bruit blanc sur les résidus.
B Hypothèse de ”blancheur” des termes d’erreurs rejetée =⇒ Choix validé
B Hypothèse de ”blancheur” des termes d’erreurs pas rejetée =⇒ Choix
invalidé - Refaire le choix.

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Stationnarité

Tests de Phillips et Perron

Les tests ADF reposent sur la validité de l’homoscédasticité des


termes d’erreurs ie Var (εt ) = σ 2 .
Cependant, il est possible que certains résidus soient
hétéroscédastiques. Ce qui peut rendre factice les tests ADF.
Les tests de Phillips et Perron (PP) prennent en compte une
éventuelle hétéroscédasticité des résidus : en proposant une
statistique de test différente.
La stratégie de tests de Phillips et Perron est identique à celle des
tests ADF.

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Stationnarité

Tests de stationnarité
But : Tester si un processus est stationnaire ou pas.
Soit α le seuil de significativité.
Test de Dickey and Fuller augmenté
H0 : Processus non stationnaire , contre , H1 : Processus stationnaire.
Décision : Le processus est déclaré stationnaire si p − value < α.

Test de Phillips et Perron


H0 : Processus non stationnaire , contre , H1 : Processus stationnaire.
Décision : Le processus est déclaré stationnaire si p − value < α.

Test de KPSS (Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin)


H0 : Processus stationnaire , contre , H1 : Processus non stationnaire.
Décision : Le processus est déclaré stationnaire si p − value > α.

Les tests de bruit blanc : Tests de Box-Pierce et Ljung et Box (Module 2).
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Modèles ARMA / ARIMA

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Modèles ARMA / ARIMA

Fonction d’auto-corrélation partielle

Soit un processus aléatoire stationnaire {X1 , X2 , . . . , Xt , . . .}.


Fonction d’auto-covariance partielle : ∀h

γr (h) = E(Xt Xt−h |Xt−h+1 , . . . , Xt−1 )


−E(Xt |Xt−h+1 , . . . , Xt−1 )E(Xt−h |Xt−h+1 , . . . , Xt−1 )

(corrélation entre la série brute et celle rétardée d’ordre h purgée des


influences des valeurs intermédiaires) ;
Fonction d’auto-corrélation partielle : ∀h, r (h) = γγ(0)r (h)

(corrélation entre la série brute et celle rétardée d’ordre h purgée des


influences des valeurs intermédiaires) ;

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Modèles ARMA / ARIMA

Modèle auto - régressif (AR)


Soit un processus aléatoire stationnaire {X1 , X2 , . . . , Xt , . . .} et p un entier
non nul.
Le processus est dit auto-régressif d’ordre p s’il vérifie : ∀t ≥ 0,
p
X
Xt = aj Xt−j + εt
j=1

où le processus (εt ) est un bruit blanc et ∀t εt est indépendante de


Xt−1 , Xt−2 , . . ..
Ainsi, le processus est un AR(p).
Interprétation : Xt s’explique par les p observations précédentes
(Xt−1 , . . . , Xt−p ).
Propriétés des processus AR(p) :
* Auto-corrélation : ρ(h) −→ 0, quand h → +∞ ;
* Auto-corrélation partielle : r (h) = 0, pour h > p.
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Modèles ARMA / ARIMA

Modèle moyenne mobile (MA)

Soit un processus aléatoire stationnaire {X1 , X2 , . . . , Xt , . . .} et q un entier


non nul.
Le processus est dit moyenne mobile d’ordre q s’il vérifie : ∀t ≥ 0,
q
X
Xt = bj εt−j + εt
j=1

où le processus (εt ) est un bruit blanc.


Ainsi, le processus est un MA(q).
Interprétation : Xt s’explique par les q erreurs passées.
Propriétés des processus MA(q) :
* Auto-corrélation : ρ(h) = 0, pour h > q ;
* Auto-corrélation partielle : r (h) −→ 0, quand h → +∞.

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Modèles ARMA / ARIMA

Modèle auto-régressif en moyenne mobile (ARMA)

Soit un processus aléatoire stationnaire {X1 , X2 , . . . , Xt , . . .} et p, q deux


entiers non nuls.
Le processus est dit auto-régressif en moyenne mobile d’ordre (p, q)
s’il vérifie : ∀t ≥ 0,
p
X q
X
Xt = aj Xt−j + bj εt−j + εt
j=1 j=1

où le processus (εt ) est un bruit blanc et ∀t εt est indépendante de


Xt−1 , Xt−2 , . . ..
Ainsi, le processus est un ARMA(p, q).
Propriétés des processus ARMA(p, q) :
* Auto-corrélation : ρ(h) −→ 0, quand h → +∞ ;
* Auto-corrélation partielle : r (h) −→ 0, quand h → +∞.

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Modèles ARMA / ARIMA

Modèle auto-régressif intégré en moyenne mobile (ARIMA)

Soit un processus aléatoire non stationnaire {X1 , X2 , . . . , Xt , . . .} et p, d, q


trois entiers non nuls.
L’opérateur de différenciation ∆ se définit de la manère suivante : ∀t,
* ∆Xt = Xt − Xt−1 : Différence première ;
* ∆2 Xt = ∆Xt − ∆Xt−1 : Différence seconde ;
* ∆k Xt = ∆k−1 Xt − ∆k−1 Xt−1 : Différence d’ordre k (≥ 3).
Le processus est dit auto-régressif intégré en moyenne mobile d’ordre
(p, d, q) si le processus (∆d Xt ) est un ARMA(p, q).
Ainsi, le processus est un ARIMA(p, d, q).

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Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

Démarche de Box - Jenkins


But : Expliquer et prédire un processus aléaloire à partir d’un modèle
ARMA / ARIMA ;
Estimation du modèle :
Identification
* Choix de d : ordre de différenciation
* Choix de (p, q) : ordres respectifs des composantes AR et MA.

Estimation des paramètres


Estimation des aj et bj : paramètres respectifs des composantes AR et MA.

Vérification a posteriori
* Significativité des paramètres ;
* Validation de l’hypothèse de bruit blanc des résidus.

Prévision à partir du modèle du modèle


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Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

Identification : Choix de l’ordre d’intégration

Déterminer l’ordre de différenciation d. Les étapes sont :


1 Tester la stationnarité du processus X :
t
* si Xt est stationnaire alors d = 0, sinon passer à l’étape suivante ;
2 Tester la stationnarité du processus ∆Xt :
* si ∆Xt est stationnaire alors d = 1, sinon passer à l’étape suivante ;
3 Tester la stationnarité du processus ∆2 Xt :
* si ∆2 Xt est stationnaire alors d = 2, sinon passer à l’étape suivante ;
4 Ainsi de suite . . .
Remarque
* Il est très rare d’avoir un ordre d ≥ 3 ;
* Si après plusieurs étapes, la série différenciée n’est pas stationnaire,
alors la série brute est marquée par une tendance.
* Il faut donc éliminer au préalable la tendance.

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Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

Identification : Choix des ordres de AR et MA

Rappel
* Processus AR(p) : r (h) = 0, pour h > p ;
* Processus MA(q) : ρ(h) = 0, pour h > q ;
1 Choix de p ∗ : Retard à partir duquel les valeurs du corrélogramme
partiel sont faibles ;
2 Choix de q ∗ : Retard à partir duquel les valeurs du corrélogramme
sont faibles ;
Dans la pratique
* On choisit des ordres maximaux pmax et qmax ;
* Pour la suite, on considère tous les modèles ARMA(p, q) ou
ARIMA(p, d, q) pour tout p ≤ pmax et q ≤ qmax .

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Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

Estimation des paramètres des modèles

1 Estimer les coefficients des modèles retenus ;


2 Choix les modèles optimaux sur la base de leurs pouvoirs explicatif :
* le critère d’information d’Akaike (Akaike information criterion - AIC )
* le critère d’information bayésien (bayesian information criterion - BIC )
3 Les meilleurs modèles sont ceux qui présentent des critères
minimaux.

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Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

Diagnostic des modèles optimaux

Significativité des paramètres


RappelP: Le processusP
ARMA(p, q) s’écrit :
Xt = pj=1 aj Xt−j + qj=1 bj εt−j + εt
Il s’agit de tester la significativité des paramètres aj et bj ;
Le modèle est bon si les coefficients ap et bq sont significatifs.

Validation de l’hypothèse de bruit blanc des résidus


Le modèle est bon si les tests de bruit blanc indiquent que le processus des
résidus est un bruit blanc.

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Estimation et prévision à partir des modèles ARMA / ARIMA

Tests de bruit blanc sur la composante résiduelle


Soit α le seuil de significativité fixé (=5%).
Ces tests sont fondés sur les auto-corrélations des résidus.
Test de Box-Pierce
0 vs (H1 ) : ∃i ∈ {1, . . . , hmax }ρ(i) 6= 0.
(H0 ) : ρ(1) = . . . = ρ(hmax ) = P
Statistique de test QT ,BP = T hk=1 max
ρb2T (k).
Décision : Le modèle est bon si QT ,BP < χ21−α (hmax ) ou p − value > α.

Test de Ljung et Box


(H0 ) : ρ(1) = . . . = ρ(hmax ) = 0 vs (H1 ) : ∃i ∈ {1, . . . , hmax }ρ(i) 6= 0.
P max ρb2T (k)
Statistique de test QT ,LB = T (T + 2) hk=1 T −k .
2
Décision : Le modèle est bon si QT ,LB < χ1−α (hmax ) ou p − value > α.

où χ21−α (hmax ) est le quantile d’ordre 1 − α de la loi Khi 2 à hmax degrés
de liberté, χ21−α (hmax ).
Le test de Ljung et Box est généralement meilleur que celui de Box-Pierce.
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ATTENTION

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