Vous êtes sur la page 1sur 35

MODELES LINEAIRES MULTIVARIES

Modèles VAR
Université Internationale Privée d’Abidjan (UIPA)
Master Economie, Première année
Année académique 2022 − 2023

Boris BAFFO,
Enseignant-Chercheur à ENSEA Abidjan

20 mars 2023

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 1 / 34


Plan de l’exposé

1 Objectif et Contenu

2 Représentation d’un modèle VAR

3 Estimation d’un modèle VAR

4 Prévision à partir d’un modèle VAR

5 Dynamique d’un modèle VAR

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 2 / 34


Objectif et Contenu

Objectif et Contenu

Objectif
Familiariser les étudiant.e.s aux méthodes économétriques pour l’étude des
liens entre des séries temporelles à partir des modèles VAR (Vector
Autoregressive).

Objectifs spécifiques
◦ Comprendre la représentation d’un modèle VAR.
◦ Estimer les paramètres d’un VAR et interpréter les résultats.
◦ Conduire une analyse de la dynamique dans un VAR.
◦ Conduire une analyse de causalité dans un modèle VAR.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 3 / 34


Représentation d’un modèle VAR

Exemple introductif
Considérons deux séries chronologiques relatives à un pays :
B y1 le PIB annuel , et
B y2 les dépenses en consommation des ménages.
Pour i = 1, 2, notons yi,t la valeur de yi à l’instant t.
Nous formulons les hypothèses suivantes (principe du VAR) :
B y1 est fonction de ses valeurs passées et celles de y2 et sa valeur
courante ;
B y2 est fonction de ses valeurs passées et celles de y1 et sa valeur
courante ;
B les erreurs des deux modèles peuvent être corrélées.
Alors, nous avons (le modèle)
(
y1,t = a1 + b1,1 y1,t−1 + b1,2 y1,t−2 + c1,1 y2,t−1 + c1,2 y2,t−2 + d1 y2,t + ε1,t
y2,t = a2 + b2,1 y1,t−1 + b2,2 y1,t−2 + c2,1 y2,t−1 + c2,2 y2,t−2 + d2 y1,t + ε2,t

Les processus (innovations) ε1 et ε2 sont des bruits de variance


respective σ1 et σ2 et non corrélées ie E(σ1,t σ2,t−h ) = 0, ∀h ∈ Z.
Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 4 / 34
Représentation d’un modèle VAR

Exemple introductif

( Une réecriture donne :


y1,t − d1 y2,t = a1 + b1,1 y1,t−1 + b1,2 y1,t−2 + c1,1 y2,t−1 + c1,2 y2,t−2 + ε1,t
y2,t − d2 y1,t = a2 + b2,1 y1,t−1 + b2,2 y1,t−2 + c2,1 y2,t−1 + c2,2 y2,t−2 + ε2,t

Sous une forme matricelle, le modèle devient :


       
1 −d1 y1,t a1 b1,1 c1,1 y1,t−1
= +
−d2 1 y2,t a2 b2,1 c2,1 y2,t−1
| {z } | {z } | {z } | {z } | {z }
B Yt A0 A1 Yt−1
    
b1,2 c1,2 y1,t−2 ε
+ + 1,t
b2,2 c2,2 y2,t−2 ε2,t
| {z } | {z } | {z }
A2 Yt−2 εt

On peut écrire simplement


BYt = A0 + A1 Yt−1 + A2 Yt−2 + εt (1)

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 5 / 34


Représentation d’un modèle VAR

Exemple introductif

Le modèle (1) est qualifiée de représentation structurelle.


Ce modèle n’est pas estimable (biais de simultanéité).
En supposant que B inversible, on obtient :

Yt = B −1 A0 + B −1 A1 Yt−1 + B −1 A2 Yt−2 + B −1 εt (2)

Yt = A
e0 + A
e 1 Yt−1 + A
e 2 Yt−2 + t (3)
e i = B −1 Ai , et t = B −1 εt .
avec ∀i = 1, 2, A
Le modèle (3) est qualifiée de représentation réduite : c’est la
représentation d’un VAR(2).

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 6 / 34


Représentation d’un modèle VAR

Exemple introductif

Le modèle (3) peut s’écrire sous la forme


(
y1,t = α1 + β1,1 y1,t−1 + β1,2 y1,t−2 + γ1,1 y2,t−1 + γ1,2 y2,t−2 + 1,t
y2,t = α2 + β2,1 y1,t−1 + β2,2 y1,t−2 + γ2,1 y2,t−1 + γ2,2 y2,t−2 + 2,t
On constate que
B y1,t ne dépend maintenant que des valeurs passées de y1,t et y2,t et
l’innovation 1,t .
B y2,t ne dépend maintenant que des valeurs passées de y1,t et y2,t et
l’innovation 2,t .
B Les innovations 1,t et 2,t sont fonction des innovations du modèle
structurel (ε1t , ε2,t ) et peuvent être corrélées.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 7 / 34


Représentation d’un modèle VAR

Représentation générale

Soit un processus vectoriel Yt = (y1,t , . . . , yk,t ) (k variables).


Le processus Yt admet une représentation VAR d’ordre p, notée
VAR(p) si

Yt = Φ0 + Φ1 Yt−1 + Φ2 Yt−2 + · · · + Φp Yt−p + t où (4)

B Φ0 est le vecteur (dimension k) des constantes ;


B Φi , i = 1, . . . , p, les matrices non nuls (dimension k × k) des
coefficients ;
B t est le vecteur (dimension k) des innovations qui est i.i.d.,
d’espérance nulle et de matrice (dimension k × k) de dispersion Σ ie
(
T Σ h = 0
E(t ) = 0 et E(t t−h ) = (5)
0 h 6= 0

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 8 / 34


Représentation d’un modèle VAR

Conditions de stationnarité

Définition : Processus stationnaire


Soit un processus vectoriel Yt = (y1,t , . . . , yk,t )T .
Ce processus est dit stationnaire lorsque :
B tendance constante : ∀t, E(Yt ) = µ (dimension k)
B les matrices de covariances stables par translation dans le temps :

∀t, h, E (Yt − µ)(Yt+h − µ)T = γ(h) (dimension k × k)


 

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 9 / 34


Représentation d’un modèle VAR

Stationnarité et qualité des estimations

Les coefficients peuvent être obtenus soit par MCO (Moindres Carrés
Ordinaires), soit par maximum de vraissemblance.
Pour un modèle VAR stationnaire,
B les estimateurs sont convergents et asymptotiquement normales
B Ce qui permet de faire de l’inférence ie de mener des tests sur les
coefficients du modèle, ou de donner des intervalles de confiance pour
les prévisions.
Pour un modèle VAR non stationnaire,
B les estimateurs sont toujours convergents et mais plus
asymptotiquement normales
B Ce qui ne permet plus de faire de l’inférence.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 10 / 34


Estimation d’un modèle VAR

Démarche

But : Expliquer les liens entre plusieurs séries chronologiques stationnaires


partir d’un modèle VAR et faire des prévisions.
B Estimation du modèle :
1 Test de stationnarité des séries chronologigues ;
2 Identification du modèle : Choix du retard p ;
3 Estimation des coefficients du modèle ;
4 Diagnostic des modèles optimaux :
◦ Significativité des paramètres
◦ Validation des hypothèses sur les innovations.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 11 / 34


Estimation d’un modèle VAR

Test de stationnarité des séries chronologigues

* S’assurer que chaque série du VAR est stationnaire.


* Lorsqu’une série est intégrée d’ordre 1, on peut la différencier une
fois ; Pour la suite, elle sera remplacée par la nouvelle série obtenue
après la différenciation.
* Lorsqu’une série est intégrée au moins d’ordre 2, le VAR ne peut pas
être estimé.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 12 / 34


Estimation d’un modèle VAR

Identification du modèle : Choix du retard

* Déterminer les retards p ∗ optimaux.


* Pour un ordre allant p = 0, . . . , pmax (retard maximum admissible par
la théorie économique ou par les données disponibles), on estime les
modèles VAR(p).
* Pour chaque p, on évalue les critères d’information
◦ le critère d’information
" #d’Akaike AIC (p) :
 
AIC (p) = ln det Σ b  + 2k 2 p
T

◦ le critère d’information
" #bayésien BIC (p) :
  2
BIC (p) = ln det Σ b  + k p ln(T )
T

* Les p ∗ retenus sont ceux qui minimisent les critères AIC ou SC.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 13 / 34


Estimation d’un modèle VAR

Estimation des paramètres des modèles

Estimer les modèles optimaux retenus.


◦ Calculer les intervalles de confiance des coefficients ;
◦ Réaliser les tests de significativité des coefficients ;

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 14 / 34


Estimation d’un modèle VAR

Diagnostic des modèles optimaux

Significativité des paramètres


Rappel : Le processus VAR(p) s’écrit :
Yt = Φ0 + Φ1 Yt−1 + Φ2 Yt−2 + · · · + Φp Yt−p + t
Le modèle est bon si les coefficients estimés contenus dans la matrice
Φ
b p ne sont pas tous significativement nuls.

Validation de l’hypothèse de bruit blanc des résidus


Le modèle est bon si les tests de bruit blanc indiquent que le
processus des résidus est un bruit blanc.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 15 / 34


Prévision à partir d’un modèle VAR

Définitions
Considérons le modèle VAR(1) suivant ∀t ∈ N :
Yt = Φ0 + Φ1 Yt−1 + t
Soit n ∈ N∗ .
L’expression de Yn+1 en fonction de Yn donne :
Yn+1 = Φ0 + Φ1 Yn + n+1
L’expression de Yn+2 en fonction de Yn donne :
Yn+2 = Φ0 + Φ1 Yn+1 + n+2
 
= Φ0 + Φ1 Φ0 + Φ1 Yn + n+1 + n+2
= Ik + Φ1 Φ0 + Φ21 Yn + Φ1 n+1 + n+2
   

L’expression de Yn+h (h > 0) en fonction de Yn donne :


Xh−1  h−1
X
Yn+h = Φ1 Φ0 + Φh1 Yn +
i
Φi1 n+h−i (6)
i=0 i=0
Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 16 / 34
Prévision à partir d’un modèle VAR

Prévision d’un modèle VAR(1) : Définition


Supposons que l’on dispose d’un échantillon de n réalisations
(Y1 , . . . , Yn ), où Yt est le vecteur des réalisations des variables à la
date t.
Considérons les estimateurs convergents Φ b i de Φi , i = 0, 1, obtenus
par la méthode d’estimation.
La prévision de la réalisation n + h du processus est
Xh−1 
E(Yn+h |Yn , . . . , Y1 ) = Φi1 Φ0 + Φh1 Yn
i=0
h−1
X
+ Φi1 E(n+h−i |Yn , . . . , Y1 )
i=0
h−1
X 
E(Yn+h |Yn , . . . , Y1 ) = Φi1 Φ0 + Φh1 Yn (7)
i=0

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 17 / 34


Prévision à partir d’un modèle VAR

Prévision d’un modèle VAR(1) : Définition


La valeur de la prévision de la réalisation n + h est donnée
h−1
X 
i b b h Yn
Y
bn+h = Φ1 Φ0 + Φ
b
1 (8)
i=0

L’ erreur de prévision de la réalisation n + h est donc :


h−1
X
ERn+h = Φi1 n+h−i (9)
i=0

La valeur de l’erreur de prévision de la réalisation n + h est donc :


h−1
X
ER
c n+h = bi b
Φ 1 n+h−i (10)
i=0

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 18 / 34


Prévision à partir d’un modèle VAR

Prévision d’un modèle VAR(1) : Proprétés

L’erreur de prévision a une espérance nulle. En effet, on a :

Xh−1
E(ERn+h |Yn , . . . , Y1 ) = E( Φi1 n+h−i |Yn , . . . , Y1 )
i=0
h−1
X
= Φi1 E(n+h−i |Yn , . . . , Y1 )
i=0
E(ERn+h ) = 0

car tous les n+h−i sont indépendants des Yn , . . . , Y1 et ont une


espérance nulle.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 19 / 34


Prévision à partir d’un modèle VAR

Prévision d’un modèle VAR(1) : Proprétés


La matrice de dispersion de l’erreur de prévision à l’horizon h donne
 
T
Σ(h) = Var (ERn+h |Yn , . . . , Y1 ) = E ERn+h ERn+h |Yn , . . . , Y1 (11)
jT
 
T = h−1 i T
P
Or ERn+h ERn+h i,j=0 Φ 1 n+h−i  Φ
n+h−j 1 . On obtient
h−1   T
j
X
Σ(h) = Φi1 E n+h−i T
n+h−j Φ1
i,j=0

h−1
X T
Σ(h) = Φi1 Σ Φi1
i=0

La valeur estimée est donc :


h−1
b bjT
X
Σ
b (h) = bi Σ
Φ1  Φ1
i=0

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 20 / 34


Prévision à partir d’un modèle VAR

Prévision d’un modèle VAR(1) : Proprétés

L’ intervalle de confiance de la prévision de la variable yi à l’horizon h


au niveau 1 − α est donnée par
" #
q q
ybi,n+h − t1−α/2 Σb i,i ; ybi,n+h + t1−α/2 Σb i,i (12)
(h) (h)

où t1−α/2 est le quantile d’ordre 1 − α/2 de loi normale standard et


b i,i est le coefficient de la ligne i et la colonne i de Σ
Σ b (h) .
(h)

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 21 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Idée

Les modèles VAR permettent d’étudier les effets de la politique


économique par le biais de :.
B la simulation des choc aléatoires ;
B la décomposition de la variance de l’erreur.

Simulation des chocs aléatoires


Cette analyse consiste à mesurer l’impact d’une impulsation ou choc
sur une variable sur une autre variable.
Ces chocs porteront sur les innovations.

Décomposition de la variance des erreurs


Cette analyse consiste à mesurer la contribution des innovations dans
la variance des erreurs de prévision.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 22 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires

Considérons un processus {Yt , t ∈ Z}, avec Yt = (y1,t , . . . , yk,t )T


admettant une représentation VAR(p) suivante , ∀t ∈ Z,

Yt = Φ0 + Φ1 Yt−1 + Φ2 Yt−2 + · · · + Φp Yt−p + t (13)

On suppose que les innovations t sont i.i.d. d’espérance nulle et


matrice de dispersion Σ .
Supposons que l’on dispose d’un échantillon de n + p réalisations.
On suppose que les paramêtres Φi , Σ sont connus.
Idée générale : évaluer les variations futures d’une composante yi,t
dues à un choc sur une innovation j,t à la date n, en supposant que
les autres variables sont constantes pour t ≤ n.
L’ensemble de ces variations constituent la fonction de réponse
impulsionnelle de yi,t .
Cette analyse est possible lorsque ces innovations sont non corrélées.
Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 23 / 34
Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires

Prenons l’exemple suivant :

y1,t = 17, 129 + (0, 00676)y1,t−1 − (0, 6125)y2,t−1 + 1,t


y2,t = −12, 863 − (0, 1752)y1,t−1 + (0, 2992)y2,t−1 + 2,t

Supposons qu’il se produit en n un choc sur 1,t égal à 1. Nous avons


l’impact suivant :
   
∆y1,t 1
B A la date n : =
∆y2,t 0
B A la date 
 n + 1:    
∆y1,t+1 0, 00676 −0, 6125 1 0, 0067
= =
∆y2,t+1 −0, 1752 0, 2992 0 −0, 175
B A
 la date n +
  2 :    
∆y1,t+2 0, 00676 −0, 6125 0, 0067 0, 107
= =
∆y2,t+2 −0, 1752 0, 2992 −0, 175 −0, 054
B etc.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 24 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires


Cependant lorsque les innovations sont corrélées, l’analyse des chocs
est biaisée.
Reprenons notre exemple :
◦ un choc sur 2,t influence également l’innovation 1,t qui impactera les
valeurs futures de y1,t .
◦ La fonction de réponse de y1,t est un mélange d’effet de 2,t et de 1,t .
Dans ce cas, on va construire des innovations orthogonales (non
corrélées) par le procédé d’orthogonalisation d’une matrice.
◦ Il existe une matrice A triangulaire inférieure et D diagonale telle que
Σ = ADAT
◦ Les innovations orthogonales sont : νt = A−1 t . On a : E(νt νtT ) = D.

Ordre des variables et orthogonalisation


Cette phase d’orthogonalisation implique toutefois que l’ordre dans lequel
sont disposées les variables du VAR affecte l’analyse des fonctions de
réponse.
Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 25 / 34
Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires


Cependant lorsque les innovations sont corrélées, l’analyse des chocs
est biaisée.
Reprenons notre exemple :
◦ un choc sur 2,t influence également l’innovation 1,t qui impactera les
valeurs futures de y1,t .
◦ La fonction de réponse de y1,t est un mélange d’effet de 2,t et de 1,t .
Dans ce cas, on va construire des innovations orthogonales (non
corrélées) par le procédé d’orthogonalisation d’une matrice.
◦ Il existe une matrice A triangulaire inférieure et D diagonale telle que
Σ = ADAT
◦ Les innovations orthogonales sont : νt = A−1 t . On a : E(νt νtT ) = D.

Ordre des variables et orthogonalisation


Cette phase d’orthogonalisation implique toutefois que l’ordre dans lequel
sont disposées les variables du VAR affecte l’analyse des fonctions de
réponse.
Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 25 / 34
Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires

Prenons l’exemple suivant :

y1,t = 3 + (0, 2)y1,t−1 + (0, 7)y2,t−1 + 1,t


y2,t = 1 + (0, 3)y1,t−1 + (0, 4)y2,t−1 + 2,t

Supposons que 1,t et 2,t sont corrélées avec :

1
Cov (1,t , 2,t ) = σ12 = , σ12 = 1 etσ22 = 2
2
Il existe deux façon d’écrire le VAR soit
◦ Yt = (y1,t , y2,t )T (Cas 1), soit
◦ Yt = (y2,t , y1,t )T (Cas 2).
Le choix de l’ordre des variables va dès lors conditionner notre schéma
d’orthogonalisation.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 26 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires

Cas 1 : Yt = (y1,t , y2,t )T


Nous avons t =  (1,t , 2,t ).On pose
 :
2

T σ1 σ12 1 0, 5
E(t t ) = Σ = = .
σ12 σ22 0, 5 2
   
T 1 0 1 0 1 0, 5
On montre que : Σ = ADA =
0, 5 1 0 1, 75 0 1
Les innovations orthogonales sont définies donc par
   −1     
−1 ν1,t 1 0 1,t 1 0 1,t
νt = A t ⇐⇒ = =
ν2,t 0, 5 1 2,t −0, 5 1 2,t
(
ν1,t = 1,t
⇐⇒ 1
ν2,t = − 2 1,t + 2,t
Dès lors ν2,t est orthogonale à 1,t = ν1,t .
Ainsi, l’analyse des chocs de ν2,t sur y1,t est non biaisée.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 27 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires

Cas 2 : Yt = (y2,t , y1,t )T


Nous avons t = (2,t , 1,t ).On pose
 :
2

T σ2 σ12 2 0, 5
E(t t ) = Σ = = .
σ12 σ12 0, 5 1
   
T 1 0 2 0 1 0, 25
On montre que : Σ = ADA =
0, 25 1 0 78 0 1
Les innovations orthogonales sont définies donc par νt = A−1 t ⇐⇒
   −1     
ν1,t 1 0 1,t 1 0 1,t
= =
ν2,t 0, 25 1 2,t −0, 25 1 2,t
(
1
ν1,t = − 4 2,t + 1,t
⇐⇒
ν2,t = 2,t
Dès lors ν2,t = 2,t est toujours corrélée à 1,t .
Ainsi, l’analyse des chocs de ν2,t sur y1,t est biaisée.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 28 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Simulation des chocs aléatoires

L’exemple nous montre que l’on désire étudier l’impact de l’innovation


orthogonale de y2,t sur le niveau de y1,t , il convient d’écrire
Yt = (y1,t , y2,t )T .
Règle général : Dans l’écriture d’un VAR, la variable, que l’on suppose
économiquement être la variable explicative, doit figurer après la
variable dont on veut expliquer les évolutions.
En outre, du fait de la stationnarité du VAR, l’effet d’une innovation
s’estompe au cours du temps.
Lorsque les paramêtres Φi , Σ ne sont pas connus, le même
raisonnement est possible avec des estimateurs convergents

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 29 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Décomposition de la variance

Considérons un processus {Yt , t ∈ Z}, avec Yt = (y1,t , . . . , yk,t )T


admettant une représentation VAR(p) suivante , ∀t ∈ Z,

Yt = Φ0 + Φ1 Yt−1 + Φ2 Yt−2 + · · · + Φp Yt−p + t (14)

On suppose que les innovations t sont i.i.d. d’espérance nulle et


matrice de dispersion Σ .
Idée générale :
B Partant de la décomposition des résidus en innovations orthogonales,
on peut calculer la contribution de chaque innovation à la variance
totale de l’erreur de prévisions du processus yi,t .
B C’est ce que l’on appelle la décomposition de la variance.

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 30 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Décomposition de la variance
Supposons que p = 1. Nous considérons donc un VAR(1).
La matrice de dispersion de l’erreur de prévision à l’horizon h dans
VAR(1) est
h−1
X T
Σ(h) = Φi1 Σ Φi1
i=0

Posons pour i = 0, . . . , h − 1 Φi1 = ψi . Ainsi,


h−1
X
Σ(h) = ψi Σ ψiT
i=0

Selon le procédé de l’orthogonalisation, il existe une matrice A


triangulaire inférieure et D diagonale telle que
Σ = ADAT
Définissons les innovations orthogonales νt = A−1 t ou t = Aνt .
Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 31 / 34
Dynamique d’un modèle VAR

Décomposition de la variance

Ainsi D est la matrice de dispersion de νt ie Dj,j = Var (νj,t ) .


Posons pour j = 1, . . . , k, Aj la j e colonne de M. Ainsi, on a
 
Var (ν1,t ) 0 · · · 0
 AT
 
. . ..
. .   .1 

 0 . . .   .. 
Σ = A1 · · · Ak   .. .. .. 
 . . . 0  AT
k
0 · · · 0 Var (νk,t )

k
X
Σ = Aj Var (νj,t )AT
j
j=1

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 32 / 34


Dynamique d’un modèle VAR

Décomposition de la variance
Par suite, l’erreur de prévision Σ(h) devient :
h−1
" k #
X X
Σ(h) = ψi Aj Var (νj,t )Aj ψiT
T

i=0 j=1
k
" #
X
= Var (νj,t ) ψi Aj AT T
j ψi
j=1
k
" h−1 #
X X  T
Σ(h) = Var (νj,t ) ψi Aj ψi Aj
j=1 i=0

Alors, la contribution de l’innovation orthogonale νj,t est :


" h−1 #
X  T
Var (νj,t ) ψi Aj ψi Aj
i=0

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 33 / 34


MERCI DE VOTRE AIMABLE
ATTENTION

Boris BAFFO () Séries temp. II - Master Economie (UIPA) 20 mars 2023 34 / 34

Vous aimerez peut-être aussi