Vous êtes sur la page 1sur 84

Retrouver ce titre sur Numilog.

com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

DICTIONNAIRE
BIBLIQUE
UNIVERSEL
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Imprimatur
Tomaci, die 28 novembris 1984
J. Thomas, del. ep.
@Desclée, Paris 1984
ISBN 2-7189-0263-9
D/1984/0002/15
Imprimé en Belgique
Vente exclusive en Amérique du Nord :
Éditions Anne Sigier, Inc.
2299, boulevard du Versant Nord
Ste-Foy, Qué. GIN 4G2
ISBN 2-89129-052-6
Dépôt légal: Ottawa, 1er trimestre 1985.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

L. Monloubou, p.s.s.
F.M.jDu Buit, 1o.p.

DICTIONNAIRE
BIBLIQUE
UNIVERSEL

Desclée
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

PRÉSENTATION

LaBible connaît une étonnante diffusion. Le nombre de ceux qui la lisent et


voudraient l'étudier ne cesse de grandir. Mais bien peu possèdent les moyens
d'une approche adaptée. Aussi, à tous nous proposons ce Dictionnaire bibli-
que universel : compagnon encyclopédique simple, guide sûr et fidèle, instru-
ment toujours disponible à conserver sur sa table. Onytrouvera l'essentiel des
connaissances à ce jour acquises sur la totalité des faits et des questions
bibliques.
Un tel ouvrage n'existait pas en français. Il y a vingt ans, aux mêmes
éditions Desclée, le regretté J. Dheilly avait publié son Dictionnaire biblique,
épuisé depuis longtemps après avoir connu un réel succès. C'était en quelque
sorte le précurseur ou l'aîné du présent Dictionnaire.
La plus grande partie des très nombreux articles que l'on trouvera dans ce
livre est l'œuvre du Sulpicien L. Monloubou, professeur à l'Institut Catholique
de Toulouse, très versé dans la théologie biblique et avantageusement connu :
des groupes bibliques, des prêtres et des séminaristes, des communautés de
religieuses et des catéchistes. Le Dominicain F. M. Du Buit, lui-même bibliste
de renom, a apporté une contribution substantielle, particulièrement pour
l'histoire, l'archéologie et la géographie bibliques. L'abbé F. Rausières, de
Toulouse, a rédigé les notices sur la philosophie et la religion des Grecs et des
Romains. Pour le fond, l'ouvrage doit beaucoup aux travaux des exégètes et
des spécialistes les plus appréciés aujourd'hui, tant en France qu'à l'étranger.
Les connaissances dont il s'est fait l'interprète et le diffuseur pour l'intérêt du
plus grand nombre, reflètent donc l'état actuel des recherches et des ques-
tions.

En plus de2.000 articles qui vont de quelques lignes à plusieurs colonnes, ce


Dictionnaire biblique universel contient tout ce que l'on doit savoir sur :
wchacun des livres qui composent la Bible chrétienne ;
. le milieu politique et culturel de l'Ancien et du Nouveau Testament ;
e l'histoire et l'archéologie bibliques : faits, sites et personnages ;
e les religions antiques dont le peuple biblique est en partie l'héritier ;
Retrouver ce titre sur Numilog.com

• les symboles, les rites et les doctrines contenus dans la Bible ;


wl'art et la culture propres à l'homme biblique ;
wles institutions d'Israël et de l'Église primitive ;
• les documents et livres apocryphes.
Au début de l'ouvrage, on trouve :
e un vaste Index des termes bibliques spécialement conçu pour une utilisation
du Dictionnaire à plusieurs entrées ;
Et à la fin :
e un Atlas avec les principales cartes, des empires de l'Orient Ancien au
déploiement du christianisme primitif.

Que les utilisateurs de cet ouvrage, lecteurs en herbe de la Bible ou biblisteS


chevronnés, puissent partager la conviction et la joie qu'auteurs et éditeur ont
investies dans ce livre.
Paris, octobre 1984
L'éditeur
Retrouver ce titre sur Numilog.com

LISTE DES ABRÉVIATIONS

LIVRES BIBLIQUES
Ab Abdias Le Évangile de Luc
Ac Actes des Apôtres Lm Lamentations
Ag Aggée Lt-Jr Lettre de Jérémie
Am Amos Lv Lévitique
Ap Apocalypse 1 M 1er livre des Maccabées
Ba Baruch 2 M 2e livre des Maccabées
1 Ch 1er livre des Chroniques Mc Évangile de Marc
2 Ch 2e livre des Chroniques Mi Michée
1 Co lre épître aux Corinthiens Ml Malachie
2 Co 2e épître aux Corinthiens Mt Évangile de Matthieu
Col Colossiens Na Nahoum
Ct Cantique des Cantiques Nb Nombres
Dn Daniel Ne Néhémie
Dt Deutéronome Os Osée
Ep Éphésiens 1 P 1" épître de Pierre
Esd Esdras 2 P 2e épître de Pierre
Est Esther Ph Épître aux Philippiens
Ex Exode Phm Épître à Philémon
Ez Ézéchiel Pr Proverbes
Ga Galates Ps Psaumes
Gn Genèse 00 Oohélet
Ha Habaquq 1 R 1er livre des Rois
He Hébreux 2 R 2e livre des Rois
Is Isaïe Rm Épître aux Romains
Jb Job Rt Ruth
Jc Épître de Jacques 1 S 1er livre de Samuel
Jdt Judith 2 S 2e livre de Samuel
Jg Juges Sg Sagesse
J1 Joël Si Siracide
Jn Évangile de Jean So Sophonie
1 Jn lre épître de Jean Tb Tobit
2 Jn 2e épître de Jean 1 Th lre épître aux Thessaloniciens
3 Jn 3e épître de Jean 2 Th 2e épître aux Thessaloniciens
Jon Jonas 1 Tm lre épître à Timothée
Jos Josué 2 Tm 2e épître à Timothée
Jr Jérémie Tt Épître à Tite
Jud Épître de Jude Za Zacharie
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

INDEX ALPHABÉTIQUE
DES TERMES BIBLIQUES
Cet index contient :
a) Tous les mots qui sont l'objet d'un article dans le Dictionnaire, à savoir :
• en caractères normaux: la majorité des termes (p. ex. Aaron... Agneau, etc.) ;
. en majuscules : les livres de la Bible (p. ex. ABDIAS... DEUTÉRONOME, etc.) et les
passages bibliques significatifs (p. ex. BÉATITUDES... PATER, etc.) ;
• en caractères gras : les mots de théologie biblique (p. ex. Accomplissement... Alliance,
etc.) ;
wen italiques: les termes traités sous un autre titre auquel on renvoie (p. ex. Ana-
thème = Herem... Bamoth = Hauts-lieux, etc.).
b) Les noms propres mentionnés seulement une ou deux fois dans la Bible : en italiques avec
référence biblique entre parenthèse (p. ex. Agag (1 S 15,8-33)... Boaz (1 R 7,21), etc.).

A Addi (Le 3,28)


Aaron Addo = Iddo
Abbadon Adiabène
Abana (2 R 5,12) Adma (Gn 14,2 ; Dt 29,22 ; Os 11,8)
Abarim Adonaï
Abba Adonias (1 R 1-2)
Abdenago (Dn 1,7 ; 3,24-50) Adoption
ABDIAS Adoullam
Abdon (Jg 12,13) Adoummîm
Abel Adramyttium = Hadrumète (Ac 27,2)
Abiatar Adresses épistolaires
Abilène (Le 3,1) Adultère
Abîme Afeq
Abimélek Affranchi
Abirâm (Nb 16) Agabus (Ac 11,28; 21,8-11)
Abomination de la désolation Agag (1 S 15,8-33)
Abraham Agape
Abraham (Apocalypse d') Agar
Abraham (Testament d') AGGEE
Absalom Agneau
Absalom (tombeau d') Agneau pascal
Accommodatice (sens) Agonie de Jésus
Accomplissement Agrippa I et II —Hérode Agrippa
Achaïcus (1 Co 16,17) Ahikar
Achaïe Ahimélek
Achéménides Ahinoam (1 S 25,43 ; 2 S 3,2)
Actes apocryphes = Apocryphes Ahiram
ACTES DES APÔTRES Ahitofel
Action de grâces Ahiyya
Adam Ahura-mazda
Adar Aï
Adasa Aînesse (droit d')
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Aïnon Anathème - Herem


Aire Anatoth
Akân (Jos 7) Anciens
Akhab Ancre
Akhaz André
Akhazias Andromachos
Akhenaton = Aménophis IV Andronique (2 M4,33-34)
Akish Ane
Akkaron = Eqrôn Anémone (Mt 6,28 ?)
Akko Ange de Yahvé ou d'Elohim
Akor Anges
Akra Anne
Akrabattène ANNE (CANTIQUE D')
Albinus Année
Alep (manuscrit d') Année sabbatique (= sabbatique)
Alexandra l'Asmonéenne ANNONCIATION
Alexandra Salomé Antéchrist
Alexandre Antédiluviens (Patriarches)
Alexandre Balas Anthédon
Alexandre l'Asmonéen Anthologique (Style)
Alexandre le Grand Anthropomorphismes
Alexandre (Fils d'Hérode) Antigone
Alexandreïon Anti-Liban
Alexandre Jannée Antioche de Pisidie
Alexandrie d'Egypte Antioche de Syrie
Alexandrinus Antiochus III le Grand
Alkime Antiochus IV Epiphane
Allégorie Antiochus V, VI, VII
Alleluia Antipas = Hérode Antipas
Alliance (Code de l') Antipater I, II, III
Alliance (histoire) Antipatris
Alliance (théologie) Antiquités juives (= Josèphe Flavius)
Aloès Antonia
Alphabet Appelle (Rm 16,10)
Alphée APOCALYPSE DE JEAN
Amalécites Apocaylyptique
Aman Apocryphes
Amarna (El-) Apocryphes de l'Ancien Testament
Amasa (2 S 17,25 ; 20,4-13) Apocryphes du Nouveau Testament
Amasias Apollonie (Ac 17,1)
Ame Apollonius de Tarse (2 M3,5-7)
Amen Apollos
Amen em ope Apôtres
Amiatinus (Codex) Appia (Phm 2)
Aminadab (ou : Aminadav) Appia (Via)
Ammon (Gn 19,30-38) Apriès = Hophra
Ammonites Aquila
Ammon (2 S 13) Araba
Amon Arabes
Amorites Arabes (versions)
Amorrhéens = Amorites Arad
AMOS Aram
Amour Aramaïsmes
Amour conjugal Araméenne (langue)
Ampliatus (Rm 16,8) Araméenne (littérature)
Amram (Ex 6,18-20) Araméens
Amraphel (Gn 14) Ararat
Anagogique (Sens) Aratus
Ananias Arauna (ou Oman)
Anaqites Arbèles
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Arbre de la connaissance Asyndète


Arbre de vie Athalie
Arbres Athènes
Arc Attale III (1 M 15,22)
Arc-en-ciel Attalia (ou Antalia) (Ac 14,25)
Archanges Auguste
Arche d'Alliance Aumône
Arche de Noé Auranitide
Archélaus Autel
Archéologie Autel des parfums = Parfums
Archippe (Col 4,17 ; Phm 2) Authenticité
Archisynagogos (Ac 13,15) Avarim
Aréios 1 (1 M 12,5-23) Avènement = Parousie
Aréopage Avigaïl (1 Ch 2,16; 1 S 25)
Arétas Avihou (Ex 28,1 ; 29,8-9)
Argent = richesse Avinadav
Argenteus (Codex) Avishag
Ariarthe V(1 M 15,22) Avishaï
Ariel Aviya
Arimathie Avner
Aristarque Ayyalôn
Aristobule I, II Azarias
Aristobule (fils d'Hérode) Azazel
Armée Azéqa
Arménie = Urartu Azot
Arméniennes (Versions) Azymes = Pâque
Armes
Arnôn B
Arrhes Baal
Artaxerxès Baalbek
Artémis Baal-Cefôn
Arvad Baal-Haçor
As Baal-Péor
Asa Baal-Peraçim (2 S 5,17-20)
Asaf Baal-Zéboub
Asahel (2 S 2,18-32) Baésha
Asarhaddon Babel = Babylone
Ascalon Babel (La tour de)
Ascension Babylone
Ascension d'Isaïe = Isaïe Baesha
Asenath (Gn 41,45.50-52) Bagoas
Ashdod (ou Azot) Bahourim
Asher Bains
Ashera Baiser
Ashour Bakkhides
Asiarque Balaam
Asie Balaq (Nb 21,21-35 ; 22,2-6)
Asmodée Balance
Asmonéens Bamoth = Hauts-lieux
Asora = Haçor Baptême de Jean
Aspersion Baptême de Jésus
Assemblée de Jérusalem Baptême (du chrétien)
Assidéens Barabbas (Mt 27,16-26)
Assour Baraq
Assourbanipal Barbare
Assuérus Barbe
Assyrie Bar-Iona (Mt 16,17)
Astarté Bar-Jésus (Ac 13,4-12)
Astyage Barcochebas = Bar-Kokheba
Asyncrite (Rm 16,14) Bar-Kokheba
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Barnabas Bétyle —Stèle


Barsabbas (Ac 1,23 ; 15,22) Bezae (Codex)
Barthélemy (Mt 10,3 Jn 1,45) Bible
Barthelemy (Evangile de) Bible des pauvres
Bartimée (Me 10,46-52) Bijoux
BARUCH Bithynie
Baruch (personnage) Blanc
Barzillaï (2 S 17,24-29 ; 19,32-40) Blasphème
Bashân Blastus (Ac 12,20)
Bas-Pays Blé
Bassins Boaz (1 R7,21)
Bastonnade Boçra
Batanée Boghaz Keuy
Bath Bonheur
Baume Bon ports (Ac 27)
BEATITUDES Bonté de Dieu
Béatitudes (mont des) Booz
Bédouins Bosor (1 M5,36)
Béelzéboul = Baal-Zéboul Bosora (1 M5,26-28)
Béer-Shéva Bouc émissaire
Behemot Bouche
Bel Bouclier
Belial Bras
Belle Porte Brebis (porte des)
Belshassar Brique
Benayahou Bronze (âge du)
Bénédictions Buisson ardent
BÉNÉDICTIONS DE JACOB Bouzi (Ez 1,3)
BÉNÉDICTIONS DE MOÏSE Byblos
BÉNÉDICTUS
Ben-Hadad I C
Ben-Hadad II Cachets
Ben-Hadad III Cailles
Benjamin (personnage) Caïn
Benjamin (porte de) (Jr 37,13) Caïnan (Gn 5,9-13 ; Le 3,37)
Benjamin (tribu) Caïphe
Bénoni (Gn 35,18) Caïus
Ben Sirakh Caleb
Bérée Calendrier
Berekya Caligula
Bérénice Callirhoé
Bergers Calvaire
Bêtes apocalyptiques Cana
Beth Canaan (Gn 9,18-29)
Béthabara (Jn 1,28) Canaan (pays)
Béthanie Cananéenne (Mt 15,21-28)
Beth-awèn Cananéens
Béthel Candace (Ac 8,26-39)
Béthesda —Béthzatha Canon
Beth-Horôn Canonicité
Bethléem Cantillation
Beth-Péor CANTIQUE DES CANTIQUES
Bethphagé (Mt 21,1-6) CANTIQUES
Bethsabée Capharnaüm
Bethsaïda Caphtor = Kaftor
Beth-Shéân Cappadoce
Beth-Shèmesh Captivité de Babylone —Exil
Béthulie Caravanes
Bethzatha Carie
Betouël Carmel (mont)
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Carpus (2 Tm4,13) Çîn


Casque Çiqlag
Catacombes juives de Rome Circoncision
Catéchèse Citations
Catholiques (épitres) —Epîtres Cité
Cauda (Ac 27,16) Cité de David
Cèdres Citerne
Cédron Cithare = Kinor
Célibat = Virginité Clan
Cénacle Claromontanus (Codex)
Cenchrées Claude
Cène = Eucharistie Claudia (2 Tm4,21)
Centurion Clé
Céphas Clément (Ph 4,3)
Céramique Cléopâtre
Céréales Cléophas (Le 24,18)
Cerouya (1 S26,6 ; 2 S2,13) Clopas (Jn 19,25)
César (Jules) Clou
César (nom de fonction) Cnide
Césarée de Philippe Çoan = Tanis
Césarée maritime Çoar
Chaînes bibliques Codes
Chair Codex
Chaldée Coelé-Syrie
Chaldéens Cœur
Cham Cohorte
Chameau Colère de Dieu
Champ des bergers Collecte
Champ du Foulon Collier
Chandelier Collyre (Ap 3,18)
Chandelier à sept branches Colonne
Changeurs Colonnes de Nuée et de Feu
Chantres Colonnes du Temple
Char Colonnes de la terre (Jb 9,6 ; 26,11 ; Ps 75,4)
Chariot Colosses
Charismes COLOSSIENS (ÉPÎTRE AUX)
Charité = Amour Comma johannique
Charpentier Commerce
Charrue Commission biblique
Chaussure Communauté
Chêne Communion
Chénice (Ap 6,6) Communion (sacrifice)
Chercher Dieu Concile de Jérusalem = Assemblée de
Chérubins Jérusalem
Chester Beatty Concordances bibliques
Chevaux Concordisme
Cheveux Concubine
Chèvre Confession de foi
Chio (Ac 20,15) Confession de Pierre à Césarée
Chloé (1 Co 1,11) Confession des péchés
Chorazin (ou Chorozaïn) CONFESSIONS DE JÉRÉMIE
Chrême Connaissance
Chrétiens Conquête de la terre Promise
Christ Consécration
CHRONIQUES (LIVRES DES) Conseiller royal
Chronologie Conseils évangéliques
Chouza (LC 8,3) Conséquent (sens)
Chypre CONSOLATION (livre de La)
Ciel, cieux Consultation de Yahvé
Cilicie Contrat
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Conversion Darius le Mède


Coptes (versions) Datan (Nb 16)
Coré David
Corinthe Débir
Corinthiens Débora
CORINTHIENS (lre ÉPÎTRE AUX) DÉBORA (CHANT)
CORINTHIENS (2* ÉPÎTRE AUX) DÉCALOGUE
Corne DÉCALOGUE CULTUEL
Corneille Décapole
Corps DÉCRET APOSTOLIQUE
Corps du Christ Décret de Cyrus
Corvée ^ Dédicace
Cos (1 M15,23; Ac21,1) Degrés (Psaumes des)
Cosmologie Dei Verbum
Coudée Délos
Coupe Déluge
Coureurs Démas (Col 4,14 ; Phi 24 ; 2 Tm 4,10)
Cour royale Démétrius
Craignant Dieu Demeure = Tente
Crainte de Yahvé Démons
Création Denier
Crèche Déportations
Crescens (2 Tm4,10) Derbé (Ac 14,20; 16,1)
Crête Descente aux enfers
Crible Désert
Crispus (Ac 18,8 ; 1Co 1,14) Désert de Juda
Critique Dessein de Dieu
Croix Destinées (Est 9,26) = Pourîm
Crucifixion Dettes
Cuirasse Deucalion
Culte Deuil
Cultures Deutérocanoniques (Livres)
Cumin DEUTÉRO-ISAÏE (Is 40-55)
Cunéiforme = Ecritures DEUTÉRONOME
Cyaxare Deutéronomiste
Cylindres-sceaux DEUTÉRO-ZACHARIE (Za 9-14)
Cymbales Deux Sources
Cyrène Devin
Cyrus Diable = Démon, Satan
Diaconesse
Diacres
D Diadème
Dagôn Diaspora
Dalila Diatessaron
Dalmanontha (Me 8,10) Diatribe
Dalmatie (2 Tm 4,10) Didrachme
Daman Didyme (Jn 11,16)
Damaris (Ac 17,34) Dieu
Damas Dieu-parent
Dan (Gn 30,6) Dimanche
Dan (tribu) Dîme
DANIEL Dina
Daniel (personnage) Dionysos (2 M6,7 ; 14,32-33)
Danse Dioscures (Ac 28,11)
Daphné (2 M4,30-35) Diotréphès (3 Jn 9-10)
Daphné = Taphnès Disciple bien-aimé
Darique Disciples
Darius I DISCOURS DANS LE N.T.
Darius II Divination
Darius III Divinité du Christ
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Divino afflante = Encycliques Ela


Divorce Elam
Docteurs El-Amarna = Amarna
Document Eléazar
Document de Damas Election
Doëg (1 S 22,6-23) Eléments du monde
Doigt Eléphantine
Dominations Eli
Domitien Eliav (1 S 16,6)
Dor Elie
Dorcas = Tabitha Eliézer
Doris Elifaz
Dosithée (2 M 12,19-25) Elihou
Dot Elim (Ex 15, 27)
Dotân (ou Dothaïn) Elisabeth
Doublet Elisée
Doura-Europos Elisée (Fontaine d')
Douze Elohim
Doxologie ELOHISTE
Drachme Eloul (Me 6,15)
Dragon Elgana (1 S 1,1-2)
Drusilla Elyaqîm
Elyashiv (Ne 13,4-7)
E Elymaïde (1 Mb, 1; Tb 2,10)
Eau Elymas (Ac 13,6)
Eau de jalousie Elyon
Eau lustrale Embaumement
Ebal Emmanuel
Eber Emmaüs
Ebionites (Evangile des) Enagim = Anaqites
Ecbatane Encaenia = Dédicace
Ecclésiaste = Qohélet Encens
Ecclésiastique —Siracide Encensoir
Echanson Enchiridium Biblicum
Echelle de Jacob Encre
Eçion-Guéver = Eilath Encycliques
Ecole de prophètes Endurcissement
Ecouter Enée (Ac 9,32-34)
Ecriture Enfance = Apocryphes de l'
Ecriture sainte Enfance de Jean Baptiste
Ecuries Enfances du Christ
Ecuries de Salomon Enfances (Récits d')
Eden Enfant
Edit de Cyrus = Cyrus Enfèr
Edom (Gn 25,30) Enoch = Hénok
Edomites Enos (Gn 4,26; 5,6-11)
Edreï Ensevelissement = Embaumement. Inhumation
Education Enouma Elish
Efrôn = Ephraïm (2 Ch 13,19) Entrailles
Eglise Epaphras
Eglôn Epaphrodite
Egouts Epée
Egypte Epénète (Rm 16,5)
Egyptiens (Evangile des) Ephèse
Ehoud ÉPHÉSIENS (ÉPÎTRE AUX)
Eilath Ephod
Ein-Dor Ephraemi (Codex)
Ein-Guédi Ephraïm
Ein-Roguel Ephraïm (ville)
El Ephrata
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Ephrôn Exorcismes
Epicuriens Expiation
Epigraphie Exterminateur
Epiménide Extrême-onction
Epines ÉZÉCHIEL
Episkopos Ezékias
Epîtres
Ephphata (Me 7,34) F
Eqrôn Face
Eraste Famille
Erek Fard
Eres Farine
Esagil Faune
Esaü Fayoum
Eschatologie Fécondité
Eschatologique (Ecole) Félix
Eschatologiques (Discours) Femme
Esclaves Femme adultère
Esdras Femme de Loth
Esdras = Apocryphes d' Fenêtre
ESDRAS-NÉHÉMIE (LIVRES D') Festin messianique
Esdrelon = Iizréel Festus
Eshnunna Fêtes
Espagne Feu
Espérance Fiançailles
Esprit Fibule
Esrôm (Rt 4,18 ; Mt 1,3) Fidélité
Esséniens Fiel
ESTHER Fièvre
Etâm Figuier
Etang du Roi (Ne 2,14) Figures = Sens. Typologie
Eternité Filet
Ethbaal (1 R 16,31) Filiation adoptive
Ethiopie Fils de David
Ethiopienne (Version) = Orientales Fils de Dieu
Ethnarque Fils de l'homme
Etienne Fils de prophètes
Etiologie Finances royales
Etoile des Mages Fin du monde
Etoiles Firmament = Ciel
Etranger Flagellation
Eubule (2 Tm 4,21) Flavius Josèphe = Josèphe
Eucharistie Flèche
Eumène II Flotte de Salomon
Eunice (Ac 16,1 ; 2 Tm 1,5) Flûte
Eunuques Foi
Euphrate Foie
Eutyque (Ac 20,9-12) Fonctionnaires royaux
ÉVANGILE(S) Fontaine du Dragon (Ne 2,13)
Evangiles apocryphes (= Apocryphes du N.T.) Forêt du Roi (Ne 2,8)
Eve Formes (Critique et Histoire)
Evèn-Ezèr Formulaires d'Alliance
Evergète Fornication
Evodie (Ph 4,2) Fortification
Ewil-Mérodak Fortunatus (1 Co 16,17)
Exégèse Forum d'Appius (Ac 28,15)
Exil Fosse (Pr 26,27 ; Ps 16,10)
Exode Fouille
EXODE Foulon
Exode Four
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Fourchette Gomer (Os 1,3)


Fraction du pain Gomorrhe = Sodome
Frange Gond
Frère Gorgias (1 M4,1-25 ; 2 M12,32-37)
Frères du Seigneur Gortyne
Fromage Goshen
Fronde Gouverneur
Fumier Gozân
Fumier (Porte du: Ne 3,14) Grâce
Funérailles Graduel = Degrés (Psaumes des)
Graisse
G Grammate (Ac 19,35)
Gabaël (Tb 4,1) Grand Prêtre
Gabaon, Gabaonites Grands Prêtres du 2* Temple
Gabbatha = Lithostrotos Grec
Gabinius Grec Biblique
Gabriel Grèce
Gad Grecs (Rm 1,14-16)
Gadara Grecques (Versions) = Aqila, Septante,
Gadaréniens (Mt 8,28) Symmaque, Theodotion
Gage Grenade
Galaad, Galaaditide Grenouilles
GALATES Guébal —Byblos
Galatie Guédalias
Galbanum Guéhazi (2 R 4-5 ; 8,1-6)
Galilée Guéniza
Galiléens Guérar
Gallion Guerre
Gamaliel Guershôm (Ex 2,22)
Garde Guershôn
Garizim Gueshour
Gath Guézer
Gaulanitide Guibborim
Gaza Guihôn
Géants Guihôn (source)
Gédéon Guilboa
Géhenne Guilgal
Gémara = Talmud Guilgamesh
Généalogies de Jésus Gymnase
GENÈSE
Gennésareth H
Gennésareth (lac de) HABAQUQ
Genres littéraires Habiru
Gentils Habor (2 R 17,6; 18,11)
Génuflexion Haçor
Géorgienne Hadad
Gérasa Hadadézer
Géraséniens Hadès
Germe Hadrumète (Ac 27,2)
Gethsémani Haggada = Pharisiens
Glanage Hagguith (2 S3,4)
Gloire Hagiographes
Gloses Haine
Glossolalie Hakeldama
Gnose Halah (2 R 17,6; 18,11)
Goël Halakah = Pharisiens
Gog Halicarnasse
Goïm Hallel
Golgotha Hamath
Goliath Hammurapi
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Hammurapi (Code d') Hesron


Hamor Heth (Gn 10,15)
Hananéel (Jr 31,38) Heure
Hananya (Jr 28) Hexameron
Hannouka = Dédicace Hexaples
Harem Esh-Shérif Hexateuque
Harmaguedon Hiel
Haroset Hiérapolis
Harpe Hiérarchie
Harran Hiérodules
Hasor Hieroglyphes
Hassidîm Hinnom = Géhenne
Hauran Hippicos = Hérode, palais de Jérusalem
Haut-Lieu Hippos
Hawila Hiram
Hazaël Histoire-Historicité
Hébreu Historique (Critique)
Hébreux Hittites
HÉBREUX Hivvites
Hébreux (Evangile des) Hofni (1 S2,34 ; 4,4-17) = Pinhas (2)
Hébron Holocauste
Heçrôn (Rt4,18; Mt 1,3) Holopherne
Héfer Homme
Hékal = Saint (Temple) Hophni
Héliodore Hophra
Héliopolis Hor
Hellénisme Horeb
Hellénistes Horesha (1 S23,15-16)
Hellénistique Horma
Héman (1 R 5,11 ; 1Ch 6,18) Hosanna
Hémorragie Hospitalité
Henné Houla
Hénok Houlda
Hénok (livre d') = Apocryphes Houppe = Franges
Héptateuque Hourrites
Héraclès Housha (2 S21,18; 23,27)
Herbes amères Houshaï
Hérem Huile
Héritage Humilité
Hermas (Rm 16,14) Hyksos
Herméneutique Hyménée (1 Tm 1,20 ; 2 Tm 2,17)
Hermès Hymnes
Hermès (Rm 16,14) Hyrkan 1 (Jean)
Hermogène (2 Tm 1,15) Hyrkan II
Hermon Hysope
Hérode Agrippa 1
Hérode Agrippa II 1
Hérode Antipas Iconium
Hérode de Chalcis Idolâtrie
Hérode le Grand Idoles
Hérode (palais de Jéricho) Idolothytes
Hérode (palais de Jérusalem) Idumée
Hérode Philippe I, II Ikavod
Hérodes (tombeau des) Iles
Hérodiade Illyrie
Hérodiens Image de Dieu
Hérodion (Rm 16,11) Immortalité
Hérodium Imposition des mains
Hésed Impôts
Heshbôn Impur
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Inceste JEAN (3e ÉPÎTRE DE)


Incinération Jean-Baptiste
Incirconcis Jean de Giscala
Incisions Jean Hyrkan = Hyrkan I
Inconnu (Dieu) Jean Maccabée (1 M9,35-42)
Inerrance Jean-Marc = Marc
Inscriptions juives = épigraphie Jean le Presbytre
Inspiration biblique Jeanne (Le 23,49 ; 24,10)
Inspiration prophétique Jébus (Jg 19,10)
Institut biblique Jébusites
Intercession Jéhovah
Interdit = Herem JÉHOVISTE
Interpolation Jéhu
Interprétation Jephté
Intronisation de Yahvé JÉRÉMIE
Iota (Mt 5,18) JÉRÉMIE (LETTRE DE)
Isaac Jéricho
Isaï = Jessé Jéroboam I
ISAÏE Jéroboam II
ISAÏE 24-27.34-35.36-39 Jérusalem
Isaïe (ascension d') = Apocryphes Jessé
Isaïe (martyre d') = Apocryphes Jésus Christ
Iscarioth Jéthro
Ishbaal = Ishbosheth Jeûne
Ishbosheth Jeux du roi
Ishtar Jézabel
Ismaël Joab
Ismaélites Joachaz = Akhazias
Israël (histoire) Joakim —Yoyaqîm
Israël (nom) Joakin —Yoyakîn
Issakar (Gn 30,18) Joas
Issakar (tribu) JOB
Itamar JOËL
Ittaï Joie
Iturée Jonas (2 R 14,25)
Ivoires JONAS
Ivraie Jonathan
Izréel Jonathan Maccabée
Joncs (Mer des) =vMer Rouge
J Joppé = Jaffa
Jabboq = Yabboq Josaphat
Jabès = Yavesh Josaphat (Vallée de)
Jacob Joseph (Le patriarche)
Jacob (Mt 1,15) Joseph époux de Marie
Jacob (Puits de) Joseph d'Arimathie
Jacques Josèphe (Flavius)
JACQUES Josias
Jaffa Josué
Jaïre (Me 5,22-43) JOSUÉ
Jalousie Joug
Jalousie (Loi sur la) Jour
Jamnia Jourdain
Japhet Jour du Seigneur
Jaidins du Roi Jubilé
Jarres Jubiles (Livre des)
Jason Juda
Jean l'Apôtre Juda (Désert de)
JEAN (ÉVANGILE DE) Juda (Montagne de)
JEAN (lre ÉPÎTRE DE) Juda (Royaume)
JEAN (2e ÉPÎTRE DE) Juda (Tribu)
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Judaïsants Lance
Judaïsme Langue
Judas Iscarioth Langues (Miracle des)
Judas le Galiléen Langues bibliques
Judas Maccabée Lanterne
Jude Laodicée
JUDE Lapidation
Judée Larsa
Judéo-chrétiens Lasaia (Ac 27,8)
JUDITH Latines (Versions)
Jugement Latines (Versions humanistes)
Juges Lavement des pieds
JUGES Lazare
Juif Lectionnaires
Julie (Rm 16,15) Lecture de la Bible
Julius (Ac 27) Légion
Junie (Rm 16,7) Légionnaire
Juste (Livre du) Légumes
Justice Léontopolis
Justification Lèpre
Justus (Ac 1,23 et 18,7) Lettre
Lettre (Correspondance)
K Lettre de divorce
Kapporet = Propitiatoire Lettres capadociennes
Karkémish Levain
Karnak = Louxor Lévi
Kassites Léviathan
Kébar (Ez 1,1.3) Lévirat
Kedorlaomer (Gn 14,4-5) Lévites
Kémosh LÉVITIQUE
Kénose Lévitiques (Villes)
Kérétiens Lia
Kérit (1 R 17,2-7) Libation
Kéroubîm = Chérubins Liberté
Kérygme Libna
Ketiv Libye, Lybiens
Ketouvim Licteurs
Khirbet Lièvre (Lv 11,6)
Khorsabad Lilith
Kinerot Linceul
Kinnor Lion
Kippour = Expiation Lis
Kisleu Lit
Kittim Lithostrotos
Koinè = Grec biblique Littéraire (Critique)
Koush Littéral (Sens)
Kyrios Livre
Livres célestes
L Lô-Ammi
Laban Lod
Lacs Amers Logia
Lagides = Ptolémées Logos = Prologue de Jean
Laine Loi de Pureté = Pureté Lévitique
Laïs (Jg 18,27-29; Jos 19,47) Loi de sainteté = Sainteté (Loi de)
Lait Loi et Ancien Testament (Loi mosaïque)
Lakish Loi et Nouveau Testament (Loi évangélique)
Lamed auctoris Lois (2 Tm 1,5 ; 3,15)
Lamek Lô-Ruchama (Os 1,6)
LAMENTATIONS Lot
Lampe Loud (Gn 10,32 ; Jr 46,9)
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Louxor Manne
Louz (Gn 28,19 ; Jos 16,2) Manoah (Jg 13)
Luc Manuscrits bibliques
LUC Manuscrits (du désert de Juda) = Qumrân
Lucifer Maôn (Jos 15,55 ; 1S23,19-24,1)
Lucius (Ac 13,1 ; Rm 16,21) Mara (Ex 15,22-25)
Lucius (1 M 15,16-23) Maranatha
Lugdunensis (Codex) Marc
Lumière MARC
Lune Mardochée
Lycaonie Mardouk
Lycie Mari
Lydda Mariage
Lydie (Ac 16,13-15.40) Mariamme
Lydie (Région) Marie
Lysanias (Lc 3,1) Marie (mère de Jésus)
Lysias Marthe (Le 10,38-42 ; Jn 11,20)
Lysimaque Masada
Lystre Mashal
Massa
Masseba = Stèle
M Massorètes
Maaka Mater lectionis
Maccabée Mathusalem = Méthoushelah
MACCABÉES Mattathias = Maccabée (1 M2)
Maccabées III et IV = Apocryphes Matthias (Ac 1,15-26)
Macédoine Matthieu
Machéronte MATTHIEU
Machines de siège et de guerre Médecin
Madaba Médecine
Madaba (carte) Mèdes
Madiân (Jour de) (Is 9,3 ; Jg 7,15-25) Médiation
Madianites Méditerranée
Magadan Méfibosheth
Magdala Méguiddo
Mages Méguilloth
Mages (puits des) Melkisédeq
Magie Melqart
MAGNIFICAT Mémorial
Magog = Gog Memphis
Mahanaïm Memra
Main Ménahem
Maison Ménandre (1 Co 15,33)
Maître du palais (1 R 18,3 ; 2 R 18,18) Ménélas
Makpéla Ménephta (stèle de)
Mal Méné. Téquel. Pérès
MALACHIE Mercenaires
Maladie Mer d'airain
Malchus (Jn 18,10 ; Le 22,51) Mer de Galilée = Lac de Tibériade
Malédiction Mer des Roseaux
Malte Mériba
Mambré Méribbaal
Mammon Mer Morte
Manahen (Ac 13,1) Mérodak-Baladân
Manassé Mérom
Manassé (tribu) Mer Rouge (Ac 7,36 ; He 11,29)
Mandéisme Mesha (stèle de)
Mandragore Mésolithique
Manéthon Mésopotamie
Manius (2 M11,34-38) Messianisme
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Messie N
Mesures Naaman
Métal Nabal (1 S 25)
Métoushélah Nabatéens
Meules Nabî = Prophètes
Meurtre Nabonide
MICHÉE Nabopolassar
Michée-ben-Yimla Nabot
Michel Nabuchodonosor II
Miçpa Nadab
Midrash = Pharisiens Nag-Hammadi
Migdol Nahor
Mika NAHOUM
Mikal Nahr-el-Kelb
Mikmas Naïn
Milet (Ac 20,15-18 ; 2 Tm 4,20) Naissance
Millénarisme Naplouse
Millo Nard
Mine (mesure) Nash (papyrus)
Mines Natan
Miracles Nathanaël
Miroir Navigation
Mitanni = Hourrites et Nouzi Navires
Mnason (Ac 21,16) Nazara
Moabites Nazaréen
Modernes (Versions) Nazareth
Modîn Nazareth (Inscription de)
Mohar Nazir
Mois Nazôréen
Moïse Neapolis
Moïse (Assomption de) = Apocryphes Nébo (Is 46,1)
Moisson Nébo (mont)
Molok Nebouzaradan
Monnaie Nécromancie
Monolâtrie Nefilîm = Géants
Monothéisme Néguev
Mont des Oliviers Néhémie
Morale biblique NÉHÉMIE = Esdras-Néhémie (livre)
More (colline) Néko
Moriyya Nemrod
Mort Néocore
Mosquée d'Omar Néolithique
Mossera (Dt 10,6) Néoménie
Mouton Néophyte (1 Tm3,6)
Mulet Nephtali
Multiplication des pains Nérée (Rm 16,15)
Murabba't Nergal
Murashu Néron
Muratori Nez
Mur des Pleurs Nicodème
Musique Nicolaïtes
Myndos (1 M15,23) Nicolas (Ac 6,5)
Myre (Ac 27,5-6) Nicopolis
Myriam Niger (Ac 13,1)
Myrrhe Nikanor
Mysie Nikanor (porte de)
Mystère Nil
Mythe Ninive
Mytilène (Ac 20,14(-15) Nisân
Noadya (Esd 8,33 ; He 6,14)
Retrouver ce titre sur Numilog.com

No-Amôn Ourim et Toumim


Nob = Nov Outnapishtim
Noé = Déluge Outre
Noémi Ovadyahou (1 R 18)
Nom Oved (Rt 4,13-17)
Nomadisme Oved-Edom
NOMBRES Ozias —Azarias
Naph = Memphis
Nouveau Testament P
Nouvel-An Paddan-Aram
Nouzi Païens
Nov Paille
Nuage Pain
Nunc Dimittis = Cantiques (de Siméon) Pains de proposition
Nuque Paix
Nymphas (Col 4,15) Palais
Palatinus (Codex)
0 Palestine
Obeid (Tell-el) Palimpseste
Oblation Palme
Ochozias = Akhazias Palmier
Odes de salomon Palmiers (ville des) (Jéricho, Jg 3,13)
Œuvres Pamphylie
Ofel Panbabylonisme
Ofir Panetier (Gn40,l)
Ofra Panias
Og Paphos (Ac 13,6-13)
Ohola et Oholiba (Ez 23) Papyrologie
Oiseaux Papyrus
Olivier Papyrus bibliques
Olympas (Rm 16,15) Pâque
Omri Parabole
Onagre Paraboles du Royaume
Onan (Gn 38,6-11) Paraclet
Onction Paradis
Onésime (Col 4,7-9 ; Phm) Paralipomènes —Chroniques
Onésiphore (2 Tm 1,16 ; 4,19) Parallélisme
Onguent = Parfum Paralytique
Onias Paran
Onomasticon Parascève (Me 15,42 ; Jn 19,14)
Oracle Parchemin
Orage Parèdre
Ordre = Hiérarchie. Imposition des mains Parfums
Oreille Parisiensis (Codex)
Orge Parménas (Ac 6,5)
Orgueil. Parole de Dieu
Orientales (Versions) Paroles de Jésus en Croix
Orientation Parousie
Origines (Récit des) Parpar (2 R 5,12)
Oman Parthes
Ornements des prêtres —Vêtement Parvis
Oronte Pashehour (Jr 20,1-6)
Orphelin Passage de la Mer
Orthosie Passion
OSÉE Pasteur
Osée (le roi) PASTORALES (ÉPÎTRES)
Osiris Patare (Ac 21,3)
Ostraka PATER
Otniel Paternité
Ougarit Patience
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Patmos Phylactères
Patriarches Pied
Patrobas (Rm 16,14) Pierre
Patros (Is 11,11 ; Jr44,l) PIERRE (lre ÉPÎTRE DE)
Paul PIERRE (2e ÉPÎTRE DE)
Paul (Actes de) = Apocryphes Pierre (Apocryphe de) —Apocryphes
Pause Pierre d'angle
Pauvres Pi-Hahirot (Ex 14,29)
Péché Pilate
Péché originel Pinacle (Mt 4,5)
Pectoral Pinhas
Peines Pishgon (Gn 2,11)
Pèlerinages Pisidie (Ac 13,13 ; 14,20-23)
Pélétiens Pitom (Ex 1,11)
Pella Plaies d'Egypte
Pénitence Plénier (sens)
Pénouel Plérôme
Pentapole Pleureuses
Pentateuque Pluie
Pentecôte Poésie
Péor (Jos 15,59) Poids
Péqah Poissons
Péqahya Polygamie
Pérath Polyglotte (Bible)
Pérée Polythéisme
Pergame Pompée
Pergé (Ac 13,13 ; 14,25) Ponce Pilate —Pilate
Péribole Ponctuation
Pericope Pont
Périzzites Pontificat (Souverain) = Sacerdoce
Persée (1 M8,5) Population d'Israël
Persépolis Porc
Perses Portes
Personnalité corporative Portiers
Pesher Portique
Peshitto = Syriaques: version Possession diabolique
Pétase Poterie = Céramique
Pétor (Nb 22,5) Potiers
Pétra Potiphar (Gn 37,36)
Peuples de la Mer Poul (2 R 15,19)
Pharaon Pourim (fête des)
Pharès (Mt 1,3 ; Gn 38, 27-30) Pourpre
Pharisiens Poussière
Phasaël Pout
Phasaélis (1 M15,23) Précurseur
Phénice (Ac 27,12) Prédestination
Phénicie Prédication
Philadelphie Préfectures
PHILÉMON Préfet
Philète (2 Tm2,17) Préfigurations
Philippe Prémices
Philippes Premier-né
PHILIPPIENS Prépuce = Circoncision
Philistins Présence de Dieu
Philologue (Rm 16,15) Pressoir
Philon Prêt
Phlégon (Rm 16,14) Prétoire
Phoebé (Rm 16,1-2) Prêtres = Sacerdoce
Phrygie Priape
Phygèle (2 Tm 1,15) Prière
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Prière sacerdotale Quartus (Rm 16,23)


Priestercodex Quédar (Rm 16,23)
Principautés Quirinus
Priscilla (ou Prisca) (Ac 18,2) Oumrân
Prison
Privilège paulin R
Probatique = Bethzata Rabba-des-Ammonites
Procès Rabbi
Procès de Jésus Rabbouni (Jn 20,16)
Prochore (Ac 6,5) Rabsacès (2 R 18,17-37)
Proconsul Raca (Mt 5,22)
Procurateur Rachel
PROLOGUE DE JEAN Ragouël (Tb 7,9-10)
Promesse Raguès
Prophètes Rahab
Prophétesse Rama
Propitiatoire Ramataïm-Çofim
Propriété Ramoth-de-Galaad
Prosélytes Ramsès II, III
Prosternation Ramsès (Ville)
Prostituée Raphaël
Prostitution Rapt
Protévangile Ras Shamra = Ougarit
Protocanoniques (livres) Rébecca
PROVERBES Récapituler
Providence Recensement
Providentissimus (Encyclique) Réconciliation
PSAUMES Rédactionnel
Psaumes de pénitence Rédemption
Psaumes de salomon = Apocryphes Refaïm
Pseudepigraphe Refidim
Pseudonymie Reggio (Ac 28,13)
Ptolémaïs Refuge (Villes de)
Ptolémées RÈGNE (PSAUMES DU)
Publicains Rehob (Jos 19,28; 21,31)
Publius (Ac 28,7-8) Reine
Pudens (2 Tm4,21) Reine du ciel
Puits Reine-Mère
Pureté Reins
Pyrrhus (Ac 20,4) Rekabites
Relecture
0 Remparts = Fortifications
Qadesh-Barnéa Reouel = (Ex 2,21)
Qahal Repas
Qaraïtes Repas du Seigneur
Qarqar Repos
Qedar Répudiation
Qedesh Responsabilité
Qénites Reste
Qeré Résurrection de la chair
Qetoura (Gn 25,1-6) Résurrection du Christ
Qewé Retour d'exil
Qina Rétribution
Oiryath-Yéarim Révélation
Qish (1 S 9,1) Révélation (Constitution sur) = Dei Verbum
Qishôn Rezôn (1 R 11,24-25)
QOHELET Rheggium (Ac 28,13)
Qorban Rhodé (Ac 12,12-15)
Quadrans Rhodes (1 M15,23; Ac 21,1)
Quarantaine Ribla
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Richesse Samson
Rimmon (Nb 33,19-20) Samuel
Rissa (Nb 33,21-22) SAMUEL
Ritma (Nb 33,18-19) Sânballat
Roboam Sanctuaire
Rocher Sanctuaire (Unité de)
Roi Sang
ROIS Sanhédrin
ROMAINS Saphira
Rome SAPIENTIAUX (LIVRES)
Route Sara
Routes de Palestine Sardes
Royaume (Règne) Sarepta
Ruben Sargon
Ruben (Tribu) Saron
Rue droite (à Damas) Satan
Rufus (Me 15,21) Saül
RUTH Saül de Tarse = Paul
Sauterelles
S Sauveur
Saba Scandale
Sabaot Scandale (Mont du)
Sabbat Sceau
Sabbatique (Année) Sceptre
Sabéens Schisme
Sacerdoce Scopus (Mont)
SACERDOTAL (DOCUMENT) Scorpion
Sacrements Scribe
Sacrifice Scythes
Sacrifice perpétuel Scythopolis
SACRIFICES (LOI DES) Sébaste
Sadducéens Secret messianique
Sadoq Secundus (Ac 20,3-4)
Sagesse Sédécias
SAGESSE Séfarad
Saint Sefarvayîm (2 R 17,24-31)
Saint des Saints Seigneur
Saint d'Israël Sein
Sainteté Séïr
SAINTETÉ (LOI DE) Sel
Saisons Séla (Lieu)
Salamine (Ac 13,5) Sélah = Pause
Salem Séleucides
Salim (Jn 3,23) Séleucie
Salmanasar V Séleucus IV
Salmoné (Ac 27,7) Sem
Salomé Semaine = Sabbat
Salomon Semaines (Fête des) = Pentecôte
Salomon (Portique de) Sémites
Salut Sénevé
Salutation Sennakérib
Samarie (Pays) Sens de la Bible
Samarie (Ville) Septante
Samaritain (Pentateuque) Sépulcre (Saint)
Samaritaine (Jn 4,5-42) Séraphins
Samaritains Sergius Paulus (Ac 13,7-12)
Sambuque Serment
Samgar (Jg 3,31) SERMONSUR LAMONTAGNE
Samos Serpent
Samothrace (Ac 16,11) Serpent d'airain
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Serpent du Paradis Sopatros (Ac 20,4)


Serrure = clé SOPHONIE
SERVITEUR (CHANTS DU) Soreq
Serviteur de Yahvé Sort (Tirage au)
Seth (Gn 4,25 ; 5,3-8) Sorts (Fête des) = Pourim
Shalloum Sosthène (Ac 18,12-17 et 1Co 1,1)
Shaltiel Souf(Dt 1,1; Nb21,14)
Sharôn Souffle = Esprit
Shasu Souffrance
Shéféla = Bas Pays Soukkot
Shekina Spirituel (Sens)
SHEMAISRAEL Spiritus Paraclitus
Shemaya (1 R 12,21-24) Stade
Shemone esre Statère (Mt 17,27)
Shéol Stèle
Sheshbaçar Stéphanas (1 Co 1,16; 16,15)
Sheshonq (ou Shishaq) Stérilité
Shilo Stoïcisme
Shimeï Sueur de sang
Shinéar Suicide
Shishaq = Sheshonq Suivre
Shounam Sumer
Sicaires Suse
Sichem (ou Shekem) Suzanne
Siceleg Sychar
Sicle Sycomore
Sicyone Syène
Sidon Sylvain = Silas
Sihon Symboliques (Actes)
Silas Symmaque
Silo Synagogue
Siloé (Canal et fontaine) Synopse
Siloé (Inscription de) SYNOPTIQUES (ÉVANGILES)
Siloé (Tour de) Synoptique (Le problème)
Silvain = Silas Syntiché (Ph 4,2-3)
Siméon Syracuse (Ac28,12)
Siméon (Tribu) Syriaque (Langue)
Siméon Niger (Ac 13,1) Syriaques (Versions)
Simon (Mt 13,55 ; Mc6,3) Syrie
Simon II Syro-Phénicienne (Me 7,26)
Simon le Corroyeur (Ac 9,43) Syrte
Simon de Cyrène (Me 15,21)
Simon Iscariot (Jn 6,71) T
Simon le lépreux (Jn 12,1-11) Taanak
Simon le Magicien (Ac 8,14-24) Tabitha (Ac9,36-42)
Simon le Zélote Table des peuples
Simon Maccabée Tables de la Loi
Sin Tabor
Sinaï Tacite
Sinaïticus Tafeth = Géhenne
Sion Tahat (Nb33,26-27)
SIRACIDE Talent
Sisera (Jg 4) Talion
Sit-Shamshi Talitha qoum (Me 5,41)
Slavonne (Version) Talmud
Smyrne (Ap 1,12 ; 2,8-11) Tamar
Sodome Tammouz
Soko Tanis
Soleil Tannaïm (ou Tannaïtes)
Songe Taphnès
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Targum Tishbite
Tarse Tishri
Tarsis Tite
Tartan (2 R18,17) TITE (ÉPÎTRE A)
Taurus Titius Justus (Ac 18,7)
Taw Titre de la Croix
Tehillim Titus
Tel-Aviv (Ez 3,15) Tobias (Tb4,2)
Tell TOBIT (LIVRE DE)
Teman Tobit (ou Tobie)
Témoin Tohu-Bohu
Temple Toit
Temple Tola (Jg 10,1-2)
Temps Tofeth = Géhenne
Ténèbres Tora
Tentation Torrent d'Egypte
Tentations de Jésus Toumim = Ourim
Tente Torrent des saules (Is 15,7)
Tentes (fête des) Toubal-Caïn
Téqoa Tour
Térah Tour de Babel —Babel
Teraphim Toviya
Térébinthe Trachonitide
Terre Tradition
Tertius (Rm 16,22) Transfiguration
Tertullus (Ac24,1-8) Très-Haut —Elyon
Testament Trésor du Temple
Testament des douzepatriarches = Apocryphes Tribu
Tétradrachme Tribut
Tétragramme Trinité
Tétrarque Tripoli (2 M14,1)
Tétrateuque TRITO ISAÏE (Is 56-66)
Textus receptus Troas
Thaddée Trois Tavernes (Ac28,15)
Thèbes Trône
Thème biblique Trophime
Théocratie Trophène (Rm16,12)
Théodotion Tryphon
Théologie biblique Tychique
Théophanies Typologie
Théophile (Le 1,3-4 ; Ac 1,1) Tyr
THESSALONICIENS (lre ÉPÎTRE) Tyrannus (Ac 19,9-10)
THESSALONICIENS (2e ÉPÎTRE) Tyropeon
Thessalonique
Theudas U
Thomas Universalisme
Thomas (évangile selon) Ur
Thyatire (Ac 16,14; Ap 1,11 ; 2,18-29) Urartu = Ararat
Tiamat Urbain (Rm 16,9)
Tibère Urie
Tibériade Uriel
Tiglat-Piléser III Uruk (ou Erek)
Tigre Utnapishtim = Outnapishtim
Timna
Timon (Ac6,5) V
Timothée Vache rouge
TIMOTHÉE (lre ÉPÎTRE) V.aticanus
TIMOTHÉE (2e ÉPÎTRE) Veau d'or
Timsah Vengeance
Tirça Verbe = Logos
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Vérité Yavesh
Versets Yavin
Versions (de la Bible) Yavnéel
Vespasien Yehonatan (Jg 18,30)
Vêtement Yehoyada (2 R11,14-12,7)
Veuve Yehoshéva (2 R11)
Vie Yizréel = Izréel
Vieil homme Yivléam
Vieille latine Yoakhaz
Vigne Yokabed
Ville Yonadav (2 R16,15 ; Jr35,6)
Ville de refuge —Refuge Yoram
Ville lévitiques = Lévitiques Yotam
Virginité Youbal (Gn4,21)
Visage Yoyakîn
Visitation Yoyaqîm
Vocation
Voie
Voir Z
Voyant Zabulon
Vulgate Zacharie
ZACHARIE
X Zachée (Le 19,1-10)
Xerxès Zerah (Gn 38,27-30 ; Mt 1,3)
Zébédée (Mt4,21 ; 27,56 ; Mc1,20)
y Zélotes
Yabboq Zénas (Tt 3,13)
Yaël Zered
Yahvé Zeus
Yahviste (document) Zif
Yaïr (Jg 10,3) Zimri
Yakin (1 R7,21) Zilpa (Gn 30,9-13)
Yarmouk Zimri
Yahshar = Juste (livre du) Ziw
Yavan (ou Javan) Zorobabel
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

AARON cord avait été conclu en Babylonie; les dé-


légués de ces deux familles se trouvent réunis
Présenté comme le frère de Moïse, Aaron est dans la compagnie d'Esdras (Esd 8,2).
dit l'ancêtre de tous les prêtres, mais safigure 1Ch24,1-6 donne la généalogie d'Aaron; de
est insaisissable et son histoire est complexe. ses fils, les deux aînés Nadab et Abihu mou-
Les textes les plus anciens le disent doncfrère rurent pour quelque faute cultuelle, cepen-
et compagnon de Moïse, son interprète de- dant que les deux autres, Eléazar et Itamar,
vant Pharaon et le peuple (Ex 4,7.8.17-19). Il devaient être les ancêtres de tous les prêtres.
n'est pas prêtre et s'oppose à Moïse sur des D'après les psaumes, Aaron est compagnon
questions religieuses (Ex 32; Nb 12; Dt 9). de Moïse (105,26) àla tête du peuple (77,21) ;
Alors que, depuis Salomon jusqu'à l'exil, les il est le chef des prêtres (115,10,12; 118,3;
prêtres s'étaient toujours dits «fils de Sadoq» 135,19), le grand prêtre (133,2), le «saint de
(Ez 40,46;43,19; 48,11), ils sont dits après «fils Yahvé» (105,16), son interlocuteur, aux côtés
d'Aaron», notamment dans le document P du de Moïse et de Samuel (99,6).
Pentateuque, dans les Chroniques et certains L'épître aux Hébreux voit dans l'œuvre ré-
psaumes. Ces textes présentent Aaron comme demptrice de Jésus une œuvre sacerdotale.
le premier grand prêtre (Ex 28-29. 39; Lv 8- Jésus est donc comparé à Aaron, le prêtre-
10; Nb 16-18), le faisant bénéficier d'une pro- type. Tous deux, en effet, sont prêtres, non
motion qui n'était pas allée sans conflits (Ex par choix personnel, mais par appel divin
32; Nb 12). Rapidement notée (Dt 10,6), sa (5,4). Cependant le prêtre Jésus, étranger à
mort fait l'objet d'une narration plus détail- la ligne d'Aaron, réalise un sacerdoce diffé-
lée (Nb 20,20-29). rent. La parole de Dieu qui lui notifie son ap-
Aaron doit être l'ancêtre, riche de la plus au- pel: «Tu es prêtre selon l'ordre de Melkisé-
thentique noblesse: lévite et frère de Moïse, deq» (110,4), le range dans une catégorie
autour duquel se sont réconciliées les deux li- sacerdotale qui n'est pas celle des Lévites
gnées descendant des prêtres qui rivalisaient (7,11-14). Cette parole divine laisse entendre
à l'époque de David: Sadoq et Abiatar. Du- que l'œuvre sacerdotale accomplie par Jésus
rant l'exil, leurs descendants, qui formaient est radicalement différente de celle accom-
deux lignées toujours rivales, s'étaient cherché plie jusque-là par les prêtres issus de Lévi et
des ancêtres. La lignée d'Abiatar, consciente d'Aaron.
d'avoir été choisie pour le sacerdoce dès le
temps de l'Egypte (1S 2,27-28), avait jugé bon
de se référer à Aaron. Pour lui faire pièce, les ABBA
Sadoqites se rattachèrent à Pinhas, fils
d'Eléazar, à qui Dieu avait transféré le sacer- Mot araméen signifiant «père» (éventuelle-
doce d'Aaron (Nb 20,24-26). Finalement un ment mon père ou notre père), dans le sens
équilibre s'établit ; les deux factions s'enten- affectueux et familier de «papa». Marc nous
dirent pour se rattacher, toutes deux, à l'a conservé dans la prière de Jésus à Geth-
Aaron, par ses deux fils: Eléazar ou son sémani (14,36). Il semble que Jésus ait été le
propre fils Pinhas, pour les Sadoqites, Ita- premier à s'adresser à Dieu par ce mot, alors
mar, pour les descendents d'Abiatar. Cet 1 ac- profane. Cette nuance d'intimité et d'affec-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

tion était impensable dans la prière juive. Paul L'auteur de l'épître aux Hébreux met en re-
l'a employé deux fois pour indiquer les sen- lief la foi d'Abel qui donnait à son sacrifice
timents de confiance filiale du chrétien «en qui une excellence que ne possédait pas celui de
l'Esprit crie: Abba-Père (=papa)» (Rm 8,15; Caïn (He 11,4). Il ajoute que si le sang d'Abel
Ga 4,6). Peut-être ce mot était-il passé dans crie toujours vers Dieu (Gn 4,10), celui du
la liturgie. Christ aune efficacité encore plusgrande (He
12,24).
ABDIAS
ABIATAR
Etym. hébraïque: serviteur de Yahvé.
Le 4èmedes 12 «petits prophètes». Son livre Descendant du prêtre Eli, il est le seul survi-
très bref (21 versets) comprend deux parties. vant du massacre perpétré par Saül. Il rejoint
1-15 portent plusieurs condamnations contre alors David (Is 22,9-23) et consulte pour lui
Edom, justifiées par la loi du talion (v.15b). l'Urim et le Toumim(Is 23,6.9 ;30,7-8). Il est
16-21 disent le rétablissement de Juda à Sion, nommé avec Sadoq au service de l'Arche (2
l'agrandissement du peuple, l'instauration de S 15,24-29). Il est mentionné comme prêtre
la royauté universelle de Yahvé. parmi les officiers de David (2S 20,25), dont
La lre partie se souvient de la part prise par il est conseiller (ICh 27,34). Quand David est
les Edomites en 586 (v. 10.11; cf. Ez 25,13- poursuivi par Absalom, Abiatar l'accom-
15; 35; Ps 137,7). L'auteur est un Judéen de- pagne; mais David le renvoie à Jérusalem
meuré dans le pays envahi par les gens comme espion ; introduit dans le conseil
d'Edom. Cette première partie est antérieure d'Absalom, il transmet au roi les informa-
à 500. La seconde partie, plus diverse, est tions dont il dispose (2S 15,2-37). Au terme
aussi plus tardive. du règne de David, il prend le parti
La brièveté du livre impose un jugement d'Adonias. Après la défaite de ce groupe,
nuancé sur le message d'Abdias. Si le carac- Abiatar est dépouillé de ses fonctions et as-
tère nationaliste de plusieurs versets frappe signé à résidence à Anatoth (1R 2,26-27), ville
immédiatement le lecteur, la justice de Dieu, lévitique (Jos 21,8) proche de Nob. Une tra-
l'humiliation de l'arrogance, l'amour pas- dition inspirée par le clan rival des prêtres sa-
sionné pour Sion, l'instauration du Règne de doqites veut voir dans les malheurs survenus
Dieu en son «Jour» sont aussi des valeurs à Abiatar le châtiment annoncé par un oracle
profondément et authentiquement prophé- prophétique, mérité par les fils d'Eli (IS 2,27-
tiques. 36). Ce châtiment suppose que les descen-
dants d'Eli mourront en bas âge (v. 31-33).
Longtemps après Jérémie descendant pro-
ABEL bable de Abiatar, le Talmud atteste la
conviction des hommes de ce clan de devoir
Dans la représentation imagée des origines de mourir jeunes, en châtiment du crime reli-
l'humanité, Abel est le second fils d'Adam et gieux accompli par les fils d'Eli, et ... de la
d'Eve. Il était berger et personnifie les no- faute politique commise par Abiatar.
mades pasteurs face à son frère Caïn, l'agri-
culteur sédentaire. Chacun d'eux offrit à Dieu
des sacrifices ; mais Dieu préféra les bêtes du ABÎME
troupeau d'Abel aux produits du sol de Caïn.
Le contexte, sans en indiquer la raison, sou- L'auteur de Gn 1, récit de la Création le plus
ligne le libre choix de Dieu envers le cadet récent, parle de l'Abîme pour désigner la
malgré la priorité habituelle accordée à l'aîné. masse informe des eaux primordiales d'où
Dans son dépit, par jalousie, Caïn, tua son sortira le monde créé (Gn 1,2). Dans le récit
frère. du Déluge, l'Abîme est le réservoir des eaux
Jésus fait allusion à Abel dans ses malédic- «inférieures» ou souterraines (Gn 7,11), sur
tions contre les Pharisiens (Mt 23,35) et le lequel repose la terre. Ceréservoir s'ouvre et
qualifie de «juste», appellation reprise par 1 les eaux de l'Abîme recouvrent la terre. Le
Jn 3,12. poème babylonien de la création personnifie
Retrouver ce titre sur Numilog.com

l'Abîme; c'est Tiamat (proche du nom hé- valent arméen de Zeus Olympien est Baal
braïque de l'Abîme: Tehom) qui affronte Shamem. Ce mot shamem est très proche de
Mardouk, le dieu de la Création. Mais dans shomem qui signifie désolation ; le second de
le récit biblique des Origines, l'Abîme n'est ces termes aura été employé, par dérision, à
plus qu'un élément naturel, soumis à la sou- la place du premier.
veraineté de Dieu qui «lui a imposé une li- L'idole Shamem, ou «l'abomination Sha-
mite à ne pas franchir» (Ps 104,6-9). mem», sera devenue «l'abomination Sho-
Personnifié dans le livre de Job, l'Abîme dé- mem», soit «l'abomination de la désola-
clare qu'il ne possède pas la Sagesse (Jb tion».
28,14).
LESAPOCALYPSESSYNOPTIQUES
ABIMELEK La même formule est également employée
dans les «apocalypses synoptiques», soit en
Mc 13,14 et Mt 24,15. Sa signification est
Etym. hébraïque : (Dieu) mon père est roi. complexe, sinon ambiguë.
1 —Prince philistin de Guérar, qui enlève Il est vraisemblable que ce titre sarcastique
Sara (Gn 20). La mention des Philistins est désigne les armées romaines venant assiéger
anachronique dans ce récit identique à deux Jérusalem. Mais le genre littéraire de ces tex-
autres dont les héros respectifs sont Pharason tes laisse supposer que l'événement histori-
(Gn 12) puis Rébecca (Gn 26). Appartenant que est un signe de la Fin. Pensant à la ruine
à la source E, le récit d'Abimelek montre un de la Ville sainte, les évangélistes yvoient un
Dieu visitant par les songes des hommes qui certain triomphe de l'incroyance contre le
se préoccupent d'éviter le péché. Peuple de Dieu. Ce triomphe est remporté par
2—Fils de Gédéon (Jg 9). Son père avait re- un personnage individuel (cf. 2 Th 2,4):
fusé la royauté; lui la demande aux notables l'Antéchrist. Mc utilise un participe mascu-
de Sichem. Commencée dans le sang (assas- lin: «se tenant debout», qui évoque l'An-
sinat de ses70frères), l'aventure s'achève, au téchrist triomphant. Les chrétiens contem-
bout de trois ans, par la mort d'A. Tout avait porains de cet événement terrible auront à
débuté par une alliance («mêmes os ... même faire face à cette victoire momentanée avec la
chair ... c'est notre frère») pour finir dans la prudence et la fidélité dont avaient fait
destruction et la mort. Une époque sanglante preuve les Israélites au temps d'Antiochus
dans la marche de la communautévers l'unité Epiphane.
politique dont le roi sera le centre.
ABRAHAM
ABOMINATION DE LADÉSOLATION
L'explication étymologique donnée en
Traduction d'une expression hébraïque qui se Gn 17,5 est populaire.
trouve dans les deux Testaments. Abraham, fils de Térah, époux de Sara, est
considéré comme l'ancêtre des Israélites
DANIELET1.2 MACCABÉES (Jn 8,31-33) et le père spirituel de tous ceux
En Dn 9,27, cette expression vise la persé- qui adhèrent à la foi biblique (Ga 3,7). C'est
cution d'Antiochus Epiphane et la profana- un héros de l'Islam, qui le nomme «Ami de
Dieu».
tion du Temple. Selon 2 M6,2, Antiochus
voulut consacrer le Temple à Zeus Olym- VIE
pien; effectivement, en décembre 167, un au-
tel païen fut placé sur l'autel des holocaustes. Le clan d'Abraham est en migration depuis
Cet autel blasphématoire est appelé par 1M Ur; il passe à Harrân (Gn 11,27-32), où
1, 54: «abomination de la désolation». Abraham reçoit la première communication
Ce titre s'explique d'abord par le fait que le divine: une invitation au départ et la pro-
mot «abomination» désignait les idoles (Jr 4,1 messe de bénédictions à venir (Gn 12,1-3). Il
Ez 5,11). Et puis, la formule est vraisem- parvient en Canaan; à Sichem, il reçoit la
blablement le fruit d'un jeu de mots. L'équi- promesse de la possession du pays par ses
Retrouver ce titre sur Numilog.com

descendants (12,7; variantes en 13,14-18; d'Abraham avec trois personnages qui ne font
15,18-20). Il passe à Béthel puis descend au qu'un seul Yahvé, doit rattacher Abraham à
Néguev et en Egypte, où Sara, enlevée, est li- un récit disant l'origine d'un lieu de culte (18).
bérée (12,10-20; variante en Gn 20). Abra- Et puis ces traditions fixent sur un person-
ham se sépare de Lot qui va habiter Sodome nage, considéré comme le héros et le fonda-
(13) ; il combat contre les rois qui ont enlevé teur d'un clan, les péripéties qu'a connues
son neveu; en revenant du combat, il ren- l'histoire même de ce clan: les migrations d'
contre Melkisédeq; ainsi l'antique Jérusalem Ur jusqu'en Egypte, traversées d'expériences
est là qui le salue (14). Promesse lui est faite religieuses décisives, sont plus celles des
de la naissance d'un fils (15,1-6; variante en Abrahamides que celles du seul Abraham.
18,1-15). Dieu conclut une alliance avec lui Enfin ces traditions sont plus attentives à la
(15,7-21; variante en 17,1-8). De Agar, la portée théologique des faits racontés qu'au
servante, Abraham a un fils, Ismaël, mais récit même: l'achat de la caverne de Macpéla
Sara, jalouse, obtient le renvoi de sa rivale et n'est aussi longuement rapporté que parce
de son enfant (16; variante en Gn 21,8-21). qu'il marque le moment où une parcelle au
L'alliance conclue par Dieu suppose la cir- moins de la terre promise est enfin possédée
concision (17). par Abraham.
Abraham reçoit la visite de trois voyageurs qui
lui promettent un fils ; par eux, c'est Dieu qui HISTORICITÉDA ' BRAHAM
est présent devant lui, qui lui fait part de ses Malgré ces notes qui éloignent les récits
projets et accepte sa supplication pour So- concernant Abraham de la littérature histo-
dome et Gomorrhe (18,16-33) ; les villes se- rique, on peut leur reconnaître un noyau
ront finalement détruites, les dix justes exigés d'authenticité suffisante. Il est très vraisem-
par Dieu pour les épargner n'ayant pu être blable, maisl'histoire ne peut en dire plus, que
trouvés (19). Naissance d'Isaac (21,1-7), of- les expériences religieuses, évoquées par les
fert, plus tard, en sacrifice ; mais l'immolation textes, ont bien été vécues par des hommes
n'est pas accomplie. Mort de Sara; pour l'en- qu'on peut situer entre 2000et 1500(le ch. 15
sevelir, Abraham achète un morceau de ter- ne constitue pas une base suffisante pour la
rain et une caverne (23). Expédition du ser- chronologie d'Abraham) ; plus probablement
viteur chargé de trouver une épouse pour vers 1800. Il serait plus difficile d'expliquer la
Isaac. Il ramène Rébecca (24). La narration foi biblique si Abraham et son clan n'étaient
s'achève par des généalogies qui mettent pasvrais, qu'il ne l'est de déduire, de cette foi
Abraham en relation avec des tribus arabes.
et des souvenirs qui la rapportent, la réalité
de l'initiateur.
CARACTÈRE LITTÉRAIRE DES TEXTES
CONCERNANTABRAHAM SIGNIFICATIONRELIGIEUSEDA ' BRAHAM
Ces textes proviennent de traditions de fa- Le trait le plus important de la vie d'Abraham
milles, transmises oralement durant des c'est son expérience religieuse. C'est sur ce fait
siècles, avant d'être mises par écrit. Ainsi capital que s'appuie la tradition judéo-chré-
s'expliquent: —les variantes, transcriptions tienne. Dieu a «parlé» à Abraham, s'est ré-
différentes soit d'une même parole : les pro- vélé à lui. Abraham a découvert un dieu qui
messes; soit d'un même fait: l'enlèvement de entre en relation amicale, qui «fait alliance»
Sara; soit d'une mêmeexpérience spirituelle : avec lui, avec son clan, pour l'accompagner,
l'alliance de Dieu avec Abraham; —la note pour réaliser, à son bénéfice, mais aussi avec
populaire des anecdotes où abondent jeux de un prolongement en faveur de tous les
mots: sur le nom d'Isaac-rire de Dieu (17,17; hommes, des promesses de plantureuses bé-
18,11-15; 21,6-9), et anachronismes: l'al- nédictions. Ce Dieu maître universel peut
liance conclue comme l'est un contrat donner à son ami la possession de la terre de
commercial au temps de Jérémie (15,9-10 ;cf. Canaan. Il demande la justice et sanctionne
Jr 34,18). la désobéissance ; il se laisse approcher par le
Ces souvenirs de familles sont combinés avec culte, influencer par la prière et veut une
des traditions cultuelles, donnant la signifi- confiance sans réserve dans son aptitude à
cation des sanctuaires: la conversation réaliser ses promesses.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Dans la Genèse le document J considère Dans le Nouveau Testament:


Abraham comme le Patriarche type, avec ses Dans les Evangiles, Abraham est cité comme
vertus, sa fermeté et sa réussite. Abraham vit le père du peuple juif (Mt 3,9 ; Jn 8,33 etc.).
en étranger au milieu de princes puissants, Paul voit en lui le type du croyant qui obtient
mais il prospère avec l'appui de son Dieu. Ce la justice indépendamment des œuvres de la
juste respecte les peuples qu'il côtoie. Il a pour Loi (Rm4,25; Ga3,6-29). Lafoi au Christ fait
hôte «Yahvé, juge de toute la terre et qui de chaque croyant un descendant d'Abraham
pratique le droit» (18,25). Il prescrit à sa (Ga 3,29). Les deux femmes d'Abraham sont
maison la justice et le droit qui seront les fon- les types de deux alliances: celle de Moïse qui
dements de la monarchie de David. Il sacrifie conduit à l'esclavage, celle de Jésus qui mène
Isaac et reçoit une promesse qui vise aussi à la liberté (Ga 4,22). Selon l'épître au Hé-
cette monarchie. Ainsi Abraham porte déjà breux, le fait que Melkisédeq ait reçu la dîme
en lui le destin de la dynastie par laquelle sera d'Abraham qu'il venait de bénir, montre la
accompli l'ultime terme de la promesse: la supériorité du Christ sur les Lévites, ces des-
venue du Descendant. cendants du Patriarche (He 7,1-10).
Dans le document E, Abraham, avec qui Dieu
a fait alliance (15), est dit «prophète»; il in- ABRAHAM (APOCALYPSE D')
tercède pour un roi, un païen qui a enfreint la
volonté de Dieu (20,7.17). Mais il lui arrive Conservé dans des versions secondaires, en
de se trouver dans des situations humiliantes. slave principalement, cet écrit apocryphe peut
Il lui faut s'excuser devant Abimélek, à qui il dériver d'un original sémitique écrit au Ier ou
a menti et qu'il a cru incapable de «crainte de mieux au ne siècle par un Juif à tendance
Dieu» (v. 11). En renvoyant Agar et Ismaël, gnostique.
il est allé à l'encontre de Yahvé qui vient en La première partie est un récit haggadique de
aide aux opprimés (21,9-21). Mais il apparaît la conversion d'Abraham au monothéisme;
enfin comme un modèle de cette «crainte» la seconde seule est de genre apocalyptique,
(22,12) qui est «soumission totale à Dieu», avec, comme point de départ, le sacrifice
seul capable de «faire mourir et de faire vivre» d'alliance raconté en Gn 15. Le chapitre 29 de
(2 R5,7). cette apocalypse semble bien être une in-
terpolation chrétienne.
Le document sacerdotal est particulièrement
attentif à l'alliance conclue par Yahvé avec
Abraham; c'est que, s'il est une alliance de ABRAHAM(TESTAMENT D')
Dieu avec tous les hommes, conclue grâce à
Noé (Gn 9,9-11), il est aussi une alliance par- L'ouvrage ainsi nommé n'est pas un testa-
ticulière qui vise les descendants d'Abraham. ment, maisun écrit légendaire relatif à la mort
Cette alliance leur garantit l'avenir en terre d'Abraham. Afin d'être disposé à la mort, le
promise, à condition qu'ils observent le sab- patriarche bénéficie de la contemplation des
bat et la circoncision. cieux et peut voir les crimes de la terre et le
triple jugement des âmes.
Dans l'Ancien Testamentsauf la Genèse: L'ouvrage appartient à la littérature apoca-
Promesses et alliances, dont Abraham est le lyptique; les éléments utilisés sont juifs. L'a-
bénéficiaire, sont plusieurs fois évoquées dans pocalypse de 10-14 a un fond original juif,
l'Ancien Testament, en dehors de la Genèse; mais elle a reçu des additions chrétiennes qui
elles le sont, chaque fois, avec les nuances va- l'apparentent aux apocalypses de Pierre et de
riées. C'est que chaque génération s'applique Paul.
à lire, à travers le destin du Patriarche, les li- La langue primitive des morceaux juifs était
néaments d'un salut dont onveut percevoir la sans doute l'hébreu. La composition remon-
permanence. Voir Ex 32,13; Nb 32,11; 2 R terait au Ier ou au IIe siècle, mais des rema-
13,23; 1Ch16,16; Ps 105, 9.42; Is 29,22; 51,1- niements sont intervenus dans les siècles sui-
2 et Ez 33,24. vants.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

ABSALOM ressort logiquement de ce texte, est dit ac-


commodatice.
Etym. hébraïque: Le père (Dieu) est paix.
Fils de David, il tua son demi-frère Amnon,
qui avait violé Tamar, sa sœur. Il dut s'exiler,
mais par l'intermédiaire d'une habile femme
de Téqoa, Joab persuada le roi de le rappeler ACCOMPLISSEMENT
à Jérusalem. La vengeance du sang ne peut
être un devoir à l'intérieur d'une famille, Da- La Bible est formulation d'une promesse qui
vid n'est pas contraint de punir par la mort fonde une espérance; elle est donc le livre
d'Absalom l'assassinat d'Amnon. De retour, d'un accomplissement et de la réalisation de
Absalom fomente une sédition et David doit ce qui ne peut être attendu en vain.
fuir. Sans doute, le peuple trouvait-il le roi Imparfaite (Ga 3), la Loi attend une perfec-
trop lointain et se sentait-il privé de protec- tion; adaptée par chacun des grands mo-
tion judiciaire (2 S15,3-6). Sur les conseils de ments de l'histoire biblique, elle l'est, en vue
Houshaï, Absalom temporise et laisse à Da- de l'ultime préparation au Règne de Dieu, par
vid le temps de constituer une armée. Absa- Jésus Christ: «Moi, je vous dis: ...» (Mt 5,29-
lom, vaincu, est tué par Joab, ce qui pro- 48). Alors le plus profond de la relation unis-
voque une intense peine chez David (2 S 13- sant Dieu à l'homme est dévoilé: la Loi est
19). L'histoire d'Absalom jette quelque lu- «accomplie» (Mt 5,17).
mière sur les relations qu'entretenaient les C'est à propos des paroles présentées expli-
nombreux fils du roi, sur la faiblesse de David citement comme promesses qu'apparaît le
à leur égard, sur l'impatience que provoquait thème de l'accomplissement. Depuis la Ge-
dans une fraction du peuple le gouvernement nèse (3,14-19), jusqu'à l'Apocalypse (22,20),
de David et enfin sur les sombres calculs qui la Bible est promesse; elle est aussi accom-
se tramaient dans l'entourage du roi et parmi plissement. La mort s'installe dans l'humani-
les princes de la Jérusalem davidique. té pécheresse, commeil avait été annoncé (Gn
2,17; 4,8) ; Abraham voit naître l'enfant pro-
mis (Gn 15,4; 21,1-2); il prend possession
d'une parcelle de la Terre promise (Gn 12,7;
23,17-18), et les chrétiens de l'Apocalypse
ABSALOM (TOMBEAU D') sont déjà, par le baptême et l'Eucharistie (Ap
2-3), entrés dans l'intimité de Dieu.
Nom donné par les pèlerins à un monument Mais l'accomplissement est inachevé; le déjà
de la vallée du Cédron, en fait le tombeau là laisse subsister un pas encore. La caverne
d'une grande famille sacer dotale du temps des de Makpéla n'est pas la Terre promise (Gn
Lagides. C'est un bon exemple du style gréco- 15,13-16), ni le rite sacramentel la possession
égyptien : la chambre funéraire est surmon- parfaite: «Viens, Seigneur Jésus!» (Ap
tée d'un dé cubique taillé dans le rocher, puis 22,20). L'expérience biblique est donc dou-
d'une tour ronde en maçonnerie, et d'un ble ; elle est celle d'une promesse qui se réa-
sommet conique. lise, celle aussi d'un inachèvement qui relan-
ce la promesse.
Dans le culte, ce «mémorial des merveilles»
(Ps 111,4) de Dieu, Israël se souvient de ce
que Dieu a promis et de cequ'il a réalisé. Pour
ACCOMMODATICE (SENS) la «grande assemblée» du peuple, ce sont les
grands moments du passé: libération
Le peuple de Dieu a toujours cherché dans les d'Egypte, annoncée puis accomplie, conquê-
Ecritures la lumière qui l'aiderait à vivre les te de la Terre etc. Pour les particuliers, c'est
situations, quelles qu'elles soient, qu'il devait tel acte sauveur, annoncé par une parole qui
affronter. Dans la mesure où ces situations répond à la supplication (Ps 22,22) et fait pré-
n'ont aucun point communaveccelles qui ont voir l'accomplissement (1 S 1,17.20).
provoqué la production du texte utilisé, le sens Les prophètes sont des prédicateurs de la
trouvé dans l'Ecriture, étranger à celui qui Promesse. Promesse de châtiment que méri-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

tent les fautes du peuple ; promesse de salut rement à ce qu'annonçait Ézéchiel (29,18). La
que Dieu maintient obstinément. Les pro- surprise de Jonas devant la stabilité de Ni-
phètes s'attachent donc à souligner la réali- nive, dont il annonçait la fin imminente, doit
sation de ce qu'ils ont déjà annoncé, en lais- exprimer la déception de pas mal de pro-
sant entendre que le déjà réalisé n'épuise pas phètes (3,10-4,3). La manière dont Ézéchiel
la totalité de ce qui avait été promis et qu'un rejette sur un autre objectif, l'Égypte, l'ac-
pas encore reste à attendre. Les textes complissement de ce qu'il avait promis (Ez
concernant l'Emmanuel sont typiques. Yahvé 29,19-20), montre qu'il n'y a pas équivalence
a promis une aide à la dynastie de David (Is littérale entre promesse et accomplissement.
7, 2.13) actuellement menacée (7,2-9). Il passe La facilité avec laquelle Daniel transpose la
aux actes en ... promettant unenaissance: «La promesse jérémienne de 70 ans en annonce
jeune fille va enfanter» (7,14). Ala naissance de 70semaines (9,1.3.24) dit que l'accomplis-
de l'enfant, le prophète chante le fait accom- sement correspond au sens profond, non à la
pli: «Un enfant nous est né» (9,5), mais c'est lettre.
pour promettre encore un don futur: l'ère Le refus qu'un bon nombre d'Israélites op-
paradisiaque que fera venir le règne de posent à l'enseignement de Jésus tient à la
l'Emmanuel (11,1-9). difficulté de joindre annonce et accomplisse-
Ainsi ce qui est promis doit s'accomplir; les ment. Les paraboles décrivent un dévelop-
prophètes y croient: l'assurance d'Isaïe le pement du Règne (Me4) plus modeste et plus
montre (Is 7,11). Autour d'eux, on y croit lent que le comprenaient les psalmistes (Ps 96-
tellement qu'on voit dans l'accomplissement 99 etc). La Passion donne une image du Mes-
de la parole prophétique le signe de l'authen- sie que n'avait pas prévue Isaïe etc.
tique prophète (Dt 18,21-22). Aussi les auteurs du Nouveau Testament,
Ce même fait apparaît plus clairement en Jé- fermement convaincus que Jésus a accompli
sus Christ. Jésus, «Celui qui doit venir» (Le les prophéties, usent de procédés divers qui
7,20), est «venu» (Jn 1,9.11); mais il doit - disent la continuité dans le changement. Ils
encore - venir: d'où le jeu de mots: Maran mettent la vie, la mort, la résurrection de Jé-
atha: «Notre Seigneur, viens!»et Marana tha: sus en relation avec les textes anciens lus se-
«Notre Seigneur vient, est venu» (1 Co6,28). lon la libre fidélité que suggère l'Esprit : l'u-
Une «seconde venue» (He 9,28) est promise sage que fait Mt 1-2 des phrases prophétiques
par la première. en est un exemple. Ces auteurs établissent une
Anoter que la formule: «seconde venue» est relation avec ces mêmes textes lus dans leur
tardive ; elle date d'une époque où la vie de signification globale: «Moïse, les Prophètes
Jésus, sa mort, sa résurrection sont enfin et les psaumes» (Le 24,25-26.44-46). Enfin ils
comprises comme la réalisation de la Pro- mêlent l'affirmation de la ressemblance à celle
messe, comme la venue annoncée par les de la différence: Jésus est le Nouvel Adam,
prophètes (Jn 1, 45). Venue incomplète donc, différent du premier (Rom 5,12-21); il est
elle laisse attendre un second passage qui grand prêtre, mais autrement que les Aaro-
réalisera l'accomplissement définitif. Il est re- nides (He 8-10).
marquable que les écrivains du Nouveau Tes- Les différences extérieures vont de pair avec
tament, l'histoire de leurs œuvres le montre, la continuité du sens accessible à qui bénéfi-
soient passés progressivement d'une atten- cie du charisme convenable (1 Co 12,28; Ep
tion quasi exclusive portée à la venue future 3,2-6; Ac 18,24-28).
(1 et 2 Th, 1 Co 15) à la contemplation en-
thousiaste de la réalité déjà accomplie (Col,
Ep).
La correspondance de l'accomplissement et
de la promesse n'est pas toujours apparente. ACHAÏE
Le fait se constate déjà chez.les Prophètes. Le .
siècle de Michée n'a pas vu «Sion devenir une Ce nom archaïque des pays grecs fut relevé
terre de labour» (Mi 3,12); la femme tardivement au ne siècle av. J.-C., dans les
d'Amasias s'est-elle «prostituée» en pleine dernières résistances à l'expansion romaine.
ville» (Àm7,17)? En tout cas, Tyr n'a pas été Il resta celui de la province romaine organi-
conquise par Nabuchodonosor, contrai- sée après la conquête de 146av. J.-C., et il se
Retrouver ce titre sur Numilog.com

lit continuellement dans le Nouveau Testa- qui nous laisse une impression de vide, très
ment. probablement trompeuse. Elle n'èst compen-
L'Achaïe se distinguait de la Macédoine, au sée qu'en partie par la splendeur des arts
nord-est et de l'Epire au nord-ouest. Sa plus plastiques où s'unissent les traditions de l'Iran
grande ville était Corinthe, mais la plus pres- (travail du métal et orfèvrerie), de l'Egypte
tigieuse était Athènes. Saint Paul parcourut (architecture monumentale et sculpture) de
ce pays pendant ses deuxième et troisième la Mésopotamie (brique émaillée en couleurs
voyages (Ac 18,12; 19,21; 1 Th 1,7; 1 Co et travail des tissus et teintures), de la Phé-
16,15; 2 Co 1,1; 9,2; 11,10; Rm 15,26). nicie (charpente de grandes dimensions). Le
rayonnement de l'école du palais ne fut pas
tel qu'il détruisît les traditions locales, qui
ACHÉMÉNIDES gardent leur visage, aussi bien en Phénicie
qu'en Egypte ou en Ionie, et partout où l'ar-
Dynastie perse nommée d'après son ancêtre chéologie permet de les déceler.
Achéménès qui aurait participé aux guerres . Les Achéménides furent également libéraux
de l'Elam contre l'Assyrie, autour de 690 av. en religion. Ils permirent le rétablissement des
J.-C. Ils étaient influencés par la civilisation temples locaux comme centres de vie
de l'Elam, et à travers elle, de la Mésopota- commune. Ils acceptèrent le judaïsme comme
mie. religion du Dieu du Ciel (cf. Esd 7,21). Eux-
Les rois achéménides furent : Cyrus (559- mêmes semblent avoir pratiqué la religion
529), Cambyse (529-522), Darius Ier (522- d'Ahuramazda, dieu céleste, bon et invisible.
485), Xerxès Ier ou Assuérus (485-465), Ar- La tendance dualiste, qui oppose un dieu du
taxerxès Ier (465-424), Xerxès II (424) ; Da- mal au dieu suprême du bien ne se développa
rius II (424-404) Artaxerxès II (404-358), Ar- que plus tard ; elle dominera l'Iran des Sas-
taxerxès III (358-337), Arsès (337-335), sanides, à partir du Ille siècle ap. J.-C. Al'é-
Darius III (335-330). poque achéménide, Zoroastre, fondateur de
Maîtres de l'Iran, riche en hommes, en che- la religion dualiste, ne semble être écouté que
vaux et en fer, les Achéménides unifièrent d'un petit nombre.
pendant deux siècles l'Iran, l'Asie mineure, Mais nous ne sommes renseignés que par des
la Mésopotamie, la Syrie et l'Egypte. Les textes littéraires très difficiles en eux-mêmes
échecs de Darius Ier et de Xerxès Ier devant la et bien postérieurs à la chute de la dynastie.
Grèce ne paraissent avoir ébranlé leur em- Sous l'empire achéménide, s'affirme, dans les
pire que dans les provinces maritimes de Phé- peuples assujettis, la tendance à chercher un
nicie et d'Egypte. Il est significatif que les dieu suprême, qu'on appellera, en araméen,
noms des deux rois vaincus à Marathon et à Baalsamïn (hébreu : Baalshamêm) « le Sei-
Salamine aient été donnés à plusieurs de leurs gneur du Ciel ».
descendants. Bien que les Grecs aient stoppé l'avance des
La politique des Achéménides était, en gé- Achéménides et détruit leur marine phéni-
néral, de faire confiance aux autorités lo- cienne, ils montrèrent leur estime devant un
cales ; le système du triple contrôle établi par empire organisé et une civilisation brillante.
Darius Ier ne dura pas (un satrape civil était Xénophon les a idéalisés dans sa Cyropédie
contrôlé par un financier et surveillait un chef (Education de Cyrus). Alexandre le Grand les
militaire). Mais les répressions pouvaient être aconquis en s'assimilant à eux dans une large
violentes. L'empire fut rarement calme de mesure.
l'Inde à l'Ethiopie et à la mer Egée.
CULTURE ACTES DESAPÔTRES
Les Achéménides adoptèrent une écriture Ce livre fait suite au 3eévangile: les deux ou-
cunéiforme alphabétique pour leurs inscrip- vrages commencent par des prologues qui se
tions monumentales. Mais pour l'usage cou- ressemblent (Le 1,1-4; Ac 1,1-2) ;le prologue
rant, l' araméen se répandit partout. Il n'existe des Actes se réfère explicitement à l'évangile
pas de littérature achéménide ni même de de Luc, ce «premier» livre» adressé déjà à
nombreuses inscriptions royales sur pierre, ce Théophile, et refait, d'une façon originale, le
Retrouver ce titre sur Numilog.com

même tableau qui terminait l'évangile constances. De sorte qu'on a des discours qui
(comparer Le 24,44-53 et Ac 1,1-11). ont une réelle valeur documentaire.
Les Actes présentent plusieurs descriptions de
la vie des premières communautés chré- But du livre.
tiennes; ces tableaux sont orientés par une Il est complexe. Apparaît surtout une ten-
théologie de l'Eglise qu'ils exposent et dont dance apologétique qui porte sur plusieurs
ils montrent la vérité. La première moitié de points.
l'ouvrage vise la communauté de Jérusalem — Une justification de l'œuvre de Paul (3 ré-
et les missions en Samarie, sur la côte pales- cits de son appel à la prédication de
tinienne et à Antioche ; toute la seconde est l'Evangile). L'auteur s'applique à montrer
consacrée aux voyages apostoliques de Paul. d'abord que ce que Paul a fait, Pierre l'avait
fait le premier ou du moins entrepris (ainsi de
Auteur. l'évangélisation des païens, inaugurée par le
La tradition désigne Luc, fidéle compagnon baptême de Corneille Ac 10-11; voir encore
de Paul (2 Tm 4,11) ; elle pense reconnaître les nombreuses ressemblances entre gestes et
sa signature dans les «fragments- nous», pré- paroles de Pierre et de Paul). Et puis l'auteur
sents en 16,10-17; 20,5-21,18; 27,1-28,16; montre que ce que Pierre a fait, Jésus l'avait
alors l'auteur du livre semble faire partie des fait (mêmes miracles de Pierre, de Paul, et de
voyageurs dont il raconte l'épopée. Cepen- Jésus), ou l'avait commandé (1,8b).
dant l'œuvre du premier auteur a pu être pro- — Une justification de l'Eglise chrétienne,
longée par le travail d'un disciple. capable de vivre en bonne entente et avec Is-
raël et avec les Romains: les discours de Paul,
Date. contenus dans les derniers chapitres (22-28),
Disciple de Paul, l'auteur montre une indé- notamment les deux derniers récits de sa vo-
pendance vis-à-vis de son maître qui exige un cation apostolique (22,5-16; 26,10-18) veu-
certain éloignement dans le temps. Mais les lent montrer l'attachement de Paul, et donc
destinataires semblent encore proches de des chrétiens, et à Israël et à l'Etat romain.
Paul; son souvenir est tellement présent que — Une explication de la division Eglise-Is-
le but de l'auteur est justement d'en dire la si- raël. Malgré les efforts de Paul, qui com-
gnification. Une date située entre 80 et 95 mence toujours l'évangélisation d'une ville en
semble assez bien convenir. La rédaction s'adressant à la communauté juive réunie à la
première pourrait être proche de 80, et la fi- Synagogue, Israël refuse l'Evangile. Le point
nition, voisine de la fin du siècle. final de ce refus est mispar les Juifs de Rome,
au centre même du monde païen. Ce sera
Sources. donc là, en ce lieu significatif, que Paul, se
Elles sont multiples. Elles proviennent des détournant des Juifs, se tournera définitive-
communautés de Jérusalem et d'Antioche ; de ment vers les païens.
ceux qui accompagnèrent des personnages de
premier plan, tels que Pierre et Paul (ainsi Apport du livre
pour les fragments-nous, cités plus haut). Ce livre montre d'abord la foi de la commu-
Combiner ces sources était difficile ; l'auteur nauté primitive au Christ, établie par sa ré-
a dû choisir, anticiper, dédoubler etc. ;travail surrection «Seigneur» (2,22-36) et «Fils de
d'autant plus ardu que cet auteur voulait Dieu» (9,20). Cette foi est en continuité avec
mettre ces sources au service de sa propre l'ancienne Alliance': Jésus est le nouveau
conception des choses. Moïse (3,22;7,20), le Serviteur de Yahvé dont
parlait le recueil d'Isaïe (8,21) ; sa résurrec-
Discours. tion était annoncée dans le psautier (2,24-31 ;
Ils gardent une fidélité certaine aux thèmes de 13,34-37); l'effusion de l'Esprit Saint est la
la prédication apostolique et aux arguments réalisation de la prophétie de Joël (2,16). La
traditionnels sur lesquels ces thèmes étaient foi est destinée à l'humanité entière, auxJuifs
appuyés, non moins qu'aux formules-types et aux Païens; ainsi s'expriment Etienne (7)
dans lesquelles ils étaient coulés. De plus, et Paul, notamment lors de l'Assemblée de
l'auteur a l'art de prêter à chacun de ses per- Jérusalem (15).
sonnages le discours qui convient aux cir- Celivre montre la vie des premiers chrétiens;
Retrouver ce titre sur Numilog.com

sous l'impulsion du Saint Esprit (dans la pre- NOUVEAUTESTAMENT


mière moitié, seuls les ch. 3 et 12 ne le men- Le grec possède un mot eucharistein qui tra-
tionnent pas), se développe la joie spirituelle duit bien notre «rendre grâces». Pourtant,
et s'accomplissent des «signes» de puissance ; dans les textes dits justement eucharistiques,
la vie sacramentaire se développe autour du les deux termes eucharistia-action de grâces
baptême et de l'Eucharistie (1,5 ; 2,42) ; l'es- et eulogia-bénédiction sont employés indif-
prit de prière et de pauvreté est remarquable féremment l'un pour l'autre (Me 6,41 et 8,6;
(2,42-47). On perçoit un commencement 1 Co 10,16 et 11,24). C'est que le «mémo-
d'organisation ecclésiastique : presbytres, rial» (1 Co 11,25) de Jésus est d'abord parole
prophètes, docteurs (11,30; 13,1). de louange, proclamation reconnaissante du
Les Actes nous renseignent sur la fondation geste de Dieu, comme l'était habituellement
des'Eglises pauliniennes. Paul s'adresse tou- la prière de Jésus (Le 10,21 ; Mt 11,25).
jours aux Juifs en premier lieu, puis aux Prolongeant le rite eucharistique, la prière
païens, utilisant des thèmes adaptés à son au- chrétienne (Col 2,7) se fait «action de grâ-
ditoire (comparer 3,16 et suivants, avec 14,15 ces», louange de Dieu reconnu comme l'Au-
et suivants). On connaît les rapports de Paul teur de choses merveilleuses : le don du salut
avec les autorités civiles: excuses des stra- (Col 1,12; voir 2 Th 1,3; Ph 1,3-5; 1Co 1,4;
tèges de Philippes (16,22.39), comparution Rm 1,8; Col 1,3-4). Ce sentiment re-
devant le proconsul Gallion (18,12), respect connaissant et admiratif, permanent (Col
porté à son titre de cives romanus (22,25-29), 3,17; Ep 5,20; 1Tm21), est suscité par l'Es-
enfih son appel à César. Un précieux rensei- prit qui nous rend conscients de l'adoption fi-
gnement nous est donné sur l'attachement des liale dont nous bénéficions (Rm 8,15-17).
chrétiens à Paul (en particulier à Ephèse: Comblés en Jésus Christ, c'est donc en lui que
20,36-38). nous rendons grâces (Rm 7,25).
La prière reconnaissante de l'Eglise terrestre
se prolonge au ciel où les élus disent à Dieu
ACTION DEGRÂCES leur louange, leur action de grâces, pour le
Règne qu'il a établi enfin (4,9; 7,12; 11,17).
ANCIENTESTAMENT
ADAM
L'Ancien Testament ne dispose pas de mot
particulier correspondant à notre formule Etymologiquement, ce nom est à rapprocher
«action de grâces». Al'endroit où les langues de Edom qui signifie « roux » (Gn 25,25 ;
modernes mettraient le verbe «remercier», 33,16). La Genèse met adam en relation avec
l'hébreu use du verbe «bénir» (Dt 24,13; 2 S adama, la terre (glaise rouge, celle dont on fait
14,22 etc). C'est que l'action de grâces est les briques ?) à partir de laquelle il est « fa-
fondamentalement une bénédiction, donc une çonné » et à laquelle il doit « revenir » (Gn
louange. Le verbe hébraïque, souvent traduit 2,7; 3,19). Le mot est encore à rapprocher de
par «rendre grâces», évoque plutôt l'idée dam, le sang; les récits mésopotamiens de la
d'une proclamation ; il s'agit d'une narration création de l'homme soulignent ce trait du ré-
faite en public d'un geste sauveur accompli par seau sanguin que reçoit l'homme de terre et
Dieu; ainsi en Ps 9,2, la «proclamation (re- qui en fait un vivant, conformément à la
connaissante) du nom de Yahvé» est mise en croyance qui rattache la vie au sang (Lv
parallèle avec «l'énumération de ses mer- 17,11.14) ;la Genèse remplace cette notation
veilles», qui doit être un quasi-synonyme. par celle du « souffle de vie » que Dieu
Une telle proclamation est proche de la communique à l'homme et qui le fait vivre
louange; elle est, à proprement parler, (2,7).
louange. Mais parce qu'elle se réfère plus Adam est d'abord un nom générique à tra-
spécialement aux actes de Dieu, elle a la for- duire par « l'homme » ; la LXXet la Vulgate
med'un récit, d'une narration ; par là, elle se qui le traduisent par un nom propre, à partir
distingue de la louange proprement hymni- de Gn 2,19, réinterprètent le texte. Cette
que qui «décrit» la personne de Celui qui a réinterprétation a une origine très ancienne,
agi. puisqu'elle est déjà le fait de l'antique généa-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

logie ainsi que du texte sacerdotal (P) insérés ADASA


dans la Genèse à partir de 4,25.
Dès sa création, l'homme connaît un bonheur Localité où Judas Maccabée remporta la vic-
qu'il perd par sa propre faute (Gn 2-3), ce qui toire sur le Grec Nikanor en 160 av. J.-C. (1
explique la précarité de sa condition pré- M7,40-49). On célébra cette victoire par une
sente. Par nature, il est supérieur aux ani- fête annuelle, le 13 Adar.
maux auxquels il donne leurs noms (2,20). Il Aujourd'hui Khirbet'Addasa entre Jérusa-
est sexué, formant un couple ; avec la femme, lem et Gabaôn.
il entretient des relations où se mêlent la joie
admirative (2,23), le sens de l'égalité (1,26-
28), mais aussi l'agressivité (3,12), la domi- ADIABÈNE
nation (3,16.20) etc. Les généalogies de la
Genèse lui attribuent trois fils : Caïn, Abel, Pays montagneux dont le nom grec signifie :
Seth (4). « l'impénétrable ». Il était situé à l'est du
L'ensemble de la Bible ignore Adam ; seuls Tigre entre le Grand et le Petit Zab. Il semble
le mentionnent, outre la Genèse, les livres avoir été peuplé de Juifs déportés par les As-
tardifs : 1 Ch 1,1 ; Tb 88 ; Si 17,1 ; 33,10 ; syriens. A l'époque du Nouveau Testament,
40,1 ; 49,16 ; Sg2,23 ; 7,1 ; 10,1. Par contre, une dynastie parthe le gouvernait. Hélène,
les apocryphes juifs utilisent fréquemment son reine d'Adiabène et Izatès son fils, se conver-
personnage pour une réflexion sur l'état ac- tirent à la religion de leurs sujets, ils eurent à
tuel de l'homme et sur la chute primordiale Jérusalem un palais et firent creuser un tom-
qui en est l'explication. Tel d'entre eux, ce- beau, dit Tombeau des Rois, qui est un mo-
pendant, apprend à ses lecteurs à reconnaître nument funéraire remarquable. (Il est au-
en eux-mêmes l'Adam pécheur source de tous jourd'hui propriété de la République
ses maux. Dans le NouveauTestament, Adam française).
est noté comme ancêtre du Christ dont l'hu- Flavius Josèphe et plusieurs récits rabbi-
manité est ainsi soulignée (Le 3,38). Paul éta- niques ont gardé la mémoire de ces princes.
blit un parallèle entre Adam et le Christ ; le
premier est à l'origine de l'humanité péche-
resse, cependant que le second est l'artisan du ADONAÏ
salut des hommes. Ainsi est affirmée l'uni-
versalité de l'œuvre du Christ, qui atteint au- Etym. hébraïque: Mon Seigneur.
tant l'humanité que l'a fait le péché d'Adam, Après le retour de l'Exil, ce nomfut progres-
aux conséquences universelles. Mais la res- sivement substitué, dans la lecture liturgique,
semblance laisse la place à l'antithèse qu'elle à celui de Yahvé, jugé ineffable. Plus tard,
fait d'ailleurs ressortir avec plus de force. Car lorsque le texte fut vocalisé, les voyelles de ce
le Christ, « nouvel Adam » (1 Co 15,45), mot Adonaï (en fait: é, o, a,) furent placées
« homme nouveau » (Ep 4,22-24 ; Col 3,), sous les consonnes du tétragramme sacré:
diffère du premier homme par l'attitude qu'il YHWH.
adopte vis-à-vis de Dieu. Adam était carac-
térisé par la désobéissance, ainsi que par la
mort dont il avait été cause pour tous, tandis ADONIAS
que le Christ est défini par l'obéissance (Rm
5,12-19), et par la vie qu'il apporte pour tous Etym. hébraïque: Mon Seigneur est Yahvé.
(1 Co 15,20-22). La différence de l'œuvre Fils de David et de Hagguith. Aumoment de
vient de la différence des origines : Adam est la veillesse de David, il est le plus âgé de ses
« de la terre », il est « fait âme vivante », ce- fils. Il convoite la royauté et rassemble des
pendant que le Christ est « du ciel », qu'il est partisans, avec l'aide du général Joab et du
« un esprit qui donne la vie »(1 Co 15,44-49). prêtre Abiatar. Ses manœuvres sont dé-
jouées par Natan et Bethsabée. David choisit
ADAR Salomon pour successeur. Le banquet du
couronnement d'Adonias est interrompu. Il
Douzième mois du Calendrier babylonien, se réfugie après de l'autel et Salomon lui ac-
entre février et mars (2 M15,36). corde la vie sauve. Mais Adonas affiche une
Retrouver ce titre sur Numilog.com

dernière prétention à la royauté en deman- l'Exil (Ne 11,30; 2 M12,38).


dant pour épouse Avishag, ultime femme de On retrouve le nom à Id-el-Mya et les restes
David. Bethsabée accepte, mais Salomon de- au Tell Sheikh Madhkur.
vine le sens de cette prétention ; son rival est
mis à mort (1 R 1-2).
ADOUMMÎM(MONTÉE D')
ADOPTION Etym. : les sangs ou: les rouges.
La montée d'Adoummîm était sur la frontiè-
Les disciples de Jésus sont fils de Dieu; ils ne re de Juda et de Benjamin (Jos 15,7 ; 18,17).
le sont pas comme Jésus, le Fils (Jn 1,18; Les anciens topographes la situent sur la rou-
20,17) ; ils le sont par adoption. te de Jérusalem à Jéricho, au lieu-dit Tala' at
L'adoption est le fruit de l'œuvre accomplie ed -Dam, «la Montée du Sang», recon-
par Jésus (Ep 1,5). Parce que le précepte avait naissable à la couleur rouge du sol (Ma'alé
provoqué, chez l'homme, la désobéissance, le Adoummim des Israéliens). La tradition des
péché avait séparé cet homme de Dieu. De- pèlerins y place l'auberge du Bon Samaritain
vant Dieu, l'homme ne pouvait se tenir qu'a- (Le 10,34), dans un ancien poste romain
vec crainte. Mais Jésus a brisé cette opposi- réemployé de siècle en siècle.
tion et réconcilié Dieu et l'homme, si bien que
l'homme se trouve appelé à devenir fils de
Dieu, et à vivre d'une façon correspondant à ADRESSES ÉPISTOLAIRES
cette filiation (Rm 8, 15).
La filiation divine suppose une nouvelle nais- Dans les correspondances gréco-romaines,
sance (cf. Jn 3,5); par elle, nous devenons une adresse contient toujours: le nom (et les
frères du Christ (Rm 8,29). Pénétrés de l'Es- qualités) du rédacteur, ceux du destinataire,
prit artisan de notre être nouveau, nous pro- un souhait de politesse. Le tout est rédigé très
nonçons le nom divin, non plus avec crainte, brièvement, par exemple :«M. Tullius Cicero
mais avec une réelle affection filiale (Ga 4,6). Q. Metello Celeri salutem dat. »
Cette attitude est le meilleur signe de notre Dans le Nouveau Testament, les lettres apos-
renouvellement : nous sommes bien «enfants toliques commencent par une adresse sem-
de Dieu» (Rm 8, 16; 1Jn 3,1-2). blable, où les qualifications et les vœux com-
Pourtant, ce que nous sommes n'est pas plei- portent toujours une note chrétienne (Je 1,1).
nement manifesté; le don de l'adoption n'a Mais Paul développe volontiers les adresses
pas encore produit sa pleine efficacité ; pour de ses épîtres, qui deviennent des résumés de
la peine de la «création» qui «aspire à la ré- théologie (Rm 1,1-7), des affirmations per-
vélation des fils de Dieu» (Rm 8,19), et pour sonnelles (Ga 1,1-5), des résumés de spiritua-
la nôtre, à nous qui «gémissons dans l'attente lité chrétienne,(1 Co 1,1-3).
de la rédemption de notre corps». C'est lors
de notre résurrection qu'apparaîtra la mer-
veille de notre filiation (Rm8,23). Car la par- AFEQ
ticipation à l'héritage se déduit de la commune
filiation; «fils avec» le Christ, nous serons Etym. : source jaillissante.
aussi «héritiers» avec lui (Rm 8,17; Ga 4,7). Nom commun de plusieurs villes anciennes:
1. Ville cananéenne en Sharôn (Jos 12,18). Au
temps des Philistins, elle sera leur point de
ADOULLAM rassemblement à deux reprises (1 S 4,11;
29,1). L'arche d'Alliance y est prise.
Ville cananéenne située au nord-ouest d'Hé- C'est aujourd'hui le tell de Rasel Aïn, ou
bron (Jos 12,15). Au temps où les Philistins Rosh haayîn, à la source du Yarkôn.
envahissaient la région, David trouva refuge 2. Ville araméenne à l'est du lac de Tibéria-
dans une grotte des environs (1 S 22,1 ; 2 S de, où Ben-Hadad rassemble ses troupes
23,13). Laville était comptée dans le Bas-Pays contre Israël (1 R 20,26.30) et où Joas d'Is-
de Juda (Jos 15,35) et fut fortifiée par Ro- raël remportera plus tard des succès (2 R
boam (2 Ch 11,17). Elle fut réhabitée après 13,17).
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Aujourd'hui Fîq dans le Gaulân. est rattachée au nom d'un puits ; l'étymologie
3. Ville cananéenne proche d'Akko habitée populaire, qui prétend expliquer le nomde ce
par la tribu d'Asher: Tell Kurdane, près d'un puits, veut souligner le fait que Dieu ne ces-
Ras-el -Ain. sait de «voir» le drame et demeurait donc tout
proche.
En Ga 4,21-31, Paul se sert d' Agar, ser-
AFFRANCHI vante, esclave rejetée, mère d'un fils né de la
seule relation charnelle: Ismaël, le persécu-
L'ancien esclave, devenu libre, demeurait at- teur d'Isaac, l'ancêtre de ces Arabes dont le
taché à celui qui l'avait libéré.Pour ce motif, territoire porte le Sinaï, pour caractériser
l'esclave, devenu chrétien par le baptême, est «allégoriquement» la Synagogue; il la dis-
désormais libéré, mais il est aussi, du même tingue ainsi de l'Eglise, représentée par Sara,
coup, rattaché, tel un affranchi, àcelui qui l'a femme libre, mère de l'enfant promis par
délivré: Jésus Christ (1 Co 7,22). Dieu, rattachée à la Jérusalem d'en-haut,
La synagogue, dite «des Affranchis» (Ac 6,9), persécutée mais finalement héritière.
devait servir aux descendants, libres dé-
sormais, des Juifs vendus jadis en esclavage
par Pompée, après la prise de Jérusalem (62 AGGÉE
av. J.-C.).
Etym. hébraïque: la fête.
C'est le 10emedes 12 «petits prophètes».
AGAPÈ Son livre comprend: 1,1-15: Exhortation in-
vitant à achever la reconstruction du Temple.
Transcription française du mot grec signifiant Commencée aussitôt après le retour des pre-
«amour-charité». Ce mot désigne, chez Ju- miers rescapés de Babylonie (538; cf. Esd 3,1-
de, seul à l'employer de tout le Nouveau Tes- 6), le travail avait été interrompu. Les cala-
tament (v. 12), un repas destiné à traduire et mités agricoles sont la conséquence de cette
à favoriser la charité mutuelle ou la commu- lenteur. L'intervention du prophète fut écou-
nion des cœurs. Ce genre de repas se prati- tée et les travaux reprirent.
quait dès les origines du christianisme (Ac 2,1-9: Le nouveau temple n'a pas les dimen-
2,42.46); le monde ambiant en avait d'ana- sions du précédent ; il est pourtant plus glo-
logues. En fin de semaine, les communautés rieux. C'est que Yahvé va soumettre les Na-
yjoignaient l'Eucharistie (Ac 20, 7-9; cf. 1.Co tions, qui viendront apporter leurs richesses
11,17-35; Didaché IX-X). et embellir la demeure.
2,10-14: Sur une consultation de prêtres, af-
firmant que l'impureté est plus contagieuse
AGAR que la pureté, Aggée conclut à l'impureté de
la nation qui vient présenter ses offrandes.
Esclave égyptienne de Sara femme Allusion à la participation des Samaritains au
d'Abraham. Sa maîtresse, sans enfants, donne culte de Jérusalem (Esd 4,1-5) ?
Agar comme épouse à Abraham, conformé- 2,20-23: Dieu va intervenir ; il modifiera l'or-
ment aux prescriptions du code de Ham- dre actuellement établi dans le monde et il
murapi. Agar a un fils, mais cette maternité établira Zorobabel comme successeur de la
provoque la jalousie de Sara, qui obtient de dynastie.
son mari le renvoi d'Agar, contrairement à ce Rien ne transparaît de la personnalité de
même code qui prévoyait cependant le châ- l'auteur. Seul demeure son message. C'est une
timent de l'esclave irrespectueuse. L'anec- invitation adressée à la communauté des ra-
dote est racontée deux fois en Gn 16et 21. Le patriés, pauvres, d'une ferveur attiédie, en
doublet est probable, bien que Agar revienne proie au découragement et aux vexations des
auprès d'Abraham, dans l'un des récits, alors voisins, à «comprendre les signes du temps».
qu'elle reste au désert dans l'autre. En Gn La pauvreté est à mettre en relation avec la
21,15-19, la scène du désert est racontée avec tiédeur. L'ébranlement des Nations indique
un pathétique sobre et très humain, qui en fait l'intervention de Dieu dans l'Histoire; c'est
un merveilleux récit. En 16,11-14, l'anecdote l'annonce de la communication prochaine des
Retrouver ce titre sur Numilog.com

dons promis par tous les prophètes: la paix dans le troupeau depuis la pâque précédente,
(2,9), la prospérité (2,19), les richesses du les bergers font un geste de déférence à l'é-
monde (2,7-9), et la présence d'un témoin ac- gard de leur Dieu et sollicitent son aide pour
tif du salut de Dieu, le davidide Zorobabel. faire face aux dangers menaçants: fragilité des
brebis mères et des jeunes agneaux, dépla-
cements incertains etc.
AGNEAU La célébration a lieu après le coucher du so-
leil: la chaleur tombée pousse les bergers à
L'agneau est mentionné dans l'Ancien Tes- rassembler leurs troupeaux et à se réunir en
tament surtout comme victime sacrificielle. Sa famille. La victime est rôtie, puisque les ber-
chair est un mets de choix (Dt 32,14; Am6,4). gers ne se chargent pas de matériel de cuisine.
L'agneau est symbole d'innocence (Is 53,7), Elle sera mangée tout entière: rien ne doit
de fragilité (Ps 119,176; Os 4,16). Les fa- réster et le lieu du campement sera laissé par-
milles s'attachent à l'agneau du troupeau (2 S faitement propre. Les bergers prennent part
12,3-4). au repas dans la tenue qui est la leur, celle de
Le titre: Agneau de Dieu, est appliqué à Jé- voyageurs prêts à partir pour les grands dé-
sus par Jean Baptiste, en Jn 1,29-36. Ce titre placements annuels. Ils mangent l'agneau
peut rassembler l'image de l'agneau pascal, aromatisé d'herbes amères trouvées au ha-
appliquée à Jésus en Jn 19,36 (1 Co 5,7), et sard de la steppe, et accompagné de galettes
celle du Serviteur de Yahvé (Is 53,7), égale- cuites sur une pierre brulante ou une plaque
ment appliquée à Jésus (Ac 8,32 etc.).Cette de métal chauffé.
combinaison de deux images pourrait être la Les os ne sont pas brisés, sans doute parce que
conséquence d'une traduction fautive, mais les os sont considérés comme une partie es-
peut-être voulue, de l'araméen talya, qui si- sentielle de l'homme et le siège de son prin-
gnifie et l'agneau, et le serviteur. 1Pcompare cipe vital (Ps 34,21; 31,11; 32,3; 51,10; Lm
le Christ à un agneau, victime sacrificielle ou 3,4; Ez 37).
victime pascale. Enfin, rite essentiel, le sang est répandu sur
Le thème de l'agneau est surtout utilisé par les piquets des tentes ; à cause de l'énergie vi-
l'Ap. Il est «immolé» (5,6-12; 13,8); son sang tale qui lui est propre, le sang va éloigner
apporte le salut (7,14; 12,11). Surtout, l'a- toutes les forces mauvaises qui hantent l'en-
gneau est représenté glorieux; il est sur le tourage ; ainsi gens et bêtes seront protégés.
trône (5,8.12-13; 7,9-10; 15,3; 22,1.3), irrité C'est en application de ce motif que le sang
(6,16), victorieux de ses ennemis (17,14); il de l'agneau pascal est dit (Ex 12,13) préser-
est le juge qui détient le livre de vie (13,8; ver les Hébreux du «fléau destructeur»:
21,27) ;' il peut seul ouvrir le grand livre des termes imagés qui décrivent ici Yahvé venant
oracles de l'Ancien Testament (5,9). Cet «frapper le pays d'Egypte».
agneau immolé et glorieux est l'image de Jé-
sus, mis à mort et glorifié, dont la gloire est le
fruit de la mort. Les disciples de Jésus sont des AGONIE DEJÉSUS
agneaux, selon Jn 21,15; Pierre est leur pas-
teur. Ce titre désigne couramment la scène entière
du jardin de Gethsémani (Me 14,32-42). Il
convient spécialement à ce que rapporte Le
AGNEAU PASCAL 22,43-44.
Ces versets de Le manquent dans plusieurs
La signification primitive du rite de l'agneau onciaux, dont l'Alexandrinus et le Vaticanus.
pascal ne se comprend bien qu'en référence à Onpeut expliquer cette omission par un scru-
la vie de ces pasteurs qu'étaient les ancêtres pule théologique. Au début du IVe siècle, le
des Hébreux. passage servait d'argument scripturaire aux
La fête est célébrée au début du printemps, adversaires de la divinité de Jésus.
au temps où les brebis mettent bas, où le lait Quant au mot agônia, présent en Le 22,44, il
devient plus abondant et où va commencer la île signifie pas «agonie» au sens strict, mais
transhumance. Temps de richesse, mais aussi «angoisse», «détresse», ou mieux: «com-
de fragilité. En offrant l'une des bêtes nées bat».
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Car au «Mont des Oliviers», Jésus engage un AHITOFEL


combat et se conduit en modèle de tous les
chrétiens que leur fidélité à Dieu poussera à Trahissant David, il prit le parti d'Absalom,
engager de durs combats (cf. Etienne, Ac révolté contre le roi, son père. Il lui conseilla
7,55-60). de poursuivre immédiatement David en fuite
L'angoisse du combattant est telle qu'elle re- (2 S 16,21-17,1-4). Le conseil contraire de
tentit sur son corps. Il est vrai que la «sueur Houshaï, tout dévoué à David, ayant pré-
de sang» pourrait bien être reprise à ce com- valu, il se pendit (2 S 17,23). La Bible ne
mentaire rabbinique selon lequel le Rocher connaît pas d'autres suicides motivés par le
de l'Exode avait laissé couler de l'eau et du désespoir; elle cite cependant des guerriers qui
sang (cf. Jn 19,34). Pour soutenir le combat- ont préféré se donner la mort plutôt que de
tant héroïque, Dieu lui envoie, comme il l'a- tomber aux mains de leurs ennemis: Abimé-
vait fait à Elie dans des circonstances analo- lek (Jg 9,54), Saül (1 S 31,4-5), Omri (1 R
gues (1 R 19,5-7), le secours d'un «ange du 16,18), Razis (2 M14,41-46).
ciel».
AHIYYA
AHIKAR
Etym. hébraïque: Yahvé est mon frère.
Personnage légendaire qui aurait vécu au Ceprophète de Silo poussa Jéroboam à se ré-
VIlle siècle av. J.-C., et qui serait le neveu du volter contre Salomon. En lui remettant dix
Tobit biblique (Tob 1,21-22;2,10 ;11,18). des douze morceaux dont il avait découpé son
Chancelier de Sennakérib et d'Asarhaddon, manteau, il lui promettait que dix des douze
il est le héros d'un conte babylonien intitulé tribus suivraient sa révolte (1 R 11,29-39).
Sagesse d'Ahikar, qui comprend une narra- Ahiyya se faisait ainsi le porte-parole de
tion et un recueil de maximes. Ce conte eut groupes prophétiques mécontents du laxisme
une très grande vogue dans tout le Proche religieux auquel s'était abandonné Salomon.
Orient. Les Juifs d'Eléphantine l'avaient re- Leur insatisfaction rejoignait celle du peuple
copié pour leur usage et il nous en est venu révolté par l'absolutisme croissant du pou-
un exemplaire sur papyrus, en araméen. Il en voir. Jéroboam, traqué par la police de Sa-
existe également d'autres recensions en lomon, dut s'enfuir. Plus tard, devenu roi des
d'autres langues. Le livre de Tobit a gardé tribus du Nord, à Tirça, il fut jugé sévère-
certains traits de l'histoire d'Ahikar ; celui du ment par Ahiyya. La maladie d'un fils du roi
Siracide offre, dans certaines de ses maximes, donna au prophète l'occasion d'annoncer la
des ressemblances avec «la Sagesse fin violente de la dynastie de Jéroboam (1 R
d'Ahikar». 14,1-16). ,
Le nom d'Ahiyya est porté par huit autres
personnes de l'Ancien Testament notamment
AHIMELEK par un prêtre de Silo (1 S14,3.18) ; un scribe
de Salomon (1 R4,3) et le père de ce Baesha
Etym. hébraïque: (Dieu), mon frère, est roi. qui tua Nadab, roi d'Israël et fils de Jéro-
Prêtre du sanctuaire de Nov, il accueillit et boam, régna à sa place et extermina la mai-
soutint David fugitif. Dénoncé par Doëg, son de Jéroboam (1 R 15,27-30).
l'Edomite, il fut exécuté par Saül (1 S21-22).
Son fils, Abiatar, avait eu le temps de se ré- AHURAMAZDA
fugier auprès de David.
Etym. indo-iranienne: Seigneur sage.
AHIRAM Ce dieu suprême de la religion iranienne, est
encore appelé Ohrmuzd ou Ohrmazd. Il était
figuré dans un disque ailé. Cefut, semble-t-il,
Roi de Byblos, qui vécut vers 1100 av. J.-C. la principale divinité des Achéménides, ou
Son sarcophage porte une inscription en an- empereurs perses. Il est vraisemblable que
ciennes lettres phéniciennes. Cyrus avait reconnu certains de ses attribu-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

tions en Yahvé, le Dieu d'Israël (Esd 1,2-4). l'offrande des premiers-nés à la sortie
Dans la religion zoroastrienne, Ahura Mazda d'Egypte et à la 10eplaie (Ex 12,29-34). Jésus
est le créateur du monde, qui est bon, et de fut consacré à Dieuconformément à la loi des
la lumière. Il délègue ses pouvoirs aux premiers-nés (Le 2,22-24).
Amesha Spenta, sortes d'archanges de l'ar-
mée céleste. Ils sont en lutte contre Ariman
et le monde des ténèbres. AÏNON
Etym. hébraïque: les sources.
AÏ Undes endroits oùJean Baptiste baptisait (Jn,
3,23). On le cherche souvent en pays sama-
Etym. hébraïque: la ruine. ritain, dans la plaine au sud de Scythopolis.
Selon la Bible, ce fut une ville royale cana-
néenne qui s'opposa un moment à la montée
de Josué, de la plaine de Jéricho vers la mon- AIRE
tagne (Jos 7 et 8).
Les indications topographiques convergent sur Surface plane, au sol durci, où se fait le bat-
Et Tell, où se trouve en effet une ruine consi- tage des récoltes (Rt 3,2). Elle peut aussi ser-
dérable déjà ancienne à l'époque de la vir àdes rassemblements de deuil (Gn 50,11),
conquête israélite : un établissement du ou à des fêtes religieuses (2 S24,18).
Bronze ancien, ruiné vers 2.000 av. J.-C.
Faute d'une meilleure hypothèse, on peut
supposer que les Israélites de la région assi- AKHAB
milèrent une tradition locale sur la conquête
de cette cité. Septième roi d'Israël (875-853). Fils d'Omri,
il épousa Jézabel, fille d'Ittobaal, roi de Tyr.
Son nom est attaché: à l'introduction en Is-
AÎNESSE (DROIT D') raël des cultes phéniciens; à la persécution des
fidèles de Yahvé (1 R18,13); à l'assassinat de
«Prémices de la virilité» de son père, l'aîné a Nabot, qu'accompagne pourtant un tardif re-
une position privilégiée (Gn 49,3). Il tient la pentir ( 1R21,27) ; à la réunion du Carmel (1
première place parmi ses frères, succède à son R 18); à la perfide consultation de Michée-
père à la tête de la famille et reçoit une double ben-Yimla (1 R 22). Sous son règne, on en-
part d'héritage (Dt 21,15-17). Dans les cas de registre des victoires contre Ben-Hadad II, roi
jumeaux, est l'aîné celui qui naît le premier de Damas, en 858-857 (1 R 20), des com-
(Gn 38,27-30). L'aîné peut perdre ou aban- mencements de succès contre Moab, mais
donner son privilège (Gn 49,3-4; 25,29-34). aussi la perte de Madaba, vers 855 (stèle de
Les auteurs pensent que Dieu ne se laisse pas Mésha). Réconcilié avec le roi de Damas, il
enchaîner par cette loi et que son choix peut entre, avec lui, dans une alliance contre
se porter sur le cadet. Il ne leur déplaît donc l'Assyrie et prend part à la bataille de Qarqar
pas (mais voir Dt 21,15-17), surtout s'ils bé- (853). Il meurt au cours d'une expédition
néficient de cette préférence, qu'Isaac passe contre la ville de Ramoth, en Transjordanie
avant Ismaël (Gn 21,10), Juda avant Ruben (1 R22). Auparavant, il avait établi une paix
(Gn 49,10), Salomon avant Adonias (1 R durable avec le royaume de Juda et marié sa
1,17). Déjà Jacob avait été préféré à Esaü (Gn fille Athalie avec Yoram, fils de Josaphat, roi
25,33) ; Paul voit là (mais déjà Ml 1,2-3) l'i- de Jérusalem (2 R8,18).
mage d'une certaine priorité accordée, dans
la communication de l'Evangile, aux païens
par rapport aux Juifs (Rm 9,9-13). AKHAZ
Selon les plus anciens témoins, les premiers-
nés appartiennent à Dieu (Ex 22,28-29; 34,19- Etym. hébraïque : Yahvé prend (par la main
20), ceux de l'homme sont rachetés (Ex 13,13, pour conduire) ; forme abrégée de Yoakhaz.
etc.). 12ème roi de Juda (736-716).
Les textes (Ex 13,14-15; Nb 3,13) rattachent Du point de vue politique extérieure, dès le
1
Retrouver ce titre sur Numilog.com

début du règne, c'est la guerre syro-éphraï- laissa partir sans dommages et il se réfugia au
mite (736) parce qu'il ne voulait pas se liguer désert de Juda (1 S21,11-16). C'est à la suite
avec les Syriens et les Israëlites contre du voyage qu'il fit, pour récupérer des es-
l'Assyrie. Malgré les objurgations d'Isaïe, il claves réfugiés auprès d'Akish, que Shiméï fut
appelle à son secours Tiglath Piléser III dont condamné à mort par Salomon (1 R2,36-36).
il devient le vassal et à qui il doit payer un
lourd tribut.
Au même moment, les Edomites s'emparent AKKO
du port d'Elat, sur la mer Rouge; il nepourra
jamais être reconquis. L'un des rares ports naturels de la côte de Pa-
Du point de vue religieux, Akhaz fut syncré- lestine. Cette ville est mentionnée dans les
tiste. Au début de la guerre de 735, il sacrifia lettres de Tell-Amarna et sur le prisme de
son fils aîné à Moloch, en le faisant brûler vif Sennakhérib. Elle était revendiquée par la
à Tofeth, dans la vallée de la Géhenne (2 R tribu d'Aser qui ne réussit jamais à s'en em-
16,3). Un peu plus tard, il fit installer dans le parer (Jg 1,31). Dans toute l'Antiquité, la vil-
temple de Jérusalem un autel assyrien à la le appartint à la Phénicie.
place de l'autel des holocaustes. Aussi le Livre A l'époque hellénistique, Ptolémée Phi-
des Rois le juge-t-il sévèrement (2 R 16,10-18) ladelphe l'agrandit sous le nomde Ptolémaïs.
et plus encore le Livre des Chroniques, qui Elle fut conquise par Antiochus III en 219 av.
ajoute qu'il mit en pièces les ustensiles du J.-C., et devint un chef-lieu de la monarchie
Temple, ferma ses portes et se fit des autels à séleucide (1 M10, 57-58; 11,20-24; 12,41-48).
tous les coins de rue de la ville (2 Ch 28,24- En 47 ap. J.-C., la ville reçut une colonie de
25). vétérans romains et prit le nom de Colonia
La date de sa mort est incertaine. Il n'aurait Claudia Ptolémaïs. Saint Paul y passa une
pas été enterré dans le tombeau des rois, mais journée en revenant de voyage (Ac 21,7).
dans la Cité (2 Ch 28,27). C'est aujourd'hui Akko (arabe Akkâ), en
français Saint-Jean-d'Acre.
AKHAZIAS
AKOR
Huitième roi d'Israël (853-852), fils et succes-
seur d'Akhab. Estropié, à la suite d'une chute, Etym. hébraïque: malheur.
il envoya consulter le dieu Baal-Zéboub, dans La vallée ou plus exactement la plaine en-
la ville philistine d'Accron. Mais le prophète caissée d'Akor est un point de repère sur la
Elie intervint et fit savoir au roi qu'à cause de frontière entre Juda et Benjamin (Jos 15,7).
son geste d'impiété, il ne se relèverait pas de Son nom est rattaché au supplice d'Akân qui
son accident (2 R 1,1-8). fit le malheur d'Israël (Jos 7,24-25). Dans une
- Sixième roi de Juda (841), fils de Yoram et prophétie de salut, Osée annonce que le Val
d'Athalie. Appelé aussi Yoakhaz, d'après son d'Akor sera une porte d'espérance (Os 2,17).
nomd'intronisation, il combattit avec Yoram On a proposé la plaine encaissée de la Bu-
d'Israël contre Hazaël de Damas. Blessé au qei'a, dans le Désert de Juda, qui est un che-
combat, il dut se replier sur la ville de Yirzéel min entre Hébron et Jéricho.
(2 R 8,25-29). C'est alors qu'éclata, suscitée
par les prophètes, l'insurrection de Jéhu.
Blessé gravement par les conjurés, Akhazias AKRA
se réfugia à Méguiddo, où il mourut, peu
après (2 R 9, 11-29). Etym. grecque: sommet.
Certains traducteurs, exégètes et historiens,
conservent ce nom grec de la Citadelle cons-
AKISH truite en face de Jérusalem sous le règne
d'Antiochos Epiphane (1 M1,33-35). Elle fut
Roi philistin de Gath, chez qui David chercha le refuge des Juifs hellénisés jusqu'à sa prise
refuge. Devant l'opposition des officiers de la par Simon Maccabée (1 M13,49-51).
cour, David eut peur et simula la folie. On le Elle était située dans la ville haute, enface du
Retrouver ce titre sur Numilog.com

temple, quelquepart dansle QuartierJuifré- Veuve pour la seconde fois, elle fut reine
cemmentreconstruit, mais sesrestes n'ont pas pendant 9 ans, de 76 à 67 av. J.-C. Elle dési-
été retrouvés. gna comme grand prêtre son fils Hyrcan II,
mais s'entendit avec les Pharisiens qu'elle in-
troduisit au Sanhédrin et laissa développer
AKRABATÈNE leur influence dans le peuple. Son règne fut,
pour Israël, un repos indispensable.
Région où Judas Maccabée combattit les Idu- Mais après elle, ses fils Hyrcan II et Aristo-
méens (1 M5,3). Il faut rapprocher son nom bule II se disputèrent la royauté.
de la Montée des Aqrabbîm ou des Scor-
pions, quelque part au sud-ouest de la mer
Morte (Nb 34,4). ALEXANDRE
Dans Flavius Josèphe et Eusèbe de Césarée :
l'une des montées entre la plaine du Jourdain Nom de plusieurs rois et princes des familles
et la montagne de la Samarie, aujourd'hui le asmonéenne et hérodienne. Il signifie en
village d'El Aqrabeh. De là diverses confu- grec : « courageux, protecteur », on a pro-
sions anciennes et récentes. posé d'y voir l'équivalent phonétique ap-
proximatif de l'hébreu Eléazar : « Dieu pro-
tège », on pourrait même y trouver une
ALBINUS allusion au titre messianique : El Gibbor :
Dieu-héros (Is 9,5).
Procurateur de Judée, de 62 à 64, ap. J.-C.
Homme d'argent, il fit retomber le pays dans
l'anarchie, alors que son prédécesseur, Por- ALEXANDRE BALAS (150-145)
cius Festus, avait commencé à lui rendre la
stabilité. Fils d'Antiochus IV, ce roi séleucide est éga-
lement connu sous le nom d' Epiphane (1 M
10,1).
ALEP (MANUSCRIT D') Dès 152, il s'établit à Ptolémaïs, comme allié
du roi d'Egypte Ptolémée VII, maître de la
Le plus ancien manuscrit complet de la Bible mer (1 M10,1). Il s'allie à Jonathan Macca-
hébraïque, écrit par les soins du Rabbin Aa- bée qui le soutient contre Démétrius Ier;
ron ben Moshèben Asher et représentant l'é- vaincu et tué en 150 (1 M10,46-50), Alexan-
tat le plus pur de la tradition. Il date du début dre devient alors le gendre de Ptolémée (1 M
du Xe siècle de notre ère et fut longtemps 10,51-66).
conservé à la synagogue d'Alep. Mais, en 148/147, il est attaquéparDémétrius
Le manuscrit est actuellement à Jérusalem et II (fils du précédent) qui envoie une armée sur
doit servir de base à une nouvelle édition de la côte de Palestine. Jonathan Maccabée,
la Bible hébraïque. Les éditions scientifiques vainqueur, exerce des représailles contre Azot
en usage aujourd'hui dérivent d'une copie (1 M10,67-89). Ptolémée prend alors la dé-
ancienne conservé à Léningrad. fense de l'hellénisme, occupe la plaine de Pa-
lestine avec ses propres troupes, rompt avec
Alexandre Balas et s'empare d'Antioche oùil
ALEXANDRASALOMÉ se fait couronner. (1 M11,1-13). Alexandre,
réduit à la fuite, est bientôt assassiné.
Veuve d'Aristobule Ier, elle épousa son beau-
frère Alexandre Jannée, conformément à la
loi du lévirat mais contrairement aux lois des ALEXANDRE LA
' SMONÉEN
grands prêtres (Dt 25,5-10 ; Lv21,13-14, nous
ignorons comment le cas était résolu par les Fils d'Aristobule II, il fit une tentative contre
légistes). Son double nom, grec et hébreu, et son oncle Hyrcan II en 58 av. J.-C. réussis-
son rôle politique, donnent à penser qu'elle sant à rallier plusieurs forteresses mais arrêté
était de noble famille: asmonéenne ou sado- par les forces du proconsul Gabinius. Il
cide ? épousa néanmoins sa cousine germaine
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Alexandra l'Asmonéenne, fille d'Hyrcan II, tassé jusque-là dans les trésors inutiles des rois
dont il eut deux enfants : Aristobule II et perses.
Mariamne Ire.
ALEXANDRE(FILS D'HÉRODE)
ALEXANDRE LEGRAND Premier fils d'Hérode le Grand et de Ma-
riamne Ierl'Asmonéenne, il était tout désigné
Alexandre de Macédoine vécut de 356 à 323. pour le trône. Néd'une mère juive, il était in-
Il était fils de Philippe qui avait imposé son contestablement Juif, suivant une règle
autorité à la Grèce, et implanté en Asie une connue à l'époque rabbinique et encore en
tête de pont. vigueur de nos jours (elle est sous-jacente à
Monté sur le trône à 19 ans, Alexandre s'en- l'histoire de Timothée disciple de Paul et de-
gage presque aussitôt à la conquête de l'em- vait être déjà dans les mentalités sinon dans
pire perse. Deux victoires lui livrent l'Asie les textes, Ac 16,3).
mineure et la Syrie : le Granique en mai 334 Alexandre était donc l'héritier présomptif du
et Issos en novembre 333. Tyr et Gaza sont trône, devant son aîné Antipater III, fils de la
les seuls centres de résistance emportés grâce Grecque Doris. Cela suffisait pour que les
aux machines de siège des ingénieurs grecs. plaintes et les oppositions se réunissent au-
L'année 331 est occupée par un séjour en tour de lui, il finit par tomber sous les soup-
Egypte où Alexandre se fait reconnaître fils çons de son père qui le fit mettre à mort en 7
d'Amon-Zeus et fonde Alexandrie : double av. J.-C.
aspect de sa personnalité et de son œuvre. Dès
l'automne 331, il entre en Iran à Gauga-
mèles, sur la route entre Ninive et Ecbatane. ALEXANDREION
Le roi de Perse Darius III Codoman s'enfuit
dans sa capitale où ses propres sujets le met- Forteresse des Asmonéens où la reine
tent à mort. Alexandra conservait ses trésors. Aristobule
Alexandre et son armée traversent, en II s'y réfugia dans sa lutte contre Pompée;
combattant et en faisant des alliances, l'Iran, Alexandre, son fils aîné, la reconquit lors de
l'Asie centrale, l'Afghanistan et le Pakistan son retour en Judée (58 av. J.-C.). Elle servit
actuels. En 325, une armée épuisée revient à de résidence surveillée à Alexandre et à sa fille
Babylone à travers les déserts qui bordent le Mariamne, tandis qu'Hérode se rendait à
golfe Persique. Rhodes auprès d'Octave.
C'est à Babylone qu'Alexandre meurt, en 323, C'est aujourd'hui la montagne Qarn Sarta-
épuisé lui-même, dans des conditions que beh, à la jonction de la plaine du Jourdain et
certains historiens ne jugent pas claires. du Wadi Farah (Nahal Tirça).
TIfut une personnalité complexe, violent mais
rarement cruel ou destructeur. Les historiens
antiques nous le montrent hanté par les épo- ALEXANDRE JANNÉE
pées d'Homère et les mythes de l'Egypte, sans
doute à juste titre. Mais Alexandre fut aussi Grand prêtre asmonéen, fils d'Hyrcan 1" ; son
un esprit rationnel : maître en stratégie et en nom hébreu était Yannaï, diminutif de Jo-
tactique, il sut adapter son armée aux vastes nathan. Il succéda à son frère Aristobule Ier
espaces de l'Asie sans renoncer à la supério- et régna de 103 à 76 av. J.-C. Ses monnaies,
rité technique de la Grèce. Il contraignit ses en bronze, montrent qu'il prit le titre de roi
sujets à rompre avec leurs routines et leurs des Juifs, sans aucun droit héréditaire. Déjà
fiertés locales et ses épousailles avec une fille contestable comme grand prêtre, Jannée
de Darius III eurent valeur exemplaire. s'exposait ainsi à de graves critiques.
Plus de 70 cités grecques, fondées, peuplées Il n'est pas douteux que les Pharisiens se
ou assimilées, devinrent des centres de dif- soient opposés à lui et n'aient subi ses repré-
fusion du savoir-faire et de la culture, en sailles, mais on ne peut se fier au chiffre de
même temps qu'elles formaient un réseau victimes transmis par Flavius Josèphe. Eux,
commercial et bancaire où circulait l'or, en- de leur côté, réussirent à soulever le peuple :
Retrouver ce titre sur Numilog.com

en pleine Fête des Tentes, le grand prêtre fut tion de l'ordre du million. Elle bénéficiait de
lapidé avec les fruits portés en proces- la richesse agricole de l'Egypte, drainée par
sion. D'après l'archéologie de Qumrân, les une administration efficace héritée des pha-
Esséniens vécurent en paix dans leur désert, raons, d'une main-d'œuvre inépuisable de tâ-
sans doute du fait qu'ils n'essayaient pas d'in- cherons, mais aussi d'un artisanat de premier
fluencer la masse. Jannée garda aussi de bons ordre où le savoir-faire de la Grèce pouvait se
rapports avec les Sadducéens. réunir à celui de l'Egypte.
Il n'avait pas la figure que des Juifs pouvaient Ouverte sur la Méditerranée, Alexandrie
souhaiter de la part d'un roi-prêtre. Prenant communiquait avec la mer Rouge par le Nil
à son service des mercenaires étrangers, il se et le vieux canal des Pharaons. Son commerce
lança en des guerres qui l'opposèrent aux roi- pouvait atteindre l'Arabie et même l'Inde.
telets du voisinage et qui se doublèrent par- Les Grecs, habitués de longue date à fré-
fois de luttes intestines entre Juifs. Mais il se- quenter l'Egypte, affluèrent donc à Alexan- '
rait difficile de peser le poids réel de ces drie. Des Phéniciens et des Syriens en firent
aventures : les chiffres de Flavius Josèphe autant, des Juifs également. ^
n'ont guère de valeur et l'extrême rapidité des Dès après la mort d'Alexandre, Ptolémée fit
mouvements de troupes qu'il raconte sup- d'Alexandrie sa capitale. En vrai souverain
pose qu'elles étaient assez peu nombreuses hellénistique, il voulut en faire une nouvelle
pour trouver tout leur ravitaillement sur leur Athènes et ajouter à la richesse la gloire de la
axe de marche. culture.
Au total, ce règne de 27 ans se solda par de
larges agrandissements : le territoire juif s'é- LEMUSEEETLABIBLIOTHEQUE
tendit de l'Idumée au sud à la Galilée au nord,
toucha largement la Méditerranée, et dé- La plus grande bibliothèque du monde anti-
borda à l'est du Jourdain depuis le lac de Ga- que finit par contenir plusieurs dizaines de
lilée jusqu'à la mer Morte. Pour la première mille volumes. Le Musée (que nous appelle-
fois depuis David et Salomon, le pays des rions Académie ou Université) attira les
Douze tribus était à peu près réuni. meilleurs esprits du monde hellénistique. Ci-
Alexandre Jannée mourut en 76 av. J.-C., tons quelques noms restés célèbres : Euclide
laissant le pouvoir à sa veuve Alexandra Sa- le mathématicien, Hipparque l'astronome, qui
lomé. réunit les observations des Chaldéens et fit
plusieurs découvertes, Aristarque, astro-
nome également, qui proposa de situer le So-
ALEXANDRIE D'ÉGYPTE leil au centre du monde ; Eratosthène qui
comprit que la Terre est ronde et qui en me-
Capitale intellectuelle et économique du sura le rayon d'une manière correcte. A l'é-
monde hellénistique, Alexandrie fut fondée poque romaine, Claude Ptolémée fit une syn-
dès 331, pendant le séjour d'Alexandre le thèse astronomique qui laissait la Terre au
Grand. Un peu en marge du Delta, la ville centre du monde mais qui permettait de cal-
pouvait être reliée au Nil par un canal et lar- culer les mouvements apparents du Soleil, de
gement approvisionnée en eau. Son port, la Lune et des planètes. Il posa également, et
vaste et sûr, abrité par l'île de Pharos (au- réalisa en partie, le programme d'une géo-
jourd'hui reliée à la terre) permettait aux na- graphie donnant les positions des villes et des
vires de sortir vers l'est ou l'ouest, quel que montagnes en latitude et longitude.
fût le vent. Il était signalé au loin par unphare Dans ce que nous appelons les sciences phy-
qui passa pour l'une des merveilles du monde siques, Archimède étudia à Alexandrie avant
et que les nations maritimes modernes ont de revenir à Syracuse, sa ville natale.
imité, tout au long de leurs côtes, en lui em- Dans les lettres, le Musée fit progresser la
pruntant son nom. grammaire, à peine ébauchée auparavant.
La ville antique a été recouverte totalement L'art de vérifier l'attribution des œuvres an-
par des constructions modernes, ce qui ne ciennes, et de les reconstituer à partir de co-
permet pas aux archéologues de l'explorer pies fautives, prit naissance à Alexandrie ; le
comme ils voudraient. On peut admettre savant chrétien Origène l'appliqua àses études
qu'elle couvrait 5 x 2 km, avec une popula- bibliques.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

En histoire, Hécatée d'Abdère fut le premier 5) ou contre l'épicurisme (Sg 2). Les relations
des Grecs à essayer une histoire universelle, avec les Grecs n'étaient pas non plus toujours
imitant probablement un modèle babylonien. bonnes. Des crises d'antisémitisme violent
Il faudrait citer encore les scholiastes, sont signalées à l'époque romaine (en 38 sous
commentateurs érudits des œuvres an- Caligula, en 66 sous Néron).
ciennes, dont les travaux sont à peu près per-
dus, mais qui ont été imités par les chrétiens
commentant, à leur tour, la Bible. ALEXANDRINUS
La philosophie fut plutôt cultivée à Athènes,
jusqu'à l'époque romaine, où l'école Manuscrit grec du Ve siècle de notre ère,
d'Alexandrie s'essaya à une métaphysique de contenant la traduction de tout l'Ancien Tes-
l'Un absolu où l'âme humaine se sauve en ac- tament, sauf quelques versets de la Genèse et
ceptant de se fondre. de 1 Samuel et quelques Psaumes. Le Nou-
Calcul exact et précision érudite, vérification veau Testament est altéré : il manque la ma-
et commentaire, synthèse ambitieuse aussi, jeure partie de saint Matthieu, 2 chapitres de
tous les caractères de la modernité se trou- Saint Jean et 8chapitres de 2Cor. Il comprend
vent déjà au Musée d'Alexandrie. un morceau non biblique: la lettre de saint
On attribue sa ruine à plusieurs conquérants Clément de Rome. Le manuscrit se présente
qui auraient incendié la Bibliothèque; ce sont sous forme de «codex» rédigé en «onciale».
en fait les chrétiens byzantins qui ont mis fin Son nom lui vient de son origine: le trésor
à un millénaire de hautes études, détruit les patriarcal d'Alexandrie. Il est aujourd'hui au
livres et chassé ou massacré les lecteurs. British Museum.
LESJUIFSDA ' LEXANDRIE ALKIME
Les Juifs d'Alexandrie étaient une popula-
tion nombreuse, résidant en plusieurs quar- Etym. Forme grecque de l'hébreu: Eliaqîm:
tiers où ils avaient des synagogues. Leurs pri- Dieu élève.
vilèges étaient reconnus par les rois : un Ce descendant d'Aaron avait renié le yah-
ethnarque les gouvernait selon la loi de Moïse, visme durant la persécution d'Antiochus Epi-
assisté par un Conseil d'anciens (gerousia). phane. Il succéda au grand prêtre Ménélas (1
Ainsi se constituait une quasi-cité (poli- M7,5-9), grâce à Lysias, général d'Antiochus
teuma) qui avait son propre droit civil et pou- VEupator (162). Judas Maccabée refusa de
vait, sans doute, essaimer à l'extérieur. lui faire confiance. Bientôt, en effet, la per-
Le fait le plus important fut l'oubli de la sécution reprit; la délation sévit (1 M7,19-25).
langue sacrée et le passage massif à la langue Alkime mourut d'apoplexie en mai 159, alors
grecque. Il en résulta la traduction grecque de que, sur son ordre, on commençait à démolir
la bible, dite des Septante, la rédaction ou la le mur séparant le parvis des Gentils de la
traduction des livres deutérocanoniques, et de partie réservée aux Israélites : l'opinion y vit
nombreux apocryphes. Typiques du milieu un châtiment divin (1 M9,54-56).
alexandrin sont les 2 livres des Maccabées et
la Sagesse de Salomon.
Plus typique encore est l'œuvre du théologien ALLEGORIE
juif Philon, source de plus d'un commentaire
de Pères de l'Eglise chrétienne. C'est une métaphore continuée. Elle se dis-
Il faut signaler encore les thérapeutes, sorte tingue de la parabole par ce fait: sa signifi-
de moines et de moniales contemplatifs éta- cation repose sur plusieurs détails de l'histo-
blis près d'Alexandrie, dont les relations avec riette qui la décrit (vg. la semence et la
les Esséniens et avec les moines chrétiens du Parole), alors que le sens de la parabole ne
désert d'Egypte sont très probables. jaillit que d'un trait privilégié de cette histo-
Cette communauté si active n'était pas faci- riette. L'allégorie peut être aussi une abstrac-
lement fidèle à sa foi. A travers les livres bi- tion personnalisée (la Parole, Col 1,5-6).
bliques, se voit le souci de défense contre l'i- Le procédé de l'allégorie était bien connu des
dolâtrie ambiante (p. ex. lettre de Jérémie 3- auteurs alexandrins; il est utilisé par saint Paul
Retrouver ce titre sur Numilog.com

pour faire ressortir une vérité évangélique rît, exprime des types de relations très divers.
difficile à saisir. Choisissant dans un texte des
détails suggestifs, il les accumule en une suite Vocabulaires et rites de la berît
prolongée, mettant ainsi en lumière une si- Les textes parlent souvent de «couper la be-
gnification tout à fait nouvelle des textes d'où rît» (1 R5,26), d'après le rite ancien accom-
viennent ces détails. pagnant la conclusion d'un contrat (Jr 34,18) ;
Ainsi de Ga 4,21-31 où Paul reconnaît déve- le sens premier de ce geste est oublié en Jb
lopper justement une «allégorie» (v. 24). 31,1 etc.
Partant de l'existence des deux femmes Yahvé «donne ... pose ... commande ...» une
d'Abraham: Sara et Agar, de leur situation berît; les hommes «passent dans la berît» (Dt
respective: l'une libre, l'autre esclave, et du 29,11), «se tiennent» dedans (2 R 23,3).
maintien des droits de l'héritier légitime, par Yahvé «se souvient de la berît», de la pro-
l'expulsion d'Ismaël, le fils de l'esclave, Paul messe qu'elle contenait (Gn 9,14.15).
fait voir la ressemblance qui existe entre Sara Les contractants peuvent «violer ... abolir ...
et l'Eglise. Comme Sara, l'Église, longtemps rompre ....» la berît.
stérile, est maintenant féconde. Au contraire, Les rites qui marquent l'établissement d'une
le Judaïsme a des fils esclaves et ressemble à berît sont indiqués par quelques formules.
Agar. Il doit donc céder la place à la religion «Badigeonner la berît» (Is 28,18) suppose
des fils: l'Ancienne Alliance doit être laissée l'existence d'un document qui décrit le contrat
de côté: la Nouvelle est l'économie défini- et qui sera annulé par destruction. Ce docu-
tive. ment est dit «livre, paroles, tables» de la be-
rît; il est placé dans le coffre qui porte le même
nom (1 R8,21). Le «sel de la berît» (Lv 2,13)
ALLELUIA rappelle le repas par lequel est scellé l'enga-
gement d'un contrat (Gn 31,45-54); et le
Etym. hébraïque: Louez Yah! «sang de la berît» dit un rite d'imprécation
Cette acclamation, conservée par les litur- pratiqué contre le contractant infidèle (cf. Jr
gies, se trouve au début ou à la fin de plu- 34,18).
sieurs psaumes et de cantiques de Des traits jusqu'ici énumérés, il ressort que la
l'Apocalypse (Ps 104; 105; 106; 111; 112; 113; berît associe deux personnes; les rôles res-
Ap 19,1-6). pectifs peuvent être symétriques mais habi-
tuellement l'un est l'auteur de la berît et l'autre
le destinataire. Entre les contractants, la berît
ALLIANCE institue une relation d'amitié et de paix. La
berît est établie et rompue par les contrac-
Dès les plus lointains débuts de son exis- tants ; elle dit une promesse faite ou une obli-
tence, Israël a eu conscience que Dieu avait • gation imposée, ou les deux à la fois.
établi avec lui des relations priviligiées. Ces La berît est parfois un engagement pris par
relations reçurent des dénominations va- Yahvé sans contre-partie. Un certain nombre
riées: «le Dieu de mon père», ou «de mes de textes définissent ainsi la berît conclue par
(nos) pères», le «Dieu qui marche avec nous, Dieu avec les ancêtres d'Israël. En Gn 15,18,
qui s'est fait notre guide, notre berger, notre Yahvé est seul à s'engager;voir aussi Dt 8,18;
chef, notre roi». Il est Celui qui nous a Lv26,42; Ps 105,8-11. L'alliance de Dieu avec
«faits»; il est «notre Père», «l'Epoux» de son Lévi est du même type, selon Ml 2,4.9;
peuple, etc. Il en est aussi «l'Allié» (Os 8,12 comme celle qui est conclue avec Moïse, se-
inversé). lon Ex 34,28.
L'histoire sacerdotale présente toujours ainsi
ANCIENTESTAMENT les alliances conclues par Yahvé avec: - Noé
(Gn 9,8-18); la berît n'exprime alors qu'une
Cette relation est fréquemment nommée par garantie donnée par Dieu aux hommes, mais
le terme commode d'alliance. Mais l'usage de elle dit une relation établie entre des per-
cette dénomination est souvent excessif; il est sonnes; - Abraham (Gn 17,1-22); - Aaron
d'ailleurs ambigu, et cela, d'autant plus que (Nb 18,19); - Pinhas (Nb 25,12-13).
le terme utilisé par les textes hébraïques: be- L'alliance conclue avec David est du même
Retrouver ce titre sur Numilog.com

type (2 S7; voir 23,5 ;cf. Is 55,3;Jr 33,19-22; - malédictions dont l'accomplissement est
2 Ch 13,5; 21,7, et surtout Ps 89). confié aux dieux-témoins ;
Par contre, dans un petit nombre de textes, - ces malédictions sont concrétisées par des
Yahvé impose au peuple, son partenaire, di- gestes symboliques.
verses obligations. En Ex 31,13-17, le sabbat Certains traités ont une structure différente;
apparaît comme le signe d'une relation éta- ils comportent:
blie entre Dieu et son peuple; pour ce peuple, - l'histoire des relations établies entre vassal
Dieu a fait un projet et lui impose des obli- et suzerain ;
gations. - promesse de protection faite au vassal par
Voir aussi Ex 24; Dt 4,13; 2 R 17,35-38. le suzerain ;
Anoter ces formules qui expriment habituel- - les dieux pris à témoins ;
lement le lien associant les deux partenaires: - malédictions promises au vassal ;
«C'est moi, Yahvé, ton Dieu»; Israël, - conservation du document.
«peuple de Yahvé ; «Vous serez à moi»; «Je L'alliance de Dieu et d'Israël.
serai votre Dieu et vous serez mon peuple».
Que l'Ancien Testament ait défini les rela-
tions établies entre Yahvé et Israël par les
Les traités d'alliance catégories de l'alliance ressort des textes sui-
Parmi les documents diplomatiques décou- vants:
verts dans les fouilles du Proche-Orient, ap- - Dt 29,1-20; 28,69; Ex 34; Jr 11,3-6.10-11;
paraissent des actes de contrats extrêmement Ps 44,18; Ez 16,8.
variés. Les textes assyriens venus desVIlle et Ex 15,25b-26; 19,2-8; 23,20-33; Lv 26,3-45;
VIle siècles sont parmi les plus intéressants. Dt 5,2-31; 11,2-21; Dt 29-30; Jos 24; Jr 17,21-
Bien qu'on ne sache pas comment et à quelle 27.
époque ces documents ont pu influencer la Ces textes sont construits à partir de trois élé-
pensée biblique, cette influence semble très ments:
réelle. - rappel historique des actes sauveurs ac-
Deux types de contrats doivent être dis- complis par Yahvé;
tingués : - exigences, au moins celle d'obéir à Yahvé
et de garder sa berît;
1- Les donations. Elles comportent: - promesses renforcées par des menaces pour
- présentation et éloge du suzerain ; le cas de désobéissance.
- présentation du vassal et éloge de sa fidé- Plusieurs de ces textes concernent l'engage-
lité; ment dans l'alliance, ou bien sont placés à
- définition de la donation et garanties juri- l'intérieur d'un contexte qui s'y rapporte. Voir
diques ; Jos 24; Ex 19. D'autres traitent de la rupture
- détail des droits garantis; de l'alliance ; la responsabilité, quelques fois,
- extension de ces droits à la descendance du en incombe à Dieu: le Dieu fidèle pourrait
vassal ; rompre l'alliance (Lv 26,44; Dt 4,31, Jg 2,1 ;
- malédictions lancées contre ceux qui alté- Ps 89,35.40; Jr 14,21; 33,21); il le fait effec-
reraient le texte. tivement (Ps 89, 40). Plus habituellement,
Ce schéma peut être comparé aux textes qui c'est le peuple qui est seul responsable de la
rapportent la berît octroyée à Abraham et à rupture : les textes deutéronomistes dévelop-
David. pent fréquemment ce thème (vg 2 R 17).
La notification de la rupture, que le terme de
2- Les traités de vassalité. Ils disent: berît soit ou non présent, apparaît dans des
- nature du document, liste des personnes textes tels que: Dt 32; Mi 2,1-3,6; Is 5,1-6;
convoquées ; 7,21-29; 44,2-14; Ez 5,5-10.
- les dieux pris à témoins ; Ces textes sont construits autour de deuxélé-
- l'objet du traité ; ments:
- stipulations précisant l'exigence codifiée par - l'accusation, prolongée, à l'occasion, par le
le traité ; rappel des bienfaits passés et le rejet des
- invitation à l'engagement sincère et au res- arrangements rituels ;
pect du traité ; - le verdict.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Il existait une liturgie de rénovation de l'al- souffre de la rupture causée par l'infidélité
liance (Dt 31,10). Elle comportait: d'Israël. «Pas monpeuple ... NonAimée»; il
- lecture commentée du document de l'al- attend une rénovation efficace de l'alliance:
liance ; «Monpeuple ... MonDieu» (1,9; 2,25). Avec
- engagement du peuple avec promesse, suivi lui apparaît déjà le choix infidèle entre les al-
de l'énoncé des bénédictions et des malé- liances terrestres: Assyrie, Egypte, et l'al-
dictions (Dt 27,12.13 ; Ps 115); liance divine.
- rite sacrificiel: aspersion de sang ou sacri- Isaïe condamne ces recherches où un intérêt
fices de communion. Les allusions litur- diplomatique à courte vue l'emporte sur la
giques sont nombreuses dans les textes déjà disponibilité de la foi (Is 31,1). Jérémie dé-
cités: on en trouve aussi dans divers veloppe le thème de l'alliance nouvelle inté-
psaumes: 78, 105, 106, 114, 136, etc., sur- riorisée ; Ézéchiel annonce la transformation
tout en Ps 50 et 115. intérieure radicale; «cœur ... esprit neufs»,
qui rendra possible cette nouveauté (36,25-
Prolonge cette liturgie, afin d'en maintenir les 28).
fruits menacés par l'infidélité, une prédica- Le 2e Isaïe rattache l'alliance à l'amour de
tion chaudement insistante, nommée «appel Dieu (54,4-10). Prolongement des promesses
à la conversion». Cette prédication emplit les faites àDavid(55,3), cette allianceintéressera
textes suivants: Ps81; Jr 7,3-15;34,13-16;Esd les nations (42,1-4 ; voir encore 56,1-8).
9-10; Né 10; 2 Ch 15,8-15.
Il arrive pourtant que la berît soit comme
anéantie : il faut la réparer ou la renouveler: NOUVEAUTESTAMENT
voir 2 R22,11-23,3 ; 2 Ch29,5-10. Il est même
question, mais une seule fois dans tout Leterme berît est traduit par le grecdiathêkê,
l'Ancien Testament, de «nouvelle alliance» qui signifie alliance et testament. Les chré-
(Jr 31,31). Selon Jérémie, en effet, les fautes tiens parlent donc plus souvent de «testa-
du peuple ont rompu l'alliance ancienne; mais ment» que «d'alliance». He 9,16-18 joue sur
le pardon des fautes rend possible l'inaugu- ce double sens: la nouvelle alliance, qui est
ration par Yahvé d'une alliance que caracté- aussi un testament, ne devient efficace qu'a-
risera une nouvelle compréhension des exi- vec la mort du testateur; une façon d'expli-
gences divines. Comparer avec Jr 32,37-41 ; quer le rapport de la communauté chrétienne
24,6-7. Voir aussi: et de la mort de Jésus.
- Ez 34,25-31 ; 37,21-28; Ba 2,29-35. Le sens d'alliance apparaît dans les textes eu-
- Jr 24,6-7; Ez 11,19-20; 36,22-35. charistiques: «le sang de l'alliance» (Me
14,24; Mt26,28); «la nouvelle alliance en mon
sang» (1 Co 11,25; Le 22,20). La référence à
Ex24est évidente ; c'est désormais le sangdu
Théologie de l'alliance Christ qui rattache les hommes à Dieu par un
Le thème inspire de nombreux développe- lien contractuel, une alliance.
ments. De ce qui était jadis le privilège d'Israël (Rm
9,4), les disciples de Jésus bénéficient main-
Développements liturgiques. Ils proviennent tenant, mais d'une façon nouvelle : l'alliance
de sanctuaires différents: Guilgal (Jos 5 et Jg n'est plus un texte écrit, une «lettre», c'est une
2,1-5 rapprochés de Ex 33,20-33 et 34,10-16). réalité spirituelle, une œuvre de l'Esprit (2 Co
Sichem (Jos 24rapproché de Dt 11,29; 27,11- 3,6-8, qui renvoie à Jr 31,31 ; Is 59,21).
12; Jos 8,30-35). Ils gardent le souvenir des Cette nouveauté est en continuité avecla réa-
contrats successifs par lesquels s'est consti- lité ancienne (Ga 3,15-18), qui se trouve pro-
tuée la fédération des tribus ; de façon longée par une double lignée, comme le fut
conventionnelle, ils sont présentés comme les Abraham par ses deux fils (Ga 4,21-31).
diverses illustrations d'une seule alliance. L'auteur de He souligne plutôt la disconti-
nuité établie entre les réalités ancienne et
Développements prophétiques. Elie est pré- nouvelle. Vétuste et inefficace (8,1-13), l'an-
senté comme un témoin de l'alliance mo- cienne alliance est remplacée par la nouvelle,
saïque conclue à l'Horeb (1 R 19). Osée dont la supériorité vient et du serment dont
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Dieu a sanctionné son établissement (7,22), semble provenir de l'adaptation de prescrip-


et surtout de son médiateur, Jésus, Grand tions cananéennes. Onest donc bien avant la
Prêtre d'un sacerdoce incomparablement su- monarchie.
périeur à l'ancien (9,15).
DATE
La sédentarisation que suppose le Code est-
ALLIANCE (CODE DE L') elle celles des tribus transjordaniennes (Nb
32,4-5) qui se rassemblaient à Gilgal pour les
célébrations liturgiques ? ou bien celle des
NOM tribus établies sur la terre de Canaan globa-
Est ainsi nommé un ensemble de prescrip- lement conquise, et se réunissant au sanc-
tions, placé en Ex 20,22-23,19. A la diffé- tuaire de Sichem ? C'est ce que pense la ma-
rence du Décalogue, simple énumération de jorité des commentateurs, qui supposent que
dix règles, il s'agit vraiment d'un code, com- le Code a été compilé à l'époque des Juges,
parable à ceux qu'a produits l'Ancien Orient. et par les tribus du nord. C'est donc, après le
Le nom vient de Ex 24,3, où Moïse lit au Décalogues, le plus ancien code de lois bi-
peuple le «livre de l'Alliance»; mais cette bliques.
formùle ne désignait originairement que le Finalement inséré dans le document E du
Décalogue; le Code de l'Alliance a été ajouté Pentateuque, le Code de l'Alliance est ainsi
plus tard. Le Dt sait l'existence de ce Code relié, avec le Décalogue, à l'événement du
dont il s'inspire, mais il ne connaît en fait de Sinaï qui lui donne un sens nouveau: le Code
loi que le Décalogue. définit le moyen par lequel Israël répond à
l'alliance proposée par Dieu.
CONTENU
—Loi relative à l'autel érigé en tout endroit ALLIANCE (HISTOIRE)
signifié par Dieu (20,24-26).
— Des sentences casuistiques: «Si » ; leur Le terme ainsi traduit a pour sens général un
forme et leur esprit sont proches des lois mé- contrat ou accord quelconque (ex. : Gn21,27
sopotamiennes (21,1-23,13). Mais la pré- etc.). Mais le fait historique des cérémonies
sence de la 2èmepersonne du singulier (21,2) d'alliance entre Yahvé et son peuple nous oc-
et celle de propositions participales, assez cupera principalement.
semblables aux formules d'interdits (21,12- RITE
17), font supposer un certaine influence du
Décalogue. Pour contracter une alliance grave, on cou-
—Des prescriptions liturgiques (23,14-19). pait en deux un ou plusieurs animaux et
C'est donc toute la vie qui doit être vécue sous chaque contractant (ou l'inférieur seulement)
le regard de Dieu; car toute la vie morale est passait entre les moitiés en prononçant une
encadrée par le culte qui lui donne son sens. malédiction de ce genre : « Si je manque à
MILIEUORIGINEL. cette alliance, qu'il m'arrive comme à ces
bêtes » (Jr 34,13-18, cf. Gn 15,9-18). De là les
La société qui se reflète dans le Code ne expressions habituelles « couper l'alliance, se
connaît pas l'institution royale ; elle ignore la tenir ou entrer dans l'alliance ». De ce point
fonction sacerdotale et ne connaît pas davan- de vue, le rite du Sinaï est exceptionnel (Ex
tage celle des juges. Dans les tribus, les «an- 24.)
ciens» jouent le principal rôle. La population ALLIANCESROYALES
s'occupe de gros et de petit bétail : l'agricul-
ture est connue mais son importance semble Nous connaissons plusieurs traités d'alliance
limitée. La sédentarisation des Hébreux no- entre deux rois. Ils peuvent être égaux comme
mades est engagée; elle est même bien avan- Ramsès II et son voisin hittite. Le plus sou-
cée, puisque les prêts en argent sont recon- vent, un grand roi oppose à un autre une al-
nus; mais l'influence de Canaan est encore liance qui ressemble plutôt à la vassalité mé-
grande: le droit criminel et civil (21, 1-22,17) diévale.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Ezéchiel compare la vassalité opposée par Mésha roi de Moab. Al'époque romaine cet
Nabuchodonosor à Sédécias et l'alliance du alphabet restera, comme écriture monumen-
même Sédécias avec Yahvé: toutes deux sont tale, sur les monnaies des deux révoltes juives.
rompues et il s'ensuivra les mêmes sanctions Sous une forme plus évoluée, c'est encore
(Ez 17,11-22). l'alphabet des Samaritains.
- L'alphabet araméen dérive du précédent à
ALLIANCESDI'SRAËLETDEDIEU l'époque perse, et prend peu à peu la forme
On est donc fondé à observer que le Deuté- de l'hébreu classique et moderne. On l'ap-
ronome se présente comme un traité d'al- pelle «alphabet carré» à cause de la forme
liance longuement développé, y compris les générale des lettres. De là dérivent à leur tour
sanctions finales (Dt 28). Des éléments plus le syriaque et l'arabe.
sommaires se rencontrent dans les anciens - Dans une autre direction, dérivent duphé-
Codes élohiste et yahviste (Ex 20,22-23,33 ; nicien les alphabets grec archaïque, grec clas-
Ex 34,27). sique et latin où les voyelles sont écrites.
Beaucoup d'exégètes admettent donc comme
historique le récit de l'alliance faite par Moïse ALPHÉE
au Sinaï (Ex 24).
Le Deutéronome précise que les contractants 1) Père de Lévi, disciple de Jésus (Me 2,14).
engagent les générations futures (Dt 5,3-5). 2) Père deJacques, l'un des Douze (Mt 10,3).
L'alliance a cependant été renouvelée par Ces deux personnages sont probablement
Moïse (Dt 29,13-14). Cerécit légitime d'autres distincts.
alliances dont le caractère historique est plus
aisément perceptible : celle de Josué (Jos
24,25), celle du prêtre Yehoyada pour le roi AMALÉCITES
Joas et le peuple (2 R 11,17), celles d'Ezéchias
et de Josias (2 Ch 29,10 ; 2 R23). Etym. : peuple fractionné (peuple nomade aux
clans dispersés).
ALOÈS Les Amalécites ont pour éponyme Amaleq et
la Genèse les situe dans les confins du Né-
guev, du Sinaï et de la Transjordanie. Dans
Arbre odoriférant difficile à déterminer (Nb les histoires de Moïse, ils disputent un point
24,6; Ps 45,9; Pr 7,17; Ct 4,14). On s'en ser- d'eau à Israël (Ex 17,8-16); ils sont alliés au
vait pour les ensevelissements (Jn 19,39). roi cananéen d'Arad (Nb 13,29; 14, 43). La
Loi les considérera comme des ennemis irré-
conciliables (Dt 25,17-19).
ALPHABET Ils sont mentionnés dans les guerres des Ju-
ges, de Saül et de David, puis ils disparaissent
L'alphabet inventé par les Sémites n'emploie des récits historiques (Jg 3,13; 6,3; 1S 15,1-
qu'un petit nombre de signes, ce qui l'oppose 35; 27; 30; 2S8,12). C'est un fils d'Amalécite
aux autres écritures. Dans l'histoire de l'al- qui ose tuer Saül (2 S 1, 13). Ce peuple reste
phabet, il faut mentionner : donc l'ennemi héréditaire typique (Ps 83,8).
- Le proto-sinaïtique du XVesiècle, sur le- Haman, l'ennemi des Juifs, descend du roi
quel l'accord n'est pas général mais qui semble amalécite Agag (Est 3,1).
être l'origine du phénicien. Dans les commentaires spirituels, les Ama-
- L'ougaritique, réalisé en 31 signes lécites représentent les démons qui s'oppo-
cunéiformes (voir Ougarit). sent au progrès des fidèles de Dieu.
- Le phénicien à 22consonnes sansvoyelles.
Il apparaît à Byblos auXIIIe siècle, sur le sar-
cophage du roi Ahiram, puis en Palestine au AMAN
XIe siècle, sur les flèches inscrites d'El Hadr
près de Bethléem. Ce sera, avec de menues Personnage du livre d'Esther, où il est pre-
variations, l'alphabet des inscriptions de mier ministre du roi Assuérus. Vexé de voir
Guèzer, de Samarie, de Siloé, de Lakish, de que Marchochée refuse de se prosterner de-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

vant lui, il décide d'anéantir la nation juive. - la gorge (Is 5,14; Ha 2,5; Ps 107,5.9).
Bien malgré lui pourtant, son projet aide à - le cou (Ps 105,18; Is 51,23).
l'élévation de Mardochée. A la fin, Esther - le désir (Mi 7,1 ; Pr 21,10; Is 26,9).
obtient la grâce de son peuple et l'exécution - le siège des impressions psychiques et des
d'Aman. états d'esprit (Ex 23,9; Jb 19,2; Is 1,14; Ct
1,7).
- la vie (Pr 7,23; 8,35-36; Dt 12,23).
AMARNA(EL- ) - la personne (Lv 17,10; 20,6; 22,4; 23,30).
- l'équivalent du pronom personnel ou réflé-
Localité égyptienne, sur la rive orientale du chi (Gn 12,13; Pr 54,6; Ps 18,7).
Nil à 300 km au sud du Caire, où fut décou- L'homme est doncun être qui ne possède pas
vert par hasard, en 1887, un lot de tablettes la vie par lui-même; il la désire avidement,
inscrites. En 1933 - 1934, des fouilles mirent mais ne peut la conserver. La nefesh, c'est cet
à jour un palais du pharaon Amenophis IV ou homme, dans sa misère et ses désirs, l'hom-
Akhenaton, avec toutes ses annexes ad- me émotif et fragile; l'homme indigent, ca-
ministratives, et d'autres lettres furent dé- pable de désirer Dieu et d'espérer en lui (Ps
couvertes en place. 42-43).
Les lettres de Tell Amarna, au nombre d'en-
viron 350, sont les archives diplomatiques des
pharaons Amenophis III et Akhenaton. Elles AMEN
nous renseignent sur les rapports entre l'E-
gypte, l'Assyrie, le Mitanni et le Hattou. A Mot hébreu conservé dans les liturgies chré-
plus courte distance, ces lettres nousfont voir tiennes. Il suggère la fermeté, la solidité, d'où
l'état de la société cananéenne, partagée entre l'assurance de la foi (cf. Jr 11,5). L'Amen
des roitelets qui intriguent les uns contre les s'emploie pour affirmer l'engagement d'une
autres, et menacée par les bandes instables des communauté (Dt 27,15-26), pour redoubler
Habiri ou Hapirou. l'affirmation d'une louange (Ap 5,14; 7,12;
19,4; Rm 1,25 etc.) ou l'insistance d'une de-
mande (Ga 6,18). Dans les évangiles, Jésus
AMASIAS emploie l'Amen pour affirmer la vérité de ses
paroles, 75 fois au total, et souvent avec la
1) Neuvième roi de Juda (796-782). Succé- formule redoublée: «AmenAmenje vous (te)
dant à son père, Joas, il en vengea le meurtre dis... » Dieu est «le Dieu de l'Amen», celui à
(2 R14,6). Il fut un yahviste fidèle; mais après qui l'homme peut répondre en toute confiance
sa victoire sur les Edomites, il en rapporta les (Is 65,16). Le Christ est l'Amen, affirmation
idoles et organisa leur culte à Jérusalem (2 Ch finale de Dieu, réponse parfaite de l'huma-
25,14-16). Il s'attaqua ensuite à Joas, roi nité (Ap 3,1).
d'Israël, mais fut fait prisonnier à Beth-Shè-
mesh et ne conserva son trône que grâce au
tribut pris sur le trésor duTemple. Peu après, AMENEMOPÉ
il fut assassiné à Lakish.
2) Prêtre israélite du sanctuaire de Béthel qui Ce haut fonctionnaire égyptien vivait entre
fit expulser Amosdu royaume duNord. Amos 1085 et 800 av. J.-C. Il écrivit un livre de
lui annonça, en termes violents, son châti- maximes de sagesse, destiné à son fils, prêtre
ment prochain (Am 7,12-17). du temple de Min, à Panopolis. Le recueil est
divisé en 30 chapitres; la publication en a été
faite en 1923.
ÂME Ce texte doit être rapproché de Pr 22,17-24;
22. Mais les relations entre les deux écrits de-
Le terme hébraïque correspondant le mieuxà meurent objet de discussion. Pour les uns, Pr
l'âme, telle que la définissent les cultures ins- dépend de la sagesse égyptienne ; pour
pirées de la pensée grecque, c'est nefesh. Mais d'autres, les deux écrits dépendent d'une
ce terme prend diverses connotations. La ne- source commune, égyptienne ou hébraïque.
fesh, c'est: Tel auteur affirme que l'auteur égyptien s'est
Retrouver ce titre sur Numilog.com

inspiré d'un document hébraïque dont il qui assiège leur capitale et finit par la prendre
connaissait la langue, cependant que d'autres (2 S 10à 12). Mais il confie la capitale et une
jugent les rencontres des deux documents pu- partie du territoire ammonite àun Ammonite
rement accidentelles. Comparé à l'égyptien, qui se conduira en vassal fidèle pendant la
le texte biblique se remarque par la transcen- fuite de David chassé par Absalom (2 S 17,
dance de sa pensée, l'élimination de toute 27).
mythologie, la transformation de certaines Ala suite de la destruction du royaume israé-
images et l'aménagement du style. lite de Samarie, les Ammonites s'étendent aux
dépens des tribus de Ruben et de Gad dont
ils occuperont plusieurs villes au temps de Jé-
AMIATINUS(CODEX) rémie (Jr 49,1-3). Des rois ammonites sont
tributaires des rois d'Assyrie au VIle siècle.
Manuscrit de la fin du VIle siècle, l'un des plus La même situation se retrouve au temps de
célèbres de la Vulgate hiéronymienne, dont il Nabuchodonosor, dans les premières années
représente le plus ancien état du texte. du VIe siècle (Jr 27,3).
Il faisait partie jadis de la bibliothèque de Plusieurs prophètes ont maudit ce peuple en
l'abbaye de Monte Amiato, près de Sienne, guerre continuelle contre Israël (Am 1,13-15;
d'où son nom. Depuis 1876, il est à Florence, So 2, 8-11; Ez 25,3-7). La Loi l'exclut abso-
à la bibliothèque laurentienne. Il est écrit en lument des cérémonies du Temple (Dt 23,4).
onciales, sur parchemin. Au retour de l'Exil, les Ammonites sont en-
core souvent mentionnés (Ne 2,10.19; 4,1) et
nombre de Juifs ont épousé leurs filles, au
AMINADAB mépris de la Loi (Ne 13,1.23).
1) Père d'Elisabeth, femme d'Aaron (Ex
6,23).
2) Membre de la généalogie davidique (1 Ch AMON
2,10) mentionné par Luc (3,33).
1) Quinzième roi de Juda (642-640). Fils et
AMMONITES successeur de Manassé, il garda la même at-
titude religieuse que son père en favorisant le
Etym. : les peuples. syncrétisme. Il périt, victime d'une intrigue de
Selon la tradition des Patriarches, les Am- palais. Mais le peuple, très attaché à la dy-
monites sont descendants de Loth (Gn 19,3- nastie davidique, exigea la mort des conjurés
8). Toutes les données les montrent en effet (2 R21,19-26).
apparentés à Israël par la langue et le genre 2) Dieu de Thèbes, en Egypte, à qui Amé-
de vie. nophis III avait bâti un temple à Louxor; un
D'après les explorations de surface, très autre lui était dédié à Karnak (grande salle
étendues, faites par Nelson Glueck, ces peu- hypostyle). Il est identifié au Soleil sous le
ples se sédentarisèrent dès le début du Fer I, nomd'Amon-Ra (ou Rê). Onle présente sous
avant même l'arrivée des Israélites, ce qui la forme d'un homme portant une coiffure
confirme la tradition du livre des Nombres à surmontée de deux grandes plumes. Les ani-
leur sujet (Nb 21; 24; Dt 2,19). Leur capitale maux qui lui étaient dédiés étaient le bélier et
était à Rabba, aujourd'hui Ammân, et leur l'oie. Vers 2000, il devint le dieu suprême du
territoire s'étendit plus ou moins selon les panthéon égyptien. Inquiet de la puissance des
siècles. prêtres d'Amon, Aménophis IV (XIVe siècle)
Vers la fin du temps des Juges, les Ammo- remplaça ce culte par celui, monothéiste,
nites dominent la rive gauche du Jourdain et d'Aton. Asa mort, sous le règne de son suc-
passent même sur la rive droite (Jg 10,8-9). cesseur Toutankhamon, l'Egypte revint à son
La même situation se retrouvera au début du dieu Amon. Mais la prise de Thèbes, par les
règne de Saül (1 S11,1-11), mais les Israélites Assyriens, en 663, ruina définitivement son
unis se libéreront (1 S 14,47). culte.
Les Ammonites défient brutalement David,
Retrouver ce titre sur Numilog.com

AMORITES sion (5,4-6.14.15);


d) Le livret des 5 visions (7-9); les 4 pre-
Dès la fin du IIIe millénaire, les documents mières se correspondent deux par deux: les
akkadiens signalent des nomades Amurru, sauterelles et le feu (7,1-6) ; l'étain et la fin de
dont le nom se retrouvera dans la Bible sous l'été (7,7-8,2); l'ébranlement du sanctuaire
la forme que nous utilisons ici, les Amorites. conclut la série (9,1-4). Quelques oracles sont
Tandis que les uns se sédentarisent, allant intercalés entre les visions ; notamment celui
jusqu'à fonder des royaumes comme Mari ou que prononce Amos expulsé de Béthel;
Babylone, d'autres restent nomades et de- e) un oracle de restauration, dont l'authenti-
viendront, beaucoup plus tard, les Araméens cité globale, discutée, doit être maintenue
et les Israélites. (9,11-15).
Dans la Bible, le nom des Amorites désigne L'époque d'Amos est celle du règne de Jé-
des peuples sédentarisés, soit au-delà du roboam II (787-747; cf. 2R 14,23-29). C'est
Jourdain, soit en Canaan où ils se distinguent une époque confortable. Le roi a récupéré, sur
difficilement des autres petits royaumes de ce les Syriens affaiblis, les territoires de l'Est du
pays. Jourdain (2 R 14,25), ce qui stimule la vanité
des militaires (6,13.14) et provoque un afflux
de richesses, générateur de distorsions so-
AMOS ciales. Le livre connaît les menaces que fait
peser l'Assyrien redevenu puissant (6,2; en
C'est le 3ème des «Petits Prophètes» mais le 738).
premier des «prophètes écrivains». Amos, à la voix tonitruante (1,2; 3,4-8), était
Avant lui, de nombreux prophètes ont parlé surveillant des troupeaux (1,1) et des vergers
et vécu en Israël ; avec lui, les paroles de cer- (7,14; cf. 2 Ch 2,10) du roi Ozias de Juda.
tains d'entre eux sont mises par écrit ; Originaire de Téqoa (cf. 2S 14,2), ce rural qui
communiquées aux générations successives, reflète dans son parler la simplicité directe et
elles sont transmises par elles, non sans que rude des hommes des champs (2,9.13; 3,4-
le texte primitif ait été adapté à des situations 7.12), qu'une certaine culture, populaire et
nouvelles. savante à la fois, rapproche des Sages (l'ou-
Le livre d'Amos comporte : verture à l'universel en 1,3-2,3; 9,7), s'en va
a) un titre 1,1, puis un prologue (1,2) ; prophétiser dans le royaume du nord, en Is-
b) une série de 7oracles, de formes à peu près raël.
identiques, dirigés contre les pays voisins Pourquoi ? On le croirait chargé d'une mis-
d'Israël, puis deux oracles adressés l'un' à sion diplomatique: ramener Israël à Juda;
Juda, l'autre à Israël (1,3-2,16) ; mais cette charge prend en lui la portée d'une
c) des oracles dirigés contre Israël (3-6); le mission prophétique. Car dans un monde trop
ton en est riche, assoiffé d'un confort (3,15; 6,4) qui est
- sapientiel : réflexion sur des faits naturels souvent le bénéfice de l'injustice sociale (3,10;
dont l'évidence conduit à l'acceptation de vé- 5,11; 8,4.6) et qui conduit au formalisme
rités moins apparentes (3,3-8) ; cultuel (4,4.5; 5,21-23; 8,5), à l'exaltation
- liturgique: doxologies célébrant la puis- présomptueuse de l'homme et de toute sa
sance du Dieu qui intervient contre Israël puissance (6,12-14), les prophètes, corrom-
(4,14; 5,8.9; 9,5.6; cf Jr 10,12.13; 31,35), ou pus ou brimés, se taisent (2,11.12). A l'in-
méditation douloureuse sur les gestes que verse, Amos parle (7,10-17), et seul. Il dit ce
Dieu a accomplis envers son peuple et sur le qu'il a vu et ce qu'il sait. Il a vu un nuage de
refus de conversion que ce peuple lui a op- sauterelles dévorant le regain (7,1-3), la sé-
posé (4,4-11); cheresse d'un été torride (7,4-6), la guerre
- accusateur: des oracles de jugement an- menaçante (7,7-9), une corbeille de fruits blets
noncent la destruction des coupables, soit Sa- (8,1-3), un sanctuaire qui s'effondre (9,1-4).
marie corrompue, soit les riches dévots de Or il sait le sens prophétique de ces visions ;
Béthel, soit les femmes de Samarie ou les res- il appartient, à lui, Amos, et de par Dieu, de
ponsables d'une justice inique; soit enfin le proclamer cet avenir tout proche et désor-
culte extérieur; mais inéluctable. Nul n'échappera à ce cata-
- exhortatif: le prophète incite à la conver- clysme, qui visera les païens du voisinage (1,3-
1
Retrouver ce titre sur Numilog.com

2,3), mais qui finira par Israël (2,6-8) dont il mour est dite en Gn 29,20; Ct 8,6; Ez 24,16.
ne subsistera que le «reste» dérisoire récu- La disparition de l'amour fait place à la haine;
péré par le berger (3,12). Ce sera le «Jour de mais «femme haïe» (Dt 21,15.16) doit signi-
Yahvé». Cejour, depuis longtemps le peuple fier: «femme qui est moins ou qui n'est plus
s'est mis à l'espérer. Il l'imagine scintillant et aimée» (comparer Le 14,26 et Mt 10,37).
merveilleux. Mais Amos sait bien qu'il s'agit L'amour est aussi l'attitude du père (Gn 22,2;
d'autre chose: d'un jour terrible, «sombre, 25,28; 37,3,4; 44,20), de la mère (Gn 25,28)
sans lueur aucune» (5,18-20). Un triste jour pour leur fils.
qui précédera pourtant cet autre moment, «ce Cependant le langage de l'amour est utilisé
jour-là», dit le prophète, où Dieu relevant la pour désigner des sentiments que nous nom-
dynastie davidique chancelante, rétablira son mons autrement: attachement de Ruth à sa
peuple, décimé et dispersé, sur la terre de la belle-mère (Ru 4,15), popularité de David
Promesse (9,11-15). auprès de Saül (1 S16,21) et de tout le peuple
(1 S18,16.22), sentiment d'un esclave pour un
maître favorable (Ex 21,5; Dt 15,16), ou de
AMOUR l'Israélite pour les étrangers (Lv 19,34; Dt
10,19). L'amour selon l'hébreu est ainsi
proche de l'amitié, sinon confondu avec elle
VOCABULAIRE (1 S18,1; 20,17; 1R5,15; Ps38,12; Jb 19,19;
L'hébreu dispose d'un vocabulaire assez Jr 20,4,6), ce qui explique des audaces de
abondant pour dire l'amour et traduire ses langage dont il ne faut pas donner trop vite
mille nuances. Notons spécialement: Ahab- une explication péjorative ( 2S1,26). Notons
ahaba «aimer-amour», utilisés notamment à enfin que l'amour du prochain vise, non pas
propos de la relation conjugale, disent, l'étranger, mais l'Israélite dont chacun est
comme en français, l'amour, mais sans le ré- «proche», et que l'amour de soi n'est cité
server au sentiment réciproque de l'homme qu'une fois (Pr 19,8).
et de la femme. Hésed dit le sentiment L'utilisation de la terminologie de l'amour à
complexe qui relie les membres d'un groupe propos de la relation de Dieu et des hommes
bien uni; c'est «l'amitié» qui inclut attache- n'est pas très ancienne. Elle fait sa première
ment et fidélité. Rahamim, lié étymologique- apparition avec le douloureux mariage d'O-
ment à la notion de sein maternel, exprime sée dont le livre dit l'amour de Yahvé pour
plus spécialement la tendresse. Israël (3,1). Cet amour est paternel (11,1), ce
Le grec utilise trois verbes. Eran exprime l'a- qui souligne l'inégalité des deux personnes en
mour possessif, depuis l'amour du beau et de cause, Yahvé ayant l'initiative de la relation
la vertu, jusqu'à celui de la femme. Philein dit aimante (cf. 11,4). Il est aussi conjugal (2,17-
l'amour désintéressé, incluant le service, le 22); il est fort, au point de demeurer inac-
don de soi. Agapan, agapê, sont capables de cessible à l'infidélité. Cet amour peut pour-
deux acceptions. C'est peut-être parce qu'ils tant cesser (9,15) ; c'est qu'il est le fruit d'un
acte volontaire dont les mobiles secrets re-
sont moins utilisés par le grec profane que ces montent au mystère même de Dieu: «Je suis
deux termes ont été préférés par le Nouveau Dieu et non pas homme. Je suis Le Saint»
Testament.
(11,9).
ANCIENTESTAMENT Avec le Deutéronome, l'amour est intégré à
une théorie globale des rapports de Dieu et
L'amour dit, en premier lieu, l'attachement d'Israël. L'amour de Yahvé pour Israël pro-
conjugal ; et d'abord, le désir sexuel (Ez 16, longe celui qu'il avait ressenti pour les Pa-
33-37; Os 2,7-15); ainsi de l'amour de Sa- triarches (Dt 4,37; 7,8; 10,15). Cet amourest
lomon pour ses nombreuses femmes (1 R à l'origine de l'élection (le rapprochement est
11,1). L'amour est aussi attachement de repris en 1R 10,9, et en Is 43,4; Ml 1,2.3 ; Ps
l'homme et de la femme fondé sur des motifs 47,5; 78,68; 87,2), comme de la bénédiction
plus subtils (Gn 24,67; 29,20; 1S1,5; Qo9,9), (Ps 7,13; 23,6 etc).
un attachement profond évoqué par le Can- Jérémie conduit à son terme le progrès ac-
tique (1,7 ; 2,4-5 ; 3,1 ; 4,10; 5,8; 7,7; 8,6.7). compli par Osée; l'amour disait l'attitude de
L'ardeur passionnée que peut atteindre l'a- Yahvé pour l'homme; il dit maintenant la ré-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

ponse de l'homme à Dieu (Jr 2,2). Mais la même (Ga 2,20; Ep 5,2.25), par sa mort (Rm
prédication duprophète est vite orientée vers 5,8) et par le don de l'Esprit dont l'effusion
des thèmes moins optimistes. Il faudra atten- est signe d'amour (Rm 5,5). Par cet amour,
dre le Deutéronome pour que l'amour de Dieu «choisit» les chrétiens et leur donne la
Dieu par l'homme apparaisse comme un élé- «vie» (Ep 1,4; 2,4), l'espérance (2 Th 2,16).
ment nécessaire de la relation Dieu-homme. Rien ne peut les séparer d'un tel amour qui
Présent dansle Décalogue (Ex 20,6; Dt 5,10), est garantie de victoire (Rm 8,35-39). L'a-
sous l'influence probable de la rédaction deu- mour du Christ pour l'Eglise est le modèle de
téronomique, le commandement de l'amour celui de l'homme pour son épouse (Ep 5,25).
pour Dieu est souvent évoqué en Dt (6,5; L'amour pour Dieu de la part du chrétien est
10,12; 11,1,13,22; 13,4; 19,9; 30,6.16.20), et œuvre de Dieu (2 Th 3,5) et cet amour est
dans la littérature deutéronomique (Jos 22,5 ; pour le chrétien source de bienfaits (Rm 8, 28;
23,11). L'homme aime Dieu avectout son être 1 Co 2,9; 8,3). C'est l'amour pour le Christ
(Dt 6,5) et il manifeste cet amour par l'ob- qui pousse Paul à assurer le travail aposto-
servation de la Loi (5,10; 7,9). lique (2 Co 5,14).
La réflexion de Paul sur l'amour du prochain
NOUVEAUTESTAMENT est semblable à celle des Synoptiques: l'a-
mour résume tous les commandements (Rm
1. Evangiles synoptiques 13,8-10; Ga 5,13-14). L'amour des époux a
pour modèle celui que le Christ montre à son
L'amour de Dieu et du prochain est dit par Église (Ep 5,25-33). L'amour refuse de scan-
Jésus l'objet du «plus grand commande- daliser le frère (Rm 14,15), inspire l'aumône
ment» (Me 12,28, en référence à Dt 65 et Lv (2 Co 8,7), accueille le pécheur repentant (2
19,18). Que ces deux exigences soient mises Co 2,8).
sur le même plan constitue l'originalité de Finalement l'agapê n'est pas, chez Paul, l'ob-
l'Evangile. jet d'un commandement s'ajoutant à d'au-
Les dimensions de l'amour du prochain sont tres, même s'il est le plus important; venant
exposées par Luc (10,29-37), pour qui l'a- aussi bien de Dieu que du disciple - la dis-
mour d'un Juif doit aller jusqu'à un Samari- tinction n'est pas toujours possible -, l'amour
tain; étant donné l'animosité réciproque de est une réalité qui enveloppe toute l'existen-
ces deux populations (Jn 4,9; 8,48), la para- ce, une atmosphère dans laquelle Dieu et les
bole illustre le commandement de l'amour des disciples se trouvent réunis ; venant de Dieu,
ennemis (Mt 5,43-48; Le 6,27.28.32-36).. l'amour pénètre le disciple et sa communau-
Le 7,47 montre que la croissance de l'amour té. D'où les nombreuses allusions que fait l'a-
dépend de la reconnaissance que suscite le pôtre (1 Co 8,1; Ga 5,6; Col 3,14; Ep 3,17,
pardon des péchés. La pécheresse n'a montré 4,15.16; 5,2 etc); d'où encore le célèbre dé-
tant d'amour à Jésus que parce qu'elle se sa- veloppement de 1 Co 13,1-13, qui fait appa-
vait pardonnée par lui. L'ignorance du par- raître l'agapê comme le don suprême de l'Es-
don, ou de l'état de pécheur qui y conduit, prit.
rend inapte à la découverte de l'amour.
Uamour pour Dieu est exclusif et ne sup- 3. Les écrits johanniques
porte pas de rival ; l'amour de l'argent est donc C'est d'abord l'amour de Dieu pour les hom-
exclu (Mt 6,24; Le 16,13). mes: il est cause de l'adoption filiale (1 Jn
L'amour mutuel de Jésus et du Père est si- 3,1); il est révélé dans l'amour dont Jésus a
gnifié par le titre donné à Jésus de «Fils bien- fait preuve en donnant sa vie (Jn 13,1; 15, 13;
aimé» (Me 1,11). Enfin Jésus demande à ses 1 Jn 3,16). Dieu est amour et l'amour est le
disciples d'avoir pour lui un amour qui dé- seul chemin pour le rencontrer (1 Jn 4, 8.16).
passe celui qu'ils ont pour leurs parents (Mt L'amour des hommes pour Dieu requiert la
10,37); lui-même jette sur le jeune homme docilité à sa Parole (Jn 14,15.21.23; 15,10; 1
riche un «regard aimant» (Me 10,21). Jn 2,5; 5,3) ; il se concrétise dans des actes (1
2. Paul Jn 3,18) ; il est exclusif (1 Jn 2,15-16).
Le premier commandement, c'est l'amour
La preuve de l'amour de Dieu pour l'homme fraternel (Jn 13,34-35; 15,17), pratiqué à
est fournie par le don que le Christ fait de lui- l'exemple de Jésus (15,12-13). Cet amour
Retrouver ce titre sur Numilog.com

vient de Dieu. Le Père aime le Fils (15,9; gagement mutuel plus profond de l'homme et
3,35), d'un amour qui se prolonge jusqu'aux de Dieu.
disciples en qui le Père fait sa demeure (14,21- Un fait est à remarquer: partant du mariage
23). Le Fils qui aime son Père (14,31) et a pour mieux comprendre l'Alliance, Osée
«donné sa vie» pour les hommes, habite chez suggère aux Israélites qu'en partant de
ceux qui accueillent sa parole et qui l'aiment l'Alliance mieuxcomprise, ils trouvent un sens
(14,21-23). Ainsi le même amour qui unit le plus humain du lien conjugal. En refusant
Père et le Fils atteint tous les disciples et les d'être un Baal (nom divin qui signifie
établit dans l'unité. C'est ce mouvement uni- «Maître»), pour être un «homme», un mari
fiant de l'amour venant du Père et atteignant (Os 2,18-19), Yahvé enseigne qu'un époux
toute l'Eglise qui est l'objet du beau dévelop- doit être un «mari», et non un «baal»,
pement contenu en 1Jn 4,7-21. «maître».
Notons enfin les mentions de l'amitié de Jé-
sus pour Lazare et ses sœurs (Jn 11,3. 36) et Avec Osée, l'amour conjugal est unilatéral ; il
de l'amour dont est aimé un disciple (13,23; va de Yahvé à Israël. Jérémie reprend l'i-
19,26; 21,7.20), ainsi que l'ultime invitation à mage oséenne (2,20-25.33-37), mais la
l'amour adressée à Pierre tout à la fin de l'é- complète: l'amour est aussi celui d'Israël pour
vangile (21,15-17). Yahvé (2,2).
Pensé dans un contexte tragique par Ézé-
chiel, l'amour conjugal de Yahvé et d'Israël
AMOURCONJUGAL est, lui-même, tragique. C'est le drame de
l'infidélité, décrite dans un style qui fait voi-
Le thème de l'amour conjugal est employé siner délicate poésie et réalisme cru (Ez 16;
comme illustration prophétique de l'amour 23). L'amour conjugal est ici expression de
mutuel de Dieu et de son peuple. Il est signi- l'Alliance, dont la relation est explicitement
ficatif qu'apparaissant, tout d'abord, comme commentée en 16,59-63. Alors est soulignée
un amour douleureux car bafoué, le thème l'inégalité de cette relation où l'initiative di-
devienne finalement celui d'un amour ra- vine est primordiale; la partenaire, l'épouse,
dieux car partagé. ne fait qu'accepter l'action efficace de Yahvé.
Le thème reparaît, traité avec plus d'opti-
ANCIENTESTAMENT misme, chez le 2°Isaïe. L'accent est toujours
mis sur l'action divine, seul motif permettant
Malgré l'expérience d'un amour conjugal d'espérer un amour mutuel véritable de Dieu
blessê (sa femme participe à des rites de pros- et de son peuple (Is 54; voir aussi 60. 62).
titution) Osée va à l'encontre des coutumes L'amour conjugal ne prête pas seulement à de
sanctionnées par la Loi (Dt 22,20-21), et douloureuses méditations prophétiques. Il est
continue d'aimer son épouse infidèle. Il en- aussi l'objet de considérations humanistes,
gage envers elle une pédagogie du retour qui développées par les Sages, dont l'apport est
finit par être efficace et par rétablir l'intimité précieux.
du couple. Ce n'est pas sans raison que les Sages sont
L'essentiel est que cette expérience prenne taxés de misogynie; leurs réflexions sur les
aux yeux d'Osée une portée prophétique : elle femmes sont souvent désabusées (Pr 11,22;
est révélation de l'amour obstiné et miséri- 19,13b; 27,15; Qo 7,26-28, etc). Partiales, ces
cordieux que Dieu porte à Israël, malgré son réflexions font supposer que l'influence des
infidélité et ses pratiques idolâtriques; révé- femmesest plus grande que ne le laissent voir
lation aussi de la pédagogie par laquelle des textes écrits par ... des hommes. Cette
Yahvé rétablit les liens de l'amour primitif et partialité s'explique par l'influence qu'exer-
réussit à changer la vie de l'épouse pardon- cent des femmes qui sont en relation avec les
née (Os 1-3). La relation Yahvé/Israël ré- cultes de la fertilité (Pr 7,6-27?). L'humanité
sonne d'une note nouvelle; pensée, jusque-là, masculine se sent fragile devant des provo-
en termes juridiques de contrat (Osée est cations qui mettent la foi en cause.
d'ailleurs le premier à parler d'alliance avec Mais la littérature sapientielle a produit le
Yahvé 6,7; 8,1 ; 10,4; 12,1), elle inclut main- Cantique. Alors l'amour est décrit pour lui-
tenant un aspect affectif qui suppose un en- même, dans sa joyeuse et franche simplicité.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Son origine divine n'est pas oubliée (8,6), terre par le peuple de Dieu sont la figure des
comme n'est pas oublié un respect de la réalités éternelles qui lui sont destinées.
femme assez nouveau (comparer Ct 6,10; 7,11 Jérusalem, capitale du peuple choisi, repré-
à Gn2,23; 3,16), qui pourrait être le fruit d'un sente anagogiquement le ciel, cité céleste des
sens approfondi de la relation conjugale, élus (Tb 13,16-17), cependant que le festin
communiqué par la pédagogie de l'Alliance. eucharistique offert aux Chrétiens est la cé-
lébration de la Pâque «accomplie dans le
NOUVEAUTESTAMENT Royaume de Dieu» (Le 22,16).
Le thème est présent dans les Synoptiques.
Jésus est motif de joie, comme l'époux au mi- ANANIAS
lieu de la noce (Me 2,19-20). Sa présence est
signe d'un appel aufestin (Le 14,16), banquet Etym. hébraïque: Yahvé a en pitié.
des noces du Fils du Roi (Mt 22,2). 1. Au livre de Tobit (5,13), l'ange Gabriel, qui
Il appartient aux invités de répondre favora- se fait appeler Azarias, se dit fils d'Ananias.
blement à l'invitation (Mt 22,8), de se mon- Par là, selon l'étymologie des noms, ils signi-
trer dignes du Festin auquel ils sont déjà ad- fie qu'il est «aide de Dieu» (Azarias), fils du
mis (Mt 22,11-14). Etre digne des noces, c'est «Miséricordieux» (Ananias).
vivre dans l'attente de l'Epoux qui peut seul 2. Un des compagnons de Daniel à qui fut
introduire dans la salle des noces définitives
(Mt 25,1-13). imposé le nombabylonien de Shadrak. Il res-
La réflexion proposée par les textes pauli- sortit sain et sauf de la fournaise où il avait été
niens est complexe. Elle est d'abord médita- jeté avec les autres pour avoir refusé les
tion de prophète pour qui toute réalité hu- marques de culte au roi Nabuchodonosor (Dn
maine, et l'amour conjugal, est frappée de 1,6-20; 2,13-18; 3).
caducité par la venue prochaine de Jésus 3. Chrétien de la communauté de Jérusalem
Christ (1 Co 7,29). qui, d'accord avec sa femme Saphira, trompa
Mais Ep 5,21-33 présente une considération saint Pierre sur le prix de vente de leur champ.
de type sapientiel; alors la relation conju- Il en fut puni par une mort subite (Ac 5,1-11).
gale, l'amour qu'elle exprime, deviennent 4. Chrétien de la communauté de Damas. Au
«mystère», expression symbolique, annon- moment des événements survenus à Saul aux
cée et expliquée par l'Ecriture (Gn 2,24), du portes de la ville, Dieu lui ordonna d'aller
dessein de Dieu, de la réalité eschatologique: trouver son «apôtre» dans la rue Droite, chez
l'amour mutuel du Christ et de l'Eglise. un certain Juda pour lui «imposer les mains
De cette réalité mieux comprise grâce à l'ex- et lui rendre la vue» (Ac 9,10-19).
périence conjugale, découle unenseignement 5. Grand Prêtre juif, cupide, ami des Ro-
qui conduit à mieux vivre cette expérience: mains, il fit régner la terreur et, après une
«Maris aimez ... comme le Christ ...» (v.21- carrière mouvementée, mourut assassiné par
29). les Zélotes. C'est lui qui présidait le Sanhé-
Selon Jean, Jésus est l'Epoux (3,29-30), et drin lors de l'arrestation de Paul dans le
c'est ce thème que commente, à mots cou- Temple et ordonne de le frapper. Par là, il
verts, l'épisode de Cana (2,1-11). s'attira une violente réplique de la part de
L'auteur de l'Apocalypse voit la prostituée l'Apôtre (Ac 23,2-5). Après le transfert de
sous les traits de Babylone, et non plus Paul à Césarée, il s'y rendit avec quelques an-
d'Israël. Le peuple de Dieu, c'est l'Epouse, ciens et l'avocat Tertullus pour ce constituer
parée pour les noces passionnément atten- accusateurs de Paul devant le gouverneur Fé-
dues par une Eglise qui ne sait que crier son lix (Ac 24,1-9).
désir: «Oh! oui, viens, Seigneur Jésus!»
(21,2-27). ANAQITES
ANAGOGIQUE (SENS) Population cananéenne inconnue qui occu-
pait Hébron et les parties voisines de la plai-
Cette interprétation des textes bibliques est ne côtière (Jos 11,21-22). Ils passaient pour
fondée sur l'idée que les réalités vécues sur géants (Nb 13; Dt 2,10-11 ; Jos 14,15).
Retrouver ce titre sur Numilog.com

ANATOTH du conseil royal (2 S 7,14-15), ont voix déli-


bérative quand il s'agit de guerre ou de paix
Ville lévitique dans la tribu de Benjamin (Jos (1 R 20,7). Ils rendent la justice (Dt 19,12;
21,18). Le grand prêtre Abiatar, serviteur de 21,3.19; 22,15), tâche qui leur vient, peut-
David, y fut exilé par Salomon auquel il s'é- être, d'une influence madianite (Ex 18,13-26) ;
tait opposé (1 R 2,26). mais ils sont absents du Code de l'alliance.
Jérémie, né à Anatoth dans une famille sa- Les anciens jouent un rôle dans de tristes af-
cerdotale déchue du service du temple, était- faires: Nabot et les fils d'Akhab (1 R 21,7;
il descendant d'Abiatar? Ce trait bio- 21,8; 2 R 10,1). Isaïe est sévère à leur égard
graphique éclairerait certains aspects de sa (3,14).
personne (Jr 1,1).
Ses démêlés avec sa famille, à propos des Leur existence remonte à l'époque nomade;
biens situés à Anatoth, furent l'occasion de le peuple est alors groupé par clans et tribus
plusieurs développements prophétiques (Jr que gouvernent des chefs. Devenu séden-
11,21), spécialement quand le prophète ac- taire, Israël modifie progressivement son or-
cepta d'acheter une part de terre, en signe de ganisation. Les chefs de jadis existent encore
sa foi dans un rétablissement futur de sa tribu sous la royauté, mais leurs pouvoirs vont en
(Jr 32,6-15; 37,11-14). diminuant ; ils ne sont plus que des juges lo-
Aujourd'hui Anata, au nord-est de Jérusa- caux. L'exil et la disparition du pouvoir royal
lem: leur rend quelque importance ; Ézéchiel l'ar-
chaïsant les rencontre plusieurs fois (14,1;
ANCIENS 20,1 ; etc).

ANCIENTESTAMENT NOUVEAUTESTAMENT
Les anciens formaient un corps social pourvu Les anciens apparaissent dans le Judaïsme
de responsabilités particulières, politiques et contemporain de Jésus. Ce sont des scribes
religieuses. Ils sont mentionnés par presque dont les commentaires, rédigés jadis, font au-
tous les livres, et plusieurs fois sont cités les torité (Me 7,3.5). Jésus conteste ce prestige
anciens des peuples voisins: Madian, Moab indu (Me 7,8-13).
(Nb 22,4.7; 27,7), etc. Ce sont aussi les chefs de communautés juives
Moïse rassemble les anciens mais s'adresse (Ac 4,6).
directement au peuple (Ex 3,16; 4,29); ail- Finalement les anciens apparaissent dans
leurs, les anciens doivent servir d'intermé- l'Église. Selon les Actes, les chrétiens s'or-
diaires (Ex 17,5-6; 18,12). Ils demandent un ganisent sur le modèle de la Synagogue. L'E-
roi à Samuel (1 S8,4) ; David recherche l'ap- glise a ses anciens (14,23); leurs fonctions sont
pui dieceux de Juda (1 S30,26), et Abner s'a- diverses. Ceux de Jérusalem délibèrent avec
dresse à ceux d'Israël en vue de confier à Da- les Apôtres (15,6) ; ils entendent le rapport de
vid la royauté sur ces tribus (2 S3,17). C'est Paul (21,18). Ce dernier établit des anciens
eux qui font alliance avec David (2 S5,3). dans les communautés qu'il fonde (11,30) et
Au temps de Josias, ils entendent la lecture s'entretient avec ces communautés par leur
du livre découvert dans le Temple (2 R23,1). intermédiaire (20,17).
Jérémie les prend commetémoins de ses actes Les grandes épîtres de Paul ne connaissent pas
symboliques (Jr 19,1). C'est eux qui, avec les anciens, qui n'apparaissent qu'avec les
Moïse et au nomd'Israël, ont ratifié l'alliance Pastorales. Ils enseignent (1 Tm 5,17), im-
conclue sur la montagne (Ex 24,1.9). posent les mains (1 Tm4,14), ont droit à des
Les anciens accompagnent le chef dans honneurs particuliers. Tite doit en établir dans
l'exercice de son pouvoir (Ex 3,18; Dt 27,1 ; chaque cité (Tt 1,5; cf. Ac 11,30). Ce sont,
Jos 8,10). Ils font partie des autorités (Jg 8,8- en fin de compte, les chefs descommunautés;
10). Ce sont des chefs de tribus (Dt 5,23; ils exercent collégialement une autorité qui
29,9). Ils exercent collégialement leurs fonc- sera bientôt répartie entre évêque et pres-
tions (Jos 9,11 ;Jg 8,5; 11,5); ils sont membres bytres.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Leur prière apporte soulagement aux ma- compagnie de Pierre, Jacques et Jean sur la
lades, selon Jacques (5,14-15). Les auteurs de destruction prochaine du Temple (Me 13,3).
1P (5,1), de 2et 3Jn se disent «anciens»: ici,
mention de l'âge plus que d'une fonction.
Quant aux «anciens» de Ap 4,4.10, etc, ils
représentent les membres d'un conseil divin ANDROMACHOS
imaginé soit à partir de représentations vé-
téro-testamentaires (1 R 22,19; 1 Ch 24,5), Gouverneur de Syrie, sous Alexandre le
soit à partir d'une imagerie déjà chrétienne : Grand. Les Samaritains le brûlèrent vif tan-
«anciens» des communautés. dis que le conquérant était en Egypte. A son
retour, celui-ci installa à Samarie, comme
sanction, des colons macédoniens.
ANCRE
L'ancre des navires était primitivement une ÂNE
grosse pierre percée d'un trou pour attacher
un câble. Al'époque gréco-romaine, on fit des Dans la Bible, il est l'animal domestique par
ancres composites, en bois, fer et plomb, dont excellence et constitue un élément important
la forme était à peu près celle des ancres mo- du cheptel des Patriarches (Gn 24,35). Il est
dernes pour navires légers. la monture habituelle (Ex 4,20), sauf pour la
Le mot grec peut aussi s'employer pour un guerre, où l'on emploie le cheval (2 R 7,7).
grappin accroché en haut, d'où l'image de Despersonnages de qualité l'utilisent: Jg 10,4;
l'ancre d'espérance fixée au ciel (He 6,19). 2 R 4,24. Le prophète Zacharie en fera la
L'ancre flottante est un bâti de bois qui flotte monture pacifique du Messie, et Jésus réa-
à l'arrière d'un navire : insensible au vent, il lisera la prophétie au jour des Rameaux (Za
ralentit l'allure et maintient le navire dans le 9; Mt 21,1-5). L'âne servait aussi de bête de
lit du vent. somme et de trait (Gn 42, 26; Is 30, 24; Mt
18,6). Au retour de l'exil, la caravane des ra-
patriés emmenait 6720 ânes pour 736 che-
vaux. La Loi défendait de faire travailler en-
semble l'âne et le bœuf (Dt 22,10).
ANDRÉ L'âne de Palestine est très vigoureux, souffre
peu de la chaleur, se nourrit de chardons et
Etym. grecque: l'homme, le viril. de plantes épineuses; la forme de ses sabots
Apôtre originaire de Bethsaïda (Jn 1,44) et rend sa marche très sûre ; enfin son entretien
frère de Simon-Pierre (Mt 4,18). Pêcheur de est peu coûteux.
métier, il habite Capharnaüm (Me 1,19). Trois
textes parlent de son appel par Jésus. L'évan-
gile de Jean le mentionne comme disciple de
Jean-Baptiste (1,39-40) et le montre prenant ANGEDEYAHVÉou D'ÉLOHIM
contact avec le Christ pendant toute une soi-
rée. L'évangile de Matthieu raconte un appel Dans la plupart des textes, sinon dans tous,
au bord du lac lors d'une pêche avec Pierre l'Ange (au singulier) de Yahvé, ou d'Elohim,
(4,19) tandis que celui de Luc place son appel désigne Dieu. Sans doute le titre a-t-il été créé
au moment du Sermon sur la Montagne par des auteurs gênés d'attribuer à Dieu des
(6,14). relations trop familières avec les hommes.
Les évangiles signalent trois interventions Dans plusieurs textes, en effet, ce personna-
particulières de sa part : l'une à propos de la ge est nommé à côté de Yahvé ou d'Elohim,
multiplication des pains (Jn 6,8), l'autre lors en parallèle avec lui; c'est évidemment sa
de la requête des païens qui veulent voir Jé- doublure littéraire. Comparer Gn 16,7.11 et
sus peu avant sa Passion (Jn 12,22), la troi- 13; 22,2.16 et 11-15; 31,11 et 13; Ex 3,2 et 4;
sième au sujet de la question posée àJésus en voir aussi Gn 21,17; Os 12,5.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

D'autres mentions de l'Ange de Yahvé n'ont Josué en rencontre le capitaine (Jos 5,14).
pas en parallèle le nom divin; doublure de Al'arche d'Alliance est rattaché le thème des
Dieu, au début, (c'est encore le cas en Ps Keroubîm (1 R8,6-8; cf. 6,23-30). Yahvé, qui
34,8), le personnage céleste se détache de son «siège sur les Keroubîm» (2 S 6,2; Ps 80,2;
origine. L'Ange devient l'exécuteur des sanc- 99,1), se sert d'eux comme d'un char (2 S
tions divines (2 S24,16; 2 R 19,35). Il se rap- 22,11 ; Ps 18,11). Ce sont des Séraphins qu'I-
proche du personnage mythique de l'Exter- saïe voit autour de «Yahvé des Armées (Sa-
minateur, artisan de la dixième plaie d'Egypte baoth)» (Is 6,2-3), cependant qu'Ézéchiel
(Ex 12,23; mais comparer avec Ex 12,12). aperçoit le trône divin emporté par des «Vi-
vants» (1,5.13-15.19-22) et par des Keroubîm
(10,1-9).
Formant l'entourage de Yahvé, ces person-
ANGES nages complexes accomplissent une mission
de louange (Ps 103,20; 148,2); c'est la sain-
Etym. par le latin et le grec, le mot vient de teté de Yahvé qu'ils proclament en Isaïe (6,3).
l'équivalent hébreu de «envoyé». Les au- Assez fréquemment, ces anges (plus souvent
teurs des deux Testaments qui s'expriment sur «l'Ange de Yahvé») accomplissent diverses
les anges le font avec la tranquille assurance missions auprès des hommes. Ils les gardent
de gens qui adhèrent, sans la moindre peine, (Ps 34,8; 91,1), poursuivent les méchants (Ps
à une vérité, et qui vivent au sein d'un monde 35,5-6). Raphaël (étym. «Dieu guérit») s'oc-
se reposant dans la même certitude paisible. cupe du jeune Tobias et guérit son père. Mi-
Tant d'assurance ne constitue pas un fait chaël (étym. «Qui est commeDieu?») combat
négligeable. Il n'est pas davantage possible de contre les ennemis d'Israël (Dn 10,13-21) et
négliger un autre fait: les écrivains bibliques, contre Satan, adversaire de Josué (Za 3,1-2).
n'ayant jamais eu à justifier leurs convictions Les anges jouent un rôle de médiateur entre
relatives aux anges, n'ont jamais dit quelle Dieu et certains prophètes. L'ange explique
place ils accordaient à ces convictions. Le seul au prophète sa vision (Za 1,7-6,15). C'est un
auteur qui ait eu à préciser son point de vue, «ange-interprète» qui donne à l'homme le
est celui de l'épître aux Colossiens. Il redoute sens de ses souffrances et intercède pour
plutôt un intérêt exagéré porté au monde an- qu'elles soient adoucies (Jb 33,23-24). Ce
gélique. commentateur se nomme Gabriel en Daniel
Il reste que les anges, absents de tant et tant (8,16; 9,21); il est dit «l'homme» par Ézé-
de résumés de la foi biblique, celle de l'An- chiel (40,3).
cien (v. Jos 24) et celle du Nouveau Testa-
ment (v. les sermons des Actes), s'introdui- NOUVEAUTESTAMENT
sent dans la confession de foi citée en 1 Tm
3,16. Ils sont là en tant que faire-valoir du Les anges apparaissent d'abord dans les
Christ; mais leur existence et leur significa- évangiles ; les auteurs reprennent machinale-
tion apparaissent liées au «mystère de la pié- ment les clichés de l'Ancien Testament.
té», donc à la foi. Les anges sont nombreux dans les textes de
l'Enfance (Mt et Le 1-2). Envoyés divins, ils
ANCIENTESTAMENT apportent une parole divine. Gabriel annon-
ce à Zacharie puis à Marie (Le 1,19.26) les
Utilisant librement une imagerie polythéiste naissances prochaines. «L'Ange du Seigneur
à la mode, celle de El, le dieu suprême, ré- apparaît en songe à Joseph» et lui commu-
gnant sur des divinités secondaires, les au- nique des ordres divins (Mt 1,10.24; 2, 13.19).
teurs représentent Yahvé siégeant au milieu Le mêmes'adresse auxbergers, mais c'est une
d'une cour divine ; ce sont les «fils des dieux» «troupe nombreuse de l'armée céleste» qui
ou «... de Dieu» (Ps 29,1 ; 89,7; Jb 1,6; 2,1 ; loue Dieu dans le ciel de Bethléem (Le
38,7); ce sont aussi «les saints» (Ps 89,6; Jb 2,9.13).
5,1; Dn 8,13). Ainsi passant, sans commentaire, de Gabriel
Les membres de cette cour perdent leur qua- à «L'Ange du Seigneur», puis à une troupe
lificatif divin avec Michée-ben-Yimla (1 R anonyme, l'auteur montre qu'il utilise un cli-
22,18-19); ils forment «l'armée des deux»: ché littéraire dont le but est de souligner la
Retrouver ce titre sur Numilog.com

valeur divine de la parole dite ou de l'ordre Moins polémique, l'auteur de la lettre aux
donné. Ephésiens montre le dessein éternel de Dieu;
Lamêmefluidité du langage, et certainement il consiste à «récapituler, sous un seul chef, le
le mêmemotif, apparaissent dans les récits des Christ», toutes choses, «tout», donc aussi les
apparitions du Ressuscité. «L'Ange du Sei- anges (Ep 1,10). La Résurrection fait asseoir
gneur» s'adresse aux femmes, chez Matthieu Jésus à la droite de Dieu, donc au-dessus des
(28,2-5), mais c'est «un jeune homme» pour anges (Ep 1,20-21) qui doivent se prosterner
Marc (16,5), ce sont «deux hommes» chez devant lui (Ph 2,9-10).
Luc, qui deviennent «une vision d'anges», Les anges jouent un rôle important dans l'A-
plus loin (24,4.23). Ce sont enfin «deux pocalypse; rôle de louange (8,2), de com-
anges» dans le 4e évangile (Jn 20,12). missionnaires (1,1), d'exécuteurs des hautes
Le récit qui met en scène des anges lors de la œuvres (8; 20,1), de combattants (12,7). Le
tentation de Jésus, est très poétique (Me 1,13;; ton de l'ouvrage, manifestement poétique,
Mt 4,11) ; celui que Luc mentionne à l'occa- contraint à une interprétation discrète de cet-
sion de l'agonie (22,43) vient tout droit des te imagerie somptueuse.
traditions concernant Elie (1 R 19,5) ; tandis Les «anges des sept Eglises» sont une per-
que les anges mentionnés en Le 15,10 et 16,22 sonnification de l'Eglise, à moins qu'ils ne dé-
sortent de pieuses traditions judaïques. Les signent son chef (1,20).
anges attachés à chaquefidèle, selon Mt 18,10,
doivent avoir une source identique.
Dans les Actes, Luc attribue aux anges des
fonctions équivalentes (1,10; 5,19; 10,3; ANNE
12,7). L'Ange exterminateur reparaît (12, 23).
Aremarquer surtout le conflit doctrinal dont Etym. hébraïque: grâce.
les anges sont l'objet (23,9). 1. Mère de Samuel; présentée suivant le
Fidèle aux traditions juives, Paul et son en- schéma classique des annonces de naissance
tourage voient les anges nombreux et actifs. (naissance d'Isaac, de Samson; comparer avec
Certains identifient cinq classes d'anges (Col celle de Jésus), elle est stérile. Finalement elle
1,16). Les noms donnés à ces personnages sera comblée au terme d'une démarche sup-
montrent qu'ils sont la représentation des pliante faite au sanctuaire de Silo, et en réa-
puissances cosmiques et surtout historiques (1 lisation de la promesse dite par Eli (1 S 1).
Co 15,24; Rm 8,38). Les anges sont' in-
tervenus dans la communication de la Loi au 2. Femme de Tobit et mère de Tobias (Tb
Sinaï (Ga 3,19; même doctrine en Ac 7,30 et 1,9).
He 2,2). 3. Témoin de la présentation au Temple de
Prenant acte de cette tradition, l'auteur de Jésus. Montrée en parallèle avec S'iméon par
l'épître destinée àces Colossiens qui devaient Luc (Le 2,36-38), qui joint fréquemment un
faire grand cas d'un monde angélique exu- type féminin à un masculin, Anne apparaît
bérant ne veut plus voir en eux que les com- comme l'Israélite idéale: elle est assidue au
plices d'un système légaliste qui empêchait les Temple, attend la délivrance de Jérusalem.
hommes d'aller librement à Dieu. Par sa mort, Elle est aussi un modèle de vie chrétienne : elle .
Jésus a rendu vain et caduc ce système op- pratique le jeûne et une prière constante; elle
pressif et en a libéré les hommes. loue Dieu pour le don de Jésus, qu'elle an-
Cet auteur n'a qu'un souci: non de disserter nonce à ceux qui sont disposés.
sur les anges, mais de proclamer la supério-
rité du Christ sur l'Univers. Il se plaît donc à 4. Grand prêtre, de 6 à 15 ap. J.-C. Déposé
voir les anges, tels des vaincus, participer au par Valerius Gratus, il conserva un grand
cortège du Christ ressuscité (Col 2,14-15) et prestige. Jésus est d'abord conduit auprès de
montrer, par leur abaissement même, la lui, avant d'être présenté à Caïphe, son gendre
grandeur de leur vainqueur, ce «Premier-né (Jn 18,13.24). Evangiles et Actes le nomment
de toutes créatures», par qui et pour qui «tout toujours le premier (Le 3,2; Ac 4,6). Il est
a été créé», y compris les catégories angé- présent lorsque Pierre et Jean comparaissent
liques. 1 devant le Sanhédrin.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

ANNE (CANTIQUE D') L'annonce est construite selon un schéma bien


illustré par Jg 6. Il comporte les éléments sui-
Poème d'action de grâces, attribuée à la mère vants: - une invitation à la joie messianique
de Samuel comblée dans ses désirs de mater- (Le 1,28; en grec, kairé «réjouis-toi!»); - le
nité (1 S 2,1-10). L'attribution n'est fondée nom prophétique, qui dit la fonction à rem-
que sur le v. 5: la stérile enfant, grâce à Dieu. plir (Jg 6,12; Le 1,28) ; - la promesse d'assis-
La transcendance de Yahvé, «Saint» et «Ro- tance infaillible donnée de la part de Dieu
cher» unique, transparaît dans son œuvre. Par (id.); - l'ange rassure son interlocuteur sur-
elle est accompli un renversement total des pris (Jg 6,13; Le 1,29), en répétant sous une
situations : de la puissance à la faiblesse, de la forme nouvelle l'attitude de Dieu vis-à-vis de
stérilité à la fécondité, de la mort à la vie. Le l'interlocuteur (Jg 6,14-16; Le 1,30) ;- l'ange
premier bénéficiaire de ce don est le roi. Le précise l'objet de son message; - l'interlocu-
Magnificat est une véritable relecture de ce teur questionne sur le mode de réalisation de
cantique. ce qui est annoncé (Jg 6,17; Le 1,34) ; - l'ange
répond et donne un signe (Jg 6,20; Le 1,35-
37); - acceptation du destinataire de l'an-
nonce (Jg 6,22; Le 1,38).
ANNÉE L'utilisation des textes bibliques par Luc est
lourde de signification. D'abord, Jésus est
Les Egyptiens comptaient l'année solaire à classé parmi les héros bibliques, dont il vient
365jours. Les Grecs d'Alexandrie, à 365plus renouveler la figure et accomplir la mission.
1/4, calcul sur lequel Jules César fonda l'an- Jésus est un nouvel Isaac; il est un «sau-
née bissextile qui ajoute le jour tous les 4ans. veur», comme le fut Gédéon (Jg 6,14-15); il
Par la suite, on s'aperçut qu'il y avait une est «prophète» comme Samuel etc. Cette ré-
journée de trop par siècle, d'où la réforme du férence au passé biblique dit encore le sens de
pape Grégoire XIII (1572-1585). la naissance de Jésus. Après de longues an-
Aucun de ces comptes ne s'accommode faci- nées de désir et de prière, et à la suite d'une
lement avec les mois lunaires, de 28 ou 30 promesse de Dieu, des couples de l'Ancien
jours, si faciles à observer. Tous les Sémites, Testament, jusque-là stériles, obtenaient
Babyloniens, Araméens, Cananéens et Israé- l'enfant qu'ils attendaient, le héros que le
lites ont préféré se servir des mois lunaires, peuple désirait. Les récits bibliques souli-
quitte à établir des calendriers compliqués. gnent cette réalité dont sont conscients les
couples croyants et que connaissait bien Is-
raël : c'est Dieu qui donne un nouvel être hu-
main et c'est lui surtout qui fait surgir les hé-
ANNONCIATION ros dont son peuple a besoin. Si de nombreux
enfants avaient été donnés à Israël comme
Ce terme désigne le dialogue que l'ange Ga- fruits d'une promesse, Jésus l'est au plus haut
briel entretient avec Marie pour lui annoncer degré. Jésus naît exclusivement de la grâce,
la naissance de Jésus (Le 1,26-38). de la promesse: sa mère «est vierge», lui est
«conçu du Saint Esprit» ; il représente le don
par excellence de Dieu à l'humanité.
GENRELITTÉRAIRE
CONTENUDUTEXTE
Le texte appartient au genre des annonces,
bien attesté dans l'Ancien Testament, et con- Le texte donne, en tout premier lieu, un en-
nu du Nouveau. Sous la forme d'une narra- seignement sur Jésus auquel il joint un ensei-
tion, pratiquement réduite à un dialogue, gnement sur Marie.
l'auteur biblique décrit la mission que rem- L'enseignement sur Jésus est contenu dans
plira le héros dont il annonce la naissance. Ces deux phrases complémentaires (v. 32-33 et
annonces concernent Ismaël et Isaac (Gn 35). Il semble même que la question de Ma-
16,11; 18,3-14), Gédéon (Jg 6,11-24), Sam- rie : «Comment... ?» ait pour premier but de
son (Jg 13,2.3.5.14), Samuel (1 S 1-3), Jean conduire d'une définition de Jésus, encore in-
Baptiste enfin (Le 1,5-23). complète, à une autre, plus achevée.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

La première définition montre en Jésus le roi 6,2). Cette présence divine qui avait jadis-re-
messianique à qui convient, comme à tout roi posé sur le Tabernacle, empli la Demeure puis
biblique, le titre de «fils de Dieu» (Ps 2,7). habité le Temple de Jérusalem, va se réaliser
La comparaison des versets 32-33 avec l'ora- en Marie, la transformant en un sanctuaire,
cle de Nathan (2 S 7) est significative. «J'é- un Saint des Saints;
lèverai ta postérité» (2 S 7,12) est repris par - de la reprise des textes prophétiques disant
«Il sera grand» en Lc. «Il sera pour moi un l'habitation de Dieu au milieu de son peuple
fils» (id. 14), devient «Il sera appelé Fils du et la joie que cette présence doit susciter. Le
Très-Haut». «Ton trône sera affermi pour «Je te salue» de l'ange correspond au grec
toujours» (id. 16) devient «le trône de David kairé, «réjouis-toi!». Ce terme n'est pas à
son père». «Ta royauté ... pour toujours» rapprocher de la simple salutation que s'a-
(16), est repris en «Il régnera pour tou- dressaient les Grecs; c'est l'invitation à la joie
jours». «J'affermirai pour toujours le trône messianique que proposent déjà So 3,14-17;
de son royaume» devient «Son royaume J12,21-27; Za 9,9-10. Ces textes invitent à la
n'aura point de fin». Ces similitudes évi- joie que justifie l'annonce de l'habitation du
dentes placent Jésus dans la lignée davidique Dieu-Sauveur au «sein» de son peuple. Cette
et font de lui l'héritier des promesses faites au présence va maintenant se réaliser dans «le
roi de Juda. sein» de Marie; Marie, donc, mais aussi toute
Cependant il faut remarquer deux choses: l'Eglise qu'elle représente, sont invitées à la
d'abord, en reprenant le thème exprimé par joie.
2 S7, Le efface les ombres que comportait le D'autres thèmes théologiques sont présents
portrait du roi décrit en 2 S7 (voir v. 14). Et dans ce texte et disent l'enseignement que
puis, l'évangéliste change d'ordre: la filiation propose saint Luc; parmi eux, signalons la
divine passe en avant. Pour lui, Jésus semble mention de l'Esprit (v. 35). L'affirmation
non pas être fils de Dieu parce qu'il est roi et pourrait être une reprise de Gn 1,2; de même
fils de David, mais, à l'inverse, être roi parce que la présence de l'Esprit fait jaillir le monde
qu'il est Fils de Dieu. sortant du Chaos, de même sa présence sur
Cependant la question de Marie introduit une Marie va faire naître ce «sauveur» du monde,
nouvelle affirmation. Du messie davidique, il ou cet initiateur d'un mondenouveau que sera
était dit qu'il serait «grand»; à Jésus, l'ange Jésus, le fils de Marie, le Fils de Dieu.
attribue un qualificatif transcendant: il sera
«saint»; le premier était un descendant de
David, le second naît de l'intervention de
l'Esprit Saint; enfin, entre les deux titres: ANTÉCHRISTou mieux: ANTICHRIST
«Fils du Très-Haut» et «Fils de Dieu» semble
exister plus qu'une nuance: l'indice qu'un Selon les épîtres johanniques, les chrétiens de
mystère, tout à fait nouveau, donc inexpri- la fin du Ier siècle n'attendaient pas le retour
mable, caractérise Jésus; une relation à Dieu, du Christ avant l'arrivée d'un Anti-Christ,
qui est dans la ligne de celle qu'entretenait le c'est-à-dire, selon l'étymologie grecque, d'un
roi davidique, mais qui lui est bien supé- faux remplaçant du Christ. Le latin «Anti-
rieure. christus » a accentué l'idée d'une opposition
L'enseignement relatif à Marie découle : active.
- de l'affirmation de la virginité ; le texte re- Bien qu'encore caché, ce Personnage exerce
joint les affirmations équivalentes des pages déjà son influence sur des chrétiens dévoyés
de Luc (2,5; 3,23) et de celles de Matthieu qui méritent de porter son nom, au pluriel.
(1,16.20-23) ; il est dans la ligne de la version Leur erreur est de distinguer le Jésus de chair
grecque d'Is 7,14: «La vierge concevra et en- d'un Christ purement céleste ; elle deviendra
fantera un fils qu'elle nommera ...» devient : le docétisme du siècle suivant (1 Jn 2,18-22 ;
«Tu concevras et enfanteras un fils que tu 4,3 ; 2 Jn 7). Nous pouvons penser aux faux
nommeras ...». prophètes annoncés dans les Discours apo-
- de la reprise des textes bibliques relatifs à calyptiques des évangiles (Mt 24,24 ; Mc
l'arche d'Alliance sur laquelle repose la Nuée, 13,22).
ce signe de la présence divine (Ex 40,34-35 ; D'autre part, la 2e lettre aux Thessaloniciens
Nb9,15-23; 10,34-36; 1R8,10-13 ;2Ch5,11- fait précéder la Venue du Christ par celle d'un
Retrouver ce titre sur Numilog.com

« Homme d'impiété, Fils de perdition » qui par Octave, récemment vainqueur et maître
sera l'instrument du Satan pour provoquer de l'Empire romain. Hérode rebâtit la ville
l'apostasie générale, ruiner les religions et se sous le nom d'Agrippeion, en l'honneur d'A-
proclamer Dieu (2 Th 2,3-9). grippa, gendre d'Auguste; elle redevint au-
La figure est celle d'un roi hellénistique réa- tonome à la mort d'Hérode en 4 av. J.-C.
lisant les plus sombres paroles de Daniel (Dn
11,36). On peut penser aux inquiétudes juives
et chrétiennes devant un Caligula et un Né-
ron. Cette figure se rattache aisément à ANTHOLOGIQUE(STYLE)
l'Odieux Dévastateur, Abomination de la
Désolation, annoncée par les évangiles (Mt C'est la manière d'écrire des écrivains tardifs,
24,15). qui font de leurs textes une véritable mo-
Le genre apocalyptique permet ces genres saïque de formules prises aux auteurs an-
d'amalgames : l'Antichrist et l'Homme d'im- ciens. Le Ps 144 en est un bon exemple (voir
piété ne sont qu'une seule figure sur laquelle les références des textes repris par l'auteur,
les siècles postérieurs ont projeté leurs dans les éditions modernes de la Bible).
craintes successives.

ANTÉDILUVIENS (PATRIARCHES) ANTHROPOMORPHISMES


Patriarches que la Genèse place entre les ré- Etym. grecque: en forme d'homme.
cits de la Création et celui du Déluge: Adam, L'homme ne peut parler de Dieu, celui que
Seth, Enosh, Qénân, Mahalalel, Yèred, Hé- «l'œil n'a jamais vu» (Jn 1,18), l'Inexpri-
nok, Metoushèlah, Lamek, Noé. mable, celui qui est au-delà de toute expé-
Cette généalogie n'a rien d'historique au sens rience, sans se référer à sa propre expérience
moderne du mot. En 1906on a découvert une
liste de 10 patriarches babyloniens, anté- des choses, à ce qu'il a vu, ressenti, vécu. Le
rieurs au déluge d'Outnapishtim, et d'une discours qu'il est donc contraint d'employer
longévité supérieure à celle des patriarches est nécessairement inadéquat ; il n'en est pas
bibliques. Ceux-ci constituent donc les restés moins le seul possible. Ce langage fait courir
d'antiques traditions, qui ont servi à couvrir à l'homme le risque de se fabriquer un dieu
l'intervalle de temps mystérieux qui sépare du semblable à lui, une idole «œuvre de ses
Déluge l'apparition de l'homme. mains» (Is 2,8 etc). Mais lorsque des pen-
Quant à la longévité de ces Patriarches, il la seurs plus subtils tentent d'épurer ce langage
faut comprendre comme une donnée théolo- trop humain, ils aboutissent à un discours trop
gique et non historique : la durée de la vie de éloigné de l'homme pour être expressif.
Contraint de se heurter à l'un ou l'autre de ces
l'homme s'abrège avec les progrès du mal. deux écueils, chaque auteur biblique choisit
Ainsi de 900 ans la vie des Patriarches post- inconsciemment le langage qui lui convient.
diluviens passe à 600 ans; et à partir d'Abra- Les apocalypticiens affectionnent les accu-
ham cette durée est réduite à 200. Voir l'ex-
pression visant les temps messianiques: mulations surréalistes de traits fantastiques
«Mourir à 100 ans sera mourir jeune» (Is (Ez 1-2; Za 1-8), ou les séries d'ap-
65,20). proximations qui suggèrent ce qu'elles ne
peuvent dire. «C'était comme ... c'était la
ressemblance ... C'était l'aspect, la ressem-
blance» (Ez 1,26-28).
ANTHÉDON D'autres recherchent un langage où l'image
familière est déshumanisée par le contexte et
Ville grecque située entre Gaza et Ascalon dit plus immédiatement la transcendance di-
(Khirbet Teda). Alexandre Jannée, roi de vine. Le Dieu de l'Elohiste s'entretient bien
Jérusalem, s'en empara en 96 av. J.-C. Re- avec les hommes, mais en songe (Gn 15,13
prise par les Romains, elle fut cédée à Cléo- etc).
pâtre par Antoine, puis redonnée à Hérode D'autres auteurs enfin disent Dieu par des
Retrouver ce titre sur Numilog.com

images très humaines, très familières. Le Dieu est le massif de l'Hermon.


d'Osée est père, mère, séducteur, époux,
berger (2,16-18; 11,3-4). Le Yahviste voit
Dieu se faire potier, jardinier, anesthésiste, ANTIOCHE DEPISIDIE
chirurgien, tailleur (Gn 2,7.8.21 ; 3, 21), por-
tier (Gn 7,17), commensal (Gn 18,8) etc. Les Ancienne ville grecque située au centre de
psaumes décrivent Dieu comme un père l'Asie mineure, sur la haute vallée du
(69,6; 103,13), un roi (47; 93; 96-99), un Méandre qui la faisait communiquer avec
guerrier (35,2-3), un juge (94,1-2) etc. Ephèse et Magnésie. Séleucus Ier Nicator en
Cette imagerie humaine a des limites dont fit une cité de premier rang qui resta dans le
l'utilisateur doit rester conscient ; elle a aussi domaine des Séleucides jusqu'à la victoire ro-
sa grandeur et sa nécessité. Le lecteur chré- maine de 190 av. J.-C.
tien est d'autant plus ouvert à cette forme L'importante colonie juive était donc, pro-
d'expression, qu'il a fait, en Jésus Christ, une bablement, d'origine orientale plutôt qu' hel-
expérience capitale. Celui qui était «en for- léniste. Elle s'entourait néanmoins de nom-
me de Dieu» a pris la «forme de serviteur» breux craignant-Dieu, et de quelques
(Ph 2,6-7), forme humaine s'il en fût, pour prosélytes, y compris des dames de classe so-
nous décrire Dieu (Jn 1,18). Onpeut affirmer ciale élevée.
de Jésus, de lui mais aussi de ceux qu'il s'est Paul et Barnabé y séjournèrent pendant leur
associés (Mt 25,40; 1Jn 4,20), qu'il est la re- premier voyage et Luc situe dans cette ville
présentation humaine de Dieu (Jn 14,9) la un discours-type adressé aux Juifs, avec assez
plus osée, le plus risqué de tous les anthro- peu de succès (Ac 13, 13-51).
pomorphismes. Il ne reste d'Antioche que quelques ruines au
lieu-dit Yalvatch.
ANTIGONE
Nom grec de deux princes asmonéens, il si- ANTIOCHE DESYRIE
gnifie : « Celui qui vient à la place de son
aïeul ». On peut y trouver une allusion au Ps Ville fondée sur le coude de l'Oronte par Sé-
45, 17. leucos IERNicator, vers 300 av. J.-C., et dou-
blée d'un port à Séleucie sur Mer. C'est au-
ANTIGONEE IR jourd'hui Antakya en territoire turc, tout près
de la frontière syrienne.
Fils de Jean Hyrcan, mis à mort de manière Le choix du site montrait la volonté d'at-
incompréhensible par son frère Aristobule Ier teindre la mer sans trop s'éloigner de la Mé-
ANTIGONEIIMATTATHIAS sopotamie, centre de la puissance des Séleu-
cides. Lesforêts voisines fournissaient des bois
Fils d'Aristobule II, il profita des guerres entre de construction navale et permettaient, pour
Romains pour chasser son oncle Hyrcan II. le moins, de se garder des flottes égyptiennes
Tandis que Rome était tenue par Octave et qui disposaient de Chypre. Antioche, entou-
Alexandrie par Antoine et Cléopâtre, rée d'un pays fertile, était normalement le sé-
quelques Romains restés fidèles au souvenir jour des rois quand ils traitaient des affaires
de Pompée et de la république firent entrer de Syrie et d'Asie mineure.
les Parthes en Syrie, Asie mineure et Pales- Elle devint leur seule capitale quand ils eu-
tine. Antigone prit ce parti, entra à Jérusa- rent perdu Babylone, envahie par les Parthes
lem en 40av. J.-C. et s'y maintint jusqu'en 37, en 141 av. J.-C. Sa situation en fit, tout na-
où il fut chassé et, finalement, décapité par turellement, la capitale de la province ro-
Antoine à la demande d'Hérode. maine de Syrie, à partir de 64 av. J.-C.
ARCHÉOLOGIE
ANTI-LIBAN
Très peu de choses restent visibles de fouilles
Chaîne montagneuse qui se développe à l'est étendues qu'il fallut creuser à plusieurs mètres
du Liban et parallèlement à lui. Samoitié sud sous le sol actuel. Une ville basse correspon-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

dait à peu près à la ville actuelle, et une ville défaite, à Magnésie en 189, sera la blessure
haute s'étageait jusqu'au sommet de la mon- inguérissable de la dynastie tout entière (cf. 1
tagne où se dressait la citadelle. Ami-pente, M8,6-8).
la source de Daphné était entourée d'un Contraint à verser aux Romains des sommes
temple et d'un espace sacré où périt le grand énormes, Antiochus III périt en cherchant à
prêtre Onias III (2 M4, 1-38). L'ensemble piller un temple en Elymaïde.
urbain couvrait environ 3 x 2 km et la po-
pulation était d'environ un demi-million
d'habitants, Grecs, Syriens de langue ara-
méenne et Juifs. ANTIOCHUS IVÉPIPHANE (175-164)
DANSLENOUVEAUTESTAMENT Fils cadet d'Antiochus III, Antiochus IV suc-
cédaàsonfrère Séleucus IV, assassiné par son
Antioche fut la première grande ville touchée ministre Héliodore. Sa politique de joueur
par l'évangile. Jérusalem yenvoyaun homme précipita le déclin de la dynastie séleucide et
de premier plan, Barnabé, et c'est là que les souleva la révolte des Maccabées.
disciples du Christ reçurent le nomde « chré- Dans l'ensemble de son royaume, il s'inspira
tiens » (Ac 11, 20-26). de l'exemple des Lagides et des souvenirs d'
Luc, prosélyte d'Antioche selon la tradition, Alexandre le Grand, pour se faire proclamer
s'est intéressé à cette Eglise dont il a recueilli « Zeus Epiphane » : manifestation visible de
les souvenirs : arrivée de Paul, relations avec la divinité suprême. Il ne semble pas qu'il ait
Jérusalem, expédition missionnaire vers rencontré de difficultés chez les Grecs.
Chypre et l'Asie mineure, difficulté d'ac- Auprès de ses sujets juifs, les cinq premières
cueillir les nouveaux chrétiens dans une Eglise années paraissent être un succès : un parti d'
encore judaïque (Ac 11, 25-30 ; 13,1-14,27 ; Antiochéens est mis en place à Jérusalem, où
15, 1-4...30-35). Paul en repart pour un autre règnent les grands prêtres Ménélas et Jason,
voyage, y revient, y discute avec Pierre (Ac à la dévotion du roi, cependant que le pieux
15,41 ; 18,22-23 ; Ga 2,11-14). Onias III est assassiné (2 M4).
Dans les siècles suivants, Antioche fut illus- Une première campagne en Egypte aboutit à
trée par des martyrs comme Ignace, par une une victoire sans lendemain, au retour de la-
école d'exégèse attentive à l'exactitude litté- quelle Antiochus s'empare des trésors du
rale, par un docteur comme Jean Chrysos- temple de Jérusalem (1 M1,1-28 ; 2M5, 15-
tome. Plusieurs Eglises orientales revendi- 21 ; Dn 11,21-28).
quent de nos jours le titre patriarcal Une deuxième campagne, en 168, conduit le
d'Antioche. roi sous les murs d'Alexandrie, où il est ar-
rêté par le consul romain Popilius Laenas.
Pendant ce temps, des troubles ont éclaté à
ANTIOCHUS III LEGRAND Jérusalem, où Jason a pensé habile de trahir
son roi (2 M5,1-14). Celui-ci relance donc sa
Ce roi séleucide n'est désigné dans la Bible politique d'assimilation, installe ses partisans
que par allusion (Dn 11,12-19). Il est appelé dans l'Akkra, hellénise la ville et même le
« grand » pour avoir d'abord contenu les temple où l'Abomination de la Désolation
Parthes et récupéré l'Iran, et pour s'être souille l'autel (1 M 1,29.54-64 ; 2 M 5,21-
avancé contre l'Egypte, une première fois 7,42 ; Dn 7,8...24-25 ; 11,31).
jusqu'à Raphia pour y être vaincu (217 av. Des Juifs souffrent le martyre, la résistance
J.-C. ; Dn 11,11-12), une deuxième fois pour armée se développe dans les campagnes, sous
imposer son alliance après la bataille décisive la direction des frères Maccabées.
de Panion (200 av. J.-C. ; Dn 11,13-18). Au Antiochus, qui a dû renoncer à l'Egypte, laisse
cours de ces opérations, Antiochus III s'em- aux soins de ses généraux les affaires de Ju-
para de Jérusalem, sans changer son statut de dée qui sont devenues, pour lui, marginales,
principauté sacerdotale autonome. et fait mêmedes gestes de réconciliation (2 M
Mais Antiochus ne peut éviter d'être attiré 11,27-33). Il périt, comme son père, en es-
dans les guerres contre Rome où ses voisins sayant de dépouiller un temple iranien (1 M
de Macédoine et de Pergame le sollicitent. Sa 6,1-17 ; 2 M9 et 10,9-13).
Retrouver ce titre sur Numilog.com

ANTIOCHUS VEUPATOR (164-162) ANTIPATER II


Fils d'Antiochus IV, il continue du côté des Fils du précédent, il était domicilié à Asca-
Juifs la politique d'apaisement en laissant le lon, et marié à la Nabatéenne Cypros : donc
temple aux mains des Maccabées (1 M4,36- en contact avec une tribu d'agriculteurs guer-
61). Mais il doit intervenir, avec son ministre riers, une ville maritime et commerçante et un
Lysias, quand les Juifs assiègent l'Akkra de royaume de caravaniers. Pompée l'imposa
Jérusalem après avoir fait plusieurs expédi- comme ministre au faible Hyrcan II, charge
tions aux alentours. Pressé par les affaires qu'il exerça jusqu'à sa mort en 43 av. J.-C.
d'Asie, il fait la paix après un demi-succès (1
M 6,28-63 ; 2 M 13,1-26). Revenu à Anti-
oche, il est assassiné par son armée et rem- ANTIPATER III
placé par son cousin Démétrius Ier.
Fils aîné d'Hérode le Grand, par la Grecque
ANTIOCHUSVI Doris, il agit à la cour de son père contre ses
demi-frères juifs Alexandre et Aristobule,
Fils d'Alexandre Balas, il est encore très puis contre son père qui le fit mettre à mort
jeune quand Tryphon l'installe à Antioche à cinq jours avant de mourir lui-même en 4 av.
J.-C.
l'automne 145. Il n'est donc que le signataire
des actes officiels confirmant le pouvoir de
Jonathan Maccabée. Il est assassiné en 142par
Tryphon qui règne à sa place sur la Syrie oc- ANTIPATRIS
cidentale, pendant que la Syrie orientale reste
aux mainsde Démétrius II (1 M11,54-13,31). Ville de la plaine de Saron, rebâtie et ornée
par Hérode le Grand qui la nomma en l'hon-
neur de son père Antipater. Elle occupait une
ANTIOCHUS VII SIDETES colline encore considérable, près de la belle
source appelée Rosh-Haayin, l'ancienne
Fils de Démétrius Ier, il prend le pouvoir en Afeq. C'était un lieu de passage presque
Syrie orientale quand son frère Démétrios II obligé entre Jérusalem et Césarée de la Mer
est capturé par les Parthes, en 139). Il s'allie (Ac 23,31).
d'abord à Simon Maccabée pour faciliter la
reconquête de la Syrie occidentale (1 M15,1-
9). Mais une fois couronné à Antioche, et ar- ANTONIA
rivant à Dôra, il est saisi par l'hostilité géné-
rale des Grecs contre les Juifs et se sépare de Tour bâtie par Hérode pour défendre et sur-
Simon (1 M15,10-14; 25-36). Il envoie même veiller le Temple de Jérusalem. Après la dé-
contre lui des armées commandées par Ken- position de son fils Archélaüs, une garnison
débée, (1 M15,37-16,10). Il est possible qu'il romaine y fut établie, mais il est plus que
'fasse assassiner Simon Maccabée, sans pou- douteux que le procurateur ou préfet de Pa-
voir empêcher son fils Jean de prendre la suc- lestine ait jamais établi là son prétoire.
cession en 134 (1 M16,18-24). Mais dès l'an- La troupe romaine intervint pour sauver saint
née suivante, Antiochos prend Jérusalem, Paul de la fureur de ses frères juifs (Ac 21,30-
abat ses murs, et oblige Jean à le suivre en 36).
Hyrcanie. Il est tué par les Parthes en 129. L'Antonia dominait les parvis extérieurs du
Temple par un à-pic rocheux de 25 m, bien
visible aujourd'hui. Des escaliers, disparus,
ANTIPATER I permettaient à la garnison d'intervenir. En
surface, elle s'étendait sur le rectangle de 150
Iduméen chargé par Alexandre Jannée de x 50 moccupé de nos jours par l'école mu-
gouverneur son pays que Jean Hyrcan avait sulmane d'où partent les processions du Che-
annexé à la Judée. min de la Croix.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

APOCALYPSE DEJEAN Genre littéraire et signification


Ce livre, le dernier du Nouveau Testament, L'auteur dit de son ouvrage qu'il est une apo-
et donc de toute la Bible chrétienne, est le seul calypse (1,1), une prophétie (1,3; 11,6; 19,10;
ouvrage canonique entièrement construit se- 22,7.10.18.19), un témoignage (1.2.5.9; 11,3;
lon les règles du genre apocalyptique. Il re- 12,17; 19,10; 22,16.18.20).
prend les principes d'écriture et affirme les Une prophétie. L'auteur est très proche des
convictions premières déjà présentés dans les prophètes de l'Ancien Testament, d'Ézéchiel
textes apocalyptiques de l'Ancien Testament notamment; il reprend au prophète des exilés
(voir plus bas) et du Nouveau, soit: le dis- des tableaux imagés: la vision céleste (Ez 1-
cours eschatologique de Mc13 (Mt 24-25; Le 2.10;; Ap4-5), le livre mangé signe de la mis-
17,20-37; 21,5-36), les textes eschatologiques sion (Ez 2,8-3,3; Ap 10,8-11); des thèmes
de Paul (1 Th 4,13-5,11; 2Th2,1-12; 1Co 15) aussi: les fautes de la prostituée (Ez 16, Jé-
et de Pierre (2 P 3,8-16). rusalem; 23, Jérusalem et Samarie; Ap 17
Babylone), la chute des impies (Ez 26-28Tyr;
L'auteur Ap 18 Babylone), le combat final (Ez 38-39;
Il se nommeJean (1,1.4.9 ; 22,8) ; saint Justin Ap 20,7-10), la Cité nouvelle et son temple
(Ez 40-48, Ap 21-22).
et saint Irénée ont compris: Jean l'apôtre, A la prophétie vétérotestamentaire, l'auteur
auteur présumé du 4e évangile. Mais des dif- emprunte une certaine compréhension du
férences profondes entre l'Apocalypse et cet dessein de Dieu. C'est dans l'histoire de Jé-
évangile (le vocabulaire: l'Agneau est nommé rusalem, puis dans celle des exilés qu'un Ézé-
par deux mots différents; les thèmes: le chiel d'abord, un 2° Isaïe ensuite découvrent
couple lumière/ténèbres, fréquent en Jn, est les signes de l'intervention divine. Dieu se
absent ici ; le sens eschatologique : prépare à juger Jérusalem infidèle (Ez 4-24),
l'Apocalypse vise le futur, Jn le présent) puis à châtier les Nations coupables (Ez 40-48;
amènent les auteurs à retirer à Jean l'apôtre Is 40-55).
la paternité de l'ouvrage. Pourtant une cer- Dela mêmefaçon, l'auteur regarde l'Histoire;
taine communauté de pensée entre ces deux il l'interprète ; il la comprend comme le lieu
livres pousse à chercher l'auteur de où Dieu accomplit son oeuvre. Ainsi aper-
l'Apocalypse parmi les cercles johanniques de çoit-il dans la vie des communautés chré-
l'Asie Mineure; cet auteur dut être un dis- tiennes (les lettres: 2-3), dans les divers épi-
ciple, plus ou moins lointain, de l'apôtre Jean. sodes de la guerre juive (plusieurs d'entre eux,
Date bien connus alors, sont évoqués en 9-11), ou
encore dans le cours de l'histoire romaine
L'Apocalypse est une mosaïque faite d'élé- (13.17), les signes de l'action que Dieu réalise
ments dont plusieurs sont antérieurs à l'au- au milieu des hommes afin d'établir son
teur qui les a repris et utilisés. Le travail de peuple dans la cité qu'il lui a préparée.
cet auteur ultime est à dater de Domitien (vers Mais l'auteur est un prophète du Nouveau
95) ; la composition des éléments repris a dû Testament; il est l'un de ces charismatiques,
commencer avec le règne de Néron (vers 65). connus des Actes (11,28; 15,22.32 etc.) et de
La présence de thèmes évoquant l'époque de l'Eglise de Corinthe (1 Co 12.14), qui pre-
Vespasien (69-79) donne enfin l'impression naient la parole, durant les réunions litur-
que l'auteur, qui compose vers 95, regarde, à giques, surtout eucharistiques. Ils disaient à
partir de son temps, le passé (le temps de Né- la communauté une parole de jugement (1 Co
ron) ; il y voit l'image d'un temps futur (celui 14,24-25; voir Ap 2-3; 22,10-12.18-19), mais
de Domitien), qui est, en réalité, son propre aussi une exhortation (1 Co 14,3; voir Ap 2-
présent. Cette façon d'antidater était un pro- 3; 22,7.14.16-17.20-21); ils lui disent surtout
cédé cher aux auteurs d'apocalypses ; elle fait le sens de son histoire, comprise à la lumière
apparaître la description de l'histoire, élabo- de Jésus-Christ, «mort mais vivant pour les
rée à partir de ce qui a été déjà vécu, comme siècles» (Ap 1,18).
une prophétie, comme l'expression du des- Cecaractère chrétien de l'auteur de notre livre
sein de Dieu; donc comme une réalité tota- rend compte de deux faits importants. D'a-
lement soumise à la volonté divine. bord de la grande place occupée par la litur-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

gie. La liturgie est présente dans les lettres, sion, un modèle pour eux. De Jésus souf-
qui font plusieurs allusions au baptême (2,17; frant, il est dit qu'il aporté témoignage (1,29 ;
3,4) et à l'Eucharistie (2,17; 3,20); elle est 12,17; 19,10; 20,4) ; il a été un témoin ; il est
présente en 4-5 qui évoquent la gloire divine même le Témoin, «témoin fidèle et véri-
à partir des célébrations synagogales et chré- table» (1,5; 3,14). Les chrétiens ne peuvent
tiennes ; elle l'est aussi à la fin du livre, en 21- que garder ce témoignage (12,17; 19,10), en
22. Le caractère liturgique est encore plus s'attachant fermement à sa parole et en re-
évident en 22,12-21 où résonnent des cris (le fusant l'idolâtrie menaçante. Cet attache-
Marana tha, «Notre Seigneur, viens !» no- ment, ce refus font d'eux des témoins (1,2;
tamment) et des formules (v. 21 cf. 1 Co 17,6), mais peuvent les conduire à la mort
16,22) qui proviennent des célébrations de la (20,4); ce qui arriva à «Antipas, témoin fi-
Communauté. dèle» (2,13), et à d'autres disciples (6,9).
L'Apocalypse propose doncune réflexion sur L'auteur incite les chrétiens à accepter cette
la vie liturgique des chrétiens, une recherche mission, dont il connaît les risques (1,9) ; il
du sens de cette liturgie; elle contient une montre Jésus, «agneau commeimmolé», mais
prédication de ce sens qui doit être pour tous aussi le peuple de l'Ancien Testament. Le
un réconfort, une force de vie. thème du témoignage porté par ce peuple au
Le caractère chrétien du prophète qui écrit sein des nations, est connu et développé no-
l'Apocalypse explique aussi sa référence tamment par le prophète 2° Isaïe (43,8-13;
continuelle à Jésus Christ. Jésus est constam- 44,6-8). Mais l'auteur voit ce thème présent
ment présent dans ce livre où il apparaît partout dans l'ancien livre, ce que développe
comme Fils de l'homme (1,7.13), Roi Messie le ch. 11. Atravers l'image des deuxhéros les
(12,5), Fils de Dieu 5,12-14; 22,3), Agneau plus célèbres de tout l'Ancien Testament,
immolé (5,6-10); où il est présenté surtout Moïse et Elie, sont présentés la mission et le
comme celui qui a connu la mort mais qui vit destin des témoins de Dieu; des témoins qui
maintenant et qui est exalté (1,5-7.18). vivent toujours la même histoire. Ce fut celle
Jésus est celui grâce à qui les chrétiens des prophètes, puis celle de Jésus; c'est
comprennent le sens de leur existence. Non maintenant celle de l'Eglise.
seulement il leur ouvre les oracles de l'Ancien
Testament et en dit la richesse (5), mais par Plan et unité du livre.
sa propre expérience, il montre aux chrétiens Il n'est pas facile de découvrir un plan cohé-
à quoi aboutissent les dangers qui les mena- rent à l'intérieur de ce livre touffu. Les dou-
cent. Poussés à la mort comme il l'a été, ils blets sont si nombreux que certains ont ac-
sont engagés sur le chemin qui conduit au cepté l'hypothèse de deux apocalypses
même triomphe: «Le vainqueur ... Le vain- distinctes, fusionnées par un rédacteur peu
queur ... Le vainqueur» (7 fois répété en 2- original. Il est possible de trouver plus vrai-
3). semblable celle d'un auteur assez génial pour
Une apocalypse. C'est volontairement que donner à des éléments distincts une unité
l'auteur se range dans la série des écrivains profonde. Cette unité doit apparaître dans le
pénétrés de cette mentalité qu'exprime le plan, difficile à définir, mais dont la re-
genre apocalyptique. Il a conscience de faire cherche peut être guidée par plusieurs
connaître des choses cachées dont il a eu, lui, constatations.
la révélation (1,10.12.17.19 etc.). Ces choses L'auteur s'inspire d'abord de procédés litté-
concernent le présent ; un présent défini par raires dont il faut évaluer l'importance. Ce
sa relation à la Fin. La Fin est proche, mar- sont la loi d'emboîtement ou d'anticipation,
quée par la venue de celui qui arrive bientôt la loi des ondulations ou d'explicitations suc-
(1,3; 22,7.10.12); elle établira les élus, ceux cessives, la loi de perpétuité de l'antithèse, la
qui auront «patienté encore un peu» (6,11), loi de périodicité de la position de l'antithèse
dans la gloire du Vainqueur (1,4-8). ... etc.
Untémoignage. Le thème du témoignage est Il disperse aussi dans son ouvrage des don-
capital ; c'est lui qui dit le but premier de ce nées qui sont autant d'indices d'une conti-
livre. Les destinataires sont affolés par la per- nuité; ainsi les titres christocentriques de la
sécution qui les atteint déjà. L'auteur les vision initiale sont ceux du début des lettres ;
amène donc à contempler Jésus dans sa Pas- les récompenses promises par les lettres se
Retrouver ce titre sur Numilog.com

trouvent dans les descriptions des derniers thologique ambiant, pour sa représentation
chapitres; des formules sont répétées pério- d'une lutte gigantesque conduisant le peuple
diquement; voir 4,5a; 8,5d; 11,19c et 16,18- au bord du néant, juste avant que ne se pro-
21; 4-5 et 19,4-5; 13,1 et 17,8; 6,10; 16,7 et duise l'ultime manifestation du salut de Dieu,
20,4; 3,12; 7,3 et 22,4, etc. et pour la nouvelle perspective que créent ses
Enfin l'auteur suit un schéma déjà illustré par chapitres 40-48 qui supposent un avenir situé
des livres prophétiques: Is 1-27 et surtout au-delà de l'avenir historique évoqué en 25-
Ézéchiel : il faut comparer la vision initiale et 37 (cf. 38,16, «à la fin des jours»). Après lui
la mission (Ez 1,1-3,21 ; Ap 1,1-20) ; le juge- sont à retenir des textes dont la tonalité apo-
ment du peuple de Dieu (Ez 3,22 et 24, 27: calyptique est évidente : Is 24-27; JI 3-4; Za
Jérusalem et Juda, et Ap 1-11: l'Église et Is- 9-14 etc.
raël), celui des Nations (Ez 25-32; Ap 12,1- Les caractéristiques de la pensée apocalyp-
20,6) ; la lutte finale (Ez 38-39; Ap 20,7-15) ; tique sont les suivantes: - Les auteurs ont
le nouveau peuple (Ez 40,48 ; Ap 21-22). No- conscience de vivre dans un univers dont les
tons que la comparaison de Apocalypse avec réalités essentielles sont cachées aux yeux des
les apocalypses synoptiques ou discours es- hommes. - Voici que ces choses sont révé-
chatologiques permet de préciser encore les lées à un privilégié chargé de communiquer
lignes du plan et leur orientation. ce que lui seul a reçu. La pseudonymie, attri-
bution de l'ouvrage à un ancêtre célèbre,
Telle quelle, l'Apocalypse apparaît comme un procède du désir de souligner le privilège de
livre dont le coloris lumineux a fasciné bien cette révélation. La communication porte sur
des artistes, et dont le chant d'espérance est l'univers cosmique, sur l'histoire universelle
toujours capable de réconforter le peuple et finalement sur le destin du peuple de Dieu.
chrétien, prêt à s'inquiéter chaque fois qu'il - Ce destin doit être marqué par une inter-
lui faut s'engager sur le-chemin qui mène à la vention spéciale, désignée sous le titre de
vraie vie. «Jour du Seigneur». Acette intervention est
rattachée parfois un personnage qui en sera
le héros : le Fils de l'homme, par exemple. -
APOCALYPTIQUE Ce Jour marquera une certaine fin, sinon la
Fin.
Etym. grecque: dévoilement. Prolongement de la doctrine des prophètes,
Ce terme désigne des ouvrages publiées dans cette représentation de la Fin s'en distingue
le monde juif entre l'an 170av. J.-C. (Antio- par quelques points. - Les prophètes envi-
chus pille le temple de Jérusalem) et 135 ap. sageaient une transformation de l'histoire ; les
J.-C. (Hadrien met un terme à la seconde ré- auteurs d'apocalypses en supposent une véri-
volte juive et transforme Jérusalem en colo- table cassure. - Cassure d'autant plus néces-
nie romaine). Ces ouvrages sont les textes ca- saire que ces auteurs ont une vision pessi-
noniques de Daniel, pour l'Ancien Testament, miste du monde. - Au sein de ce monde
et l'Apocalypse de Jean, pour le Nouveau; corrompu, ils voient un petit groupe isolé et
mais aussi de nombreux textes apocryphes, différent. Le monde est donc divisé en deux
cités plus bas. parties; d'un côté, les méchants, groupe im-
Née de l'impression que ressentait la Peuple mense, et de l'autre, les bons, communauté
de se trouver agressé par des ennemis d'une faible numériquement dérisoire. - L'oppo-
puissance croissante (Araméens IXe siècle, sition de ces communautés antagonistes doit
Assyriens VIlle, Babyloniens VIle et VIe, nécessairement conduire à un affrontement
Mèdes et Perses Ve, Grecs IIIe et IIe, Ro- décisif, dont le terme heureux sera assuré par
mains I av. à II ap. J.-C.), dont la brutalité une intervention divine. - Les effets que doit
rendait précaire son existence et incertaine sa produire cette intervention existent déjà; ils
survie, l'apocalyptique est le fruit d'une évo- sont préparés dans le ciel, prêts à venir sur la
lution littéraire et doctrinale dont les anté- terre. - Carle monde est si mauvais que rien
cédents sont connus. Ézéchiel a exercé une ne peut en venir de bon; tout ce qu'on peut
influence déterminante, avec ses goûts de vi- espérer ne peut venir que de Dieu. - La
sionnaire pour l'imagerie fantastique et les pensée apocalyptique semble détourner les
grandes fresques inspirées par le folklore my- hommes de leurs responsabilités; mais elle
Retrouver ce titre sur Numilog.com

n'oublie pas les exigences morales de la vie tament sont souvent qualifiés d'apocryphes
humaine et la part que l'homme doit prendre dans les églises issues de la Réforme, qui
dans la construction de son avenir. - Pour n'acceptent que le canon hébraïque.
que Dieu intervienne, il lui suffira d'une réa- Les apocryphes sont souvent attribués à des
lité humaine dérisoire; la petitesse de la auteurs anciens et prestigieux, ce sont alors
communauté croyante ne sera, en aucune des pseudépigraphes. Mais ces deux notions
manière, un obstacle au caractère victorieux doivent être distinguées: il y a des pseudépi-
de l'action de Dieu. - Cette fin, «fin des graphes canoniques, et rien n'empêche qu'un
fins», est attendue avec impatience; les plus apocryphe étranger au Canon ne porte le nom
pressés se lancent dans des calculs subtils qui de son auteur véritable.
doivent en préciser la date. D'autres suppu- La plupart des apocryphes ont été conservés
tent le nombre des bénéficiaires. - Certains dans des bibliothèques chrétiennes, donc
décrivent le scénario qui sera celui de la Fin. considérés comme acceptables pour la foi (à
- Née de l'angoisse suscitée par le présent, tort ou à raison). Nous traitons donc dans un
cette réflection trouve sa force dans une lec- autre article les livres gnostiques de Nag-
ture attentive des Ecritures. - Fille de la Hammadi, malgré de réelles ressemblances de
prophétie, l'apocalypse s'en distingue notam- genre littéraire.
ment par ce fait qu'elle est communication Il est commode de diviser les Apocryphes se-
écrite ; ce qui explique la longueur des déve- lon leur titre, ou leur personnage principal,
loppements, le caractère compilatoire des en Apocryphes de l'Ancien et du Nouveau
textes. - La vision, complaisamment dé- Testament. Mais cette distinction s'étend dif-
crite, relève aussi de l'expression écrite. Or ficilement au contenu : les Apocryphes d'o-
qui dit vision dit image, symbole. —Parmi rigine juive contiennent souvent des interpo-
les symboles les plus fréquemment utilisés, les lations chrétiennes et il arrive que la foi
nombres retiennent l'attention. - Ces vi- chrétienne la plus typique se soit exprimée à
sions sont habituellement décrites selon un propos d'un personnage de l'Ancien Testa-
schéma à trois membres: apparition de la ment, par exemple dans l'Ascension d'Isaïe.
réalité, parfaitement incompréhensible; L'unité des deuxTestaments, et des deux Al-
question du visionnaire surpris par ce qu'il liances, est donc l'un des témoignages ma-
voit ; explication donnée par un personnage jeurs de cette littérature.
céleste.
Ainsi la pensée apocalyptique apparaît comme
le fruit d'un échec de l'histoire où certains ne APOCRYPHES DE L'ANCIEN TESTA-
manquent pas de voir l'échec de Dieu. Mais MENT
au lieu de voir dans le présent décevant un
motif de scepticisme, certains veulent y dé- La plupart de ces livres sont d'origine juive,
couvrir l'indice de l'inachèvement de l'action remaniés par des mains chrétiennes, traduits
de Dieu, et donc une invitation à un sursaut une ou plusieurs fois. Un classement selon la
de la foi. La conscience apocalyptique, sur- langue du texte actuel n'est guère significatif;
prise par l'histoire, se tourne vers les Ecri- par exemple, des Psaumes de Salomon
tures pour y découvrir la définition de l'ul- conservés dans les LXX sont, en fait, d'ori-
time étape du dessein de Dieu, qui gine juive palestinienne. Nous allons plutôt
monopolise leur espérance : la Fin. essayer de ranger ces livres selon leur milieu
d'origine et leurs thèmes principaux.
APOCRYPHES LIVRESALEXANDRINS
Selon l'origine grecque de ce mot, un apo- La Lettre d'Aristée rapporte la légende des
cryphe est un livre longtemps caché et enfin LXXtraducteurs qui mirent la Bible en grec.
mis au jour (cf. 2R22,8 ss.) qui apparaît sou- Elle nous donne des indications sur le statut
dain dansune communauté traditionnelle. Le de la communauté juive d'Alexandrie. Le
mot « apocryphe »est donc devenu, dans l'u- livre fut conservé par les chrétiens pour affir-
sage universel, un opposé de « canonique ». mer leur foi dans la valeur canonique de la
Par exemple, les livres grecs de l'Ancien Tes- Bible des LXX.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Trois Livres sybillins furent écrits, à l'imita- sans cesse, ferait penser plutôt aux milieux
tion d'ouvrages grecs. Ils visent à obtenir l'at- zélotes ; le Jugement du Fils de l'Homme, as-
tention d'un lecteur grec en empruntant une sis sur son trône de gloire, sera traité tout dif-
forme littéraire reconnue et en imitant le dia- féremment dans l'Evangile (LXII ; LXIII ; Mt
lecte homérique, afin de faire passer un 25,31). L'intrusion d'un passage noachique,
contenu typiquement juif: monothéisme ab- avec un récit terrifiant du Déluge, pourrait
solu et annonce du Jugement final. faire penser aux disciples du Baptiste.
Les III' et Ive Livres des Maccabées, conte- L'ouvrage est trop complexe pour avoir été
nus dans les LXX, exhortent les Juifs à rester composé d'un seul jet, en peu de temps. L'es-
en toute occasion maîtres d'eux-mêmes, à se pérance s'y exprime autour des figures cé-
défendre contre les tentations du milieu pa- lestes du Fils de l'Homme et de l'Elu, finale-
ïen, et à supporter avec foi de possibles per- ment identifiées (cf. Le9,35 ;23,35 ;Jn 1,34).
sécutions. Les notes typiquement chrétiennes sont rares
Tous ces livres sont antérieurs à l'ère chré- et localisées : le sang du Juste (XLVII, 1-4 ;
tienne. Ils ont été écrits directement en bon cf. Ac3,14 ;752 ; 22,14 Le23,47 ; 1Jn 2,1) ;
grec, afin d'affermir la fidélité des Juifs et sa préexistence auprès de Dieu (XLVIII,6 ;
d'obtenir au moins le respect des païens cf. Jn 17,5 ; Ph 2,6) ; la justice donnée aux
cultivés, dans le même esprit que le Livre de hommes par la foi (LVIII, 5 et Paul). Même
la Sagesse. si la compilation des Paraboles est l'œuvre ju-
déo-chrétienne, les éléments primitifs étaient
LIVRESORIENTAUX sur l'horizon des évangélistes, et Jésus a pu s'y
Nous rangeons ici des livres d'origine juive, référer en remaniant à son gré ces expres-
sions vagues mais intenses de l'espérance po-
plus ou moins retravaillés par les chrétiens, pulaire.
quelle que soit la langue où ils nous ont été
conservés : cette littérature fut, en effet, lar- D' autres apocalypses sont attribuées à des
membres éminents du peuple de Dieu. Le
gement diffusée et traduite. Quatrième Livre d'Esdras contient de nom-
Aux origines se trouvait la collection des Es- breux éléments chrétiens. Une Apocalypse de
séniens, avec ses trois classes d'ouvrages ; les Baruch, en syriaque,
livres d'Hénoch, cosmologiques et apocalyp- ciel à celle de la terre,oppose la Jérusalem du
indigne des promesses
tiques, le Livre des Jubilés, plutôt histo- divines (cf. Ga 4,25-26) Faut-il y voir l'ex-
rique, et deux Testaments de patriarches, à
tendance surtout morale. Ces trois catégories pression
tice
d'un Pharisien résigné devant la jus-
divine, accomplie en l'
an 70 ? Ou l'indi-
se retrouvent dans la littérature postérieure. gnation d'un Zélote qui prévoit le malheur ?
APOCALYPSES Une autre Apocalypse de Baruch, conservée
en grec, contient de grands développements
Un Deuxième Livre d'Hénok, ou Livre des chrétiens contre les Juifs. Un Testament
secrets d'Hénok, conservé en slave, montre ce d'Abraham traite les mêmes thèmes que le
patriarche visitant l'univers, où il voit les lieux Livre des secrets d'Hénok.
réservés au châtiment des impies et à la ré-
compense des justes. Cet arrangement dans ŒUVRESMORALES
un espace mythique a inspiré de nombreuses
œuvres médiévales, jusqu'à la Divine Le genre littéraire des Testaments, déjà conu
Comédie de Dante, et il s'est longtemps ins- à Qumrân, se déploie dans les Testaments des
crit dans l'enseignement des églises. Douzepatriarches où les fils de Jacob tirent la
Un Livre des Paraboles d'Hénok présente tant leçon de leurs aventures. Le texte grec actuel
de contacts littéraires avec les évangiles que est assez fortement christianisé, mais il pro-
les critiques y reconnaissent le plus souvent vient du judaïsme moyen à tendance phari-
une œuvre judéo-chrétienne. Pourtant l'ab- sienne.
sence du livre à Qumrân indique seulement Un Testament de Moïse est souvent confondu
que les thèmes esséniens avaient échappé au avec une Assomption de Moïsedont nous n'a-
contrôle communautaire. En fait, un grand . vons plus que le titre. Le prophète s'adresse
désir de revanche contre les rois et les grands au peuple de Dieu dont il annonce l'histoire,
de la terre, diffus dans tout le livre et répété prolongée jusqu'au temps d'Hérode et
Retrouver ce titre sur Numilog.com

d'Archélaüs. Il prédit enfin des épreuves fi- chrétiens. Les Odes de Salomon, d'origine
nales qui n'iront pas jusqu'à la ruine du grecque, sont conservées en syriaque. Une
Temple : le livre est donc antérieur à l'an 70. Ascension d'Isaïe rapporte son martyre, à la
façon des Vies des prophètes, puis le montre
HISTOIRESAINTE élevé au ciel où il voit les mystères de la Tri-
Le genre quasi-historique domine dans un nité et de l'Incarnation. Lavirginité de Marie
Livre desAntiquités bibliques, appelé aussi le est affirmée, mais autrement que chez Luc et
Pseudo-Philon (à ne pas confondre avec les Matthieu ; l'ouvrage est donc antérieur à la
Antiquités judaïques de Flavius Josèphe). diffusion générale de leurs livres et à l'auto-
C'est un libre développement sur des pas- rité canonique qui leur fut reconnue au IIe
siècle.
sages choisis de la Bible hébraïque, depuis
l'origine jusqu'à David ; il représente le ju-
daïsme moyen avant la chute du temple. APOCRYPHES DU NOUVEAU
Les Vies desprophètes sont 23 notices sur les TESTAMENT
grands personnages d'autrefois, leurs mi-
racles, leurs épreuves, leur martyre (6 fois),
leur sépulture (cf. Mt 23,20-37). Un ouvrage En marge des livres canoniques exista une
analogue est conservé dans l'Ascension abondante littérature, parfois franchement
d'Isaïe. déviante comme les textes de Nag-Hammadi
A l'opposé, une Prière de Manassé, conser- (voir cet article).
vée en grec et enlatin, développe une donnée Plusieurs livres ne sont qu'indirectement
biblique (2 Ch33,11-13), et montre le repen- connus à travers les Pères de l'Eglise. Les uns
tir exemplaire d'un grand pécheur. Des montraient Jésus comme un prophète à la
Psaumes de Salomon, conservés dans les sainteté héroïque, invitant à une morale très
LXX, expriment l'espérance nationale du ju- exigeante. C'étaient les évangiles des Hé-
daïsme moyen : le Messie, fils de David, ré- breux, des Nazaréens, des Ebionites, des
tablira la justice dans son peuple et le conduira Egyptiens. En sens opposé, un « évangile de
à la victoire. Des allusions claires à l'entrée Pierre », connu par un papyrus de Haute-
de Pompée dans le Temple, et à sa mort à la Egypte, insiste sur la divinité du Christ au
frontière d'Egypte, en 63et 48av. J.-C., don- point dejeter unvoile sur la réalité de sa mort.
nent date à cet ouvrage. Les livres conservés en bibliothèque sont des
Nous retrouvons la réflexion universaliste avec témoignages du christianisme populaire des
le Cycle d'Adam et d'Eve. L'ouvrage 'princi- premiers siècles. Ils expriment une foi vive et
pal a été intitulé, à tort, l'Apocalypse de quelquefois profonde, mêlée à beaucoup d'i-
Moïse : il développe les quatre premiers cha- magination merveilleuse, de sensiblerie, de
pitres de la Genèse dans un sens optimiste car mauvais goût quelquefois. Le discernement
Adam et Eve sont pardonnés. Le texte existe qui y manque a pu être, dans.la suite des
aujourd'hui en grec. siècles, exercé par l'Église: l'origine apo-
Autour de lui, une véritable constellation de cryphe d'un thème de la piété ancienne ne
textes en latin, slave, arménien, syriaque, suffit pas à le condamner. Ajoutons que ces
arabe, éthiopien reprennent des parties de ouvrages ont souvent inspiré l'iconographie.
l'ouvrage original, avec de grandes additions Comme l'ensemble du christianisme popu-
de caractère souvent chrétien et quelquefois laire, ces livres se groupent autour de
gnostiques. Un texte latin contient le mythe l'Enfance du Christ et de sa Passion.
où Satan refuse d'adorer l'Homme image res-
semblante de Dieu, se voit chasser du ciel et APOCRYPHESDELE ' NFANCE
décide d'entraîner l'homme dans la dé-
chéance. De nombreux développements mé- Sous le titre de Protévangile deJacques a été
édité un Livre de la Nativité de Marie ou
diévaux dependent de cet apport. Révélation de Jacques, tels sont les titres
APOCRYPHESPUREMENTCHRÉTIENS fournis par les plus anciens manuscrits. C'est
de là que viennent les noms des parents de la
En plus des interpolations signalées plus haut, Vierge, Joachim et Anne, habitants de Jéru-
deux livres ont été entièrement rédigés par des salem, et le thème liturgique de la Présenta-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

tion de la Vierge au Temple. pôtre s'enfuit de Rome et se heurte au Christ


Les débuts du livre ne manquent ni de charme qui vient mourir à sa place. LesActes de Paul
ni de qualité spirituelle, mais ces qualités di- voudraient compléter le livre de Luc, en ra-
minuent quand le récit rejoint les Evangiles contant les aventures de l'apôtre en Asie mi-
canoniques: le désir d'émerveiller, de neure, et son martyre final à Rome. LesActes
convaincre, d'émouvoir, se laisse aller sans de Thomas, d'origine syriaque, racontent déjà
retenue. C'est ce qui arrive dans un évangile son arrivée en Inde, les Actes d'André disent
latin du Pseudo-Matthieu, sur l'Enfance de son périple autour de la mer Noire et son
Jésus en Egypte et à Nazareth; puis dans un martyre en Grèce. Il n'est pas exclu que ces
autre attribué à Thomas, philosophe israélite. légendes ne contiennent des faits réels, et il
Ces textes anciens, remontant parfois au IIe est sûr qu'elles sont en rapport avec de nom-
siècle, ont été combinés dans un Livre armé- breuses traditions des églises locales.
nien et un Livre arabe de l'Enfance du Christ. Des Epîtres ont été attribuées à Paul, aux
La plupart des éditeurs modernes suivent cet Douze Apôtres, à Jacques, deux autres sont
exemple pour donner le plus grand nombre intitulées KérygmedePierre. Il existe aussi des
d'épisodes. Apocalypses de Pierre et de Paul, dela Vierge
Marie, de Thomas, deJean, d'Etienne.
APOCRYPHESDELAPASSION
Un Evangile de Nicodème, appelé aussi Actes APOLLOS
de Pilate se donne pour le compte rendu du
procès de Jésus, des manuscrits y annexent les Ce Juif, originaire d'Alexandrie, éloquent et
témoignages de Nicodème et de Joseph versé dans les Ecritures, est dit, en Ac 18,24-
d'Arimathie sur la Résurrection, et même des 27, prêcher Jésus Christ avant d'avoir reçu le
correspondances entre Pilate, Hérode et les baptême. Son intégration à l'Eglise se pro-
Empereurs. duit à Ephèse, grâce à l'intervention de Pris-
Un Evangile de Gamaliel est un développe- cille et d'Aquilas. Il se rend alors à Corinthe ;
ment pathétique sur les souffrances du Christ. il aide l'Eglise en argumentant «vigoureuse-
APOCRYPHESSURLESPARENTSDEJÉSUS ment » avec les Juifs, à partir des Ecritures
(Ac 18, 24-19,1). Le nom d'Apollos est lié à
Associés à son enfance, les parents de Jésus la controverse qui éclate dans cette commu-
doivent l'être à sa mort, par une sainteté digne nauté ; un certain nombre de fidèles s'oppo-
de lui. Dès le Ve siècle, le Transitus Mariœ sent à Paul en prétendant se rattacher à
rapporte la mort sainte et heureuse « dormi- Apollos ou à quelque autre personnalité (1 Co
tion »de la Vierge Mère, sa sépulture dans la 1,12 ; 3,4-6 ; 4,6). Apollos s'éloigne de Co-
Vallée de Josaphat, son enlèvement, ou As- rinthe où il refuse de revenir, malgré la vive
somption au ciel. Ce texte, d'origine palesti- insistance de Paul (1 Co 16,12).
nienne, a été très répandu et traduit en grec,
latin, copte et arménien.
Au VIe siècle, une Histoire deJoseph le char- APÔTRES
pentier, connue seulement en copte et en ara-
be, raconte la vie et la mort édifiantes de l'é-
poux de Marie. LENOM
Sans valeur historique, ces ouvrages témoi-
gnent à leur manière de l'enracinement loin- Etym. grecque : envoyé.
tain de la piété des églises anciennes. Le mot, connu du grec classique, est employé
par le Nouveau Testament, pour désigner des
APOCRYPHESRELATIFSAUXAPÔTRES messagers (Jn 13,16). L'Ancien Testament
connaît le shaliah, « envoyé » ; 2 Ch 17, 7-9
Les caractères du christianisme populaire se parle d'un émissaire chargé d'enseigner la Loi.
sont exprimés, aux IIe et IIIe siècles, en des Le judaïsme dispose, après 70, de rabbis en-
imitations des livres canoniques: récits, lettres, voyés aux Juifs de la Diaspora, pour organi-
apocalypses. ser leurs communautés et les tenir en relation
Dans les Actes de Pierre se lit la scène où l'a- avec celles de Palestine. La désignation de ces
Retrouver ce titre sur Numilog.com

LA PALESTINE
SOUS LES HERODES
Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès
par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement
sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012
relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au
sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.
Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire
qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections


de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*
La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia
‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒
dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Vous aimerez peut-être aussi