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GENRES ET MOUVEMENTS

m y fi: m m
Collection dirigée par Henri Mitterand
Série «Genres et mouvements»
dirigée par Henri Mitterand et Dominique Rincé

Le
Naturalisme
Patricia Caries
Certifiée de Lettres classiques
Béatrice Desgranges
Certifiée de Philosophie

NATHAN
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Introduction 4
Petite histoire littéraire 6
Chronologie 12

1er partie
Naturalisme et naturalistes
Dossier 1 Modèles et principes du naturalisme 16
Dossier 2 Les précurseurs : Gustave Flaubert,
Jules et Edmond de Goncourt 22
Dossier 3 Émile Zola: les deux naturalismes
(la théorie, la fiction) 30
Dossier 4 Guyde Maupassant:
un naturaliste malgré lui 34
Dossier 5 Joris-Karl Huysmans:
la crise du roman naturaliste 38
Dossier 6 Alphonse Daudet et les petits naturalistes 42

2e partie
Naturalisme et société
Dossier 7 Leroman de l'ère industrielle 48
• Lecture analytique 1: Zola, Germinal 56
Dossier 8 Ducôté des classes dominantes 60
. Lecture analytique 2: Zola, Germinal ..... 66
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3e partie
La clinique naturaliste
Dossier 9 Laclinique et ses modèles 72
Dossier 10 Naturalisme et psychologie 76
• Lecture analytique 3:
Maupassant, Bel-Ami 82
Dossier 11 Lecorps 86
• Lecture analytique 4:
Huysmans, Les Sœurs Vatard 92

4epartie
L'esthétique naturaliste
Dossier 12 Naturalisme et impressionnisme 98
• Lecture analytique 5:
Les frères Goncourt, Manette Salomon .............. 104
Dossier 13 Écritures naturalistes 108
• Lecture analytique 6:
Zola, L'Assommoir 114
Dossier 14 Lenaturalisme au théâtre ................... 118

Textes-échos 122
Lexique 126
Bibliographie N 128
\

@Nathan / KER- 2000 ISBN 2 09 182181-0


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Introduction.
«Tous quatre, flânant, semblaient tenir la largeur du boule-
vard [...J. C'était [...J la marche libre d'une horde partie en
guerre. Cesgaillards, avec la belle carrure de leurs vingt ans, pre-
naient possession dupavé. [...] ils empoignaient Paris d'une main
et le mettaient tranquillement dans leurs poches.»
ÉmileZola, L'Œuvre,chapitre 3.

Ils sont quatre, un peintre, un sculpteur, unjournaliste, un


romancier; ils sont en marche. En chemin, d'autres artistes
s'agrègent à la bande. Telle est l'image que Zola donnera du
mouvement naturaliste dans L'Œuvre, en 1886, vingt ans après
ses débuts. Carjamais peut-être un «mouvement» esthétique
n'a aussi bien porté son nom!
Ces jeunes gens qui, à la fin du Second Empire (1852-
1870), s'élancent à la conquête de Paris, ce sont d'abord
Cézanne et Zola, deux amis d'enfance à jamais unis dans notre
mémoire, deux géants des lettres et des arts. Ils marchent à la
tête des futurs «impressionnistes» que Zola nommait, quant à
lui, les «artistes naturalistes».
Zola enrôle en effet sous la même bannière tous ceux qui
rêvent d'enfoncer les «gâteux» de l'École des Beaux-Arts, les
"bourgeois" qui les soutiennent et les critiques bien-pensants.
Aveceux, il entend voler la postérité aux hommes politiques, «des
idiots, dont personne ne parler[a] plus dixans après leur mort»...
Zola, alors journaliste, sera le stratège de cette guerre. Dès
1866, volontairement provocateur, il suscite la polémique avec
MesHaines. Ildénonce "/es gens nuls et impuissants» qui "n<entle
présent»: «en cet âge [des] chemins de fer et [du] télégraphe élec-
trique», il réclame de nouveauxtalents. Dans MonSalon, il défend
Manet, le peintre le plus méconnu du temps, déclenchant une
avalanche de protestations. Lemouvement est lancé, les adver-
saires sont tombés dans le piège; ils consacrent, par leurs cris, la
renommée dujeune critique. Et pour remercier son admirateur,
Manet fait alors son portrait, qu'il expose au Salon de 1868!
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Désormais il s'agira d'occuper tout l'espace, de battre «la grosse
caisse dujournalisme», de faire parler de soi, en bien ou en mal
(surtout en mal), qu'importe, puisque c'est encore de la publicité!
Comprendre les lois du temps, s'en servir, les devancer, tel
est bien le génie de Zola, chef de «l'école naturaliste» à partir
de 1875.
Il faut un drapeau à opposer à l'idéalisme et au sentimenta-
lisme romantiques. Le mot est trouvé. Zola l'applique à des
morts illustres, qui n'en peuvent mais, comme Balzac ou
Stendhal, ainsi qu'aux Goncourt et à Flaubert, qui n'avaient pas
songé au baptême de leurs oeuvres; naturalisme résonne comme
un défi dans les articles que les nouveaux venus, Huysmans,
Maupassant, consacreront mutuellement à leurs romans et à
ceux du maître. Bref, on se serre les coudes, on fait corps: le
recueil des Soirées de Médan (1880) est écrit par six jeunes
auteurs qui se sont groupés autour de Zola après le succès de
L'Assommoir.
Dans un monde où les chroniques mondaines tiennent une
grande place dans les journaux, il faut occuper le devant de la
scène, même par dérision: le dîner des «auteurs sifflés» au Café
Riche (1874) consacre l'échec (durable) du naturalisme au
théâtre, un dîner chez Trapp (1877) célèbre, avec L'Assommoir,
le succès du roman naturaliste et, lorsque se terminera l'entre-
prise colossale des Rougon-Macquart, un banquet littéraire
regroupera deux cents personnes au Bois de Boulogne (1893).
Lenaturalisme a gagné la partie! Lacréation de l'Académie
Goncourt, contre l'Académie française, porte la lutte au sein
même des institutions.
Alors les révolutionnaires de 1870 sont-ils devenus des
«assis»? Non! Zola en apporte la preuve en publiant «J'accuse!»
(13 janvier 1898). Tandis que les politiques laissent croupir
Dreyfus à l'île du Diable de peur de perdre leurs électeurs, il
dénonce la haine antisémite qui a conduit à la condamnation
d'un innocent. Il ajoute ainsi un dernier titre de gloire au mouve-
ment. Son idéal de vérité a montré sa légitimité dans la vie
réelle: «Larépublique sera naturaliste ouelle ne sera pas.»
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Petite histoire littéraire
1 - LAPREMIÈRE CAMPAGNE NATURALISTE
Unepremière définition (1866)
Àl'image de «la horde» partie à la conquête de Paris que Zola
mettra en scène dans L'Œuvre (1886), le naturalisme se
constitue par «l'expansion» progressive d'une «bande peu à
peu accrue des camarades racolés en chemin». Le pivot de
cette bande, c'est incontestablement Zola qui, de 1866 à
1881, mène campagne en faveur d'un mouvement dont il
signe l'acte de baptême en 1868 dans la Préface à la
deuxième édition de Thérèse Raquin: après la vive polémique
qu'a suscitée le roman, paru l'année précédente, il se reven-
dique d'un «groupe d'écrivains naturalistes» sans préciser ni
leur identité ni le sens qu'il donne à ce terme.
L'article qu'il consacre à Taine dans L'Événementdu 19 août
1866 donne pourtant une première définition de cet adjectif
que le théoricien de la critique appliquait lui-même à Balzac
dans ses NouveauxEssais de critique et d'histoire (1865):
«M.Taine appartient au petit groupe des novateurs qui
cherchent à introduire dans l'étude des faits moraux l'obser-
vation pure, l'analyse exacte employée dans celle des faits
physiques. Ilya en lui un philosophe naturaliste qui déclare
que le monde intellectuel est soumis à des lois comme le
monde matériel [...J.»
Les modèles littéraires
La lecture des articles de critique littéraire que Zola publie
dans la presse à cette époque donne une idée assez pré-
cise de ceux qu'il classe alors parmi les naturalistes: les
Goncourt apparaissent aux côtés de Balzac et de Flaubert
dans Le Salut Public de Lyon du 24 février 1865, où Zola
défend vigoureusement Germinie Lacerteux (1865):
«On trouve dans le livre un souffle de Balzac et de
M.Flaubert; l'analyse ya la pénétrante finesse de l'auteur
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d'Eugénie Grandet; les descriptions, les paysages y ont l'éclat
et l'énergique vérité de l'auteur de Madame Bovary.»
Flaubert réapparaît en 1866 dans L'Événement comme «un
simple anatomiste [...J, un chimiste poète, un mécanicien
peintre, qui s'est contenté d'analyser les faits moraux et physi-
ques, et d'expliquer lejeu des tempéraments et des milieux".
Quant à Balzac, il figure comme inventeur de la formule
moderne dans une communication au Congrès scientifique
de France, publiée dans Le Mémorial d'Aix du 23 décembre
1866 sous le titre «Deux définitions du roman »:
«Si j'avais demandé à Balzac de me définir le roman, il
m'aurait certainement répondu: "Leroman est un traité d'ana-
tomie morale, une compilation de faits humains, une philo-
sophie expérimentale des passions." [... J Comme le chirurgien,
il n'a ni honte ni répugnance lorsqu'il fouille les plaies humai-
nes. Il n'a souci que de vérité. [...J Les sciences modernes lui
ont donné pour instruments l'analyse et la méthode expéri-
mentale. »
Cette série d'interventions dessine une stratégie: combattre
sur le terrain du vocabulaire, en répétant les mêmes mots-
clés et les mêmes comparaisons; croiser des Préfaces qui
sont autant de manifestes, des articles de presse qui sui-
vent l actualité littéraire et des volumes qui les rassemblent
sous un titre provocateur (Mes Haines, 1866).
Du côté des peintres
Zola inaugure ainsi une nouvelle forme d'analyse littéraire:
il ne s'agit plus d'édicter des normes, de définir le Beau
idéal, mais de constater la transformation objective du style
et des sujets. Corrigeant les excès de Taine, qui prétend
déduire I 'œuvre de «la nation à laquelle il appartient, [de]
l'époque et [du] milieu dans lequel il vit», il affirme le talent
individuel des " tempéraments": «Meurent les écoles si les
maîtres nous restent,,, proclame-t-il dans Mes Haines.
Appliquant les mêmes principes aux arts plastiques, il prend
fait et cause pour Manet, qui est systématiquement éreinté
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par la critique (Le Déjeuner sur l'herbe est refusé au Salon de
1863, Olympia y fait scandale en 1865), et conteste au jury
le droit de «formuler aucune règle», de «donner aucun pré-
cepte»: «Je ne veux pas d'oeuvres d'écolier faites sur des
modèles fournis parles maîtres», écrit-il, les œuvres changent
selon «les climats)), , les mœurs" et «le moment artistique».
Les pontifes de l'idéal auront beau excommunier les nova-
teurs, «le moment artistique» est au naturalisme. Conscient
que nommer une chose, c'est la faire exister, Zola intitulera
un chapitre de Mon Salon, en 1868, «Les naturalistes..,
parmi lesquels il cite Manet, Corot, Pissarro ou le sculpteur
Philippe Solari. Ici et là, ce sont les mêmes termes, la vérité
contre le rêve, le réel contre l'idéal, le tempérament contre
la foule. Contraint de renoncer à sa chronique dans L'Événe-
ment pour sa défense de Manet, il conclut ainsi ses Adieux
d'un critique d'art (1866): «IIy a une lutte entre les tempéra-
ments indomptables et la foule. Je suis pour les tempéraments
et j'attaque la foule».
Amitiés naturalistes
Mais ces textes critiques, qui sont autant d'éloges vibrants,
ne font pas seulement forte impression sur le public, ils flat-
tent aussi l'orgueil des «maîtres». Zola devient un familier de
Manet au lendemain de son courageux plaidoyer de 1866.
Quant aux Goncourt, avec lesquels il entretient une corres-
pondance depuis 1865, ils l'invitent à dîner pour la première
fois en 1868. Les deux frères décèlent dans "/eur admirateur
[...J et élève Zola» un «maladif)) et un «anxieux» mais avec
«une note de volonté âcre et d'énergie rageuse». La volonté
de puissance est en effet essentielle chez ce jeune homme
de 28 ans qui annonce aux deux frères médusés qu'il va
entreprendre un roman en dix volumes intitulé Histoire d'une
famille. Le superbe article qu'il consacre à L'Éducation senti-
mentale dans La Tribune du 28 novembre 1869 lui ouvre
ensuite la porte de Flaubert, boudé par la critique.
Ainsi se constitue le premier noyau d'amitiés naturalistes
dont Zola va devenir le centre.
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2 - LETRIOMPHE DU NATURALISME
Le dîner chez Trapp (1877)
Enprésentant Tourgueniev, Daudet puis Maupassant à Zola,
devenu familier des dimanches de la rue Murillo, Flaubert
élargit le premier cercle des écrivains que le jeune auteur
fédère autour de lui. Paul Alexis, qui a fait sa connaissance
en 1869, lui amène Hennique. En 1876, HenryCéard frappe
à sa porte et revient bientôt, accompagné de Huysmans.
Lorsqu'ils organisent un dîner chez Trapp, le 16 avril 1877,
pour inaugurer (d'école naturaliste», ces jeunes prosateurs,
Alexis, Céard, Hennique, Huysmans, Maupassant et Mirbeau,
mettent Zola à égalité avec Flaubert et les Goncourt. C'est
que Les Rougon-Macquart avancent au rythme soutenu d'un
volume par an et que L'Assommoirvient de remporter un suc-
cès sans précédent. Dans un premier mouvement, Flaubert
se montre sévère pour le livre où résonne si fort l'argot du
peuple: «Zola devient une précieuse, à l'inverse, écrit-il à
Tourgueniev. [...J LeSystème l'égare. Il a des Principes qui lui
rétrécissent la cervelle». Mais il reconnaît très vite que
«l'œuvre est considérable» tandis qu'Edmond de Goncourt,
dont La Fille Élisa est éclipsée, accuse Zola de l'avoir plagié
et de devoirson succès à «la haine [...J du style».
Le Roman expérimental
et Les Soirées de Médan (1880)
Tandis qu'Edmond de Goncourt, dans la Préface des Frères
Zemganno (1879), invite les romanciers à abandonner «ce
qui est bas, ce qui est répugnant, ce qui pue» pour «définir,
dans de Iécriture artiste, ce qui est élevé, ce qui est joli, ce
qui sent bon», les jeunes auteurs optent massivement pour
les «principes» que Zola réaffirme dans Le Roman expéri-
mental, paru en volume en 1880: la méthode, pensée sur le
modèle de la médecine expérimentale de Claude Bernard,
donnera une floraison de romans dont la qualité n'est pas
négligeable. En 1879, Huysmans, qui a publié Marthe, his-
toire d'une fille en 1876, récidive avec Les Sœurs Vatard,
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son «petit Assommoir». Le recueil collectif des Soirées de
Médan (1880) rassemble les jeunes naturalistes autour de
Zola; la guerre de 1870 est vue tour à tour par Zola lui-
même, par Maupassant avec Boule-de-Suif, par Huysmans,
Céard, Hennique et Alexis.
Cette année 1880, assombrie par la mort de Flaubert,
marque le point culminant de l'épopée naturaliste: Nana, le
roman de Zola sur les coulisses du théâtre et la galanterie,
atteint des records de vente. Le naturalisme, qui a échoué à
s'imposer sur la scène, porte désormais le scalpel dans tous
les milieux: tandis que Céard ou Hennique refont Madame
Bovary dans Une belle journée (1881) et dans L'Accident de
M. Hébert (1883), Daudet fustige les milieux d'affaires dans
LeNabab (1878), Zola s'attaque à la morale bourgeoise et au
capitalisme avec Pot-Bouille (1882) et Germinal (1885),
Maupassant dévoile les dessous dujournalisme dans Bel-Ami
(1885) et Goncourt s'intéresse à la «féminilité» dans La
Faustin (1882).

3 - LENATURALISME EN PROCÈS
Le Manifeste des Cinq (1887)
Edmond de Goncourt, qui, depuis 1885, rassemble chaque
dimanche les naturalistes dans son grenier d'Auteuil,jalouse
de plus en plus l'ascendant de Zola sur lajeunesse littéraire:
de nouveaux venus, qui supportent mal d'être relégués dans
le rôle d'éternels seconds, trouvent auprès de Goncourt une
écoute et des conseils bienveillants. La publication de La
Terre va leur donner l'occasion d'un coup d'éclat. Le18 août
1887, Le Figaro publie une longue protestation contre les
indécences du maître signée de Bonnetain, J.H. Rosny,Lucien
Descaves, Paul Margueritte et Gustave Guiches.
Véritable meurtre du père, le Manifeste des Cinqdénonce «la
trahison de l'écrivain devant son œuvre», il l'accuse de se
contenter de "documents de pacotille ramassés par des
tiers", de se complaire dans «une enflure hugolique» Ueude
mots sur "conque") ; il fustige son «ignorance médicale et
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scientifique» et sa «terminologie malpropre ". Après avoir
attribué ce «violent parti pris d'obscénité »à «une maladie
des bas organes" ou à «une boulimie de vente», les Cinq
«répudient» le naturalisme:
«Nous répudions énergiquement cette imposture de la lit-
térature véridique, cet effort vers la gauloiserie mixte d'un cer-
veau en mal de succès. Nous répudions ces bonhommes de
rhétorique zoliste, ces silhouettes énormes, surhumaines et
biscornues, dénuées de complication, jetées brutalement, en
masses lourdes, dans des milieux aperçus au hasard des por-
tières d'express. »
Bien que Goncourt et Daudet protestent de leur fidélité à l'au-
teur des Rougon-Macquart, il est probable qu'ils ne sont pas
étrangers à cette infamie et, si Zola affecte de croire à leur
innocence, c'est qu'il veut la force par le nombre. Reste que
le Manifeste donne un coup d'arrêt à l'expansion naturaliste.
Le naturalisme est-il mort?
Lorsqu'en 1891 Jules Huret enquête sur «l'évolution litté-
raire», la contestation s'est amplifiée. Depuis À rebours
(1884), Huysmans a choisi les chemins d'un symbolisme
décadent. Son dernier livre, Là-bas, dénonce <<l'immondice,, et
le «matérialisme» des idées naturalistes. Avec Fort comme la
mort (1889) et Notre Cœur (1890), Maupassant s'oriente
vers le roman psychologique. Alexis a beau répondre à Huret
par le célèbre «naturalisme pas mort», le mouvement semble
condamné par les lois de l'évolution: au romantisme aurait
succédé le réalisme, à celui-ci, le naturalisme qui, après vingt-
cinq ans de domination, devrait laisser la place. Le banquet
donné pour la fin des Rougon-Macquart (1893), celui qui fête
Goncourt (1896), apparaissent comme le chant du cygne des
maîtres. Tandis que de jeunes poètes tentent de résister au
symbolisme avec le «naturisme», Zola infléchit sa manière
vers I annonce messianique des sociétés de l'avenir (Les
Quatre Évangiles, 1899-1903). La mort de Goncourt (1897) et
la sienne (1902) sonnent le glas du naturalisme dont, chaque
année, le prix Goncourt célèbre néanmoins le souvenir...
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C h r o n o l o g i e
Lemouvement naturaliste Contexte politique et culturel
1852 ProclamationduSecondEmpire.
1857 Flaubert,MadameBovary. 1857 MortdeMusset.
1859 1rephotographiedeNadar.
1862 Hugo,LesMisérables.
1863 SalondesRefusés.MortdeVigny
1864 Zola,ContesàNinon. 1864 11Internationale.
1865 LesGoncourt,GerminieLacerteux. 1865 Manet,Olympia.
Zola,LaConfessiondeClaude. CI.Bernard,Introduction
àlamédecineexpérimentale.
Larousse,Dictionnaire
duXIXs'iècle(1865-1876).
1866 Zola,MesHaines,MonSalon.
1867 Zola,ThérèseRaquin. 1867 ExpositionuniverselleàParis.
MortdeLamartine.
1868 Zola,préfaceàla2" 1868 Wagner,LesMaîtreschanteurs.
édition deThérèseRaquin; Manet,portraitdeZola.
MadeleineFérat.
1869 Flaubert,LÉ
' ducationsentimentale.
LesGoncourt,MadameGervaisais.
1870 MortdeJulesdeGoncourt.
Guerrefranco-prussienne.
IIeRépublique.
1871 Zola,LaFortunedesRougon. 1871 CommunedeParis.
1872 Zola,LaCurée. 1872 Procèsdescommunards.
Verlaine,Romancessansparoles.
1873 Zola,LeVentredeParis. 1873 MacMahonprésident,
ordremoral.
1874 Zola,LaConquêtedePlassans. 1874 1*expositionimpressionniste.
Dînerdes«auteurssifflés» Flaubert,LaTentationdesaint
auCaféRiche. Antoine.
1875 Zola,LaFautedel'abbéMouret.
1876 Zola,SonExcelenceEugèneRougon. 1876 Degas,LA ' bsinthe.
Huysmans,Marthe,histoired'une Malarmé,LA ' près-midid'unfaune.
fille.
Daudet,Jack.
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Lemouvement naturaliste Contexte politique et culturel


1877 Zola,LA
' ssommoir. 1877 MortdeCourbet.Victoireélecto-
Goncourt,LaFileÉlisa. raiedesrépublicains.
DînerchezTrapp. Flaubert,TroisContes.
1878 Zola,Unepaged'amour. 1878 ExpositionuniverselleàParis.
Daudet,LeNabab.
Hennique,LaDévouée.
1879 LesGoncourt,LesFrèresZemganno. 1879 Grévyprésident;
Huysmans,LesSœursVatard. Vallès,LE
' nfant.
1880 Zola,Nana;LeRomanexpéri- 1880 MortdeFlaubert.
mental;LesSoiréesdeMédan. Amnistiepourlescommunards.
1881 Zola,LesRomanciersnaturalistes; 1881 Renoir,LeDéjeunerdescanotiers.
LeNaturalismeauthéâtre. Vallès,LeBachelier.
Flaubert,BouvardetPécuchet. Verlaine,Sagesse.
Céard,Unebellejournée. Hugo,LesQuatreVentsdel'esprit.
1882 Zola,Pot-Bouile. 1882 Créationdumagasin
Huysmans,Àvau-l'eau. LePrintemps.
Goncourt,LaFaustin. LoisJulesFerrysurl'écolelaïque.
1883 Zola,AuBonheurdesDames. 1883 Brunetière,LeRomannaturaliste
Maupassant,Unevie. (hostileaumouvement).
Bonnetain,Charlots'amuse.
1884 Zola,LaJoiedevivre. 1884 Degas,LesRepasseuses.
LesGoncourt,Chérie. Desprez,LÉ ' volutionnaturaliste.
Hennique,LA ' ccidentdeM.Hébert.
Huysmans,^rebours.
Daudet,Sapho.
1885 Zola,Germinal. 1885 Inaugurationdugrenierd'Auteuil.
Maupassant,Bel-Ami. MortdeHugoetdeVallès.
FreudsuitlesleçonsdeCharcot
àlaSalpêtrière.
1886 Zola,LŒ
' uvre. 1886 Rimbaud,Illuminations.
VanGogh,LaGuinguette.
Drumont,LaFrancejuive.
1887 Zola,LaTerre. 1887 ManifestedesCinqcontreLaTerre.
Huysmans,Enrade. AchèvementduSacré-Cœur.
Maupassant,Mont-Oriol;LeHorla. InaugurationduThéâtre-Libre.
1"volumeduJournaldesFrères
Goncourt.
1888 Zola,LeRêve. 1888 Débutdelacriseboulangiste.
Maupassant,PierreetJean. Inaugurationdel'Institut Pasteur.
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Ce*-5ît- r jf S"-:ny*:i IViilïT^fl'^^JO
Série "Genres et Mouvements "
dirigée par Henri Mitterand et Dominique Rincé

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