Cette séquence a été réalisée par Mireille Reynaud et Christèle Dufour pour leurs élèves
du lycée René Char, à Avignon.
2) Lectures analytiques.
5) Apprentissages écrits :
Fiche recherche CDI : biographie de Zola, mouvement littéraire, le projet des Rougon-Macquart.
Apprentissage du commentaire à partir du travail effectué en lecture analytique, et début d’apprentissage
de la dissertation.
6) Étude de l’image.
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Mise en perspective de l’œuvre avec l’adaptation cinématographique : Thérèse Raquin de Marcel Carné,
1953. Étude de 3 scènes : la rencontre des deux héros, la scène du meurtre et la fin.
Site de référence sur Marcel Carné : http://www.marcel-carne.com/les-films-de-marcel-carne/1953-therese-
raquin/fiche-technique-synopsis-revue-de-presse/
7) Bibliographie/ sitographie :
b) Manuels :
Terres littéraires, seconde, Hatier (313) : fiche naturalisme
L’écume des lettres, seconde, Hachette, séquence sur Thérèse Raquin, page 53
Français, méthodes et pratiques, seconde et première, Hatier, pages 180 et 181
Manuel de la classe : Français, seconde, weblettres, Le Robert : le roman (histoire littéraire), page 281 -
le commentaire, page 448 à 459
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Déroulement de la séquence
Il s’agit d’effectuer une séance d’une heure au CDI dans le but de familiariser les élèves à la recherche
documentaire et dans un même temps de les conduire à effectuer des recherches sur l’auteur de Thérèse Raquin
et son projet d’écriture.
Consignes :
a) Commencez par aller sur ce site : http ://emilezola.free.fr/menu.htm et/ou sur un dictionnaire des
noms propres ou encore sur une encyclopédie et remplissez le tableau suivant :
Dates Événements
Naissance de Zola à Paris
1847
1862-1866
1866
1867
1871
1872
1873
1875
1877
1880
1883
1885
1886
1887
1890
1893
1898
Décès de Zola
1908
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Relevez une citation qui indique ‘l’objectif général de son œuvre.
Remplissez le tableau suivant en vous servant d’un dictionnaire des noms propres :
Charles Darwin
Prosper Lucas
Claude Bernard
Cherchez, maintenant, une définition permettant de comprendre ce qu’est le naturalisme. Pour cela,
rendez-vous dans le rayon 800 de la bibliothèque.
d) Thérèse Raquin.
Retournez sur le site de la BNF.
Examinez l’affiche faisant la promotion de Thérèse Raquin au XIXème siècle. Quel rapport
l’illustration choisie a-t-elle avec l’intrigue ?
Cherchez une illustration représentant le passage du Pont-Neuf dont parle Zola dans l’incipit de
Thérèse Raquin. Décrivez cette illustration. Quel rapport a-t-elle avec l’incipit du roman ?
La séance débute sur la comparaison entre l’illustration représentant le passage du Pont Neuf et l’incipit du
roman (fiche CDI).
Ensuite, à partir des commentaires des élèves portant sur le texte, il est alors possible de dégager un plan
d’analyse et de procéder à l’étude de détail.
Objectifs de la séance :
Procéder à une analyse de détail de l’incipit.
Saisir l’originalité de cet incipit : combinaison du réalisme et du fantastique.
Mise en place d’un plan de lecture analytique.
Méthode d’apprentissage employée pour découvrir la méthode de la lecture analytique : méthode inductive. On
peut terminer ce travail par une approche théorique de la lecture analytique et poser la question suivante : vous
venez d’étudier un texte en utilisant une méthode appelée « lecture analytique », qu’est ce que cela signifie ?
Comment a-t-on procédé ? Pouvez-vous faire une fiche méthode à partir de ce cours ?
Élargissement possible si les élèves ont étudié/le genre de la nouvelle avant de débuter cette séquence :
Lecture cursive et comparée d’incipit :
procéder à une lecture comparée de l’incipit d’ « Un mariage d’amour » de Zola (1866) (page 267 de
l’édition GF) avec l’incipit de Thérèse Raquin (1867)
Objectifs :
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Mettre en évidence les objectifs différents de la nouvelle et du roman.
Méthode de la question sur corpus.
Question :
Repérez points communs et différences entre les deux textes ?
a) Questions préparatoires :
Relisez les chapitres I & II dans lesquels vous trouverez les portraits de Thérèse et Camille. Qu’est ce
qui oppose ces deux personnages ?
En lisant, l’extrait du chapitre V proposé à l’étude, vous préciserez la différence existant entre Camille
et Laurent.
b) Objectifs de la séance :
Comparer les portraits des deux personnages masculins. Analyser l’attitude du personnage féminin pour
mieux comprendre ce qu’est un personnage de roman. (voir fiche intitulée « Le personnage de roman »
dans le manuel de français, page 252.
Construire une lecture analytique à partir des connaissances méthodologiques acquises lors de la séance
2.
Portrait de Camille :
Chapitre I, page 50 : « Il était petit, chétif, d’allure languissante ; les cheveux d’un blond blafard, la barbe
rare, le visage couvert de taches de rousseur, il ressemblait à un enfant malade et gâté »
Chapitre II, page 53 : « …il resta petit et malingre. Ses membres grêles eurent des mouvements lents et
fatigués. [...] cette pauvre petite figure pâlie »
Portrait de Thérèse :
Chapitre II, page 54 : « Elle était d’une santé de fer…[…] lorsqu’elle levait un bras, lorsqu’elle avançait un
pied, on sentait en elle des souplesses félines, des muscles courts et puissants, toute une énergie, toute une
passion qui dormaient dans chair assoupie. »
Questions préparatoires :
Texte 1 : Quels sont les termes qui vous paraissent les plus importants ? Certains termes sont répétés
plusieurs fois, lesquels ? Quelle doit être la méthode de travail du scientifique d’après Claude Bernard ?
Textes 2 & 3 : En quoi ces textes reprennent-ils le vocabulaire scientifique et la démarche proposée par
Claude Bernard dans le texte 1 ?
Texte 4 : Quelles sont les critiques formulées à l’égard de Thérèse Raquin ? En quoi cette œuvre contient-
elle déjà l’objectif scientifique que Zola emploie dans la série des Rougon-Macquart ?
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Texte 1 : Introduction à la médecine expérimentale, Claude Bernard (1865)
Claude Bernard (1813-1878) est considéré comme l’un des grands médecins français du XIXème siècle. On lui
doit notamment l’invention d’une médecine fondée sur l’expérience comme source de toute connaissance
médicale.
Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale. 1° Il constate un fait ;
2° A propos de ce fait, une idée naît dans son esprit ; 3° En vue de cette idée, il raisonne, institue une expérience,
en imagine et en réalise les conditions matérielles. 4° De cette expérience résultent de nouveaux phénomènes
qu’il faut observer, et ainsi de suite. L’esprit du savant se trouve en quelque sorte toujours placé entre eux
observations : l’une qui sert de point de départ au raisonnement, et l’autre qui lui sert de conclusion.[…]
L’observateur et l’expérimentateur répondraient donc à des phases différentes de la recherche expérimentale.
L’observateur ne raisonne plus, il constate ; l’expérimentateur, au contraire, raisonne et se fonde sur les faits
acquis pour en imaginer et en provoquer rationnellement d’autres. Mais […] il semble impossible dans la
pratique de les séparer, puisque nous voyons que nécessairement le même investigateur est alternativement
observateur et expérimentateur.
Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en
s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d'œil,
profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois,
comme la pesanteur.
Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui
conduit mathématiquement d'un homme à un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand j'aurai entre
les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l'œuvre comme acteur d'une époque historique, je le
créerai agissant dans la complexité de ses efforts, j'analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses
membres et la poussée générale de l'ensemble.
Les Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d'étudier a pour caractéristique le débordement
des appétits, le large soulèvement de notre âge, qui se rue aux jouissances. Physiologiquement, ils sont la lente
succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d'une première lésion
organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les
désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les
noms convenus de vertus et de vices. Historiquement, ils partent du peuple, ils s'irradient dans toute la société
contemporaine, ils montent à toutes les situations, par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les
basses classes en marche à travers le corps social, et ils racontent ainsi le second empire à l'aide de leurs drames
individuels, du guet-apens du coup d'état à la trahison de Sedan.
Depuis trois années, je rassemblais les documents de ce grand ouvrage, et le présent volume était même écrit,
lorsque la chute des Bonaparte, dont j'avais besoin comme artiste, et que toujours je trouvais fatalement au bout
du drame, sans oser l'espérer si prochaine, est venue me donner le dénouement terrible et nécessaire de mon
œuvre. Celle-ci est, dès aujourd'hui, complète; elle s'agite dans un cercle fini; elle devient le tableau d'un règne
mort, d'une étrange époque de folie et de honte.
Cette œuvre, qui formera plusieurs épisodes, est donc, dans ma pensée, l'histoire naturelle et sociale d'une
famille sous le second empire. Et le premier épisode : la Fortune des Rougon, doit s'appeler de son titre
scientifique : Les Origines.
Dans l'étude d'une famille, d'un groupe d'êtres vivants, je crois que le milieu social a [...] une importance
capitale. Un jour, la physiologie nous expliquera sans doute le mécanisme de la pensée et des passions ; nous
saurons comment fonctionne la machine individuelle de l'homme, comment il pense, comment il aime, comment
il va de la raison à la passion et à la folie ; mais ces phénomènes, ces faits du mécanisme des organes agissant
sous l'influence du milieu intérieur, ne se produisent pas au dehors isolément et dans le vide. L'homme n'est pas
seul, il vit dans une société, dans un milieu social, et dès lors pour nous, romanciers, ce milieu social modifie
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sans cesse les phénomènes. Même notre grande étude est là, dans le travail réciproque de la société sur l'individu
et de l'individu sur la société. Pour le physiologiste, le milieu extérieur et le milieu intérieur sont purement
chimiques et physiques, ce qui lui permet d'en trouver les lois aisément. Nous n'en sommes pas à pouvoir
prouver que le milieu social n'est, lui aussi, que chimique et physique. Il l'est à coup sûr, ou plutôt il est le
produit variable d'un groupe d'êtres vivants, qui, eux, sont absolument soumis aux lois physiques et chimiques
qui régissent aussi bien les corps vivants que les corps bruts. Dès lors, nous verrons qu'on peut agir sur le milieu
social, en agissant sur les phénomènes dont on se sera rendu maître chez l'homme.
Objectifs :
Découvrir l’importance des textes théoriques sur l’écriture littéraire.
Établir une relation entre la culture scientifique contemporaine de Zola et son écriture.
Apprendre à comparer des textes pour en tirer un enseignement.
Il s’agit de montrer aux élèves comment il est possible de passer de la lecture analytique à la méthode du
commentaire de texte.
Objectifs de la séance :
Poser la méthode du commentaire de texte.
Faire rédiger un paragraphe argumentatif par les élèves afin qu’il se familiarise avec la méthode.
Support : Lecture analytique du chapitre V. Les élèves choisissent une sous-partie à rédiger.
a) Questions préparatoires :
Repérez les différentes raisons qui poussent Laurent au meurtre.
Quels traits de caractère peut-on alors en déduire concernant ce personnage ?
b) Objectifs de la séance :
Analyser les préoccupations d’un personnage.
Rédiger une introduction et une conclusion de commentaire de texte après l’analyse du texte.
c) Objectifs :
Rédiger 1 axe de commentaire à partir d’un plan fourni dans la consigne.
Rédiger en respectant les règles de rédaction fixées en module.
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Séance 9 : Étude transversale, le thème de la culpabilité dans un vrai faux roman
policier (2h)
Support :
Extrait du chapitre XVII : le sentiment de culpabilité des personnages.
Objectifs :
Percevoir la dimension destructrice du crime et de la culpabilité.
Considérer la place occupée par la culpabilité comme condamnation du crime commis.
Chapitres Déroulement
Evénements citations
Chapitre IV Apparition du commissaire de police à la
retraite et de son fils
Chapitre V
Chapitre IX
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre
XXVII
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Découverte de la méthode de la dissertation :
Peut-on considérer Thérèse Raquin comme un roman policier ?
Analyse du sujet et construction du plan en classe.
a) Questions préparatoires :
La mort des personnages est théâtralisée. Pourquoi peut-on l’affirmer ?
Quelle est la fonction de Madame Raquin ?
b) Objectifs :
Mettre en évidence le caractère inéluctable de la mort des personnages comme moyen de punition.
Mettre en évidence le caractère théâtral de cette fin de roman.
Mettre en relation le début et la fin du roman : en quoi le début annonce-t-il déjà la dernière page du
roman ?
Procéder à une comparaison entre la fin du roman et la fin de la pièce de théâtre écrite par Zola lui-
même.
LAURENT. — A quoi songes-tu? Mets-toi à table... Attends, je vais te servir à boire. (Il verse de l'eau dans un
verre.)
THÉRÈSE, à part. — J'aime mieux en finir, tout de suite. (Elle s'approche, le couteau levé, Mais elle voit
Laurent verser le poison dans le verre, et elle lui prend le bras.) Que verses-tu donc là, Laurent?
LAURENT, voyant à son tour le couteau. Pourquoi levais-tu le bras?... (Un silence.) Lâche le couteau.
THÉRÈSE. — Lâche d'abord le poison. (Ils se regardent d'un air terrible; puis ils laissent tomber le couteau et
la bouteille.)
LAURENT, s'affaissant sur une chaise. — Au même moment, chez tous les deux, la même pensée, l’horrible
pensée….
THÉRÈSE, même jeu. — Souviens-toi, Laurent, de quels ardents baisers nous sommes partis. Et nous voilà
face à face, avec du poison, avec un couteau !... (Elle jette les yeux sur madame Raquin, et se lève en poussant
un cri.) Vois donc, Laurent.
LAURENT, se levant, se tournant vers madame Raquin avec épouvante. — Elle était là, à nous regarder
mourir.
THÉRÈSE. — Mais ne la vois-tu pas remuer les lèvres ! Elle sourit... Ah ! quel terrible sourire !
LAURENT. — Et voilà qu'un frisson l'anime, maintenant.
THÉRÈSE. — Elle va parler, je t'assure qu'elle va parler.
LAURENT. — Je saurai l'en empêcher. (Il va s'élancer sur madame Raquin, lorsque celle-ci se met lentement
debout. Il recule, il passe à droite, en tournant sur lui-même.)
MADAME RAQUIN, debout, d'une voix basse et profonde. — Assassin de l'enfant, ose donc frapper la mère !
THÉRÈSE. — Oh ! grâce ! ne nous livrez pas à la justice !
MADAME RAQUIN Vous livrer ! non, non... J'ai eu l'idée de le faire, tout à l'heure, lorsque mes forces me
sont revenues. Je commençais à écrire, sur cette table, votre acte d'accusation ; mais je me suis arrêtée, j'ai
pensé que la justice
humaine serait trop prompte. Et je veux assiste à votre lente expiation, ici, dans cette chambre, où vous m'avez
pris tout mon bonheur.
THÉRÈSE, sanglotant, se jetant aux pieds de madame Raquin.—Pardonnez-moi... Les larmes m'étouffent... Je
suis une misérable... Si vous vouliez lever votre talon, je vous livrerais ma tête, là, sur le carreau, pour que vous
l'écrasiez... Pitié, ayez pitié !
MADAME RAQUIN, s'appuyant à la table, haussant peu à peu la voix. — De la pitié I en avez- vous eu pour
ce pauvre enfant que j'adorais?... Ne m'en demandez pas pour vous; je n'ai plus de pitié, car vous m'avez
arraché le cœur... (Laurent tombe à genoux, à droite.) Non, je ne vous sauverai pas de vous-mêmes. Je laisserai
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les remords vous heurter l'un contre l'autre comme des bêtes affolées... Non, je ne vous livrerai pas à la justice.
Vous êtes à moi, à moi seule, et je vous garde.
THÉRÈSE. — L'impunité est trop lourde... Nous nous jugeons et nous nous condamnons. (Elle ramasse le
flacon d'acide prussique- boit avidement et tombe foudroyée, aux pieds mêmes de madame Raquin. Laurent, qui
lui a arraché le flacon, boit à son tour, et va tomber à droite, derrière la table à ouvrage et les chaises.)
MADAME RAQUIN, se rasseyant lentement. — Ils sont morts bien vite !
Devoir à la maison : questions possibles sur corpus puisqu’il s’agit de comparer les deux fins :
Quels points et communs et différences pouvez-vous noter entre les deux extraits : roman et pièce de
théâtre ?
Par quels procédés les pensées muettes des personnages du roman sont-elles transcrites dans la
pièce ?
Qu’est ce qui fait l’originalité de la mise en scène par rapport au roman ?
a) Questions préparatoires :
Allez sur le cite suivant : http://www.marcel-carne.com/les-films-de-marcel-carne/1953-therese-raquin/fiche-
technique-synopsis-revue-de-presse/: Qui est Marcel Carné ?
b) Objectifs :
Présenter la relation entre écriture romanesque et cinéma.
Remédiation : le vocabulaire de l’analyse de l’image (collège)
Exploiter ce vocabulaire pour proposer une analyse.
Étude de 3 séquences du film de Marcel Carné Thérèse Raquin, 1953, Adaptation du roman d’Emile
Zola.
INTRODUCTION
Revoir le vocabulaire de l’analyse filmique.
Biographie du metteur en scène.
Filmographie.
Problématique : En quoi le film de Marcel Carné est-il à la fois fidèle au roman de Zola tout en sachant créer
son propre univers et intérêt ?
I. Le décor/l’époque de l’action.
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- Pourquoi peut-on dire que les 2 physiques des comédiens choisis pour incarner les personnages
s’opposent ?
- Comment sont marqués à l’écran, dans les attitudes et les paroles des personnages, les rapports
entre Camille et Laurent ? Ces rapports évoluent-ils entre les deux personnages masculins ?
Comment ? Pourquoi ?
B. Scène du meurtre :
I. Le décor/l’époque de l’action.
- Où le meurtre se passe-t-il ? Pourquoi avoir choisi ce lieu ?
- A quel moment de la journée se passe l’action ? quel est son intérêt dramatique ?
C. La fin du film :
Comment expliquez-vous les propos tenus par le maître chanteur au moment où il prend l’argent sur la
table ?
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- Quel est l’intérêt du gros plan sur le visage du maître chanteur ? Quel sens a –t-il ?
- Pourquoi entend-on la sirène policière à la fin ? qu’annonce-t-elle ? quels éléments annonçaient
son arrivée ?
- Quelle différence peut-on noter entre le roman et le film ?
CONCLUSION.
En quoi peut-on parler d’adaptation réussie ?
Corpus :
Texte A : Zola, Thérèse Raquin, incipit (1ère lecture analytique)
Texte B : Zola, L'Assommoir, 1877.
Texte B
[Gervaise, blanchisseuse dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris, attend au petit matin son amant Auguste
Lantier qui, pour la première fois, n'est pas rentré de la nuit. Elle le guette depuis sa fenêtre.]
L'hôtel se trouvait sur le boulevard de la Chapelle, à gauche de la barrière Poissonnière. C'était une masure de
deux étages, peinte en rouge lie de vin jusqu'au second, avec des persiennes pourries par la pluie. Au-dessus
d'une lanterne aux vitres étoilées, on parvenait à lire entre les deux fenêtres : Hôtel Boncœur, tenu par
Marsoullier, en grandes lettres jaunes, dont la moisissure du plâtre avait emporté des morceaux. Gervaise, que
la lanterne gênait, se haussait, son mouchoir sur les lèvres. Elle regardait à droite, du côté du boulevard de
Rochechouart, où des groupes de bouchers, devant les abattoirs, stationnaient en tabliers sanglants ; et le vent
frais apportait une puanteur par moments, une odeur fauve de bêtes massacrées. Elle regardait à gauche,
enfilant un long ruban d'avenue, s'arrêtant presque en face d'elle, à la masse blanche de l'hôpital de Lariboisière,
alors en construction. Lentement, d'un bout à l'autre de l'horizon, elle suivait le mur de l'octroi, derrière lequel,
la nuit, elle entendait parfois des cris d'assassinés ; et elle fouillait les angles écartés, les coins sombres, noirs
d'humidité et d'ordure, avec la peur d'y découvrir le corps de Lantier, le ventre troué de coups de couteau.
Quand elle levait les yeux, au-delà de cette muraille grise et interminable qui entourait la ville d'une bande de
désert, elle apercevait une grande lueur, une poussière de soleil, pleine déjà du grondement matinal de Paris.
Mais c'était toujours à la barrière Poissonnière qu'elle revenait, le cou tendu, s'étourdissant à voir couler, entre
les deux pavillons trapus de l'octroi, le flot ininterrompu d'hommes, de bêtes, de charrettes, qui descendait des
hauteurs de Montmartre et de la Chapelle. Il y avait là un piétinement de troupeau, une foule que de brusques
arrêts étalaient en mares sur la chaussée, un défilé sans fin d'ouvriers allant au travail, leurs outils sur le dos,
leur pain sous le bras ; et la cohue s'engouffrait dans Paris où elle se noyait, continuellement. Lorsque Gervaise,
parmi tout ce monde, croyait reconnaître Lantier, elle se penchait davantage, au risque de tomber ; puis, elle
appuyait plus fortement son mouchoir sur la bouche, comme pour renfoncer sa douleur.
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Documents annexes : à consulter et à transposer en fonction des textes étudiés
Ce travail a été réalisé par Madame Corinne Jaberg, professeur certifié de Lettres Modernes, avec ses élèves
de 2de du Lycée Fabre de Carpentras (84). Il est effectué en début de seconde, et il a pour objectif
d’apprendre progressivement aux élèves à rédiger correctement un paragraphe, puis un axe de lecture d’un
commentaire littéraire.
Devoir n°1 : Rédigez un paragraphe de commentaire littéraire que vous choisirez dans la Lecture Analytique
n°1 (Corto Maltese d’Hugo Pratt). Bien évidemment, vous ne reprendrez pas ceux qui ont été rédigés, à titre
d’entraînement, en classe (ni le 1er § de l’axe I, ni le 2ème § de l’axe II ). Pour construire votre paragraphe,
vous appliquerez la méthode travaillée en cours. Appuyez-vous sur les notes que vous avez prises lors de la
lecture analytique effectuée en classe, et sur la fiche de vocabulaire de l’analyse littéraire que nous avons
élaborée ensemble (voir en annexe).
Document annexe: quelques tournures et expressions pour aider à rédiger le paragraphe de commentaire
littéraire sur le texte de Corto Maltese.
Devoir n°1 : rédigez un paragraphe de commentaire littéraire que vous choisirez dans la Lecture Analytique
n°1 (Corto Maltese d’Hugo Pratt).
Bien évidemment, vous ne reprendrez pas ceux qui ont été rédigés, à titre d’entraînement, en classe (ni le 1er §
de l’axe I, ni le 2ème § de l’axe II )
Pour construire votre paragraphe, vous appliquerez la méthode travaillée en cours. Appuyez-vous sur les notes
que vous avez prises lors de la lecture analytique effectuée en classe, et sur la fiche de vocabulaire de l’analyse
littéraire que nous avons élaborée ensemble (voir en annexe).
Page 13
Texte d’étude
La Tempête
La mer des îles Salomon commençait lentement à s'apaiser, les vagues qui la balayaient étaient encore
impétueuses mais elles se faisaient déjà plus longues, plus espacées, et peu à peu s'épuisait le tourbillon furieux
qui avait torturé toute la nuit les coques du catamaran du capitaine Raspoutine.
L'embarcation fidjienne paraissait fragile et pourtant elle était parvenue à chevaucher l'océan en se pliant à
sa force destructrice. Sa structure souple et élégante était constituée de robustes troncs d'arbres fixés ensemble
au moyen d'un tressage savant de fibres végétales qui lui permettait de supporter les assauts rageurs de la mer.
Pendant des heures elle avait plongé sa double étrave dans les lames et en était chaque fois ressortie indemne ;
les deux coques étaient restées unies pour se partager les efforts, et les gifles des flots n'avaient pu trouver de
cible précise où frapper.
Les violentes rafales de vent fouettaient les vagues têtues qui se poursuivaient et elles arrachaient à leurs
crêtes des éclaboussures d'écume impalpable qui s'envolaient en sifflant pour se dissoudre et disparaître. L'air
était chargé d'humidité et de sel.
L'océan avait un parfum intense, mordant, enrichi de toutes les humeurs jaillies de ses profondeurs- Cette
senteur pénétrait les narines, dilatait les poumons et les chargeait de son énergie vitale.
Des nuages couleur plomb et lourds de pluie s'éloignaient, poussés par un fort vent de nord-ouest. Des cirrus
blanchâtres les poursuivaient en tourbillonnant et en dansant comme des lutins, ils s'amoncelaient, s'enroulaient
puis disparaissaient, effacés d'un coup de pinceau mécontent.
L'esprit du grand Océan avait manifesté sa présence, il était de nouveau possible d'éprouver le respect que le
Pacifique inspire à ceux qui ont la chance de naviguer sur ses eaux à la voile.
C'était le 1er novembre 1913, jour de la Toussaint, celui que les marins des îles Fidji appelaient Tarowean le
jour de surprises ; et une drua - nom que les Fidjiens donnaient à ce type d'embarcation – était un peu une
surprise dans ces eaux.
Les îles Fidji se trouvaient très loin vers l'est et les hommes d'équipage ne pouvaient être de simples pêcheurs.
Leur aspect n'était guère rassurant : ces indigènes de haute taille, robustes, portaient l'uniforme colonial anglais
et leur visage arborait les peintures de guerre. Ils se déplaçaient avec élégance et discipline dans ces espaces
restreints encombrés de haubans et de toutes sortes d'engins de navigation dispersés dans la confusion des
dernières heures.
(…)
La drua du capitaine Raspoutine avait une forme étrange, presque de caravelle, mais c'était un véritable chef
d'œuvre d'art nautique : tout le bordé était cousu ou attaché avec de la fibre de noix de coco qui servait de
cordage et de fixation robuste ; elle avait un pont disposé sur une plate-forme à cheval entre les deux coques ,
sur lequel se trouvaient la cabine du capitaine et celle de l'équipage ; les coques étaient assez étroites et la
structure centrale occupait environ le tiers de la longueur totale de l'embarcation qui atteignait presque les vingt
mètres. Dans l'ensemble, elle avait une ligne agréable à l’oeil et conçue pour la vitesse.
Le capitaine Raspoutine, assis dans un grand fauteuil d'osier, était plongé dans l'une de ses lectures préférées :
Le Voyage au bout du monde de Bougainville.
Étape 1 :
Dans cet extrait de son roman Corto Maltese, Hugo Pratt décrit l’Océan comme un élément
redoutable, qui semble atteint de démence. En effet, l’auteur met en valeur sa violence grâce à des
adjectifs hyperboliques : ses «vagues» qui «balaient la mer» sont «impétueuses» (l. 2) et «têtues» (l.
12) ; ligne 8, il est question des «assauts rageurs de la mer», provoqués par de «violentes rafales de
vent» (l 12) ; enfin, sa «force» est qualifiée de «destructrice» (l. 6). En outre, de nombreuses
personnifications suggèrent la violence avec laquelle l’océan malmène l’embarcation fidgienne : il
Page 14
«avait torturé toute la nuit» le bateau, mais «les flots n’avaient pu trouver de cible précise où frapper».
Ces personnifications et cette métaphore donnent l’impression que l’Océan est un être nuisible et cruel,
mû par une force aveugle et souveraine, ainsi que le laisse entendre la phrase suivante : «L’esprit du
grand Océan avait manifesté sa puissance, il était de nouveau possible d’éprouver le respect que le
Pacifique inspire à ceux qui ont la chance de naviguer sur ses eaux à la voile» (l. 23). L’Océan est
assimilé à un géant de la mythologie ; animé, doué d’une âme et d’une vie qui lui sont propres, il a une
présence, semble doté d’une volonté (on pense au dieu Poséïdon, dans l’Odyssée d’Homère) ; d’abord
présenté comme démoniaque, il se mue au fur et à mesure qu’il s’apaise en une force majestueuse et
impressionnante. Le roman bascule alors dans un registre merveilleux, digne de l’épopée antique.
Étape 2 :
La description de la drua tient une place importante, aussi bien dans la bande dessinée que dans le
texte. Tout d’abord, le dessinateur Hugo Pratt situe l’embarcation fidjienne au centre de la première
vignette de la planche de BD ; le bateau dépasse même du bord de la vignette, laquelle occupe la moitié
de la page : c’est dire son importance. Le navire, présenté de trois quarts, apparaît en légère contre-
plongée sur la crête d’une vague ; cela lui donne du mouvement, du dynamisme. Cette impression est
accentuée par le positionnement de la drua, orientée vers le fond de l’image ; voguant vers le grand large,
vers un horizon lointain, elle est destinée à éveiller l’imagination du lecteur. En outre, la drua semble
intacte, comme si elle n’avait pas subi cette horrible tempête. La mer encore agitée, la présence de vagues
montrent l’ampleur de l’orage passé et soulignent le fait que la résistance de la drua est miraculeuse. De la
même façon, la description du navire est conséquente dans l’extrait du roman : Hugo Pratt écrivain lui
consacre deux paragraphes entiers (le deuxième et l’avant-dernier). La drua y paraît « fragile, et pourtant,
elle était parvenue à chevaucher l’océan. » (l 5, 6) ; par ce paradoxe, l’auteur souligne son étonnante
capacité de résistance à la tempête : « ressortie indemne » des flots, c’«était un peu une surprise dans ces
eaux » (l 28). Sommaire, rustique, (« constituée de robustes troncs d’arbres », l 7), elle n’en est pas moins
le fruit d’un travail élaboré, sophistiqué : les troncs sont « fixés ensemble au moyen d’un tressage savant
de fibres végétales qui lui permettait de supporter les assauts rageurs de la mer » (l 7, 8) ; « tout le bordé
était cousu ou attaché avec de la fibre de noix de coco qui servait de cordage et de fixation robuste ; elle
avait un pont disposé sur une plate-forme à cheval entre les deux coques » (l 36 à 38). Hyperboliquement
qualifiée de « chef d’œuvre d’art nautique» (l 36), malgré « sa forme étrange, presque de caravelle » (l
35), l’embarcation fidjienne est de taille imposante : « vingt mètres » de long (l 41) ; elle se caractérise
enfin par sa beauté puisqu’elle était « d’une ligne agréable à l’œil » (l 42). Par conséquent, c’est un bateau
surprenant, insolite et exotique qui nous est décrit, afin de stimuler notre curiosité : en cela, la drua est
digne d’un roman d’aventures !
Étape 3 :
Dans ce texte, l’auteur présente les Fidjiens comme des héros, et non comme de simples pêcheurs.
L’auteur insiste beaucoup sur le physique de ces « indigènes de grande taille, robustes » (l 31). On les
différencie grâce à leurs «uniformes coloniaux anglais » et « aux peintures de guerre qu’ils arborent » (l
31, 32).
L’auteur veut nous faire comprendre que ces fidjiens sont des personnes inclassables, et qu’il accorde
beaucoup d’importance à leur élégance et à leur discipline. Il évoque que la flotte est menée par un
capitaine russe qui répond au nom de « Raspoutine », qui est très calme, détendu : des signes qui sont
considérés comme héroïques.
Page 15
En réalité, l’auteur cherche à surprendre le lecteur grâce à de nombreuses descriptions qui paraissent
illusoires et qui nous plongent dans un univers merveilleux.
-
-
-
1. [Une première phrase qui annonce l’idée que l’on va développer, ou l’élément du texte – champ lexical,
registre etc. – que l’on va analyser]
2. [Des exemples pris dans le texte, qu’on explique et commente ; les liens logiques servent à structurer les
différentes étapes de l’explication ; on peut citer le texte entre guillemets, et on doit intégrer ces citations à ses
phrases d’analyse]
3. [Une phrase de conclusion, qui propose une idée nouvelle, dans le prolongement de l’idée initiale]
lien logique introducteur :
Étape 4 :
Corrigez votre propre paragraphe en tenant compte du travail de correction effectué en classe et
des annotations sur votre copie.
N.B. Ce travail peut être fait en module, en classe entière ou à la maison
Page 16
Texte d’étude :
Adrien Deume est fonctionnaire ; il vient d’être promu à un échelon supérieur dans sa carrière (la
section A). La scène se passe vers 1930.
Adrien Deume soupira d’aise, fier d’avoir rangé d’emblée sa voiture entre les deux Cadillac. Il
retira la clé du contact, s’assura que les vitres étaient bien relevées, sortit, ferma la porte à clé, tira à
plusieurs reprises la poignée pour plus de certitude, considéra sa voiture avec tendresse. Epatante, sa
Chrysler, des reprises foudroyantes. Douce mais nerveuse, voilà. Sa grosse canne sous le bras, portant
gravement sa malette de fonctionnaire distingué, il s’en fut d’un pas guilleret. Mardi vingt-neuf mai,
aujourd’hui. Dans trois jours, le premier juin, membre A à vingt - deux mille cinq cent cinquante
balles - or comme début, avec augmentations annuelles jusqu’au plafond de vingt – six mille ! Pas à
dédaigner, hein ?
Arrivé dans le grand hall, il se dirigea d’un air indifférent vers le tableau des mouvements du
personnel, s’assura que personne ne l’observait, et, comme tous les jours précédents, se reput des mots
merveilleux qui proclamaient sa promotion. Ebloui et transpercé, mystique devant une présence
sacrée, il resta plusieurs minutes à les contempler, à les comprendre à fond, à s’en pénétrer, les fixant
jusqu’au vertige. Oui, c’était lui, c’était bien lui, ce Deume - là, ce membre de section A, avec effet
dès le premier juin. Dans trois jours, membre A ! Est - ce possible ? Eh oui, la promesse était là,
devant lui, auguste, officielle !
- Trésor, dit-il à son visage dans la glace de l’ascenseur qui le conduisait à ses travaux.
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interjections comme « Eh oui » ponctuent ce monologue intérieur et contribuent à sa vivacité.
L’apostrophe finale, au discours direct (« Trésor ! »), ajoute une note humoristique au portrait. Les
propos et pensées du personnage nous révèlent donc ses émotions, sa vitalité, son bonheur.
Tous ces procédés – verbes de mouvement, focalisation interne et discours rapportés - contribuent
donc à donner de la vivacité du portrait ; le lecteur, qui a ainsi l’impression de voir et d’entendre
Adrien Deume, est tenté de croire à son existence. En même temps, on ne peut s’empêcher de juger ce
personnage, qui, à bien des égards, se comporte de façon ridicule.
1. Un premier paragraphe (visible à l’alinéa) qui annonce l’idée directrice que l’on va développer dans
l’axe ; chaque axe, ou grande partie, développe une seule idée directrice (ou idée –force)
Remarque : Une idée directrice doit être formulée comme une thèse qu’il faut démontrer ; on la
développe pour montrer quelque chose (on part d’un élément du texte à propos duquel on va dire,
démontrer quelque chose)
Quelle idée démontre – t – on, à propos de cet élément ? (= Comment interprète- t- on cet élément ?)
………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
2. Deux ou trois paragraphes d’analyse ; chacun d’eux développe un aspect de l’idée – directrice
Ici, quel est l’idée (ou argument) développée dans chaque paragraphe d’analyse ?
-1er § : ………………………………………………………………………………………………………..
-2ème§ : ………………………………………………………………………………………………………
-3ème§ : ………………………………………………………………………………………………………
Attention à l’ordre de ces paragraphes : ils doivent obéir à une progression logique : par exemple, le 1er §
d’analyse expliquera ce qui paraît le plus évident, et le dernier le moins évident ; on peut aller aussi du
moins important au plus important, ou bien encore suivre le fil du texte, si la progression de ce
dernier est significative.
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3. Un paragraphe de bilan – transition : on dégage les points essentiels mis en lumière dans l’axe,
(Lien logique introducteur : Donc / Par conséquent / Ainsi donc / En fait / etc.)
et on annonce l’idée directrice de l’axe suivant (En outre / Aussi / En même temps / Par ailleurs / etc.)
Exercice : Exemple d'axe rédigé. Combien comporte-t-il de paragraphes ? Quel est le rôle de chacun d’eux ?
Texte d’étude
Le jeune héros du roman, Raphaël de Valentin, rencontre dans un mystérieux magasin d'antiquités le
propriétaire des lieux. Nous découvrons alors un étrange personnage ...
Figurez-vous un petit vieillard sec et maigre, vêtu d'une robe en velours noir, serrée autour de ses
reins par un gros cordon de soie. Sur sa tête, une calotte en velours également noir laissait passer,
de chaque côté de la figure, les longues mèches de ses cheveux blancs et s'appliquaient sur le crâne
de manière à rigidement encadrer le front. La robe ensevelissait le corps comme dans un vaste
linceul, et ne permettait pas de voir d'autre forme humaine qu'un visage étroit et pâle. Sans le bras
décharné, qui ressemblait à un bâton sur lequel on aurait posé une étoffe et que le vieillard tenait en
l'air pour faire porter sur le jeune homme toute la clarté de la lampe, ce visage aurait paru suspendu
dans les airs. Une barbe grise et taillée en pointe cachait le menton de cet être bizarre, et lui donnait
l'apparence de ces têtes judaïques qui servent de type aux artistes quand ils veulent représenter
Moïse. Les lèvres de cet homme étaient si décolorées, si minces, qu'il fallait une attention
particulière pour deviner la ligne tracée par la bouche dans son blanc visage. Son front ridé, ses
joues blêmes et creuses, la rigueur implacable de ses petits yeux verts dénués de cils et de sourcils,
pouvaient faire croire à l'inconnu que le Peseur d'or de Gérard Dow était sorti de son cadre.
Page 19
« ressemblait à un bâton sur lequel on aurait posé une étoffe» (1.6). L'effet produit par ce bras est
d'autant plus saisissant que le vieillard le tient en l'air, pour mieux faire porter la lumière sur le
jeune homme présent dans sa boutique : cette posture figée, théâtrale, accuse le contraste entre la
pénombre et la couleur sombre des vêtements d'une part, et la pâleur du visage du vieillard d'autre
part. Ce bras donne enfin une présence charnelle au vieillard; sans lui, son visage « aurait paru
suspendu dans les airs » (1. 7). Cette évocation rapide et « naturelle » du vieillard en quatre plans
successifs (silhouette - tête - corps - bras) ne constitue cependant que la première partie du portrait,
puisque ce dernier est surtout destiné à mettre en relief le visage du vieil antiquaire.
La description détaillée du visage occupe, en effet, toute la seconde partie du texte ; après nous
avoir donné un premier aperçu du personnage, le narrateur revient au visage pour attirer notre
attention sur l'expression du vieillard. Pour cela, le narrateur décrit le visage en suivant une
progression bien précise, de bas en haut, de la périphérie vers le centre (la barbe, les lèvres, le
front, les joues, les yeux). Ce visage se caractérise par une géométrie de la ligne droite et des
angles : la barbe est « taillée en pointe », les lèvres sont « minces », la bouche «trace» une « ligne»
dans le visage, le front est « ridé ». Quant aux yeux, ils se distinguent par leur couleur verte, qui
contraste avec le noir des vêtements et la pâleur du visage ; qualifiés de « petits », « dénués de cils
et de sourcils », ils sont « d'une rigueur implacable ». Une impression de dureté et d'inhumanité
semble en émaner. Les caractéristiques physiques du visage donnent donc des indications sur la
personnalité du personnage ; on sait d'ailleurs que Balzac était un adepte des théories
physiognomonistes de Lavater, selon lesquelles les traits du visage exprimaient la psychologie de
1'homme. Par conséquent, toute cette description ne vise qu'à aboutir au regard du personnage, que
nous sommes amené à considérer dans les yeux. Le portrait de ce dernier est donc mené de façon
progressive, du général au particulier, de l'apparence extérieure vers l'intériorité supposée de
l'individu, dont la personnalité profonde nous échappe (ce qui le rend encore plus étrange).
Balzac s’efforce donc de faire un portrait précis d’un personnage pourtant difficile à cerner, pour
lequel il sollicite aussi l’imagination du lecteur.
1. Un premier paragraphe (visible à l’alinéa) qui annonce l’idée directrice que l’on va
développer dans l’axe ; chaque axe, ou grande partie, développe une seule idée directrice (ou
idée force)
Dans cet axe, l’idée – directrice = (réécrivez-la puis reformulez-la ) :
…………………………………………………………………………………………………………………
Remarque : Une idée – directrice doit être formulée comme une thèse qu’il faut démontrer ; on
la développe pour montrer quelque chose (on part d’un élément du texte à propos duquel on va
dire, démontrer quelque chose )
Dans cet axe, quel élément du texte analyse-t-on ?
…………………………………………………………………………= [Un portrait extérieur
précis] Quelle idée développe-t-on, à propos de cet élément ? (= Comment interprète-t- on cet
élément ?)
………………………………………………………………………………………………………
…………= [Ce portrait extérieur met en valeur l’étrangeté du personnage]
Ici, quelle est l’idée (ou argument) développée par chaque paragraphe d’analyse ?
-1er § :
Page 20
………………………………………………………………………………………………………
-2ème§ :
…………………………………………………………………………………………………........
Par quels liens logiques les paragraphes d’analyse s’enchaînent-ils ?
1er § : …………………………………………..…………
2ème § : ………………………..…………………..............
Attention à l’ordre de ces paragraphes : ils doivent obéir à une progression logique : par
exemple, le 1er § d’analyse expliquera ce qui paraît le plus évident, et le dernier le moins
évident ; on peut aller aussi du moins important au plus important, ou bien encore suivre le
fil du texte, si la progression de ce dernier est significative.
Consignes : vous ferez le commentaire de l’extrait de V. Hugo, en développant les axes de lecture suivants :
le jeu
le suspense et le drame
Gavroche, un personnage surhumain
Texte :
Gavroche, le fils des Thénardier, a rejoint les insurgés de la barricade de la rue de la Chanvrerie:
il récupère les cartouches sur les corps des soldats tombés sous les balles. Il est visé par les
gardes nationaux.
Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air
de s'amuser beaucoup. C'était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge
par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats
riaient en l'ajustant. Il se couchait, puis se redressait, s'effaçait dans un coin de porte, puis
bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de
nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés,
haletants d'anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n'était pas un
enfant, ce n'était pas un homme; c'était un étrange gamin fée . On eût dit le nain invulnérable de la
mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu'elles. Il jouait on ne sait quel effrayant
jeu de cache-cache avec la mort; chaque fois que la face camarde du spectre s'approchait, le gamin
lui donnait une pichenette.
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enfant feu
follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s'affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y
avait de l'Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c'est comme pour le géant
toucher la terre ; Gavroche n'était tombé que pour se redresser : il resta assis sur son séant, un long
filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l'air, regarda du côté d'ou était venu le
coup, et se mit à chanter :
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Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à...
Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrta court. Cette fois il s'abattit la face
contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s'envoler.
Correction du devoir
Voici des paragraphes présentant quelques défauts : lesquels ? Apportez les corrections nécessaires.
Paragraphe n°1
Pour commencer, Victor Hugo utilise plusieurs figures de style pour montrer que Gavroche défie les
soldats. En effet, il compare tout d’abord Gavroche à un moineau (« C’était le moineau becquetant les
chasseurs. »), ou à « un étrange gamin fée », à un « feu follet » pour désigner la folle vivacité de l’enfant. Ce
sont des expressions métaphoriques. La personnification qu’il utilise nous montre que c’est un enfant
intelligent, avec beaucoup d’habileté car il esquive beaucoup de balles : « Les balles couraient après lui, il était
plus leste qu’elles. » Ensuite, l’auteur utilise des refrains de chanson pour nous montrer que Gavroche se moque
des soldats : « Je suis tombé par terre […] C’est la faute à Voltaire » Pour finir, on voit bien que le jeune garçon
prend du plaisir à jouer à ce jeu de cache – cache avec la mort : « Il avait l’air de s’amuser beaucoup. ». Malin,
il taquine les soldats : « Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade.» ; il se couchait, puis se redressait, s’effaçait
dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait revenait, ripostait à la mitraille par
des pieds de nez. » Par conséquent, c’est un enfant insolent et impertinent.
Défauts repérés : -
-
-
Paragraphe n°3
Victor Hugo présente Gavroche comme un être surnaturel. Tout d’abord, l’auteur décrit l’enfant comme
quelqu’un d’invulnérable « Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. » (l26-
27) Ainsi, Gavroche n’est qu’un enfant et pourtant aucune cartouche n’arrive à l’atteindre. En outre, l’écrivain
emploie, pour valoriser l’aspect étrange, fantastique et extraordinaire de l’enfant, des métaphores telles que
« C’était le moineau becquetant les chasseurs. », (l 26-27), ou « Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un
homme ; c’était un étrange gamin fée » (l 32 à 34) ; «on eût dit le nain invulnérable de la mêlée (l 34), ou bien
«l’enfant feu follet ». Hugo recourt aussi à une comparaison : « pour le gamin toucher la pavé, c’est comme
pour le géant toucher la terre ». Cependant, à la fin du texte, le romancier évoque aussi la beauté, la majesté de
l’enfant au travers d’un surprenant oxymore : « Cette petite grande âme venait de s’envoler. » (l 46- 47).
Malgré la présentation de Gavroche comme un être surnaturel, Hugo souligne aussi la vulnérabilité de l’enfant.
Par conséquent, l’auteur ne se contente pas de présenter l’enfant comme un être fantastique ; il évoque aussi la
bonté, la générosité et la grandeur de son âme, toute l’innocence qu’il y a chez un enfant.
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Défauts repérés : -
-
-
Page 23
Document Annexe
N.B. Cette fiche a été réalisée avec les élèves, dans le cadre d’une séance exploitant la
lecture analytique effectuée sur l’extrait de Corto Maltese, en vue de la rédaction du
paragraphe de commentaire littéraire demandé en devoir.
Elle correspond à un travail collectif, elle n’est pas distribuée telle quelle.
Elle peut être complétée et enrichie progressivement en fonction des types de textes et des
genres littéraires analysés.
2
5. L’hyperbole « parfum intense, mordant, enrichi de toutes les humeurs de la terre »
caractérise les odeurs.
7. Les odeurs sont suggérées par (grâce à) des adjectifs (des termes/ un lexique/un
vocabulaire …) hyperboliques.
= La notion (l’idée) de mouvement est exprimée / traduite par certains verbes comme…
se manifeste à travers les verbes « courir », « poursuivre »…
= Le narrateur recourt au champ lexical du mouvement
Emploie/utilise/ développe le champ lexical du mouvement
2
DOCUMENT 2 : initiation à la dissertation
1ère étape :
Analysez la composition des paragraphes suivants ; déterminez :
Paragraphe n°1.
1. Une première phrase, introduite par un lien logique qui dépend, bien sûr, de la position du
paragraphe dans le plan (Tout d’abord / En premier lieu ; Ensuite / Par ailleurs ; Enfin…)
et qui annonce l’idée que l’on va démontrer dans le §.
2. Des exemples pris dans des œuvres littéraires, qui développent et justifient l’idée exposée
dans la première phrase.
Bien veiller à les expliquer (3 à 5 lignes par exemple).
2
Exercice : Énumérez les différents exemples du § ci-dessus :
3. Une phrase de conclusion, introduite par un lien logique comme «Donc», »Ainsi donc »,
« Par conséquent », « En fait » etc. Cette phrase conclusive exprime une idée nouvelle, à
laquelle l’explication des exemples a permis d’aboutir (on ne répète pas l’idée initiale).
Balzac n’hésite pas à grossir les traits de ses personnages. Ainsi, la description qu’il fait des
petits clercs de l’étude de Maître Derville est féroce. Il nous les montre comme des gamins
arriérés, complètement dénués d’intelligence. Ils se caractérisent surtout par leur méchanceté
puisqu’ils aiment à se moquer des clients ou des pauvres gens qui viennent les voir. Ils ne
s’impliquent pas dans leur travail : l’un envoie des boulettes sur les passants, l’autre écrit ce
qu’on lui dicte sans comprendre le sens de ces mots. Balzac les tourne en dérision, ainsi que la
profession tout entière. Il montre son mépris envers ces gens qui, au lieu d’aider autrui, ne
pensent qu’à lui soutirer de l’argent (« de quelque manière que l’on tordît ce client, il serait
impossible d’en extraire un centime »). Il donne une image peu flatteuse de ces clercs, et la
liste des qualificatifs dont il les affuble renforce encore l’ironie méchante : lorsque le Colonel
frappe à la porte de l’étude, « cinq clercs endentés, aux yeux vifs et railleurs, aux têtes crépues
levèrent le nez vers la porte, après avoir tous crié d’une voix de chantre : « Entrez » ». Balzac
sait rendre vivants ces personnages. Ses descriptions sont affinées, et la force du trait de
chaque personnage nous donne l’impression d’assister à la scène : on voit les personnages, on
les entend parler : ils prennent vie dans nos imaginations. A notre tour, nous rions de ces
personnages caricaturaux. En même temps, Balzac dépeint de façon si noire la vie de l’étude
qu’il en ressort comme une sorte de désespoir.
2
Axe de dissertation (rédigé)
Travail de lecture et d’observation
Dans toute la première partie du roman, le personnage principal, doué de rares talents,
semble promis à un avenir exceptionnel.
Tout d'abord, Bernard Busard est un personnage aux qualités rares. Il a ainsi des atouts
physiques non négligeables : il déploie une force musculaire intense pour participer aux
courses cyclistes ; il fait preuve aussi d'endurance et d'énergie pour continuer la compétition,
malgré sa blessure à la cuisse. Enfin, il est capable de travailler douze heures par jour sur une
presse à injecter, surmontant la fatigue physique générée par la monotonie de ce travail
répétitif. Ces performances physiques sont en fait le corollaire d'un tempérament courageux,
(Busard continue la course malgré sa blessure), honnête et loyal (il n'hésite pas à attendre et à
aider l'un de ses coéquipiers victime d'une crevaison). De la même façon, il prêtera de l'argent
au fils de son propre patron, léger et irresponsable ! Pour toutes ces raisons, Bernard Busard
est un homme à part, qui a l’étoffe d'un héros potentiel.
De plus, le goût de l'épreuve qu'il faut vaincre, la recherche de l'exploit, le défi que l'on se
jette à soi-même caractérisent le personnage de Busard. Ainsi, malgré ses blessures, il fait
preuve d'une volonté extraordinaire pour rester dans le peloton lors de la course cycliste ; la
même énergie morale lui donne la capacité de résister à la fatigue du travail inhumain qu'il
s'est imposé sur la presse à injecter. Busard aspire à se dépasser lui-même, à se transcender, à
repousser toujours plus loin ses propres limites, comme pour se prouver à lui-même sa propre
valeur.
Enfin, tout comme les héros, il affronte seul ces épreuves : ambitieux, il souhaite devenir
champion cycliste pour pouvoir acheter un snack-bar au bord de la Nationale 7, et fuir ainsi
l'univers de l'usine ; essayant d'échapper à ce qu'il estime être la médiocrité de la condition
ouvrière, il tente de se construire une vie à la hauteur de ses ambitions, et ce malgré les
remarques désapprobatrices de son propre père et du militant syndicaliste Chatelard, en dépit
également du scepticisme ironique de sa bien-aimée Marie - Jeanne. Il deviendra le centre
d'intérêt de toute la population de Bionnas, qui l'estime et l'encourage. Tout comme les héros
balzaciens, Bernard Busard entend se forger une identité par lui-même ; il veut s'affirmer en
conquérant sa place dans le monde.
Bernard Busard compte donc de nombreuses qualités, qui pourraient faire de lui un héros.
Mais malheureusement, ses qualités vont s'avérer n'être que le revers de ses défauts.
1. Un premier § qui annonce l’idée directrice de l’axe ; cette idée est une thèse que l’on va
démontrer tout au long de l’axe. Dans l’axe ci-dessus, quelle est l’idée directrice ?
1er
§ ………………………………………………………………………………………………
2ème §
…………………………………………………………………………………………………
3ème§
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Question 1. En quoi la première partie du Voyage au bout de la nuit est-elle une violente
critique de la guerre ?
2
Idée directrice de la question I. : Le Voyage au bout de la nuit = une violente critique de
la guerre.
1er § d’analyse :
……………………………………… ………………………………………………………
(donnez une 1ère raison qui développe l’idée directrice)
……………………………………………………….
………………………………………………….........
Conclusion du § :
……………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………
2ème § d’analyse :
……………………………………………………………………………………………
(donnez une 2ème raison qui développe l’idée directrice)
…………………………………………………………………………………………………
Conclusion du § :
…………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………….
§ de bilan : (4 lignes)
……………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………....
*
***
*
Question 2 : Quelles sont les caractéristiques de Ferdinand Bardamu, en tant que
personnage ? Quels sentiments, quels jugements vous inspire-t-il ? Pourquoi, d’après
vous, Céline a-t-il choisi de mettre en scène un tel personnage ? (Analysez notamment
son style, le choix du vocabulaire, les registres de langue : pourquoi un tel parti – pris ?
Qu’est-ce que cela nous indique, quant au personnage de Bardamu ?)
3
Idée directrice de la question 2 : les caractéristiques du personnage de Ferdinand
Bardamu.
1er § d’analyse :
………………………………………………………………………………………………
donnez une 1ère caractéristique)
……………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………..............
Conclusion du § :
……………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………
2ème § d’analyse :
…………………………………………………………………………………………….
( donnez une 2ème caractéristique)
……………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
Conclusion du § :
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Conclusion du § :
…………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………
§ de bilan : (6 à 8 lignes) : les sentiments, les jugements que Bardamu vous inspire. Les
raisons pour lesquelles Céline a choisi de mettre en scène un tel type de personnage.
…………………………………………………………………………………………………
3
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Synthèse d'une lecture cursive: Voyage au bout de la nuit de Louis - Ferdinand CELINE
(1932)
Dans la première partie de son roman Voyage au bout de la nuit, Louis - Ferdinand Céline se
livre à une virulente critique de la guerre.
Tout d'abord, le romancier nous fait part des pensées et idées du personnage. Ferdinand
Bardamu utilise en effet des expressions dévalorisantes pour nous montrer ce que fut la vie
des soldats pendant la PremièreGuerre Mondiale: « faire la guerre est une grave erreur »; il
veut nous faire partager son point de vue; il essaie de nous faire comprendre la folie de la
guerre. Ferdinand est lâche mais il découvre que la guerre est un cauchemar. Le romancier
recourt à des hyperboles comme “croisade apocalyptique”. Grâce aux pensées et au vécu du
personnage, nous devenons témoin de l'histoire ; nous arrivons à comprendre pourquoi il
critique la guerre.
Par ailleurs, Céline nous montre que Bardamu ne comprend pas pourquoi il se bat, ni en
quoi les Allemands lui ont fait du tort. Les moments difficiles passés sur le front et toutes les
morts qui surviennent donnent cours à une violente critique; Céline, à travers Ferdinand,
décrit au lecteur des scènes de la guerre “On voyait passer dans les flammes les églises, les
granges…”.Il veut aussi nous montrer que lorsqu'on est engagé dans la guerre, on ne peut plus
revenir en arrière -. «On était fait comme des rats.» Ce que vit Bardamu est comme un enfer,
une guerre dont il ne verra jamais la fin, un cauchemar. Cela provoque chez le personnage
aussi bien que chez le lecteur un sentiment de révolte.
L'évocation de la vie de Bardamu au front est en fait une satire de la guerre.
Proposez une correction de cet axe (sous foRme de plan détaillé, à faire sur feuille ).
3
moment lyrique et chevaleresque est de courte durée! Bardamu n'est donc pas un héros: en
fait, il se teste lui-même, il cherche (et trouve !), ses limites.
En outre, Ferdinand Bardamu est un personnage révolté. Il critique son colonel, et toute la
hiérarchie militaire. Ses paroles sont ironiques et violentes: «cette bouffonnerie tragique », «
cette imbécillité infernale », « cette croisade apocalyptique ». Ces expressions caractérisent
toutes la situation de guerre. Bardamu n'accepte pas non plus l'absurdité des ordres : la nuit,
les officiers donnent aux soldats des missions de reconnaissance, missions qui ne les mènent
nulle part ... les hommes, harassés de fatigue, n'ont qu'une envie : dormir… ce dont ne se
privent pas les gradés, qui réquisitionnent pour leurs besoins personnels des habitations
confortables, se font servir par leurs ordonnances et mangent à leur faim... Mais malgré sa
lucidité, malgré sa haine, Bardamu n'agit pas: jusqu’au bout, il reste passif : incapable
d'imaginer un quelconque avenir, ou un revirement de situation, il souhaite simplement
revenir en arrière, avant la guerre ... Son pessimisme et sa misanthropie l'empêchent
d'entreprendre quoi que ce soit de constructif, puisqu'il ne fait pas confiance à l'humanité.
Le personnage de Ferdinand Bardamu inspire donc pitié et compassion ... On comprend
mieux le destin de cette génération sacrifiée de 14-18… Bardamu est représentatif de la
démence d'une époque qui ne se remit pas de la guerre, puisqu'elle portait en germe les
dérèglements des décennies suivantes, justement appelées « les Années Folles » ... En même
temps, on ne peut s'empêcher d'éprouver pour ce personnage une sorte de mépris amusé;
Bardamu est semblable à un pantin, à un clown perdu et errant : il renoue avec la tradition
littéraire du picaro, ce personnage errant ...