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fr
FOCUS
PROGRAMME BARRACUDA
PAGE 26
RENCONTRE
VICE-AMIRAL
CHARLES-HENRI GARIÉ
PAGE 28
LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE N°3049 — JUIN 2016
IMMERSION
SUPER ÉTENDARD MODERNISÉ,
LA DER DES DER
PAGE 42
Profondeurs stratégiques
O
n l’oublie souvent – corollaire incontournable – sous les mers et à
en cette période de pouvoir mettre en œuvre à tout moment des moyens
commémorations : de rétorsion face à une menace.
l’emploi de l’arme sous- Depuis la fin de la guerre froide, le nombre de pays
© PASCAL DAGOIS/MN
37 RH
• Réserve opérationnelle – Montée en puissance des effectifs
• Rénovation de la concertation – Renouvellement du CFMM et du CSFM
Passion Marine 16
Lutte sous la mer – Les secrets de l’excellence
40 portrait
Maître principal Arnaud L., chargé de la formation au Centex Metoc
42 immersion
Super Étendard Modernisé, la der des der
focus 26
Programme Barracuda – Le type Suffren, un SNA nouvelle génération
rencontre 28
« Le bataillon, c’est comme si l’on avait 17 navires, en permanence en mer »
Vice-amiral Charles-Henri Garié
46 histoire
La guerre de Crimée (1854-1856) : Une victoire forte mais amère
48 loisirs
Toute l’actualité culturelle de la mer et des marins
planète mer 30
La maîtrise des profondeurs toujours recherchée – Fièvre sous-marine en Asie
FALCON 50 :
SEARCH AND RESCUE
À la suite de la disparition en Méditerranée du vol
Paris-Le Caire dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mai,
la Marine a dépêché dès le jeudi matin un avion de
surveillance maritime Falcon 50, initialement engagé dans
l’opération EUNAVFOR Med Sophia.
Grâce à son expertise dans le domaine de la surveillance
maritime, il apporte une contribution essentielle dans les
recherches aux côtés de moyens navals et aériens grecs,
turcs et américains, sous la coordination des autorités
égyptiennes. D’autres moyens seront susceptibles d’être
mobilisés en fonction des besoins exprimés par l’Égypte.
© CÉLINE POIROT/MN
Amers et azimut
Instantané de l’actualité des bâtiments déployés
1 3
OCÉAN ATLANTIQUE MANCHE – MER DU NORD
CLIPPERTON
ZEE : env. 434 000 km2
MÉTROPOLE
ZEE : env. 349 000 km2 3
NOUVELLE-CALÉDONIE –
WALLIS ET FUTUNA
ZEE : env. 1 625 000 km2
OCÉAN ATLANTIQUE
2
SAINT-PIERRE-ET- 1
MIQUELON
ZEE : env. 10 000 km2
Antilles
TERRES AUSTRALES Clipperton Guyane
ET ANTARCTIQUES
FRANÇAISES
ZEE : env. 1 727 000 km2
OCÉAN PACIFIQUE
POLYNÉSIE FRANÇAISE 5
ZEE : env. 4 804 000 km2
5
LA RÉUNION – MAYOTTE – OCÉAN PACIFIQUE
ÎLES ÉPARSES
MISSION ASIE
ZEE : env. 1 058 000 km2
FS Vendémiaire + Alouette III
Points d’appui
Bases permanentes en métropole,
outre-mer et à l’étranger
Zones économiques exclusives françaises
29 MISSIONS PERMANENTES
Sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE)
BÂTIMENTS LE 17 MAI 2016 Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA)
© FRANCK SEUROT/MN
11 Équipes spécialisées connaissance et anticipation
2 822 2
MARINS MER MÉDITERRANÉE
OPÉRATION CHAMMAL
Atlantique 2
© MÉLANIE DENNIEL/MN
DÉFENSE MARITIME DU TERRITOIRE
PHM Cdt Birot
PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE
FAA Jean Bart + Panther • Patrouilleur Malabar
C FLF Courbet • FASM Jean de Vienne B
MISSION HYDROGRAPHIQUE
BH Laplace
© GEORGES REIG/MN
2 C
OCÉAN PACIFIQUE
4 Wallis Polynésie
et Futuna française
Mayotte
© MÉLANIE DENNIEL/MN
OCÉAN INDIEN
La Réunion
4 D
Nouvelle-
OCÉAN INDIEN Calédonie
Crozet ATALANTE
Falcon 50 MS
Kerguelen
DÉFENSE MARITIME DU TERRITOIRE
FS Floréal + Panther
E
D
D
en
images
1 22/04/2016
GROUPE
JEANNE D’ARC
Dans le cadre de la
mission Jeanne d’Arc
constituée autour du
bâtiment de projection
et de commandement
Tonnerre et de la frégate
de type La Fayette
Guépratte, les deux
bâtiments ont conduit
une série d’entraîne-
ments avec la frégate
de la flotte singapou-
rienne Tenacious. Au
programme : entraîne-
ment de combat naval,
tirs sur but flottant et
manœuvres aviation.
2 04/2016
GRAND NORD
Le patrouilleur de haute
mer Commandant
L’Herminier a récem-
ment rallié l’Atlantique
nord, au large de la
Norvège, pour assurer la
présence de la France
dans une zone en pleine
évolution. L’adoucisse-
ment des températures
à l’échelle mondiale
devrait bouleverser
la physionomie des
flux commerciaux par
l’ouverture de nouvelles
voies praticables pour
la navigation au Nord.
La Marine se familiarise
donc avec les spécifi-
cités d’un théâtre dont
pourrait prochainement
dépendre une part non
négligeable de son
économie mondiale.
3 23/04/2016
PACIFIQUE
Le commandant de la
zone maritime Asie-
Pacifique (ALPACI), éga-
lement commandant
supérieur des Forces
armées en Polynésie
française (COMSUP
FAPF), le contre-amiral
Bernard-Antoine Morio
de l’Isle, a rendu une
visite officielle au BPC
Tonnerre près du détroit
de Malacca. Il était
accompagné du
vice-amiral Ahmad Bin
Abdulallah, sous-chef
1 opérations de la Royal
© MN
Malaysian Navy.
4 29/04/2016
VISITE
MINISTÉRIELLE
M. Jay Weatherill,
Premier ministre de
l’Australie-Méridio-
nale, s’est rendu le
29 avril à bord d’un
sous-marin nucléaire
lanceur d’engins
avec l’amiral Rogel,
CEMM. M.Weatherill
a visité la base
navale de Cherbourg,
spécialisée dans
la construction de
sous-marins. Cette
rencontre s’inscrit
dans le cadre d’un
partenariat maritime
stratégique unique
entre la France et
l’Australie qui opèrent
régulièrement en
océans Indien et
Pacifique.
© CLÉMENT DONADEI/MN
5 27/04/2016
WIND TONIC
Le patrouilleur de
2 service public (PSP)
Cormoran basé à
Cherbourg a participé
à l’entraînement
opérationnel Wind
Tonic, organisé par
l’OTAN au large de la
Grande-Bretagne. Il
s’inscrit dans une suite
d’exercices internatio-
naux de Search and
Rescue (recherche et
sauvetage) appelés
Dynamic Mercy. Le
© PASCAL DAGOIS/MN
patrouilleur a partici-
pé aux recherches
en mer, en assurant
les fonctions de
3 4
© MN
coordinateur aérien.
6 08/05/2016
PRISE D’ARMES
À l’occasion des com-
mémorations du 8 mai
1945, le contre-amiral
Antoine Beaussant,
commandant la zone
maritime de l’océan
Indien, a organisé
une prise d’armes
en présence de
M. Miraillet, ambas-
sadeur de France aux
Émirats arabes unis,
sous le dôme de l’uni-
versité Paris-Sorbonne
Abou Dhabi. Cette
© NICOLAS VISSAC/AA
cérémonie a été le
prélude à une journée
de conférences
intitulée « Regards
5 6 croisés sur l’évolution du
© MN
L
océanique peut bloquer la délivrance.
stratégique, ce sont E 21 AVRIL, LA FRÉGATE MULTIMISSION PROVENCE A REJOINT • L’émission d’un bon de confec-
3200 personnes, civils BREST, SON PORT-BASE, AU TERME DE CINQ MOIS D’UN tion permet au marin de faire
comme militaires, DÉPLOIEMENT LOINTAIN ET EXIGEANT, QUI L’A CONDUIT galonner ses tenues, effectuer
qui œuvrent dans
l’ombre pour assurer
JUSQU’EN MER DE CHINE MÉRIDIONALE. des retouches sur ses effets mili-
la crédibilité de la Première frégate multimission à franchir le canal de Suez, elle a également été la taires, ou monter ses médailles.
dissuasion nucléaire première à être intégrée à un groupe aéronaval. Américain d’abord en rejoignant Le marin ne peut céder ses
française. Votre filleul, le porte-avions Harry S. Truman aux abords du détroit d’Ormuz, puis français, points et peut être tenu de
le Triomphant fait en escortant le porte-avions Charles de Gaulle engagé dans le golfe Arabo-Persique au restituer ses effets, ces derniers
partie de cette grande sein de l’opération Chammal. restant la propriété de l’État.
machine bien huilée
qui permet à la France
Fin mars, alors qu’elle est intégrée à la CTF 150 (Combined Task Force 150, l’une
d’être depuis 1972 des trois forces de la coalition navale multinationale de lutte contre les trafics
l’une des grandes maritimes), la Provence intercepte un navire au large de la Somalie. La fouille
puissances possédant permet de trouver plusieurs centaines de fusils d’assaut, des fusils de précision,
l’arme nucléaire. À des mitrailleuses et des roquettes antichar.
ce titre, le Triomphant La diversité des activités conduites et la variété des environnements rencontrés
participe comme les
trois autres SNLE que
ont permis de mener à bien la vérification des capacités militaires (VCM) du
sont le Vigilant, le bâtiment. Fil rouge du déploiement, la VCM se décline en expérimentations de
Téméraire et le Terrible l’ensemble des installations et organisations du bord.
à la permanence à la Au cours des 160 jours d’absence, la Provence a croisé dans trois océans,
mer. » quatre mers, embouqué les détroits de Gibraltar, Messine, Bab el-Mandeb,
Vice-amiral Ormuz et Malacca et parcouru plus de 35 000 nautiques.
© MN
d’escadre Louis-
Michel Guillaume,
amiral commandant
les forces sous-marines
et la Force océanique
stratégique à l’occa-
sion de l’escale du
le chiffre
SNLE Le Triomphant à
100
Cholet (Maine-et-Loire).
c’est le nombre
d’années écoulées
depuis la création de
l’École de navigation
sous-marine et des
bâtiments à propulsion
© MN
nucléaire (ENSM-BPN).
Ramogepol
Lutte antipollution
enbref 21 avril, à un Navy’s
Exercice for Maritime
Operations (NEMO),
dans le golfe de
UN EXERCICE DE LUTTE D-DAY Guinée. Le principal
ANTIPOLLUTION S’EST WE SHALL objectif de cet exercice
NEVER FORGET(1) multinational était
DÉROULÉ EN MER AU LARGE Le 24 avril, à l’occa- d’entraîner les marines
DE MONACO LE 27 AVRIL. sion d’une escale à riveraines à assurer
Dans le scénario, un navire Plymouth (Angleterre), la sûreté et la sécuri-
pétrolier est percuté par un une cérémonie a sation de leur espace
roulier, occasionnant un déver- été organisée à bord maritime.
sement important d’hydrocar- du bâtiment de projec-
tion et de commande- SNMG2
bures lourds. Cet entraînement ment Dixmude. Neuf L’ADROIT
a consisté à améliorer l’intero- vétérans de la Seconde À L’ŒUVRE
© MN
Les chasseurs
honoraire et du maire l’OTAN déployée en
terre-mer, permettant ainsi de Plymouth. En 1944, mer Égée, le Stan-
d’anticiper l’arrivée fictive de ils servaient au sein ding NATO Maritime
la pollution sur les côtes et de
préparer la lutte en frange litto-
rale. La veille, S.A.S. le prince
de mines en action de la Royal Navy,
des Royal Marines,
de la Royal Air Force
Group 2 (SNMG2).
L’Adroit y effectue une
mission de surveillance
M
Albert II de Monaco s’était fait ou de la British Army maritime. Il s’agit, en
et ont participé au coopération avec les
présenter les moyens mis en ORSKOUL S’EST DÉROULÉ AU LARGE Débarquement en autres bâtiments du
place pour l’entraînement DE BREST DU 25 AU 29 AVRIL. Organisé Normandie et à la SNMG2, d’établir une
Ramogepol, accompagné du deux fois par an en mer d’Iroise, il est Libération du territoire image aussi exhaustive
VAE Yves Joly, préfet maritime l’occasion d’effectuer un entraînement français. que possible du trafic
de la Méditerranée. collectif avec des moyens mutualisés, dans le cadre du (1) N’oublions jamais. maritime en mer Égée.
cycle de préparation au combat des unités de la Marine. L’image tactique est en-
VENDÉMIAIRE suite partagée avec la
Les chasseurs de mines tripartites (CMT) Cassiopée et RAVITAILLEMENT Grèce et la Turquie, ainsi
Sagittaire ont ainsi mis à l’épreuve leurs compétences que l’agence Frontex.
et savoir-faire. Dans la nuit du 29 au
V22 sur BPC Dès leur appareillage, les deux CMT sont rentrés dans 30 avril, le patrouilleur
Étape validée ! une phase intense d’entraînements (menace asymé- a effectué des signale-
trique, tirs, actions de guerre des mines, identification ments d’embarcations
LE 2 MAI, AU LARGE DE et récupération de mines). Le Cassiopée a effectué une clandestines aux
© MN
gardes-côtes grecs et
CADIX (Espagne), sous l’égide simulation d’attaque nucléaire, radiologique, biologique turcs qui ont ainsi pu
du Centre d’expérimentations et chimique (NRBC). Le 22 avril, les routes de empêcher leur mise à
pratiques et de réception de Le but étant bien de faire travailler ensemble les bâtiments la frégate de surveil- l’eau.
l’aéronautique navale (CEPA/ de la Marine, le CMT Cassiopée a été remorqué par un lance (FS) Vendémiaire
10S), une étape supplémentaire autre chasseur de mines. Il a également participé à un et du pétrolier-ravitail- INVICTUS GAMES
leur USNS Rainier se sont DES MARINS
dans l’interopérabilité entre les guidage de bâtiment. Quant au Sagittaire, il a remorqué croisées dans le golfe DANS LE JEU
marines américaine et française le bâtiment remorqueur de sonar Aldébaran et à une de Siam (Thaïlande),
a été franchie, à bord du bâti- présentation pour un ravitaillement à la mer. le temps d’un ravitail-
ment de projection et de com- Les activités qui se sont enchaînés ont ainsi permis aux lement à la mer. Dès la
mandement Dixmude. Cette équipages de se réapproprier les bons réflexes, se fin du transfert de car-
campagne d’expérimentation coordonner et planifier dans les domaine de la guerre burant, l’Alouette III du
Vendémiaire a décollé
a été réalisée avec un aéronef des mines, de la sécurité et de la navigation, tout pour une série d’exer-
V22 Osprey des US Marines en progressant dans leurs capacités à opérer en groupe. cices sur le pont d’envol
Corps. Elle a validé le station du pétrolier américain. © MN
16 — C O L S BL
B L EU S - N°
N °3 0 3
494
passion marine
Lutte
sous la mer
© MÉLANIE DENNIEL/MN
ALFAN, ALFOST
La maîtrise
de l’espace
© BRUNO GAUDRY/MN
1
© MN
1 Vue du périscope
d’un sous-marin, la Témoignage d’ALAVIA
frégate anti-sous-ma-
rine Latouche-Tréville
Multiplier la puissance
lui faisant face lors de Contre-amiral Bruno Thouvenin,
manœuvres d’entraî amiral commandant la Force
nement dans les fjords
scandinaves.
de l’aéronautique navale
Comme j’aime souvent
2 La frégate multi- à le rappeler, la Force
mission Provence a de l’aéronautique
effectué cet hiver navale est un
son déploiement de multiplicateur de
longue durée afin puissance au profit
de tester à la mer des trois autres forces
l’ensemble de ses organiques et son
systèmes. Autant action s’exerce sur
d’occasions de tout l’éventail de leurs
coopérer avec les missions. Cela est
marines des zones d’autant plus vrai en
du déploiement, par lutte sous la mer, où
exemple la Marine la menace noyée dans l’immensité océanique
malaisienne et son est invisible et difficilement prévisible. Une
sous-marin Tun Razak patrouille maritime à caractère océanique
(type Scorpène permet d’intervenir rapidement, loin et
de DCNS). longtemps, pour dissuader, détecter ou pister
les menaces. Elle permet également de
3 Lutter contre la protéger une force navale comme le GAN ou
menace sous-marine un convoi logistique. L’évolution au-dessus
nécessite un dispositif du dioptre permet aux aéronefs de rester au
diversifié de moyens contact en toute discrétion et presque en toute
complémentaires, impunité.
frégates, patrouilleurs Quant aux hélicoptères, dont le dernier-né
de haute mer, sous- Caïman révolutionne la tactique de lutte
marins, aéronefs, qui anti-sous-marine, ils sont les yeux et le bras
se déploient dans armé de la frégate. Leurs senseurs embarqués,
les trois dimensions complémentaires à ceux de la frégate,
maritimes à la fois. permettent par une manœuvre coordonnée
des capacités d’assurer une lutte anti-sous-
marine redoutable.
© MÉLANIE DENNIEL/MN
Précision et coordination
De la stratégie
à la tactique
L
e sous-marin est un instru-
ment de puissance, voire
dans certains cas une réponse
© ALAIN MONOT/MN
© YANN LE LY/MN
du faible au fort. Sa perfor-
mance demeure liée à
la maîtrise de capacités 1 2
industrielles et technolo-
giques de pointe. L’immensité
océanique permet au
sous-marin de s’y diluer,
c’est-à-dire de s’y cacher. Là, il s’y fait
invisible et donc omniprésent, silencieux et
inattendu, foudroyant et donc mortel.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, tant
sur les routes des convois de l’Atlantique
nord qu’autour des flottes du Pacifique,
le sous-marin a été dominant. Ce fut l’arme
de la guerre froide. C’est l’époque qui a vu
la montée en puissance de la lutte sous
la mer (LSM) dans la Marine nationale, en
phase avec l’accession de la France au club
très fermé de puissance nucléaire océanique.
Aujourd’hui, la prolifération des forces
sous-marines fait resurgir une réalité qui
avait semblé aux yeux du grand public
disparaître des rapports de force du temps
© YANN LE LY/MN
Excellence et rénovation
Les moyens
de la LSM
L
a Marine dispose d’une
expertise étendue et reconnue
en matière de lutte sous la
© MÉLANIE DENNIEL/MN
mer (LSM). Grâce à ses
© AQUITAINE/MN
moyens sous, sur et au-dessus
de la mer, elle est capable de
couvrir un large spectre 1 2
d’opérations, allant du rensei-
gnement au plus près de la
zone d’action jusqu’au blocus,
en passant par le pistage, l’escorte, l’interdic-
tion, la neutralisation, la lutte antitorpilles.
L’arrivée des frégates multimissions
(FREMM), des Caïman Marine et la
rénovation des ATL2 apporte des perfor-
mances grandement améliorées grâce à des
senseurs et des systèmes de partage de
l’information de nouvelle génération.
© ALAIN MONOT/MN
Témoignages
CV Emmanuel Sagorin,
commandant
la frégate Aquitaine
« L’arrivée des FREMM
représente un bond
technologique
considérable par
rapport à la génération
précédente. Cette
nouvelle unité est
un navire furtif,
polyvalent, endurant
2 et souple d’emploi,
doté d’automatismes
poussés et un
3 Grâce à son sonar équipage à effectif
trempé, le Caïman optimisé. Ses missions sont nombreuses :
Marine dispose le soutien et l’appui des opérations de
de capacités de projection, la frappe de précision dans
détection décuplées la profondeur avec le missile de croisière
par rapport au Lynx. naval et bien évidemment la lutte anti-sous-
Très efficace en re- marine. Elle embarque à ce titre le Caïman
cherche autonome, Marine, hélicoptère de combat multirôle
il peut aussi être qui apporte une capacité accrue dans la
envoyé par la FREMM lutte anti-sous-marine. Le couple FREMM/
pour confirmer ou Caïman est un véritable bond significatif
caractériser au loin dans ce domaine. Enfin, la FREMM embarque
un écho sonar et si l’Ecume, la nouvelle embarcation tactique
nécessaire détruire à des commandos, là encore à la pointe de la
distance de sécu- technologie. La première mission d’escorte
rité une menace du porte-avions réalisée par l’Aquitaine en
sous-marine. situation opérationnelle pendant la mission
Arromanches 2 a confirmé l’excellent potentiel
4 Depuis la plage des FREMM dans l’exécution de cette mission. »
arrière, l’équipage de
© AQUITAINE/MN
la frégate Aquitaine
peut commander la
sortie ou l’immersion CF Bruce L, commandant
5 du sonar et de l’an-
tenne linéaire remor-
le SNA Casabianca,
1 Les frégates
qués de la frégate. équipage rouge
LE SNA, CHASSEUR OU CHASSÉ ? anti-sous-marines « Outre leur participation à la mission de
Par conception, les sous-marins sont très 5 Le VDS de la
sont les piliers de la Provence couram dissuasion, les sous-marins français constituent
silencieux : les moteurs et auxiliaires sont capacité ASM de ment appelé « pois- une menace forte vis-à-vis de toute nation
reliés à leur châssis par le biais de plots, la Marine. Grâce à son » permet, grâce ayant des velléités de s’approcher de nos
amortissant les vibrations (donc le bruit). leurs senseurs, leurs à son immersion zones d’intérêt ou de nos approches. La
Les sous-marins font l’objet d’un soin parti- hélicoptères et leurs variable, de limiter discrétion et la mobilité (aller vite, discrètement
armements, elles sont et longtemps, donc loin) du sous-marin lui
culier pour éviter toute vibration par le des acteurs privilé-
les effets de l’inho-
permettent d’agir sans révéler sa position. Il
choix d’équipements intrinsèquement mogénéité de la
giés de traque du propagation acous- utilise les lois de la propagation des sons dans
silencieux, par des formes hydrodynamiques sous-marin. tique (thermocline, l’eau et détermine des trous de détection dans
soignées – qui évitent de générer des pertur- zones d’ombre…). Par lesquels se cacher. Le sous-marin est capable
bations indiscrètes dans l’eau – et par des 2 Les capacités de rapport à celui des d’opérer partout, proche des côtes, loin en mer
hélices étudiés pour être les plus discrètes détection renforcées FASM, il a gagné en et, par sa discrétion, il constitue une menace
du couple FREMM/ diffuse et permanente pour une force navale. »
possible. Un revêtement acoustique externe Caïman Marine
capacité de détec-
est souvent disposé sur la coque extérieure tion et en souplesse
en font un redoutable de mise en œuvre.
pour absorber les sons et/ou diminuer chasseur de sous-
l’écho d’une impulsion d’un sonar adverse. marin. Le Caïman
Si le SNA peut être amené à jouer le rôle Marine donne une
de plastron dans le cadre des exercices allonge essentielle
à la frégate.
LSM des forces de surface, il est avant tout
un chasseur en opérations grâce à ses sonars
passifs et son agilité.
(1) Dans ce domaine (actif très basse fréquence), la France n’est pas
novice puisque la Marine était équipée jusqu’en 2013 de frégates
équipées du SLASM (Tourville désarmé en 2011 et De Grasse
désarmé en 2013). Les marins français disposent donc d’une solide
expérience dans la gamme ATBF.
La LSM,
des forces
en dispositifs
L
oin des face à face suggérés
au grand public par le
cinéma de l’après-guerre, la
lutte sous la mer est un
domaine de lutte nécessitant 1
© MN
© GABRIEL DEBERGUES/DGA
semble d’une force qui chasse un sous-ma-
rin ou protège une unité précieuse.
Nouvelle méthode de détection, le multi
statisme consiste à exploiter les émissions
sonar d’une seule unité (bateau, bouée,
aéronefs…) à partir d’une ou plusieurs
autres unités silencieuses équipées de récep
teurs passifs. Il offre un grand avantage
tactique : il minimise les émissions et donc
diminue l’indiscrétion tout en maximisant
la performance de réception, décuplant
ainsi la capacité du dispositif. La Marine
dispose déjà d’une capacité de multista-
tisme grâce aux bouées du Caïman Marine.
La rénovation en cours de l’ATL2 prévoit
© CINDY LUU/MN
2 La coopération entre
les marines française
et britannique permet
à chacune d’elles
de renforcer ses
capacités en lutte
sous la mer grâce au
partage des bonnes
pratiques. Le Lynx
du HMS Kent récupère
le commandant
de la FASM Jean de
Vienne et ses experts
© GABRIEL DEBERGUES/DGA
pour la passation de
suite de protection
anti-sous-marine du
porte-avions Charles
de Gaulle lors
du déploiement
3 Arromanches,
le 18 avril 2015.
la force, des potentiels d’emploi des différents brutalement. Les ordres fusent. Changement
outils, notamment aériens. Tout a été pensé, d’immersion du VDS, décollage de l’hélicoptère,
« La LSM est garante de l’invulnérabilité soupesé, combiné pour échafauder une nouvelle tâche pour l’avion de patrouille
de la dissuasion. Un sous-marin nucléaire idée de manœuvre tactique, débattue, puis maritime, évolution du dispositif des bâtiments
lanceur d’engins n’a pas vocation à naviguer validée par le commandant. Dès lors, depuis de surface… L’OLASM déroule les actions réflexes
en surface et en vue des côtes, mais bien maintenant presque 48 heures, la partition prévues pendant que le commandant est
caché, en immersion profonde. Dès lors, se joue, en continu. Les avions de patrouille appelé. Il faut très vite “monter la classif”, c’est-à-
son appareillage et sa sortie nécessitent un maritime ont déployé leurs bouées acoustiques, dire essayer de recueillir davantage de preuves
dispositif de protection jusqu’à ce qu’il puisse l’hélicoptère est en alerte sur le pont d’envol, qu’il s’agit réellement d’un sous-marin adverse.
plonger en toute discrétion. Cela commence, prêt à décoller en quelques minutes, tandis que, L’hélicoptère arrive sur zone, descend son sonar
à l’appareillage, par une surveillance des à bord, le sonar remorqué (VDS) est immergé et corrobore les informations collectées par
côtes à terre. Puis, par une escorte rapprochée à une profondeur constamment réévaluée de les différents senseurs. C’est bien un sous-marin.
afin de le protéger de toute embarcation. En façon à compléter au mieux le dispositif. Au CO, Il faut désormais le “tenir”, c’est-à-dire garder
s’éloignant des côtes, les moyens de haute les équipes de quart se sont relayées, les yeux le contact, voire, si tels sont les ordres, simuler
mer prennent le relais : patrouilleur de haute rivés sur les écrans, se passant au fil des relèves une attaque torpille. Il ne va pas se laisser faire.
mer, avion de patrouille maritime, frégate et l’évolution de la situation tactique. La table Le vrai combat commence… »
Programme Barracuda
Le type Suffren, un SNA nouvelle génération
Le SNA de type Suffren dispose de capacités renforcées par rapport au SNA de type Rubis, dont l’excellence opérationnelle repose déjà
sur la discrétion, l’armement, le système de combat, la manoeuvrabilité, la mise en œuvre de forces spéciales, l’autonomie et l’endurance.
Il répond aux enjeux du Livre blanc : pour défendre ses intérêts nationaux, la France doit projeter ses forces loin, longtemps et de façon
performante.
CARACTÉRISTIQUES
?
D’ATTAQUE (SNA) D’ATTAQUE (SNA) LE
TYPE RUBIS TYPE SUFFREN SAVIEZ
VOUS
LES NOMS PRÉVUS DES 6
Longueur : 73 mètres Longueur : 99 mètres SOUS-MARINS DU PROGRAMME
SUFFREN
Déplacement en plongée : Déplacement en plongée : DUGUAY TROUIN
2 600 t 5 300 t TOURVILLE
DE GRASSE
Vitesse : supérieure à Vitesse : supérieure à RUBIS
23 noeuds (42 km/h) 25 noeuds (46 km/h) CASABIANCA
Équipement : Équipement :
2 radars, 1 sonar multifonction, Des équipements similaires en nombre
1 sonar remorqué d’écoute très au Rubis mais avec des capacitées accrues
basse fréquence, 1 sonar d’évi- (mâts optroniques, antenne de flancs
tement de mine, 1 détecteur de allongée, systèmes de combat SYCOBS
radar, système de transmissions (Système de combat commun Barracuda
Patrouilleur
par satellite, système de combat SNLE) modernisés, système d’interception de
maritime ennemi
TITLAT (Traitement de l’informa- communication intégré, liaison de données
tion tactique - lancement des tactiques, 1 sas nageur, 1 capacité d’emport
armes tactiques), 2 périscopes d’un hangar de pont)
Armement : Armement :
Torpilles F17, Missiles Torpilles F21, Missiles antinavire SM-39,
antinavire SM-39, Missiles de croisière navals (MdCN),
Mines FG 29 mines
Hangar de départ
Sous-marin nucléaire
d’attaque de type Suffren (SNA)
© PAUL SÉNARD/MN
ÉQUIPAGE OPTIMISÉ
La conduite centralisée et
l’automatisation des équipements
permettent d’optimiser l’équipage.
BARRE EN X
L’appareil à gouverner
améliore la manœuvrabilité AUTONOMIE
et la tenue de l’immesion. La capacité de stockage de vivres
(70 à 90 jours, contre 45 à 60 jours
pour les SNA de type Rubis) CAPACITÉ DE FRAPPE
permet d’allonger la durée
de déploiement opérationnel.
CONTRE TERRE - MdCN
La discrétion du Suffren fait peser
une menace sur l’adversaire jusqu’au DISPONIBILITÉ ET ENDURANCE
moment où le sous-marin va frapper Une redondance accrue des
des cibles dans la profondeur. installations vitales et une maintenance
optimisée augmentent la capacité
du Suffren à durer à la mer et à
conserver ses capacités de combat.
UN OBJECTIF DE
DISCRÉTION ACCRUE
2 X PLUS
D’ARMES
Radar
cible Bâtiment
cible
À TERRE
organisation et des marins placés pour em- porte-avions Charles de Gaulle (le chef de
ploi sous l’autorité du maire de Marseille. la brigade sécurité du PA et son adjoint sont
Au total, 2 477 marins-pompiers, dispo- des marins-pompiers du BMPM). Le com-
nibles 365 jours par an, opérationnels mandant du BMPM commande également
24 heures sur 24, intervenant chaque jour l’école des marins-pompiers de la Marine
plus de 334 fois au secours des Marseillais, (EMPM), qui forme les marins-pompiers
de la ville et de son environnement. Une de Marseille (MAPOM), mais aussi
flottille de 17 casernes et plus de 10 autres les marins-pompiers de ports (MARPO).
emprises (sites d’entretien techniques, Prochaine autre casquette, celle de COMAR
état-major, centres de formation, écoles…) Marseille à compter du 1er septembre 2016.
permettent d’assurer la permanence de la
mission. Imaginez : le bataillon, c’est comme CB : Quels sont les métiers exercés au BMPM ?
si l’on avait 17 navires, en permanence en Comment recrutez-vous ?
mer, toujours en opérations, sans jamais VA C.-H. G. : Un pompier doit savoir agir
d’escale ni d’arrêt technique, avec des sur les interventions à caractère sanitaire
© BMPM/MN
© PHILIPPE SOLA/BMPM/MN
La mission des marins-pompiers de Marseille, assurer la sécurité de la 2e ville
de France, de ses habitants et de son environnement. Ici, une embarcation Le jeudi 5 février 2015, boulevard Vintimille, Marseille 15ème arr. 6 pompiers
d’incendie et de sauvetage (EIS) partie pour intervention, sous le regard bien- blessés dont 2 gravement, par l’explosion de bouteilles de gaz lors d’une inter-
veillant de la Bonne Mère de Marseille vention pour feu d’appartement.
des opérations et la disponibilité des CB : Quels sont les enjeux et défis à venir ? CB : Comment qualifieriez-vous
hommes et des moyens. Avec toutefois une VA C.-H. G. : Le premier des défis, de taille, ce commandement ?
différence : c’est la ville de Marseille est celui de l’été 2016, qui va cumuler VA C.-H. G. : C’est un commandement
qui est sa base de défense (BdD) ! le risque multi-attentats, la saison des passionnant, opérationnel – car à tout
Le recrutement s’effectue dans les centres feux de forêts et l’Euro 2016. Il va falloir moment la crise majeure peut interrompre
d’information et de recrutement des forces protéger les 67 000 spectateurs du stade le quotidien – et vraiment humain, avec des
armées (CIRFA), avec pour les Marseillais, Vélodrome, mais aussi les 80 000 personnes marins-pompiers qui font mon admiration.
un bureau d’accueil à l’état-major du de la « fan-zone ». Pas moins de 800 marins- Le tout au sein d’une grande ville, atypique
bataillon. Certains critères d’aptitude sont pompiers seront mobilisés les soirs de et attachante, et avec des interlocuteurs poli-
spécifiques, comme le haut niveau sportif matchs, soit un tiers de l’effectif total. Aux tiques et administratifs qui ne sont
ou l’insensibilité au vertige. postes de combat ! pas ceux habituels de la Marine. Je n’oublie
2016 verra aussi la création d’une capacité pas que s’il fait partie des symboles de
CB : Quels ont été les faits marquants de 2015 ? nationale de lutte contre les sinistres Marseille, au même titre que la Bonne-mère
VA C.-H. G. : Le bataillon a bien entendu été à bord des navires, dont le bataillon et l’Olympique de Marseille, selon le séna-
marqué par les terribles attentats qui ont frappé constituera le pivot. C’est une avancée teur-maire Jean-Claude Gaudin, le bataillon
notre pays. Après le recueillement et l’admira- majeure qui permettra aux marins-pompiers reste une unité de la Marine à part entière.
tion pour nos frères d’armes sapeurs-pompiers d’offrir leurs compétences au-delà propos recueillis par ev1 clémence festal
de Paris, il a fallu se mettre en ordre de bataille de Marseille, d’abord au profit des préfets
pour s’organiser face à ce nouveau risque maritimes et « terrestres » de métropole,
d’une ampleur jamais connue (7 attentats, puis à terme en Europe. Sans oublier
des centaines de blessés par armes de guerre). la réflexion en cours sur cette capacité de
Notre centre opérationnel a alors été réorganisé projection outre-mer. Le BMPM sera capable
en poste de combat (PC) multisites, un peu de mettre en alerte, en moins de 2h,
comme un PC de force navale, nos moyens de
secourisme ont été renforcés, et 171 marins-
40 marins-pompiers entraînés aux feux de
navires, projetables par les avions de la sécu-
Le BMPM en chiffres
pompiers sont désormais en alerte, en plus rité civile de Marignane. Par exemple, nous • 375 000 appels au COSSIM (Centre
des 400 qui veillent 24h/24 sur les Marseillais. pourrons aérocorder à bord d’un paquebot opérationnel des services de secours
La formation et l’entraînement ont aussi été 9 médecins et infirmiers urgentistes, ca- et d’incendie de Marseille).
durcis : exercices quotidiens en caserne, entraî- pables de traiter 30 blessés en toute autono- • 122 000 interventions annuelles.
• 133 interventions pour 1 000 hab
nement d’état-major et exercices majeurs sur le mie pendant 24h. Parmi les enjeux futurs (record national).
terrain ! Et dans la masse des 122 000 interven- figure également la réduction du nombre • 334 interventions/jour.
tions de l’année dernière, je n’oublierai pas celle d’interventions (qui ne cesse de croître). • 83% de l’activité relève du secours aux
du 5 février 2015, au cours de laquelle deux Pour inverser la tendance, le bataillon mise personnes.
marins-pompiers ont été gravement blessés par sur les adultes de demain en allant, dans les • 10 min : délai d’intervention.
l’explosion d’une bouteille de gaz lors d’un feu écoles, former chaque année les 7 000 CM2 • Une flottille de 17 casernes opérationnelles
H24, 365j/an.
dans un immeuble du centre-ville. Le métier marseillais. Enfin, le bataillon poursuit la • 2 477 marins-pompiers experts (sanitaire,
de marin-pompier est dangereux, il nous a déjà consolidation de la sécurité incendie du feux de navires, urbains et de forêts).
coûté 35 morts. Il nécessite une vigilance et un grand port maritime, notamment à Fos-sur- • 6 sections opérationnelles spécialisées –
professionnalisme sans relâche. Mer, où il va remplacer son bateau-pompe. SOS (GRIMP, AQUA, RT, SD, DIH, DEPOL).
L’Asie du Sud-Est s’enflamme pour l’arme sous-marine, cette arme discrète et dissuasive
qui peut être dotée d’une propulsion anaérobie(1) et de missiles à changement de milieu.
Une nouvelle donne stratégique et un sujet d’inquiétude pour l’économie mondiale dont
les principales routes traversent la région.
L
e monde de la lutte sous la mer reste
inquiétant et alimente encore de
nombreux fantasmes. Il excite aussi
les convoitises par le montant des
contrats industriels qu’il peut générer.
Alors revenons aux faits. Contraire-
ment aux idées reçues, le nombre de sous-ma-
rins dans le monde n’augmente pas. Au cours
des trente dernières années, de la fin de la guerre
froide à aujourd’hui, il a même baissé de plus de
30 %. Si on exclut les sous-marins de poche, aux
capacités réduites, et les sous-marins nucléaires
lanceurs d’engins dévolus à la mission de dis-
suasion, le nombre de sous-marins d’attaque est
passé de 566 en 1985 à 387 en 2015.
ET LE NUCLÉAIRE ?
© O. BLATRIX
UN SCÉNARIO
COMPLET
Dragonia et Avalon
sont deux pays
Griffin Strike 2016 imaginaires qui
En route partagent une
frontière commune.
vers le futur Une enclave
avalonienne,
située en territoire
L
de Dragonia,
a France et la Grande-Bretagne représente la
ont organisé l’entraînement source de tensions
interarmées Griffin Strike 2016 qui dégénèrent en
affrontements inter-
qui s’est déroulé du 14 au 22 avril au
communautaires.
Royaume-Uni. Cet exercice de niveau Cette situation
opératif et tactique a permis d’aboutir délétère conduit le
à la validation du concept de la Force Conseil de sécurité
expéditionnaire franco-britannique de l’ONU à voter
dans la totalité de ses composantes une résolution
qui décide de
(terrestre, maritime et aérienne). donner un mandat
La France y a exercé le commandement pour l’interven-
de la composante maritime, confié tion d’une force
© MN
Interview
CV Éric Lavault
Commandant le bâtiment de projection et de commandement
(BPC) Dixmude, bâtiment amiral pendant Griffin Strike
© MN
des manœuvres
saire, d’affirmer la détermination de la longtemps sur certaines opérations, avec tous les
force et si nécessaire d’être engagée en cet entraînement mutuel s’est révélé Un entraînement niveau de pratique types d’engins de
premier sur le théâtre. Une fois l’opé- enrichissant pour tous. Au sein de opérationnel de la langue de débarquement de
ration commencée, son rôle principal l’état-major par exemple, où un niveau de cette ampleur Shakespeare avec la Royal Navy, dont
est de garantir la capacité d’entrée sur élevé d’intégration est toujours recher- est-il une première 40 Britanniques le Maxi-Flot, et de
pour un BPC ? insérés au sein du nombreux hélicop-
le théâtre de la composante terrestre. ché, chaque poste était occupé indiffé- Le BPC est coutu- Maritime Compo- tères britanniques.
Elle doit aussi veiller à la maîtrise et à remment en fonction des compétences mier de ce type nent Command Mais également
la sécurisation des espaces maritimes requises par un marin français ou d’exercice compte (MCC – comman- la coopération
concomitants, qui permettront de un britannique. L’emploi de procédures tenu de ses capa- dement de la com- sur le plan des sys-
s’inscrire dans la durée en maintenant communes au sein de l’Otan facilite cités opération- posante maritime) tèmes d’informa-
un flux logistique capable de soutenir les échanges. Comme le souligne nelles amphibies, et une compagnie tion et de commu-
aéronautiques, de 120 Royal nication, voie de
les troupes déployées. Pendant toute l’amiral Chaperon, les générations médicales et d’ac- Marines, durant la perfectionement
cette période, elle continue à assurer actuelles de marins français sont plus cueil d’état-major phase d’assaut, pour les prochains
une projection de puissance et de force familières avec la langue anglaise que tactico-opératif. En est une situation entraînements
depuis la mer, en soutien des troupes les précédentes. C’est donc une étape revanche, un tel sortant de l’ordi- communs.
Manche-mer du Nord
La Marine
sauve des vies !
E
n France, sur les 5 800 km de côtes
métropolitaines, le quotidien de
plusieurs milliers de marins est
rythmé par le dispositif de surveillance
© BRUNO PLANCHAIS/MN
par hélicoptère
et/ou de sauvetage en mer : la pêche avec le matériel et la Gendarmerie maritime œuvrent
professionnelle, la plaisance, les loisirs nécessaire pour cir- de manière préventive pour assurer
nautiques. Tout cela dans une mer im- conscrire l’incendie. la protection du territoire national
prévisible, soumise aux effets des vents, Le sémaphore le et des usagers de la mer. Les 870 km
des courants et des marées. plus proche veille de côtes s’étalant du Mont-Saint-
au bon déroule-
Naufrages, personnes isolées par la ment de l’opération
Michel à la frontière belge ont connu
marée, kite-surfeurs emportés au large, À la suite d’une infection à la main, un marin et rend compte de les deux grands conflits du XXe siècle.
hommes à la mer, blessés graves sur un pêcheur est hélitreuillé, aidé par le plongeur
la situation : « Arrivée Aujourd’hui encore, il reste des
hélicoptère de bord du Caïman Marine.
navire à passagers… nombreuses sont des marins-pom- quantités considérables de munitions,
les personnes qui sont sauvées, chaque piers à bord. Les découvertes au gré des marées et
semaine, par des unités de la Marine. mer. C’est pourquoi il est nécessaire pêcheurs ont pu des tempêtes. Le GPD Manche est en
embarquer sur leur
Lors d’opérations de sauvetage, les de disposer de moyens de sauvetage charge de l’importante mission de
radeau de survie
centres régionaux opérationnels de capables de couvrir une large zone d’in- et viennent d’être
dépollution des fonds marins et
surveillance et de sauvetage (CROSS) tervention et de rallier les lieux en un récupérés par un de sécurisation des activités mari-
mobilisent et coordonnent les moyens temps record. En 2015, 57 vies ont ainsi chalutier. » Un pa- times, dont la pêche, permettant ainsi
de sauvetage mis à la disposition été sauvées en Manche-mer du Nord. trouilleur de service de garantir d’avantage de sécurité en
du préfet maritime pour assurer ses Les sémaphores de la Marine jouent public est alors dé- mer et sur les plages.
missions. C’est le cas des deux hélicop- également un rôle essentiel. En plus de routé pour apporter Au lendemain des attentats de 2015,
son concours en
tères de la Marine, l’EC-225 stationné leur mission militaire, ils contribuent à arrosant le navire
la défense maritime du territoire a été
à Maupertus (Manche) et l’hélicoptère la sauvegarde de la vie humaine par une à l’aide de son renforcée. Pour rendre les approches
de service public Dauphin, basé au surveillance permanente du plan d’eau, canon à eau. Après maritimes encore plus sûres et surveil-
Touquet (Pas-de-Calais), qui tiennent l’écoute des fréquences de détresse et le plusieurs heures de ler les sites sensibles du littoral, les
une alerte H-24, 365 jours/an. Lors- guidage des unités de secours. Véri- lutte, l’incendie est PSP et les gendarmes maritimes font
qu’une vie est en jeu, l’engagement tables vaisseaux de pierres, leur veille maîtrisé et le navire partie intégrante d’un dispositif
est remorqué vers le
de tels moyens aériens s’avère indis constante sur des points dangereux port le plus proche
organisé en couches successives de
pensable : les courants forts et la pour la navigation et à l’entrée des ports par un moyen nau- la terre (14 sémaphores implantés sur
température de l’eau souvent très basse de commerce d’intérêt majeur en font tique de la SNSM. la façade) à la haute mer.
réduisent considérablement la durée un élément indispensable du dispositif ev ophélia patry
de survie d’une personne tombée à la de sauvetage.
Réserve opérationnelle 1
Montée en
puissance
des effectifs
© MN
« Autonomie
© MN
L
En tant que réserviste je peux occuper une place dans une
a réserve opérationnelle a voca- en collaboration avec les structures équipe de service et ainsi contribuer à la protection du
tion à renforcer les armées dans interarmées (délégué interarmées des bâtiment à quai. En mer, au même titre que les autres marins
toutes leurs missions : opérations, réserves - DIAR) et interministérielles de l’équipage, mes journées sont rythmées par les quarts,
protection défense, soutien, (Conseil supérieur de la réserve militaire le maintien en condition du matériel et les entraînements
formation, recrutement, rayonnement, - CSRM) et s’appuie sur les bureaux quotidiens pour maintenir la réactivité et les compétences
sous forme de renfort permanent, ou de gestion de la réserve militaire en matière de sécurité.
ponctuellement en cas de pic d’acti- Marine (PM3) et des effectifs (EFF)
vités. Elle est composée de volontaires de la Direction du personnel militaire Comment voyez-vous la suite de votre carrière
ayant signé un engagement à servir de la Marine (DPMM) pour prendre dans la Marine ?
dans la réserve (ESR) et des anciens ses décisions. Actuellement je prépare le concours d’entrée à l’École de
militaires d’active soumis à disponibilité La Marine emploie 4 900 réservistes santé des armées. J’espère revenir dans la Marine en tant
pendant les cinq années qui suivent opérationnels sous contrat, qui effec- que médecin ! La vie en équipage m’a donné confiance
leur départ de l’institution. tuent une moyenne de 26 jours d’activi- en moi et m’a appris la patience, l’autonomie et la polyva-
Le délégué aux réserves (DRES) pilote té chaque année et viennent renforcer lence. Avoir pour la première fois des responsabilités est une
la politique des réserves de la Marine la quasi-totalité des formations. réelle fierté. Je sais que ce métier est mon objectif de vie.
2015, pour recruter 250 jeunes supplémentaires. de la Marine et des précieuses préparations
Le DRES, le capitaine de vaisseau Nicolas Bezou, militaires marine (PMM) dans leur zone.
et le bureau Effectif/Réserves de la DPMM Plus de 220 postes de jeunes réservistes vont être
veillent au maintien de ces budgets. créés pour le filtrage, la protection opération-
La plupart des forces ne peuvent plus remplir nelle des bâtiments, la surveillance des façades
leurs missions sans le renfort de réservistes expé- maritimes ou la cyberdéfense.
rimentés. Mais elles ont aussi besoin de jeunes,
notamment pour les fonctions de protection les Comment la Marine va-t-elle former
moins sensibles. Les anciens marins expérimen- ces jeunes ?
tés sont également bienvenus dans les missions Il est effectivement délicat d’organiser l’intégra-
de protection au sens large. tion d’une population dont on ne connaît pas en-
core le volume. Les écoles de la Marine sont très
Pensez-vous que les jeunes ciblés se sollicitées, donc la formation initiale des jeunes ne
présenteront effectivement dans les CIRFA et les sera dispensée qu’à partir des modules déjà exis-
APER (antennes pour l’emploi des réservistes) ? tants. La Marine a fait le choix d’une formation de
La Marine fait tout pour ! Le service de recrute- spécialité succincte des guetteurs et des fusiliers,
ment de la Marine (SRM) et PM3 ont conjugué pour un emploi rapide, les réservistes étant inté-
leurs efforts pour informer les jeunes, soit directe- grés dans une équipe mixte active-réserve. Les
ment (sites internes SIREM(1) et etremarin.fr, jeunes employés dans les brigades de protection
LinkedIn, flyer dédié, présence de l’APER aux ou dans les postes de filtreurs et rondiers, seront
salons étudiants), soit par l’intermédiaire des formés par compagnonnage dans leur unité.
marins (information relayée par le correspon-
© MN
dant du personnel officier et les majors conseil- Pensez-vous que la réserve soit vraiment une
lers), par Intramar et Intradef. opportunité pour les proches des marins ?
Commandant, si la réserve opérationnelle doit Enfin, les employeurs de réservistes ont été infor- Si votre neveu ou le fils de votre voisine trouve
intégrer des jeunes pour participer à la défense més des évolutions, au cours d’une visioconfé- dans la réserve un job d’été, situé près de chez
du territoire, n’y aura-t-il pas moins de crédits rence Brest-Paris-Toulon en avril. lui, payé 60€ par jour en étant souvent nourri et
pour les réservistes anciens marins ? logé, qui lui fasse découvrir la Marine où il pourrait
Non, car cette nouvelle ressource est complé- Comment pensez-vous employer ces jeunes ? ensuite s’engager, c’est une belle opportunité de
mentaire de la réserve actuelle et fait l’objet Le DPMM a sollicité les besoins des grands partager du temps au service de la France avec
d’un financement supplémentaire : le budget employeurs – commandants d’arrondissements des marins d’active.
2016 est estimé à 14,8 M€, soit 15 % de plus qu’en maritimes responsables des emprises militaires (1) Site interarmées de la réserve militaire.
Info
Vous souhaitez rejoindre la réserve opérationnelle ?
Toutes les informations relatives aux formalités à accomplir, les postes disponibles
et les coordonnées des antennes pour l’emploi des réservistes (APER) sont dispo-
nibles sur le site interarmées de la réserve « SIREM » et le site du SRM « etremarin.fr ».
• Vous êtes encore d’active et bientôt radié des contrôles de l’activité ?
Renseignez le bulletin de volontariat fourni par le BARH ou le SAP/GSBdD.
• Vous êtes ancien marin ? Contactez votre APER de rattachement.
• Vous êtes civil ? Contactez le CIRFA de votre région.
© FRANÇOIS BOGAERT/MN
Contacts
APER Brest : 02 98 14 97 65 - aper_brest@marine.defense.gouv.fr
APER Paris : 01 41 93 30 51 - aper_paris@marine.defense.gouv.fr
APER Toulon : 04 94 16 29 70 - aper_toulon@marine.defense,gouv.fr
Rénovation de la concertation
Renouvellement
du CFMM et du CSFM
ReNOU
DU CFMMV e l l e m e N t
L
et DU CS
e CFMM est présidé par le ministre 2 officiers mariniers supérieurs (OMS), FM
de la Défense. Le chef d’état- 2 officiers mariniers (OM) et
SUJETS V
major de la Marine (CEMM) en 1 quartier-maître ou matelot seront élus
est le vice-président et en assure pour 2 ans par les membres du CFMM,
la présidence effective. D’un format parmi tous les marins candidats. Il n’est
S
LE
tn So cIA
d’aCHaFantS
Ac tIo
POuvOIr eS en
plus resserré qu’aujourd’hui, il comptera, plus nécessaire d’être membre du DeS jeUn Ogue
garDe oyAncE d I a L e
CE
itaiR
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FondS
après le renouvellement de 2016, CFMM pour être candidat au CSFM.
COaN DitgiO ra ph iq
e Hé be rg
eM en t
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136 membres, dont 40 titulaires. Repré- Dates limites pour se porter candidat : g éO
S é F O r sOlDe
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r ati O n r iNDiCes De L E S
C él ib t
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D é C O ti IL
sentant tous les groupes de grades et • CFMM : 22 juillet 2016 (tirage au sort : p r O te C
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B L E S S éviSe privée-
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statuts, ils seront tirés au sort parmi tous septembre 2016) ; FondS
POuvOIr
PEn SIo nS
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les marins candidats pour un man- • CSFM 15 septembre 2016 (élection
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dat de 4 ans. La priorité sera toutefois CSFM : octobre 2016). CO nd ItI
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tiO n vie
M A r In is sa N C e a bi ll em eN t
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donnée aux détenteurs ou anciens N N a de ré SId en Ce H
vie pr OF
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R eC Oge pr iM eS
détenteurs depuis moins de 8 ans d’un RÔLE ET TRAVAUX DU CFMM Me nt rI d Iq uE
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tI o n ju LI E n S
statSoULdtE
Pr o tE c
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mandat de président de catégorie ET DU CSFM ENT
ou de membre du CFMM, afin de tirer Leur rôle commun est de conseiller les
le meilleur parti de leur expérience au hautes autorités de la Marine et du mi-
service de leurs camarades. nistère. Les membres titulaires du CFMM, SOYeZ C
a N D i Da
Le CSFM est également présidé par le
ministre de la Défense. Il devient perma-
ou en cas d’absence les suppléants,
se réunissent au moins deux fois par an
t!
PO
nent. Ses 61 membres seront dédiés à en session d’une semaine. Ils étudient iNtRaDeF UR PlUs D’iNFO
: site RH Rm
CO Ur rie maRiNe/ atiONs :
ONglet
temps plein à la concertation. Il comp- toutes les questions relatives aux condi- tél ép hO
ne : 09
l : cfm m.
ld. lst@ int
88 68 49 rad
DialOg
ef. go uv .fr Ue
64 - PNia
841 168
tera 6 marins, 36 représentants des tions de vie, d’exercice du métier 49 64
Témoignages
«D
ans la Marine depuis 1994, je me dat(s) du marin
suis engagé dans la concertation concerné.
dès 2004 alors que j’étais second Ces années
maître. Actuellement titulaire au de concerta-
CFMM et au CSFM, c’est pour moi une opportunité tion m’auront
unique de faire remonter directement les problé- permis de
© LAURENT BOUILLON/MN
© MN
exercer à la fois son mandat et son métier de té, désintéres-
militaire sans que cela ne soit préjudiciable ni au sés et investis
Concentré sur toutes les questions gé- dialogue interne, ni à son unité. Un certain nombre pour le bien de la communauté militaire. Vous
nérales relatives à la condition militaire, de moyens sont prévus pour aider les concertants êtes concernés, n’hésitez plus, foncez ! Cela vaut
le CSFM est obligatoirement saisi des mais cela suppose que le commandement local vraiment le coup, vous en retirerez une expérience
projets de textes qui concernent les s’investisse pour faciliter l’exercice du ou des man- unique. »
militaires dans les domaines statutaire,
indiciaire et indemnitaire. Ses membres,
entièrement dédiés à la concertation
même s’ils restent administrativement
affectés dans leur formation d’origine,
« Le dialogue se modernise »
partagent leur emploi du temps entre CV Olivier Bodhuin, chef du bureau condition
leurs travaux à Paris et le dialogue avec
les marins dans les ports.
du personnel militaire
«D
Ces deux conseils ont largement contri-
bué à la création de la Journée du epuis plus de 45 ans, les militaires aux recommandations du CFMM et du CSFM.
marin, sensibilisé les autorités à l’héber- français peuvent, par l’intermé- Avec la création récente des Associations
gement des militaires, à l’habillement, diaire de leurs représentants, signi- professionnelles nationales de militaires (APNM)
à la revalorisation des grilles indiciaires, fier directement aux plus hautes et pour tenir compte des évolutions de la socié-
aux problèmes de solde, et donné leur autorités militaires et au ministre de la Défense, leurs té, le dialogue se modernise. Le CSFM devient
avis sur de nombreux textes : logement, inquiétudes et leurs attentes sur les sujets relatifs une instance permanente et ses membres, dès
congé du blessé, fonds de prévoyance, à leur condition et à leur statut. Les résultats sont la fin de l’année 2016, seront dédiés à la concer-
reconversion, réforme des retraites. là : le droit tation. Lorsqu’elles seront reconnues représen-
(1) Commission participative d’unité. d’accès à un tatives, les APNM pourront également siéger au
(2) Commission participative du port. second em- CSFM. Les marins du futur CSFM demeureront af-
(3) Conseil local de la fonction militaire de la Marine.
(4) Association professionnelle nationale militaire. ploi après la fectés dans leur formation d’origine et siègeront
retraite, la régulièrement en commissions.
campagne Ils pourront compter sur l’aide du commande-
double en ment et le soutien de l’ensemble des membres
Afghanistan, du CFMM. L’enjeu est de taille pour ces militaires
la préser- qui devront concilier les principes fondamen-
vation des taux du statut général (discipline, disponibilité,
retraites, le loyalisme et neutralité) et la défense des intérêts
congé du collectifs. C’est une chance pour la Marine qui
blessé, les peut renforcer encore son efficacité.
dons de per- Vous avez le sens de l’intérêt général, vous êtes
Info missions sont sensible aux conditions de vie et d’exercice du
quelques- métier de marin ? Soyez candidat ! »
Pour en savoir plus sur le CFMM et
le CSFM et connaître les conditions
unes des
nécessaires pour se porter candidat, nombreuses
rendez-vous sur le site RH Marine/onglet évolutions ob-
© MN
Maître principal
Arnaud L.
Chargé de la formation au Centre
d’expertise opérationnel météorologique
et océanographique de la Marine
(Centex Metoc)
Focus
Le Centex Metoc
L
e Centex Metoc est le centre permet aux marins d’acquérir une
d’expertise opérationnel expérience solide. En liaison avec
météorologique et océano- les bureaux chargés du suivi du
graphique de la Marine. Il est un matériel et du retour d’expérience,
multiplicateur d’efficacité. Une le responsable de la formation
de ses missions prioritaires est organise avec l’appui des services
d’assurer le soutien permanent des hydrographiques et océanogra-
forces sous-marines et de CECLANT. phiques de la Marine (SHOM) des
Il est également chargé d’entrete- stages de formation qui ont pour
nir un pool de marins qui viennent objectif de maintenir les compé-
armer les unités de premier rang tences Metoc de toutes les unités
de la Marine quand elles sont de la Marine. Les Metoc, comme
déployées en zones équatoriales, les marins des unités, contribuent à
tropicales ou Grand Nord. Cela la réussite des opérations.
© FLORIAN LEDOUX/MN
© FLORIAN LEDOUX/MN
«L
es bateaux gris , j’en ai parallèle, les stages en formation
entendu parler depuis continue et des cours (BS, CSUP)
toujours ; par la famille, suivis au sein de Météo France et du
les amis de la famille. Les premiers, SHOM me permettent de rester au
je les ai aperçus lors de courts contact des évolutions techniques
séjours à Toulon ou à Brest. Sans le du domaine. Dans les langues, les
savoir, c’est peut-être ce qui m’a certificats proposés me poussent
encouragé à poursuivre des études à approfondir les connaissances
scientifiques et m’a conduit à acquises. Dans le sport aussi.
hésiter, plus tard, entre une carrière Le relief varois me donne en 2008
de médecin des armées et la soif du trail, discipline que je
celle d’officier marinier. » Au final, pousse maintenant jusque dans
c’est le désir de s’engager rapide- sa version “ultra”, c’est-à-dire
ment qui l’emporte et fait de lui un au-delà de 80 km. » En 2014, le
marin Metoc. MP Arnaud répond à l’invitation du
Ses premiers mois à la mer à bord chef d’état-major de la Marine
de la frégate anti-sous-marine et participe à la 38e édition du
De Grasse l’amènent à participer à marathon de Paris sous les couleurs
la conduite et à la planification des de la Marine aux côtés de
opérations. Ensuite, en quatre ans 41 000 coureurs. En 2015, il participe
à bord d’unités différentes, du au championnat Marine de voile.
De Grasse au Charles de Gaulle, en « Nous étions des marins motivés et
passant par le Prairial, la Jeanne de tous niveaux. En six mois nous
d’Arc et le pool Centex Metoc, il avons appris à nous connaître et
prend conscience de l’importance à fonctionner dans un environne-
de sa fonction de conseil avec des ment infiniment variable. Je ne
besoins en prévisions météorolo- m’arrêterai pas en si bon chemin
giques et océanographiques de et je compte profiter de toutes les
plus en plus fins, en particulier pour opportunités que m’offre la Marine,
© BENJAMIN PAPIN/MN
Super Étendard
Modernisé:
la der des der
Après 40 ans de bons et loyaux services, le Super Étendard Modernisé, qui équipe
la flottille 17F de la base d’aéronautique navale de Landivisiau, va être retiré du service
actif à l’été 2016. La composante chasse de l’aéronautique navale passera ainsi au tout
Rafale. Pendant plus de 40 ans, le Super Étendard a été engagé dans la plupart des conflits
internationaux auxquels la France a participé (Afghanistan, Libye, Irak, Syrie…).
Retour sur son dernier déploiement : la mission Arromanches 2.
ASP MARIUS CHIUMINO
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4 Armés de bombes à
guidage laser GBU 49
et GBU 58, deux SEM
sont catapultés
du porte-avions.
Propulsés à près de
250 km/h en seule-
ment quelques se-
condes, les chasseurs
partent assurer des
missions d’appui aé-
rien dans le cadre de
l’opération Chammal.
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Mars 1854, la France de Napoléon III forme une coalition avec l’Empire ottoman, dans la mer d’Azov, où les dépôts ennemis
le Royaume-Uni et le royaume de Sardaigne pour s’opposer aux troupes du tsar Nicolas Ier. sont abondants.
La guerre de Crimée sera le premier combat mené conjointement par les Britanniques Au printemps 1855, des canonnières, des
chaloupes porte-mortiers, des bombardes
et les Français après sept siècles de conflits. Au terme de terribles batailles en mer Noire et des vapeurs bien armés sont rassemblés
et en mer Baltique, la coalition triomphe des Russes mais le bilan est en demi-teinte côté pour former l’avant-garde des escadres
français. Gros plan sur un conflit oublié, que les spécialistes considèrent comme où les navires de ligne servent d’escorteurs
la première guerre moderne du fait des armes et des moyens de propagande utilisés. et de transport de troupes. Parallèlement,
la construction de batteries flottantes
D
cuirassées est engagée. Pour parer à cette
ans la rade de Sinope, au nord DES COMBATS TOUS AZIMUTS menace, les Russes associent aux moyens
de la mer Noire, la Turquie subit Pour briser ce potentiel naval, le bombarde- de défense classiques, tels les milices,
une cinglante défaite navale en ment des arsenaux de la Baltique et des armes nouvelles et fort peu efficaces :
novembre 1853. Pessimistes, les de la mer Noire s’impose, mais cette offen- les premières mines sous-marines.
Franco-Britanniques passent de sive n’est pas engagée avant la fin de l’été En Baltique, le fort de Sveaborg est écrasé
l’interposition à la guerre le 27 mars 1854. et échoue. Après l’échec de l’assaut du sous les bombes les 9, 10 et 11 août 1855,
Les côtes de la Crimée sont le principal 17 octobre 1854, le siège en règle de tandis que les côtes de la mer Blanche
théâtre d’une lutte de deux années, me- Sébastopol s’impose en plein hiver. Les sont harcelées. En mer Noire, les flottilles
née également en mer Baltique, en mer flottes alliées, dont les équipages participent alliées, forçant le détroit de Kertch, passent
Blanche et sur les côtes russes du Pacifique aux combats d’artillerie à terre, assurent en mer d’Azov dont elles ravagent les côtes.
nord. Les mois suivants, les marines alliées surtout des missions logistiques, ponctuées Les opérations dans le Pacifique nord
verrouillent le Bosphore et croisent en mer d’accidents et de pannes. s’avèrent en revanche aussi décevantes qu’en
Noire. En juin 1854, les bâtiments alliés Dans la mer Baltique, où la Marine impé- 1854. Moins ravitaillée et soumise à des
projettent 50 000 hommes à Varna, en Bul- riale est tout au plus l’auxiliaire de la Royal assauts répétés, la garnison de Sébastopol
garie. L’offensive terrestre fait toutefois long Navy, la prise de Bomarsund, le 16 août finit par évacuer la base en septembre 1855.
feu. Devant les menaces autrichiennes, les 1854, est le seul grand succès des alliés que Le 17 octobre, les forces navales, ayant
troupes russes ont évacué les principautés les épidémies comme le scorbut déciment. intégré trois chalands cuirassés français,
danubiennes. La flotte russe de la Baltique L’hiver venant, il leur faut quitter ces eaux ont raison du fort de Kinburn, qui protège
se retire dans Kronstdadt, l’avant-port de septentrionales. Les leçons des échecs et des la base de Nikolaiev. Le bombardement
la capitale, tandis qu’une partie de la flotte succès sont tirées. Les marines program- de cet arsenal, bien défendu, est toutefois
de la mer Noire se saborde pour verrouiller ment au printemps des raids côtiers en mer suspendu. La mort du tsar Nicolas Ier, la
l’entrée du port de guerre de Sébastopol. Blanche, sur le littoral finlandais comme chute de Sébastopol et l’état calamiteux
patrick louvier
Maître de Conférences - Université Paul-Valéry
Auteur de La Puissance navale et militaire britannique
en Méditerranée, 1840-1870
Service historique de la Défense, 2006
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© GALLICA/BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE
La guerre de Crimée
en 6 dates
• 27 mars 1854 : Pour soutenir l’Empire ottoman
menaçant d’être défait, le Royaume-Uni
et la France déclarent la guerre à la Russie.
© GALLICA/BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE
Mots mêlés Saurez-vous retrouver les mots en rapport avec la Marine qui se cachent dans la grille ?