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S_01 (24 Janvier 2024)

PARTIE I : TYPES DE PATHOLOGIE DU BATIMENT

Chapitre n°1 : PATHOLOGIE STRUCTURELLE

INTRODUCTION :

Pathologie : Récemment utilisé dans le domaine de la construction, ce terme est emprunté


à la médecine. Ce mot, selon le Robert, désigne « Science qui a pour objet l’étude et la
connaissance des causes et symptômes des maladies ». L'étude des pathologies en
construction consiste en l’identification et l'analyse des désordres susceptibles d'entraîner
des sinistres dans le bâtiment et qui peuvent conduire à la ruine de celui-ci.
Sinistre : D’après le Robert un sinistre est un « événement catastrophique naturel qui
occasionne des dommages, des pertes ».
Désordre : Le désordre, selon le Robert, signifie : « Altération, perturbation, trouble ».
Remède : Ce terme est issu, également, de la médecine. D’après le Robert, «Remèdes» désigne «tout
ce qui est employé au traitement d’une maladie». Un terme analogue est proposé est celui de «
solution ».

I- ORIGINES DES PATHOLOGIES DES CONSTRUCTIONS :

Tout ouvrage vieillit normalement, même s’il a été bien conçu, bien construit, bien
entretenu, bien exploité et se trouvant dans un environnement non agressif.

Les désordres affectant un bâtiment peuvent être séparément ou ensembles dus à facteurs
:
- Reliés à la conception
Responsabilité des maîtres d’œuvre, éléments graphiques incorrects ou mal représentés,
erreur de calcul des charges d’exploitation non adaptées à l’ouvrage ou manque de données
géotechniques
- Reliés à l’exécution et la mise en œuvre
Réaliser les travaux selon les règles de l’art et selon la qualité requise, et assurer le contrôle
régulier. Assurer un bon choix des matériaux de construction
- Reliés à l’exploitation
Conditions d’exploitation conformes à celles spécifiées lors de la conception et du calcul. Les
désordres peuvent survenir d’une charge supérieure à celle prévue, des conditions
hydrométriques (présence permanente de l’eau) …
- Reliés au manque d’entretien
Assurer un entretien régulier (toitures terrasses, systèmes de ventilation, systèmes
d’alimentation et des évacuations des eaux)
- Climatiques et environnementaux
Température et une humidité relative élevées, présence d’agents pathogènes (Cl-, CO2…)

II- PATHOLOGIE STRUCTURELLE :

Une pathologie structurelle dans le domaine de la construction est la science qui étudie et
identifie les « maladies, symptômes et causes » dont peuvent souffrir les structures.

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1- Les fissures :

a- Types de fissures : Les types de fissures peuvent être classés en différentes


catégories :

Type de fissure Caractéristiques


Les microfissures sont de petites fissures inférieures à 0,2 mm. Elles
Microfissures
peuvent avoir comme origine ou l’humidité. Généralement bégnines,
il convient d’en mesurer l’évolution avant de les colmater.
Faïençage Le faïençage est une fissure en réseau. Elles se situe généralement sur
un enduit mural présente des ouvertures de moins d’1 mm.
Les fissures en moustache sont des fissures fines et linéaires,
Fissures en
comprises entre 0,2 et 2 mm, qui partent des angles des ouvertures,
moustache
comme les fenêtres et les portes, et révèlent une faiblesse de la
maçonnerie à l’endroit des appuis.
Fissures Les fissures verticales, également fines et linéaires, se retrouvent
verticales généralement aux angles du bâti. Leurs causes peuvent être diverses
(comportement mécanique des matériaux de construction…).
Fissures Les fissures horizontales se situent au niveau des murs ou sur les
horizontales planchers. Elles trouvent généralement leur origine dans le
phénomène de dilation, de retrait ou de gonflement des matériaux.
Dépassant 2 mm, les fissures en escalier sont à prendre au sérieux.
Fissures en
Suivant les joints de la maçonnerie, elles prolongent le mouvement
escalier
des briques et des parpaings, formant un « escalier ». Elles sont
généralement le signe d’un tassement du sol d’assise des fondations.
Les fissures traversantes ont pour caractéristique de traverser aussi
Fissures
bien le revêtement extérieur que le matériau de construction. D’un
traversantes
caractère grave, elles sont souvent dues à un défaut structurel de la
construction.
Les lézardes sont les fissures les plus graves. Elles sont larges de
Lézardes plusieurs millimètres. Leur apparition est le plus souvent due à un sol
instable, un choc comme un tremblement de terre ou une malfaçon
dans au niveau de la construction.

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b- Traitement des fissures :

Le choix de la technique adaptée est fonction des caractéristiques de la fissuration :


ouverture (microfissures, fissures fines, fissures moyennes…), profondeur, activité (fissures
ouvertes, fermées, mortes, actives…), tracé, géométrie, exposition aux intempéries (fissures
sèches, humides, saturées, ruisselantes…), présence d’eau libre ou sous pression… de l’état
et du type de support et des délais imposés pour la remise en service de l’ouvrage.

Il existe plusieurs techniques de traitement des fissures :

• L’injection :
Elle consiste à faire pénétrer dans la fissure un produit qui va créer une continuité
mécanique et/ou une étanchéité entre les parties disjointes. Elle s’applique à des fissures
dont l’ouverture est au moins comprise entre 0,1 et 0,2 mm. L’injection par un produit
souple permet son adaptation aux mouvements générés par les variations thermiques et
hygrothermiques.
• Le colmatage :
Il a pour but l'obturation d'une fissure, vide, interstice ou joint par un remplissage partiel
au moyen d’une injection ou de toute autre méthode sur une certaine profondeur et sans
élargissement.

• Le calfeutrement :
Il a pour objectif de colmater définitivement et en profondeur une fissure au moyen d’un
produit souple (mastic ou mortier déposé dans une engravure créée le long de la fissure)
afin de rétablir une étanchéité à l’air ou à l’eau ou d’empêcher la pénétration de matières
solides, mais sans bloquer les mouvements de la fissure.

• Le pontage et la protection localisée :


Ils ont pour but de recouvrir une fissure au moyen d’un produit souple adhérent à la surface
du support (revêtement, feuille préfabriquée…) afin de rétablir une étanchéité à l’air ou à
l’eau mais sans bloquer les mouvements de la fissure. Pour éviter une rupture du pontage,
celui-ci ne doit pas être adhérent à proximité de la fissure (c’est ce que l’on appelle la rupture
d’adhérence). Ces traitements sont applicables aux fissures qui n'engagent pas la résistance
de la structure.

Techniques de traitement des fissures

2- Les déformations :

Certaines structures subissent des déformations accompagnées de l’apparition de fissures.


Les déformations qui concernent particulièrement les poteaux sont des désordres qui
résultent d’une surcharge permanente ou d’un tassement des appuis.

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a- Le flambement :
Le flambement est une sollicitation
composée de compression et de
flexion. C’est un phénomène
d’instabilité élastique se traduisant
par le fléchissement d’un poteau
(apparition d’un moment de flexion
parasite). Le flambement n’apparait
pas directement après l’application
de la charge, mais il se produit dès
que la charge axiale appliquée
devient supérieure à une certaine Poteau avant Flambement
chargement par flexion
valeur qu’on appelle charge critique
de flambement. Poteaux ayant subi une « flexion
globale » suite à un séisme.
b- La compression :

Un poteau travaille en compression quand il est soumis à deux


forces axiales directement opposées, appliquées au centre de
surface des sections extrêmes. La compression entraine la
réduction de volume en provoquant une augmentation de la
pression.
La force axiale P agissant au niveau de la section est la résultante
des contraintes réparties en continu. Les éléments qui sont
poussés ensemble ont tendance à se comprimer, les forces sont
appelées contraintes de compression.

Pile de pont ayant subi une


compression
Barre en compression

c- Le cisaillement :

Les efforts de cisaillement sont des forces non alignées poussant une
partie d'un corps dans une direction et l’autre partie du même corps
dans la direction opposée.
Les cadres qui servent pour attacher les aciers longitudinaux jouent un
rôle important pour reprendre les efforts e cisaillement dus aux efforts
tranchants1 surtout en cas de séisme. L’effort tranchant devient plus
important plus on se rapproche des appuis. Le nombre des cadres dans
ces zones est alors plus élevé et l’espacement est plus réduit.

Poteau ayant subi un « cisaillement global »


rupture en diagonale suite à un séisme.

1
Effort tranchant : Effort interne qui provoque un glissement relatif d'une section par rapport à une autre

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PARTIE I : TYPES DE PATHOLOGIE DU BATIMENT

Chapitre n°2 : PATHOLOGIE D’ETANCHEITE (ET D’HUMIDITE)

I- DESORDRES DUS A L’HUMIDITE :

Dans un bâtiment, l'humidité peut être d'origine naturelle, accidentelle ou liée à un défaut
d'entretien. Elle cause différents dommages : diminution importante de l'efficacité de
l'isolant, dégradation des enduits et peintures, développement des moisissures et des
efflorescences, pourrissement des structures en bois, éclatement des pierres ou des briques
sous l'effet du gel de l'eau, corrosion des aciers du béton armé...

1- La condensation :

Elle apparaît au niveau des zones dites « froides » (avec des défauts d'isolation), en
particulier dans les locaux soumis à une production de vapeur (cuisines, salles d'eau, pièce
où sèche le linge) et peu ou non ventilés. Il suffit de quelques degrés de différence entre la
température de la paroi et celle de l'air pour que la vapeur d'eau se transforme en eau. Ce
phénomène a souvent lieu sur une surface froide mais peut également survenir à l'intérieur
d'un mur puisque la vapeur d'eau traverse la plupart des matériaux de construction.
L'isolation et la ventilation permettent une réduction importante de la condensation à la
surface des parois. Les ponts thermiques constituent toujours une faiblesse au niveau des
bâtiments (linteaux, fenêtres, coffre de volet roulant...).

2- Les remontées capillaires :

Appelées également « humidité ascensionnelle » : ce phénomène se produit dans des


matériaux de construction poreux, c'est-à-dire dont la structure présente de nombreuses
cavités de faible dimension. Ces cavités sont souvent reliées entre elles et forment de très
longs canaux appelés capillaires. La migration de l'eau qui se produit du bas vers le haut,
peut atteindre plusieurs mètres. Elle est particulièrement active dans les murs enterrés qui
sont en contact avec le sol humide. Les matériaux très peu poreux (comme le granit) ne sont
pas sujets à ce phénomène.

3- Les infiltrations directes :

Elles surviennent sur une façade exposée à la pluie (dont la force de pénétration peut être
renforcée par le vent) ou aux descentes d'eau qui fuient, dont le mur est composé de
matériaux capillaires et l'enduit dégradé ou fissuré.

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II- PATHOLOGIES DE L’ETANCHEITE DES TOITURES TERRASSES :

Les toitures terrasses présentent la partie la plus exposée aux aléas climatiques. C'est
pourquoi ces zones doivent être entretenues au moins une fois par an. Les trois désordres
les plus répandus des toitures terrasses sont :

1- Evacuation pluviale bouchée :

Si les évacuations des eaux pluviales sont bouchées par des feuilles ou des déchets l’eau va
s’accumuler sur la terrasse et stagner. Cela peut entraîner une mise en charge de la terrasse
et un risque de débordement.

2- Cloquage de l’étanchéité et les microfissures :

Lorsqu’un soulèvement de l’étanchéité apparaît, on parle alors de cloquage. Des


microfissures apparaissent souvent sur cette cloque. Ce phénomène peut être dû à
l’augmentation de la pression de l'air ou de la vapeur d’eau emprisonnée sous le revêtement
d’étanchéité. Lorsque ce problème n’est pas traité, la cloque peut continuer d’augmenter au
point qu’elle fissure totalement et qu’elle s’ouvre, laissant alors une ouverture dans le
complexe d’étanchéité.

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3- Décollement des relevés d’étanchéité et infiltration d’eau :

Les relevés d’étanchéité


servent à prévenir la
pénétration de l’eau en
périphérie des terrasses
revêtues d’un complexe
d’étanchéité, empêchant
ainsi les infiltrations à
l’intérieur des ouvrages.
Avec ce type de pathologie,
l’eau peut s’infiltrer à
travers les toitures. Des
tâches d’humidité et des
moisissures apparaissent
alors au niveau des
plafonds et les enduits et les
peintures se décollent.

4- L’entretien des toitures terrasses :

Tous les efforts accomplis pour bien concevoir une toiture-terrasse puis mener à bien sa
mise en œuvre peuvent être réduits à néant si aucun entretien n’est effectué. L’entretien est
indispensable afin de garantir le maximum de durabilité aux constituants et aux systèmes.
Le défaut d’entretien entraîne des infiltrations qui finissent par dégrader l’isolant thermique
et le pare-vapeur et entraînent des sinistres en chaîne dans les locaux sous-jacents.

Les contrôles doivent particulièrement porter sur la bonne tenue des relevés d’étanchéité
et de leur protection en tête, des dispositifs d’évacuation des eaux pluviales, des couvre-
joints et de la protection du revêtement d’étanchéité (gravier, dalles, ...).

L’entretien consiste principalement à remettre en place les éléments décollés, déplacés ou


dégradés, à régulariser la couche de gravillons, repérer et traiter les cloques, éliminer les
détritus, feuilles et végétations, nettoyer les systèmes d’évacuation d’eaux pluviales.

Un point particulier auquel il faut prendre garde lors des visites de contrôle et d’entretien,
surtout sur les terrasses non accessibles, est le dépôt de matériels qui n’ont rien à y faire
tels qu’échelles métalliques, salons de jardin ou jardinières qui percent remarquablement
les étanchéités. Il convient également d’y détecter d’éventuels travaux pirates accomplis en
dehors des règles de l’art, comme la pose d’antennes haubanées par exemple, ou l’usage
abusif par les utilisateurs d’une toiture inaccessible.

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