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Prééclampsie en milieu africain : épidémiologie et pronostic


au CHU de Dakar
● Cisse C.T.(1), Thiam M.(2), Diagne P.M.(3), Moreau J.C.(4)

L
a prééclampsie occupe une place importante dans la pyramide sanitaire au Sénégal, c’est une maternité de référence de
pathologie cardiovasculaire associée à la grossesse, en niveau III fréquentée par des populations plus ou moins défavori-
raison de sa fréquence estimée à 20 % des femmes sées provenant essentiellement de la banlieue de Dakar.
enceintes hypertendues dans le monde (1-4) et de sa létalité qui Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et analytique concer-
reste toujours élevée dans les pays développés (1, 2, 5-7) et encore nant une série continue de patientes hospitalisées au niveau des
plus dans les séries africaines (8-11). unités de grossesses pathologiques et de réanimation entre le
Il s’agit d’une pathologie qui suscite encore beaucoup de contro- 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2002. Les patientes étaient
verses d’ordre nosologique, physiopathologique et thérapeutique. reçues au service des urgences où les premiers traitements étaient
Plusieurs définitions ont été proposées dans la littérature, jusqu’à institués. En fonction de leur état clinique, de leur situation obsté-
un passé récent les deux définitions les plus usitées étaient repré- tricale et de l’évolution observée sous traitement, elles étaient gar-
sentées par le groupe I de l’American College of Obstetrician and dées en salle d’accouchement pour les besoins de la parturition ou
Gynaecologist datant de 1972 et le groupe Ic de l’International transférées au niveau de l’unité de réanimation ou de grossesses
Society for Study of Hypertension in Pregnancy qui date de 1988 pathologiques pour le suivi. Après l’accouchement, un suivi post-
(12). La dernière définition datant de 2000 et faisant aujourd’hui natal était effectué pour les mères et les nouveau-nés vivants pen-
autorité est celle du National High Blood Pressure Education dant 3 mois.
Program of United States. Dans cette définition, les œdèmes ne Pour inclure les patientes, nous avons retenu deux critères définis
font plus partie des signes cardinaux et la disparition de l’hyper- par le groupe II de la classification du National High Blood
tension artérielle après l’accouchement n’est plus considérée Pressure Education Program of United States (13) :
comme une condition absolue (13). Sur le plan physiopatholo- • Une hypertension artérielle apparue après la vingtième semaine
gique, il existe un consensus actuellement sur le rôle central joué d’aménorrhée (en nous fondant sur l’anamnèse et les données des
par l’anomalie précoce de la placentation, mais il persiste des consultations prénatales).
désaccords sur l’influence réelle des différents facteurs de risque • Une protéinurie évaluée par la méthode des bandelettes et/ou un
identifiés et sur leur action véritable dans le déterminisme de la dosage dans les urines collectées en 24 heures.
prééclampsie. Sur le plan thérapeutique, l’opportunité du traite- Nous avons exclu secondairement de notre série définitive 13
ment antihypertenseur et de l’extraction fœtale est également très patientes qui étaient perdues de vue après leur sortie de l’unité des
discutée. grossesses pathologiques et donc pour lesquelles nous ne connais-
En milieu africain le diagnostic tardif, au stade de complications sons pas l’issue de la grossesse.
obstétricales, l’inadéquation des indications thérapeutiques et Les données étaient recueillies sur une fiche informatisée conte-
l’insuffisance des moyens de réanimation expliquent la gravité nant les paramètres suivants : antécédents médico-chirurgicaux,
particulière de la prééclampsie qui figure parmi les principales
consultations prénatales, examen clinique à l’entrée, examens
causes de mortalité maternelle et périnatale (8). C’est pour amé-
complémentaires réalisés, traitement médical institué, évolution
liorer ce pronostic que nous avons mené une étude de type ana-
sous traitement, accouchement, suivi post-partum. Les données
lyse situationnelle au niveau du CHU de Dakar pour préciser le
ont été saisies avec le logiciel Epi data 3.0 et analysées à l’aide
profil épidémiologique de la prééclampsie, apprécier la qualité de
des logiciels Epi info 6 et SPSS 11.0.
la prise en charge préhospitalière et hospitalière et évaluer les fac-
La première partie de notre analyse visait la description des carac-
teurs de risque de complications liés à notre pratique.
téristiques épidémiologiques (prévalence, âge, parité, données cli-
PATIENTES ET MÉTHODES niques à l’entrée, données paracliniques, traitement institué) et du
pronostic maternel et périnatal (complications au cours de la gros-
Cette étude a eu pour cadre la clinique gynécologique et obstétri- sesse, au moment de l’accouchement et dans le post-partum
cale (CGO) du CHU de Dakar. Par rapport à l’organisation de la immédiat). La deuxième étape consistait à étudier le rôle que
pourraient jouer, dans la survenue des complications maternelles
1. Maître de conférences agrégé, clinique gynécologique et obstétricale, CHU et fœtales, des facteurs tels que l’âge, la parité, la tension artérielle
de Dakar, BP 15, CP 12 522, Dakar/Fann, Sénégal.
2. Interne des hôpitaux. diastolique à l’entrée (supérieure ou égal à 100 mmHg), l’âge ges-
3. Médecin anesthésiste réanimateur. tationnel (avant 34 semaines d’aménorrhée, entre 34 et 37
4. Professeur titulaire, chef de service, CHU de Dakar, BP 15, CP 12 522,
Dakar/Fann, Sénégal. semaines et après 37 semaines), les consultations prénatales. Pour

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évaluer le pronostic maternel, nous avons sélectionné toutes les Tableau I. Indicateurs obstétricaux enregistrés à la clinique gynécolo-
patientes ayant développé des complications, elles étaient compa- gique et obstétricale du CHU de Dakar en 2001-2002.
rées à un groupe témoin représenté par les patientes qui n’avaient Indicateurs Nombre Fréquence
pas eu de complications. Nous avons fait de même pour l’étude obstétricaux
des facteurs de risque périnatal. Pour chaque facteur, nous avons Accouchements 11 335 77,4 % des entrantes
calculé l’odds ratio brut (OR) et l’intervalle de confiance (IC) à 95 Césariennes 2 868 25,3% des accouchements
% selon la méthode de Miettinnen ; la signification de l’associa- Naissances vivantes 10 189 89,9% des accouchements
tion était alors vérifiée en utilisant le test du Chi 2 de Pearson avec Femmes enceintes 1 066 9,4 % des accouchements
une valeur du p inférieure à 0,05 (14). Prééclampsie 159 1,4 % des accouchements
15 % HTA et grossesse
RÉSULTATS
extrêmes de 20 et 39 SA. Chez la majorité des patientes (88,7 %),
Étude descriptive l’hypertension artérielle était sévère (pression artérielle diastolique
Prévalence supérieure à 110 mmHg). La pression artérielle diastolique
Au cours de la période étudiée, 159 cas de pré-éclampsie ont été moyenne était de 120 mmHg et la pression artérielle systolique
enregistrés parmi une population de 11 335 patientes, soit une moyenne de 167 mmHg. Cette hypertension était associée à une
incidence cumulée de 1,4 % par rapport aux grossesses et une fré- protéinurie qui, dans 86,8 % des cas, était pathologique.
quence de 14,9 % par rapport à l’ensemble des états hypertensifs Sur le plan obstétrical, l’examen objectivait une grossesse mono-
associés à la grossesse (tableau I). fœtale dans 97 % des cas. La grossesse était évolutive dans 124
cas (78 %) tandis que dans 35 cas (22 %), on avait un doute sur la
Caractéristiques des patientes vitalité fœtale devant l’abolition des mouvements actifs du fœtus
La prééclampsie était plus fréquemment rencontrée dans la et l'absence de perception des bruits du cœur fœtal à l’ausculta-
tranche d’âge 20-29 ans (42,8 %). L’âge moyen des patientes était tion. Dans 28,3 % des cas, les patientes avaient déjà débuté leur
de 28,5 ans avec des extrêmes de 15 et 46 ans et une médiane de travail au moment de l’admission et une rupture prématurée des
28 ans ; on observait deux pics qui concernaient les tranches d’âge
membranes était notée dans 26,4 % des cas.
20-29 ans (42,8 %) et 30-39 ans (37,7 %). Il s’agissait le plus sou-
Sur le plan paraclinique, les principaux examens biologiques
vent de primigestes (50,3 %), les multipares étaient faiblement
demandés étaient les suivants : la numération formule san-
représentées (24,5 %). L’étude de l’aspect morphologique et
guine, l’exploration de la coagulation et de la fonction rénale,
l’évaluation du rapport poids/taille avaient montré que 53,5 % des
le dosage de l’uricémie et de la protéinurie des 24 heures,
patientes étaient obèses. La majorité des patientes avait un faible
niveau de revenu (81,8 %) et résidait dans la banlieue de Dakar l’exploration de la fonction hépatique n’était pas systématique.
(84 %).
Traitement médical et évolution au cours de la grossesse
Données cliniques Traitement médical
Sur le plan obstétrical, parmi les 79 patientes qui avaient une gros- Dans le contexte de l’urgence, les antihypertenseurs injec-
sesse antérieure, 69 présentaient des antécédents obstétricaux tables étaient les plus utilisés en première intention (129
pathologiques (87,3 %), notamment à type d’avortement (30 cas), patientes). Il s’agissait notamment des inhibiteurs calciques
de mort fœtale in utero (22 cas), de prééclampsie (16 cas). Les comme la nicardipine et la nifédipine (90 cas) et des antihyper-
patientes avaient bénéficié de plusieurs consultations prénatales tenseurs centraux comme la clonidine (39 cas). Parmi les anti-
(CPN) dans 133 cas (83,6 %) ; le nombre moyen de CPN était de hypertenseurs administrés par voie orale, l’alphaméthyldopa
2, avec des extrêmes de 1 (16,4%) et 6 (1,3 %). était la plus prescrite (79,9 %), le plus souvent en relais des
L’hypertension artérielle était découverte pour la première fois le hypertenseurs injectables. En cas de survenue d’une éclampsie,
plus souvent entre la vingtième et la vingt-huitième semaine en plus des antihypertenseurs injectables, les patientes étaient
d’aménorrhée (46,5 %), parfois entre la vingt-neuvième et la traitées avec des anti-convulsivants à type de diazépam et/ou
trente-sixième semaine (44,9 %) et plus rarement après la trente- de sulfate de magnésium. Les diurétiques ont été utilisés chez
sixième semaine (8,6 %). 6 patientes dans le traitement de l’œdème aigu du poumon, de
Au décours du diagnostic fait dans les structures de niveau I ou II, l’anurie au cours de l’hématome rétroplacentaire ou de l’insuf-
8 patientes étaient référées directement et 90 patientes avaient fisance cardiaque globale.
bénéficié d’un suivi en ambulatoire au début ; parmi elles, 61
n’avaient pas eu de traitement et 29 (18,2 %) avaient bénéficié Complications pergravidiques
d’un traitement antihypertenseur. L’évolution était émaillée de complications maternelles dans
En définitive, 98 patientes (61,6 %) ont été référées, en revanche, 43 cas (27 %), elles étaient représentées par l’éclampsie dans
61 patientes (38,4 %) avaient consulté d’elles-mêmes devant 26 cas (16,4 %), l’hématome rétroplacentaire (HRP) dans 12
l’apparition ou l’aggravation d’une symptomatologie fonction- cas (7,5 %) dont 6 ont développé un début de coagulopathie et
nelle. Dans 90,6 % des cas, au moment de l’admission au niveau 4 cas d’œdème aigu du poumon (2,5 %), 1 cas de HELLP syn-
du CHU, la grossesse était au troisième trimestre, avec en majo- drome. Les principales complications fœtales étaient représen-
rité un terme théorique compris entre 28 et 36 SA (79,9 %) et des tées par une mort fœtale tardive dans 56 cas soit 35% (dont 6

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Tableau II. Caractéristiques des nouveau-nés de mères ayant une – accouchement par césarienne : 102 (64,1 %), les principales
prééclampsie au CHU de Dakar en 2001-2002. indications étaient en rapport avec les complications maternelles
Caractéristiques Fréquence (%) (28,4 %) et la souffrance fœtale (33,3 %), l’intervention était
Nouveau-nés vivants Mort-nés réalisée en urgence dans 74 cas ou de manière prophylactique
Âge gestationnel dans 28 cas ;
≤ 36 41,8 95,2 – accouchement naturel : 53 cas (33,7 %) ;
≥ 37 SA 58,2 4,8 – accouchement par forceps : 2 cas (1,3 %).
Apgar naissance Les accouchements ont donné lieu à l’expulsion de 63 mort-nés à
<5 20,2 _ la naissance et de 99 nouveau-nés vivants. Le tableau II résume
5–7 38,3 _ les principales caractéristiques de ces nouveau-nés en ce qui
≥8 41,5 _ concerne l’âge gestationnel, l’Apgar et le poids à la naissance. Les
Poids naissance (g) mort-nés concernaient en majorité des grossesses non à terme
≤ 1500 5 60,3 (95 %) avec des fœtus de poids inférieur le plus souvent à 1500g
1 501-2 499 36,4 31,7 (60 %). En revanche, les nouveau-nés vivants étaient issus de
≥ 2 500 58,6 8 grossesses à terme (58 %) avec un poids de naissance supérieur à
1500 g (97,8 %).

Tableau III. Relations brutes avec la morbidité maternelle liée à la prééclampsie (n = 47). Évolution post-partum
Facteurs étudiés Prévalence (%) OR brut IC à 95 % p Pour 158 patientes, la tension artérielle s’était
normalisée en moyenne 8 jours après l’accou-
Primigestité 76,6 3,5 1,6-7,4 χ2 = 10,6 chement. Dans 118 cas (74,7 %), cette normali-
p < 10-3 sation s’est effectuée sous traitement antihyper-
Tension artérielle tenseur qui a été arrêté progressivement, en
diastolique à l’entrée revanche, dans 40 cas (25,3 %) aucun traite-
> 110 mmHg 74,5 3 1,4-6,3 χ2 = 8,5 ment n’a été nécessaire.
p = 10-3 Une patiente a développé une hypertension
Terme de la grossesse artérielle persistante au-delà du troisième mois
< 34 semaines 63,8 2,2 1,2-4,4 χ2 = 4,9 dans le post-partum. Une morbidité dans le
p = 0,03 post-partum était notée dans 17 cas (6,3 %) ;
OR : odds ratio ; IC : intervalle de confiance ; p : degré de signification. elle se répartissait de la manière suivante : ané-
mie (9 cas), éclampsie du post-partum (2 cas),
anurie par insuffisance rénale (2 cas), infection
Tableau IV. Relations brutes avec la mortalité périnatale liée à la prééclampsie (n = 76).
postopératoire à type de suppuration pariétale
Facteurs étudiés Prévalence (%) OR brut IC à 95 % p (4 cas). Toutes ces complications ont évolué
favorablement, aucun décès maternel n’a été
Complications 39,5 2,6 1,3-5,2 χ2 = 7,6 enregistré.
maternelles p = 10-2 Chez les nouveau-nés, après un suivi de trois
Âge gestationnel mois des 99 nouveau-nés vivants, 86 étaient
< 34 semaines 71 5,6 3-10,6 χ2 = 26,8 vivants et 13 étaient décédés en période néona-
p < 10-6 tale. Les principales causes de décès néonatal
Tension artérielle étaient les suivantes : la prématurité (6 cas),
diastolique à l’entrée l’apnée secondaire (3 cas) et la souffrance néo-
> 110 mmHg 39,5 0,7 0,3-0,7 χ2 = 0,95 natale (4 cas). Le cumul des mort-nés et de la
p = 0,3 mortalité néonatale donnait une mortalité péri-
OR : odds ratio ; IC : intervalle de confiance ; p : degré de signification. natale globale de 76 cas (470 pour 1000 nais-
sances vivantes).
étaient en rapport avec un HRP), un retard de croissance intra-
utérin dans 24 cas (15,1 %). Deux patientes avaient fait un Étude analytique
avortement tardif (1,3 %). Facteurs pronostiques maternels
Traitement obstétrical Le tableau III présente les principaux facteurs associés à la surve-
Le travail s’était installé spontanément chez 45 patientes (28,3 %) nue d’une morbidité maternelle liée à la prééclampsie dans le
alors que dans 39 cas (24,5 %) nous avons procédé au déclenche- cadre d’une analyse univariée. L’évaluation du pronostic maternel
ment artificiel du travail. Les indications du déclenchement du en fonction de l’âge gestationnel de survenue de la prééclampsie
travail étaient représentées par la mort fœtale in utero (35 cas) et (avant 34 SA, entre 35 et 37 SA et après 37 SA) a montré que la
l’hématome rétroplacentaire (4 cas). précocité de survenue avant 34 SA était un facteur de risque, mais
Les modes d’accouchement étaient les suivantes pour les le degré de signification de cette association était relativement
157 patientes concernées : faible (p = 0,03). Le facteur de risque maternel le plus important

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était représenté par l’existence d’une pression artérielle diasto- plutôt le développement de la première grossesse qui doit être
lique à l’entrée supérieure à 110 mmHg (p < 10-3). L’analyse a plus incriminé (24, 25). La prédominance des primigestes dans
montré également que des facteurs tels que le nombre de consul- notre série est conforme aux données de la littérature qui
tations prénatales, les antécédents, l’existence de complications considèrent ce facteur de risque comme probablement l’un des
fœtales ne semblent pas influer sur la survenue de complications les plus importants. Les multipares (25 % de nos patientes)
maternelles. sont en générale deux fois moins nombreuses ; chez elles, le
principal facteur de risque associé reconnu est représenté par
Facteurs pronostiques périnatals l’existence d’un antécédent de prééclampsie, comme cela est
L’analyse montre une différence statistiquement significative (p < noté chez 41 % de nos patientes multipares (2, 8-10, 15, 26).
10-8) entre les mort-nés et les nouveau-nés vivants en ce qui L’existence d’une écrasante majorité de femmes ménagères
concerne le poids (les nouveau-nés pesant moins de 1500 g repré- dans notre série coïncide tout simplement avec le bassin de
sentaient 60,3 % des mort-nés contre 2,2 % des nouveau-nés population desservi par la CGO ; nous ne pouvons par consé-
vivants) et l’âge gestationnel (les prématurés représentaient quent en déduire aucune conclusion valable. Le rôle joué par
95,2% des mort-nés contre 41,8 % des nouveau-nés vivants). Les les facteurs socioprofessionnels dans la survenue de la pré-
principaux facteurs associés à la mortalité périnatale dans la pré- éclampsie est d’ailleurs très controversé. Certains auteurs leurs
éclampsie sont mentionnés dans le tableau IV. L’analyse du pro- accordent un rôle important (2, 26) tandis que pour d’autres,
nostic périnatal en fonction de l’âge gestationnel (avant 34 SA, les différences entre les catégories socioprofessionnelles sont
entre 35 et 37 SA et après 37 SA) a montré que le risque était plus minimes et les catégories dites défavorisées ne sont pas forcé-
important avant 34 SA avec une association très significative (p < ment plus exposées que les autres (20, 21).
10-6). Les autres facteurs retrouvés étaient essentiellement repré- Notre étude révèle deux insuffisances majeures au niveau de la
sentés par les complications maternelles (éclampsie, hématome prise en charge préhospitalière :
rétroplacentaire [p = 10-2]). En revanche, on ne notait pas de liai- – l’absence de dépistage dés le début de la grossesse de
son significative entre la mortalité périnatale et la valeur de la 43 patientes (27 %) à haut risque, car présentant des antécédents
pression artérielle diastolique à l’entrée (p = 0,3). de prééclampsie, d’hématome rétroplacentaire et de mort fœtale in
utero ou porteuses d’une grossesse gémellaire ;
DISCUSSION – l’attitude thérapeutique généralement inadaptée après la décou-
verte de l’hypertension artérielle. Vu les risques maternels et
Épidémiologie fœtaux, ces patientes devaient être référées et hospitalisées aussi-
Le taux de 1,4 % retrouvée dans notre série est certainement sous- tôt après le diagnostic, même si certains auteurs préconisent dans
estimée par rapport à la prévalence globale de la prééclampsie qui les formes modérées une surveillance ambulatoire (27). Mais les
est chiffrée entre 3 et 5 % des grossesses dans le monde, avec une contraintes de cette surveillance et le risque imprévisible d’évolu-
incidence qui serait nettement plus élevée dans les pays en déve- tion vers la prééclampsie sévère, estimé entre 20 et 30 % des cas
loppement (1, 2, 8-10,15-17). En Europe et aux États-Unis, la pré- (28), nous amènent à déconseiller cette attitude.
valence serait comprise entre 0,7 et 1,5 % selon les auteurs (3, 18-
20) ; elle serait en baisse dans ces pays par rapport aux taux Aspects pronostiques
enregistrés il y a une vingtaine d’années (21). En Afrique noire, En ce qui concerne l’hypertension artérielle, les formes d’appari-
d’une manière générale cette prévalence est mal évaluée ; on ne tion tardive après la vingt-neuvième semaine ont été les plus fré-
dispose que de statistiques hospitalières avec des taux variant de quentes (80,6 %), conformément aux données classiques qui font
2,8 à 6,1 % des accouchements (9, 10, 22). En France, notamment de la prééclampsie une pathologie élective du troisième trimestre
en région parisienne, deux études prospectives utilisant les mêmes de la grossesse (2, 8).
critères de définition que nous, rapportent une fréquence située Les formes précoces quant à elles concernent le plus souvent des
entre 1,1 et 1,5 % des grossesses (18, 23). En Asie, les taux rap- patientes à haut risque (26). En effet, parmi nos 16 patientes ayant
portés par une étude collaborative de l’Organisation mondiale de des antécédents de prééclampsie, 14 (87,5 %) avaient développé
la santé varient entre 1,5 et 8,3 % des gestantes (17). une prééclampsie précoce. La nette prédominance des formes
Nous n’avons pas observé dans notre série la fréquence habi- sévères dans notre série (88,7 %) contraste avec le caractère habi-
tuellement élevée chez les patientes âgées de moins de 18 ans, tuellement modéré de l’hypertension artérielle dans la prééclamp-
alors qu’il s’agit d’une donnée classique de la littérature (1, 4, sie (1, 4, 8, 15, 28). Cela pourrait s’expliquer dans notre expé-
8,16, 21). Nous constatons plutôt une distribution en double rience par un biais de recrutement lié au fait que les patientes que
bosse avec un pic autour de 25 ans et un second autour de 35 ans ; nous recevons sont généralement référées à cause d’une aggrava-
cette distribution n’est plus actuellement observée dans les tion de leur état.
pays développés (2). Le jeune âge est d’ailleurs de plus en plus Les complications maternelles retrouvées dans notre série sont
remis en cause comme étant un facteur de risque déterminant. comparables à celles généralement décrites dans la littérature (2-4,
En effet, il correspondrait tout simplement à l’âge habituel au 15). Leur fréquence élevée dans notre série (27 %) est également
moment de la première grossesse (2) ; dans notre série, toutes retrouvée dans d’autres travaux africains (8-10, 29), alors que
les patientes âgées de moins de 29 ans étaient des primigestes. dans les pays développés, ces complications sont relativement
Le rôle accordé à une certaine intolérance immunitaire mater- plus rares (11, 15, 30). Il s’agit le plus souvent de l’éclampsie
nelle dans la genèse de la prééclampsie suggère que ce soit (16,4 % de nos patientes et 60,5 % des complications) et de

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l’hématome rétroplacentaire (7,5 % des patientes et 28 % des com- au-dessous de 130 mmHg pour la systolique et 85 mmHg pour la
plications). Ces deux pathologies occupent d’ailleurs une place diastolique (2, 15) et de procéder par paliers, car un traitement
importante dans notre pratique obstétricale avec une incidence de trop agressif expose à des complications maternelles et surtout à
1 000 pour 100 000 naissances pour l’éclampsie (29) et de 2970 une mort fœtale in utero rapide.
pour 100 000 naissances pour l’hématome rétroplacentaire (31). En ce qui concerne les molécules utilisées, nos choix thérapeu-
À titre comparatif, dans les pays développés, l’éclampsie com- tiques sont comparables à ceux habituellement prescrits dans la
plique en moyenne 1 à 5 % des prééclampsies, soit une incidence littérature (1-3, 6, 8, 15). Les antihypertenseurs d’action centrale
de 25 à 50 pour 100 000 naissances tandis que l’hématome rétro- comme l’alphaméthyldopa et la clonidine sont les plus utilisés
placentaire complique 3 à 5 % des prééclampsies (15, 30). En ce (80% de nos patientes). Ces deux produits bénéficient d’un recul
qui concerne le HELLP syndrome, la faible incidence rencontrée assez important depuis leur avènement ; leur efficacité et leur
dans notre série (0,6 %) contraste avec la sévérité des cas pris en innocuité sont prouvées et ils sont également dénués d’effets à
charge (88 %). Elle est certainement sous-évaluée, car les données long terme sur les enfants (39).
de la littérature estiment sa fréquence entre 4 et 12 % des pré- À l’instar de ce qui est observé en France et dans d’autres pays
éclampsies sévères (2, 15, 32, 33). francophones (1-3, 15, 40), les inhibiteurs calciques sont de plus
L’analyse des facteurs de risque de complications chez nos en plus utilisés dans notre pratique (56,5 % de nos patientes en ont
patientes montre qu’elles sont plus fréquemment associées à la pri- bénéficié). Or leur recul est insuffisant et il n’existe pas à l’heure
migestité, à la sévérité de l’hypertension artérielle et à la précocité actuelle d’études contrôlées prouvant avec certitude leur absence
de survenue de la prééclampsie. Le pronostic périnatal de la pré- de tératogénicité et leur conférant un niveau de preuve suffisant et
éclampsie est réputé aussi très péjoratif à cause de la fréquence de documenté. En outre, leur action tocolytique actuellement prou-
la mort in utero (5 à 10 %) et l’hypotrophie fœtale (15 à 20 %) (1, vée (41) peut être utile en cas de menace d’accouchement préma-
2, 15, 30). Notre étude n’échappe pas à cette règle avec des taux de turé associé à la prééclampsie, mais cette action peut au contraire
mortalité périnatale de 470 pour 1000 et d’hypotrophie fœtale de être inopportune lorsqu’on envisage une terminaison rapide de la
15 %. Cette surmortalité, également notée dans nos travaux anté- grossesse par voie basse avant le terme.
rieurs, est surtout liée à la fréquence de complications maternelles Quant à l’hydralazine, il s’agit d’une molécule également effi-
très fœticides comme l’éclampsie et l’hématome rétroplacentaire. cace, que nous utilisions largement il y a une quinzaine d’années,
L’analyse des facteurs de risque de mortalité périnatale montre mais nous l’avons progressivement abandonné à cause surtout de
qu’elle est le plus souvent associée à la prématurité, à l’hypotro- sa tolérance clinique qui est médiocre. Pour ce qui est des alpha-
phie fœtale et à l’existence de complications maternelles. Ces fac- bloquants comme la prazosine qui est la molécule de référence
teurs de risque sont retrouvés dans la littérature. En revanche, le aux États-Unis (2) et les bêtabloquants, nous n’en avons pas une
niveau de la pression artérielle diastolique à l’entrée n’est pas cor- grande expérience. Concernant le sulfate de magnésie, nous réser-
rélé significativement avec la mortalité périnatale, conformément vons encore son utilisation au traitement de la prééclampsie (29),
au constat fait par d’autres auteurs (2-4, 9, 10). même si actuellement l’évidence scientifique découlant de publi-
cations récentes est suffisante pour préconiser son administration
Aspects thérapeutiques à des patientes développant une prééclampsie sévère en vue de
La prééclampsie est une maladie pour laquelle se sont succédé prévenir la crise d’éclampsie (3, 15, 42-44).
beaucoup de “vérités” éphémères et parfois contradictoires ; les Sur le plan obstétrical, la décision d’interrompre la grossesse est un
aspects les plus controversées concernent certainement l’opportu- compromis qui n’est pas toujours facile à trouver, car elle doit tenir
nité et les modalités du traitement antihypertenseur (1, 2, 8, 15). compte du risque maternel et fœtal lié à la prolongation de la gros-
Si l’on considère les données physiopathologiques, on peut sesse et du risque néonatal lié à la prématurité. Si la prééclampsie
émettre un doute sur l’effet bénéfique des antihypertenseurs sur le est modérée, on préconise généralement de surveiller la grossesse
fonctionnement placentaire et la croissance fœtale. Ce doute est jusqu’à un terme de 37 semaines d’aménorrhée et de programmer
renforcé par les résultats de deux méta-analyses (34, 35) qui ont l’accouchement de préférence par voie basse ou au besoin par
montré que dans l’hypertension artérielle gravidique modérée, le césarienne selon la nature de la présentation, le score de Bishop et
traitement médical n’a pas d’effet sur le pronostic de la grossesse. le caractère cicatriciel on non de l’utérus. En revanche, dans la pré-
Le seul bénéfice apporté serait la réduction du risque d’évolution éclampsie sévère, l’objectif est d’atteindre 34 semaines d’aménor-
vers l’hypertension artérielle sévère (2, 28, 34-38). Cependant, rhée pour procéder à une extraction de préférence par césarienne,
dans les hypertensions sévères, il existe un consensus sur l’utilité car au-delà l’expectative n’est pas justifiée (7, 8, 15, 30, 45). Notre
du traitement antihypertenseur pour éviter des complications attitude obstétricale est apparemment très active avec un taux de
maternelles, même s’il n’existe pas d’études contrôlées pour des 65 % de césariennes ; ce taux est trois fois supérieure au taux
raisons éthiques évidentes (38). moyen de césariennes enregistrées dans notre service (46). Mais
L’analyse a posteriori de nos dossiers révèle que les objectifs ten- cette impression doit être relativisée, car la césarienne n’était pas
sionnels ne sont pas toujours clairement définis au départ, la ten- toujours directement motivée par la pré-éclampsie et lorsque
dance générale étant de considérer la normalisation de la tension c’était le cas, la décision opératoire était souvent posée tardivement
artérielle comme l’obtention d’une pression artérielle systolique et en urgence pour un sauvetage maternel et/ou fœtal.
inférieure ou égale à 120 mmHg et une pression artérielle diasto- Pour améliorer le pronostic, parallèlement à la meilleure codifica-
lique inférieure ou égale à 80 mmHg. Or, il existe un consensus tion des indications d’interruption de la grossesse, nous devons
sur la recommandation de ne pas abaisser les chiffres tensionnels développer la prévention primaire grâce à l’organisation d’un

12 La Lettre du Gynécologue - n° 301 - avril 2005


G Y N É C O V E N U E D ’ A I L L E U R S

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quente dans notre pratique, elle concerne une population à risque levels as early marker of preeclampsia. Am J Obstet Gynecol 2000;182: 595-8.
comparable à celle observée ailleurs en Afrique et dans les pays 24. Robillard P, Hulsey T, Penanin J et al. Association of pregnancy induced hyper-
développés. Dans notre contexte de faible couverture des besoins tension with duration of sexual cohabitation before conception. Lancet
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sanitaires de la mère et de l’enfant, son pronostic est encore très 25. Vinatier D, Prolongeau JF, Dufour P. Physiopathologie de la prééclampsie:
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deux stratégies : 28. Berton JR, O’Brien JM, Berganer MK et al. Mild hypertensive remote from term;
– réorganiser la prise en charge préhospitalière pour un meilleur progression and out come. Am J Obstet Gynecol 2001;184:979-83.
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