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2- Infidélité entre langage et vérité

S’il est vrai que dans bien des cas le langage et la pensée sont en parfaite harmonie et que le premier
actualise la seconde, il n’est pas aussi moins remarquable que souvent pour parler nous cherchons sans
immédiatement trouver le mot juste. On finit par avouer que les mots nous manquent.
Ainsi, le langage est parfois incapable de traduire fidèlement les grandes émotions. Dans ces états,
nous restons muets. Tel la mort d’un proche, les échecs, les miracles, les réussites…). Henri Bergson
l’avait si bien perçu : « nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent » Essais sur
les données immédiates de la conscience. Dans son ouvrage Le rire il se veut encore plus claire :
« le plus souvent, nous n’apercevons de notre état d’âme que son déploiement extérieur, nous ne
saisissons de nos sentiments que leurs aspects impersonnels ». De telles affirmations sont de nature à
nous dire que le langage ne peut pas tout traduire de façon exacte. Les cas des grandes douleurs les
mots sont insuffisants pour dire ce que l’on ressent. Les grandes douleurs sont muettes dit-on. Dans
le cas des lapsus également le langage se fourvoie quand il dit autre chose que ce que nous voulions
dire. Wittgenstein (1889-1951) in Tractatus logico-philosophicus déclare que « le langage travesti
la pensée ». En un mot le langage trahit la pensée.
Au-delà de ces idées, il urge de souligner que même si par le langage l’homme a la
possibilité de tout dire, devant certains cas il n’en a pas le droit. Autrement dit on peut tout dire mais
on ne doit pas tout dire. Devant certaines situations très sensibles, se taire est mieux que parler.
Prenons l’exemple de la déontologie médicale qui exige le silence ou le retenu du médecin devant les
situations délicates. C’est ce qui se nomme le secret professionnel. A côté de cela il y a les secrets
d’Etat, les secrets de famille qu’il ne faut sous aucun prétexte dévoiler au risque de voir l’Etat ou la
famille sombrer dans le chaos total.

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