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Que devient notre pensée quand on ne trouve pas les mots pour la dire 

Il nous est demandé que devient la pensée quand on ne trouve pas les mots pour la dire.

La pensée est comme le présente Descartes la caractéristique de l’homme avec son cogito. La
langage et plus particulièrement les mots est une faculté propre à l’homme. L’animal lui ne fait que
communiquer.

La pensée peut apparaître comme préalable aux mots pour la dire. Tel semble être le cas quand on
s’interroge sur ce que devient la pensée avant d’être des mots.

Toutefois les mots doivent être trouvés pour traduire la pensée.

La question ici soulevée est donc de savoir ce que devient la pensée quand on ne trouve pas les mots
pour la dire.

Nous verrons dans un premier temps  que notre pensée quand on ne trouve pas les mots pour la dire
ne devient rien ou tombe sans cesse dans l’oubli (1)

Quand on ne trouve pas les mots pour la dire c’est peut-être que la pensée n’est pas assez construite
(2).

La pensée peut par ailleurs devenir de sentiments voire révélateur de sa pensée inconsciente (3)

Nous pouvons en premier lieu considérer que notre pensée quand on ne trouve pas les mots
pour la dire ne devient rien ou tombe sans cesse dans l’oubli.

Si on considère que les mots servent de repères pour que nous puissions nous rappeler notre propre
pensée ; alors sans le langage qui permet de le fixer, notre pensée tomberait sans cesse dans l’oubli
au moment même où elle apparaitrait. Sans cela les pensées n’auraient pas de forme stable ; les
mots permettent donc de donner une forme fixe à la pensée. C’est ce que met en avant le
philosophe anglais Thomas Hobbes

Par ailleurs pour Emile Benveriste dans son ouvrage de 1966 « Problèmes de linguistiques générale »
si la pensée ne devient pas langage donc mot elle n’est rien : « La pensée se réduit sinon à rien
exactement à rien ».

Nous pouvons en second lieu considérer que lorsqu’on ne trouve pas les mots pour dire la
pensée, la pensée existe est peut-être encore en cours de développement ou de finalisation.

Une pensée pour être mise en mots doit être précise.

Dans « l’art poétique » (1674) le poète Nicolas Boileau affirme que « ce que l’on conçoit bien
s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». Ainsi à toute pensée claire
correspondrait une transcription par les mots aisée et accessible. Inversement la confusion du
langage ne ferait que traduire la confusion de la pensée.
La même notion est encore plus clairement présentée par Emile Benveniste qui met en avant que les
mots sont toujours clairs et que c’est la pensée qui n’est pas assez précise.

Il peut ainsi arriver que l’on ait du mal à trouver les mots pour exprimer notre pensée de manière
satisfaisante. Notre cerveau traite des informations et des idées en continu, notre pensée est en
constante évolution et elle est influencée par de nombreux facteurs ; tels que nos émotions, nos
expériences, nos croyances, nos connaissances.

Dans ces cas, notre pensée continue d’exister et d’évoluer même si nous avons du mal à la verbaliser
immédiatement.

Il est possible que nous ayons des difficultés à trouver les mots adéquats car nous ne disposons pas
du vocabulaire nécessaire pour décrire une pensée de manière précise ; dans ce cas des recherches
peuvent suffire à trouver les mots.

Il est aussi des situation par exemple de stress également que la situation qui, ne nous permette pas
immédiatement de trouver les mots pour dire une pensée mais une courte concentration peut suffire
à trouver les bons mots.

Nous pouvons en troisième lieu considérer que la pensée reste sentiment voire révélateur de
la pensée inconsciente.

Les mots au vu de certaines situations peuvent être trop compliqués à dire car notre pensée
est trop complexe à dévoiler. Cela peut être le cas du sentiment amoureux.

Si la pensée s’exprime à travers des mots, certaines choses sont difficiles à exprimer  : c’est ce qu’on
appelle l’ineffable. C’est le cas dans le domaine des sentiments. C’est également le cas lorsque l’on
dit « qu’il n’y a pas de mots pour exprimer l’inconcevable ( un acte, une situation d’horreur extrême)

Henri Bergson s’est interrogé sur cette inadéquation possible entre les mots et la pensée qu’ils
devraient pouvoir exprimer. Pour lui la réalité est toujours singulière, unique alors que les mots sont
communs.

La pensée peut selon Freud ne pas être consciente car il existe une pensée inconsciente. Ainsi même
les moments où les mots semblent trahir notre pensée ; ce sont des révélateurs de notre pensée :
c’est le cas par exemple quand nous disons que nos mots ont dépassé nos pensées. Donc on ne
trouve pas les mots pour dire notre pensée mais les mots sont tout de même dits et révèlent alors
notre pensée. l’exemple des actes manqués que sont les lapsus en sont un exemple.

Conclusion

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