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Le langage

Dans un sens large, le langage désigne tout système de signes et de règles


permettant la communication ou l’expression.
Mais il est intéressant de distinguer langue, langage et parole.
- la langue désigne l’instrument de communication propre à une
communauté
- la parole désigne plutôt un acte individuel par lequel s’exerce la fonction
linguistique. (celle ci n’est pas nécessairement vocale)

Pour Saussure, le langage implique un signifiant (suite sonore ou visuelle) et


un signifié (image mentale réveillée par le signifiant). Mais ce signifiant et ce
signifié lorsqu’ils sont liés sont arbitraires puisqu’ils pourraient être différent de
ce qu’ils sont, ils ne sont donc pas naturellement rattaché aux choses
auxquelles ils font référence.

A l’inverse pour des philosophes comme Rousseau, le langage est naturel, lié
aux sens en tant qu’expression de notre humanité.
Dans Essai sur l’origine des langues, l’auteur y écrit que le langage est une
manière d’exprimer ses sentiments. Pour lui, il s’agit de la condition
nécessaire à la création du lien social car, naturellement l’être humain vaque à
ses occupations et n’a pas besoin d’autrui pour répondre à ses besoins. Il
serait donc absurde de penser qu’il invente le langage pour répondre à ses
besoins alors qu’il peut très bien y répondre seul.
Ainsi, alors que les besoins éloignent, c’est le langage qui rapproche.
C’est pour exprimer ses sentiments et créer du lien que le langage est né, et
non pour répondre à un besoin rationnel. Ainsi par le langage, l’Homme créer
du lien et commence à “faire société”. C’est pourquoi selon Rousseau, le
langage précéde originairement la société, il est en ce sens “la première
institution sociale”.

Selon Hegel, nous avons la possiblité de dire tout ce que nous pensons
(philosophie de l’esprit). Pour l’auteur, il n’y a pas de pensée sans langage.
Autrement dit, il n’y a pas d’une part une pensée pure subjective et intérieure
et d’une autre part une parole objective et extérieure. Nous ne pouvons
prendre conscience de nos pensées que lorsqu’elles sont formulées.
De fait, il semble que nous rencontrions parfois les limites du langage quand
nous cherchons à exprimer nos pensées. Pourtant, admettre que certaines
pensées ne peuvent êtres dites observe Hegel, c’est supposer que le langage
et la pensée sont extérieurs l’un à l’autre.
Le langage est alors nécessaire pour pouvoir penser puisque c’est par le
langage que la pensée advient véritablement, il n’y a pas de pensée
indépendante du langage.

A l’inverse pour Bergson,( les données immédiates de la conscience) le


langage peut parfois nous tromper même sur nos sensations.
En effet, les mots sont objectifs et impersonnels alors que nos sentiments sont
subjectifs et personnels. Ainsi, les mots ne permettraient pas d’exprimer la
singularité de nos pensées et vons alors mener à une compréhension vague
de ma parole.
Par exemple, lorsque je dis “je t’aime”, les mots utilisés sont objectifs car ils
sont incapables de refléter la réalité, l’intensité ou encore la particularité de
mon amour. Ou alors quand je dis que je suis en colère, la personne en face
de moi ne percçois pas vraiment MA colère puisque ma colère n’est pas SA
ma colère.
Le langage échoue alors à rendre la complexité des sentiments, la complexité
de ma pensée.

Pour Descartes (lettre à morus) il faut distinguer la communication et le


langage, ainsi seuls les hommes parlent car le langage suppose la pensée.
Selon lui, disposer du langage n’est pas une question de parole mais de
pensée. Par le langage nous manifestons nos pensées les plus diverses et les
plus complexes.
Le langage se caractérise par l’intention de signifier quelque chose, il suppose
donc la conscience. Guidés par leur instinct, les animaux par exemple sont
des êtres vivants doués de sensibilité et capables de manifester leur
émotions, mais comme ils ne pensent pas, ils sont incapables de parler.
On peut alors dire que le langage est la marque extérieure et visible de la
présence d’une pensée en nous.

Pour Merleau Ponty, le langage est à la fois naturel et conventionnel. Il est en


effet naturel à l’homme de parler mais on parle toujours dans une langue
apprise au contact des autres, et cette langue apprise contribue à façonner le
sens que les choses ont pour nous.

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