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Bilan de la Seconde Guerre mondiale


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Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Seconde Guerre mondiale fut le conflit militaire le plus meurtrier de l'histoire. Plus de 80
millions de personnes ont été tuées, ce qui représentait plus de 2,5 % de la population
mondiale à l'époque. Cet article tente de dresser un bilan humain et matériel de cette guerre.
Le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale est cependant discuté, certains spécialistes,
démographes, et historiens, avancent jusqu'à 85 millions de personnes tuées durant ce conflit,
car les données sur les pertes civiles sont souvent sous-évaluées, et il y a aussi le problème
des chiffres qui ne sont pas définitifs à propos des pertes de l'URSS, et de la Chine (militaires
et civils).

Bilan humain[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Pertes humaines pendant la Seconde Guerre mondiale, Survivant de la
Shoah, Conséquences de la Shoah et Camps de personnes déplacées en Europe après la
Seconde Guerre mondiale.
Comme le montre ce graphique, plus de la moitié des victimes furent des civils

En 1945, de nombreuses régions sont détruites en Europe et plusieurs millions de personnes


sont mortes ou blessées. Les combats de la Seconde Guerre mondiale n’ont épargné que les
pays neutres. Le bilan humain est catastrophique : entre 60 et 80 millions de morts, plusieurs
millions de blessés, 30 millions d’Européens déplacés1 en raison des changements de
frontières, surtout en Europe orientale2. Ce conflit fut le plus coûteux en vies humaines de
toute l'histoire de l'humanité. Environ 45 millions de civils sont morts et le nombre de
victimes civiles est supérieur à celui des victimes militaires. Parmi les victimes, 6 millions de
Juifs sont assassinés, ainsi que 220 000 tsiganes.

Pertes militaires en Europe[modifier | modifier le code]

Graphique représentant les pertes militaires en Europe selon le front de combat.

Au total, selon les estimations, environ 17 877 000 de militaires sont morts sur les champs de
bataille européens, dont 10 774 000 du côté des alliés et 7 103 000 du côté des forces de
l'Axe. Les tués de l’Armée rouge constituent 53 % du total des pertes militaires connues en
Europe, ceux de l'Allemagne 31 %, ceux du Royaume-Uni 1,8 %, ceux de la France 1,4 % et
ceux de l’armée américaine 1,3 %. Les pertes militaires de l’Union soviétique représentent
88 % du total des pertes alliées en Europe (Royaume-Uni 3 %, France 2,3 % et États-Unis
2,2 %). Le total des pertes militaires seules de l'Allemagne et de l'Union soviétique réunies
représentent 84 % du total de toutes les pertes militaires subies en Europe. Les pertes
militaires du conflit germano-soviétique seul sont de 13 876 400 soit 78 % du total des pertes
militaires subies en Europe [réf. nécessaire].

Pertes civiles[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Pertes humaines pendant la Seconde Guerre mondiale.


Articles connexes : Pertes humaines de la Pologne et Pertes humaines de l'Union soviétique.
Bilan matériel[modifier | modifier le code]
Article connexe : Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale.

Dresde en ruines (1945)

Les bombardements nazis et alliés ont provoqué d’importants dégâts matériels dans les villes :
Berlin et Varsovie sont presque complètement détruites. Le bombardement de Dresde du 13
février 1945 marque les esprits, on a annoncé des chiffres comme 135 000 morts3 après coups,
mais le bilan en 2008 fut révisé à 25 000 morts. Plusieurs quartiers de Londres et de
Rotterdam sont à reconstruire. Des millions de civils n’ont plus de logement et les sans abris
se comptent par millions. Autres villes martyres : Hiroshima, Nagasaki, Tokyo, Manille,
Hambourg, Stalingrad, Léningrad, Sébastopol, Kiev, Kharkov, Budapest.

Pour la France, le montant de la reconstruction s'élève à 4 milliards 900 millions de francs.


300 000 bâtiments d’habitation sont entièrement détruits4. Sont notamment détruites en
totalité ou en partie les villes de Brest, Caen, Épinal, Le Havre, Lorient, Saint-Dié-des-
Vosges, Saint-Nazaire, Saint-Lô, Évreux, Saint-Malo, Rouen.

Les infrastructures de transport et de production sont également endommagées : la mise hors


d'usage de milliers de routes, de ponts, de voies ferrées et de ports provoque l’isolement de
nombreux villages. L'URSS reste la plus touchée par les dégâts matériels5. En effet, près de 1
710 villes et plus de 70 000 villages, 32 000 entreprises industrielles, 100 000 fermes
collectives et étatiques, 4 700 000 maisons, 127 000 écoles, universités et bibliothèques
publiques ont été détruits. Dans l’ensemble, les pertes matérielles ont été estimées à 600
milliards d’euros6.

Concernant l'Europe, le pillage des ressources organisé par les nazis dans les pays occupés,
conjugué à la désorganisation des moyens de production, entraîne d’importantes pénuries ; le
rationnement est maintenu après la capitulation allemande du 8 mai 1945 (en France, 200 g de
pain par jour et moins de 200 g de viande par semaine). L’après-guerre est marqué par la
famine hollandaise de 1944. L’hiver rigoureux de 1946-1947 accentue les difficultés de
ravitaillement et rend encore plus difficile la vie quotidienne dans l’Europe du Nord-Ouest.
Le manque de charbon se fait durement ressentir car il représente le principal moyen de
chauffage. 100 millions d’Européens disposent de moins de 1500 calories par jour7. Selon
Alan S. Milward, la ration alimentaire moyenne des Allemands en 1946-1947 s’élève à 1800
calories par jour et par habitant8. Le Sous-secrétaire d'État américain aux affaires
économiques William Clayton (1880-1966), de retour d’Allemagne, alerte Washington, D.C.
et affirme que des « millions de personnes meurent lentement de faim »9.

France[modifier | modifier le code]


Sauf précision contraire, cette section de l'article a pour source : « La France contemporaine,
Tome III - Renouveau et solidarités », pages 24-26, publié en 1967 par L'union européenne
d'éditions, sous la direction de Pierre Longone, Roger Peltier et Joseph Barsalou.

La guerre n'a épargné aucune partie du territoire métropolitain. 74 départements


métropolitains sur 90 ont subi des dommages importants et plus de 20 % du capital
immobilier a été détruit. En 1945, près d'un million de ménages (sur un peu plus de 12,5
millions de ménages que comptait alors la France métropolitaine) se trouvent sans abri, des
villes entières ayant été rasées (Caen, Brest, Le Havre, etc.).

Quartier du centre ancien de Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en-Champagne) détruit


par les bombardements de la Luftwaffe en juin 1940.

2 100 000 bâtiments ont été endommagés en France métropolitaine pendant la guerre (contre
moins d'un million pendant la Première Guerre mondiale), dont 462 000 totalement détruits
(contre 368 000 pendant la Première Guerre mondiale). 20 % des destructions ont eu lieu
pendant la bataille de France en mai-juin 1940 (Dunkerque et Calais sont par exemple
détruites en majeure partie pendant ces quelques semaines de Blitzkrieg) ; 15 % des
destructions ont eu lieu de juin 1940 à juin 1944 (bombardements aériens des Alliés sur les
centres portuaires, ferroviaires et industriels de la France occupée) ; 65 % des destructions ont
eu lieu lors de la Libération de la France de juin 1944 à mai 1945.

Les destructions ont d'autre part touché beaucoup plus profondément le potentiel productif
français qu'au cours de la Première Guerre mondiale : les agglomérations urbaines, les
industries et les commerces ont été partout visés, ainsi que les nœuds de communications. La
Commission consultative des dommages et des réparations (CCDR) a évalué à 175 milliards
de francs 1938 la valeur des immeubles détruits (110 milliards de destructions immobilières et
65 milliards de destructions mobilières). Il faut ajouter à ces destructions les charges
préliminaires et accessoires de la reconstruction évaluées à 42 milliards : il est en effet
nécessaire de débarrasser de 10 millions de mines plus de 450 000 hectares de sol (près de
1 % de la superficie de la France métropolitaine). Il faut déblayer 70 millions de mètres cubes
de décombres et combler 80 millions de mètres cubes de tranchées et de trous de bombes. Les
réseaux de voirie et d'assainissement doivent en grande partie être reconstitués.
Bombardements alliés des ponts du chemin de fer de Paris à Rouen au franchissement de la
Seine sur l'ile aux Bœufs à Oissel, banlieue sud de Rouen, Normandie, en août 1944.

Voies de communication et moyens de transports sont en grande partie ruinés. En ce qui


concerne les chemins de fer, 3 700 km de voies, 3 400 000 m2 de bâtiments et 2 850 ouvrages
d'art ont été détruits. Les Allemands ont d'autre part prélevé 33 000 tonnes de rail et 800 000
traverses. 115 gares principales sur 300 sont détruites ainsi que 24 gares de triage. Plus de
20 % des locomotives, près de 65 % des wagons de marchandise et 42 % des voitures de
voyageurs ont disparu. Au total, les dommages subis par les chemins de fer sont évalués à 113
milliards de francs 1938.

Pour ce qui concerne les routes, 8 793 ponts routiers, 7 165 km de routes nationales et
50 000 km de routes départementales et vicinales sont hors d'état. 105 000 autobus, cars et
camions (40 % du parc d'avant-guerre) et 645 000 voitures particulières et camionnettes
(31 % du parc d'avant-guerre) ont été détruits.

Les transports maritimes ont durement souffert : 96 km de quais (79 % de la longueur totale
en 1939), 823 postes accessibles aux navires de haute mer (60 % du total) et 15 formes de
radoub sur 27 ont été détruits totalement. 59 % des engins de levage et de manutention ont été
détruits. 50 % des engins de radoub et de dragage ont été anéantis. La flotte commerciale ne
comprend plus que 890 000 tonneaux, soit le tiers de la flotte d'avant-guerre. Les pertes
atteignent 60 % pour les cargos et 77 % pour les pétroliers. Au total, les transports maritimes
ont subi un préjudice de plus de 32 milliards de francs 1938.

Les voies navigables sont quant à elles pour la plupart hors d'état de fonctionner : 88 % des
rivières et 83,5 % des canaux sont impraticables. 426 bateaux-citernes sur 489 et 288
remorqueurs sur 520 ont disparu.

Les communications sont aussi très atteintes : 68 % des immeubles administratifs, 77 % des
répéteurs télégraphiques, plus de 90 % des émetteurs de TSF et 75 % des pylônes de TSF ont
été détruits.

L'industrie et le commerce ont subi des dommages évalués à 265 milliards de francs 1938.
153 milliards de spoliations entrent dans cette évaluation. Les Allemands ont en effet prélevé
des matières premières (60 % des textiles, 55 % des cuirs, 62 % du bois d’œuvre notamment),
des produits finis et du matériel industriel.
Les usines d'armement, la construction aéronautique, l'industrie automobile (les grandes
presses ont été enlevées, les usines Peugeot complètement déménagées), les industries
chimiques (caoutchouc et acide sulfurique notamment), les entreprises de travaux publics, les
chantiers navals, les mines et l'énergie électrique sont très gravement touchés, par les
destructions comme par le prélèvement de matériel.

L'agriculture a aussi subi de nombreux dommages. 135 000 bâtiments agricoles sont détruits,
410 000 endommagés. Les terres ont été bouleversées par les bombardements, les mines, les
constructions d'ouvrages militaires et le passage des armées. 13 920 hectares sont inondés par
l'eau douce, 11 200 par l'eau salée. À cela s'ajoutent les prélèvements par l'occupant allemand
de 1940 à 1944 : 890 000 tonnes de viande (plus de 16 % des ressources françaises), cinq
millions de tonnes de céréales (11 % des ressources en blé et 20 % des ressources en avoine),
plus de 26 millions d'hectolitres de lait (7 % des ressources) ont pris le chemin de
l'Allemagne. La moitié des porcins, un tiers des chevaux, un tiers des ovins, un septième des
bovins ont en outre disparu depuis 1939.

Japon[modifier | modifier le code]

Hiroshima après l'explosion d'une bombe atomique le 6 août 1945.

À l’été 1945, l’USAAF a effectué une des plus intenses campagnes de destruction de centres
urbains de l’histoire mondiale. 68 villes japonaises ont été bombardées, et toutes ont été
partiellement ou intégralement détruites. On estime à 1,7 million le nombre de personnes
sans-abris, à 300 000 le nombre de tués, et à 750 000 le nombre de blessés. 66 de ces villes
ont été attaquées avec des bombes conventionnelles, deux avec des bombes atomiques10.

Bilan psychologique[modifier | modifier le code]


Article connexe : Plus jamais ça.

Les familles des victimes sont toujours sous le choc de cette guerre très meurtrière. De plus,
les personnes qui ont survécu aux camps de concentration ont énormément de difficultés à
vivre comme avant. Les souvenirs qui les hantent jours et nuits sont traumatisants. Enfin,
l'arme atomique, qui a montré ses capacités destructrices à Hiroshima et à Nagasaki, les 6 et 9
août 1945, a marqué les esprits du monde entier, par le nouveau type de conflit qu'elle
symbolise. Ainsi pour eux, comme l'a écrit l'écrivain Albert Camus dans un éditorial de
Combat, « la paix est le seul combat qui vaille d'être mené »11.

Situation économique en Europe[modifier | modifier le


code]
En 1947, les niveaux de production demeurent inférieurs à ceux d’avant guerre : la production
agricole atteint 83 % de celle de 1938, la production industrielle 88 % et les exportations
59 %12. Cette situation s'explique par le manque de main d'œuvre, par la faible productivité du
travail à cause de la sous-nutrition, par les pillages13, les bombardements, les sabotages qui ont
affecté l'appareil de production. D'une manière générale, l'économie des pays d'Europe
orientale est plus affectée que celle des pays de l'Ouest, car l'occupation nazie y fut plus dure
et la tactique de la terre brûlée fut appliquée en URSS.

Après 1945, les gouvernements et les entrepreneurs doivent reconvertir les usines de guerre
pour les besoins de la consommation et de l'équipement. En France, le manque de charbon
paralyse la sidérurgie14. En Allemagne, le manque de matières premières, de main d'œuvre,
l'absence d'une administration nationale et la limite des transports provoquent une situation
dramatique. Le surpeuplement et le marché noir menacent l'équilibre du pays.

Pour financer l’effort de guerre, les gouvernements européens se sont endettés. Les États-Unis
avaient prêté 4,33 milliards de dollars américains à la Grande-Bretagne en 1945 tandis que le
Canada lui avait alloué 1,19 milliard de dollars américains en 1946, avec un taux d'intérêt
annuel de 2 %15. L’Allemagne doit verser 20 milliards de dollars à l’URSS à titre de
réparation16.

Les échanges commerciaux sont restreints à cause des bombardements et de la destruction des
marines marchandes. La balance commerciale de nombreux pays européens est déficitaire. Le
chômage et le rationnement poussent les travailleurs à faire grève. Un contexte social difficile
s'installe, favorable à l’agitation et à la progression du communisme. En raison des pénuries
qui affectent l'Europe, celle-ci dépend des importations, en particulier venant des États-Unis.

Partout, l'inflation fragilise les monnaies européennes. En France, le Régime de Vichy avait
mis en place une énorme masse monétaire sans contrepartie dans la production. Cela entraîna
le pays dans la spirale sans fin de l'inflation. La livre sterling a perdu de son importance face
au dollar américain. En Allemagne, la cigarette blonde américaine fait figure d'étalon
monétaire17.

Bilan par pays[modifier | modifier le code]


Allemagne[modifier | modifier le code]
La partition de l'Allemagne par les vainqueurs de la guerre.
Articles détaillés : Histoire de l'Allemagne depuis 1945 et Occupation de l'Allemagne après la
Seconde Guerre mondiale.

Les Allemands parlent souvent de l'année 1945 comme de la « Stunde Null » (« l'heure zéro »)
pour décrire l'effondrement de leur pays. Le fameux film de Rossellini Allemagne année
zéro18 montre de nombreuses régions d’Allemagne devenues des champs de ruines avec des
carcasses d’immeubles calcinés et une population affamée et hébétée à la recherche de sa
nourriture quotidienne19.

La conférence de Potsdam marque la séparation de l'Allemagne en quatre zones distinctes,


sous la surveillance des puissances occupantes : Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni
et France. Le territoire allemand est grandement amputé : il diminue de 24 % par rapport à
1937. Il ne couvre plus que 357 000 km2. Les forces soviétiques, commencent dès leur arrivée
à démonter des usines et à piller la zone qui leur a été attribuée, bien qu'aucun accord n'ait été
conclu sur les réparations de guerre dues par l'Allemagne et leurs modalités de
recouvrement20. Elles entendent en effet faire payer aux Allemands les destructions causées à
l'économie soviétique pendant l'offensive nazie. Après avoir transféré 40 % de l’industrie, les
Soviétiques transforment au moins 200 entreprises en "sociétés soviétiques par actions"
(SAG). Elles contrôlent aussi directement, et à leur seul profit, une bonne part des sources
d’énergie et de l’industrie lourde de leur secteur21. À partir de 1948, les grandes propriétés
sont partagées, les opposants politiques internés et la liberté d’expression supprimée dans les
médias. Cependant, Staline ne cherche pas dans un premier temps la partition du pays. Il
espère en effet pouvoir bénéficier de l'exploitation du charbon de la Ruhr20. La création de la
RDA, en 1949 ne confère qu'une souveraineté fictive au nouvel État22.

Du côté des alliés occidentaux, l’Allemagne reste un danger. L'éradication du national-


socialisme est une préoccupation forte contrebalancée par la peur du communisme. Une ligne
libérale est imposée, symbolisée par l’adoption des trois couleurs nationales et l’abandon du
drapeau impérial. La dénazification est menée progressivement et inégalement. Les lois et les
organisations nazies ne sont supprimées qu’au début de l’automne 1945. Dans la partie
occupée par les Américains et leurs alliés, des listes de personnalités non compromises avec le
nazisme sont établies. Elles reprennent des responsabilités locales.

États-Unis[modifier | modifier le code]


Bilan géopolitique et stratégique[modifier | modifier le code]

En 1945, les États-Unis font figure de vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale aux côtés
des autres Alliés. La puissance américaine sort renforcée du conflit planétaire. Les soldats
américains bénéficient d'une image positive en Europe de l’Ouest23

L'après-guerre est marquée par la dégradation des relations avec l'URSS. Avec la disparition
de l'ennemi commun (l'Axe), la Grande Alliance se disloque. Truman ordonne la
démobilisation générale : les troupes américaines passent de 11 à 1,5 million d’hommes24 ; le
retour des soldats est facilité par l'application du GI Bill of Rights (juin 1944) qui permet à des
centaines de milliers de jeunes militaires d'intégrer l'université et d'acquérir un logement grâce
à des taux préférentiels et des emprunts garantis25. Pourtant les États-Unis tirent les leçons de
l'après Première Guerre mondiale et décident de rompre avec l'isolationnisme26 : c'est à San
Francisco qu'est signée la Charte des Nations unies, acte fondateur de l'ONU.
L'expansionnisme soviétique et les débuts de la guerre froide les entraînent à se poser comme
les leaders du monde libre (doctrine Truman en 1947).

Bilan politique[modifier | modifier le code]

Avec la guerre, l'État fédéral a continué d'intervenir dans l'économie nationale. Le président
Roosevelt a poursuivi l'interventionnisme étatique qu'il avait engagé pour combattre les effets
de la Grande Dépression avec le New Deal. Harry Truman eut la charge de finir la guerre,
étant donné la mort de Roosevelt en cours de mandat en avril 1945. Il lança les deux bombes
atomiques pour obtenir la capitulation du Japon. Il tenta d'appliquer le Fair Deal, un ensemble
de réformes économiques et sociales dont les principes s'inscrivaient dans la continuité du
New Deal de son prédécesseur : assurer le plein-emploi, augmenter le salaire minimum,
soutenir les tarifs agricoles27, renforcer le système de sécurité sociale, améliorer l'habitat et
mettre en œuvre de grands travaux. Cette politique se heurta au Congrès dominé par les
Républicains dès 1945.

Bilan démographique et social[modifier | modifier le code]

Ouvrière-tourneuse dans l'usine de la Consolidated Aircraft, à Fort Worth, Texas

Les pertes humaines américaines sont moins importantes que celles d'autres pays
belligérants : 292 000 morts dans les combats de la Seconde Guerre mondiale, 114 000 pour
d’autres causes28. En 1945, la population s'élève à 140 millions d'habitants29. La guerre a fait
baisser le chômage par la mobilisation de millions d'Américains et a sorti le pays de la Grande
Dépression.
Cependant, l'inflation provoque d'importantes grèves en 1946 (entre 330 et 5 millions27 de
grévistes), ce qui fait craindre l'agitation sociale et la montée du communisme. En 1947, le
Congrès majoritairement républicain adopte la Loi Taft-Hartley qui limite le droit syndical et
de grève. Le Maccarthisme montre l'angoisse de la subversion intérieure dans le contexte de
la guerre froide. La montée de l’anticommunisme affecta notamment l’Église catholique
romaine30 soutenue par les immigrés irlandais, italiens ou polonais. La Seconde Guerre
mondiale a transformé le monde du travail. Les femmes ont renforcé leur place et occupent
35 % des emplois en 194428 ; la géographie économique est bouleversée par l'implantation des
industries aéronautiques et d’armement dans les États de l'Ouest et du Sud. 15 millions
d'Américains ont changé de lieu de résidence pour faire face aux besoins de l'économie de
guerre31. Cette migration interne a profité à la Sun Belt dont l'importance grandit. Enfin,
l'urbanisation a connu une accélération notable qui se prolonge dans les années 195031.

La situation des Afro-Américains s'améliore lentement : leur intégration sociale progresse


grâce à l'armée (700 000 Noirs dans l'Armée en 1944)32. La guerre a plutôt tendance à souder
la nation33, même si des émeutes raciales éclatent en 1943. Roosevelt prend des mesures pour
limiter les discriminations dans l'administration fédérale (Executive Order 880232). En 1942,
le Congress of Racial Equality est fondé pour lutter contre la discrimination dans les
bâtiments publics du Nord du pays32. La Grande migration commencée dans l'Entre-deux-
guerres se poursuit : plusieurs milliers de Noirs quittent le Sud pour travailler dans les
métropoles californiennes.

Bilans économique et financier[modifier | modifier le code]

Harry Dexter White (à gauche) et John Maynard Keynes en 1946. Ils furent les deux
protagonistes principaux de la conférence tenue à Bretton Woods.

Les États-Unis sont le seul grand pays allié resté intact : le territoire américain n'a pas été
envahi et n'a pas connu de destructions massives, sauf à la suite de l’attaque japonaise sur
Pearl Harbor en 1941.

Alors que les belligérants européens connaissent une importante crise monétaire, les réserves
américaines en or demeurent intactes, de même que l’agriculture et l’industrie. Les États-Unis
possèdent 2/3 du stock d’or mondial34,35 et imposent un nouveau système monétaire
international à la conférence de Bretton Woods (juillet 1944). Le dollar américain n'a pas
perdu de sa valeur contrairement à d'autres unités monétaires.

Il faut néanmoins reconvertir l’économie de guerre vers la production de biens de


consommation et assurer les débouchés économiques extérieurs. Le pays occupe la première
place mondiale dans tous les domaines de l'économie. Il assure l'équivalent de la moitié de la
production de la planète34,35 ; il possède 2/3 de la flotte mondiale36 et assure 25 % des
échanges34. La balance commerciale est excédentaire, mais dépend de la capacité des
économies européennes à se reconstruire.

Les États-Unis souhaitent reconstruire l'économie mondiale selon les principes du libre-
échange : ils estiment que le protectionnisme est l'une des causes de la Seconde Guerre
mondiale26.

Bilans scientifique et culturel[modifier | modifier le code]

Les États-Unis disposent d'une avance technologique et scientifique sur les autres pays du
monde. En 1945, seul Washington possède l'arme nucléaire. L'Harvard Mark I est mis au
point en 1944 : il s'agit du premier ordinateur numérique aux États-Unis et est considéré
comme étant le premier calculateur universel. De nombreux savants (Albert Einstein),
intellectuels (Hannah Arendt) et artistes (Ernst) se sont réfugiés aux États-Unis pour fuir le
fascisme, le nazisme et la guerre. L'expressionnisme abstrait apparaît en 1946, au cours d'une
exposition à New York37. Cet art qui se voulait avant-gardiste, cosmopolite et apolitique fait
se déplacer le cœur de l'art moderne de Paris à New York38. Les soldats américains exportent
la culture des États-Unis en libérant l'Europe : ils font découvrir le jazz, les jeans, des produits
symbolisant la jeunesse et l'American Way of Life. Le prestige des États-Unis est renforcé par
leur prospérité enviée et la société de consommation comme en témoignent les Mémoires du
général De Gaulle39.

Notes et références[modifier | modifier le code]


 Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Postérité de la
Seconde Guerre mondiale » (voir la liste des auteurs).

1. ↑ Bernstein et Milza 1996, p. 475


2. ↑ En raison de l'agrandissement de l'URSS sur les pays baltes, la Pologne, la Bessarabie
3. ↑ Bernstein et Milza 1996, p. 476
4. ↑ Bernstein et Milza 1996, p. 478
5. ↑ En U.R.S.S. les destructions s’élèvent à près de 50 % du total mondial. D’après P. Léon, Histoire
économique et sociale du monde, A. Colin, 1977
6. ↑ Harry G. Shaffer, « Planification et croissance économique en Union Soviétique et l'Europe de l'Est »,
Revue de l'Est, vol. 2, no 4, 1971, p. 75–122 (ISSN 0035-1415, DOI 10.3406/receo.1971.1061, lire en
ligne, consulté le 25 avril 2018)
7. ↑ Marc Nouschi, La démocratie aux États-Unis et en Europe (1918-1989), Paris, Armand Colin, 1999,
362 p. (ISBN 2-200-25029-0), p.247
8. ↑ Alan S. Milward, The Reconstruction of Western Europe
9. ↑ Gregory A. Fossedal, Our Finest Hour
10. ↑ Ward Hayes Wilson (trad. Antoine Bourguilleau), « Ce n'est pas la bombe atomique qui a poussé le
Japon à capituler », Slate, 6 août 2015 (lire en ligne, consulté le 11 août 2015).
11. ↑ « Albert Camus sur Hiroshima. L'éditorial de Combat du 8 août 1945 », L'Humanité, 5 août 2015 (lire
en ligne, consulté le 14 octobre 2017)
12. ↑ Michael J. Hogan, The Marshall Plan, p. 30
13. ↑ L'Allemagne nazie a mis en place une politique de pillage intensif : plus de 20 % de la production
agricole durant la guerre furent prélevés dans les pays occupés.
14. ↑ Bernstein et Milza 1996, p. 481
15. ↑ Au total, la Grande-Bretagne aura remboursé 7,5 milliards de dollars aux États-Unis et deux milliards
au Canada qui auront été remboursés en totalité par un dernier versement le 31 décembre 2006
16. ↑ Bernstein et Milza 1996, p. 468
17. ↑ Marc Nouschi, La démocratie aux États-Unis et en Europe (1918-1989), Paris, Armand Colin, 1999,
362 p. (ISBN 2-200-25029-0), p.244
18. ↑ Germania anno zero est un film italien réalisé par Roberto Rossellini, sorti en 1948.
19. ↑ Jean-François Soulet, La "question allemande" et la désintégration de l'empire soviétique est-
européen, dans les Cahiers d'histoire immédiate, n°15, pp. 259-274
20. ↑ a et b M. Cerutti, Blocus de Berlin, Séminaire d’histoire diplomatique et des relations internationales,
2003-2004
21. ↑ Jean-François Soulet, La "question allemande" et la désintégration de l'empire soviétique est-
européen, les Cahiers d'histoire immédiate, n°15, printemps 1999, pp. 259-274.
22. ↑ Jean-François Soulet, La "question allemande" et la désintégration de l'empire soviétique est-
européen, les Cahiers d'histoire immédiate, n°15, pp. 259-274
23. ↑ Bernstein et Milza 1996, p. 484
24. ↑ Bernstein et Milza 1998, p. 32
25. ↑ Lacroix 2006, p. 394
26. ↑ a et b Mélandri 2008, p. 297
27. ↑ a et b Lacroix 2006, p. 395
28. ↑ a et b Binoche 2003, p. 187
29. ↑ Mélandri 2008, p. 283
30. ↑ a et b Binoche 2003, p. 189
31. ↑ a et b Mélandri 2008, p. 289
32. ↑ a b et c Mélandri 2008, p. 290
33. ↑ Mélandri 2008, p. 291
34. ↑ a b et c Bernstein et Milza 1998, p. 12
35. ↑ a et b Mélandri 2008, p. 295
36. ↑ Bernstein et Milza 1998, p. 25-29
37. ↑ Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p.118
38. ↑ Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p.117
39. ↑ Général de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 3, Plon

Voir aussi[modifier | modifier le code]


 Causes de la Seconde Guerre mondiale
 Pertes humaines pendant la Seconde Guerre mondiale
 Liste des changements territoriaux en Europe au XXe siècle

Bibliographie[modifier | modifier le code]

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

 Serge Bernstein et Pierre Milza (dir.), Histoire du XXe siècle, vol. 1 : 1900-1945, la fin
du « monde européen », Hatier, 1996 (ISBN 2-218-71564-3) ;
 Serge Bernstein et Pierre Milza (dir.), Histoire du XXe siècle, vol. 2 : 1945-1973, le
monde entre guerre et paix, Hatier, 1998 (ISBN 2-218-71565-1) ;
 Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, 253 p. (ISBN 2-7298-
1451-5) ;
 Jean-Michel Lacroix, Histoire des États-Unis, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2006,
614 p. (ISBN 2-13-055477-6) ;
 Pierre Mélandri, Histoire des États-Unis contemporains, Bruxelles/Lagny-sur-Marne,
André Versaille éditeur, 2008, 992 p. (ISBN 978-2-87495-009-4) ;
Liens externes[modifier | modifier le code]

 (fr) Militaires décédés durant la Seconde Guerre mondiale - le site du ministère de la


défense "SGA / Mémoire des hommes"

 Portail de la Seconde Guerre mondiale

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