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A LA GLOIRE DU GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS

SOUS LES AUSPICES DE LA GRANDE LOGE ALLIANCE MAÇONNIQUE


FRANÇAISE, DE LA MAISON DES MACONS DU RITE ECOSSAIS ANCIEN ACCEPTE
ET DE
LA RESPECTABLE LOGE HARMONIE ET FRATERNITÉ N° 188
A L’ORIENT DE VERSAILLES

LES PRINCIPES DE L’ALCHIMIE ET LE R.E.A.A.

Versailles le 01/02/2024

1
Les principes de l’alchimie et le R.E.A.A.

Vénérable Maître et à vous tous mes Frères en vos degrés et qualités,

Les contenus initiatiques du R.E.A.A. offrent nombre de voies de réalisation spirituelle


parmi lesquelles la référence à l’alchimie. Dans le cabinet de réflexion le néophyte percevra
tout au plus la présence de nombreux symboles qui y sont liés. Aussi, elle intrigue, son
évocation est fréquente mais son contenu reste la plus part du temps peu connu voire
énigmatique. L’impétrant se questionne, il est d’ailleurs là pour cela ! Pourquoi ces symboles
se trouvent-ils présents à l’ère du nucléaire ? Commençons par tenter d’en donner une
définition : le Littré nous dit que c’est une : « Chimie du moyen-âge, qui, au lieu d'avoir pour
but l'étude de la composition des corps, cherchait la panacée universelle et la transmutation des
métaux. L'alchimie a été la préparation de la vraie chimie », il ajoute immédiatement que le mot
provient de l’arabe « al-kymia » composé de l'article arabe, « al » et du nom chimie.
L’évocation même de l’étymologie nous invite à présumer que l’alchimie serait bien antérieure
au moyen-âge. Ce manque de rigueur a pour effet d’épaissir le mystère si bien que pour le
monde profane les alchimistes apparaissent souvent comme des « illuminés » qui auraient les
yeux fixés sur l’athanor1 en attendant de voir surgir l’or !

C’est en remontant le cours de l’histoire que l’on découvre l’étendue de son domaine.
Cette approche est déterminante pour les Franc-Maçons car ils n’ont recours, dans leur
symbolique, qu’à certaines facettes de l’alchimie. Cet « art » gréco-égyptien remonterait aux
environs de l’an 200 av J.C, Il passe aux mains des Byzantins puis à celles des arabes au 8 ième
siècle de notre ère, c’est alors qu’il prend le nom d’ « al-kymia ». L’alchimie se répand par la
suite en Europe par la diffusion du texte d’Hermès Trimégiste : « La Table d’Émeraude » et bien
sûr aussi au 13ième siècle par le célèbre Nicolas Flamel 2. Que peut-on extraire de cette
volumineuse et très hermétique documentation ? En premier lieu, l’alchimie repose sur un
fondement philosophique dont la source nous pourrait provenir de Plotin 3 à savoir que
« l’univers est un animal unique qui contient en lui tous les animaux ». C’est le principe de l’unité
de la matière et de l’esprit selon lequel « chaque corps présent dans la nature dérive d’une
matière initiale qui s’unit à une forme pour donner naissance aux diverses substances 4 », d’où la
phrase de la Table d’Émeraude : « Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ». En
second lieu et en raison de cette symétrie, tout ce qui se trouve ici bas est altéré dans un monde
imparfait d’où l’idée de régénérer en purifiant, en transmutant disent les alchimistes. C’est
1
In wikipédia : « L‘athanor ou four à digestion est un fourneau utilisé dans les opérations alchimiques. De
forme cylindrique, il permet de maintenir à température constante des amalgames pendant des durées
pouvant aller jusqu'à plusieurs semaines ; il apparaît dans l'alchimie médiévale, au XIIIᵉ ou XIVᵉ siècle ».
2
Tradition Écossaise n° 13, 2007, A. Chaptal.
3
In Wikipédia, Plotin (270 ap J.C). Philosophe gréco-égyptien. Pour lui, l'Un désigne chez Plotin, philosophe
gréco-romain de l'Antiquité tardive, et ses successeurs, le principe premier dont toute chose existante dérive.
L'unité transcendante est la propriété que possède tout être sinon il ne serait pas. L'Un ne peut être principe
premier que s'il est « au-delà de l'Être ».
4
Idem renvoi n° 2.

2
précisément l’objet du Grand Œuvre qui consiste à obtenir « la pierre philosophale » et qui
révèle ici son double aspect : matériel et spirituel.

Dans ce contexte, les alchimistes n’apparaissent plus comme de simples faiseurs d’or,
cet aspect devient secondaire. Les alchimistes s’appuient donc sur une méthode et des
principes qui sont communs aux deux voies du Grand Œuvre : la voie matérielle que nous
qualifieront d’ « opérative » et la voie spirituelle. Elles sont indissociables l’une de l’autre
pour qui souhaite apprécier ses rapports avec la Franc-Maçonnerie et particulièrement au
R.E.A.A. Comprendre l’alchimie opérative permet l’accès à l’alchimie dite spirituelle qui
concerne plus particulièrement la Franc-Maçonnerie.

I – L’alchimie opérative : On peut distinguer deux composantes dans ce processus qui est
censé conduire à l’élaboration de la « pierre philosophale » : d’une part la question de la
matière et d’autre part le travail sur la matière que l’on appelle le grand œuvre.

A) La matière se compose d’éléments et de principes : rappelons que les alchimistes


travaillent sur les métaux pour les rendre aussi pur que l’or considérant que ce métal est
l’expression de la perfection. Ils font « murir le métal » à l’aide du feu dans un laboratoire
car la nature peu mettre des siècles pour accomplir ce travail5. A cet effet, ils disposent de :
a) Les quatre éléments : Ce sont des éléments développés dans le Poimandrés 6 :
au commencement de la création Dieu sépare les quatre éléments du chaos
(la matière primordiale) d’où le feu, l’air, l’eau et la terre. Ces quatre éléments
vont ainsi se retrouver dans tous les corps composés.
- L’élément TERRE reçoit tous ce que les autres éléments laissent couler et
jettent dans lui ;
- l’élément EAU est la matrice de la semence ;
- l’élément AIR contient l’esprit vital de toute créature ;
- l’élément FEU est la partie la plus pure qui environne le trône de la
divinité. L’âme raisonnable de l’homme est faite de la plus pure partie du
feu.
b) Les trois principes : ils sont issus des quatre éléments : ce ne sont pas des
substances réelles mais des principes abstraits.
- Le SOUFRE des philosophes : il est né d’une association du FEU et de l’AIR.
On le symbolise par le SOLEIL (l’OR) ;
- le MERCURE des philosophes est né de l’association de l’AIR et de l’EAU, il
est la mère des métaux symbolisée par la LUNE (l’ARGENT) ;
5
« L’alchimie, histoire et actualité », Gui Piau, ed Numérilivre : « Très vite, il quitte la forge pour le laboratoire
où il travaille avec un four (l’athanor) et un vaisseau (une sorte d’alambic) adapté pour s’insérer dans le
fourneau ainsi qu’avec de nombreux ustensiles de pesée, de broyage etc.… Les alchimistes agissent sur les
métaux afin de les rendre purs aussi pur que l’or. La nature pouvant mettre des siècles pour réaliser se travail,
ils se mettent en quête de réaliser ce travail dans un temps compatible avec la durée de vie humaine au moyen
de procédés qu’ils recherchent ».
6
C’est le titre du premier traité du corpus hermeticum attribué à Hermès Trimègiste.

3
- le SEL des philosophes est issu de l’association de la TERRE et de l’EAU, il
est symbolisé par une PIERRE.

B) Le grand œuvre : Il a pour objet d’obtenir la « pierre philosophale », substance


censée permettre de changer les métaux vils en or mais aussi, de guérir les maladies et de
vivre jusqu’à cent vingt ans! Par conséquent, « Avant de procéder à la transformation du
plomb en or, les alchimistes étaient tenus de trouver ou de créer la pierre philosophale.
Cette dernière se définit comme étant une pierre célèbre et un objet de toutes les
expériences pouvant aboutir au changement du plomb en or mais, ce n'est pas tout : selon
« l'histoire de l'alchimie » de Nicolas Flamel, cette matière première permettait l’obtention
d’une panacée, le médicament à toutes les maladies des êtres vivants ainsi que la vie
éternelle7 ».
C’est précisément l’objet du grand œuvre qui se déroule en trois étapes (Annexe I) où l’agent
principal de la transmutation sera le feu. Les alchimistes ne disent-ils pas : « I.N.R.I ».
Acronyme riche en significations dont nous n’évoquerons en l’état que la transposition en
hébreux où « Iam » est l’eau, « Nour » le feu, « Rouach » l’air et « Iabéshah » la terre ainsi
que la signification maçonnique : « Igne Natura renovatur Integra » qui veut dire : « par le
feu la nature est renouvelée intégralement ».
La cuisson de la matière s’effectuera dans un « matras8 » placé dans un fourneau spécial
appelé « athanor ». Au cours de ces différentes étapes 9 de dissolution, coagulation,
décomposition, re-dissolution, elle passera par trois couleurs au minimum d’où la
qualification des étapes en « œuvre au noir » où putréfaction ; « œuvre au blanc » ou
ablution, résurrection et enfin « rubification » ou œuvre au rouge. On peut les formaliser en
ayant recours à la représentation symbolique de la « Tétractys » (Annexe II). Notons enfin
que certains décrivent ce processus en 7 étapes en rapport avec les planètes du système
solaire10. La matière passe alors par d’autres couleurs qu’il conviendrait de mettre en
relation avec des couleurs que l’on rencontre fréquemment dans les rituels maçonniques de
tous grades, que ce soit tant au niveau des vêtures qu’à celui des décors des temples. Au
final l’alchimiste est censé obtenir la pierre philosophale ou encore la « chrysopée » à la
pointe du triangle soit 4 + 3 + 2 + 1 = 10, chiffre au combien symbolique 11 et très évocateur
de la résolution de la question de la dualité, thème de prédilection des Francs-Maçons.

Je ne vous apprends rien en disant que personne n’a jamais réussi cette prouesse,
cependant l’alchimie est toujours présente en particulier en Franc-Maçonnerie, pourquoi ?

II – L’alchimie spéculative : On peut situer l’essor de l’alchimie spirituelle au 17 ième siècle, de


manière presque concomitante à la franc-maçonnerie contemporaine. Ce mouvement n’est
7
In : https://www.mv-bracelet.com/pierre-philosophale/ ; À la recherche de la pierre philosophale des
alchimistes.
8
Larousse : « Récipient à col long et ovoïde utilisé par les chimistes et alchimiste ».s
9
Les cahiers de la Franc-Maçonnerie, « Franc-Maçonnerie et Alchimie » n ° 22, ed Oxus, 20125, p 29.
10
Idem, p 31.
11
In wikipédia, « En numérologie, le chiffre 10 représente à la fois un nouveau commencement et la fin d'un
cycle. C'est le chiffre de la renaissance, de l'union du matériel (zéro) et du spirituel (un) ».

4
pas que la résultante de l’échec de la transmutation des métaux, il s’explique aussi par deux
facteurs : d’une part, par les bouleversements affectant l’ensemble des sciences et d’autre
part en raison de la particularité même de l’alchimie dont l’objet consiste à transmuter aussi
bien les métaux que l’homme et qui se fonde sur le principe de l’unité de la matière et de
l’esprit, essence qui nous gouverne12. Il est vrai que, de par notre constitution,, nous avons des
identités avec la matière vivante dans son ensemble13.

A) De l’alchimie opérative à l’alchimie spirituelle : Au 17ième siècle, l’alchimie perd de sa


crédibilité sous l’effet du développement des sciences expérimentales. Isaac Newton (qui
était aussi alchimiste) et Lavoisier en particulier concluent au terme d’expériences que la
transmutation métallique ne peut s’opérer14. Ainsi se fonde un esprit scientifique rationnel
basé sur la pratique d’expériences concluantes et observables 15. Cette démarche rompt
d’une part avec une recherche scientifique qui était la servante de la théologie et aussi et
surtout avec l’alchimie opérative dont le travail était inféodé aux théories hermétiques et à
la dépendance à trois principes et quatre éléments. C’est Descartes qui dans son « Discours
de la méthode » donne le coup de grâce à la méthode des alchimistes en proposant de
faire table rase de « toutes les opinions reçues et reconstruire tous les systèmes de
connaissances ». C’est pourquoi, le grand œuvre aura dès lors comme principal objet la
transmutation personnelle, ce qui nous amène à la définition suivante : « c’est une pratique
visant à accomplir un chemin personnel de connaissance de soi et de purification intime,
afin de renaître sous la forme d’un être nouveau, conscient et éveillé ». Le but est donc
d’opérer une transmutation spirituelle, une conversion intime, un changement existentiel.
La conduite du grand oeuvre est identique à celle de l’alchimie opérative exception faite
qu’elle vise à la réalisation spirituelle. A titre d’exemple et pour faire le lien avec le thème
de l’année précédente on peut s’appuyer sur la figure de la Tétractys afin de montrer
comment à partir des vertus cardinales et théologales, par étapes successives il est possible
de s’approcher le principe de l’UN (schéma en annexe III) :
- L’oeuvre au noir est représentée par le passage des vertus cardinales aux
vertus théologales. L’œuvre au blanc s’effectue en passant des vertus
théologales à l’intelligence et la sagesse qui ne sont pas à proprement
parlé des vertus mais dont il est question dans la bible comme un don de
Dieu16.
12
Guy Piau, « L’alchimie, histoire et actualité », ed numérilivre, 2016, p 27 : « Entre le monde minéral et le
monde spirituel, la seule différence qui existe est liée seulement à la forme dont les substances ont été
façonnée par l’essence. Entre la matière et l’esprit qui composent le monde apparent, il n’existe pas d’autre
différence que celle de la valeur énergétique de l’une et de l’autre. Cette énergie est l’essence même de
l’univers, l’intelligence souveraine, dieu, le grand architecte de l’univers, l’Un, l’Absolu qui crée et transforme
toute chose ». Texte à rapprocher de celui de Trinh Xuan Thuan : « Le chaos et l’harmonie », ed folio, 1998.
13
Marie-Claire Dolghin-Loyer, « les concepts de Jung », ed Entrelacs, 2015, p 36.
14
Idem p124 -130.
15
Cela dit, les physiciens contemporains ont découvert une particule sans masse dont ils se demandent si elle
n’est pas seulement de l’énergie qui pourrait bien être à la base de la constitution de la matière. (Voir Trinh
Xuan Thuan).
16
In : https://saintebible.com/proverbs/2-6.htm: « Car l'Eternel donne la sagesse; De sa bouche sortent
la connaissance et l'intelligence; ».

5
- Enfin l’œuvre au rouge consiste à retrouver l’Un à partir de la résolution
de la dualité.

B) L’alchimie et le R.E.A.A : Détachés de l’aspect technique qui n’est plus d’actualité,


penchons nous sur l’enseignement de cette quête au le R.E.A.A. Le grand œuvre, pour nous
Franc-Maçons, c’est établir pour chaque être humain son harmonie spirituelle, se délivrer de
son enveloppe matérielle mais, cette délivrance n’est ni une évasion ni une rupture, c’est une
nouvelle naissance qui permet d’achever par son engagement l’œuvre de la nature et de
reconstituer sa nature première celle composée par l’intelligence souveraine : l’Un, l’Absolu,
le Grand Architecte.
C’est bien dans les rituels que l’on retrouve toute une symbolique liée à l’alchimie en
commençant par le chemin que nous suivons depuis le cabinet de réflexion où l’on découvre
ce curieux anagramme V.I.T.R.I.O.L voie du « connais toi, toi-même », prémice de l’œuvre au
noir : c’est le temps de la « putréfaction » où l’on abandonne les préjugés et la gangue
sociétale. Il s’en suit une cérémonie d’initiation. C’est dans le mystère de la maturation des
symboles que s’effectue notre amélioration au cours des voyages : c’est le temps de l’œuvre
au blanc pour enfin être « rubifié » lors de l’épreuve du feu et enfin « recevoir la lumière ».
Ce qui précède vaut pour le premier degré. Comme vous le savez le R.E.A.A. se compose
de plusieurs degrés dont le contenu initiatique se rattache à de nombreux niveau à l’alchimie
spirituelle d’où il émane une force symbolique susceptible de provoquer une élévation
morale ou de la conscience à mesure du parcours des différents degrés. En cela le R.E.A.A
peut s’identifier à l’alchimie, c'est-à-dire dans sa manière d’exprimer ou de suggérer des
idées par la répétition cyclique des opérations lors de descentes et d’ascensions spirituelles.
Il existe donc des liens étroits entre l’alchimie et le R.E.A.A. mais attention dans ce dernier
d’autres systèmes coexistent. C’est pourquoi l’alchimie et l’Écossisme doivent rester dans le
domaine de l’analogie, il en va de l’autonomie du rite et peut être de la notre.

Conclusion
Réaliser le grand œuvre, pour les Franc-Maçons, cela commence dès le cabinet de réflexion
où la symbolique alchimique imprègne déjà le R.E.A.A. Elle amène à intégrer en tant que
source la démarche alchimique au sens spirituel du terme. Le raisonnement analogique qui
s’en suit invite l’initié à une certaine forme de transmutation, à une longue quête. Elle n’est
autre qu’un travail sur sa propre conscience où chacun dans une démarche immanente et
cyclique y trouvera ou s’approchera de « la pierre cachée » c'est-à-dire : de l’Unité, de
l’Universalité, d’un Principe de vie. Dans ce long et passionnant travail notre raison se
trouvera confrontée soit à la foi, soit à l’intuition. Mais au fond pourquoi la raison serait-elle
supérieure à la Foi? Le prétendre est déjà un acte de foi ! J’ai dit.

6
Bibliographie sommaire

- « Hermès Trimégiste », Louis Ménard, ed Trédaniel, 2004.


- « L’alchimie spirituelle », Robert Ambelin, ed Bussière, 2000.
- « Alchimie », Marie-Louise Von Franz, ed La fontaine de pierre, 2022.
- « Initiation maçonnique et symbolisme alchimique », Guy Piau, ed Devry,
2009.
- « L’alchimie, histoire e actualité », Guy Piau, ed Numérilivre, 2016.
- « Franc-maçonnerie et alchimie », ed cahier de la franc-maçonnerie, 2014.
- Revue Salix, n° 22, « Compte rendu de lecture », 2001, Daniel Van Assche,
p 77.
- Revue Salix n° 14, « la table d’émeraude », 1996, Alain cabot, p 53.
- Revue Point de vue initiatique, n° 151 « l purification par les quatre
éléments », Frédéric Poilvet, 2009, p115.
- Revue Tradition Écossais, n° 13,« L’alchimie », 2007.

ANNEXE I

7
"Qu'est-ce que la pierre philosophale ?"
(Le 4 mars 2022 Article sur la Pierre philosophale de Sophie Jankélévitch, professeur de
philosophie, publié dans l’Encyclopédie Universalis)

L'alchimie peut se définir dans son sens le plus commun comme l'art de la transmutation de
tous les métaux vils en or ; la pierre philosophale est le moyen de réaliser cette conversion,
mais aussi la médecine universelle, l'élixir de longue vie ou panacée, le remède à tous les
maux de tous les êtres dont la découverte constitue le second but de l'alchimie.

La fabrication de la pierre philosophale était un processus d'une grande complexité.


L'alchimiste devait d'abord découvrir la matière première en fouillant dans les profondeurs
de la terre. Ensuite, la réalisation de la pierre passait par quatre étapes principales : la
première consistait à dissoudre la matière en eau, la deuxième à évacuer l'eau superflue par
volatilisation et à coaguler la matière pour obtenir un produit visqueux, la troisième à
séparer et à rectifier les matières les plus subtiles, la quatrième enfin à unir ces esprits purs
pour obtenir la pierre philosophale. Ces étapes comportaient elles-mêmes toute une série
d'opérations dont le nombre, variable, n'a jamais été définitivement établi et au sujet duquel
les auteurs se contredisent ; on en répertorie souvent douze, par référence aux signes du
zodiaque ; elles ont été désignées par les couleurs que prenaient les produits au cours des
expériences. Peu à peu on en a retenu trois, qui sont la putréfaction ou œuvre au noir,
l'albification ou œuvre au blanc, et la rubification ou œuvre au rouge. [...]

La recherche de la pierre philosophale revêt une double dimension qui réunit les deux pôles
caractéristiques de l'alchimie : d'une part, le pôle de la réflexion sur la nature et des
recherches techniques applicables à la médecine — Paracelse (1493-1541) oriente ainsi
l'alchimie vers la fabrication de médicaments — ou à l'industrie (céramique, métallurgie) ;
d'autre part, le pôle mystique et spéculatif. [...] »

Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez également écouter l’émission La méthode
scientifique diffusée 2 novembre 2017 et intitulée Quand la chimie a abandonné la pierre
philosophale sur le site de France Culture.

source : www.interroge.ch

Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève


Le contenu de cette réponse pouvant devenir obsolète, nous attirons particulièrement
votre attention sur sa date de publication.

ANNEXE II L’ALCHIMIE OPÉRATIVE

8
ANNEXE III - L’ALCHIMIE SPÉCULATIVE

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