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Ministère de l’Education National

Académie Sous Massa Daraa


Délégation Tiznit
CFPEP

Projet de fin de formation


L’exploitation du conte « pmmu unamir »
Dans l’enseignement de la langue
Amazighe

Réalisé par : Encadré par :

Badr SEBBAR Mr. Mohamed Id babou

Année de formation
2007-2008

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Remerciements :
Nous tenons à remercier vivement M. Mohamed
IDBABOU, non seulement d’avoir accepté volontiers d’être
notre professeur encadré, mais également pour sa grande
disponibilité, sa patience et sa gentillesse indélébile.

Qu’elle reçoit ici l’expression de notre gratitude, de


notre reconnaissance et de notre respect indéfectible.

Nous tenons à remercier également M. M’hend ET


MOUSSAOUI pour son soutien et son grand effort
concernant, notamment, la collecte de tizrrarin. De même,
nous remercions MM. Abdelwahab BOUCHTAR et
abderrahmane OUADI ARRAHMA.

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Dédicace :

Je tiens, d’abord, ce modeste travail au directeur


de notre projet de fin de formation M. Mohamed IDBABOU.

Je le dédie également à mes parents qui m’ont


toujours soutenu de façon indéfectible.

J’aimerais dédicacer ce mémoire à mes oncles, à


mes frères et sœurs ainsi que tous les membres de la
famille.

Je tiens à le dédier à tous nos amis et camarades.


Ainsi à tous les cadres du centre dé formation de tiznit,
notamment le directeur et tous les professeurs sans
exception.

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Introduction générale :

Le domaine d’étude choisi dans la perspective de la réalisation du


projet de fin d’études, s’inscrit dans le cadre de la recherche au niveau
du vaste et riche champ de la culture amazighe et plus précisément le
conte amazighe et traduction. Il s’agit d’un univers propice non encore
suffisamment investi et qui se caractérise par l’oralité.

La tradition orale représente, effectivement, la mémoire


collectives la source historique fondamentale des communautés sans
écriture. Ses matériaux sont constitués, entre autres, de contes,
légendes, mythes, proverbes, devinettes, poésie…etc. ce riche legs
symbolique se transmet de génération en génération au cours,
notamment, des veillées familiales.

Or, face aux effets de la mondialisation et de profusion


médiatique tous azimuts, le processus de transmission de ce patrimoine
culturel, a valeur inestimable, semble être freiné. D’où la nécessité, voire
l’urgence, d’intensification des recherches dans le domaine de la culture
amazighe. L’intérêt de notre étude est, avant tout, de contribuer
justement, quoi que d’une manière modeste, a la préservation de cet
héritage.

Pour ce faire, nous comptons nous pencher sur l’examen de


l’histoire de pmmu unamir qui figure parmi les récits les plus célèbres et
les plus répandus. Nous voudrions nous intéresser, tout particulièrement,
au genre auquel ce récit appartient, à travers l’analyse de ses
différentes parties constitutives. Mais également et surtout a sa
dimension légendaire. Pour bien améliorer et évoluer cet héritage, il faut
l’intégrer dans l’école.

Les questions qui nous semblent pertinentes sont les suivantes :


-A quel niveau le récit de Mhnd Unamir, s’apparent-t-il au conte
merveilleux et au mythe ?

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-l’ancrage de ce récit dans l’imaginaire populaire ne lui confère-t-il pas
une dimension légendaire ? Quelles en sont les principales (de la
légende) ?
-Comment faut-il exploiter cet héritage à l’école primaire et dans quelles
Leçons nous pouvons l’exploiter?

La première partie du sujet concerne donc l’aspect formel et


symbolique du récit de Mhnd Unamir et permettra d’en relever les
particularités. La seconde partie a trait aux domaines ou se manifeste
l’enracinement de cette histoire dans l’imaginaire populaire. Autrement
dit, elle se rapporte à sa dimension légendaire. Il est question, en fait,
d’une approche presque anthropologique qui présente l’intérêt de mettre
au clair les représentations que les gens d’une région de l’Anti-Atlas
central ont de ce récit.
Nous essayerons, dans un premier temps, de faire un tout d’horizon
des principales versions disponibles pour préciser l’originale, et dans un
second temps d’analyser le récit en question et d’en exploiter dans l’école
primaire.

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Les contraintes de la traduction :
Si étrange que cela puisse paraître, la tache la plus difficile est la
traduction d’autant qu’il s’agit d’un phénomène bien plus complexe qu’il n’y
parait à première vue. En effet, trouver des équivalents des termes d’un
texte de départ dans la langue cible n’est pas toujours possible. La
pratique de la traduction est d’autant plus difficile que les langues qu’elle
met en jeu fonctionnant comme des supports des cultures totalement
différentes.
" Quand on traduit de la littérature, quand on traduit en général,
il y’a toujours une double contrainte : fidélité a la lettre du
texte que l’on traduit, recherche d’un équivalent fonctionnel
plutôt que d’une identité grammaticale et sémantique. " ¹

Si tel est le cas de la traduction d’un texte, qu’en est t-il de celle
d’un phénomène socioculturel dont la scène est quasi –théâtrale ? Par
exemple, des vers de la poésie amazighe chantés au cours de certaines
cérémonies (mariages, fêtes…) serait complètement imparfait et infidèle,
si l’on ne tient pas compte de son ambiance ; c’est –dire de l’émotion avec
laquelle ces vers sont récités, de leur mélodie, des déictiques spatio-
temporels de l’énonciation, de l’aspect vestimentaire ; bref, de tout ce qui
relève, à la fois, du visuel, de l’auditif et du psychologique. Dans ce cas de
figure, il ne s’agit pas également de rendre compte d’un certain nombre
de faits relatifs à la scénographie, à l’ambiance où se déroule l’action et
à la situation spatio-temporelle.
il en résulte que la traduction de « tamazight » en français, de l’histoire
de Mhnd Unamir et des vers de la poésie dite tazrrart s’y rapportant,
psalmodiés au cours des cérémonies et des fêtes, n’est qu’une tentative
plis ou moins exacte visant à en révéler le sens.
« La traduction apparaît comme une opération, où le sentiment
linguistique et la sensibilité culturelle (…) jouent un rôle prédominant, ce qui
contribue à rendre son succès relatif. »²
Loin donc de satisfaire les exigences requises, nous estimons que
notre traduction n’est que relative.

___________________________________________________
¹ : coll.T.TODOROV, Du Bilinguisme, Denoël, 1985
² : A.BOUKOUS, Langues et cultures populaires au Maroc, Dar el kitab,
Casablanca, 1977 (p.140)
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Plan de travail
-Remerciements……………………………………………………………………………………….p.04
-dédicace……………………………………………………………………………………………………p.05
-introduction général…………………………………………………………………………..….p.07
-les contraintes de la traduction………………………………………………………....p.09

Chapitre I :

1-l’analyse du récit………………………………………………………………………………..…p.12
2-les version du récit de Mhnd Unamir…………………………………………..….p.12
3-Analyse des parties constitutives du récit……………………………….…..p.18
a- situation initiale …………………………………………………………………….....p.18
b- le méfait…………………………………………………………………………………..….p.18
c- les rapports mère/bru………………………………………………………………p.20
d- l’errance du héros(l’éloignement)………………………………………..…p.22

Chapitre II ;

1- l’enseignement du langue amazighe ?.................................................p.26


2- le mythe et la poésie chantée …………………………………………………………p.28
3- pratique du conte à l’école………………………………………………………………..p.29
a- le conte, un art de transmission orale ……………………………….p.29
b- écouter, dire, lire, écrire, des contes………………………………..p.30
c-la bande dessinée……………………………………………………………………..p.30
d- exploitation du conte………………………………………………………………p.31
Conclusion………………………………………………………………………………………………….p.37

Annexes ;
- Présentation du corpus……………………………………………..p.39
- le conte de H.Unamir………………………………………………….p.40
- Traduction de tizrrarin………………………………………………p.43
- Bibliographie………………………………………………………………….p.44
- la bande dessinée du conte de A.Unamir……………….p.45

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I- L’analyse du récit :
1- les versions du récit de Mhnd Unamir :

A de rares exceptions prés, toutes les versions mettent en scène


un personnage féminin surnaturel venant de l’au-delà. Il s’agit d’un ange
(Tanirt).
*- Mhnd Unamir (appelé encore, selon les régions, Hemmu ou Ahmed
Unamir) orphelin de père est présenté en écolier apprenant le Coran.
*- A son réveil, il découvre, à son grand étonnement, ses mains teintes
de henné.
*- Son maître le réprimande, l’accable de reproches et le punit, avant
d’être convaincu que c’était l’œuvre d’un être céleste.
*- pmmu unamir veille et réussit à happer la créature qui le séduit et
qu’il épouse sous conditions de lui construire sept chambres donnant
successivement l’une sur l’autre par le biais des portes à même clé. Elle
exige également qu’elle y habite seule sans que personne, fut-ce sa mère,
ne l’aperçoive.
*- Ayant mis la main sur la clef, avec la complicité d’un coq, la mère
finit par découvrir sa belle-fille avec laquelle elle s’est querellée en lui
reprochant de s’être emparée de son fils. Action qui a eu lieu en l’absence
de Mhnd Unamir parti pour la chasse.
*- A son retour, ce dernier (le héros) trouve sa bien-aimée inondée
dans ses propres larmes. Elle le quitte et s’envole dans les airs vers le
septième ciel en lui laissant une bague de reconnaissance après l’avoir
accusé de ne pas tenir sa promesse.
*- En proie au désespoir, le héros part en quête de sa bien-aimée et
erre dans la forêt. Il y rencontre un aigle dont il protége les petits. Ce
qui amène l’oiseau à accepter sa demande de l’emmener au septième ciel.
Mais a condition d’immoler son cheval afin de se nourrir et avoir l’énergie
et la force nécessaires pour mener à bien sa mission. L’aigle exige aussi
qu’il garde sept portions de viande et le même nombre de gorgées de sang
conservées dabs des tubes de roseaux pour s’en servir lors du voyage au
ciel.
*- Une fois arrivé à l’empyrée, le héros retrouve, sans difficultés, sa
bien-aimée grâce à la bague de reconnaissance avec l’aide d’une
domestique. Son épouse l’invita à mener dans le ciel un train de vie
empreint de liberté.
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Néanmoins, elle lui interdit catégoriquement de s’approcher des coins
précis où une ou plusieurs pierres plates sont déposées.

*- Le jour de la fête du sacrifice, le héros transgresse l’interdiction. Il


soulève la pierre et découvrit une ouverture donnant sur la terre. Il y
aperçut se mère, aveugle à la force de pleurer, entrain de solliciter qu’on
immole le mouton de son fils.
*- A la vue de cette scène, pmmu unamir lui jeta successivement sa
sacoche en cuir (aqëab) qui n’arriva pas, puis son poignard qui n’arriva
pas non plus, son burnous et puis son turban qui n’arrivèrent pas non plus.
A ce moment là il pense à se jeter mais Tanirt arrive inopinément.
Unamir lui demanda alors de l’emmener à la terre. Chose qu’elle a
acceptée mais non sans condition. Tanirt lui exigea de fermer les yeux
jusqu’à l’arrivée, au risque de perdre la vie.
*- Alors qu’il ne reste plus qu’un seul ciel à affranchir, Unamir ouvrit
les yeux et Tanirt le lâcha. Son corps est devenu eau et sel, ne laissant
qu’une trace de ses pieds sur un Isli sis à hauteur du centre de Tagmout
(Province de Tata).

Telles sont les principales actions des personnages dont nous nous
souvenons nous- mêmes quand on nous racontait cette histoire avant de
nous endormir. Il s’agit précisément de la version de la vallée de
« Ddoussawn » (relevant de la commune rurale d’ »Adar, cercle d’igherm,
province de Taroudannt), sise à environ 200km au sud-est d’Agadir. La
particularité de cette version est donc non seulement elle « culpabilise »
la Génie (tanirt) mais également et surtout elle confère au récit une
dimension légendaire. En effet, selon les croyances des gens de la région
du Oued « IRS », le lieu de la chute de Mhnd Unamir existe de
réellement. Il est situé à la hauteur du centre de la commune rurale et
caïdat de « Tagmout » susmentionnée. Les habitants de cette zone de
l’anti-atlas central croient que la trace de ses pieds est marquée sur une
assez grande roche à surface plate et lisse au pied d’une montagne dite
« tazazlt ». C’est, peut être, pour cette raison que cet emplacement est
appelé " Adar nayt rbbi "

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Les habitants des douars de la localité " Ddoussawn ", tribu Ida
Ou nidif " du ressort de la commune rurale d’Adar (province de
Taroudannt) ainsi que ceux des douars de " tag mout " et " Assa"
(province de tata), tous riverains de l’oued IRS précité, sacralisent
jusqu’à une époque récente le héros par des rites qui consistent à verser
sur le lieu un peu de l’huile d’olive, si elle la transportait, sous peine de
voir ce produit complètement transvidé en route. Ce phénomène s’étend
également à d’autres tribus avoisinantes comme Ida ou kenssouss.

Nous avons pu également obtenir une version similaire mais qui est
toutefois, un peu différente de la première au niveau du dénouement. En
effet, cette nouvelle version, qui nous a été d’ailleurs fournie par
enseignant originaire de tata, met en scène un escroc qui voulait immoler
un chien pour l’offrir à la mère de Mhnd Unamir, et lui subtiliser le
mouton. A la vue de cette arnaque dont sa mère était sur le point d’être
victime, le héros crie de toutes ses forces en essayant de l’en avertir.
Face à l’impossibilité de communication avec elle, le protagoniste a chuté.
Cette version évoque également un autre lieu précis de la chute sans
culpabiliser tanirt ni faire allusion à la goûte du sang qui tombe sur le
mouton en sacrifiant, dont parle d’autres version.

En égard à ces phénomènes inouïs associés à l’histoire de Mhnd


Unamir, l’analyse ne tiendra comte que de ces deux versions. D’abord
parce qu’elles correspondent généralement avec exactitude à cette
répandues largement dans au récit une dimension légendaire. Enfin, parce
que nous avons pu collecter dans cette même région de l’oued "IRS"
(l’Anti-atlas central) de nombreux vers de poésie dite «tazëart »,
exaltant le héros au l’évoquant pour exprimer les sentiments d’une
manière, à la fois, subtils et sans équivoque. Nous reviendrons sur ces
éléments dans le chapitre qui sera consacré à la marque de la légende
dans l’histoire de Mhnd Unamir.

A noter également l’existence de deux autres versions présentant


une grande différence avec celle que nous venons de citer. Versions
publiées par "A.Bounfour "dans une revue : version de
"Abdelellah Lessigui "intitulée Mhnd Unamir, collectée dans la région de

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" Ida Outanane " et version de EL MARDILI intitulée La Colombe Jaune.

« Les deux versions qui racontent l’origine humaine de la bien-


aimée divergent très nettement. Les voici résumées avec leurs
divergences ;
VERSION LASSIGUI :
I. Un couple attend la naissance d’un premier nouveau-né.
II. C’est une fille d’une très grande beauté. Plus belle que sa mère, que le
soleil et que les grenades que sa mère séchait au soleil selon les dires de
ce dernier consulté par la mère.
III. Jalouse, la mère ordonne à son mari d’égorger sa fille pour boire de
son sang et lui ressembler. Ce dernier utilisa plusieurs ruses (égorger un
chien, un mouton etc.), mais finit par l’abandonner dans une forêt. Elle
quitte ainsi ses parents.
VI. La fille arrive chez un couple d’ogres. Ayant bien nourri leurs enfants,
le mère ogre la protégea, mais l’aida à fuir son mari moins enclin à
l’adopter.
V. C’est au bout de cette fuite qu’elle rencontrera le fis du roi.
VERSION EL MARDILI :
I. Un couple riche mais vieux fait tout pour avoir des enfants, mais en
vain.
II. L’intervention d’un magicien leur donne une fille d’une très grande
beauté au point qu’on l’appelle « la colombe jaune ».
III. Le père meurt assassiné par des voleurs et la mère en pleurant son
défunt époux.
V. La « colombe jaune » vit seule dans la maison cossue de ses parents
jusqu’à la rencontre du fils du roi."¹

A travers la lecture de ces versions, nous constatons d’emblée


qu’elles sont constituées de deux contes imbriqués pour ne former qu’un
seul. D’un côté celui de La Colombe Jaune qui commence par un méfait et
s’achève par le mariage ; de l’autre côté celui de Ahmed Unamir qui
débute par le mariage et finit par un drame.
_______________________________________________
¹ : A.BOUNFOUR, « Hemmu U Namir ou L’Oedipe berbère »Etude et
Documents Berbère, n 14,1996, pp. 119-141

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Le conte de La Colombe Jaune me en scène, dans la situation
initiale, une famille qui attend un nouveau-né. La mère ayant
donné naissance à une fille d’une beauté sans précédent en est jalouse.
C’est là où le méfait intervient, à savoir l’éloignement, dans la forêt, de la
petite fille.

La mère semble jouer ici plutôt le rôle de la marâtre qui symbolise le


mal dans les contes merveilleux. L’action de générosité et de sympathie
dont l’héroïne avait fait preuve à l’égard des petits du couple d’ogres, non
seulement l’a sauvée mais elle a poussé l’ogresse à l’adopter. Nous
remarquons ainsi que l’univers de ce conte est manichéen dans la mesure
où il s’agit d’une incarnation de la dualité entre le bien et le mal. Dans un
étonnant renversement de la situation, la mère incarne le rôle de
l’ogresse du moment qu’elle voulait à tout prix boire du sang de sa fille.
Par contre, l’ogresse témoigne de sentiments de gratitude et de
reconnaissance propres à l’être humain.

La fin est heureuse et la fille qui était à deux doigts du danger de


l’ogre père réussit à s’en sortir. Le sort tragique de ses parents révèle le
triomphe du bien aux dépens du mal. Nous en déduisons que ce conte
s’apparente au conte merveilleux tel que le définit V.Propp.

" On peut appeler conte merveilleux, du point de vue morphologique, tout


développement partant d’un méfait (A) et passant par les fonctions intermédiaires
pour aboutir au mariage ou à d’autres fonctions utilisées comme dénouement"¹

Toutefois, si l’on prend en considération le récit dans sa globalité


évoque l’histoire de La Colombe Jaune entremêlée à celle de pmmu
unamir, dans sa version la plus connue, mettant en scène l’être céleste
(tanirt), nous aurons besoins d’une analyse plus approfondie pour la
considérer comme tel.
Nous constatons également qu’imbriquées en un seul récit, les
histoires de La Colombe Jaune et celle de pmmu unamir laissent soulever
quelques remarques importantes. En effet, c’est un portrait sévère que
ce récit brosse du personnage de pmmu unamir.
_______________________________________________
¹ : V.Propp, morphologie du conte, Seuil, 1965, p.122
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Celui-ci incarne aux yeux des auditeurs lecteurs, la figure inhumaine d’un
roi implacable, une image, tout au moins, dévalorisante. Dès son premier
face-à-face avec la colombe jaune, il s’est révèle menaçant voire
agressif. « Ou tu m’épouses ou je te tue ». En ayant recours, d’entrée de
jeu, au chantage et à l’intimidation du jaune fille, le Roi pmmu unamir
parait vulgaire. A cela s’ajoute l’incompatibilité de son statut du Roi avec
le métier du berger. Du coup, l’auditeur ou le lecteur se placerait, à son
égard, dans une position de recul. En revanche, il aurait, bien évidemment,
tendance à sympathiser avec la jeune fille (la colombe blonde) qui, dès sa
naissance, était persécutée. L’attention et le regard sont donc
complètement braqués sur cette dernière. Elle est la véritable héroïne
d’autant plus qu’elle est mise en scène dès le début du récit jusqu’à sa fin.
De ses actions dépend le déroulement de l’intrigue. Dès lors, on peut se
demander si ce récit de la colombe jaune n’était pas, à l’origine, un conte
à part entière, indépendant de celui de pmmu unamir proprement dit.

En outre, force est de constater que ce portrait ainsi donné du


personnage de pmmu unamir contraste avec son image plutôt très
valorisante dans l’imagination populaire. La sacralisation des lieux
présumés de sa chute de la part des habitants de certaines zones de
l’Anti-Atlas central (vallée du oued "IRS") en est le témoignage éclatant.
Auquel on peut ajouter l’exaltation du héros (pmmu unamir), à travers
"tizrarin"(poèmes à deux vers) psalmodiés dans les cérémonies de
mariage et autres. A l’opposé, aucun phénomène similaire ne fait allusion
au personnage de la colombe jaune. Le seul personnage féminin qui y est
évoqué est celui de tanirt (l’ange).

Ces remarques nous amènent donc à considérer la version mettant


en scène les personnages de Mhnd Unamir, en écolier apprenant le Coran,
et de l’ange (tanirt) comme étant la version originale.
En effet, cette hypothèse a pu être vérifiée. Le conte relatant
l’histoire de la petite fille abandonnée de son père dans la forêt et qui
sera adoptée par l’ogresse, est un conte à part entière. Il s’agit peut être
de la version amazighe de Blanche neige.

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2- L’analyse des parties constitutives du récit :

Si le conte, le mythe et la légende partagent, tous les trois, en tant


que genre, le merveilleux, il n’en demeure pas moins que le conte
merveilleux se distingue pas sa structure bien définie de point de vue
morphologique. Tel qu’il été défini par V. Propp et comme nous l’avons déjà
mentionné, le conte merveilleux commence par un méfait et s’achève par
le mariage ou d’autres événements représentant le dénouement, en
passant par les étapes intermédiaires où le héros subit des épreuves ou
des tâches difficiles.

Dans le cas de l’histoire de pmmu unair, l’univers merveilleux est


omniprésent. La coexistence du monde réel et celui de l’au-delà nous
pousse d’emblée à émettre l’hypothèse qu’il s’agit d’un conte merveilleux.

A travers l’analyse de es parties constitutives, nous tacherons de voir


à quel point, ce récit s’apparente au conte merveilleux et comment sa
mise en perspective de la réalité et son opacité, en faisant jouer un
registre de signification symbolique lui confère-t-il une dimension
mythique.

a-la situation initiale :

Le récit présente le héros en étudiant du Coran dans une mosquée


(timzgida). Orphelin de père, unamir retient l’attention par son
sérieux, son assiduité et surtout par sa beauté qualifiée d’exceptionnelle.
Sa mère met en lui tout son espoir d’autant qu’il est son fils unique.
L’espace, dans ce début du récit, est un espace clos dans la mesure où
le protagoniste partage son temps entre la maison (cercle familial) et la
mosquée (lieu social). Deux lieux importants pour les enfants du milieu
rural.

b- le méfait :

L’événement surprenant et imprévu qui va bouleverser le héros réside


dans le fait qu’il découvre, non sans étonnement, le matin à son

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réveil, que ses mains sont teintes de henné. Ce qui va lui crée beaucoup de
problème avec son maître. Ce dernier, dans un premier temps, l’accable de
reproches : A ses yeux le henné est l’apanage des femmes. Le jeune pmmu
unamir avait beau en rejeter sa responsabilité, son maître ne le croit
pas. Plus encore, il le punit. C’est à ce moment là que pmmu unamir décide,
en accord avec son maître, de veiller en vue d’élucider ce mystère. Voilà
donc ce que l’on peut appeler l’élément perturbateur.

Par ailleurs, bien que le henné représente une rupture de l’ordre


reconnu en ce sens qu’il est mal vu par les religieux, il est un motif de
l’amour dans les communautés amazighophones de l’Anti-Atlas. Au cours
des préparatifs pour la célébration des cérémonies du mariage, les filles
en teintent, parfois, les mains des jeunes garçons en signe de leur amour
et de leur intention de nouer des liens fondés sur le respect mutuel. Liens
pouvant aboutir au mariage. Jusqu’aux années 80 cette tradition
s’observe dans la plupart des localités de l’Anti-Atlas central. Il s’agit
d’une coutume, à portée symbolique, en usage dans la société et qui ne lui
est donc pas étrangère. Le récit s’ouvre donc par une scène qui révèle
l’ambivalence des sentiments de l’homme placé entre l’enclume des
traditions et la marteau du spirituel.

Encore faut-il souligner que l’incertitude dans laquelle sont


maintenus aussi bien le héros que son maître, quant à cette énigme du
henné, est une caractéristique du fantastique, d’autant plus que l’action a
eu lieu la nuit, temps du fantastique, par excellence. A la réserve qu’on
raconte l’histoire en décrivant les faits sans anticiper d’annoncer aux
auditeurs -lecteurs que c’étaient l’œuvre d’un ange.

"Le fantastique c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les
lois naturelles face à un événement en apparence surnaturel. (…) le fantastique occupe
le temps de cette incertitude ; dès qu’on choisi l’une ou l’autre réponse, on quitte le
fantastique pour entrer dans genre voisin, l’étrange ou le merveilleux"¹

______________________________________________________

1 : T .TODOROV, L’introduction à la littérature fantastique, seuil, paris, 1970, p.29


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A ce stade du récit, les personnages, notamment le héros et son maître, et,
implicitement le lecteur, ne sauraient trancher entre une explication
rationnelle et surnaturelle du phénomène en question. Ils ne marquent pas de
manifester, face à cet événement, une hésitation et un doute propre au
fantastique. A partir du moment où le héros happe, pendant la nuit, l’ange
(tanirt) qui lui teint les mains du henné, nous quittons le fantastique pour
renouer avec le merveilleux,. Ainsi le fantastique mène-t-il une vie pleine de
dangers, pour reprendre l’expression de TODORAV.

Si le fantastique se signal par l’irruption, dans le monde réel, de


l’inadmissible et de l’inexplicable, l’univers du merveilleux, en revanche, ne
suscite aucune inquiétude. L’événement surnaturel est accepté en tant que tel.
Le monde réel et celui du surnaturel y coexistent. Autrement dit, l’univers
merveilleux ne porte pas atteinte au monde réel. Le héros lui-même accepte le
surnaturel du merveilleux. Il en est de même du lecteur.

L’entrée en scène du personnage de tanirt (l’ange) occupe une place


particulière. C’est la pierre angulaire qui va lancer l’intrigue. Victime du charme
de l’être céleste, Mhnd Unamir, lui propose d’entrée de jeu l’épouser. Dans la
suite du récit, les événements merveilleux vont se succéder à l’image du
mariage de pmmu unamir avec l’être céleste (l’ange). Ce mariage, rappelons-le,
a eu lieu sous conditions : elle exige du futur époux qu’il lui construise une
demeure constituée de sept chambres dont chacune donne successivement sue
l’autre, par l’entremise des portes ayant la même clef, et qu’elle soit à l’abri
total des regards des gens fussent-ce ceux de sa mère.

c-les rapports mère/bru :

La mère, après avoir constaté, non sans amertume, que son fils a
abandonné l’apprentissage du Coran, n’a plus de cesse que de savoir ce qui est
derrière cette métamorphose. L’occasion va se présenter devant elle quand son
fils est parti à la chasse. Pour elle, c’est le moment ou jamais. Elle a finalement
pu mettre la main sur la clef tant recherchée, dissimulée subrepticement dans
la mangeoire. Et ce grâce à la connivence d’un coq qui s’écria : « cocorico ! J’ai
trouvé uns chose, la clé de pmmu unamir dans la mangeoire du cheval ». La
mère se précipita et ouvre les sept portes l’une après l’autre. Quant elle
aperçut sa belle-fille

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elle l’accusa de s’emparer de son fils en proférant à son préjudice des
injures. La pénétration de la belle-mère dans le demeure de Tanirt est
aux yeux de cette dernière une violation du pacte moral conclut avec
Mhnd Unamir. L’interdiction et la transgression de l’interdiction sont un
autre procédé largement en usage dans les contes. Il a intérêt du fait
qu’il relance l’intrigue
Les rapports tendus et conflictuels entre les deux personnages
mettent au clair l’éternelle rivalité mère/belle-fille. La mère s’oppose
donc catégoriquement à ce mariage non déclaré.
A son retour au bercail, le héros trouve sa bien-aimée dans un état
qui lisse à désirer. Blessée dans son amour propre, tanirt a donné libre
cours à ses larmes qui jaillissent de ses yeux comme d’une source
inépuisable. Sans trop tarder à lui expliquer, elle lui reproche de n’avoir
pas respecté l’engagement qui les unit les deux. Elle s’envole vers le
septième ciel en lui laissant une bague de reconnaissance et une grande
nostalgie.
Au terme de cette première séquence, nous soulignons l’importance
de la bague, en tant qu’objet de reconnaissance, dans les retrouvailles. A
noter, au passage, que les objets (anneau, bague…) doués généralement du
pouvoir magique, constituent un élément clé dans les contes merveilleux.
La bague, dans la société amazighophones, particulièrement dans
l’Anti-Atlas, possède, à l’instar du henné, une valeur symbolique d’une
grande importance de point de vue de signification. C’est un tremplin
auquel les jeunes peuvent avoir recours pour exprimer leur amour et leur
attachement à leur bien-aimée. E. LAOUST en a bien souligné
l’importance.

" […] l’usage veut que les maris les passent à l’auriculaire de la
main gauche et les femmes à l’annulaire de la même main
Le bijou a perdu chez les berbères son caractère primitif d’ordre magico
religieux. Il a depuis longtemps cessé d’être un talisman destiné à procurer à
celui qui le porte une force magique particulière ou à le protéger contre
certaines influences funestes.
Toutefois, le caractère symbolique de quelques bijoux ne s’est pas
entièrement effacé devant le caractère unique de parure qu’ont généralement
pris certains autres. (…) la bague, comme notre alliance, a également une valeur
symbolique. Elle fait nécessairement partie des cadeaux remis par le fiancé

21
à sa taslit. Et dans les cérémonies préliminaires des mariages, particulièrement
dans les tribus de l’Anti-Atlas, ce bijou est soumis à des rites qi semblent avoir
pour objet de faciliter la future union et de la rendre féconde. Ailleurs, c’est une
habitude, pour les gens stérile de se mettre leur bague de taslit à l’action
bienfaisante des feux de l’achoura"¹.

Outre sa fonction en tant qu’objet de reconnaissance, la bague


Constitue un moyen par lequel Tanirt, en faisant cadeau à son époux,
entend lui témoigner de son amour et de sa fidélité.

d- l’errance du héros (l’éloignement) :

Pour pallier à son manque psychologique dont il est victime, pmmu


unamir va quitter sa maison. Ce départ constitue le nœud de l’intrigue. La
quête de sa bien-aimée commence. Cette action correspond au début de
la deuxième séquence.

L’errance du héros dans la forêt (espace ouvert) le mènera au


hasard à la rencontre d’un aigle. Avec l’entrée en scène de ce dernier
personnage, l’intrigue va être derechef relancée. A noter, au passage, que
cet animal (l’aigle) représente l’objet magique dans la mesure où le héros
s’en servira dans son déplacement.
"(…) Les objets magiques peuvent être : 1° des animaux (cheval, aigle, etc.) ;
2° des objets d’où sortent des auxiliaires magiques (le briquet et le cheval, l’anneau et
les jeunes gens) 3° des objets ayant des propriétés magiques, massue, épée, violon,
boule, et bien d’autres ; 4° des qualités reçues directement, comme par exemple la
force, la capacité de se transformer en animal, etc. nous appelons (sous condition
pour le moment) objets magiques tout ce qui est ainsi transmis.(…)²

Dans le présent récit, nous considérons que l’objet magique est


tombé par hasard entre les mains du héros. Selon V. PROPP peut être,
dans le conte merveilleux, directement transmis au héros, trouvé en un
lieu indiqué, fabriqué, acheté, tombé par hasard entre ses mains, apparu
spontanément etc.

___________________________________________________
¹ : E.LOUST, mots et choses berbères, Rabat, société marocaine d’édition, 1983, p.137
²: V. PROPP, Morphologie du conte, Seuil, 1965, p. 55..

22
En signe de reconnaissance et de gratitude à l’égard de pmmu
unamir, qui avait auparavant protégé et consulté les aiglons, l’aigle
(l’objet magique) accepte de l’emmener jusqu’au septième ciel. Mais
non sans condition puisqu’il exige qu’il immole son cheval pour s’en
nourrir et s’en servir en viatique. Face à cette situation, encore une
fois dilemmatique, le héros donne libre cours à sas larmes avant de
passer à l’action. Cette scène pathétique représente une mise à
l’épreuve de l’héros, une tâche difficile à accomplir. Actions qui
prennent dans d’autres contes merveilleux de formes différentes.

"(…) le vol sur le dos d’un oiseau comporte quelque fois un détail
supplémentaire : il faut nourrir l’oiseau pendant le voyage, le héros emporte un
taureau, etc. […]"¹

Une fois le contrat de confiance conclu entre le héros et son


auxiliaire (l’aigle) qui assume le rôle de l’adjuvant, l’envol s’est
effectué. A la traversée de chaque ciel, pmmu unamir l’approvisionne,
comme convenu, en une portion de viande et une gorgée de sang. La
tension dramatique va atteindre son paroxysme au moment où, par
imprudence, un morceau de viande échappe de ses mains. Le héros
voit le danger e mort se planer à l’horizon. Pour s’en sortir, il coupe
une tranche de son avant bras et la remet à l’aigle. Celui-ci, la
trouvant plus salée que d’habitude, lui rappelle que s’il n’avait pas pris
soins des aiglons, il l’aurait lâché. A ce niveau, le récit inculque une
morale consistant à inciter implicitement les gens à faire du bien et à
avoir l’esprit du sacrifice.
Les retrouvailles, qui représentent le point culminant du récit,
vont avoir lieu grâce à la bague de reconnaissance qui fut transmise à
l’ange par l’intermédiaire d’une domestique (esclave). Le couple va,
ainsi renouer avec le bonheur perdu. L’union des deux amoureux dans
un monde merveilleux correspond à la fin de la deuxième séquence du
récit. Le méfait est ainsi comblé.

"Cette fonction forme couple avec le méfait ou le manque du moment où


se noue l’intrigue (A).C’est ici que le conte est à son sommet."²
______________________________________________________
¹ : V .PROOP, Morphologie du conte, Seuil, 1965, p. 63.
² : ibid. p. 66.

23
A ce stade, nous pouvons dire que l’histoire de pmmu unamir
s’apparente généralement au conte merveilleux. Elle commence, en effet, par
un méfait et se termine par les retrouvailles en passant par ce que l’on peut
appeler la tâche difficile (immolation de cheval) et l’aide d’un auxiliaire magique
à savoir l’oiseau (l’aigle). De surcroît, ce récit fonctionne sur un jeu
incontournable d’interdiction et de transgression d’interdiction. A cela s’ajoute
un ensemble d’éléments propres à l’univers merveilleux ‘mariage de l’être
humain avec l’ange, les animaux qui parlent etc.
Cependant, ce conte se distingue par sa représentation de la réalité et de
son opacité, ainsi que par l’épaisseur psychologique des personnages qui sont
excrément sensible comme en témoigne les larmes. Celles-ci apparaissent
comme une arme à laquelle les personnages recourent, malgré eux, chaque fois
qu’ils se trouvent confrontés à des dilemmes :" tanirt pleure jusqu’à ce que
ses larmes inondent les chambres","pmmu unamir ne peut s’empêcher de
verser des larmes au moment où il s’apprête à satisfaire la condition de l’aigle
d’égorger son cheval"," sa mère a même perdu la vue à force de pleurer". Il va
de soi que l’étendue des larmes du héros contraste aussi bien avec celle de
tanirt qu’avec celle de sa mère. La logique est ainsi respectée puisque les
femmes sont, évidemment, plus sensibles que les hommes. Ce procédé de
l’hyperbole accentue, ici, la profondeur psychologique des personnages.
Dans un tout autre registre, la rencontre du héros quêteur avec l’ange, si
elle témoigne de sa persévérance, de son courage, de sa fidélité et son
attachement à sa bien-aimée, ne permet pas d’augurer de la suite des
événements. En effet, si dans les contes merveilleux le retour s’effectue de la
même façon que l’arrivé, il n’en est pas de même ici dans cette histoire de
pmmu unamir. a partir du moment ou ce dernier se débarrasse de tout ce qui
définit son identité marocaine (amazighe) : le poignard (lkkmit), le sacoche
en cuir (Aqrab), le burnous (aslham), le turban (rrzza) etc., il coupe
symboliquement les liens qui l’ancre dans sa société. Par ce geste, il nous offre
un indice du passage imminent à l’acte d’un éventuel retour « suicidaire » à sa
mère, un retour tragique cette fois ci. L’arrivée inopinée de Tanirt semble l’en
dissuader. Unamir lui demanda alors de l’emmener à la terre. Chose qu’elle a
acceptée mais encore à une condition. Celle de ne pas ouvrir les yeux jusqu’à
l’arrivée sur terre. Malheureusement pour lui au seuil du premier ciel il ouvre
ses yeux ce qui a précipité sa perte. Ans ce récit, il semble que les
interdictions et leurs transgressions sont incontournable pour renouer
l’intrigue.

24
25
1-Enseigner la langue amazighe : pourquoi et comment ?
L’objectif de diversification des langues enseignées part de plusieurs
constats. L’amazigh est porteur de la diversité culturelle et il faut l’accès
à son apprentissage. Il est urgent d’encourager l’enseignement de
l’amazigh qui ouvre de larges portes sur la culture du Maroc.
L’enseignement de l’amazigh réduira le taux d’échec et d’abandon
des élèves amazigh phones en milieu rural. L’amazigh servira à assurer
l’équilibre psycholinguistique de l’élève amazighophone. Il servira
également d’ancrer l’apprenant dans son contexte socioculturel en faisant
de lui éventuellement un citoyen fier de sa marocanité et conscient de
ses devoirs et obligations.
L’enseignement de la langue amazighe contribuera au développement et à
l’enrichissement de la langue et de la culture amazighes.
Une première mesure consistera à assurer la continuité de l’enseignement
de l’amazigh à travers les divers cycles de l’enseignement. Les mesures
annoncées pour l’enseignement de l’amazigh à l’école primaire doivent
poursuivre un objectif à la fois ambitieux mais impératif : faire accéder
l’ensemble des Marocains à la maîtrise de la langue amazighe.
Dans les programmes et instructions officielles communs aux autres
langues, l’objectif communicatif est devenu premier au-delà de l’objectif
conceptuel et de l’objectif culturel qui naturellement vaut toujours.
On peut donc affirmer en simplifiant à l’extrême qu’une langue est un
code qui a une fonctionnalité. Une langue vectrice plutôt qu’une langue
objet. On apprend donc une langue pour s’en servir: La multiplicité des
dispositifs institués depuis ces quelques dernières années indique
clairement que l’on s’oriente dans cette direction. L’enseignement de la
langue amazighe devient un moyen et non une fin en soi. Les contenus et
les programmes de la langue sont donc à sélectionner en fonction
d’intentions pragmatiques. Apprendre l’amazigh c’est aussi apprendre à
identifier et à maîtriser des variétés de langue liées à des paramètres
culturels et situationnels. D’où la nécessité de contextualité fortement
en classe, qu’il s’agisse d’exercices ou d’activités d’expression.
L’objectif n’est pas seulement la maîtrise d’un code fait d’une série
d’opérations formelles dans le respect des contingences
morphosyntaxiques liées à des valeurs implicites, mais l’utilisation qu’on
en fait à des fins de communication. L’objectif de l’apprentissage est la
combinatoire de savoirs linguistiques et de savoirs procéduraux relevant

26
de la manière de se servir de ces savoirs.

Pour stimuler l’apprentissage de l’amazigh, l’enseignant peut faire


appel à des méthodes et techniques pédagogiques telles que le dialogue
qui peut devenir un outil très formateur, les exercices destinés à assurer
la maîtrise des formes et de la syntaxe. La trace écrite du cours peut
aussi constituer un atout supplémentaire pour l’apprentissage. Ainsi
cahiers et classeurs pourraient-ils devenir plus qu’ils ne le sont, le moyen
de la constitution et de la réorganisation progressive de ce corpus.
La décision de mettre en place un enseignement de l’amazigh dès le plus
jeune âge part du constat que l’enfant a une oreille musicale qui est à son
zénith au plus jeune âge. Loin de nuire à la maîtrise de l’arabe ou du
français, l’apprentissage de la langue maternelle contribue à la
découverte de cette langue nationale et à mieux en comprendre la
singularité et les similitudes avec les autres langues. Par ailleurs, dans un
Maroc plurilingue, c’est un signe d’ouverture susceptible de servir la place
de notre langue à l’échelle nationale et régionale.
Le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse a décidé
récemment de faire désormais de la langue amazighe une discipline à part
entière de l’école primaire elle est déjà introduite dans quelques trois
cent écoles pilotes sur le territoire national. Cette décision s’est traduite
par des manuels scolaires, des programmes et outils pédagogiques et des
volumes horaires.
Cet enseignement au cycle primaire sera précédé de deux années
de préscolaire au cours desquelles il s’agira, tout en favorisant le
développement de leurs capacités auditives et phonatoires, d’ouvrir les
élèves à l’altérité qui participe à l’éducation citoyenne. Elle sera faite à
travers la découverte d’une langue et culture nationale, la prise en
compte de la diversité culturelle, la valorisation d’une langue parlée dans
au moins 40% des familles marocaines.
Pour donner un sens à l’enseignement de la langue amazighe, cet
objectif devra se concrétiser à travers des projets d’école. A cet effet,
des outils et matériaux pédagogiques devraient être proposés aux
enseignants. Par exemple, des CD-ROM contenant des comptines, des
contes, des devinettes et des chansons en amazigh devront être éditées.
D’autre part, la formation linguistique et pédagogique des
enseignants de l’amazigh est à la fois urgente et nécessaire. L’objectif à
atteindre est la formation initiale de tous les futurs enseignants de
l’amazigh. La formation prend en compte deux aspects : une compétence
27
linguistique adaptée et la pédagogie de l’enseignement de l’amazigh pour
des élèves de l’école primaire.
La formation continue servira à soutenir la formation initiale et en
même temps à la mise à jour des connaissances pédagogiques des maîtres
en matière de la didactique de l’amazigh.
Cette formation est complétée par des séminaires académiques
d’information et une aide apportée par les inspecteurs, conseillers
d’éducation et les formateurs. Pour enseigner la langue amazighe, les
enseignants en poste devront être habilités selon des modalités définies
au niveau pédagogique ou académique.
L’élaboration de programmes et de manuels scolaires ne pourra se
faire adéquatement que de façon progressive et cohérente du point de
vue conception, réalisation et validation. Ainsi, la didactique de l’amazigh
est fondée sur une pédagogie qui intègre l’élève à son environnement
socioculturel, une pédagogie qui assure son équilibre psycholinguistique et
cognitif, et une pédagogie qui vise à apprendre à l’enfant le savoir, le
savoir-faire et le savoir être.
Le succès de l’enseignement apprentissage de l’amazigh est lié à
l’élaboration de programmes et outils pédagogiques adéquats de l’amazigh.
Un système de supervision, de suivi et d’évaluation est impératif, ainsi
que l’élaboration d’outils pédagogiques tels que les manuels, les livres
d’activités parascolaires, les CD-ROM, les cassettes vidéo, des
programmes de télévision spécialisés dans l’enseignement de l’amazigh.
Jusqu’à présent il y a un vide total dans le domaine de la médiathèque et
de l’audio-visuel en général relatif à la didactique de l’amazigh.

2-le mythe et la poésie chantée (Tazrrart)


2-1/ définition de Tazrrart :
Tazrrart est un genre de vers poétique généralement sous forme de
distique. Elle fait partie de la tradition orale et se transmet également, tout comme
les autres genres, de génération en génération. Les jeunes générations enrichissent
ce patrimoine et le transmet à leur tour aux autres générations. Ces vers, psalmodiés
lors, notamment, des cérémonies de mariage, sont l’œuvre des créateurs hommes et
femmes confondus. La coutume veut que le premier vers soit d’abord récité, dans un
premier temps, par un (e) acteur (ice), par la suite, l’assistance prend part
collectivement au chant. Quant cette poésie est sous forme dialogique elle est
appelée « Tamawacht ». Il s’agit dans ce cas d’un dialogue« poétique » entre les
jeunes filles et les jeunes garçons. Tazrrart ou Tamawacht sont chantées sans
accompagnement d’instruments musicaux ni de danses, contrairement à Tanddamt. Ce
genre existe dans la région du Souss où les locuteurs utilisent, majoritairement, la
variété tachelhit de la langue amazighe.
28
La poésie joue un rôle très important dans la vie scolaire, car c’est un outil pour
maîtriser une langue soit à l’oral ou à l’écrit. Cela nous empêche de pose la question
suivante : qui sont les aspects pédagogiques de la poésie ?

" Autant, à l'école, on a besoin de dénominateurs communs pour vivre ensemble,


autant on a besoin de l'inverse, c'est-à-dire d'éduquer les consciences qui seront le
contraire de ça, qui seront aptes à transgresser la norme. L'école ne peut pas abdiquer
en permanence ce rôle : enseigner la norme et laisser en chacun le ferment de la
rébellion. C'est en bon éducateur que je dis cela !
La poésie est un excellent accélérateur de la conscience (cf. Roberto Juarez, poète
argentin).Donc, vous ne pouvez vous passer d'enseigner la poésie.
Ce que l'on cherche à viser dans la pédagogie de la poésie, ce n'est pas de
former des savants de la forme, ou même de leur faire mémoriser une cinquantaine de
poèmes (il ne reste en mémoire que l'incipit des poèmes !).
Ce qui est en jeu, c'est de faire vivre, à travers l'expérience poétique, une
autre compréhension du monde, et faire vivre de façon intime, viscérale qu'on ne peut
pas se passer de cette compréhension du monde…."¹

Alors la poésie est très importante dans ce domaine la, elle permet d’améliorer
les capacités d’individu dans le milieu scolaire. Concernant le conte de Ahmed Unamir,
nous pouvons le transformer sous forme de la poésie chantée dans les cérémonies, et
pourquoi pas l’utiliser dans l’école comme un outil d’exploiter le conte amazigh à l’école
primaire. Et ça qu’on va voir dans la traduction de Tazrrart (voir les annexes).
3-pratique du conte à l’école primaire ;
3-1/le conte, un art de transmission orale ;
" Le conte est un art de la transmission orale, de la relation. Je considère
d’abord le conte du point de vue de l’acte de dire — de la même façon, on étudie le
théâtre du point de vue de la représentation, de la scène. Les contes se distinguent
radicalement d’un texte littéraire fixé, clos sur lui-même. Ce sont ces histoires sans
auteur connu, qui se forment et se transforment en passant les frontières, les langues
et les générations, de bouche à oreille.
Les contes possèdent un mouvement propre à l’oral : répétitions, rythmes,
emboîtements, symétries, boucles, abîmes, structures grammaticales repérables… Ces formes
sont des jalons, comme les panneaux indicateurs nous aident sur des routes inconnues. La
gestuelle du conteur, sa présence dans l’espace, ses silences, son écoute de l’auditoire, est
autant de relances de l’attention. Il permet à chacun de se forger des images mentales
différentes. Le conteur laisse les auditeurs libres et actifs. Il constitue un espace commun,
un "village" : un moment d’intelligence collective. Le conte, acte formel de parole, avec
justement ses "paroles formulaires", est partout un outil de construction du langage, depuis
que les humains se parlent. Voilà justement son principe ancestral qui fonde toute cette
démarche pédagogique : nous entendons (ou lisons) une histoire une seule fois, nous la
redisons comme un souvenir, ou bien un rêve, avec nos propres mots, sans l’apprendre par
cœur.
______________________________________________________________________
Conférence de Jean-Pierre Siméon, professeur à l'IUFM de Clermont-Ferrand, poète, directeur de la
collection "Poèmes pour grandir" au Cheyney éditeur, fondateur du "Printemps des poètes
29
Cette forme de transmission — réinvestissement — du conte est à mettre en rapport avec la
question de la traduction d’une langue."¹

3-2écouter,dire,lire,écrire,des contes :

« Quand on raconte une histoire, on raconte toujours un peu sa propre


histoire…Raconté, c’est utiliser la parole qui nous est commune et qui représente un acte
physique en tout premier lieu. Quand on parle, le corps entier est sollicité, qui permet
l’émission des signes sonores. La parole nous donne le pouvoir d’appeler, de représenter,
de nommer, de questionner, de compter…Elle permet de s’inscrire dans le temps et
peut-être de lui échapper. Elle permet de raconter. Elle vient d’un endroit et va vers un
autre. Elle provient d’une intention et va vers une attention. Elle prend naissance entre
deux interlocuteurs.

Elle fut, sans doute, ainsi que l’écriture à ses débuts, et après le geste, un moyen de
compter, de dénombrer, d’énumérer et par-là, de décrire sa propriété, d’acquérir, de
garder. Les premiers contes d’énumération que l’on destine aujourd’hui aux jeunes
enfants en témoignent. Un des pouvoirs du langage est celui de décrire l’invisible ou plus
précisément le non visible ou bien encore le disparu, l’absent et ainsi de le garder.
Alors les récits qui se racontent sont comme suit : Les berceuses et les enfantines, les
vire langues, les contes de randonnée, les devinettes et énigmes, les contes de
mensonges, les proverbes, fables et récits facétieux, les contes merveilleux,…

3-3 la bande dessinée à l’école primaire :


La bande dessinée n'est pas une forme d'écrit que l'on étudie fréquemment dans les
classes primaires. Pourtant, de nombreux enfants lisent facilement ce genre de texte
en dehors de l'école.
Si la majorité des élèves lisent des bandes dessinées avec plaisir (y compris ceux qui
ne sont pas de très bons lecteurs !), n'est-ce pas une occasion intéressante de
prendre appui sur leur envie pour leur proposer des situations d'apprentissage qui
leur permettront de lire plus efficacement les albums qu'ils aiment. Ces
apprentissages entraînant et structurant les activités mentales qui sont en jeu dans
toutes les situations de lecture : se poser des questions par rapport au texte,
élaborer des hypothèses pour anticiper sur le sens, sélectionner des indices
pertinents pour vérifier ces hypothèses …
Le terme de "Bande dessinée" concerne les albums distribués en librairie, et non les
revues vendues en kiosque que l'on nomme "comics".

Les albums de bandes dessinées sont généralement construits sur des scénarios
structurés. Les planches et les vignettes sont soigneusement élaborées en fonction
______________________________________________________________

1-URL : entretien avec CHRISTIAN Tardif (conteur et pédagogue dans la ville du Havre au Nord de la
France), date de modification le 03/05/2008 à 21:34.
30
de codes ayant des significations précises. Prélever des informations dans les dessins
pour construire le sens d'une bande dessinée relève d'une véritable activité de
lecture. Il est d'ailleurs permis de penser que les adultes - dont de nombreux
enseignants - qui n'aiment pas les B.D. ou considèrent qu'il s'agit d'une lecture "au
rabais" sont, en fait, de piètres lecteurs de bande dessinée, qui, ne s'intéressant qu'à
l'écrit - souvent restreint - n'accèdent qu'à une petite partie du sens des histoires.

Si l'on admet que lire une bande dessinée est une situation de lecture au
même tire que la lecture d'un roman d'aventure, il devient souhaitable d'en garantir
la maîtrise au cours de l'enseignement primaire.
Comme les autres formes d'écrits, les bandes dessinées peuvent être abordées dans le
cadre de l'apprentissage de différentes compétences qui peuvent être réparties entre
les classes.

Alors c’est le cas de la bande dessinée du conte de Ahmed Unamir (voir les
annexes), ce type d’écrit aide l’enfant à bien aimer et à bien être attentif avec ce
genre d’écrits, car elle le dirige vers exprimer son goût, ainsi exprimer son point de
vue, elle facilite des choses notamment la lecture, imaginer et produire une bande
dessinée. Elle donne la capacité de transformer un texte narratif à une bande dessinée
ou le contraire. Pour conclure la bande dessinée est très importante dans l’école
primaire, parce qu’elle permet aux enfants d’améliorer leurs performances de lectures
et de producteurs d’écrit.

Alors la poésie chantée (Tazrrart), et la bande dessinée sont deux outil pour
exploiter le conte est très précisément ici s’agit bien sur de conte de Ahmed Unamir.
Ils nous permettront de sortir de la fonction traductionnelle du conte (le récit parfois
long) à d’autres fonctions plus au moins intelligible pour attirer l’attention des
enfants, c'est-à-dire de sortir de quelque chose qu’est banal à quelque chose qu’est
nouveau et intéressant dans la vie de l’enfant (réciter des poèmes, la bande
dessinée…)

C’est qui nous guide de parler sur l’exploitation du conte dans l’école primaire,
ce qu’on va aborder dans le point suivant. La question qui se pose ici est : est ce que
les démarches d’exploitation du conte amazigh reste celles de la langue française soit
à l’oral ou à l’écrit ou bien non ?

3-4 l’exploitation du conte à l’école primaire :

L’histoire joue donc un rôle très important, comme nous avons déjà
cité, dans une histoire, on demande aux apprenants de nous raconter ce
qu’ils comprennent à partir de leurs compréhensions du texte (le conte).
Dans un texte expliqué (compréhension), cette idée reste convenable et
efficace, au lieu par exemple de poser plusieurs questions aux enfants et
attendre la multiplication des réponses, il suffit de les demander de
31
résumer ou bien de raconter l’histoire de nouveau, chacun avec sa propre
compréhension. Ils aiment les histoires surtout des contes, parce qu’elles
les amusent, elles ressemblent à des films, ils aiment les suivre pour
savoir la fin.
Ce genre de textes nous permet de présenter un type de lecture qui
permanent. Il s’agit bien sur de la lecture dialoguée, cette lecture permet
de joue les rôles des personnages du conte. Là encourage les enfants de
lire le texte d’une manière expressive et nouvelle pour améliorer leurs
capacités dans la lecture, et aussi dans la communication c’est-à-dire à
l’oral.
Les démarches d’exploitation du conte amazigh à l’école primaire
restent celles d’un texte ou de l’oral dans le français. Et ça qui est
remarqué d’après une rencontre avec un professeur du français dans
l’école primaire, malgré que la plupart des professeurs ne être pas de
formation amazighe dans ce domaine. Mêmes démarches sont abordées
dans la didactique de la langue amazighe.
Mais avant de parler du conte à l’école primaire, nous abordons à titre
d’exemple, le manuel « tifawin à tamazight », du 5e année
d’enseignement primaire. Il est remarquable que ce manuel a traité ou
bien a enrichi de plusieurs contes surtout dans la lecture et à l’oral
soulignons que les contes du la lecture sont très nombreuse que ceux
d’oral. Par exemple, les contes de lecture sont successivement comme
suit ;
*l’agresse et la fille (tavçnt d urba) P.18
*l’homme, le boa et l’hérisson (argaz d tfevra d yinsi) P.33
*Aigle et la tortue (igidr d yifkr) P. 48
*l’hérisson et le renard (insi d wuccn) P.75
*les première pleures (imïïawn imzwura) P.80
*le renard et le coq (wuccn d ufulus) P.103

Ce qui concerne l’oral, nous abordons qu’un seul conte, c’est celui d’un
lion et les trois bœufs (agrzam d kraä izgirn) (P.78).Qui est à
l’origine un conte arabe. Nous constatons déjà, que ce manuel est très
enrichi aux contes amazighs, sauf un seul qui est étranger celui du lion et
les trois boeufs, mais c’est déjà bien, de s’ouvrir sur la culture arabe, et
étrangère.

32
. Pour ce faire, nous nous donnons un exemple d’une fiche technique
de ce conte (Ahmed Unamir) et très précisément la première partie du
conte, c’est-à-dire l’étape initiale du texte.

pmmu unamir :

tkkatin yat tmvart ifka yas rbbi yan uoyal ifulkin,


immut babas. Aoyyal ad iga ism nns pmmu unamir. Ig pmmu
unamir ampdar zund kullu ayt tmazirt. Mic nttan iga
vwalli kullu gisn iprccn, ur jjund nttan ayssukin ar bdda
issirid tallupt.
inkrd yan was yafd lpnna v ufus nns, ur akk issn mad
ast ivman. Lliv idda s tmzgida, art iïçi ïallb acku
ampdar uras iodil a yvmma lpnna. Ãbbapan yafd nit fav
pmmu unamir lpnna v ufus nns, art nit dax iïçi ïallb, a
yãpan ist akk ibbz inna yas ilmma pmmu unamir :"-ati a
sidi urd nkkin a yvmman lpnna i ugayu nnu. Isad ka nkkrx
afxd afus innu ivmma. Ar iswingim man lpilt s ra yaf ma
ivmman lpnna i pmmu unamir. Inna yas ïallb :"vassa ad ur
ïast ula tçëit iïã tassid tasmi tbbrt st v ufud
tasid ilim tg ttin v tiï akk ur yawi iäã.

33
amdya n tfrt n uwrar
tasugrt: tis smust tirmt: tamzwarut
asurs: allas n tnfust akud: 30 n tusdadin
tilalt: tanfust

ad izmmar unlmad ad :
1) isfld i tnfust
2) imrs tanfust
3) imrs tiguriwin timanynutin n tnfust
4) issn asnay n tnfust

Tifrkiwun Tilal n uslmad d unlmad isggurn


Aslmad ad:
1-tastu - ifk tastut n tnfust.
Inlmadn ad:
- sfldn uslmad Iäëiãn
- rarn xf isqsitn Iwlafn
uslmad Tasfift n uslmad
Tasfift n uslmad
aslmad ad: açë
2- ankda d tvri n -inkd tanfust s
tnfust iwllafn d izwiln.
-isqsa inlmadn xf
tanfust s umata
- ivr tanfust snat n
tikkal.
*tivri tamzwarut
s tbäitin
* tivri tis snat s
tnivt
Inlmadn ad:
- sfldn uslmad, äfaën
tankdans , rarn xf
isqsitn n uslmad
- smuqln isllifn n
tinivt ns.
- Sqsan aslmad xf
tiguriwin d
tiwinas ur ssn

3- Asfru d urmas n Aslmad ad:


tnfust - isfru tanfust
- isksa is rmsn
tiguriwin d twinas

34
n tnfust
4- Tivri n
tsddarin n aslmad ad :
tnfust -ivr tisdarin n
tnfust yat syat
Inlmadn ad :
- sfldn i uslmad

aslmad ad :
5- Armas n tnfust - isqsa inlmadn is
rmsn tiguriwin n
tnfust
inlmadn ad :
- rarn xf isqsitn
6- Afars s wawal aslmad ad :
- ittr sg inlmadn ad
msbäan xf
tiguriwin
- ittr sgsn ad gn
afars s wawal niv
irar n tlmalin
inlmadn ad :
- skrn tiguriwin
- irarn timlalin.

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36
L’objectif de notre recherche était, d’abord, d’essayer de
dégager et d’identifier, preuves à l’appui, la version originale du récit de
Mhnd Unamir, de mettre ensuite, en évidence, sa structure très proche
du conte merveilleux et sa dimension mythique et de lever enfin le rôle du
conte dans l’apprentissage et sa pratique à l’école primaire.

Pour le premier point, nous avons conclu que la version originale


est celle mettant en scène Mhnd Unamir en écolier apprenant le Coran et
Tanirt (1’étre céleste). Toujours est-il que seuls ces deux derniers
protagonistes sont exclusivement évoqués à travers les tizrrarin. Nous
avons aussi montré que celle de la colombe blonde ne semble en être que
l’avatar du fait qu’il s’agit de l’imbrication de deux contes supposés être
séparés à cause d’une dégradation due peut être à l’oralité ou une volonté
consciente de remplacer l’être céleste par un personnage humain plus
réaliste.

Pour le deuxième point, nous avons parlé du conte à l’école primaire


surtout sa pratique. Dans ce chemin nous avons conclu de le pratiquer
dans le cadre de deux formes majeurs, soit la poésie ou la bande
dessinée. Ainsi ces deux outils jouent un rôle très important dans
l’apprentissage des enfants dans cette période duratif entre de 5 ans et
12 ans. Et aussi comme un jeu pour les apprenants, rappelant l’importance
du jeu pour eux, il est nécessaire de bien apprendre, ici nous mis en
ouvre la pédagogie du jeu et ça importance dans l’apprentissage.

Dans ce domaine, nous avons parlé aussi du conte comme un art de


transmission orale, car Le conte possède un mouvement propre à l’oral :
répétitions, rythmes, emboîtements, symétries, boucles, abîmes,
structures grammaticales repérables. Et nous avons aussi abordé les
démarches méthodologiques pour présenter un conte, soit dans l’oral ou
dans la lecture, et nous avons dit qu’elles restent celles même du français
dans les deux activités. Alors les questions qui se posent sont : est-ce
que vraiment dans la standardisation de la langue amazighe, dans les
écoles, même pratique doit-elle respecter ou il y aura une évolution dans
ce domaine ? Est-ce que les mêmes démarches méthodologiques doivent
être respecté dans l’enseignement du conte amazigh ?

37
38
- Présentation du corpus ;
La version du mythe de Mhnd Unamir sur laquelle nous nous sommes basés
dans cette étude est celle de la localité Dduwsswn faisant partie de la vallée de
l’oued IRS. Elle est située entre le centre d’lgherm (province de Taroudannt) et le
chef lieu de la commune rurale de Tagmout (Province de Tata). L’origine des
habitants des tribus d’’Igherm est l’ancienne cité historique dite « Tamdoult »,
actuellement, région d’Aqqa. Prospéré à l’époque des anciennes dynasties du
Maroc, grâce à sa situation géographique, servant de relais entre le Maroc et les
pays d’Afrique, la ville de Tamdoult fut détruite par l’assaut d’un caïd (cf. : M.EL
MOKHTAR SOUSSI , EL Maassoul ) .ses habitants ont trouvé refuge dans l’Anti-
Atlas. Les principaux sites historiques de la l’époque de la siba. Le greniers
collectifs ou les gens emmagasinent leurs récoltes à montagneuse fut également
détruit suite aux guerres entre les tribus. Il n’en reste actuellement que quelques
vestiges. Il existe aussi des vestiges similaires des « maisons des européens »
(Tigmma n irmmuyn), construites dans une grotte loin des douars. Selon les dires
de nos aïeux, ces européens, des portugais, y fabriquaient des armes qu’ils
vendaient aux autochtones. A trois kilomètres ou sud de cette localité est situé, en
aval de l’oued IRS le grand douar d’ASSA ou on trouve un arbre d’arganier, sous
lequel les piétons se reposaient et appelé pour cette raison targant n ussunfu. C’est
dans ce douar que le film télévisé intitulé inspiré de l’histoire Mhnd Unamir qu’a
été récemment tourné par L’SNRT. L’oisis de Tagmout à proximité duquel se
trouve le lieu sacralisé de la chute de Mhnd Unmair, est situé à quelques kilomètres
d’Assa. Tagmout est le chef-lieu de la commune rurale portant le même nom. C’est
un espace vaste comparativement aux localités de Ddouwssawn et Assa très exigus
du fait qu’elles sont entourées, de part et d’autres de l’oued, par des hautes
montagnes.

Concernant la collecte de tizrrarin, on doit son mérite à l’Anddam et artiste


Mhnd EL MOUSSAOUI1, (37 ans, fonctionnaire), origine de la localité
Ddouwssawn précitée.

1
M.EL MOUSSAOUI a enregistré deux cassettes d’Ahouach en compagnie de H.EL QADIRI, où ils traitent des
problèmes de la langue amazighe, de la marginalisation du monde rural et de l’importance de l’arganier en tant
que patrimoine identitaire..(Voix assabil, 1999).
39
Tanfust n Pmmu unamir :
tkkatin yat tmvart ifka yas rbbi yan uoyal ifulkin,
immut babas. Aoyyal ad iga ism nns pmmu unamir. Ig pmmu
unamir ampdar zund kullu ayt tmazirt. Mic nttan iga vwalli
kullu gisn iprccn, ur jjund nttan ayssukin ar bdda issirid
tallupt.
inkrd yan was yafd lpnna v ufus nns, ur akk issn mad
ast ivman. Lliv idda s tmzgida, art iïçi ïallb acku
ampdar uras iodil a yvmma lpnna. Ãbbapan yafd nit fav pmmu
unamir lpnna v ufus nns, art nit dax iïçi ïallb, a yãpan ist
akk ibbz inna yas ilmma pmmu unamir :"-ati a sidi urd
nkkin a yvmman lpnna i ugayu nnu. Isad ka nkkrx afxd afus
innu ivmma. Ar iswingim man lpilt s ra yaf ma ivmman lpnna i
pmmu unamir. Inna yas ïallb :"vassa ad ur ïast ula tçëit
iïã tassid tasmi tbbrt st v ufud tasid ilim tg ttin v
tiï akk ur yawi iäã
iskr pmmu unamer ma sas inna ïallb, tlkm yat tizi v
äiyiä ha yat talmlkt(tanirt) tmund d snat tsmgin, yat tusi
lqndil tassi tayyad asdr n lpnna.tra ukan dav tanirt a
tvmmu lpnna i phhu unamir s iyas nit yumç afus inna yas :
« matgit izd ljnn nvdd lins ? ». tnna yas : « ur gix ljnn ula
lins, tnna yas gix tanirt ». rwlnt tsmgin lli tvamad tanirt
accku igammi sul pmmu unamir a das irzm. Tnna
yas : « rzmiyyi a unamir ur tzäart i ccurud innu ». inna
yas : « - ma iggan ccurud nnm ? tnna yas : « ayi tbnut ssa ipuna
trggl yat tsarut, ayyi ur izr yan ». iggt unamir v tgmmi
irglt v ssat trgliw yasi tasarut ipdut v usds n wayyis
nns, izrt ufullus lliv tnn gis ipdda ifv unamir yan wass
ayggmr. Ar isbirip ufullus : « kukuhu ufiv kra ! tasarut
n pmmu unamir v usds n wayyis ». tsfldas mas n unamir tgnn
afus tasid tasarut lli yadlli bdda tsiggil. Tawin i
tflwin artnt tëçum yat s yat…aylliv tlkm tiss sat tafnn
tanirt ar ukan tmccä açar nns, ar ïamç tikyaä s tfdnin,
tini yas : « bark llah ma yad ila yiwi ! » tnna yas
tanirt : « bark llah mayad ilan yiwm ! » iqqama lpal v
tanirt ar talla.
trar mas unamir tasarut s villi v ttid tusi. Llivd
yuda unamir iwaod tasarut yawn i tflwin artnt iëçm yat s
yat. Tad izwarn yufann gis kra n nda, tis snat lkmn ass gis
waman awrztis krat tawjjrirt, tis kkuçt afud, tis
smmust tagsst, tis ãäist idmarn, tad iggran tiddi, yafnn
tanirt v iggi n yat tgust ar ukan talla. Yissn unamir is
urgin waman ad abla imïawn nns. Tsawld tnna yas : « -lvdrt
ayad a unamir » tzayd tini yas : « ëçm tavzant ad ayyi ka
sul yut waäu ». inna yas : « imma iv trwlt ».tini yas d : « ur
rad rwlx ». mkkli tzra tanirt tifawt tayyl nit s wissa
ignwan zund agäiä. Wr as d tfl abla yat talxatmt tini
yas : « ivyyi trit tlkmt yinn s wissa ignwan ». yasi gis
pmmu unamir yat tguäi bahra iggutn, ura sul isawal s yan.
Llivas tfaq mmas ar tsiggil s kra n lpilt masd gis ïay
awal. Ar ttini : « -ma rayyid ilddi awal mas unamir innu
40
fkvas tasmvurt ». wannad yuckan ar ikkat ark iv irmi,
walo, ay lliv tucka yat twayya tddu ar mnad i unamir tqqd
gis i takat arnn tgga taflunt f ssin inkan. Ar tt ismuqqul
unamir aylliv ur issn manug ayasd inna : « gnn wis kraä
inkan ». tskr twayya tavrit, tfrp ilmma mas. Micc unamir
ivama ukan sul gis lpal, ur ra yilli d lxatr nns arkiv yufa
tanirt. Ar ittummaal aylliv irmi imãifid d mas i issudu
ayyis nns ifk i tagant. I zayd ayllivnn yufa yan igidr f
wafa n yan udrad. Ar isawal unamir ar ittini :
« - igidr a igidr ad n wafa udrar, tatbirt tumllilt is
flawn tzri ». wanna ukan isawln v tarwa n igidr : « fss a
baba ma yan ? » yutnit igidr ifktid s izdar. Artn iqqay
unamir irbutn ifkasn mad ctan. Lliv d igz igidr içë
viklli yas ithalla v tarwans yinni yas : « -ma kid yiwin s
darnx ?lliv as ioawd lqqist nns yini yas : « rix gik ayyi
tsslkmt i wissa ignwan ». isawld igidr inna yas :
« -unamir unamir a yamjnun, vrs i wayyis nnk at ccin igadrn ».
inna yas unamir ur zdarx ad vrsx i wayyis lli mi gix
algamu n wrg sutlvd srs ddunit ! yini as igidr ur dark
blla das tvrst ad ccin igadrn ad smvin laryac, tçlit gis
sat tvanimin n idammn d sat tuwïaä n tfiyya ma i tggan lowin
innu ar wi ssa ignwan.
ifktt unamir iw mïa imsifid d wayyis nns iskr ma sas
inna igidr…. Yasit igidr iwaod srs w issa ignwan. Ilkm
ukan ignwan zwar nnin sas nit inna igidr fkid yat tuwïaï n
tfiyya d yat tugmimt idammn vikan wis sin ignwan, wis
krad, wis qquz ay lliv ilkm wissa saz tär tuwïaï
igran. Yina yasd fkitid tawïaï n tfiyya d tugmimt n idamn.
Ibbi yasd tifyya v tgigilt n ufus nns. Isawld igidr yini
ass : « max xtad iggran a illiv tmalp ? ullah mtad i sur
izwar lxir nnk winu a bla ivak rzmx a kullu tgt zund aman
d tisnt. Islkmt igidr ar tama n yan loin . ad ukan tack kra
n twayya an tagm tçën udm unamir a ris klulu v waman s
wafulki lli yas ifka rbbi tval izd udm nns an ttananay,
tut nit s wagdur nns trçt tini : « cwix akk vikkad ar
ttagmc agdur ». ay lliv tucka twayya n tanirt, tra ukan attut
s agdur s dnit isawl pmmu unamir yini yas : « -ajj agdur ati
amalu nnu ann tannit ». iksd talxatmt ilupas tinn v ugdur yini
yas : « iv tssukit aman ad tfltn wid granin atnn tffi
lallam v tzlaft ». tffi ukan tanirt aman lli v tzlaft sa
ttannay talxatmt takkztt, tsksa mani d srs tkka. Tnna yas
yan uoyyal irwas nit iss tssnt. Tini yas nit at tddu add
dids tmun at ttid gnt v gr tuga.
yili nn pmmu unamir v tgmmi n tanirt lli nn jjun ur itam is
rast sul içë tfrp srs tanirt tinni yas : « -illa mrpba
bikn iga wul tasukt, ig loaql asarag a winu trh, umrx awn
ukan ignna staratn, amr tivzanin ad akk ur awint, as nnan
tuggit v vid lla yhnnikn ».
ikk ixar as loid mqqurn aggnd yannin nit loid nns urta
vrsn. Ard itmnid mas ar ukan tini : « ma ra yyi ivrs i
loid n pmmu unamir ! »

41
Ilupd aqqrab ur ilkm, ilupd lkummit ur tlkim, vikan
d uslham ula ëça. Ur sul isbir yiri ad iär. Imik ha
tanirt tuäaä. Yini yas nit att tsslkm s dar mas. Tcrd
fllas awr iëçm allns ard illkm akal. Tawit ayllivnn
qqëbn ignwan zwarnin s iëzçm allns, sas nit tëçm iärä
ig kullu aman d tisnt urd ifl abla latr n iäarn nns f yan
isli.

42
Traduction de Tizrrarin :
1-lqist nnk a pmmu unamir is a tyuran 1- ton histoire Mhnd mérite qu’elle s’écrive.
2- att nt ipäu yan v ugns n tvanimt 2- pour être sauvegardée à l’intérieur du Roseau.
3- ma dam ismyar babam a tanirt 3- « A quoi ton père t’a accoutumée Tanirt ?
4- nra ad amt akkax ad dar nx tmyurt 4- je te l’offrirai pour que tu restes à mes cotés ».
5- ur av ismyar baba amr lxaïr 5-« Mon père ne m’a habitué qu’au Bien-être
6- i villa v darun ad darun myurx 6- si vous me le promettez, je ne vous quittera point.
7-a yan icwan arad awa afus nnk 7- « -Toi qui as tant de charme accorde-moi ta main.
8- ad ak gis nara lpub ass ark ur iffv 8- pour y dessiner l’amour éternel ».
9- agav asmun innu ngam asmun nnm 9-« -Sois ma compagne, je serai ton compagnon.
10- aynna igan crud nnm nssafunt 10- Tes conditions seront satisfaites et même davantage »
11- ap a tayri imnoa wassif nnm 11- Ồ Amour, combien ton oued est périlleux
12- imnoa ukan ad yaäu yan tiwimt 12- Celui que tu emportes ne pourra guère revenir.
13-abqqa ola xir tëçmti ëzmxawn 13- A Dieu, nous devons nous séparer.
14- abqqa ola xir ka ad iffalnn amarg 14- Ce n’est que l’adieu quoi fait naître le chagrin.
15-a yan akt innan ibbi yak tassa 15-Celui qui te le dit, t’émeut.
15- Qui te le dira, te feras souffrir.
16- a zund iv tn tut tazzit lkummiyt 16-Comme si tu étais poignardé.
17- ur izug yan izzugn f usmun nns 17- Errer pour son compagnon n’est pas errance.
18-iv illa lyaqin rad dis lmuqqurn 18-Quand il y’a de la persévérance il y’aura de la
rencontre. .
19- ignwan d ikaln ad ur ittmittiyn 19-Seuls les cieux et les terres (restent) sont.immobiles.
20- imma larçaq ar yadda tnãirrifn 20- La destinée, par contre, continue son cours normal .
.21-ap a tayri vikad ukan prrant 21-Ồ Amour comme tu es amer !
22- a wanna tmlk ur rad ilil v rrapt 22-Celui dont il s’empare ne connaitra plus de repos.
23-ikkan unamir v ignwan ssa yirn 23-Unamir a passé sept mois dans l’empyrée.
23- Unamir a passé sept mois dans les cieux.
24- kullu tayri n upbib at islulluyn 24- C’est l’amour de sa bien-aimée qui l’a égaré.
25-illa mrpba mayyid yiwi wvaras 25- Bienvenue celui que le destin a fait venir chez- moi
26- u riss nãëif ula gix issn iäarn 26-Sans l’avoir demandé, ni m’y être déplacé.
27-a zzin ivd ukan iga laqdam nns 27- Maintenant que le beau est venu. / Tant que le
Charmant est venu.
28- ullah ar fllas tëäit a tassa nnu 28-Mon cœur en est satisfait.
29-a han idrarn ka ad ur ittmittiyn 29- Seuls les montagnes ne bougent pas.
30- imma larçaq ar yadda tnãirrifn 30-la destinée, par contre, continue son cours normale.
31-illa mrpba bikkn iga wul tasukt 31-Bienvenue mon cœur vous est ouvert.
32-ig loaqql asarag a winu ïrh 32- Mon esprit vous est ouvert aussi.
32-Et l’esprit, comme une enceinte vaste vous accueille.
33-umrx awn ukan ignna staratnn 33-je te permets de sillonner le ciel librement.
34- amr tivzanin ad akk ur awint 34- Sauf ces meurtrières qu’elles ne t’attirent pas.
35-as nnan tuggit v vid lla yhnnikn 35- Le jour où tu y regardes, ce serait fini.
36- ikk ixar as loid mqqurn aggnd 36- Il attendait jusqu’à la fête du sacrifice et regarda.
37-yannin nit loid nns urta vrsn 37-Il a vu que son mouton n’est pas encore immolé.
38- a yan uçëu ka afd iäë flln laïë nns 38-Sur une pierre il est tombé et y laissa la trace.
39- a yan izrin idou gis inna yasn 39- Chaque passant y implore le tout puissant en disant.
40-allah irpmk a bnadm villa ssior 40-Que Dieu ait ton âme vénérable fils d’Adam.
41-ap innu pnini nkki lli ds igan tin unamir 41-O pauvre de moi dont l’état est pareil à celui de
Lli v invuba Unamir lors de sa disparition

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Bibliographie :
-A.BOUKOUS, Langues et cultures populaires au Maroc, Dar el kitab, Casablanca,
1977 p.140.

-A.BOUNFOUR, « Hemmu U Namir ou L’Œdipe berbère », Etudes et Documents


Berbères, n°14, 1996, pp.119-141.

-E.LAOUST, mots et choses berbères, Rabat, société marocaine d’édition, 1938, p.


137.

-J.MALRIEU, Le fantastique, in « Contours littéraires », Ed. Hachettes, Paris, 1992,


p.28.

-S.FREUD, L’interprétation des rêves, PUF, 1967, p.274.

-T.TODORAOV, L’introduction à la littérature fantastique,Sseuil, paris, 1970.

-T.TODOROV, Du Bilinguisme, Denoël, 1985.

-V.PROPP, Morphologie du conte, Seuil, 1965, p.122.

-Manuel « tifawin a tamazight », 5° année d’enseignement primaire.

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