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I) Les méthodes d’enseignement

Introduction

L’éducation des enfants, à l’école comme dans les familles passe nécessairement
par des méthodes. Les parents et les enseignants emploient ces stratégies pour former
ceux-ci physiquement, intellectuellement, socialement et moralement soit pour l’intérêt
du groupe, soit à l’avantage de l’individu uniquement. Cependant, il faut noter que la
famille éduque par la tradition, les coutumes ou les valeurs sociales communes,
collectives. Mais, les gouvernements donne une éducation holistique à travers
l’enseignement ; d’où l’utilisation des méthodes d’enseignement. Qu’entendons-nous par
méthode et méthode d’enseignement? Que dire sur les méthodes dogmatiques et celles
actives ?

Le concept de méthode

Méthode en Grec est composée des radicaux « meta » signifiant « suivant » et


« hodos » dont le sens est « chemin ». Ainsi nous entendons par méthode la voie ou le
chemin à suivre pour atteindre un objectif, un but.

La méthode selon le Larousse est une démarche rationnelle de l’esprit ou de


l’intelligence pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d’une vérité.

En éducation, la méthode est le cheminement, la démarche raisonnée et


progressive, la procédure que l’on adopte pour faire découvrir aux enfants une vérité ou
pour atteindre un objectif d’apprentissage.

Selon J Leif, « la méthode est l’ensemble des principes, des moyens, des
démarches, des règles de l’action éducative ou pédagogique entreprise en vue d’atteindre
les buts, les objectifs qu’elle se fixe »

Au regard de ces définitions, nous pouvons entendre par méthode la somme des
savoirs, des savoir-faire et des savoir-être théoriques et pratiques employés par les
éducateurs parents ou enseignants afin de développer chez les enfants des connaissances,
des compétences et des attitudes. Les méthodes d’enseignement sont donc, les méthodes
utilisées au sein des établissements scolaires et universitaires pour former les apprenants.
Il y a des méthodes dogmatiques ou traditionnelles et celles nouvelles ou actives.

A) Les méthodes dogmatiques ou traditionnelles

1- Explication

Les méthodes dogmatiques sont les pratiques de l’école traditionnelle. Elles sont
passives et transmettent les connaissances par voie autoritaire, la force. La qualification
dogmatique est utilisée parce que cette méthode impose les connaissances, ne permet pas
la critique ou l’analyse et ne tient pas compte des connaissances antérieures des
apprenants supposés têtes vides. Les hommes de cette époque raisonnaient religion et
pensaient qu’il fallait délivrer les enfants par la violence parce que ces derniers étaient
possédés par le démon. Elle est traditionnelle pace que c’était la méthode voute de
l’éducation avant notre siècle et le siècle qui vient de s’écouler. Aujourd’hui on parle de
méthode nouvelle et démocratique.

Elles sont basées sur le verbalisme et sont contre-nature car ne respectant pas la
psychologie de l’enfant. Ainsi l’école traditionnelle avait une connaissance erronée de
l’enfant qu’elle considérait comme un adulte mais petit, un cerveau mou, vierge et sans
pré-requis capable d’emmagasiner toutes les connaissances. L’enfant doit tout connaître
sur tout et sur tous les plans. C’est un enseignement livresque et parfois violent. Le maître
est au cœur ou au centre de tout. L’enseignement est donc inadapté aux possibilités
physique, intellectuelle, affective, sociale et morale de l’apprenant et est contraignant.

En somme ce sont des méthodes qui ne tiennent pas compte des besoins, des
intérêts, des capacités des enseignés et sont surtout est basée sur le savoir et très peu sur
le savoir-faire et sur le savoir-être de qualité.

2- Les avantages des méthodes dogmatiques

Certes, les méthodes traditionnelles semblent être dépassées, mais elles


comportent toujours des avantages non négligeables dans la formation du petit de
l’homme. Ces côtés positifs sont :

- Développe d’une manière incroyable la mémoire par la répétition, les exercices


d’entrainement, en somme par l’acharnement pédagogique;
- Les élites intellectuelles ont été formées par le truchement de ces méthodes ;
- Instaure la discipline sans difficulté à cause de la rigueur ;
- Elles sont importantes dans l’apprentissage de certaines leçons :
● En histoire la mémoire est fortement sollicitée pour retenir par exemple
les dates historiques, les noms des rois et des présidents de certaines
nations, etc.
● En géographie, le traçage des cartes, le nom et la longueur des cours
relèvent généralement du domaine du par cœur.
● En calcul, la table de Pythagore ou table de multiplication est dogmatique
c’est-à-dire ne s’explique pas mais se retient couramment.
● En science, il faut des automatismes pour retenir souvent le nom des
animaux, leurs femelles et petits.

3- Les inconvénients du dogmatisme en éducation


- A part la mémoire, l’observation et l’attention les autres facultés ne sont pas
fortement développées notamment, l’esprit d’initiative, la créativité, l’innovation,
le raisonnement, l’esprit scientifique;
- La liberté d’expression, de mouvement et de manipulation est confisquée. L’enfant
reste passif et non actif ;
- Les élèves sont traumatisés car la méthode est contraignante et souvent violente ;
- La discipline obtenue n’est pas consentie mais forcée ;
- Elles encouragent les tricheries, les vols et l’hypocrisie.

4- Les composantes de la méthode traditionnelle

a) Le par cœur ou la mnémotechnie

Le par cœur signifie retenir de façon mécanique, mémoriser quelque chose au cours
d’un apprentissage.

La mnémotechnie est l’art d’aider la mémoire par des méthodes spéciales.


Autrement ce sont des procédés qui aident l’apprenant à mémoriser facilement les notions
par association mentale. Par exemple la chanson sur les conjonctions de coordination
facilite leur rétention mentale par les élèves (mais où et donc or ni car).

A l’école primaire, le par cœur ou la mnémotechnie est une pratique qui consiste à
retenir le maximum de connaissances ou d’information de tête afin de pouvoir les
restituer au moment opportun, au moment des évaluations.

b) La méthode narrative ou expositive ou les cours magistraux

Elle est remarquable dans les leçons d’histoire et par abus dans les autres
disciplines. Elle consiste à une simple organisation et une pure transmission du savoir. Le
maître est l’unique détenteur du savoir, le dicte sans souci d’adaptation aux capacités des
enfants et de feed-back (l’élève n’a pas de point de vue à donner). La mémoire de
l’individu est fortement sollicitée pour enregistrer ce qui est magistralement exposé par
l’enseignant. L’apprenant écoute attentivement et écrit correctement tout ce que le maître
dit oralement et écrit au tableau.

c) La méthode démonstrative

Il s’agit de l’apprentissage par imitation. L’enseignant détermine un chemin


pédagogique : il montre, fait faire ensuite et fait formuler l’élève pour évaluer le degré de
compréhension. L’enfant acquiert un savoir-faire par simple imitation ; c’est le mimétisme
pédagogique.

d) La méthode déductive
La méthode déductive consiste à partir d’hypothèses, de concepts abstraits, que
l’on va chercher à appliquer au réel. Autrement dit, c’est une méthode qui va de l’inconnu
au connu, du général au particulier, de la règle à son application, de la notion de la poule à
la poule elle-même.

CONSEILS : utiliser avec intelligence les avantages de la méthode dogmatique.

Quelques expressions pour qualifier les méthodes dogmatiques traditionnelles  : enfant,


une vase à remplir-penser pour l’enfant-le verbalisme-miser sur le savoir au détriment du
savoir faire-tête pleine-entassement de l’esprit-leçon magistrale-le maître est au centre de
tout-on oublie vite-la contrainte-pas de liberté-transmission ou retransmission, etc.

B) Les méthodes actives ou nouvelles

1- Explication

Les méthodes actives sont des voies au cours desquelles l’on encourage l’activité
manuelle (manipulation) et l’activité mentale (réflexion) chez un individu.

Cette pratique est issue de l’école nouvelle dont les adeptes sont :

John Dewey aux Etats-Unis avec son « learning by doing » qui signifie apprendre en
faisant ; Maria Montessori à Rome avec son « aide-moi à faire seul » ; Adolphe ferrière
fondateur de la Ligue Internationale de l’Education Nouvelle (LIEN) ; Célestin Freinet avec
sa pédagogie coopérative ; la pédagogie des centre d’intérêt d’Ovide Decroly ; la
pédagogie de l’apprentissage de Roger Coussinet « une méthode de travail en groupe » ;
Edouard Claparède et l’éducation fonctionnelle ou pédagogie des besoins et intérêts.

Avec l’apport des recherches en psychologie, les hommes ont finalement compris
que les enfants ne sont pas possédés par un esprit quelconque mais que tout ce qu’ils font
par le regard, l’écoute, le goût, l’odorat et le touché fait parti de leur nature propre
différente de celle de l’adulte. Ainsi, l’enfant ne sera plus considéré comme un adulte en
miniature ou un petit homme mais comme le petit de l’homme ou petit d’homme qui doit
devenir un homme par l’éducation et par la culture ; d’où l’avènement des méthodes
actives.

Les méthodes actives sont les méthodes qui se centrent sur l’activité de l’élève.
Elles ont un caractère attrayant car elles suscitent l’envie, l’intérêt de l’enfant à travers les
images, les jeux, les objets concrets. Elles tiennent compte de la psychologie de l’enfant
car elles respectent les besoins innés de l’enfant à savoir le besoin d’expression (les
enfants aiment exprimer leurs pensées et leurs sentiments par écrit ou oralement ou
encore par des gestes), le besoin de manipulation (les enfants aiment toucher tout ce
qu’ils voient ou qui fait du bruit), besoin de mouvement (ils peuvent parcourir des
kilomètres dans la seule matinée même sur « les fesses »). Les méthodes actives
permettent le développement de toutes les facultés de l’enfant. En plus de la mémoire,
elles rendent autonomes les facultés intellectuelles, physiques, morales et sociales. Elles
vont du concret à l’abstrait, du connu à l’inconnu, du simple au complexe.

En somme, cette méthode permet d’avoir des enfants épris (qui aiment) de savoir,
de savoir-faire, de savoir-être et de savoir-vivre.

2- Importance

a) Chez l’élève

- Par l’activité personnelle de l’apprenant et par l’aide du maître, on assiste au


développement des potentialités physiques, intellectuelles, morales et sociales
chez l’enfant ;
- Ces capacités développées, elles rendent l’enfant autonome et responsable et
aussi, favorise son intégration harmonieuse dans la société ;
- Construisent et éveillent la personnalité de l’individu ; c’est-à-dire son caractère ;
- Avec ces méthodes, l’enfant s’exprime librement, devient conquérant du savoir ;
en somme, artisan de sa propre formation puisqu’il est au centre des activités ;
- L’apprenant apprend à apprendre pour acquérir le savoir, le savoir-faire, le savoir-
être et le savoir-vivre par ses propres efforts physique, intellectuel, affectif, social
et moral.

b) Chez le maître

- Facilitent l’atteinte des objectifs escomptés ou recherchés ;


- Fatiguent moins et permettent la progression judicieuse dans le programme à
cause de la participation des apprenants ;
- On assiste à une économie du temps quand on fait travailler les élèves en groupe
ou en équipe. Exemple : la lecture et les jeux de lecture ;
- Elles permettent aux maîtres d’abandonner le verbalisme, les tâtonnements, les
confusions dans les longues explications ;
- Le maître obtient de meilleurs rendements puisque l’enseignement est attrayant,
aimé par les apprenants et dans un climat affectif et fécond (bénéfique) ;
- Le maître et ses élèves deviennent des collaborateurs ce qui motive les enfants à
vouloir travailler et à persévérer dans la conquête des différents savoirs ;
- Le maître ne travail plus dans l’anarchie mais obéit désormais à une démarche
scientifique légitime ;
- Le maître évite la discipline extrinsèque obtenue par la contrainte ou par la crainte
et la force pour instaurer une discipline intrinsèque par le travail et consentement
ou encore par l’amour du travail.
3- Les difficultés ou insuffisances ou limites

- On relève la tendance au libertinage et aux vacarmes au cours des séances (les


règles de disciplines sont bafouées, le grand bruit s’installe, le désordre et
l’anarchie s’installent) ;
- Les classes à large effectif et l’insuffisance d’infrastructures et de matériels rendent
difficiles sa mise en œuvre ;
- La scolarisation précoce de certains enfants constitue un handicape car leur âge est
inadapté à la classe fréquentée (ils veulent toujours s’amuser) ;
- L’enfant éprouve parfois des difficultés pour découvrir les notions par lui-même ;
- La concrétisation de certaines leçons est difficile ;
- La liberté n’est pas totalement accessible chez les enfants.

4- Les composantes de la méthode active

a) La méthode intuitive

La méthode intuitive est un procédé qui consiste à s’approprier les connaissances à


travers l’exercice des 5 organes de sens. Il est nécessaire de connaitre les enfants pour
appliquer cette méthode. Elle défend avant tout les premières perceptions des enfants par
les 5 sens. Pour elle, l’enfant ne peut acquérir les connaissances sans observer, écouter,
goûter, toucher ou sentir. Mais, l’insuffisance d’une telle approche se trouve dans la
profondeur des connaissances perçues par les sens. Ce que nous voyons premièrement
n’est pas forcément la vraie réponse. C’est pourquoi, le maitre restera insuffisant dans son
enseignement s’il n’utilise pas cette méthode comme un pont pour une acquisition
soutenue au niveau des enfants.

b) La méthode inductive

La méthode inductive est l’opposé de la méthode déductive. Elle consiste à mettre


l’enfant en contact avec le réel qui peut être un fait ou un objet dans le but de l’amener
par l’analyse-réflexion et par des hypothèses à découvrir les règles, les connaissances ou
concepts et les savoirs abstraits. C’est donc aller du concret à l’abstrait. Mais, le concret
n’est pas l’objectif visé par un tel enseignement. Le but est de former les élèves à
comprendre par la suite les choses même sans les choses. La méthode inductive s’adresse
davantage aux petits enfants du CP et du CE qui sont au stade des opérations concrètes
selon Piaget. Ceux du cours moyen sont plus proches du stade du développement
hypothético-déductif. Mais, par mesure de prudence le maitre pourrait concrétiser ses
leçons dans ces grandes classes dans la mesure où certains enfants connaissent des retards
de développement et sont lents dans leur épanouissement. De surcroît, les enfants ne sont
pas issus du même milieu.

c) La méthode interrogative ou maïeutique ou socratique


La méthode par questionnement ou socratique est un procédé d’enseignement qui
permet à l’individu, par des questions ordonnées et explicites à accoucher des idées
réponses à l’exemple du maïeuticien qui aide la femme à mettre au monde son enfant.

A l’école, il s’agit de poser des questions successives aux apprenants afin qu’ils
puissent par eux-mêmes trouver les réponses. Cette méthode est à la fois passive et active.
Elle est passive dans la mesure où les questions peuvent ne pas s’adapter au niveau des
enfants. Elle est active parce qu’elle valorise le dialogue entre élèves, et entre maitre et
élèves.

d) La méthode attrayante

Elle est une méthode qui fait acquérir des savoirs, des savoir-faire et savoir-être par
le biais des jeux, des images, des faits et objets concrets qui attirent les enfants et
répondent à ses besoins et intérêts. Ces méthodes mettent l’accent sur l’attrait, la
motivation, l’émulation, les intérêts, les besoins des apprenants. L’inconvénient est qu’à
force d’accompagner les enfants dans ce qu’ils aiment risque de les nuire au lieu de les
aider. Elle peut, favorisée la naissance de l’indiscipline à cause de la permissivité ou
laxisme ou encore du laisser-faire, cultiver la démotivation lorsque les défis ne sont pas
motivants, jouer négativement sur l’effort des enfants et encourager des caprices.

Cependant, les moyens utilisés par les méthodes traditionnelles doivent être
exploités avec intelligence car en l’espèce, aucun homme ne peut nier les effets précaires,
pervers et néfastes de ces méthodes.

Conclusion

De ce qui précède, nous retenons d’abord que la méthode est le chemin emprunté
pour réaliser des objectifs pédagogiques que nous nous sommes fixés auparavant.

Ensuite, nous retenons que deux types de méthode qui semblent s’opposées mais
se compléter dans un processus d’enseignement/apprentissage. L’éducation des enfants
est une recette, une synthèse des méthodes anciennes et nouvelles.

Sujet1 : « Centrer la pédagogie sur l’enfant et amorcer ses apprentissages à partir


de son milieu sont les conditions majeures pour réussir l’action éducative »

Justifiez ce propos et tirez-en les corollaires ou implications ou conséquences


pédagogiques (ce que le maître et les autres acteurs doivent faire).

Sujet2 : « Il ne suffit pas pour enseigner, de savoir, il faut savoir enseigner »

Expliquez cette affirmation puis tirez-en les applications pédagogiques (ce que le
maître doit faire).
Sujet3 : « Aidons l’enfant à se réaliser, à s’exprimer, à expérimenter mais ne nous
substituons pas à lui »

Justifiez ce propos et dites comment vous en tenez compte dans votre classe.

Sujet4 : « la mémoire représente 80% de l’intelligence. Donc, un enfant éduqué


selon la méthode active ne s’aurait être intelligent »

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II) La compréhension des différentes pédagogies

1- La pédagogie par contrainte

La pédagogie par contrainte est celle qui demande aux enseignants de se méfier de
l’enseignement qui donne trop de liberté aux élèves. Il faut obliger l’apprenant à travailler
dans le processus enseignement-apprentissage car la nature ou la personnalité ou encore
le caractère de celui-ci est souvent paresse, désordre, indiscipline. Si on ne le force pas il
ne se mettra pas au sérieux dans les activités d’apprentissage. La contrainte va exiger de
cet enfant attention, concentration, observation, effort. Les moyens utilisés sont
généralement les sanctions, les punitions, les réprimandes.

Cependant, l’excès de contraintes peut déformer les apprenants aux niveaux


physique, intellectuel, affectif, social et moral. Elle étouffe l’intelligence, la créativité,
l’esprit critique et développe uniquement la mémoire ; comme inconvénients encore, la
pédagogie par la contrainte à cause de la violence cultive chez les apprenants des vices tels
que la dépendance, l’individualisme, l’orgueil, la haine, l’hypocrisie, la peur, le vol, la
trivherie….

2- La pédagogie libertaire

La pédagogie libertaire comme son nom l’indique est celle qui demande aux
éducateurs le laisser-faire total dans le processus enseignement-apprentissage. C’est une
pédagogie de permissivité qui rejette la contrainte et la violence. Son promoteur,
Alexander Neill combattait les méthodes traditionnelles d’éducation qui empêchaient les
enfants d’apprendre en jouant. Pour lui, si l’enfant ne fini pas de jouer, il ne peut pas se
mettre au sérieux dans les apprentissages. Jouer est un besoin inné chez eux.
« L’épuisement des besoins » selon ses expressions consiste à organiser l’environnement
pédagogique qui permettrait les apprentissages après que les enfants aient finis de jouer.

Les inconvénients d’une telle pédagogie sont presque les mêmes que la pédagogie
sans contrainte. Ce sont La paresse dans les études, l’indiscipline qui dérange les activités,
l’insuffisance de l’effort dans les activités pédagogiques, une formation au rabais, un
développement partiel. « trop de liberté tue la liberté » dit-on.

3- La pédagogie non-directive

La pédagogie non-directive est une pédagogie qui conseille les enseignants à un


changement de comportement. Elle propose de ne plus diriger les élèves dans le
processus enseignement-apprentissage à travers des programmes préétablis.
L’enseignement et les apprentissages ne sont pas de qualité lorsque le maitre soumet
toujours aux élèves des directives, des injonctions, une direction à suivre. Il faut que
l’apprenant reste au centre de sa propre formation, toujours être en activité pour
apprendre seul ; le maître n’agit pas à sa place. Il doit apprendre seul car le maitre en
s’imposant le démotive et l’empêche de chercher les connaissances de façon illimitée.
L’enfant ne suit pas le programme. Mais c’est le programme qui s’adapte aux
prédispositions ou à la nature de l’enfant.

Les inconvénients d’une telle pédagogie sont entre autres le libertinage,


l’indiscipline, la paresse, l’insuffisance d’orientation dans les apprentissages. Sans le
maitre, il serait difficile pour l’élève de faire des acquisitions solides et étendues.

4- La pédagogie institutionnelle

Cette pédagogie est une amélioration de la pédagogie Freinet qui soutient


l’utilisation de l’imprimerie, de la correspondance scolaire, des promenades
d’étude dans les activités pédagogiques. Les auteurs de la pédagogie
institutionnelle voire Jean Oury, Fernand Oury, Aïda Vasquez et Lappassade se
sont rendus compte qu’il est difficile de former des âmes nobles sans contraintes
mais aussi sans une certaine liberté. Ce qui va obliger les enseignants à mettre en
place des dispositifs pour atteindre cet idéal. Il s’agit du conseil de classe chargé
d’instaurer les normes de travail pédagogique. Cependant, ces règlements se
définissent avec la collaboration des apprenants. Par là, la liberté s’acquiert par le
respect des normes qu’on s’est fixées ensembles ; d’où le nom « liberté consentie »
et acceptée par tous. Ainsi, l’apprenant qui veut s’extérioriser selon ses désirs se
contraint lui-même en respectant les règlements qu’il a contribué à établir.
Les difficultés liées à la pédagogie institutionnelle se situent à plusieurs
niveaux. Sa réalisation demande du temps, des moyens, de la vocation pour ce qui
concerne la concrétisation des activités comme l’imprimerie, le journal, les
responsabilités dans les tâches, la correspondance, le travail par groupe ou
individualisé, les promenades, les conseils, la discipline.

5- La pédagogie de la liberté
La liberté est difficilement accessible chez beaucoup d’enfants au sein des structures
familiales et scolaires. Pourtant, elle est déterminante dans les apprentissages. La
pédagogie de la liberté sera celle là qui va chercher à promouvoir la liberté et l’autonomie
des apprenants dans le processus enseignement-apprentissage. On ne peut pas vouloir
former efficacement des hommes libres par une éducation basée sur la contrainte et sur la
violence. Les adultes sont souvent violents parce qu’ils ont été éduqué dans la violence et
pensent qu’on ne peut pas former une âme sans utiliser la violence. Or c’est la violence qui
engendre la violence. Si vous rendez vos enfants des esclaves, sachez qu’à l’âge adulte ils
rendront aussi esclaves vos petits fils. Les enfants sont nés libres. Ils aiment la liberté. Si
vous les éduquez dans la liberté, ils sauront que la liberté d’autrui est à respecter. La
liberté pour un maitre est d’accepter que les enfants expriment librement leur pensée et
leur sentiment sur les savoirs à conquérir. Il se décentre et met les élèves aux centres des
activités pédagogiques.

Les difficultés liées à la pédagogie de la liberté sont plusieurs. Les enfants manifestent
des faiblesses pour gérer la liberté qu’on leur accorde : indiscipline, inconduite, violence
entre eux, paresse, individualisme, désordre, anarchisme, laxisme. Peut-on enseigner la
liberté par la liberté et sans la contrainte ? C’est la contrainte qu’on s’impose à soi-même,
parce que jugée bon pour soi et pour les autres qui conduit à la vraie liberté physique,
intellectuelle, sociale et morale.

6- La pédagogie développementale

La pédagogie développementale est celle qui demande aux enseignants de tenir


compte des stades de développement des enfants dans le processus enseignement
apprentissage. Selon cette approche, les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être ne
peuvent être accessibles aux apprenants que si leur âge le permet. Les élèves du CP, ne
peuvent pas comprendre les notions qu’étudient leurs frères du CM. En somme, la
formation intégrale se fait de façon progressive, du simple au complexe comme le défend
Jean Piaget.

Le problème avec cette approche est sa conception linéaire des apprentissages.


Vygotski a prouvé que des enfants d’une petite classe peuvent comprendre des notions
qu’apprennent leurs ainés dans les grandes classes. Pour lui, les connaissances des
apprenants dépendent de leur environnement de vie, de leur milieu d’éducation. Certains
enfants viennent déjà à l’école avec des connaissances acquises en famille, à travers les
amis, dans la rue. D’autres sont excellents parce qu’ils savent déjà faire des recherches sur
le net. Donc, si les conditions environnementales sont réunies, si l’enfant se trouve dans
un milieu favorable, il peut connaitre des choses qui dépassent son âge. C’est pourquoi,
l’école nouvelle recommande qu’il ait communication entre maitre et élèves.

7- La pédagogie de groupe
Une bande est un groupe d’individus dont les objectifs sont néfastes au processus
enseignement-apprentissage. La bande scolaire regroupe l’ensemble des élèves qui
cherchent à empêcher le maître à enseigner ou à brutaliser les autres élèves dans le but de
détruire leurs études. La bande n’est donc pas à confondre avec le groupe valorisé par la
pédagogie de groupe. La classe constitue un Grand groupe. Mais dans la classe de petits
groupes sont institués pour faciliter les activités pédagogiques. Quel est l’esprit de la
pédagogie du groupe ? Les élèves n’ont pas les mêmes forces physiques, intellectuelles,
sociales et morales. Si on les laisse individuellement dans le travail, ils peuvent ne pas
atteindre les objectifs visés par le processus enseignement-apprentissage. C’est pourquoi,
on leur permet de s’organiser en petits groupes de sept à neuf, avec des responsabilités
diverses, pour s’entraider car c’est « l’union qui fait la force ».

Le travail en groupe développe l’esprit critique des enfants à cause des discutions,
cultive la solidarité et la collaboration entre les membres d’un même groupe, développe la
tolérance, l’écoute, le de dialogue et d’équipe, l’amour du prochain, le pardon, la patience,
la persévérance, la confiance en soi, la responsabilité, l’autonomie chez les apprenants.

Les difficultés liées à cette pédagogie concernent la formation des groupes,


l’insuffisance du matériel de travail, les conflits internes, les responsabilités mal assumées,
les effectifs élevés, l’évaluation des groupes souvent difficiles à constituer.

8- La pédagogie de projet

Ce ne sont pas seulement les adultes qui ont des projets à réaliser. Les enfants en
ont aussi. Mais comment les aider à comprendre le fond d’un projet ? La pédagogie de
projet se charge donc de la réalisation de cet idéal. Le projet vient de nos désirs, de nos
besoins ou de nos aspirations. Mais pour le réaliser il faut en avoir les moyens. La
pédagogie de projet comprendra alors les activités scolaires comme des projets à réaliser
avec la collaboration des apprenants. Les activités qui se mènent en APP, en TM, en AD, en
EPS, en Dessin, dans le jardinage sont des exemples d’activités qui doivent s’organiser sous
forme de projet à réaliser avec les élèves. Lorsque cela est fait correctement par le maitre,
devenus grands les enfants sauront comment réaliser leurs propres projets de vie. Le
projet peut se faire individuellement ou en groupe ou collectivement.

La pédagogie de projet développe l’esprit critique des enfants à cause des


discutions, cultive la solidarité et la collaboration entre les membres d’un même groupe,
développe la tolérance, l’écoute, l’esprit de dialogue et d’équipe, l’amour, le pardon, la
patience, la motivation, la confiance en soi, la responsabilité, l’autonomie chez les
apprenants.

Les difficultés liées à cette pédagogie concernent la formation du groupe,


l’insuffisance du matériel de travail, les conflits internes, les responsabilités, les effectifs
élevés, l’évaluation des groupes.
9- La pédagogie par résolution de problème

La vie est toujours parsemée de problèmes. Pendant que les anciens problèmes et
les présents ne sont pas encore résolus, naissent des nouveaux problèmes. Mais ce qu’il
faut savoir est que la résolution des problèmes s’apprend. C’est ce que la pédagogie par
résolution de problème se propose de faire avec les élèves. Le principe de cette pédagogie
se base sur l’idée que tous ce que les enfants apprennent à l’école constituent des
problèmes à résoudre. C’est pourquoi cette pédagogie demande aux enseignants de faire
acquérir aux apprenants les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être à partir des
situations-problèmes. Le maitre expose aux enfants, soit théoriquement ou pratiquement
un problème à résoudre. Les enfants sont donc obligés de mobiliser ou réunir toutes leurs
capacités et compétences physique, intellectuelle, sociale et morale pour résoudre le
problème. Le maître reste un guide et un aide sur tous les plans.

La pédagogie par résolution de problème développe l’esprit critique des enfants à


cause des discutions, cultive la solidarité et la collaboration entre les membres d’un même
groupe, développe la tolérance, l’écoute, l’esprit de dialogue et d’équipe, l’amour, le
pardon, la patience, la motivation, la confiance en soi, la responsabilité, l’autonomie chez
les apprenants.

Les difficultés liées à cette pédagogie concernent la formation du groupe,


l’insuffisance du matériel de travail, les conflits internes, les responsabilités, les effectifs
élevés, l’évaluation des groupes.

10- La pédagogie différenciée

Les enfants sont différents physiquement ( il n’ont pas les mêmes forces et le même
état de santé), ils sont différents intellectuellement ( il y a certains qui comprennent vite et
d’autres lentement, certains ont une intelligence visuelle et d’autres auditive ou
kinesthésique), ils sont différents socialement et moralement (ils n’ont pas reçu la même
éducation dans les familles, il y a des enfants issus des familles riches et ceux qui ont des
parents pauvre. Nous avons les enfants orphelins et ceux handicapés aux niveaux physique
ou psychologique). Au regard de ces différences entre les enfants, l’école doit savoir que
les contenus disciplinaires, les méthodes d’enseignement et les moyens d’apprentissage
doivent s’adapter aux particularités ou aux spécificités de chaque enfant. Tout ne marche
pas avec tous les enfants. C’est ce principe que promeut la pédagogie différenciée ou la
différenciation pédagogique.

La pédagogie différenciée permet de prendre en compte physiquement,


intellectuellement, socialement et moralement tous les apprenants sans une
discrimination. Le maitre en s’intéressant au problème de chaque enfant développe chez
eux la persévérance dans les études, l’amour des autres, la tolérance par la
compréhension de ses propres limites, la collaboration à cause du soutien qu’il reçoit,
l’entraide, le courage, la confiance en soi car il est aidé, l’estime de soi puisqu’il réussi
malgré les difficultés.

Le problème avec cette pédagogie est qu’elle demande la patience et le temps. Or,
le programme ne tient pas compte des enfants qui ont des difficultés d’apprentissage. Sa
pratique est rendue difficile à cause des effectifs élevés et de l’insuffisance du matériel.
Eduquer un enfant en tenant compte de ce qu’il est, n’est-ce pas prendre le risque de le
conserver dans ses défauts ? Doit-on encourager un paresseux soi-disant qu’il est lent ou
qu’il comprend difficilement ? L’école doit-elle accompagner les élèves dans leurs
mauvaises prédispositions ou inclinations ou instincts ou besoins ? Voici autant de
questions qui montrent les insuffisances de la pédagogie différenciée.

11- La pédagogie par objectif

L’Etat en soutenant l’école s’est fixé une finalité qui est globale. Nous n’allons pas
former les enfants seulement pour leurs propres intérêts. Nous n’allons pas aussi les
former uniquement pour l’intérêt de la société. L’Etat par l’école veut former des hommes
complets, créatifs, productifs, autonomes, responsables et épanouis. Avec une telle
ambition, la politique éducative se fixe des objectifs généraux notamment le
développement intégral des apprenants par le développement intégral de leurs capacités
physique, intellectuelle, sociale et morale. Pour concrétiser ces objectifs, les enseignants
demeurent incontournables. C’est pourquoi l’Approche Pédagogique Par les Objectifs
recommande aux enseignants de se fixer des objectifs avant d’aborder le processus
enseignement-apprentissage (à l’issue de la séance, l’élève doit être capable de……..). Les
méthodes, les moyens jusqu’à l’évaluation sont sélectionnés en fonction des objectifs
fixés : c’est la congruence.

L’avantage de cette pédagogie est qu’elle tient compte des besoins de la société ;
les résultats des élèves sont observables après les évaluations ; Il n’y a pas de confusion
dans les objectifs recherchés chez le maitre; elle suit une démarche scientifique ; les
contenus sont morcelés pour faciliter les apprentissages des enfants et le travail du maitre;
le programme permet de ne pas se perdre dans son enseignement ; l’emploi du temps
tient compte de la particularité des apprenants ; la discipline est de rigueur.

Les insuffisances de la PPO sont plusieurs. Elle est un instrument pour les maîtres
pour former des têtes pleines ; elle ne tient pas compte des objectifs, des besoins et des
aspirations des apprenants ; le programme des études est contraignant et démotive les
apprenant car ce emploi du temps ne permet pas des initiatives personnelles ; l’évaluation
consiste plus à plaquer des notes aux enfants au lieu de corriger leur erreur aux niveaux
physique, intellectuel, social et moral ; elle forme un type ou un modèle d’homme qui peut
ne pas s’adapter au changement du monde ; le Behaviorisme à beaucoup contribué au
développement de la PPO.

Il faut noter que la PPO met les apprenants au centre des activités. Elle n’est pas à
confondre avec les méthodes utilisées par les pédagogues de l’école traditionnelle où c’est
le maître seul qui fait tout.

12- L’Approche Par Compétence

Nous soutenons qu’un individu est compétent lorsqu’il arrive à mobiliser toutes ses
potentialités physique, intellectuelle, affective, sociale et morale pour venir à bout à un
problème. En d’autres termes, on est compétent quand on arrive à utiliser ses
connaissances ou savoirs, ses aptitudes ou savoir-faire, ses attitudes ou savoir-être pour
résoudre les problèmes de la vie. Et c’est en cela que les principes de l’APC sont proposés
aux enseignants. La société a besoin de citoyens compétents pour résoudre ses problèmes
scolaire et aussi de la vie future pratiques et concrets de développement. Les théoriciens
ne font que parler mais ne savent comment changer le monde pour le rendre meilleur.
C’est pourquoi les enfants doivent apprendre à la fois à parler et à agir.

L’importance de l’APC est qu’elle place les apprenants au centre des activités
pédagogiques ; la liberté et l’autonomie des enfants sont respectées ; elle répond aux
besoins urgents de la société en crise économique et sociale permanentes ; c’est un moyen
de développement physique, intellectuel, social et moral des apprenants.

Les difficultés liées à cette approche sont à plusieurs niveaux. Au niveau


institutionnel ou structurel nous avons les effectifs pléthoriques ; l’insuffisance de
formation des enseignants et de matériels rend difficile sa concrétisation dans les classe ;
l’identification difficile des compétences à forger chez les apprenants ; la confusion entre
compétence recherchées par les entreprises et celles visées par les établissements scolaire
car une personne est compétent lorsqu’il peut expliquer ce qu’il fait ; la compétence ne
renvoie pas à l’automatisme et à la robotique ; l’APC est toujours directive comme dans la
PPO puisque les compétences à former chez les enfants sont imposées.

13- Le Behaviorisme

Le Behaviorisme est une théorie de l’apprentissage qui considère le cerveau de


l’enfant comme une boîte noire et sombre. Les défenseurs de se courant pédagogique ne
soutiennent pas les idées de l’école traditionnelle qui considère l’enfant comme une tête
vide. Pour les behavioristes, le cerveau de l’enfant n’est pas vide, mais il reste inaccessible.
Il faut alors l’ignorer dans la transmission des connaissances. C’est pourquoi, ils proposent
aux enseignants de s’intéresser plus aux entrées des savoirs et à leurs sorties lors des
évaluations. Le processus enseignement-apprentissage est plus basé sur les
comportements observables en fin d’apprentissage. La PPO, la Pédagogie de la maitrise de
Benjamin Bloom, l’APC en sont ses filles.
14- Le constructivisme

Jean Piaget est la figure de proue du constructivisme ; c’est-à-dire que lorsqu’on


veut développer aux connaissances sur cette théorie d’éducation, on se refaire
généralement des travaux de ce psychologue. Contrairement à Freud qui analyse le
développement de l’homme en partant de l’adulte selon les concepts du ça, du moi et du
surmoi, Piaget quant à lui essaie de connaitre le développement de l’être humain en
partant de l’enfant ; d’où les différents stades de développement. Autrement dit, pour
comprendre l’adulte, il faut analyser son enfance car c’est l’éducation qu’on a reçu depuis
qu’on est enfant qui nous fait ce que nous sommes aujourd’hui ; sinon on ne nait pas bon
ni mauvais.

Selon le courant constructivisme, les enfants apprenne par assimilation et par


accommodation dans le but de s’adapter à leur environnement. Face à un objet
d’apprentissage, deux processus s’imposent à l’apprenant : l’assimilation et
l’accommodation. Comment comprendre ces deux processus ? Prenons alors deux
exemples concrets:

- Un élève du CE2 qui arrive à lire facilement un livre du CM2 fait de l’assimilation. Il
a su lire facilement parce qu’il avait déjà des connaissances que Piaget appelle des
Schèmes qui lui facilite le travail de lecture. C’est l’opposé qui se passe avec le
processus d’accommodation.
- Prenons le même élève du CE2 en mathématique par exemple. On lui demande
d’effectuer une opération avec des nombres décimaux. La première des choses que
cet élève essayera de faire est l’assimilation facile avec ses préconcepts ou
connaissances antérieures ou encore schèmes de construction. Il ne pourra pas
parce qu’il n’aura pas de savoirs en ce qui concerne l’opération liée aux nombres
décimaux. Qu’est-ce qui va se passer face à cet échec ? C’est la déception et le
découragement chez l’apprenant car il se rend compte qu’il a des limites. C’est en
ce moment que le processus d’accommodation se déclenche. Face à ce
déséquilibre, à ce conflit cognitif, conflit entre ce que je connais déjà et ce que je ne
connais pas et que je veux connaitre, l’enfant cherchera des solutions de
reconstruction ou d’équilibration de ce qui est déconstruit puisque cela conditionne
sa réussite. Qu’est-ce qu’il fait pour lever l’obstacle ? En agissant sur les objets de
son environnement et en sollicitant de l’aide, il fait des essais-erreurs, il tâtonne, il
imite jusqu’à la résolution du problème. C’est à ce processus d’accommodation
qu’il y a véritablement apprentissage que Piaget nomme l’équilibration majorante.

Le problème avec le constructivisme est qu’elle est une théorie de l’éducation qui
conçoit le développement de l’enfant comme un processus personnel et linéaire ; c’est-à-
dire que les connaissances se construisent de dedans vers le dehors (introversion
pédagogique). Or, le socioconstructivisme de Vygotski prouve que les savoirs, les savoir-
faire et les savoir-être se construisent du dehors vers le dedans (extraversion
pédagogique)

15- Le socioconstructivisme

« L’homme est un animal politique » déclarait Aristote. Il est un fruit de la société.


Il est issu d’une famille, d’une région ou d’un continent. C’est pourquoi les individus se
comportent généralement en fonction de leur culture, leur tradition ; en somme selon
l’éducation reçue par les ainés. C’est dans ce sens qu’Emile Durkheim soutenait en ces
termes: « Quand notre conscience morale parle, c’est la société qui parle en nous ». C’est
la société qui nous permet d’apprendre les manières de penser, de parler, d’agir et de
sentir. Dans cette perspective, le socioconstructivisme de Vygotski s’oppose au
constructivisme de Piaget pour demander aux enseignants de prendre en compte le social
dans le processus enseignement-apprentissage. C’est en travaillant ensemble que les
apprenants auront plus de chance d’apprendre bien et vite les savoirs, les savoir-faire et
les savoir-être que leur réclame la société. Il est très bien d’apprendre aux enfants à
résoudre les problèmes de l’humanité en synergie. Cette solidarité commence dans les
établissements lorsque les enseignants motivent les enfants autour des méthodes de
pédagogie de groupe, de tutorat, de parrainage, de coopération, d’étayage….

Précisons que le socioconstructivisme ne rejette pas absolument le constructivisme.


Au contraire, il vient l’améliorer. Il y a conflit cognitif ou conflit dans la tête lorsqu’il y a
contradiction entre ce qu’on veut apprendre et ce qu’on pensait savoir voire nos préjugés,
nos représentations ou nos connaissances. C’est dans la discussion avec les autres que le
problème se pose sous forme de conflit sociocognitif ou conflit entre plusieurs têtes. Les
camarades dans le dialogue, dans la communication, du déséquilibre extra-individuel
créent chez chaque individu un déséquilibre intra-individuel. Et il appartient à chacun de
reconstruire son savoir personnellement. Finalement, le socioconstructivisme rejoint le
constructivisme puisque c’est l’apprenant qui reste toujours au centre de ces
apprentissages.

16- La métacognition

La métacognition est la réflexion qu’on fait sur ses connaissances propres, sa


capacité de mémoriser, son langage, son raisonnement, ses apprentissages, son
intelligence, ses prises de décision, ses perceptions, ses attentions et ses méthodes de
résolution de problème. Elle se rattache aussi au concept de « récursivité ». Il s’agit des
actions qui consistent à réfléchir toujours sur ce qu’on sait, sur ce qu’on ne sait pas et
prendre conscience qu’on ne sait pas et qu’on doit savoir pour réussir.

Le processus de métacognition est à la fois introspectif et prospectif. Introspectif


parce que l’apprenant a conscience qu’il possède déjà des savoirs, des savoir-faire et des
savoir-être (des connaissances, des compétences et des attitudes) pour résoudre les
problèmes habituels. Prospectif parce que l’apprenant sait qu’il peut avoir des savoirs, des
savoir-faire et des savoir-être nouveaux pour résoudre des problèmes nouveaux.

Pour le maitre, la métacognition consistera à analyser ses forces et ses faiblesses


pour améliorer sa pratique classe à l’avantage des enfants : c’est la désubjectivation, le
recul, la remise en cause de soi, le détour pédagogique.

1- Compréhension du développement intégral d’un apprenant ou encore


développement humain
a) Physique

Dans le processus enseignement-apprentissage, le maitre doit organiser


l’environnement pédagogique de telle sorte que le développement physique de
l’apprenant soit intégral. Qu’est-ce qu’un développement physique total d’un enfant ?
C’est le développement de ces cinq (5) organes de sens à savoir, la vue (nécessaire à
l’observation), l’odorat (utile aux sensations), l’ouïe (bien pour l’écoute), le touché
(important dans les sensations), le goût (essentiel pour les sensations). Si l’enseignant ne
travail pas sur l’un des organes, il exécute une formation physique partielle chez l’enfant.
Mais précisons que selon les prédispositions naturelles, tous les organes ne peuvent pas
avoir le même niveau de développement chez les enfants. Pourquoi les développer ?
Comment les développer ?

b) Intellectuel

Le développement intégral concerne aussi les capacités intellectuelles des enfants.


Ces potentialités ou virtualités ou encore capacités doivent être bien développer pour
former à la fois des têtes pleines et bien faites. Les capacités intellectuelles sont
généralement la mémoire, l’intelligence, le raisonnement, l’imagination, la créativité,
l’innovation, l’inventivité, l’observation, l’attention, l’esprit critique, l’esprit scientifique,
de curiosité, le langage. Il n’y a pas formation intégrale lorsqu’une de ces facultés ou
potentialité ou prédisposition ou virtualité n’est développé. Pourquoi les développer ?
Comment les développer ?

c) Psychologique

Une formation globale des apprenants passe également par leur formation
psychologique. Mais avant, il est important de connaitre la psychologie des enfants ; c’est-
à-dire savoir comment les enfants se comporte. Les enfants incarnent chacun des
personnalités, des caractères qu’il faudrait soit encourager soit motiver la disparition. Les
caractères à féliciter chez les apprenants peuvent être, l’esprit de partage, de
collaboration, de solidarité, d’entraide, de pardon, de tolérance, de persévérance ou
effort, l’estime de soi, la confiance en soi, la patience. Les traits de caractère à changer
chez les enfants sont entre autres la timidité, les querelles, l’anti-sociabilité (refus de
respecter les lois), la peur, le désespoir, l’autoritarisme, l’égocentrisme, l’orgueil,
l’individualisme, les moqueries, la tricherie, la paresse. Si l’enseignant ne touche pas à tous
ces aspects, il ne donne pas une formation intégrale aux enfants. Pourquoi ? Comment le
fera-t-il ?

d) Affectif

Le développement des jeunes enfants passe nécessairement par celui de leur


affectivité. Le développement de l’affectivité renvoie à l’ensemble des émotions
manifestées par les apprenants notamment les tristesses, les joies, les colères, les
sentiments de sympathie, de compassion, d’empathie et sa lutte pour une résilience, un
combat contre tous ces souvenirs qui le tourmentent. L’enfant a des besoins affectifs que
le maitre doit nécessairement prendre en compte s’il veut former un être complet :
l’enfant veut se sentir aimé, respecté et compris. Il veut non seulement que l’on tienne
compte de ses intérêts et aspirations immédiats ou lointains. Mais surtout, il veut qu’on le
soutienne dans ses activités, qu’on l’encourage et qu’on le félicite. L’amour pousse l’enfant
au travail. L’amour engendre l’amour. La haine engendre la haine. Pourquoi doit-on tenir
compte de tous ces principes ? Comment les mettre alors en pratique.

e) Social

Les enfants ont des besoins sociaux qu’il ne faut pas négliger dans le processus
enseignement-apprentissage. Nous avons l’amitié, l’amour de l’autre, le soutien de l’autre,
la vie en groupe, la chaleur des autres, la collaboration, l’entraide, la coopération, la
solidarité, le travail en équipe, la sécurité. En plus de cela, il faut savoir que les enfants
viennent également à l’école avec des problèmes sociaux comme la faim, la maladie, la
séparation des parents ou leur décès, les cas de handicap, la pauvreté des parents. Par
contre certains enfants arrivent avec des avantages sociaux, parents riches et lettrés.
Pourquoi devons-nous tenir compte de ces éléments dans le processus d’éducation ? Et
comment en tenir compte?

f) Moral

La morale est la connaissance du bien et du mal. Les enfants commencent à faire


cette différence en famille. Mais, la morale de l’école diffère souvent de celle des familles.
Les valeurs considérées comme bien à l’école sont entre autres l’amour du
prochain, l’amour de sa patrie, l’amour de l’environnement, l’égalité, le respect, la
politesse, la pitié, la propreté, le respect du code de la route, la vie en collectivité, la
coopérative, l’intégrité, la vérité, la liberté, l’ordre, l’équité, le travail, le pardon, la
tolérance, le partage, la paix.

Les valeurs considérées comme mal à l’école sont la haine, la jalousie, la convoitise,
la tricherie, l’hypocrisie, le vol, la violence, l’injustice, la marginalisation, l’indifférence, la
soumission ou l’esclavage, le mensonge, l’intolérance, l’individualisme, l’orgueil,
l’égocentrisme, l’isolement, les divisions. La mission de l’école à travers le maître sera
donc de rendre réel le bien chez les enfants et les amener à abandonner le mal. Pourquoi ?
ET comment ?

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