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PEDAGOGIE GENERALE

EXPOSE : LA PEDAGOGIE DE LA «  GESTION MENTALE »

SUR L’ŒUVRE : Tous les enfants peuvent réussir

AUTEURS : Antoine DE LA GARANDERIE et Génévière CATTAN

EXPOSANTS : KABORE Pierre et Mme ZONGO


PREMIERE PARTIE

I-De la naissance d’une scolarité difficile ou Antoine de la GARANDERIE a frôlé


de l’échec, il se passionna pour l’enseignement. Souffrant d’une malformation
congénitale de l’oreille moyenne de type évolutif, diagnostiqué par les services
publics et qui, avait auparavant gêné sa scolarité mais ignoré de tous, son
projet serait déjà voué à l’échec car cette infirmité est une cause irrévocable
d’inaptitude au service. Mais Antoine avait déjà pris sa décision : « M’occuper
des jeunes, les aider à s’affirmer en les comprenant et en leur permettant de
découvrir leurs ressources ou cela fut pour moi un e échec. (…) Je saurais bien,
moi, éviter aux autres ce que j’avais subi ! » (p 19)

II- De la formulation d’une hypothèse

Dès la première année de son enseignement A. de la Garanderie


constata qu’il a beau avoir des élèves de milieu homogène, qui ont de la
volonté et une « intelligence égale », les résultats sont très différents de l’un de
l’autre.

Ainsi, il reste toujours convaincu qu’il y a chez chacun d’entre nous, une façon
particulière d’appréhender le savoir, de mémoriser de réfléchir.

Il se persuade que s’il arrivait à déceler les multiples façons de travailler, une
méthodologie s’en dégagerait qui permettrait au plus grand nombre de réussir.
Ce constat est le point de départ de la réflexion qui le conduit à prendre ses
élèves en dehors des heures de classes par groupe de huit en vue de compléter
ses observations. Il le nomme « les entretiens pédagogiques »

III- La vérification de l’hypothèse

Etant professeur de philosophie, A. de la Garanderie lors des «  entretiens


pédagogiques » demanda à ses élèves de faire leur dissertation en sa présence
tout en leur demanda expressément de garder les mêmes habitudes lors de
leur production.
C’est là que le maître constata que les élèves produisent de la même façon. Il
distingua trois groupes :

- Ceux qui éprouvaient le besoin indispensable de faire un plan ;


- Ceux qui faisaient tout de suite leur dissertation au propre ;
- Ceux allaient à la recherche des idées et écrivaient beaucoup, presque
tout au brouillon.
C’est là les trois tendances dominantes auxquelles se rattachent toutes
les autres.
Dans un deuxième temps, en qualité de professeur titulaire et ayant le
plus grand nombre

d’heures d’enseignement, il ramassait tous les mois, toutes les notes et


appréciations des collègues pour analyse. A. de la Garanderie fut très frappé de
constater que les élèves qui fonctionnaient d’une certaine façon (les trois
tendances) présentaient toujours les mêmes facilités et les mêmes difficultés :

- Celui qui procédait par plan réussissait toujours dans les mêmes matières
et échouaient

toujours dans les mêmes matières. Il a de grandes qualités de méthodes, mais


ses difficultés sont toujours les mêmes : il a du mal à développer, il ne trouve
pas les mots. D’ailleurs A. de la Garanderie constate que les observations des
professeurs portent déjà témoignage de ces difficultés : « Vous ne savez pas
argumenter », « le plan est et bon, mais vous répéter toujours la même chose
», « manque de contenu, de couleur» (p.21)

-L’élève qui fait ses dissertations au propre a toujours une certaine logique
interne dans le développement, un certain style du mouvement, souvent une
façon pénétrante de traiter le sujet.

Et le chercheur crut discerner des structures mentales opératoires


qu’il fallait identifier. Pour A. de la Garanderie, ce n’est pas l’effet du hasard, ce
comportement est bien lié au mode de fonctionnement mental. C’est alors au
cours de ses «  entretiens pédagogiques» qu’il va tenter de découvrir avec ses
élèves la manière dont ils s’y prennent pour réfléchir ou mémoriser. Et à partir
du moment ou les élèves parviennent à formuler leur méthodologie
personnelle, semble plus facile au pédagogue. Il s’agira maintenant de leur
apporter son concours sans les briser par une méthode imposée qui risquerait
d’annihiler leurs qualités.

Il formula alors ce qu’il va appeler sa devise : « Imbécile de tous les pays,


soulevez vous, car le jour ou les imbéciles auront pris conscience de leur
imbécilité, il n’y aura plus d’imbécilité ».

IV- De la construction d’une théorie

1°) Le codage mental

Il n’y a pas de compréhension, de mémorisation sans codage mental. Le


codage mental est tout simplement les images que nous fabriquons dans notre
tête à chaque fois que nous accomplissons un geste mental comme l’attention,
la réflexion, la mémorisation, la compréhension, l’imagination…

Ce geste mental peut être à dominante «  visuelle » ou « auditive».

Les visuels essaient de garder une copie de la réalité observée ou


inventent des images, des plans , des cartes, qui peuvent rendre compte de la
réalité.

Quant aux « auditifs » tout problème, toute réalité observée est


transformée sous forme de discours mental. Les visuels et les auditifs
composent les deux grandes « familles pédagogique ». (p.29-30)

2°) L’importance du codage mental

Mais à quoi servent les images auditives ou visuelles que je fabrique ? Elles
sont la « matière », la substance de tout geste mental, elles l’alimentent. Or,
paradoxalement, l école est le seul lieu d’apprentissage ou l’on demande
d’exécuter des gestes mentaux sans au préalable donner de mode d’emploi.
Exemple ; « faites attention ! », « réfléchissez ! ».Or, personne n’a jamais songé
à décrire ou à montrer comment se fait le geste de l’attention, de la
mémorisation, de la réflexion…

Peut- on demander à un enfant de jouer du violon sans lui avoir montré au


préalable comment doit- il poser les doigts sur les cordes ou tenir l’archet ?
Quand on achète un appareil ne lit-on pas le mode d’emploi avant de s’en
servir ?
Alors comment concevoir que l’on puisse utiliser l’appareil le plus
complexe qui soit, notre cerveau, si l’on ignore tout de son fonctionnement. Et
comment s’étonner que sa mise en route dans ces conditions conduise, sauf
heureux hasard, à des échecs catastrophiques ?

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