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ALLIANCE DES DÉMOCRATES POUR LE

DEVELOPPEMENT INTEGRAL (ADDI)


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COMMUNIQUE RELATIF AUX MULTIPLES CRISES AU TOGO


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L’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) suit avec une grande préoccupation la
détérioration continue des conditions de vie des populations togolaises liée à la recrudescence des crises
dans notre pays notamment la flambée des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers, d’une
part, et les perturbations en cours dans le secteur de l’éducation qui met en péril l'avenir d'une génération,
d’autre part.
S’agissant de la vie chère, alors que des pays de la sous-région ont pris des mesures pour réduire les prix
des produits de première nécessité pour l’ensemble de leur population, l’ADDI regrette que la seule
décision prise par le Gouvernement soit d’accorder un prêt aux salariés des secteurs modernes du public et
du privé : ce crédit étant remboursable en totalité. Les bénéficiaires de cette action du Gouvernement
représentent un très faible pourcentage de la population. Les jours à venir risquent d’être encore plus
difficiles pour les populations quand on connaît l’impact de la hausse des prix des produits pétroliers.
L’ADDI rappelle que la crise dans le secteur de l’éducation perdure depuis plus de dix (10) ans souvent
ponctuée par des accalmies de courte durée. Il y a lieu de s’interroger sur la vision réelle du Gouvernement
pour l’éducation dans notre pays. Après la grave crise intervenue en 2013 au cours de laquelle deux (02)
élèves avaient été tués, il a fallu cinq (05) années au gouvernement pour signer un protocole d’accord avec
les syndicats des enseignants en 2018. Au lieu de mettre en œuvre cet accord, quelle n’a pas été la
surprise de la population et des enseignants en particulier d’apprendre deux ans plus tard que les
enseignants n’avaient pas bien compris les termes du protocole d’accord ! La crise en cours est le résultat
des manœuvres dilatoires du gouvernement pour ne pas respecter ses engagements contenus dans ledit
protocole d’accord. Ensuite dans sa logique récurrente de fuite en avant, le Gouvernement a proposé un
mémorandum d’entente aux enseignants il y a quelques jours. Cette manière de gérer les affaires publiques
ne peut que contribuer à ce que cette crise vieille de plusieurs années perdure encore.
Pour l’ADDI, la plateforme revendicative du Syndicat des enseignants du Togo (SET) mérite d’être
examinée par le gouvernement : dans les relations de travail, tout est négociable. Il ne sert à rien de
déplacer le débat sur la légalité ou non du SET.
L’ADDI est bien consciente que les problèmes du système scolaire togolais ne se limitent pas aux
conditions de travail des enseignants : il y a aussi le problème de pénurie des infrastructures adéquates,
des matériels pédagogiques, des difficultés du système confessionnel et privé qui accueille une proportion
de plus en plus grande des effectifs scolaires. Mais par-delà tout il y a surtout le bas niveau d’efficacité
externe de l’ensemble du système éducatif. On se rappelle que pour environ 2000 postes disponibles il y a

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eu plus de 40 000 candidats au dernier concours de la fonction publique : le système scolaire produit des
chômeurs. Nous avions cru à un moment que la mise sous la tutelle d’un seul ministère, des départements
des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat était une décision prise pour
l’élaboration d’une véritable stratégie pour une meilleure adéquation formation-emploi. Mais hélas, rêve de
courte durée.
Dans tout pays, une négociation entre le Gouvernement et un groupe social ne doit pas être perçue comme
un jeu à somme nulle. Généralement, chacun doit pouvoir gagner pour l’amélioration du bien-être de la
population en général. Pour le régime en place, toute négociation avec ses partenaires est un combat entre
ennemis qu’il faut écraser, humilier. Ce comportement qui a toujours été le sien au cours des près d’une
trentaine de dialogues politiques n’a pas permis au pays de sortir de la crise que nous traversons depuis
plusieurs décennies. Cela aurait dû servir de leçon. Les menaces et intimidations proférées à l’endroit des
enseignants ne sont pas de nature à ramener le calme et la sérénité dans le système éducatif au Togo.
Tout en regrettant le fait que le SET n’ait pas été invité à la réunion devant regrouper le Gouvernement et
ses partenaires syndicaux du système scolaire, l’ADDI salue cependant l’initiative qui, nous l’espérons, sera
une occasion que saisiront les participants pour démarrer les discussions véritables sur les problèmes du
système scolaire au Togo.
Si le Gouvernement éprouve de l'amour pour le peuple togolais et est conscient des difficultés que vivent
les Togolais, l’ADDI recommande de :
- prendre des mesures urgentes et idoines pour atténuer les souffrances des populations togolaises
face à la vie chère ;
- ouvrir sans délai des discussions inclusives, sérieuses et franches avec les différents acteurs du
système scolaire en vue de trouver des solutions durables et idoines à la crise qui mine l’éducation
au Togo.
Par ailleurs, l’ADDI invite instamment toutes les organisations syndicales relevant du secteur de
l’éducation à une unité d’action pour une sortie définitive de la crise.
Nous nous demandons si madame le Médiateur de la République ne peut-elle pas jouer un rôle entre le
Gouvernement et les autres acteurs du système scolaire afin que les parents d’élèves soient convaincus
que les années scolaires futures se dérouleront sans interruption pour cause de grèves des enseignants ?
Pour terminer, nous prierons les super-ministres du gouvernement de faire leur cette pensée en mina d’un
chanteur : « Le sol est bien dur, pourtant, le caméléon pose ses pas doucement ; le sol est bien dur,
mais quand on voit le caméléon, il pose toujours ses pas tout doucement. Patience, patience,
patience, patience frères et sœurs. Faisons doucement partout où nous sommes. Patience, patience
mes frères et sœurs et faisons doucement, car la vie réserve beaucoup de surprises agréables ou
désagréables. Seul l’avenir nous donnera raison ».
Fait à Lomé, le 4 avril 2022
Le Président National
Prof Tchabouré Aimé GOGUE

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