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Dissertation : Dans quelle mesure le développement accompagne-t-il la croissance

économique ?

I) Le développement accompagne souvent la croissance

1.1) La hausse de la production est corrélée à des niveaux d’IDH plus élevé

La hausse de la production est corrélée à des niveaux d’IDH plus élevés ce qui correspond à
des situations sociales très inégales dans le monde. Un PIB élevé accompagne un IDH élevé.
L’IDH traduit un effort statistique pour quantifier des aspects qualitatifs de la vie des habitants
d’un pays. Il est construit à partir de trois composantes : l’espérance de vie, le niveau de
savoir et enfin le PIB par habitant. L’IDH est exprimé de 0 à 1. Plus cet indicateur est proche
de 1, plus le degré de développement est censé être élevé. Avec un revenu par habitant de
29240$, les Etats-Unis profitent d’un IDH proche de 1, à un niveau de 0.929/ Le Pakistan
offre à chacun de ses habitants un revenu de 199$ et un niveau d’IDH de 0.5, soit un chiffre
presque deux fois moindre que celui des Etats-Unis. Ce constat peut être généralisé ce qui
correspond à des situations sociales très contrastées au niveau mondial. Avec un niveau de vie
très faible, les conditions de vie sont très difficiles.

1.2) La hausse de la production permet de financer des investissements sociaux pour la


santé, l’éducation et l’équipement du pays

Avec la croissance de l’Etat peut plus facilement investir en « capital humain ». La croissance
économique signifie que le pays a réalisé plus de richesses que l’année précédente. Ce surplus
permet donc de distribuer des revenus plus élevés aux plus pauvres sans diminuer les revenus
antérieurement distribués aux groupes favorisés. L’Etat peut aussi prélever sous forme
d’impôts une partie de ce surplus. Il peut ainsi construire des structures de santé, former et
rémunérer le personnel adéquat. Il en est de même avec els dépenses d’éducation. Ces
équipements améliorent les conditions de vie des populations. Le progrès social résulte alors
de choix judicieux en termes d’économiques et sociaux. La politique sociales peut s’exprimer
dans la mise en place de systèmes de protection sociale organisant la solidarité entre les
membres de la société pour assurer des revenus de remplacement en cas de risque social
comme la maladie, le chômage…

1.3) La hausse de la production favorise la « modernisation » du pays

Le rôle des facteurs culturels dans le développement social et économique d’un pays. Lorsque
les individus éprouvent un sentiment de sécurité face à l’avenir ils vont développer des
comportements favorables à l’essor économique du pays : innovation, prises de risques
positifs par la création d’entreprises, acceptation et utilisation des NTIC ou de nouvelles
organisations productives, acceptation de nouveaux rôles sociaux aux femmes…

II) Mais la croissance ne débouche pas toujours sur le développement

De fortes inégalités demeurent ou émergent et la croissance est délicate à gérer au profit de


tous, d’autant qu’elle produit des effets désastreux sur l’environnement et la qualité de vie.
2.1) La croissance touche inégalement les groupes sociaux

- Le rythme de la hausse du PIB joue un rôle fondamental dans la réduction de la part de


population pauvre. Mais avec un forte taux de croissance, de nombreux
bouleversements déstabilisent la situation sociale de beaucoup. Par exemple, en Chine,
d’importants gains de productivité agricoles amènent chômage, exode rural et menace
de révoltes. Analysé par Alfred Sauvy, le « déversement » des emplois d’une branche à
l’autre grâce aux gains de productivité réalisés dans une branche nécessite un certain
délai. Or, en Chine, la croissance économique de l’ordre de 7 à 8% par an supprime
des emplois beaucoup plus vite qu’il ne s’en crée. Certains pays riches connaissent
d’importants problèmes de chômage de masse, source de souffrances individuelles
importantes. Par exemple, entre 1990 et 1995, en Asie du Sud, 20% des ménages les
plus riches détenaient en moyenne 40% des richesses produites entre 9% pour les 20%
les plus pauvres.
- Le PIB par habitant donne une image assez floue des réelles conditions de vie. Ainsi,
l’évolution de l’IDH et celle des revenus sont partiellement déconnectées. Avec un
PIB par habitant proche, la Jamaïque et le Maroc ont un niveau d’IDH très différent.

2.2) La croissance est gérée de façon variable par les différents gouvernements

Malgré l’intérêt à long terme des investissements en « capital humain » ceux-ci ne sont pas
toujours priorité des gouvernants. Beaucoup de pays pauvres ont connu des dictatures dans els
années 1970-80. Beaucoup d’argent public était alors consacré à faire régler l’ordre plus qu’à
développer les infrastructures d’éducation ou de santé.

2.3) La croissance a entraîné des dégradations de l’environnement

Pertes de biodiversités, pénuries d’eau, surexploitation de ressources marines, effet de


serre… : ces dégradations deviennent dangereuses pour els êtres humains. L’effet de serre nuit
à la santé et à la qualité de vie des populations. L’efficacité des entreprises est aussi remise en
cause : hausse des coûts des matières premières, multiplication des catastrophes, hausse des
coûts d’assurance. Tout cela nuit au développement envisagé comme un processus positif. Les
solutions pour concilier croissance et le respect de l’environnement peinent à s’imposer au
niveau international. En 1987, le rapport Brundtland définit le développement durable comme
« celui qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la possibilité de
répondre aux besoin à ceux des générations à venir ». mais la mise en œuvre de ce concept ne
fait pas encore l’unanimité (les Etats-Unis refusent de s’y associer).

Les liens entre croissance et développement sont historiquement bien établis. Cependant, cette
période historique est peut-être en train de se fermer. La lenteur de la concrétisation du
développement durable amène certains à remettre en cause la notion de développement
comme objectif désirable.

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