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INTRODUCTION
I-DE L’ÉCOLE COLONIALE A L’ÉCOLE NATIONALE
I-1/ La crise de Mai 1968
I-1-1/ Le casus belli
I-1-2/ Le dénouement de la crise de 1968
I-1-3/ Des problèmes économiques graves
I-2/ La crise scolaire sous le régime de Abdou Diouf: de 1980 à 2000
I-2-1/ Les Etats généraux de l’éducation et de la Formation (EGEF) de 1981
I-2-1-1/ Les propositions acceptées
L’ajustement de l’université
Année invalide au niveau des universités (1993-1994)
Les conditionnalités de la banque mondiale
Le recrutement des élèves-professeurs de l’école normale
La gestion des conflits par les gouvernements de l’alternance
La naissance du syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), en avril 2000.
L’audience de la controverse
La bataille autour de l’indemnité de recherche documentaire
La bataille autour de l’indemnité de recherche documentaire
Accords entre l’Etat et le cadre unitaire des syndicats
Ecoles privées
Recommandations
Inspecteur Mame Ibra BA IDEN Guédiawaye
INTRODUCTION
Il est rare de voir au Sénégal, depuis belle lurette, une année scolaire stable. D’une année à une autre
on assiste aux manifestations des étudiants ou des élèves inquiets ou angoissés ou bien aux revendications
syndicales déclenchées par les professionnels enseignants et récemment par les inspecteurs de
l’enseignement. Les ondes de choc secouent fortement le système éducatif sénégalais qui semble s’installer
dans une sorte de chienlit si bien que souvent pour décrire ce phénomène on utilise l’expression « crise du
système éducatif ».
Par ailleurs, Etat et parents d’élèves assistent impassiblement à la prise en otage des apprenants. Les
enseignants retiennent les notes, boycottent les examens de fin d’année, grèvent lourdement le quantum
scolaire. Les élèves et les étudiants manifestent parfois violemment leurs désarrois, leurs psychoses face aux
conditions d’apprentissage qui ne cessent de se détériorer et face à leurs lendemains qui paraissent sombres.
Quant aux syndicats, ils brandissent les mêmes plateformes et s’offusquent du manque de volonté étatique,
crient aux scandales à chaque fois que des réformes sont imposées et s’insurgent du peu de considérations
accordées aux enseignants. Bref, les différents acteurs se rejettent dos à dos leurs responsabilités liées aux
perturbations et à l’impasse dans lesquelles l’école se trouve.
Pendant ce temps, on assiste à une baisse du niveau des élèves, la détérioration drastique de l’image de
l’école publique qui se répercutent dans l’accentuation de la pauvreté et le mal développement.
En même temps, l’école évolue au rythme de la société. Les périodes de troubles, de contestations
politiques (mai 1968, lendemain ou veille des élections), de crises ou moroses économiques (crise des
années 1970, dévaluation du francs CFA) coïncident aux crises scolaires les plus aiguës. Empiriquement, la
corrélation est établie entre crise scolaire et crise de société poussant certains spécialistes à affirmer que
plutôt que de s’intéresser à l’institution elle-même, il faut soigner le mal par sa racine en réformant « la
société ».
En ce sens, il convient pour élucider cette problématique de se demander :
Quelles sont les manifestations de la crise de l’institution scolaire ?
Quelles sont les soubassements de cette crise ?
Quelles sont les solutions ?
I-1 Les perturbations liées aux revendications des élèves et des étudiants
La crise de Mai 1968
Le casus belli
Au début de l’année universitaire 1967-1968, le gouvernement prit la décision de fractionner les
bourses d’études et de réduire le nombre de mensualités payables de 12 à 10. Les difficultés financières
réduisaient sa marge de manœuvre.
Augmentation du nombre d’étudiants (1400 sénégalais sur un total de 4000 étudiants) ;
suppression de la première partie du baccalauréat ;
sélection rigoureuse à l’entrée à l’université ;
Le 26 mai 1968 par la radio, le ministre de l’éducation nationale, fit savoir qu’il était dans l’impossibilité de
surseoir aux mesures annoncées.
Le 27 mai 1968, l’union démocratique des Etudiants sénégalais (UDES) et l’Union des Etudiants de (UED)
déclenchèrent une grève à durée indéterminée avec boycottage des examens. La grève fut massivement
suivie. Le 29 mai, la police encercla le campus universitaire et réprima le mouvement de protestation des
étudiants avec violence.
Le bilan officiel fit état d’un mort « l’étudiant Salamon Khoury » et de 80 blessés. Six cent étudiants
sénégalais furent internés au camp Archinard sous la garde de l’armée nationale jusqu’au 09 juin 1968.
Le dénouement de la crise de 1968
Inspecteur Mame Ibra BA IDEN Guédiawaye
Le 31 mai, 1968, les syndicats de travailleurs, toutes tendances confondues, déclenchèrent une grève
générale illimitée. Les émeutiers occupèrent la rue toute la journée.
Le 06 juin 1968, le ministre de l’Education nationale et celui de l’Intérieur furent démis de leurs fonctions.
L’apaisement ne devait intervenir qu’avec les accords tripartites du 12 juin 1968. Le SMIG fut augmenté de
15% et le mandat des députés écourtés et rendus gratuits.
Parmi les mesures prises l’école sénégalaise est régie par la loi d’orientation 71-036 du 03 juin 1971.
L’opinion nationale s’émut ; les autorités religieuses et les notabilités, les partis politiques comme la société
civile appelèrent au dialogue et à la modération.
Des problèmes économiques graves
Au même moment, des problèmes économiques graves se posaient à la Nation sénégalaise. Ces difficultés
ont été à l’origine de l’élaboration et de l’application, dès 1979, d’un plan de redressement économique et
financier, suivi par la suite, d’autres plans : nouvelle politique agricole (1984), nouvelle politique
industrielle (1985), plan d’ajustement structurel (1988), etc.
8 SUDES : Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Sénégal. À la suite d’une profonde crise
(1981-1984), ce Syndicat a éclaté, donnant naissance a un autre Syndicat, l’Union démocratique des
enseignants du Sénégal (UDEN).
Cette année 2007-2008 a été particulièrement éprouvante pour l’école sénégalaise. Les résultats aux
différents examens parlent d’eux-mêmes : 42 % au Bac, moins de 25,26 % au BFEM. Le CFEE qui ne
peut, en aucune manière, occulter, la quasi-année blanche vécue par les élèves du cycle élémentaire en
2007-2008.
La bataille autour de l’indemnité de recherche documentaire
Grâce à une médiation du chanteur Youssou Ndour, le président de la République a reçu, le vendredi 10
avril 2009 en audience, les syndicats d’enseignants du Sénégal. Et le président Wade de promettre, entre
autre, la tenue prochaine d’un Conseil présidentiel sur l’Education.
Grâce justement à la médiation de l’artiste compositeur, le président de la République a accordé une
audience à l’Intersyndicale, au Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), à l’Union des enseignants
Inspecteur Mame Ibra BA IDEN Guédiawaye
du Sénégal (Ues), au Duel (Directoire unitaire de l’élémentaire) et au Collectif des syndicats
d’enseignement.
Accords entre l’Etat et le cadre unitaire des syndicats
A quelques jours des examens de fin d’année, l’Etat a trouvé un terrain d’entente avec le Cadre unitaire des
syndicats d’enseignants (CUSE). L’année scolaire perturbée par les nombreuses grèves des enseignants est
ainsi sauvée de justesse par un protocole d’accord signé hier entre le gouvernement sous la présidence du
Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, et les syndicats d’enseignants du CUSE.
La question de l’Indemnité de Recherche Documentaire (IRD) ou prime scolaire est réglée pour les deux
prochaines années au niveau du préscolaire et de l’élémentaire. L’indemnité mensuelle est de 15000 fcfa
pour l’année 2009 à compter du mois de juin. Une somme qui va passer à 20000f et 25000f respectivement
en 2010 et 2011.
DIPE
STATISTIQUE
TYPE COMMU PRIVE PRIVE PRIVE
PUBLIC Total
NAUTAIRE CATHOLIQUE FRANCO ARABE LAÏC
CLASSE PRESC. 8 8
CTP 3 3
GARDERIE 6 1 23 57 87
MATERNELLE 2 2
Total 17 1 23 57 2 100
Ecoles privées
Absence de projet d’école ;
Ecole à l’état embryonnaire ;
Difficultés de la directrice à assurer la gestion pédagogique des enseignants ;
Difficultés à rencontrer le maire ;
insuffisance du suivi encadrement des maîtres ;
Insuffisance de l’encadrement pédagogique (01visite/mois) ;
relations timides avec les clefs ;
Exiguïté du bureau du directeur qui abrite au la bibliothèque ;
Instabilité du personnel enseignant qui se renouvelle chaque année ;
Inexistence des documents administratifs officiels (registre matricule des élèves et enseignants,
cahier de monographie)
Absence de contrôle pédagogique ;
Mauvaise planification des enseignements apprentissages ;
Concurrence déloyale des écoles privées ;
Les rencontres de l’équipe pédagogique ne sont pas systématisées ;
Difficulté dans la gestion matérielle ;
Problèmes financiers récurrents ;
Problèmes d’espaces ;
Absence d’une aire de jeux ;
Faible implication dans les séminaires organisés par l’IDEN ;
Manque d’informations sur le fonctionnement des CLEF ;
Difficulté dans le suivi des maîtres sur les innovations ;
Recommandations
Accentuer le contrôle pédagogique ;
Renforcer les moyens logistiques de l’IDEN afin que les districts soient plus fonctionnels ;
Multiplier les sessions de formation en didactique ;
Renforcement des liens avec les CLEF ;
Prise en charge des secteurs privés et des autres ordres d’enseignement ;
Sensibiliser les opérateurs du privé sur les normes et conditions d’autorisation d’une école ;
Veiller à ce que les écoles privées alignent leurs personnels au salaire du privé pour devenir plus
attractif.
Mettre en place des projets d’école de la 4ème génération
Inspecteur Mame Ibra BA IDEN Guédiawaye
Conclusion
Depuis les indépendances, l’espace scolaire connait une crise cyclique liée à des facteurs conjoncturels et
structurels. Il apparait nettement que la politique a pénétré l’école d’autant plus que les crises les plus
graves surviennent durant les années électorales (1988, 1993, 2000) et que certains syndicats sont loin
d’être neutres. Egalement, les ajustements structurels (années 1990) où on cherche à appliquer « le moins
d’Etat mieux d’Etat », la dévaluation du franc CFA (janvier 1994) ont mis de l’huile sur le feu. Au-delà de
ces raisons objectives, les perturbations interviennent souvent à la suite d’une rupture du dialogue entre les
différents acteurs (Etat, partenaires sociaux, élèves et étudiants). La gestion efficace du système éducatif
nécessite qu’une meilleure attention soit accordée à la concertation et une amélioration des conditions des
enseignants et des apprenants. Les écoles privées sont pour l’instant épargnées mais faudrait-il qu’elles
dorment dans leur laurier ?