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Baccalauréat ES

Session 2019

Épreuve : SES

Durée de l’épreuve : 4 heures

Coefficient : 7

PROPOSITION DE CORRIGÉ

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Dissertation :

La mobilité sociale est définie par Sorokin comme le déplacement des individus dans
l’espace social. En France, cette mobilité est appréhendée par les catégories socio-
professionnelles (CPS) et s’apprécie ne comparant la position sociale des individus par
rapport à celle de leurs parents. L’évolution des CSP est donc un facteur explicatif de la
mobilité sociale.
Cette mobilité sociale peut se caractériser par une élévation dans l’espace social (mobilité
ascendante), une stagnation (reproduction sociale), voire une démotion ou mobilité
descendante.
Dans ce domaine, l’éducation reçue joue un rôle important mais cette éducation ne se
transmet pas uniquement par la scolarité et c’est pourquoi nous nous demanderons si seule
l’école joue un rôle dans l’évolution des individus dans l’échelle sociale.
Nous verrons donc que l’école a un rôle déterminant dans la fluidité sociale mais que celui
des familles est également primordial, puis nous reviendrons sur le rôle joué par l’évolution
de la structure professionnelle dans la mobilité.

I. Le rôle de l’éducation dans la mobilité sociale :

A. la place fondamentale de l’école

L’école française se veut basée sur l’égalité des chances et le principe de la méritocratie.
Depuis les lois de Jules Ferry qui ont rendu l’école obligatoire, tout au long du XXème siècle,
la démocratisation scolaire a permis aux enfants des classes populaires d’accéder davantage
aux diplômes et le nombre d’enfants d’une classe d’âge titulaire du bac a fortement augmenté
( à tel point que l’on parle aujourd’hui de massification scolaire).
Or, comme nous le montre le doc. 3, le niveau de diplôme est à l’origine de l’insertion sur le
marché du travail, laquelle sera facilitée par un niveau de diplôme élevé.
Par exemple, les cadres supérieurs sont 68 % à avoir un diplôme > à Bac+2, alors qu’ils ne
sont que 2 % chez les ouvriers.
Dans ces conditions, la démocratisation scolaire devrait donc participer à la mobilité sociale
mais nous allons voir que l’origine sociale des individus joue encore un rôle fondamental dans
l’accès aux diplômes, et donc à l’emploi.

B. Le rôle tenu par la famille.


Nous l’avons vu, le système scolaire devrait favoriser la mobilité sociale mais il n’est pas le
seul déterminant car on se rend compte que l’orientation scolaire et le type de diplôme obtenu
sont encore fortement influencés par l’origine sociale des individus.
Doc. 1 : la part d’enfants d’employés et d’ouvriers ayant accès à un diplôme du supérieur
reste inférieure à 40 % tandis qu’elle est de plus de 70 % chez les enfants de cadres ou de PI
(et ce sans grands changements sur la période 2003-2005/ 2013-2015).
Cette tendance à la reproduction sociale s’explique par des inégalités sociales et culturelles
telles que définies par Durkeim (inégalités de capital social et culturel).

Mais en dehors du rôle tenu par l’éducation (elle-même fruit de l’école et de la famille) dans
la mobilité nette (fluidité sociale), cette mobilité brute peut également s’expliquer par des
changements liés aux transformations structurelles de la société.

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II. Le rôle tenu par l’évolution de la structure socioprofessionnelle dans la mobilité
observée

A. L’évolution de la structure sociale a favorisé mécaniquement la mobilité sociale :

Le doc. 1 nous permet d’illustrer l’évolution sectorielle des emplois. En effet, s’il y a moins
d’agriculteurs ou d’artisans/commerçants par exemple chez les pères que chez les fils, cela est
notamment dû à un changement de groupe social dû à une chute du nombre d’agriculteurs et
au déclin des indépendants.
En revanche, on assiste à une demande croissante d’emplois qualifiés d’où une augmentation
des emplois intermédiaires et des cadres dans la génération des pères par rapport à celle des
fils.

Cette mobilité ascendante généralisée a surtout été observée pendant la période des 30
glorieuses mais, depuis, la dynamique sociale et moins favorable et c’est pourquoi l’école ne
suffit plus à garantir la promotion sociale des individus.

B. Une structure des emplois qui n’évolue plus au même rythme que celui des diplômes
délivrés.

On l’a vu, l’augmentation du niveau d’études est un atout extrêmement fort pour
l’amélioration relative du statut social. Toutefois, le paradoxe d’Anderson montre que les
jeunes doivent aujourd’hui posséder un diplôme supérieur à leurs parents pour espérer un
niveau social équivalent, la massification scolaire ayant entraîné une dépréciation des
diplômes.

Conclusion :
La démocratisation scolaire connue au Xxème siècle a permis une réduction des inégalités et
une mobilité sociale ascendante pour beaucoup d’individus notamment au cours de la période
des 30 glorieuses. Toutefois, elle n’est pas le seul déterminant de la mobilité sociale et le rôle
de la famille, par le capital social et culturel qu’elle transmet, reste un facteur fondamental
dans l’accès aux diplômes et donc à l’emploi.
Néanmoins, en dehors du rôle tenu par ces deux instances d’intégration, il faut également
tenir compte du rôle tenu par l’évolution des catégories socio-professionnelles, lequel a
accompagné le mouvement de démocratisation scolaire pour permettre l’élévation sociale des
individus. Mais compte tenu de l’apparition du chômage de masse et de la dévalorisation des
diplômes, on assiste aujourd’hui de plus en plus souvent à un risque de déclassement social
auquel l’école ne suffit plus à remédier.

EC 1 :
Diversité des acteurs et des formes de conflits sociaux :

A l’origine, les conflits sociaux étaient essentiellement tournés vers le monde du travail. En
effet, du temps de Marx, le prolétariat était opposé à la bourgeoisie et les revendications
étaient surtout le fait du monde ouvrier, comme le montre par exemple les conflits de 1936
qui ont permis de nombreuses avancées sous le front populaire.
Par la suite, les mouvements sociaux se sont diversifiés et un virage a été pris au moment de
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mai 1968, quant étudiants et salariés se sont retrouvés coude à coude pour obtenir à la fois des
avancées dans le domaine social et dans le monde du travail, comme le prouve les accords de
Grenelle qui ont mis fin à ce conflit.
Les années 70 ont ensuite vu la place prise par les femmes dans les conflits sociaux ayant trait
au féminisme et qui ont abouti à légaliser la contraception, l’avortement...
Aujourd’hui, les acteurs des conflits sociaux sont des individus qui ne sont plus forcément
syndiqués mais qui s’engagent ponctuellement dans des mouvements aux objectifs très vairés,
qui peuvent aller des questions sociétales (mariage pour tous) jusqu’aux revendications
climatiques (marches des jeunes).

Arguments en faveur de l’emploi comme facteur d’intégration sociale :


3 arguments possibles :
- l’emploi permet à l’individu de créer du lien social dans la mesure où, sur son lieu de travail,
il est appelé à interagir avec d’autres qui peuvent être des collègues, la hiérarchie, des clients
ou fournisseurs. Cette forme d’intégration peut aller jusqu’à prendre la forme de luttes
collectives qui vont encore renforcer le lien social.
- L’emploi permet par ailleurs d’obtenir un salaire et il fait ainsi du salarié un « homo
economicus », c’est-à-dire un individu en mesure de participer à la société de consommation.
Ainsi, la garantie d’un emploi pérenne permet de faciliter l’accès à certains types de bien,
notamment via l’accès au crédit. Le droit au logement est également souvent lié au fait d’être
détenteur d’un contrat de travail stable.
- Enfin, l’emploi permet à l’individu de se reconnaître comme citoyen puisqu’il lui permet de
participer au modèle social français par le biais des cotisations prélevées sur son salaire. Il
participe ainsi à la solidarité nationale et lui permet d’en bénéficier à son tour le cas échéant.

EC2 : Taux de croissance des économies émergentes/taux de croissances des économies


de marché.

Ce document est un graphique publié par le Fonds Monétaire International dans un document
intitulé « Perspectives de l’économie mondiale ». Il date d’octobre 2016 et compare le taux de
croissance du PIB sur la période 2006-2016 (dix ans) entre les économies dites avancées et es
économies émergentes et en développement.
Les premières comprennent notamment les pays occidentaux et le Japon (Triade) et sont
qualifiées d’avancées dans la mesure où leur développement s’appuie à la fois sur des
caractéristiques économiques mais également sur des critères d’inclusion, d’équité et de
durabilité.
Quant aux économies émergentes, elles sont composées de pays qui progressent vers un statut
économique avancé et conservent encore un potentiel de croissance. Elles sont composées de
pays du Sud-Est Asiatique, d’Amérique Latine, d’ex-pays de l’Est… souvent regroupées sous
le nom des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, South-Africa).
Le PIB mesure quant à lui la production réalisée chaque année dans un pays en volume (euros
constants) et le taux de croissance permet de comparer son évolution d’une année sur l’autre.
Sur la période considérée, on voit que les économies de marché ont un taux de croissance qui
reste supérieur à celui des pays en développement, cet écart (de plus de 4 points en 2006) tend
à se réduire puisque les pays émergents se sont mieux relevés de la crise de 2008, retrouvant
des niveaux de croissance presque identiques à ce qu’ils étaient au préalable alors que les pays
occidentaux sont encore sur un rythme de croissance deux fois moindre. Du coup, l’écart
entre les deux n’est plus que de deux points en 2016 et ce bien que les pays en voie de
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développement aient connu une période de récession entre 2008 et mi-2009, ce qui n’a en
moyenne pas été le cas des économies avancées malgré un fort ralentissement de leur
croissance.

EC3 :
Intro :

Avec l’évolution du commerce mondial, la production de biens et services s’est


internationalisée et les Firmes Multinationales (FMN) jouent désormais le premier rôle dans
cette internationalisation. Ces firmes sont ainsi nommées car elles sont composées d’une
société mère dans un pays et d’au moins une filiale dans un autre pays.
La stratégie la plus fréquente utilisée par les FMN pour se développer à l’étranger est de
procéder à des IDE (c’est-à- dire des Investissements Directs à l’Etranger) ou d’externaliser la
production à travers des sous-traitants ou des franchisés.
Cette organisation conduit donc à une DIPP (Division Internationale des Processus de
Production) qui se caractérise par le fait que les entreprises répartissent les tâches de
production l’international en fonction des avantages spécifiques de chaque pays. Un produit
n’est donc plus fabriqué intégralement dans un seul lieu, mais chacun de ses composants peut
être produit dans un lieu différent puis assemblé.
Cette internationalisation de la production s’explique par les FMN par une meilleure
recherche de compétitivité et nous allons voir que les stratégies de localisation peuvent être
différentes selon que les entreprises privilégient la compétitivité-prix ou la compétitivité ors-
prix. Nous monterons ensuite que ces stratégies s’imbriquent pour essayer de combiner au
mieux minimisation des coûts et maximisation de la qualité de l’offre fournie.

I. L’internationalisation comme recherche de la compétitivité-prix.

La compétitivité-prix renvoie à la capacité d’une entreprise à faire face à la concurrence grâce


à des prix plus bas que ceux pratiqués par ses concurrents.
Pour cela, l’entreprise va chercher à obtenir une meilleure maîtrise de ses coûts de production
et de la fiscalité.
Ainsi, le facteur travail sera un facteur important dans le choix de localisation des FMN. En
effet, un niveau de salaire trop élevé peut décourager les implantations d’entreprises car les
productions réalisées seront plus chères et donc moins compétitives.
Doc. 1 : Le coût du travail étant toujours plus faibles dans les pays en développement, cela
expliquent qu’ils soient les principaux bénéficiaires des IDE entrants.
Les entreprises dont la production nécessite un niveau de main d’œuvre important (textile par
exemple), vont donc choisir de s’implanter en priorité dans les pays en développement qui
voient donc leurs IDE augmenter de 2000 à 2017 de façon proportionnelle à la baisse
enregistrées dans les économies développées, au point que les deux sont aujourd’hui à égalité
alors que, comme le dit le doc. 2, une logique horizontale a longtemps permis de privilégier
des IDE entre pays développés.

Une meilleure compétitivité-prix peut également consister à diminuer le coût des


consommations intermédiaires à travers une stratégie d’approvisionnement qui consiste à
installer des filiales pour se rapprocher de la localisation des matières premières abondantes.

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Enfin, doc 3, la fiscalité est un autre déterminant du choix de localisation car les bénéfices
des FMN sont imposés ce qui représente un coût non-négligeable. Les FMN ont donc recours
à l’optimisation fiscale en implantant des filiales dans des zones faiblement imposées (Ex. de
l’Irlande dans le doc. 3), voire dans des paradis fiscaux.

Mais la recherche de la compétitivité-prix est à nuancer car les coûts de transaction et de


transport jouent négativement sur cette stratégie (doc. 1). Par ailleurs, un coût du travail élevé
n’est pas un inconvénient s’il est assorti d’une productivité du travail élevée, ce qui permet
d’améliorer le coût salarial par unité produite. De plus, un coût du travail peut être compensé
par une production à forte valeur ajoutée qui va alors amener les FMN à vouloir améliorer
leur compétitivité-hors prix.

II. Les stratégies de localisation pour développer la compétitivité HP :

La compétitivité HP est basée sur la différenciation des produits. On distingue la


différenciation verticale (qui consiste à jouer sur la qualité, l’image de marque ou le mode de
commercialisation du produit) de la différenciation horizontale qui consiste, pour un produit
et une qualité donnée, à le différencier de celui des concurrents en modifiant certaines
caractéristiques (couleur, garantie…).

Ces différenciations permet à la FMN de capter une clientèle motivées par des caractéristiques
spécifiques et d’augmenter ses parts de marché.
Pour cela, les FMN vont donc chercher à s’implanter là où cette clientèle est la plus
nombreuse et à se rapprocher des consommateurs. (Ex. De Toyota qui a implanté une usine à
Valenciennes pour exporter des véhicules japonais en Europe).

Dans cette optique, il importe également que les moyens de transports soient flexibles et
efficaces. De façon générale, les FMN vont donc implanter leurs filiales dans des territoires
attractifs en termes d’infrastructures, de logistique, mais aussi en fonction de la politique
d’éducation mise en place par les Etats.
Doc. 3 : Malgré sa fiscalité avantageuse, l’attractivité de l’Irlande est ainsi remise en cause
par son manque d’infrastructures.
Dans ce domaine, le capital humain généré par la formation a également un rôle fondamental
à jouer. Il permet en effet à la main d’œuvre d’être plus qualifiée, et donc plus productive.
C’est ainsi que des pôles de compétitivité ont été créés en France pour attirer les IDE (ex. pôle
véhicule du futur).

Dans les faits, les stratégies de localisation vont généralement associer la recherche de
compétitivité prix et HP.

III. L’intérêt des stratégies hybrides.

Le doc. 1 nous montre à quel point les PMA restent à l’écart de la mondialisation car ils
n’offrent ni les avantages de la compétitivité-prix, ni les compétences rendues nécessaires par
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le développement d’une compétitivité HP.

Comme nous l’indique le doc. 3, un pays a d’autant plus de chances d’attirer des IDE qu’il
offrira des avantages comparatifs dans l’un et l’autre domaine. L’exemple de l’Irlande est aisi
significatif puisque ce pays combien à la fois une fiscalité avantageuse (compétitivité prix)
mais aussi une main d’œuvre qualifiée et flexible (compétitivité HP).

Conclusion :
Le poids des IDE dans les pays en développement ne cessant d’augmenter, on peut penser que
la stratégie de localisation des entreprises se fonde avant tout sur une recherche de
compétitivité-prix. Mais ces pays développant de plus en plus leurs compétences et leurs
infrastructures, la hausse peut également s’expliquer par une concurrence qui porte désormais
à la fois sur les coûts mais aussi sur des atouts de plus en plus liés à la qualité. Reste que pour
l’instant, la majorité des consommateurs se trouve encore dans les pays développées ce qui
justifie encore des stratégies d’installation dans ces pays mais la menace est bien réelle de
continuer à voir une partie de la production des pays occidentaux continuer à s’externaliser
vers les Brics, accompagnées par les emplois qui vont avec.

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