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INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES : Après avoir distingué la mobilité sociale

intergénérationnelle d’autres formes de mobilité (géographique, professionnelle), on se posera le


problème de sa mesure à partir de l’étude des tables de mobilité sociale dont on soulignera à la fois
l’intérêt et les limites. On distinguera la mobilité observée et la fluidité sociale et on mettra en
évidence l’existence de flux de mobilité verticale (ascendante et descendante) et horizontale. On
étudiera différents déterminants de la mobilité et de la reproduction sociale : l’évolution de la
structure socioprofessionnelle, le rôle de l’école et de la famille.

Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice,


capital social

NOTIONS : Mobilité intergénérationnelle/intragénérationnelle, mobilité observée, fluidité


sociale, déclassement, capital culturel, paradoxe d’Anderson

Après avoir distingué la mobilité sociale intergénérationnelle d’autres formes de mobilité


(géographique, professionnelle), on se posera le problème de sa mesure à partir de l’étude des
tables de mobilité sociale dont on soulignera à la fois l’intérêt et les limites.

=> C'est le I du cours. Le A correspond au début de la phrase, le B et C à la fin.


→ Mobilité : fait de changer de position sociale. La mobilité intergénérationnelle : fait de changer
de position sociale d'une génération à l'autre. C'est la mobilité la plus significative, par rapport à
mobilité professionnelle (intra), donc la plus étudiée.
→ Tables de mobilité : instrument puissant, puisque permettant de voir la mobilité de toute une
génération (calcul taux de mobilité, de reproduction), et pour chaque CSP de voir les trajectoires.
Mais : elles mettent de côté les ¾ des individus (en particulier les femmes). Elles sont sensibles au
découpage : plus il y a de CSP, plus il y a de mobilité (apparente), puisque plus il est probable que
l'on n'occupe pas la même CSP que son père.

On distinguera la mobilité observée et la fluidité sociale et on mettra en évidence l’existence


de flux de mobilité verticale (ascendante et descendante) et horizontale.

=> Le début de la phrase correspond au A du III. Il faut distinguer la mobilité observée, qui
correspond au taux de mobilité que l'on calcule avec la table de mobilité, c'est-à-dire à l'ensemble
des individus qui changent de positions sociales de la fluidité sociale, qui est une mesure des
chances relatives de mobilité entre les CSP. La fluidité sociale indique si il existe une égalité des
chances de mobilité entre les différentes CSP, en particulier si les enfants d'ouvrier ont autant de
chance que les enfants de cadre de devenir cadre (plutôt que de ne pas le devenir). Plus la société
sera fluide, plus il y aura une égalité des chances entre les CSP. Une société où il y a beaucoup de
mobilité n'est pas nécessairement une société fluide : la mobilité peut, par exemple, être le produit
d'une transformation de la structure sociale et avoir un même impact pour toutes les CSP.

=> La fin de la phrase correspond au II. La France est une société relativement mobile (65 % des
individus le sont). Toutefois, cette mobilité stagne depuis 30 ans, après avoir augmenté après la
Seconde Guerre. La mobilité se concentre dans les CSP du milieu. Les CSP des extrêmes (ouvriers
et cadres) sont au contraire peu mobiles (50 % de reproduction). Les trajectoires de mobilité sont
surtout ascendantes, et de proximité : quand on change de CSP, c'est le plus souvent pour aller vers
une CSP juste au dessus dans la hiérarchie socio-professionnelle. Toutefois, il existe également des
trajectoires de mobilité descendante, également appelée déclassement. Le pourcentage de personnes
qui descendent augmente plus vite que celui de celles qui montent : la probabilité relative de
descendre (plutôt que monter) augmente donc depuis 20 ans. Ce déclassement prend deux autres
formes : un déclassement professionnel (déclassement intragénérationnel), et un déclassement par
rapport à son diplôme, qui s’accroît avec la massification de l'enseignement (paradoxe d'Anderson).
Toutefois, E.Maurin critique cette idée : pour lui, les Français ont surtout peur du déclassement.
Pour lui, le déclassement, après avoir effectivement augmenté durant une génération (celles née
dans les années 60), a baissé.

On étudiera différents déterminants de la mobilité et de la reproduction sociale : l’évolution


de la structure socioprofessionnelle, le rôle de l’école et de la famille. => C'est le III du cours.

=> III A : La mobilité sociale est due à plusieurs causes. La première, qui explique 40% de
l'ensemble de la mobilité, résulte de manière mécanique du changement de la société. En effet, si,
en raison de la moyennisation de la structure sociale, la structure sociale change, cela va avoir des
effets mécaniques de mobilité. Certaines CSP voit leur proportion diminuer (comme les agriculteurs
et les ouvriers), d'autres augmenter (comme les cadres). Par conséquent, tous les enfants
d'agriculteur ou d'ouvrier ne pourront pas devenir ouvriers ou cadres : ils devront changer de
profession par rapport à leur parents, et seront donc mobiles. On distingue généralement la mobilité
structurelle de la mobilité nette, c'est-à-dire la mobilité qui a pour cause ce changement de la
structure sociale, du reste de la mobilité qui a d'autres causes. En France, la mobilité nette a
tendance à baisser, ce qui indique une société où l'égalité des chances (fluidité sociale) est plus
faible.

=> III B : La mobilité nette a une grande cause : l'école. C'est l'école qui est à l'origine de la fluidité
sociale. C'est d'ailleurs ce que l'on attend d'elle : l'école est régi par un principe méritocratique : les
plus méritants doivent pouvoir y réussir, quelque soit leur origine sociale, et grâce au diplôme qu'ils
obtiennent connaître de la mobilité ascendante. C'est toutefois, largement, une illusion sociologique.
En effet, on constate qu'il y a des inégalités sociales de réussite scolaire, que l'on peut expliquer soit
par le capital culturel (Bourdieu), soit par les stratégies des familles (Boudon). La France s'est
efforcée de démocratiser son système scolaire depuis les années 1980. Cette démocratisation a
surtout été quantitative : l'égalité des chances n'a que faiblement augmenté entre les CSP,
notamment en raison d'une forte ségrégation scolaire. Depuis 10 ans, les inégalités de réussite ont
même plutôt tendance à augmenter (résultats de l'enquête PISA).

=> III C : Derrière les inégalités de réussite scolaire, il y a, en fait, la famille, qui transmet le capital
culturel et qui détermine les stratégies scolaires. Son rôle se poursuit au-delà même de l'obtention
du diplôme. A diplôme égal, les enfants de cadre ont de meilleurs emplois que les enfants d'ouvrier.
Cela s'explique par la quantité plus ou moins grande des différents capitaux (social, économique,
culturel) dont disposent les familles pour faire réussir leurs enfants.

Sujets tombés :

Raisonnement/dissertation :
→ Quels sont les effets de l'évolution de la structure des professions sur la mobilité sociale ?
→ L'école favorise-t-elle la mobilité sociale ?

Mobilisation des connaissances :


→ Distinguez la mobilité observée de la fluidité sociale.
→ Montrez que le paradoxe d'Anderson peut mettre en évidence une forme de déclassement.
→ Quelle relation peut-on établir entre déclassement et paradoxe d'Anderson ?

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