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Chapitre 3 : Quels sont les caractéristiques contemporaines

et les facteurs de la mobilité sociale ?

Objectifs d’apprentissage :

Problématique : Quels sont les caractéristiques contemporaines et les facteurs


de la mobilité sociale ?
1) Comment mesurer et observer la mobilité sociale ?
A) Qu’est que la mobilité sociale ?
B) Comment observer la mobilité sociale dans la société française ?

2) La société française est-elle mobile ?


A) Une société plus mobile n’est pas nécessairement une société plus égalitaire.
B) La fluidité sociale permet de mesurer l’évolution de l’égalité des chances.
C) Les hommes et les femmes sont-ils mobiles dans la société française ?

3) Comment expliquer la mobilité sociale ?


A) La mobilité sociale dépend de l’évolution de la structure sociale
B) Cette évolution de la structure sociale s’est accompagnée d’une hausse du niveau de
formation qui a permis une hausse de la fluidité sociale.
C) Les ressources familiales déterminent souvent les possibilités de mobilités sociales.
Définitions
Déclassement : situation d’un individu qui Mobilité professionnelle : Changement de
occupe une position sociale inférieure à celle profession d’un individu au cours de sa
de ses parents (déclassement carrière. Elle est aussi appelée mobilité
intergénérationnel), ou inférieure à son intragénérationnelle.
niveau de qualification (déclassement
Mobilité observée : Mobilité sociale
scolaire), ou qui n'a pu maintenir la position
mesurée par les taux absolus de mobilité
sociale qu'il occupait auparavant
des tables de mobilité.
(déclassement intragénérationnel).
Mobilité structurelle : Mobilité sociale
Fluidité sociale : Situation dans laquelle
contrainte par l’évolution de la structure
l’accès aux différentes positions sociales est
socioprofessionnelle entre la génération des
indépendant de l’origine sociale des
pères et celle des fils.
individus. Plus la société est fluide, plus on
se rapproche de l’égalité des chances. Mobilité nette : Mobilité sociale qui ne
s’explique pas par l’évolution de la structure
Mobilité géographique : Changement de
socioprofessionnelle. Elle peut être
lieu de résidence des individus à l’intérieur
considérée comme une méthode pour
d’un pays (mobilité résidentielle) ou entre
mesurer le degré de fluidité sociale.
pays (migration)
Paradoxe d’Anderson : Constat statistique qui
Mobilité sociale : Ensemble des
changements de position sociale des démontre qu’on peut avoir un niveau de
individus au sein d’une société diplôme supérieur à ses parents sans
nécessairement occuper une position sociale
Mobilité sociale intergénérationnelle : supérieure à la leur.
Changement de position sociale d’un
individu par rapport à ses parents. Reproduction sociale : dans la table de
destinée, situation d’immobilité sociale dans
Mobilité intergénérationnelle verticale laquelle l’individu occupe la même position
(ascendante, descendante) : Fait sociale que l’un de ses parents.
d’occuper une position sociale supérieure
(ascendante) ou inférieure (descendante) à Statut social : position plus ou moins
celle de ses parents. favorisée occupée dans l’espace social.
Mobilité intergénérationnelle horizontale Structure socioprofessionnelle : Poids
: Fait de changer de position sociale par représenté par les différents groupes
rapport à ses parents mais sans que la place socioprofessionnels dans le total des actifs.
dans la hiérarchie sociale ne soit modifiée.

Revoyons les acquis de la classe de première : pour chaque phrase, choisissez l’une des
deux propositions :
Ce qui distingue les professions intermédiaires des cadres est : le secteur d’activité/le niveau
de qualification.
Le revenu est/n’est pas un critère utilisé pour classer les professions.
Léa, médecin généraliste, et Adil, ingénieur informatique sont/ne sont pas des cadres.
Le groupe des agriculteurs exploitants regroupe/ne regroupe pas les agriculteurs à leur compte
et leurs salariés éventuels.
Ce qui distingue principalement les employés (catégorie 5) des ouvriers (catégorie 6) c’est leur
place dans la hiérarchie/le secteur d’activité.
La taille de l’entreprise est/n’est pas un critère de différenciation des PCS.
Quand on parle de configuration familiale, on tient uniquement compte/ne tient pas
uniquement compte de la composition du ménage dans lequel vit l’individu.
Les configurations familiales sont/ne sont pas diverses et sont sans effet/ont des
conséquences sur les aspirations des individus via le processus de socialisation

Introduction :
https://www.youtube.com/watch?v=qYVn9E1wVDE

1) Quel personnage de la vidéo arrive à l’étage le plus élevé ? Quel personnage est au
contraire bloqué ?

2) Dans quelle situation les individus rentrent-ils dans l’ascenseur ? Dans quelle
situation en sortent-ils ? Que symbolise l’ascenseur ?

3) Selon la vidéo, toutes les personnes ont-ils la même chance d’arriver au dernier
étage ?

4) L’ascenseur est uniquement envisagé pour monter à un étage supérieur, serait-il


possible de le prendre pour descendre ?

Quelques chiffres :
- Il faut six générations en France pour les descendant d’une famille situé dans les
10% les plus pauvres pour atteindre le revenu moyen.
- Seulement 4% des diplomés Bac+5 sont des descendants d’ouvrier non qualifié.
- Les enfants de familles aisées ont trois fois plus de chance de se hisser parmi les
20% de Français les plus aisés que ceux issus des milieux modestes.
1) Comment mesurer et observer la mobilité sociale ?

A) Qu’est que la mobilité sociale ?

Objectifs : Savoir distinguer la mobilité sociale intergénérationnelle des


autres formes de mobilité (géographique, professionnelle).

Activité 1 : Quelles sont les types de mobilités dans la société française ?


1) À partir des définitions ci-dessous cochez les bonnes réponses [plusieurs bonnes
réponses pour chaque situation]
Mobilité géographique : changement de lieu d'habitation qui peut être éventuellement lié à une mobilité
professionnelle, mais pas nécessairement.
Mobilité intergénérationnelle : Fait d’occuper une position sociale différente de celle de ses parents.
Mobilité professionnelle : Changement de situation face à l’emploi (emploi, chômage, inactivité) ou de
profession. Peut s’accompagner d’une mobilité sociale intragénérationnelle, mais pas nécessairement
Mobilité sociale Mobilité Mobilité
intergénérationnelle professionnelle géographique
1. Un étudiant qui déménage pour réaliser un stage en
entreprise
2. Un ouvrier qui change d’entreprise pour se rapprocher de
son domicile
3. Un fils d’agriculteur qui reprend l’exploitation agricole de
son père
4. Une fille de cadre qui devient infirmière
5. Un employé de commerce dont le père est cadre
6. Un homme obtient une promotion au sein de son
entreprise
7. Un fils de PDG travaille comme secrétaire dans
l’entreprise familiale.
8. Fille d’agriculteurs, travaille comme professeure des
écoles
9. Née en France d’un père policier, dirige une
multinationale basée à Seattle
10. Né au Liban de parents employés, a d’abord travaillé en
France comme employé, puis est devenu directeur administratif
et financier de l’entreprise

2) On distingue deux types de mobilités intergénérationnelle dont les définitions sont


données ci-dessous, classez les différentes situations de mobilités
intergénérationnelles du tableau dans ces deux catégories.
Mobilité intergénérationnelle verticale (ascendante, descendante) : Fait d’occuper une
position sociale supérieure (ascendante) ou inférieure (descendante) à celle de ses parents.
Situation :
Mobilité intergénérationnelle horizontale : Fait de changer de position sociale par rapport à
ses parents mais sans que la place dans la hiérarchie sociale ne soit modifiée. Situation :
Activité 2 : Comment savoir si une mobilité est ascendante ou descendante ?

1) Rappeler comment sont


construites les PCS.
2) A votre avis, quand peut-on
parler de mobilité sociale
ascendante ? De déclassement ?
3) Un fils d’agriculteur devenu
ouvrier est-il dans une situation
de déclassement ou d’ascension
sociale ?

B) Comment observer la mobilité sociale dans la société française ?

Objectifs : Comprendre les principes de construction, les intérêts et les


limites des tables de mobilité comme instrument de mesure
de la mobilité sociale.

Activité 3 : Comment lire une table de mobilité ?

Construction des tables de mobilité.


Les tables de mobilité sont construites à partir de l’enquête Formation et qualification professionnelle (FQP)
de l’Insee.
Une table de mobilité est un tableau à double entrée qui croise la position sociale de l’individu le plus
souvent âgés de 30 à 59 ans (afin que leur situation professionnelle soit stabilisée) à celle qu’occupe ou
qu’occupait leur père au moment où les fils sont entrés dans la vie professionnelle.
On interroge les fils (ou les filles ) sur 2 points :
▪ Quelle est votre situation professionnelle ?
▪ Quelle était la situation professionnelle de votre père lorsque vous aviez 20 ans ?
Ainsi le nombre d’individus est égal dans les 2 générations.
On peut alors croiser dans un tableau à double entrée la position sociale du fils et celle de son père ; ce
tableau est appelé « table de mobilité sociale ».

Voici une table de mobilité fictive qui porte sur une population de 3000 individus.

1) Faites une phrase avec chacune des données soulignées.


Il existe deux types de table de mobilité :

➢ Les tables de recrutement ou d’origine.


→ Il s’agit dans cette table de connaître au sein d'une catégorie sociale actuelle, l’origine
socioprofessionnelle des individus qui la composent (cette origine
socioprofessionnelle est souvent mesurée par le groupe socioprofessionnel du père).
→ On se pose donc la question : « d’où viennent les individus qui composent une certaine
catégorie sociale ? ». On se demande quelle est l’origine sociale des individus qui
composent cette catégorie ?
→ Par exemple, on dira : « 81,4% des agriculteurs sont fils d’agriculteurs, 4% sont fils
d’artisans-commerçants-chefs d’entreprise, 1,1% sont fils de cadre, etc. ».
Voci une table de mobilité fictive de recrutement ou d’origne.
1) Faites une phrase avec les
données entourées.
2) Quel calcul permet d’obtenir
les chiffres entourés ? →
Voir fiche méthodologique

➢ Les tables de destinée.


→ Il s’agit ici de savoir ce que sont devenus les enfants issus des différentes catégories
socioprofessionnelles.
→ On se pose donc la question : « que sont devenus les individus issus d’une certaine
catégorie sociale ? ». On se demande quel est leur destin social.
Par exemple, on dira : « 25% des fils d’agriculteurs sont devenus agriculteurs, 8% sont
devenus artisans, commerçants, chefs d’entreprise, 8,8% sont devenus cadres …

Voici une table de mobilité fictive de destinée 1) Faites une phrase avec les
données entourées.

Important pour ne pas se tromper : bien analyser où se trouve le 100 %.


S’il se trouve en bas de la colonne (ou au bout de la ligne) « père », cela signifie que les
hommes étudiés sont caractérisés par leur origine sociale et que l’on se demande ce qu’ils
sont devenus (table de DESTINEE).
S’il se trouve en bas de la colonne (ou au bout de la ligne) « fils », cela signifie que les
hommes étudiés sont caractérisés par leur position sociale et que l’on se demande de quelle
origine sociale sont-ils issus (table d’ORIGINE ou de RECRUTEMENT).
Activité 4 : En réalité les sociologues construisent des tables à partir des PCS
pour caractériser la mobilité sociale.
Table de déstinée

1) Faites des phrases avec les données entourées.

2) Parmis les fils d’ouvriers, qui sont les personnes en situation d’ascension sociale ?

3) Parmis les fils de cadre qui sont les personnes en situation de déclassement ?

Suite activité 4

1) Faites une phrase avec les données entourées.


2) Que peut-on dire des chiffres en gras situés dans la diagonale ? Peut-on dire que la
société française est mobile ?

Qu’est-ce qu’être mobile dans la société actuelle ?

Activité 5 : Quels sont les limites des tables de mobilité ?


Sondage Drees en
2016.
Réponse à la
question : Comment
décrireriez-vous
votre situation par
rapport à celle de
vos parents ?

1) Combien de personnes se sentent en situation d’ascension ? Combien en


situation de déclassement ?
2) Existe-t-il une différence entre la mobilité observée et celle ressentie ?

Rester dans la même catégorie socioprofessionnelle, est-ce être immobile ?

Le père d’Emmanuel Macron était Une enseignante dont le père était


médecin, peut-on parler d’immobilité ? médecin est-elle vraiment immobile ?

Synthèse : La mobilité peut ensuite être décrite comme verticale (ascendante ou


descendante), c’est-à-dire que le changement de catégorie se fait entre des statuts, des
positions sociales considérées comme inégales (par exemple cadre et ouvrier). Ce que l’on va
appeler le déclassement correspond ainsi à une mobilité verticale descendante, c’est-à-dire
que l’individu occupe une position sociale moins bonne que celle de son père (par exemple un
fils de cadre qui devient ouvrier). Elle peut être aussi horizontale lorsque l’individu circule entre
des positions sociales de niveau équivalent (par exemple un fils d’ouvrier qui devient employé)
ou de statut (juridique) lorsqu’un individu passe de salarié à indépendant (ou inversement).
Si la mesure de la mobilité sociale à travers les tables de mobilité est indispensable pour étudier
la mobilité sociale, cette mesure (comme toute mesure) comporte trois limites.
- Tout d’abord la mobilité mesurée dépend du nombre de groupes et de catégories
sociales. Plus le nombre de catégories distinguées est importante, plus la mobilité va être
fréquente. Inversement si l’on ne prenait que trois groupes (par exemple classes populaires,
moyennes et supérieures), la mobilité serait plus faible. Ainsi, pour l’INSEE, un fils de
chauffeur routier qui devient plombier est immobile socialement car il reste dans le groupe
des ouvriers mais s’il devient caissier il sera mobile car il rejoint le groupe des employés.
Pour autant difficile de dire qu’il y a une véritable mobilité sociale, ouvriers et employés
pouvant être regroupés dans les catégories populaires. Exemple Macron : même catégorie
que son père mais ascension car une seule catégorie : les cadres.
- De plus, le statut social des professions peut évoluer et une situation d’immobilité sociale
peut en réalité correspondre à une dégradation de la situation sociale ou à une mobilité
subjective, vécue par les individus comme un déclassement (exemple enseignants)
- Enfin, la mesure de la mobilité sociale ne tient pas compte du sentiment des individus.
Certains individus en situation de mobilité ascendante objective peuvent se sentir
subjectivement en situation d’immobilité. Exemple : Un fils de plombier devenu infirmière :
c’est une mobilité ascendante mais le statut et les conditions de travail des infirmières
peuvent donner l’impression à celle-ci qu’elle est en situation d’immobilité ou de
déclassement.
2) La société française est-elle mobile ?

Objectif : Comprendre que la mobilité observée comporte une composante structurelle


(mobilité structurelle) ; comprendre que la mobilité peut aussi se mesurer de manière relative
indépendamment des différences de structure entre origine et position sociales (fluidité
sociale) et qu’une société mobile n’est pas nécessairement une société plus fluide.

A) Une société plus mobile n’est pas nécessairement une société plus égalitaire.

Point vocabulaire : Qu’est-ce qu’une société égalitaire ? Une société égalitaire est une société
dans laquelle, l’égaltié des chances est importante, c’est-à-dire que les chances de réussite ne
dépendent pas de la profession des parents. Voici trois société, dites si l’égalité des chances y est
forte, faible ou moyenne :
Société A : Sur 100 fils de cadres, 100 deviennent cadres et sur 100 fils d’ouvrier, 100 deviennent ouvriers

Société B : Sur 100 fils de cadres, 50 deviennent ouvriers et 50 cadres et sur 100 fils d’ouvriers, 50 deviennent cadres et 50 ouvriers.

Société C : Sur 100 fls de cadres, 70 deviennet cadres et 30 ouvriers. Sur 100 fils d’ouvriers 30 deviennent cadres et 70 ouvriers.

Activité 6 : La mobilité observée est de plus en plus importante dans la société française.

La mobilité
observée est
utilisée pour
exprimer le
pourcentage de
personnes
occupant une
position sociale
différente de celle
de leur père. On
la décompose en
mobilité
structurelle et
mobilité nette.
1)

2)

3)

4)
5) La structure de l’emploi est-elle restée la même entre 1977 et 2015 ?
Activité 7 : Cette mobilité observée cache une mobilité structurelle.

b) La mobilité sociale observée des hommes par rapport à leur père.

Mobilité structurelle : Mobilité


sociale contrainte par l’évolution de la
structure socioprofessionnelle entre la
génération des pères et celle des fils.

La mobilité nette est celle qui ne


relève pas de la modification de la
structure sociale. Elle est la mobilité
qui permet de mieux appréhender
l’évolution de l’égalité des chances.
Elle mesure l’évolution de la mobilité
indépendamment de l’évolution de la
structure sociale.
𝐦𝐨𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐨𝐛𝐬𝐞𝐫𝐯é𝐞 =
𝐦𝐨𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞𝐥𝐥𝐞 +
𝐦𝐨𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐧𝐞𝐭𝐭𝐞
1) Si un d’ouvrier devient cadres, peut-on attribuer cette mobilité à une plus grande égalité
des chances ? (doc a) comment peut-on l’expliquer ?

2) Faites une phrase avec le chiffre encadré.

3) Pourquoi assiste-t-on à une forte mobilité structurelle dans les années 1977 ?

4) Imaginons une société composée de 100 cadres et 100 ouvriers dans la génération des
pères, parmi les 100 fils d’ouvriers 40 deviennent cadres et 60 ouvriers = les fils d’ouvrier
ont donc 40% de chances de devenir cadre. Parmi les 100 fils de cadres, 60 deviennent
cadres et 40 ouvriers, les fils de cadre ont 60% de chances de devenir cadre.
Imaginons maintenant la même société, sauf qu’il n’existe plus que 60 emplois d’ouvriers
et 140 emplois de cadre pour les fils. Les 100 fils de cadres deviennent tous cadres, ils
ont 100% de chances de devenir cadre. Les enfants d’ouvriers sont 50 à devenir cadres,
ils ont donc 50% de chances de devenir cadre. Les ouvriers ont plus de chances de
devenir cadres mais l’écart de chances entre ouvrier et cadre s’est-il accru ?
B) La fluidité sociale permet de mesurer l’évolution de l’égalité des chances.

Activité 8 : Comment comparer les chances d’accès à une catégorie


socioprofessionnelle selon l’origine sociale ?
1) Comment les résultats de la
partie jaune du schéma ont-ils été
obtenus ?

2) Comment le résultat de la
partie bleue du schéma a-t-il été
obtenu ?

3) Que signifierait un résultat égal à 1 ?

Savoir faire statistique : l’odds ratio ou rapport des chances relatives


L’odds ration compare la probabilité (P) d’atteindre un grupe social en fonction d’origines sociales différentes. Il se
calcule de la manière suivante
Probabilité d’appartenir au groupe X quand on vient du groupe X
Probabilité d’appartenir au groupe Y quand on vient du groupe X
_________________________________________________________________________
Probabilité d’appartenir au groupe X quand on vient du groupe Y
Probabilité d’appartenir au groupe Y quand on vient du groupe Y

Activité 9 : La société française est-elle plus fluide ?

Définition de la fluidité sociale : Elle mesure l’égalité des chances et correspond à la force
du lien entre origine et position sociale des individus. Elle se mesure en étudiant la mobilité
relative entre les différents groupes sociaux, indépendamment de l’évolution de la structure
socioprofessionnelle. Plus le lien entre origine et position sociale est fort et moins il y a de
fluidité sociale et d’égalité des chances
Synthèse : Une partie de la mobilité sociale des femmes et des hommes est
directement liée à l’évolution de la structure des emplois. En effet, pour s’adapter aux
évolutions de la structure du marché de l’emploi au cours du temps (certains emplois
déclinent tandis que d’autres ne relevant pas de la même catégorie socioprofessionnelle se
développent), une partie des femmes et des hommes actifs sont amenés à occuper une
position sociale différente de celle de leurs parents et se retrouvent ainsi en situation de
mobilité ascendante : il s’agit alors de la mobilité structurelle.
De fait, depuis le milieu des années 1970, c’est-à-dire depuis la fin des Trente
Glorieuses, de profonds changements ont marqué la société française (cf. chapitre «
Comment est structurée la société française ? ») : essor du salariat, poursuite du déclin de
l’emploi agricole, développement de l’emploi qualifié, tertiarisation de l’économie,
développement de l’emploi féminin. La structure des emplois occupés par les actifs a
évolué en conséquence. En 40 ans, le nombre de travailleurs indépendants, et en particulier
d’agriculteurs exploitants, au sein de la population active s’est fortement réduit : parmi les
actifs occupés 10% des hommes étaient agriculteurs en 1977, contre 3% en 2015. Au
contraire, les emplois salariés les plus qualifiés se sont, eux, développés : par exemple,
parmi les actifs occupés ou anciens actifs occupés, 11% des hommes et 5% de leurs pères
étaient cadres en 1977, contre respectivement 20% et 14 % en 2015. On a donc assisté à
une forte mobilité structurelle pendant de longues années.
Toutefois, la mobilité sociale des femmes et celle des hommes sont de moins en moins
liées à l’évolution intergénérationnelle de la structure des emplois ; en effet alors que parmi
les hommes qui ont changé de PCS par rapport à leur père en 1977, 40% étaient obligés de
changer de groupe (ne pouvaient mathématiquement pas rester dans la même PCS que leur
père) en raison du changement de structure sociale entre la génération des pères et des fils,
ce n’est plus le cas que de 24% d’entre eux en 2015. La mobilité observée comporte donc
une composante structurelle « indépendante » de la volonté des individus car induite par
les changements de la structure sociale. En France, cette mobilité structurelle pèse de moins
en moins lourds, car la structure des emplois évolue moins et la mobilité observée reste
forte. Ainsi on note alors qu’en France, une part croissante de la mobilité sociale est
expliquée par la mobilité nette (donc non « mathématiquement obligatoire »). La société
française est donc plus mobile avec un recul de la part de la mobilité structurelle, mais
l’égalité des chances augmente-t-elle ? En effet, si toutes les personnes ont plus de chances
de devenirs ouvriers, alors on ne peut pas dire que l’égalité des chances progresse (les fils
de cadres ont toujours plus de chance de devenir cadre que les fils d’ouvrier). Pour mesurer
l’égalité des chances, il faut calculer la fluidité sociale.
Lorsque l’on étudie la fluidité sociale on ne se demande pas seulement si la mobilité
des enfants d’ouvriers a augmenté (mobilité observée) mais si les chances pour les enfants
d’ouvriers d’accéder aux positions plus élevées ont augmenté par rapport aux chances pour
les cadres de rester dans leurs positions élevées (mobilité relative). Si la fluidité sociale a
augmenté entre 1953 et 2015, cette augmentation semble s’affaiblir et on assiste à une
stagnation de la fluidité sociale dans les années récentes. Pendant de longue année, l’égalité
des chances a donc augmenté en France, comme le montre la hausse de la fluidité sociale.
L’ascenseur sociale n’est donc pas en panne, cette impression vient plutôt d’une mobilité
structurelle plus faible et d’une hausse des déclassement. Il est donc possible d’avoir une
société plus mobile mais pas plus fluide : il faut regarder à qui profite cette hausse de la
mobilité observée, c’est ce à quoi sert la fluidité sociale.
C) Les hommes et les femmes sont-ils mobiles dans la société
française ?

Activité 10 et 11 : A l’aide des trois documents suivants, vous utiliserez un chiffre dans chaque
document pour montrer que la mobilité des femmes est différente de celle des hommes. Dans
un second temps, vous regarderez comme a évolué la mobilité ascendante et des femmes et
des hommes par rapport à leurs pères.
Activité 12 : Quelle mobilité pour les femmes et les hommes ?
Synthèse :
Les tables de mobilité les plus récentes présentent des données qui permettent de
comparer les positions sociales des individus à la fois par rapport à leur père et par rapport à leur
mère. Elles permettent aussi de mesurer la mobilité sociale à la fois pour les hommes et pour
les femmes. Dans les tables les plus anciennes en France, qui datent de 1977, on observe que
les femmes connaissent un déclassement par rapport à leur père, mais une mobilité
ascendante par rapport à leur mère. Depuis les années 1977, la mobilité ascendante des
femmes par rapport à leurs pères et à leurs mères, ne cesse d’augmenter. C’est le signe, d’une
ascension sociale progressive des femmes puisqu’elles occupent en général, en moyenne, une
position sociale plus haute que les femmes des générations précédentes. Les femmes sont donc
très souvent en situation d’ascension sociale par rapport à leurs mères. Ce mouvement peut
s’expliquer par l’émancipation des femmes et la hausse progressive du niveau de diplôme de
celle-ci qui les amènent à occuper des postes de plus en plus qualifiées. Néanmoins, par rapport
à leur père, les femmes connaissent davantage de déclassement que d’ascension sociale. Cela
signifie que les femmes occupent encore davantage une place inférieure à leurs pères, qu’une
place supérieure. Ce constat démontre que la destinée des femmes reste moins enviable que
celle des hommes, notamment en raison de discrimination et d’inégalités de genre qui persistent.
Les femmes et les hommes sont de plus en plus en déclassement par rapport à leurs pères
(les pères sont davantage cadres, donc le risque de déclassement est plus élevé),. Néanmoins,
cette hausse du déclassement est moins marquée chez les femmes que chez les hommes. La
hausse du niveau de qualification des femmes leurs permets de limiter cette hausse du
déclassement. Si ce mouvement de hausse du niveau de qualification a permis aux femmes
d’occuper des postes plus prestigieux, cela s’est surtout fait par rapport à la mère car la
distribution genrée des statuts socioprofessionnels fait qu’elles ont toujours plus de facilité à
progresser socialement par rapport à leur mère que par rapport à leur père.
Concernant les hommes, la comparaison des tables de mobilité entre plusieurs périodes
montre une moindre reproduction sociale pour les hommes au fil du temps. Ces derniers ont
connu, en moyenne, une plus grande ascension sociale entre les années 1980 et les années
2000, mais, depuis, ils connaissent plus souvent un déclassement. C’est le cas, notamment pour
les fils de cadres et de professions intermédiaires qui se retrouvent de plus en plus confrontés à
univers professionnel dans lequel la compétition pour les places de cadre est féroce. Néanmoins,
si le déclassement augmente, il reste plus faible chez les hommes que chez les femmes et les
trajectoires des hommes sont plus souvent ascendants que descendante par rapport à leurs
pères, contrairement aux femmes. Les flux de mobilité verticale se font plutôt entre des groupes
proches, comme l’indiquent les tables de destinée. La reproduction sociale est la plus forte chez
les hommes pour les cadres et les employés et ouvriers qualifiés, elle est la plus importante pour
les femmes qui occupent les professions les moins qualifiées
En résumé. Les points communs :
- Une hausse du déclassement (même si moins marquée chez les femmes)
- Une hausse de la mobilité ascendante (plus marquée chez les femmes)
Les différences :
- Les femmes sont davantage en déclassement qu’en ascension par rapport à leurs pères
- Au contraire, les hommes sont davantage en ascension qu’en déclassement.
- La mobilité totale augmente chez les femmes et stagne chez les hommes.
4) Comment expliquer la mobilité sociale ?

Comprendre comment l’évolution de la structure socioprofessionnelle, les niveaux de


formation et les ressources et configurations familiales contribuent à expliquer la
mobilité sociale.

A) La mobilité sociale dépend de l’évolution de la structure sociale

Activité 13 : La modification de la structure des emplois conduit mécaniquement


à une mobilité sociale.

Une partie de la mobilité sociale des femmes et des hommes est directement liée à l’évolution de la structure des
emplois. En effet, pour s’adapter aux évolutions de la structure du marché de l’emploi au cours du temps (certains
emplois déclinent tandis que d’autres ne relevant pas de la même catégorie socioprofessionnelle se développent), une
partie des femmes et des hommes actifs sont amenés à occuper une position sociale différente de celle de leurs parents
et se retrouvent ainsi en situation de mobilité sociale.
Au cours des quarante dernières années, la structure des emplois des hommes et celle de leurs pères se sont
progressivement rapprochées : par exemple, en 1977, parmi les actifs occupés ou anciens actifs occupés, 20 % des
hommes exerçaient une profession intermédiaire, contre 8 % de leurs pères ; en 2015, respectivement 25 % et 16 %
d’entre eux relèvent de cette catégorie socioprofessionnelle. Depuis la fin des années 1970, la mobilité sociale des
hommes est donc de moins en moins liée à l’évolution de la structure des emplois entre leur génération et celle de
leurs pères.
La structure des emplois occupés par des femmes a, elle aussi, évolué : par exemple, parmi les actives occupées ou
anciennes actives occupées, 16 % des femmes et 35 % de leurs mères étaient agricultrices exploitantes en 1977, contre
respectivement 1 % et 8 % en 2015. Si, ces dernières années, un certain rapprochement s’est opéré entre la structure
des emplois des femmes et celles de leurs aînées, il reste moins marqué que pour les hommes. Au final, en quarante
ans, la part de la mobilité sociale féminine directement liée à l’évolution intergénérationnelle des emplois s’est réduite,
mais plus modérément que pour les hommes.
Insee, France, Portrait social, 19 novembre 2019.
Graphique 1 Graphique 2

Insee. Insee.
1) Imaginons un fils d’ouvrier née dans les années 1970 et qui est aujourd’hui devenu
cadre, comment peut-on dire expliquer son ascension sociale ?
2) Quel phénomène permet d’expliquer la forte mobilité ascendante dans les années
1980 ?

3) Pourquoi la mobilité structurelle est-elle plus forte chez les femmes que chez les
hommes ?

4) S’agti-il réellement d’une hausse de l’égalité des chances ?

5) Ce phénomène est-il toujours à l’œuvre aujourd’hui ?

B) Cette évolution de la structure sociale s’est accompagnée d’une


hausse du niveau de formation qui a permis une hausse de la
mobilité sociale (et de la fluidité).

Activité 14 : il existe un lien très fort entre PCS et niveau de formation.


Activité 15 : On assiste à une hausse du niveau de formation qui explique la
hausse de la fluidité sociale.

1) Montrez qu’on assiste à une hausse du niveau de qualification

Activité 16 : Les individus font des études de plus en plus longues dans le supérieur

Comment a évolué le niveau de qualification dans la population ?


Activité 17 : Les ouvriers ont bénéficié de cette hausse du niveau de qualification

1° Faites deux phrases avec les chiffres des 20-24 ans et des 45-49 ans

C) Les ressources familiales déterminent souvent les possibilités


de mobilités sociales.

Activité 18 : La famille Belhoumi et le rôle des ressources familliales


A partir des documents,
vous monterez que les
ressources familiales ont
joué un grand rôle dans les
trajectoires sociales des
enfants. Vous mettre en
évidence les différences et
les similitudes qui peuvent
expliquer la mobilité sociale
des fils et filles de la famille
Belhoumi.

Synthèse :
L’évolution de la structure socioprofessionnelle est la transformation de la répartition par
PCS de la population active entre la génération des parents et celle des enfants. Par
exemple, depuis les années 1970, les parts des Agriculteurs, Artisans et ---------------- (surtout
non qualifiés) ont ----------------; alors que les parts des ----------------, professions
intermédiaires et employés dans la population active ont ----------------. On parle alors de
mobilité structurelle car les enfants dont les pères sont dans des PCS dont la proportion ----
------------ (agriculteurs par exemple) sont « contraints » de changer de PCS. Il s’agit donc ici
d’une mobilité dûe aux changements structurels de l’économie. Les modifications de la
répartition de la structure socioprofessionnelle sont inhérentes notamment au progrès
technique. Elles s’accompagnent aussi d’autres transformations de la population active
comme la ---------------- des emplois, la tertiarisation, la hausse du niveau de --------
Toutefois le poids de la mobilité structurelle dans la mobilité sociale ---------------- depuis les
années 1990 en France

En général, plus le niveau de diplôme de l’actif est ----------------, plus sa position sociale
l’est aussi et ses chances de mobilité sociale ---------------- sont -------. Quelle que soit la PCS
(ou le sexe), une personne en emploi et ayant quitté la formation initiale depuis 1 à 10 ans
avec un diplôme supérieur long a plus de chance d’être cadre, profession intermédiaire
qu’une personne qui n’a que le bac : 83% des cadres ont un diplôme équivalent à bac +2 ou
plus. La démocratisation scolaire permettrait à un plus grand nombre de personnes d’obtenir
un ---------------- et, de ce fait, de ---------------- dans la hiérarchie des positions sociales.
Toutefois le ---------------- du diplôme est différent selon, l’origine sociale : Quel que soit le
niveau de diplôme, à diplôme équivalent, l’accès à un poste de cadre, profession
intermédiaire ou indépendant est plus ---------- pour les enfants de cadres, professions
intermédiaires ou indépendants que pour les enfants d’ouvriers ou d’employés. Les causes
de ces écarts peuvent être économiques : par exemple, il est plus facile de devenir travailleur
indépendant si on bénéficie d’un patrimoine hérité de sa famille. Elles peuvent être liées aux
relations familiales, qui permettent plus ou moins facilement d’obtenir un stage, ou un emploi.
Par ailleurs, l’ambition, le goût pour la compétition, la confiance, sont des qualités
socialement construites par la ---------------- (cf. cours de première). En outre, la massification
scolaire génère aussi un déclassement (mobilité sociale ----------------) car le niveau de
qualification des actifs augmente plus fortement que celui des emplois. Le ---------------- peut
être intergénérationnel (occuper une position sociale inférieure à celle du père avec un même
diplôme ou un diplôme supérieur) ou scolaire (occuper un emploi inférieur à ce que son
diplôme aurait dû lui permettre d’obtenir). Il s’agit du paradoxe d’Anderson.

Les ressources familiales correspondent à un ensemble des moyens ----------------, ---


------------- et des ---------------- sociales dont une famille peut faire bénéficier ses membres.
P. Bourdieu, sociologue français, utilise le terme de capital ---------------- / ---------------- / ------
---------- pour étudier ces différentes ressources (cf. cours de première). Les individus de
milieux sociaux différents ne bénéficient pas des mêmes capitaux « au départ », ce qui joue
sur la ---------------- ----------------, le rendement des ---------------- et les chances de --------------
-- sociale. Par ailleurs les ressources familiales varient aussi en fonction de la configuration
familiale (------------------------ du ménage mais aussi type de relations qu’entretiennent les
personnes de ce ménage). Ainsi par exemple, avec la montée du nombre de familles
monoparentales, on assiste à une hausse du risque de pauvreté fragilisant la réussite des
enfants. En outre, les configurations familiales ont une action sur le processus de
socialisation de l’enfant. Pour rappel, revoir le cours de première sur la socialisation «
Comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de socialisation des
enfants »

Schéma Synthèse :

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