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QUE SAIS-JE ?
GEORGES FELOUZIS
Notes
[1] Une analyse plus précise et nuancée des inégalités
scolaires en France est proposée au chapitre I à partir
d'un bilan chiffré issu des sources disponibles au
niveau national et international.
Notes
[1] Le panel 1995 est le dernier suivi de cohorte
d'élèves achevé à ce jour. Les élèves sont entrés en
I. Deux traditions
d'analyse des inégalités
scolaires
1. Les panels d'élèves
En France, la première source statistique nationale qui
a permis d'établir l'existence d'inégalités scolaires est
le panel de l'Institut national des études
démographiques (INED) de 1962 qui a consisté à
suivre pendant huit ans le parcours scolaire d'un
échantillon représentatif d'élèves sortant du CM2 en
1962. Ce suivi longitudinal, dont les résultats ont été
publiés dans la revue de l'INED, Population, puis dans
un ouvrage rassemblant certains d'entre eux (INED,
1970), a été l'un des fondements d'une sociologie
empirique des inégalités scolaires. C'était en effet la
première fois en France que l'on démontrait
empiriquement le poids et l'ampleur des inégalités au
sein même de l'école. Et la simple observation de ces
2. Le rapport Coleman
D'autres traditions de recherche sont à l'origine des
travaux contemporains sur les inégalités scolaires et
gardent encore aujourd'hui une influence forte au plan
scientifique. Il s'agit notamment du « rapport Coleman
», du nom du sociologue américain qui a conçu et
dirigé cette étude, au milieu des années 1960, sur l'état
des inégalités scolaires aux états-Unis (Coleman et al.,
1966). Basée sur une enquête à large échelle (650 000
élèves de cinq niveaux scolaires différents et répartis
dans 4 000 écoles), cette étude rassemble des
informations sur les caractéristiques des élèves et de
leur famille, mais aussi sur leurs acquis à chaque
niveau de scolarisation ainsi que sur les écoles qu'ils
fréquentent. Contrairement aux études par panels, il
s'agit d'une approche transversale : on étudie à un
moment donné l'état des parcours scolaires des
élèves dans des contextes différenciés (leur niveau de
scolarisation, leur établissement, leur classe…).
L'apport de Coleman a été de montrer l'ampleur des
inégalités sociales et raciales dans l'école américaine
des années 1960. Plus le cursus scolaire avance, plus
les écarts entre les élèves blancs et ceux des minorités
ethno-raciales augmentent. « Ainsi, par rapport aux
élèves blancs dont les scores augmentent
régulièrement d'un niveau d'étude à l'autre, la situation
des élèves noirs s'aggrave puisqu'ils sont de plus en
1. Inégalités de quoi ?
4. De la mesure empirique à
l'explication des inégalités
Les questions et indicateurs utilisés pour penser les
inégalités scolaires sont le fruit d'une longue
sédimentation de recherches et d'usages d'outils
conceptuels et statistiques. Cette histoire a permis
d'accumuler – chose plutôt rare en sciences sociales –
Notes
I. Démocratisation
quantitative et qualitative
Pour répondre à cette question, il nous faut définir ce
que l'on entend par « démocratisation ». Pour
l'historien de l'éducation Antoine Prost (1986), on peut
distinguer deux formes de démocratisation. La
première est qualifiée de « quantitative » et renvoie à
Notes
[1] www.education.gouv.fr/pid25657/les-
publications.html
[2] Pour la méthode d'enquête PISA, la nature de
l'échantillon et la nature des mesures proposées, on
peut consulter Georges Felouzis et Samuel Charmillot,
I. L'influence de la famille
et de l'école dans la
production des inégalités
scolaires
La première question que l'on peut se poser sur les
mécanismes de production des inégalités scolaires
est celle de la place respective de la famille et de
l'école. On pourrait dire que les théories qui ont été
élaborées pour expliquer les inégalités scolaires
partent toutes de cette question en lui apportant des
réponses souvent différentes. Leur point commun est
de montrer comment les inégalités sociales initiales
se transforment en inégalités scolaires
(d'apprentissage, de parcours et de diplômes) au
Notes
[1] On appelle « effets d'agrégation » les
conséquences liées au fait de rassembler dans une
même classe ou un même établissement des élèves
I. Compenser les
handicaps pour limiter les
Notes
[1] Les repas gratuits ou à prix réduit sont des
indicateurs du niveau socio-économique des élèves.
[2] Rappelons que les affectations scolaires en CFB
sont régies par le libre choix de l'établissement par les
familles, dans le réseau public ou privé. Cette
organisation en « quasi-marché scolaire » est un
puissant facteur de ségrégation scolaire, tant au plan
social qu'ethnique. On trouvera dans Felouzis, Maroy et
van Zanten (2013) des éléments factuels concernant le
fonctionnement et les conséquences de ces quasi-
marchés.