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Mingat Alain. Aptitudes et classes sociales. Accès et succès dans l'enseignement supérieur. In: Population, 36e année, n°2,
1981 pp. 337-359.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1981_num_36_2_17177
Resumen
Mingat Alain. — Aptitudes y clases sociales. Posibilidades de ingreso y de éxito en la educación
superior. En este artículo se estudian dos tipos de selección social en el sistema educa- cional. En
primer lugar se comparan las tasas de escolaridad en la educación superior, según clases sociales, con
las aptitudes intelectuales medidas por los Q.I. respectivos. No se plantea que el Q.I. mide o no la
inteligencia, sino que se toma en consideración que es utilizado de hecho por la institución escolar para
medir su eficacia. Se concluye que si la educación superior admitiera exclu- sivamente a los individuos
que tienen los mejores Q.I., en ese caso la proporción de hijos de obreros y de campesinos que
deberian ingresar a este nivel deberia ser mucho mayor que la proporción actual. En el segundo saco
se estudia el éxito en la educación superior según el origen social : se comprueba que el éxito escolar
es casi independiente de la profesión de los padres; pero que se producen muchos contrastes en la
distri- bución de los estudiantes según las disciplinas que eligen : se produce una falta de selección ya
que al comienzo existe una autoselección. Los estudiantes eligen las carreras profesionales en las
cuales piensan que van a tener éxito.
Résumé
Mingat Alain. — Aptitudes et classes sociales : accès et succès dans l'enseignement supérieur. Cet
article étudie deux types de sélection sociale dans l'enseignement. Dans le premier cas, les taux de
scolarisation dans l'enseignement supérieur pour les diverses classes sociales sont comparés aux
aptitudes intellectuelles mesurées par le Q. I.. On ne se demande pas si le Q. I. mesure l'intelligence,
on tient seulement compte du fait qu'il est utilisé par l'institution scolaire pour en mesurer l'efficacité. Or,
on constate que si l'enseignement supérieur ne retenait que les individus ayant les meilleurs Q. I., la
proportion d'enfants d'ouvriers et de paysans qui y entreraient serait bien plus importante qu'elle n'est
actuellement. Dans le second cas on a étudié la réussite dans l'enseignement supérieur selon l'origine
sociale : les taux de réussite générale sont presque indépendants de la profession des parents mais la
répartition des étudiants selon les disciplines est assez contrastée : il y a donc absence de sélection car
au départ, une autosélection des étudiants se produit. Ils se dirigent vers les matières où ils pensent
pouvoir réussir.
Abstract
Mingat Alain. — Aptitudes and Social Classes : Access to and Success in Higher Education. In this
paper, two types of social selection in education are considered. In the first place, the proportions in
higher education in various social groups are compared to the distribution of measured intelligence in
these groups. The adequacy of measurements of intelligence is not discussed, but account is taken of
the fact that IQ measures are used in educational institutions for the purposes of assessment. It is noted
that if entry into higher education were dependent entirely on the achievement of high IQs, the
proportions of workers' and farmers' children in higher education would be far greater than are currently
found. Next, the success rate in higher education for students of different social origin is considered.
Success rates are nearly independent of parental occupation, but the breakdown of students in different
academic disciplines differs by social origin. There is some degree of self-selection at the outset;
students tend to move towards subjects where they feel they are most likely to succeed.
APTITUDES
ET CLASSES SOCIALES
Accès et succès
(!) On observe bien que les modes d'entrée et de réussite dans l'enseign
ement supérieur sont fondamentalement différents dans le cas par exemple de
l'Autriche où la population bachelière représente moins de 10 % de la classe
d'âges par rapport au Japon ou aux Etats-Unis où la majorité de la classe
d'âges se présente à la porte des Universités.
APTITUDES ET CLASSES SOCIALES 339
(2) II est toutefois très excessif de dire que le Q. I. n'est qu'un habillage
pseudo-scientifique visant à faire reconnaître les plus aptes parmi les enfants
de milieu aisé puisque la variance des Q. I. individuels ne s'explique pour à
peine 10 % par la catégorie sociale d'origine.
(3) INED (1973).
340 APTITUDES ET CLASSES SOCIALES
\ Enfants de cadres
N supérieurs
V
<5> En effet, la cohérence est grande avec les résultats d'une analyse complète
probabiliste type Wolf et Harnqvist (1961) opérée sur des données individuelles.
APTITUDES ET CLASSES SOCIALES 343
<8> Pour une formation donnée, plus l'auto-sélection est forte, moins la
sélection apparaît sévère. Dans les grandes écoles, on ne fait pas confiance à
l'auto-sélection, celle-ci est remplacée par un concours difficile à la suite duquel
la sélection est faible.
APTITUDES ET CLASSES SOCIALES 349
Variations "marginales"
Ecarts corre
Coefficients (b) spondants (a) sur
Variable Xt Ecart sur Xj
ai Y probabilité de
réussir
Taille de la commune - 0,317+++ Ville/campagne - 10,9%
(a) Les écarts dans la probabilité de réussir ont été "linéarisés" autour du point
correspondant à la probabilité moyenne,
(b) + : significatif au seuil de 10 %
++ : significatif au seuil de 5 %
+++ : significatif au seuil de 1 %
++++ : significatif au seuil de 1 %0
Les calculs ont été effectués pour des étudiants d'origine urbaine entrés
en faculté de médecine l'année de leur baccalauréat.
Des estimations de ce type ont été opérées pour chacune des
disciplines étudiées. Il y a bien sûr des différences entre les modes de
sélection des différentes disciplines, mais il y a aussi un certain nombre
de constantes dont l'action s'exerce à un degré plus ou moins élevé
<u) Ce résultat est un peu surprenant. Il n'est pas confirmé dans les autres
disciplines et on peut imaginer qu'il provient d'une éventuelle particularité de
l'échantillon.
APTITUDES ET CLASSES SOCIALES 353
mine celle qui présente le solde le plus favorable pour lui, compte tenu
des contraintes qu'il doit supporter.
Partons tout d'abord de quelques faits qui permettent d'introduire
le modèle de décision.
Lorsque nous observons globalement aussi bien les résultats par
série du baccalauréat que les résultats suivant l'origine socio-professionn
elle des étudiants, nous obtenons des taux de réussite moyens soit
assez proches l'un de l'autre, soit avec des différences dont l'origine
ne paraît pas évidente (tableaux 9 et 10).
Sciences de
Série du Littéraire Economique iques la nature Technologie
baccalauréat
(A) 44,6
(B) Mathémat
(C) (D) (F-G)
Taux de réussite
46,0 42,8 28,0 27,6
global
plus prestigieux et mieux rémunérés tels la médecine (et dans une moindre
mesure l'économie) de préférence aux lettres ou à l'Institut Universitaire
de Technologie quitte à accepter un risque d'échec plus important.
Il est possible de calculer des taux de réussite en supprimant l'auto-
sélection sociale, c'est-à-dire en calculant ces taux dans l'hypothèse
d'une indifférence sociale dans le choix de la discipline. Les résultats
en sont donnés dans le tableau 11.
Taux calculés
sans "auto 34,8 36,4 41,5 40,2 34,4 29,6
Sciences de
Série du Littéraire mique iques la nature ogie
baccalauréat (F.G.)
(A) (B) (C) (D)
27,7 15,3
Econo Mathémat 28,7 Technol
Taux réels avec 46,0 44,6 42,8 28,0 27,6
"auto-sélection"
<12> Pour des compléments sur une analyse économique des choix des
bacheliers, on pourra voir M. Dura et A. Mingat (1979). L'argumentation déve
loppée dans ce texte repose sur l'hypothèse suivant laquelle le bachelier fait
un arbitrage entre deux caractéristiques souhaitables pour lui mais contradictoires
dans la réalité : l'espérance de carrière professionnelle liée au diplôme préparé
d'une part et probabilité de réussir les études d'autre part. Cet arbitrage se
résout en fonction des contraintes que doit supporter le bachelier et est donc
socialement caractérisé.
APTITUDES ET CLASSES SOCIALES 357
il3> L'argumentation d'une sélection antérieure par le lycée n'est pas valide
car la moyenne au baccalauréat mathématiques des lycéens dijonnais est tout à
fait comparable (en réalité même légèrement inférieure) à celle des autres bachel
iersde la même série de l'académie. Par conséquent, il apparaît bien qu'il y
ait un effet géographique net bien qu'on ne puisse pas savoir si l'origine de
ce phénomène tient à une meilleure information des lycéens dijonnais ou à
une moindre sévérité des établissements pour les lycéens qu'ils connaissent déjà.
358 APTITUDES ET CLASSES SOCIALES
BIBLIOGRAPHIE