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Les objectifs :
- Définir : Egalité des chances, méritocratie, taux de scolarisation, taux d’accès
à un diplôme ou à une formation, massification scolaire, démocratisation
scolaire, démocratisation qualitative, démocratisation quantitative,
reproduction sociale, , mobilité sociale, instance d’intégration
- Distinguer démocratisation scolaire et massification scolaire
- Citer 4 variables explicatives des inégalités de réussite scolaire
Plan :
introduction
I) L’évolution du système scolaire : entre massification scolaire et
démocratisation qualitative de l’enseignement
II) Comment expliquer les inégalités de réussite scolaire ?
Introduction : Quel est le rôle de l’école dans une société
démocratique ?
Doc 4 p 203
Quelle corrélation peut-on établir entre niveau de diplôme et accès à
l’emploi ?
On observe que parmi les enfants né.e.s entre 1970-1974, 53% obtenait
le bac contre 69% pour les enfants né.e.s entre 1990-1994. Cela va
dans le sens d’une massification scolaire.
Pour autant, les enfants de cadre ou de professions intermédiaires
(position sociale plutôt haute) ont davantage de probabilités d’obtenir le
bac que les enfants d’ouvriers ou employés et cela, quel que soit la
génération concernée.
En effet, parmi les enfants de la génération 1970-1974 dont les parents
sont cadre ou professions intermédiaires, 68% ont obtenu le bac contre
41% pour les enfants de la même génération, mais filles ou fils d’ouvriers
/ employés soit un écart de 27 points de pourcentage.
Si la massification scolaire s’était accompagnée d’une démocratisation
scolaire on devrait observer :
- Une augmentation du taux d’accès au diplôme quel que soit
l’origine sociale des individus
- Des taux d’accès au diplôme relativement proches entre les
enfants issus de PCS différentes car l’accès au diplôme ne
dépendrait plus que du mérite et pas de l’origine sociale.
Notre première observation est confirmée. Le taux d’accès au diplôme a
augmenté lorsque on compare les enfants de la génération 1970-1974 et
ceux nés entre 1990-1994 et cela, quel que soit la PCS d’origine.
68% des enfants de cadre et profession intermédiaire (PI) né.e.s entre
1970 et 1974 ont obtenu le bac contre 81% pour les enfants de cadre et
PI né.e.s entre 1990 et 1994, soit une augmentation de 13 points de
pourcentage.
41% des enfants d’ouvrier ou employé né.e.s entre 1970 et 1974 ont
obtenu le bac contre 58% pour ceux et celles né.e.s entre 1990 et 1994,
soit une augmentation de 17 points de pourcentage.
Conclusion :
L’origine sociale d’un individu pèse bien sur les chances d’accès
au diplôme. La massification scolaire ne s’est pas nécessairement
accompagnée d’une démocratisation scolaire car cela aurait
impliqué que l’accès au diplôme ne dépendrait pas de l’origine
sociale mais uniquement de l’investissement et du mérite. On peut
donc parler d’inégalité de réussite scolaire car les chances d’accès
à un diplôme dépendent de l’origine sociale des individus.
Doc 2 p208 + doc 4 p209
Q) Montrer qu’en plus des inégalités d’accès au diplôme, l’origine sociale
peut expliquer les inégalités d’accès aux diplômes valorisés.
Conclusion :
Des sociologues ont mis l’accent sur le fait qu’une massification scolaire
n’implique pas mécaniquement une baisse des inégalités scolaires. Elle
peut conduire à leur « déplacement vers le haut ». En effet, ils ont
montré que la massification scolaire s’est accompagnée d’une
accentuation de la hiérarchisation sociale des filières donnant à
certains types de diplômes plus de « valeur » que d’autres (accès
aux grandes écoles par exemple).
Lorsqu’on analyse les inégalités scolaires à travers les diplômes
obtenus, les travaux et controverses nous invitent à prendre en compte à
la fois les inégalités d’accès aux diplômes (par exemple au baccalauréat)
qualifiées d’inégalités verticales ; et les inégalités d’accès à certains
types de diplômes (baccalauréat général/ technologique/ professionnel)
qualifiées d’inégalités d’horizontales, pour avoir une vision plus fine des
inégalités scolaires.
Nous allons voir que ces inégalités peuvent s’expliquer par (1) le rôle du
capital culturel et des investissements familiaux, (2) le rôle de
l’école, (3) les stratégies des ménages et la (4) socialisation selon le
genre.
1°) Le rôle du capital culturel et des investissements familiaux dans
l’inégalité de réussite scolaire
Ex :
- Connaissance de l’Angleterre et maîtrise de l’Anglais du fait du
métier des parents (connaissances manifestes)
- Avoir pris l’habitude de s’assoir calmement pour réaliser une tâche
(habitude et savoir être)
- Maîtrise d’un vocabulaire élaboré notamment grâce à la richesse
du vocabulaire des parents (rapport au langage)
…
L’individu accumule (capital) des connaissances, des savoir-faire et
savoir être qui lui seront utile à l’école.
Non le capital culturel transmis n’est pas le même selon les milieux
sociaux : « En quelque domaine culturel qu’on les mesure, théâtre,
musique, peinture, jazz ou cinéma, les étudiants ont des connaissances
d’autant plus riches et plus étendues que leur origine sociale est plus
élevée ».
Doc1 p210
Consigne : A l’aide du document (redoublement à l’arrivée en 6ème selon
l’origine sociale), montrer que le niveau scolaire des enfants peut
dépendre de l’origine sociale.
Eléments de correction :
Enfant de prof : Maîtrise du capital culturel exigé à l’école => Favorise la
réussite scolaire (peu de redoublement)
Enfant d’ouvrier : Capital culturel éloigné des standards exigés par
l’école => Défavorise les enfants dans leur réussite scolaire (bcp de
redoublement)
Bilan intermédiaire
L’inégale dotation en capital culturel est une variable explicative
des inégalités de réussite scolaire. En effet, l’école valorise le capital
culturel des familles issus des classes supérieures. Ainsi, lorsque les
familles fortement dotées en capital culturel adoptent des stratégies
pour transmettre à leurs enfants leur capital culturel (apprentissage dès
le plus jeune âge de la lecture, des langues, de manière de s’exprimer,
de réfléchir…), elles favorisent leur réussite scolaire comparativement
aux enfants issus des classes populaires. En effet, l’école attend des
élèves qu’ils s’expriment dans un langage soutenu à l’oral comme à
l’écrit et qu’ils aient appris certaines méthodes de raisonnement. Ainsi,
en exigeant des élèves qu’ils maîtrisent des savoirs qu’elle ne leur a
pas transmis, l’école elle favorise la reproduction sociale. Elle légitime
donc les inégalités scolaires puisque celles-ci ne sont pas perçues
comme étant étroitement liées à l’inégale dotation des individus en
capital culturel. Elles sont considérées comme la juste rétribution du «
talent » et de « l’effort » des élèves (méritocratie).
Consigne :
Raconter un malentendu d’apprentissage que vous avez vécu : expliquer
en quoi cette situation est liée à de la pédagogie invisible. Quel élément
de capital culturel vous manquez pour éviter cette situation ?
(Rappels première)
Dès le plus jeune âge, les différentes instances de socialisation
transmettent aux individus des normes sociales et des valeurs
conformes à leur sexe biologique.
Elles valorisent notamment « l’affirmation de soi, la prise de risque et
l’ambition » pour les garçons et le « respect des autres et l’autonomie »
pour les filles. Ainsi, du fait de leur socialisation primaire les filles sont
mieux préparées que les garçons au « métier d’élève ». Elles sont « plus
disciplinées, plus attentives, plus précautionneuses, plus à l’aise dans
l’interaction, plus travailleuses » que les garçons et notamment ceux
issus des classes populaires ce qui explique (en partie) qu’elles
obtiennent de meilleurs résultats qu’eux.
La socialisation selon le genre contribue également à expliquer les
divergences en matière de choix d’orientation des filles et des garçons.
En effet, du fait de leur socialisation, les filles s’orientent moins que les
garçons vers les filières scientifiques et sélectives et plus vers les filières
littéraires, et les études débouchant sur les métiers du soin à la
personne.
« Les socialisations initiales – familiales, sociétales et scolaires-
orientent très tôt les femmes et les hommes vers des domaines «
féminins » et « masculins » définis par les unes et les autres comme plus
proches de leur centre d’intérêt et de leurs capacités. Quand s’occuper
ou enseigner à des enfants, gérer des relations de service ou nettoyer
des locaux apparaîtrait pour les femmes comme un prolongement «
naturel » de qualités et de centres d’intérêt « féminins », faire preuve
d’autorité, gérer des problèmes techniques ou manipuler des machines
seraient pour les hommes un prolongement « naturel » de qualités et de
centres d’intérêt « masculins »
Exercice de synthèse :
Proposer un schéma qui présente les principales causes des inégalités
de réussite scolaires.