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Education scolaire et société : Questions

1. Montrez, à l’aide d’un exemple, qu’une des sources de la crise de l’école provient
d’une incompatibilité entre certaines de ses missions et certaines de ses fonctions.

Missions : ce que l’on demande explicitement de faire.


Fonctions : ce à quoi va servir cet organisme social par rapport aux missions.

Exemple :

Mission : école de la réussite de tous


Fonction : répartition sociale des individus.

Comment faire en sorte de pouvoir répartir socialement tous les élèves et que tous réussissent.
L’évolution des connaissances et des compétences des élèves reflète l’importance relative
dans la société. Ce n’est donc pas évident de mélanger équitablement toutes les classes
sociales vu que le niveau, les connaissances et les compétences de départ ne sont pas
nécessairement identiques et que leurs attentes ne sont pas les mêmes. C’est la sélection
interne.

Exemple :

Mission : devoir
Fonction : supprimer les devoirs à domicile.

2. Commentez le texte suivant, en discutant la manière dont il aborde le fameux


problème du niveau qui baisse : « le problème de l’orthographe, c’est un problème
du statut de l’écrit dans notre société et, pour ces jeunes générations (…) il est clair
que l’écrit n’est plus l’accès privilégié à la communication et à la culture ».

C’est un problème lié à la société. Le respect de la norme a cédé la place à l’expression


personnelle. L’évolution des connaissances et des compétences des élèves ne fait que refléter
leur importance relative dans la société. Le statut de l’écrit dans notre société est moins
primordial qu’avant. On écrit beaucoup moins. Pour trouver un boulot, un CV et une lettre de
motivation écrite à l’ordinateur, cela suffit. Avec un bon correcteur d’orthographe et quelques
notions de grammaire, le jeune doit pouvoir écrire sa lettre sans problème même si il ne
maitrise pas tous les concepts de la langue.

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3. Voici un court extrait d’un pamphlet sur le niveau qui baisse. Discutez le
comment peut-on expliquer que de tels discours règnent à propos de l’école ?

C’est un problème lié à la société. Le respect de la norme a cédé la place à l’expression


personnelle. L’évolution des connaissances et des compétences des élèves ne fait que refléter
leur importance relative dans la société. Le statut de l’écrit dans notre société est moins
primordial qu’avant.

4. Montrez comment la création de la forme scolaire, entre le XVème et le XVIème


siècle, a ouvert la voie à un dilemme qui se pose encore à l’école d’aujourd’hui ?

Dilemme entre une école proche de la vie et une école sanctuaire. Une école sanctuaire
qui permettrait de mettre de côté les critères sociaux et familiaux, qui permettrait à tous
d’apprendre des choses qu’ils n’auraient pas forcément appris dans leur monde. Mais une
école doit être proche de la vie et évoluer avec les changements de la société. L’école doit
éduquer les jeunes pour qu’ils deviennent des bons citoyens et doit les former au travail de
demain. On reproche souvent à l’école d’être trop fermée sur elle-même et d’ignorer les
besoins tant de l’enfant que de la société.

La forme scolaire se caractérise par les traits suivants :

- Une relation pédagogique


- La constitution de la classe avec des élèves de même niveau
- Le passage d’une classe à l’autre est subordonné par un examen
- L’enseignement se déroule dans un local spécifique et adapté
- L’enseignement est donné par un maître selon un temps scolaire bien spécifique.
- L’enseignement est donné autour de programmes et de règles scolaires.

Cette forme scolaire a bien pour mission de discipliner la jeunesse et de l’inciter au


travail. Elle s’est aussi créée en réaction aux limites de l’apprentissage traditionnel tel que
le compagnonnage.

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5. Auquel des 2 principes de bases entre lesquels la pédagogie ne cessera de
balancer (didactisation et finalisation) se rattache l’extrait de manuel ? Expliquez
brièvement ces deux principes et justifiez votre réponse par des références au
texte.

Didactisation : organisation raisonnée des apprentissages. Cela se fait dans un cadre


d’apprentissage systématique, en dehors des contingences du réel avec des situations
planifiées. L’erreur est possible. C’est une approche méthodique qui se formalise, qui
reporte la pratique à plus tard. Elle garantit l’acquisition des connaissances mais elle les
fait tourner à vide. C’est une pédagogie visible (programmes découpés, hiérarchisés,
séquencés)

Finalisation : apprentissage par expérience, dans des activités qui font sens. C’est le
modèle du compagnonnage. Il a ses limites car l’erreur est bannie dû fait qu’il faut
satisfaire le client. Elle pourrait partir de situations vraies, fonctionnelles. Elle est souvent
critiquée mais garantit la motivation mais pas l’acquisition. La pédagogie est invisible
(programme intégré, implicitement structuré).

6. Expliquez pourquoi, en Belgique, les réseaux structurent encore l’enseignement


et que la guerre scolaire peut reprendre à tout moment, comme le montre
l’extrait de presse ci-dessous.

Le réseau libre, tout comme les communes, les provinces et l’officiel sont subsidiés par la
communauté française. Le pacte scolaire de 1959, le décret missions de 1997, les référentiels,
les compétences terminales communes à tous les réseaux ont détendu l’atmosphère mais il
reste toujours des tensions. Si l’un des réseaux reçoit des avantages et pas un autre, c’est de
nouveau le conflit. C’est un sujet très sensible l’enseignement et personne ne veut lâcher du
lest sur l’autre. La guerre scolaire vient de la rivalité entre l’Eglise et l’Etat. Le pacte scolaire
garantit le libre choix de l’établissement par les parents, le choix entre la religion et la morale
dans les écoles de l’état, la liberté pédagogique des réseaux en termes de programmes et
méthodes et la gratuité de l’enseignement secondaire. Tous ces droits ont renforcé le
cloisonnement de la société.

7. Expliquez comment le rénové, censé participer à la démocratisation, a en


définitive œuvré plutôt à l’encontre de cet objectif.

Le rénové (1971) prévoit 3 cycles pour le secondaire : le cycle d’observation indifférencié qui
est censé favoriser un choix de la filière qui soit plus indépendant de l’origine sociale de
l’élève et davantage en lien avec ses goûts, ses intérêts et ses aptitudes, un cycle d’orientation
et un cycle de formation. La multiplication des options et des filières a, au contraire, accentué
la possibilité pour les familles « au courant du système scolaire » de développer des stratégies
pour maintenir la hiérarchie sociale. De ce fait, les parents choisissaient des options pour leur
enfant qu’ils leur permettaient d’assurer un certain niveau de la classe. Les parents avaient

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aussi le choix de l’établissement selon l’environnement social de celui-ci. Donc, la
démocratisation ne fut pas au rendez-vous pour réduire les inégalités sociales.

8. De quel mouvement actuel de l’école cet extrait du vif l’express (25/03/2005) est-il
le signe ? « Mobilisation pour le maintien du latin, retour des manuels scolaires,
recentrage sur les savoirs de base, suppression d’options (…) Était-ce mieux
avant ? » Expliquez en quoi ce mouvement est illusoire ?

La restauration. La société a changé, a évolué. Les objectifs et la culture environnante a


changé. Il serait illusoire de vouloir retourner en arrière. Les parents demandent plus
d’autorité à l’école alors qu’ils ne le font pas chez eux. On est dans une société où les loisirs
sont importants, on ne peut pas priver ces jeunes de cela et leur demander de ne se consacrer
qu’à l’école car la société ne fonctionne plus comme cela aujourd’hui. L’école a évolué avec
son temps. Il ne faut pas non plus oublier que l’école de jadis était inégalitaire, injuste, triste
et brutal pour une partie des jeunes. On demande à l’élève de devenir ce qu’il est en
épanouissant sa personnalité. Les élèves doivent avoir un esprit critique, un certain sens de
l’expression de soi et être spontané. Comment pourrait-il faire tout cela si on en revient à
l’école d’avant ? Avant, les savoirs étaient au centre du système, aujourd’hui, c’est l’élève.
Avant, on prônait le collectif maintenant, on prône l’individualisme. Cela devient très dur de
revenir en arrière mais c’est la société qui veut cela et l’école doit évoluer avec la société
puisque l’école doit former les citoyens de demain.

9. Comment peut-on expliquer, à la lumière du cours, les 2 points de vue qui se sont
affrontés à propos du décret inscriptions évoqué ci-dessous ? « C’est sûr : les
parents ne devront plus faire la file, l’automne prochain, pour inscrire leurs enfants
en première secondaire. Et c’est certain : les écoles ne pourront plus inscrire
d’élèves en dehors d’une période strictement délimitée dans le temps. Plus question
de permettre à certains établissements réputés de boucler leurs inscriptions des
années à l’avance ou de pratiquer différentes formes de sélection. »

2 principes à concilier : la liberté de choix de l’école pour les parents et la volonté publique de
lutter contre une trop forte hiérarchisation des établissements.

Les parents ne devront plus faire la file puisqu’ils devront juste remplir un formulaire unique
indiquant leur choix d’école mais si dans cet établissement, il y a trop de demandes, il y aura
un tirage au sort pour choisir les élèves admis. Donc, le choix de l’école par les parents est
remis en cause. De plus, un quota des places est réservé dans chaque école au profit des élèves
moins favorisés pour autant qu’il y ait une demande.

Les établissements ne peuvent plus trier les élèves au niveau de l’inscription. On veut limiter
au maximum ces écoles ghettos en essayant d’harmoniser les écoles avec toutes les classes
sociales. Mais est-ce vraiment le cas car les écoles peuvent toujours faire un tri plus tard et ne
pas soutenir les élèves en difficulté et donc, les faire changer d’écoles.

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10. Quels sont les 5 défis actuels de l’école et comment les réformes ont-elles essayé
d’y répondre ?

- Les savoirs-morts = savoirs peu mobilisables


- La société du savoir = la société attend de l’école qu’elle développe le capital humain
dont son économie à besoin.
- L’école de la réussite
- La démocratisation
- Redonner du sens au travail scolaire.

L’approche par compétences pourrait participer à relever les défis suivants :

- celui des savoirs-morts puisqu’une compétence n’est rien d’autre qu’un savoir vivant.
- Ceux de la démocratisation (décret mixité) et de l’école de la réussite, en fixant des
balises maximales pour la certification et en incitant les enseignants à travailler en
classe les compétences transversales.
- Celui des nouvelles demandes de la société du savoir, en axant la formation sur des
connaissances mobilisables pour la résolution de problèmes du monde réel.
- Celui enfin de la crise du sens, en confrontant les élèves à des situations dans lesquels
leurs savoirs peuvent être mobilisés et faire sens.

11. Qu’est-ce qu’un savoir-mort ? Donnez un exemple. Comment expliquer que


l’école en ait tellement produit ?

Un savoir-mort, c’est une connaissance peu mobilisable. C’est une connaissance que les
élèves ont appris pour l’évaluation mais qu’ils ne réutilisent pas dans la société, dans leur vie
de tous les jours. Ce sont des savoirs qui ne sont pas utiles pour les jeunes dans la société ou
qu’ils ne pensent pas utiles. Ils les rangent dans des tiroirs de leur mémoire qu’ils ne
réouvriront pas sauf lors de l’évaluation. Les causes de ce phénomène manque de
connaissances nécessaires à l’exercice d’une citoyenneté critique) peuvent être multiples :
explosion des connaissances scientifiques et techniques. L’école a suivi le mouvement.
Spécialisation accrue des enseignants et inadaptation des programmes.

D’où, l’approche par compétences actuellement. On cherche à faire des connaissances


scolaires des outils pour penser et pour agir, des savoirs vivants en quelque sorte.

Exemple de savoir-mort : La terre tourne autour du soleil. Pour beaucoup de gens, ce n’est pas
la terre qui tourne autour du soleil mais le soleil qui tourne autour de la Terre.

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12. Le tableau suivant indique la faible proportion des connaissances effectivement
maitrisées par les élèves en fin d’année par rapport à celles qui étaient à
connaitre. Comment expliquer ce phénomène ?

Problème des savoirs-mort. Charge de cours trop élevée. L’élève va faire un tri de ce qu’il
veut ou de ce qu’il peut retenir. Les élèves retiendront des savoirs qu’ils peuvent mobiliser
dans leur vie de tous les jours. Pour retenir une matière, il faut pouvoir ouvrir les tiroirs de la
mémoire, faire des liens entre eux. Pour cela, il faut que ces connaissances soient mobilisables
dans la société. D’où, l’approche par compétence. Cette approche devrait favoriser cet
apprentissage.

13. De quel mouvement actuel de l’école cet extrait du projet de loi Fillon est-il le
signe ? « En contrepartie de l’effort considérable consenti par la Nation, celle-ci
attend de son école une élévation globale du niveau de formation initiale des
français et une solution efficace aux principaux problèmes qui lui sont posés. »

Il est le signe du mouvement d’« une société du savoir ». La société attend de l’école qu’elle
développe le capital humain dont son économie a besoin. Sur un plan individuel, il est
désormais acquis que le niveau d’instruction est en relation étroite avec le salaire et la
probabilité de trouver un emploi. Sur un plan collectif, il existe un lien entre le niveau global
d’éducation d’un pays et son développement économique. Les attentes de la société
s’orientent vers des demandes de compétences transversales, de savoir-faire, voire des
attitudes : autonomie, créativité, esprit critique, capacité d’apprendre tout au long de sa vie,
travailler en équipe. La société voudrait des élèves réflexifs mais aussi rapides, critiques mais
aussi respectueux des règles collectives. La scolarité conditionne l’accès à un emploi et
détermine le plus souvent le niveau de vie. On comprend alors le développement d’une forte
compétition pour l’obtention des diplômes considérés comme des biens positionnels : choix
des écoles élitistes, choix des filières sélectives, cours particuliers, pédagogisation de la vie
familiale. Il vaut mieux une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine.

14. Qu’est-ce qui a justifié, dans les années 90, de centrer l’école sur la réussite des
élèves, comme le révèle le slogan pour une école de la réussite ?

Le nombre d’élèves ayant redoublé au moins une fois sur leur scolarité. Le coût économique
du redoublement est de 11% du budget de l’enseignement. L’iniquité de la décision vu qu’il
n’y a pas d’épreuves externes et l’inefficacité du remède. Le redoublement a un effet
désastreux sur l’élève. Celui-ci n’apprend pas plus dans l’année qu’il recommence, sa
motivation est en chute libre, le redoublant peut être sujet à discrimination. Son estime de soi
en pâtit et donc, souvent il consolide une image de cancre averti et fier de l’être. Les élèves
qui sont tout juste mais qu’on laisse passer, ont une estime d’eux-mêmes meilleure et font des
efforts pour réussir l’année suivante.

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L’école de la réussite, c’est gérer autrement que par l’échec les difficultés scolaires. C’est
gérer l’échec plus précocement. Comment ? en essayant d’atteindre une égalité des acquis de
base en essayant d’assurer au plus grand nombre le fondement de ce que doit maitriser un
citoyen tout en maintenant un bon niveau général et une élite efficace. Culturellement, le job
de l’enseignant est de faire acquérir tous les acquis de base à 100 %.

Le redoublement remplissait un certain nombre de fonction : la gestion de l’hétérogénéité des


élèves et des classes, une fonction de positionnement hiérarchique et symbolique pour
l’établissement et une fonction de régulation de l’ordre scolaire (le bâton) qui est censé inciter
les élèves au travail scolaire et au respect des règles du métier d’élèves.

Combattre le redoublement passe aussi par la mise en place de mécanismes permettant


d’assurer ces fonctions par d’autres moyens.

15. En quoi le redoublement a-t-il été critiqué comme mode de gestion des difficultés
scolaires ?

Le nombre d’élèves ayant redoublé au moins une fois sur leur scolarité. Le coût économique
du redoublement est de 11% du budget de l’enseignement. L’iniquité de la décision vu qu’il
n’y a pas d’épreuves externes et l’inefficacité du remède. Le redoublement a un effet
désastreux sur l’élève. Celui-ci n’apprend pas plus dans l’année qu’il recommence, sa
motivation est en chute libre, le redoublant peut être sujet à discrimination. Son estime de soi
en pâtit et donc, souvent il consolide une image de cancre averti et fier de l’être. Les élèves
qui sont tout juste mais qu’on laisse passer, ont une estime d’eux-mêmes meilleurs et font des
efforts pour réussir l’année suivante.

16. Par quels facteurs peut-on expliquer la crise du sens que rencontrent
actuellement les élèves du secondaire ?

- Par le décalage entre l’école qui fonctionne sur des temps longs, le temps de la
réflexion, du délai, de l’apprentissage qui constitue toujours un détour et la société du
tout, tout de suite. La société actuelle dans laquelle vive les jeunes est faite de zapping,
du tout tout de suite, de l’émotion, de la réaction spontanée. L’école est à l’inverse de
cela même si on essaye de leur apprendre les concepts avec des choses concrètes de
leur vie.
- Les jeunes générations ont été éduquées dans un culte grandissant de l’individualité et
de l’expression de soi. Donc, rien d’étonnant qu’ils expriment leur malaise scolaire.
D’où, ils ne sont pas nécessairement plus démotivés qu’avant mais ils le disent.
- Le diplôme du secondaire a perdu une bonne part de son utilité sociale. Les jeunes
savent que les études secondaires sont indispensables mais insuffisantes.

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17. Voici un tableau des taux de participation au secondaire supérieur en fonction de
la catégorie socioprofessionnelle des parents. Peut-on affirmer, sur cette base, que
l’enseignement se démocratise ? Qu’est-ce que cela signifie ? Quels en sont les
indicateurs ?

La démocratisation de l’école est le mouvement de réduction dans le temps des inégalités


sociales devant l’éducation, réduction qui doit être appréhendé d’un triple point de vue :
l’accès, la réussite et le parcours scolaire.

Sur cette base, on ne peut pas dire que l’enseignement se démocratise.

D’un point de vue de l’accès : l’accès au diplôme de l’enseignement secondaire. Il reste des
écarts majeurs de probabilité d’accès au diplôme secondaire selon le diplôme obtenu des
parents mais ces écarts se sont réduits. Donc, pour ça, ça évolue dans le bon sens.

L’accès à l’enseignement supérieur. Dans ce cas-ci, les écarts ne sont pas réduits depuis 1960.

D’un point de vue de la réussite : Peu de données pour ceci mais on peut regarder le public
présent en première accueil, signe d’échec dans le primaire. 28 % proviennent de parents sans
emploi, 9 % d’ouvriers. On peut aussi regarder le test PISA et la réussite dans chaque école et
ensuite regarder la population socioprofessionnelle dans ces écoles. Les inégalités restent.

D’un point de vue parcours : les inégalités se voient maintenant dans les filières choisies par
les élèves. La fréquentation des filières reste donc assez fortement liée à l’origine sociale des
élèves. Dans l’enseignement général, on va retrouver une bonne proportion d’enfants dont les
parents ont des professions libérales ou sont employés. Dans l’enseignement professionnel, on
va retrouver une grande proportion d’élèves dont les parents sont sans emploi.

Dans ce point-là, on peut aussi regarder ce qui se passe au conseil de classe et un enfant issu
d’un milieu socio-culturel meilleur aura un meilleur a priori qu’un autre d’un moins bon
milieu. Tous les élèves ne sont donc pas égaux.

Dernier point de vue, les compétences de base : Les acquis scolaires entre élèves d’origines
sociales différentes ne sont pas égaux. Les variables socio-culturelles prédisent chez nous les
résultats aux tests externes (PISA).

Une des explications à ce phénomène inquiétant réside dans les structures mêmes de notre
enseignement et en particulier dans la très forte ségrégation que l’on y observe entre
établissements.

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18. Expliquez pourquoi il est impératif d’aborder la question de la démocratisation
de l’enseignement sous 4 angles : l’accès, la réussite, le parcours et les acquis.

D’un point de vue de l’accès : l’accès au diplôme de l’enseignement secondaire. Il reste des
écarts majeurs de probabilité d’accès au diplôme secondaire selon le diplôme obtenu des
parents mais ces écarts se sont réduits. Donc, pour ça, ça évolue dans le bon sens.

L’accès à l’enseignement supérieur. Dans ce cas-ci, les écarts ne sont pas réduits depuis 1960.

D’un point de vue de la réussite : Peu de données pour ceci mais on peut regarder le public
présent en première accueil, signe d’échec dans le primaire. 28 % proviennent de parents sans
emploi, 9 % d’ouvriers. On peut aussi regarder le test PISA et la réussite dans chaque école et
ensuite regarder la population socioprofessionnelle dans ces écoles. Les inégalités restent.

D’un point de vue parcours : les inégalités se voient maintenant dans les filières choisies par
les élèves. La fréquentation des filières reste donc assez fortement liée à l’origine sociale des
élèves. Dans l’enseignement général, on va retrouver une bonne proportion d’enfants dont les
parents ont des professions libérales ou sont employés. Dans l’enseignement professionnel, on
va retrouver une grande proportion d’élèves dont les parents sont sans emploi.

Dans ce point-là, on peut aussi regarder ce qui se passe au conseil de classe et un enfant issu
d’un milieu socio-culturel meilleur aura un meilleur a priori qu’un autre d’un moins bon
milieu. Tous les élèves ne sont donc pas égaux.

Dernier point de vue, les compétences de base : Les acquis scolaires entre élèves d’origines
sociales différentes ne sont pas égaux. Les variables socio-culturelles prédisent chez nous les
résultats aux tests externes (PISA).

Une des explications à ce phénomène inquiétant réside dans les structures mêmes de notre
enseignement et en particulier dans la très forte ségrégation que l’on y observe entre
établissements.

19. Un des défis majeurs de l’école d’aujourd’hui est d’assurer la démocratisation de


l’enseignement. Citer et expliquer brièvement 3 pistes pédagogiques qui
permettraient de relever le défi.

- Expliciter le contrat didactique aux élèves et aux parents pour savoir sur quelle base
l’école fonctionne. Exemple : feuilles d’objectifs, évaluation formative, …
- Développer les compétences méthodologiques dont la maitrise constitue un gage de
réussite scolaire. Initier les élèves à la prise de notes, aux résumés, à la présentation
orale, …

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- Evaluer de manière formative pour ne pas laisser s’accumuler les difficultés des élèves
défavorisés et leur fournir rapidement des feedbacks sur la qualité de leurs
apprentissages, surtout pour ceux qui sont moins suivis chez eux.
- Centrer l’évaluation et l’orientation sur les seules compétences.
- Compenser les pédagogies nouvelles (situations problèmes, taches favorisant les
favorisés) en prévoyant des résumés, des synthèses pour mettre tout le monde sur le
même pied d’égalité.
- Encadrer les devoirs et travaux à domicile. Les élèves devraient avoir l’ensemble du
matériel nécessaire à la réalisation des devoirs et que le travail à domicile ne fasse que
prolonger ou renforcer des apprentissages déjà installés à l’école et ne soit donc pas
l’occasion de découverte sur le tas de compétences essentielles.

20. Les devoirs et les travaux à domicile : pour ou contre ? En regard des différentes
missions assignées à l’école, dressez un inventaire des arguments en faveur et
défaveur des devoirs et travaux à domicile. Pour conclure, présentez et justifiez
votre avis personnel sur la question.

Pour, à condition que les élèves aient l’ensemble du matériel nécessaire à la réalisation des
devoirs et que le travail à domicile ne fasse que prolonger ou renforcer des apprentissages
déjà installés à l’école et ne soit donc pas l’occasion de découverte sur le tas de
compétences essentielles. La quantité des devoirs ne doit pas non plus être insurmontable,
il faut rester raisonnable pour l’entièreté des matières.

L’école pourrait installer un système d’études avec des profs capables d’aider les élèves
dans leurs devoirs comme les parents le feraient.

Contre, si c’est de la nouvelle matière ou si l’élève ne dispose pas chez lui d’outils dont il
a besoin et si la quantité demandée va lui prendre toute sa soirée.

Les devoirs doivent être réalisables avec le cours donné à l’école sauf si le prof mentionne
qu’il y a des exercices plus compliqués qui peuvent être faits si l’élève s’en sent capable.

Les devoirs à domicile, s’ils ne sont pas notés, ne sont pas réalisés par les élèves. Mais
doit-on toujours devoir noter ces devoirs ? Je pense qu’il faut leur en donner à bon escient,
c’est-à-dire pas tout le temps mais de temps en temps pour qu’ils puissent faire des
exercices supplémentaires et se familiariser avec la matière un peu plus. Cela va leur
permettre de voir s’ils ont bien compris. Si ce n’est pas le cas, on pourra revenir sur les
points où ils ont coincés. Donc, oui, je suis pour les devoirs à domicile de temps en temps.

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21. Quel défi actuel posé à l’école le graphique ci-dessous illustre-t-il ? (graphique de
taux de réussite selon la catégorie socioprofessionnelle). Par quels processus, en
particulier, peut-on expliquer le taux de redoublement particulièrement bas des
enfants d’enseignants ? Quelles leçons faut-il en tirer de ce dernier résultat en
termes de pistes didactiques ?

Les enseignants sont là pour les devoirs et les leçons de leurs enfants tous les soirs à 16h30-
17h. Ils consacrent du temps pour expliquer à leur enfant si il ne comprend pas quelque chose.
Il ne lui donnera pas la réponse à un problème mais l’aidera à le résoudre. L’enfant va
apprendre avec ses parents mais en trouvant lui-même comment faire. C’est surtout la
manière dont les devoirs et les leçons vont être dirigées qui va faire que les enfants
d’enseignants réussissent logiquement mieux.

Pour les pistes didactiques, apprendre aux parents qu’il vaut mieux aider l’enfant à résoudre
sa difficulté plutôt que de résoudre la difficulté à sa place car là, l’enfant n’a rien compris et
n’a rien retenu. On pourrait aussi suggérer une étude dirigée dans les établissements qui
permettraient aux enfants dont les parents n’ont pas l’occasion ou les moyens de s’occuper de
trouver une aide pour les aider dans leurs devoirs et leçons.

22. Citez et expliquez quelques données empiriques qui ont permis de nuancer la
théorie de Bourdieu et Passeron (« La reproduction ») ?

La théorie de la reproduction dit ceci : « Les inégalités sociales engendrent, via la


socialisation familiale différenciée, une forte inégalité de compétences et de dispositions des
enfants face à l’école. Les inégalités finales d’acquis sont en définitive imputables aux dons
de départ, inégalement répartis par Dame Nature et que l’école est impuissante face à de tels
déterminismes naturels. »

Quelques données viennent nuancer ceci :

- Le lien entre les titres scolaires et les positions sociales existent mais il semble moins
déterminisme que ce que suppose la théorie de la reproduction. (ex : plus de jeunes
diplômés au chômage)
- Les normes scolaires dominantes ont quand même évolué au cours du temps.
- Comment expliquer aussi la meilleure réussite des filles au sein d’un système social où
la domination aurait dû, selon la théorie, assurer sa reproduction ?
- De nombreuses anomalies ou trajectoires atypiques par rapport à ce modèle ont été
vite repérées : exemple : des familles au capital culturel important n’ont ni le temps, ni
les conditions pour aider leurs enfants à l’école et donc, ceux-ci échouent.
- Autre exemple : Certaines familles, à priori favorisées face à l’école, mettent tellement
de pression sur leurs enfants que ceux-ci préfèrent prendre une voie différente de peur
de ne pas être à la hauteur. Dans des familles défavorisées, c’est l’inverse qui se passe.

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Les enfants brillent à l’école car ils sont valorisés par leurs parents qui leur demande
de remplir des papiers administratifs, …
- Des écoles et des enseignants se montrent particulièrement efficaces à faire mentir les
prédilections de la théorie de la reproduction.

23. Quelle est votre conception de l’école juste ? Par rapport aux récentes
propositions de F. Dubet en la matière, jusqu’à quelles exigences pensez-vous
devoir aller en tant qu’enseignant ? Pour quelles raisons ?

Propositions de Dubet :

Egalité méritocratique des chances (égalité des chances selon le mérite) : Tous les élèves
devraient partir du même point de départ mais on sait que cela n’est pas possible car tous
n’ont pas été éduqués de la même manière. Si tel était le cas, on pourrait dire que ceux qui
réussissent, grâce à leur mérite et à leur performance, occupent les places les plus adaptées à
leurs compétences. Mais une école n’est pas encore juste comme cela.

L’arbitre n’est pas impartial : l’école truque la compétition scolaire qui devrait révéler le pur
mérite des élèves. L’école traite moins bien les moins favorisés, en les concentrant dans des
établissements plus difficiles et en leur offrant dès lors moins de chances d’apprendre.

Egalité distributive des chances : L’école doit veiller à une meilleure égalité de l’offre. Il
faudrait moins de disparités sociales entre les établissements. Les subsides devraient être
donnés en fonction du nombre d’élèves mais aussi en fonction de leur origine socio-
économique. C’est ce qu’on appelle le traitement différentiel.

Egalité des acquis de base : une école juste devrait assurer que tous les élèves (citoyens)
maitrisent un socle commun de connaissances et de compétences.

Egalité des effets sociaux : pour éviter les effets sociaux (inégalités économiques et sociales),
on pourrait penser à une déscolarisation de la société. C’est-à-dire que tout ne se jouerait pas
complètement à l’école. On pourrait donner l’occasion aux jeunes de retenter leur chance dans
une formation de promotion sociale ou une formation professionnelle.

Une école juste devrait :

- Éviter de porter des jugements sur les personnes.


- Offrir à chacun un domaine où il excelle.
- Traiter les élèves comme des sujets singuliers.
- Aider tous les élèves à grandir, à trouver ses valeurs et sa place dans la société.
- A former des individus indépendamment de leurs performances et de leurs mérites
scolaires.
- Éduquer, produire un monde plus humain et former les citoyens de demain.

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Pour moi, une école « juste », c’est une école où tous les élèves, quels qu’ils soient, aient les
mêmes chances de réussite. Pour ce faire, en tant qu’enseignant, nous pouvons appliquer la
différenciation dans notre enseignement. On doit traiter tous les élèves comme des individus
singuliers et les aider à trouver leur place dans la société. Nous sommes là aussi pour les
aiguiller dans leurs choix de vie professionnels. On doit leur donner leur chance pour réussir
et tout faire pour qu’ils y arrivent. Je pense que cela pourrait être aussi une bonne idée de
s’assurer que tous les élèves puissent maitriser un socle de connaissances et de compétences
commun mais pour cela, il faut aussi que les élèves y mettent du leur. Tout ne passe pas que
par l’enseignant et l’établissement, l’élève doit aussi jouer son rôle dans l’école et donc dans
la société.

24. De quelle idéologie spécifique au système scolaire cet extrait d’introduction à


un bulletin est-il le signe ? Expliquez la fonction de cette idéologie.
« En outre, nous restons vigilants aux possibilités et limites de chacun. Il va sans
dire que nous ne demandons pas à tous nos élèves d’avoir ‘la bosse des maths’.(…)
Dans cette optique, l’évaluation est étagée sur quatre niveaux : maîtrise des
prérequis, restitution, application et raisonnement. (…) L’obtention d’une note
positive dans les trois premiers niveaux représente le minimum requis. L’évaluation
de la capacité à appréhender un raisonnement de type mathématique (niveau 4) est
une indication quant à l’existence d’un réel ‘don ‘ mathématique. Elle n’est pas un
critère primordial de réussite, mais sera utilisée comme outil dans les choix
d’options opérés dans les années ultérieures. »

25. Le décret missions de 1997

4 objectifs :
- Promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des
élèves
- Amener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui
leur permettront de prendre une place dans la vie active.
- Préparer tous les élèves à être des citoyens responsables
- Assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale.

Dans ces objectifs, on peut repérer :


- De belles continuités, par rapport au rénové (ex de l’épanouissement personnel) mais
aussi des ruptures (prendre une place active dans la vie économique).
- Des logiques différentes (humaniste, utilitariste et sociale) qu’il n’est pas facile de
poursuivre simultanément (ex : les différentes attitudes prises par rapport à la question
du devoir à domicile).
- De possibles conflits entre ces missions officiellement attribuées à l’école et ces
fonctions effectives dans la société.

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26. Les inégalités sociales de carrière scolaire et la démocratisation ?

On parle d’inégalités sociales quand on observe une distribution inégale des ressources de
cette société entre les personnes.

La démocratisation de l’école est le mouvement de réduction dans le temps de ces inégalités


sociales devant l’éducation, réduction qui doit être appréhendée d’un triple point de vue,
l’accès, la réussite et le parcours scolaire.

La démocratisation quantitative : c’est quand une certaine couche sociale accède à un niveau
d’enseignement auquel il n’avait pas accès auparavant. On parle de démocratisation uniforme
lorsque l’accès élargi profite à tous les milieux sociaux, les inégalités se déplacent mais
restent de même ampleur.

La démocratisation qualitative, c’est quand les couches sociales défavorisées ont tiré plus de
profit que les autres de l’élargissement de l’accès. On parle alors de démocratisation
égalisatrice : les taux d’accès des groupes retard tendent à rattraper ceux des groupes
favorisés.

La démocratisation ségrégative, c’est quand les classes les plus aisées ont un accès privilégié
à certains choix d’options et à une certaine filière.

27. Facteurs influençant les inégalités sociales face à l’éducation

Une partie de ces facteurs sont extérieurs à l’école : inégalités des richesses des familles.
La culture scolaire n’est neutre ni dans ses contenus, ni dans ses formes. Certaines familles
préparent mieux que d’autres à cette culture scolaire. Comment les familles peuvent-elles
préparer leurs enfants à l’école ?
- Par leur style éducatif familial : les familles pratiquant un contrôle et un soutien élevés
ont des enfants qui réussissent mieux à l’école que les familles permissives et les
familles autoritaires.
- Par leurs loisirs (piano plutôt que rugby) et leurs pratiques culturelles.
- Par leur suivi et leur accompagnement du travail scolaire.
- Par des valeurs favorables à l’affiliation scolaire (sens de l’effort, respect, politesse)
- Par le développement d’aspirations élevées pour leurs enfants.

Il y a aussi des obstacles de nature institutionnelle liés au système scolaire lui-même :


sélection précoce, absence de tronc commun long, hiérarchie des établissements et des filières
aboutissant à la création d’un quasi-marché scolaire. D’où, l’instauration d’une plus grande
mixité sociale au sein des établissements et des filières.

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